CALTIKI
aka Caltiki - il mostro immortale - Riccardo Freda & Mario Bava
aka Robert Hampton avec John Merivale, Didi Sullivan, Gerard Herter,
1959, Italie, 76m
Au Mexique, lors
d'une expédition dans des ruines maya, des chercheurs
découvrent une grotte qui les mènent à un temple
qui servait aux sacrifices humains. En explorant le lac souterrain
à la poursuite des bijoux qui recouvrent les squelettes, on
découvre Caltiki, un montre antédiluvien qui se nourrit
de chair humaine et qui devient énorme sous l'influence de la
radioactivité. Heureusement on le détruit avec l'aide
du feu, mais un membre de l'expédition en a une partie
d'attachée à son bras. Ramené aux États
Unis, le bougre devient amer et méchant, convoitant la femme
de son collègue. Par-dessus le marché, la comète
Arsinoé revient vers la terre, comète qui aura pour
effet de faire grandir le monstre immortel à un rythme effarant.
Dans le sillon de
THE BLOB et du premier Quatermass, Riccardo Freda débute le
tournage de cet excellent film, avec des pseudonymes américains
pour tout le monde impliqué dans la production. Mario Bava,
qui assumera le tournage après la quatrième
journée, sous le pseudo John Foam, tourne efficacement les
scènes d'horreur. Caltiki est beaucoup plus organique qu'un
Blob et les scènes ou il a partiellement digéré
un visage ou un bras m'ont effrayées dans ma jeunesse et elles
tiennent le coup encore aujourd'hui. Pour avoir vu plusieurs
numéros de danse, que ce soit dans des productions mexicaines
ou américaines, la danseuse Gail Pearl est parmi les
meilleures. Le travail d'éclairages est merveilleux, je note
encore une scène de confrontation, comme dans Blood and Black
Lace, entre le vilain et la femme courtisée, ou les deux
acteurs avancent dans la pièce tout en gardant un
éclairage dramatique, soulignant tour à tour le visage
monstrueux de l'homme et le visage apeuré de la femme. Le film
se passant presque entièrement de nuit, le travail des
lumières et des ombres est superbe et je n'avais jamais vu le
film dans une copie aussi belle. Mario Bava savait autant mettre en
valeur ses actrices que rendre ses vilains encore plus horrifiques et
ses effets spéciaux terriblement efficaces. Le tout se termine
rapidement, le feu ne pardonnant pas, mais comme le titre nous
annonce l'immortalité de la créature...
La
présentation du film sur le coffret digipack Blu Ray + DVD +
Livre d'Arts Films, par Stephane Derderian, se concentre sur la
difficulté de classer le film. Des différences entre la
série B et le cinéma bis en passant par horreur, ou la
science fiction, pour moi il a toujours été simplement
un excellent film de monstre. Pour sa part, Christian Luca s'attarde
sur la collaboration de Bava et Freda au fil des années. On
ajoute un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce
originale. Le tout accompagné d'un livret 64 pages de
Christian Lucas " Le Blob italien ", ou l'auteur va
beaucoup écrire sur les influences sur le film et du film,
surtout dans les années 50-60. Offert en français et
italien avec sous-titres français en option.
CANNIBAL
MAN aka LA SEMANA DEL ASESINO - Eloy De La Iglesia avec Vicente
Parra, Emma Cohen, Eusebio Poncela, 1972, Espagne, 107m
Marcos travaille
comme boucher dans une usine qui prépare des repas en
conserves et des soupes. Un soir, tentant de défendre sa
copine, il tue accidentellement un chauffeur de taxi.
S'empêtrant dans une semaine de plus en plus cauchemardesque,
il va accumuler les meurtres. En pleine canicule. dans une petite
maison tout près de nouveaux édifices immenses, il
peine à cacher les cadavres et surtout leur odeur de plus en
plus forte. Si ses compagnons de travail ne le surprennent pas en
train de jeter des morceaux de ses victimes dans la machine à
broyer la viande, c'est un voisin trop amical ou les chiens du
voisinage attirés par l'odeur, qui risquent d'alerter la police.
Voici un titre qui
s'est valu les foudres de la censure anglaise qui l'a inclus dans les
Video Nasties. Déjà qu'il avait eu toutes les
misères du monde à voir le jour dans son Espagne
natale. Pas de cannibalisme, mais l'histoire n'a rien de
réjouissant et on sombre lentement dans une semaine totalement
cauchemardesque. Le scénario mélange drame individuel,
critique sociale, scènes qui flirtent avec une relation
homosexuelle, sa violence autant envers les femmes qu'avec les hommes
et son gros clin d'oeil à Hitchcock et Fenêtre sur Cour,
le tout saupoudré du nihilisme de l'époque. Le
spectateur pourra être partagé entre une certaine
sympathie pour le pauvre Marcos ou scandalisé par ses
meurtres insensés ou les deux. De rares courtes scènes
d'humour noir tentent bien de faire contrepoids et une finale qui
sent la patte de la censure terminent ce film hors du commun. Les
acteurs sont superbes, quelques scènes érotiques
brèves s'attardent au corps féminin et la canicule
favorise les poitrails nus.
