LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO 144
POLAR,
GIALLO ET HYBRIDE
Un CITOYEN SE REBELLE aka Street Law aka Il cittadino si ribella - Enzo G. Castellari avec Franco Nero, Giancarlo Prete, Renzo Palmer, Barbara Bach, 1974, Italie, 101m Carlo Antonelli (Franco Nero) se rend à la banque pour faire un dépôt. Il sera surprit et drôlement perturbé lorsque trois cambrioleurs débarquent. Tentant de récupérer son argent, il est rudoyé et prit en otage. S'en sortant et débarquant au commissariat de police, il est furieux et le sera encore plus lorsque l'inspecteur lui annonce qu'il ne peut pas faire grand chose. Il décide, contre l'avis de sa copine Barbara (Barbara Bach) de mener sa propre enquête, au péril de sa vie. C'était dans l'air, puisque pendant le tournage, l'équipe apprend qu'un certain film appelé Death Wish, mettant en vedette Charles Bronson, a un scénario fort similaire. Les différences sont pourtant assez nombreuses et je ne vais pas les énumérer pour ne pas gâcher votre plaisir. On ne présente plus Enzo G. Castellari, un des réalisateurs fétiche de Quentin Tarantino. C'est donc un feu roulant d'action, parsemé de poursuites automobiles réglées par Rémy Julienne, une référence en la matière. Franco Nero est excellent en ingénieur qui frôle parfois l'hystérie, mais qui a des réflexes et des plans qui lui permettent de contrecarrer, en partie, les voyous. Il est bien chanceux, car sa copine l'aurait prestement laissé tomber de nos jours, mais c'est une autre époque, comme on dit. Giancarlo Prete est aussi excellent dans le rôle de Tommy, un petit criminel que Carlo fera chanter et qui s'avère plus qu'important. La musique de Guido et Maurizio De Angelis est parfaite et colle bien à l'action. Castellari et ses scénaristes auront donc anticipé la vague énorme de films de vigilante qui vont déferler durant les années 70 et qui est toujours bien vivante. Un film à voir, un plaisir à découvrir. Le coffret digipack Blu Ray + DVD édité par Artus Films offre le film restauré en version originale et française avec sous-titres français en option. Les suppléments sont aussi superbes: présentation du film par Curd Ridel, toujours fascinant, et un long entretien avec Franco Nero, en anglais avec sous-titres français, à l'esprit vivace, éminemment sympathique. Un diaporama d'affiches et photos et la bande annonce complètent l'offre. Interdit aux moins de 12 ans. La MORT MARCHE EN TALONS HAUTS aka Death walks on High Heels aka La Morte cammina con i Tacchi Alti - Luciano Ercoli avec Susan Scott, Frank Wolf, Simon Audreu, Carlo Gentili, 1971, Italie, 107m Un voleur de diamants est assassiné dans un train. N'ayant pas trouvé de diamants, le tueur semble disparaître. Nicole est danseuse au Crazy Horse à Paris. Un homme cagoulé aux étranges yeux bleus s'introduit chez elle et la menace. Elle retrouve son amant, qui est encore en état d'ébriété avancé et qui ne croit pas un mot de ce qu'elle dit. Elle le soupçonne d'en savoir plus et s'enfuit en Angleterre avec un client du cabaret qui lui a fait des avances. L'intrigue se corse. Ça débute avec un excellent thème musical de Stelvio Cipriani et la voix superbe de Nora Orlandi, que j'ai encore méprit pour celle d'Edda Dell'Orso, un compliment. Susan Scott, dirigée par son mari, se déhanche et enlève le peu qu'elle a sur la peau, balançant son popotin langoureusement. Si on est confus, les relations entre tout ce beau monde vont se dévoiler progressivement. Une fois en Angleterre, elle demeure dans une grande maison isolée devant laquelle ne passe qu'un pêcheur chaque jour. Il reste pas mal de temps au compteur et comme de raison, Susan Scott est rejointe par le tueur. Un duo d'enquêteurs britannique, parfois faire valoir à l'humour bien particulier, suit l'affaire. Dans les suppléments, Ernesto Gastaldi nous dévoile ses recettes pour construire une intrigue de giallo. On reconnait évidemment son style dans un final alambiqué qui se tiens, mais dont le spectateur n'avait aucune idée. Si vous appréciez le genre, ce film qui fait partie d'un trio de gialli offert par le tandem réalisateur et scénariste devrait vous combler. Le coffret digipack Blu Ray + DVD édité par Artus Films offre le film restauré en version originale avec sous-titres français en option. Les suppléments sont nombreux: présentation du film par Emmanuel le Gagne, excellent; entretien avec Luciano Ercoli et Susan Scott, tous les deux généreux et, il faut le dire, Susan Scott est à la fois toujours resplendissante et d'une humilité et d'une simplicité désarmante; et un entretien avec Ernesto Gastaldi, un indispensable. Un diaporama d'affiches et photos et la bande annonce complètent l'offre. Interdit aux moins de 12 ans. La POSSÉDÉE DU LAC aka The Possessed aka La Donna del Lago - Luigi Bazzoni avec Peter Baldwin, Salvo Randon, Valentina Cortese, Pia Lindstrom, 1965, Italie, 85m Bernard, écrivain, part dans une petite ville italienne dans une auberge près d'un lac pour quelques mois, hors saison. Il connait l'endroit et anticipe le plaisir de revoir une femme de chambre, Tilde, pour laquelle il a développé plus que de l'affection. A sa grande surprise, il apprend que Tilde s'est suicidé l'hiver précédent. Mais voilà que des ragots au village lui laissent soupçonner qu'elle aurait pu être assassinée. Il va mener son enquête, discrètement, car le sujet semble déranger bien du monde. Dans un noir et blanc plein d'atmosphère, j'ai souvent pensé à l'ambiance toute aussi étrange de Carnival of Souls, sorti en 1962. J'ai aussi pensé à certains romans de la collection Angoisse. Le scénario de Bazzoni, Rossellini, Questi mais aussi Ernesto Gastaldi multiplie les pistes et garde en haleine jusqu'aux dernières révélations. La réalisation de Bazzoni et la superbe photographie de Léonida Barboni, enchaîne les scènes évoquant tout à tour souvenirs, hallucinations et flashbacks qui créent une ambiance de rêve éveillé. Tout le casting est excellent. On y flirte entre le cinéma gothique, d'épouvante et on anticipe le giallo. Un film étrange, surprenant et une réussite. Le coffret digipack Blu Ray + DVD édité par Artus Films offre le film restauré en version originale avec sous-titres français. Les suppléments débutent avec la présentation par Emmanuel Le Gagne, des plus instructifs et passionnant, Au Fond du Lac présente Fabio Mebelli, Giulo Questi et le trop rare Gianetto de Rossi qui allai faire notre délice dans plusieurs films, entre autres de Lucio Fulci. On ajoute un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Mario Giguère |
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