On pense aux
Révoltés de l'an 2000, sorti en 1976, ou les meurtres
insensés du Texas Chainsaw Massacre 2, sorti en 1986, et ses
corps reconvertis en chili, parmi tant d'autres. Le ton glauque et
sans espoir du film de De la Iglesia assurent qu'il restera dans
notre esprit fort longtemps.
Dans les
suppléments du coffret digipack Blu Ray + DVD + Livre d'Artus
Films: le montage américain de 99m en exclusivité sur
le BluRay; l'excellente présentation du film par Emmanuel Le
Gagne; les souvenirs du film de Gaspar Noé; un diaporama
d'affiches et photos et la bande annonce. Sans oublier le livret de
64 pages de David Didelot " La semaine d'un assassin " qui
est un superbe incontournable fort apprécié. Film
offert en espagnol avec sous-titres français. DVD - PAL - Zone
2 / BD - Zone B. Interdit aux moins de 16 ans.
L'OEIL
DU LABYRINTRE - Mario Caiano avec Rosemary Dexter, Adolfo Celi, Hort
Frank, Sybil Danning, Italie, 1972, 94m
Julie se
réveille en panique, certaine qu'il est arrivé un
malheur à son amant, son psychiatre. Il est justement devenu
introuvable. Seul indice, un malade de sa clinique mentionne et
répète un seul mot, le nom une petite ville au bord de
la mer. Julie s'y rend, se sent suivie et menacée. Elle abouti
dans une vaste villa occupée par des hédoniste un peu
blasés. Le mystère s'épaissit et elle se
méfie d'un étranger qui tiens à l'aider.
Le
déroulement de ce scénario onirique, qui semble sans
queue ni tête, devait bien mériter une ou plusieurs
explications. L'amateur de giallo sera au final bien
récompensé pour sa patience quand la lumière
sera faite. Avec de bonnes actrices très photogéniques,
que ce soit la ravissante Rosemary Dexter, crédible en femme
sur le bord de la crise de nerfs ou une jeune Sybyl Danning. J'ai
toujours du plaisir à revoir Alida Valli, magistrale dans tous
ses films, spécialement Suspiria. Les acteurs sont aussi
chevronnés, tel Adolfo Celi, qui joue cet homme qui semble en
savoir beaucoup plus que n'importe qui, Horst Frank en Luca, le grand
disparu ou Franco Ressel, l'homme toujours louche par excellence.
Bref, une belle découverte.
En
supplément sur le Coffret digipack Blu Ray + DVD d'Arts Films:
excellente présentation du film par Emmanuel le Gagne et le
film annonce original. Offert en français et en Italien avec
sous-titres français en option. DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone
B. Interdit aux moins de 12 ans.
SHINING
SEX - Jess Franco avec Lina Romay, Evelyne Scott, Monica Swinn,
Olivier Mathot, 1975, France, 105m
Cynthia (Lina
Romay) est une strip-teaseuse populaire qui n'hésite pas
à offrir d'autres services après ses spectacles. La
voici invitée à rejoindre un couple qui veut se payer
du bon temps avec elle. La femme, Alpha, va l'enduire d'une
crème qui va la mettre sous son emprise et la rendre toxique.
Cynthia et le spectateur seront surprit d'apprendre qu'Alpha et
Andros sont en fait des habitants d'une autre dimension qui veulent
ce servir d'elle pour éliminer deux de leurs ennemis.
Voilà une
surprise étonnante, un rare film de science fiction de Jess
Franco. Lina Romay, alors en couple avec Raymond Hardi, qui
interprète Andros, servira autant d'objet sexuel que de tueuse
commandée à distance. La caméra de Franco y va
de zoom avant et arrière sur l'entre jambe de Cynthia
comme si le réalisateur faisait l'amour avec celle qui allait
devenir sa compagne de vie. Visiblement dénuée de
complexe, Lina joue son rôle avec aisance. Dans la peau
d'Alpha, Evelyne Scott, sans parler tout le long, domine toutes ses
scènes. J'aurais cru possible au début que ça
tomberait dans la sorcellerie ou tout simplement une domination
sexuelle aidée par une drogue, mais c'est aussi, ici, un
début d'invasion d'une autre dimension. Monica Swinn est
très bonne en Madame Pécame qui, avec ses dons de
voyance, devine le danger que Cynthia représente. Olivier
Mathot est Elmos Kallman, un biologiste qui va tomber fatalement sous
le charme de Cynthia. La musique de Daniel White nous accompagne tout
le long, se promenant d'un style à l'autre selon les
scènes, toujours bonne. Jess franco, sous les apparences d'un
film pornographique de base, offre une oeuvre singulière,
ésotérique, surprenante.
Le combo digipack
DVD / BluRay d'Artus Films offre une très belle copie. En
suppléments: la présentation de Daniel Lesoeur est
bourrée d'anecdotes sur le film, Lina et Jess et la
production. Pour sa part, Stéphane du Mesnildot offre une
analyse fort intéressante, voyant, comme ceux qui connaissent
mieux que nous l'ouvre de Franco, des parallèles, des
influences et des liens avec d'autres parties de sa filmographie qui
ont pu nous échapper, merci. Un diaporama d'affiches et photos
et le film annonce original complètent l'offre. DVD - PAL -
Zone 2 / BD - Zone B. Interdit aux moins de 16 ans. Mario Giguère
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