LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO 63
BELA LUGOSI IMMORTEL
BELA LUGOSI IMMORTEL, c'est un coffret de trois films et un documentaire + Fac-similé du fanzine Horror Pictures "Le retour de Lugosi" et 4 cartes postales lobby cards ! VOODOO MAN - William Beaudine avec Bela Lugosi, John Carradine, George Zucco, Wanda McCay, Louise Currie, 1944, États Unis, 58m Lorsqu'une jolie femme, seule dans sa voiture, demande des renseignements à un garagiste, Nicholas s'empresse d'appeler le Dr Richard Marlowe. S'installe alors un piège fort simple qui amènera directement la belle dans les bras des complices de Marlowe et dans la pièce cachée dans son sous-sol ou il se sert de jeunes femmes dans des séances mélangeant l'hypnose et le vaudou. C'est que ce grand romantique essaie de faire revivre sa ravissante épouse, décédée il n'y a pas moins de 22 ans. Elle n'est pas réellement morte dans le sens ou on l'entend et elle est même très bien conservée, mais elle est comme un objet sans vie, désirable mais inatteignable. Lorsque la cousine de la fiancée d'un scénariste est ainsi kidnappée, ce futur condamné au mariage décide d'éclaircir le mystère de nombreuses disparitions... Dernier film de la série de neuf tournés avec Bela Lugosi pour le compte de la compagnie Monogram, spécialisée dans la série B. D'ailleurs le début de l'intrigue nous amène à un studio de cinéma ou le patron lit un article de journal sur la disparition des femmes et qui demande à notre écrivain de lui pondre un scénario basé sur ce fait vécu ! Comme quoi il n'y a rien de bien nouveau à Hollywood ! La réalisation honnête est de William Beaudine, qui a réalisé plus de 300 films et des centaines d'épisodes de séries télévisées, surnommé "Mister one shot", le réalisateur qui ne fait qu'une prise. Lorsque les "zombies" toute vêtues de grandes robes blanches marchent en file vers Lugosi, on pense évidemment aux fiancées de Dracula, pas une mauvaise référence. L'atmosphère est proche d'un sérial des années 30-40 avec un appareil qui arrête les moteurs de voiture à distance, le repaire caché du vilain et les hommes à tout faire. John Carradine est rigolo avec ses phrases minimalistes, sa démarche au petit galop et sa performance aux bongos ! J'avoue avoir tombé sous le charme de la séduisante cousine, la ravissante Louise Currie, la plus belle zombie que j'ai vu depuis des années. D'ailleurs on a prit soin de ne pas avoir de boudins dans l'équipe d'actrices. George Zucco a finalement un rôle très effacé et ridicule dans son accoutrement vaudou pendant qu'il semble faire un petit truc de magie avec une corde. Faut voir pour comprendre. Ce qui nous amène à Bela Lugosi, en forme et dans son élément, dans un rôle de grand amoureux prêt à tout pour revoir vivre sa douce. On ne saurait presque pas lui en vouloir, presque. Un film produit par la Monogram comme celui-ci est tourné en à peine sept jours, mais sous la patte de Beaudine et des acteurs chevronnée, on est en face d'un bon divertissement. Faut juste savoir qu'on est loin des classiques de la Universal et que Lugosi a connu son heure de gloire quelques années auparavant. Mais l'amateur du Prince des Ténèbres, le cinéphile friand des films d'époque sauront y trouver leur compte. Offert dans le coffret Bela Lugosi Immortel chez Artus, la copie en version originale avec sous-titres français est agréable à regarder, à part quelques courts passages, débuts de bobines, ou la pellicule a plus souffert.
The MYSTERIOUS MR. WONG - William Nigh avec Bela Lugosi, Wallace Ford, Arlene Judge, 1934, États Unis, 59m Faisant enquête sur une série de meurtres dans le quartier chinois, le journaliste Jason Barton se frotte au mystère des 12 pièces de Confucius. Selon la légende, celui qui possédera les 12 pièces d'or aura tout pouvoir. Barton, ne parlant ni ne lisant un traître mot de chinois, navigue dans le quartier devenu dangereux pour lui, tout en faisant du charme à la belle Peg qui ne s'intéresse pas vraiment à lui et se mettant Li See à dos. Faut dire que Li See (Bela Lugosi) est évidemment Mr Wong, qu'il a tout un gang à sa solde qu'il contrôle à partir de ses locaux secrets ou il pratique la torture à souhait ! A ne pas confondre avec la série Mr Wong mettant en vedette Boris Karloff. Premier film de Lugosi pour la Monogram, on lui confie un rôle de chinois, malgré son fort accent ! Un drôle d'asiatique, donc, souvent difficile à comprendre et j'ai du mettre les sous-titres français pour m'y retrouver, mais plus le film avance, moins il prétend essayer de parler dans la langue de Confucius, ce qui aide. D'Ailleurs à l'époque on ne se cassait pas la tête pour trouver d'authentiques asiatiques et il y en a peu, de véritables, dans le casting. Wallace Ford se la joue très relaxe, cabotinant à souhait, à l'épreuve de tous les mauvais coups que l'on prépare contre lui. Accompagné de la petite Arlene Judge, ils forment un duo dépareillé qui semble par moments entrer dans un dessin animé de Tex Avery. L'ambiance est plus ténébreuse que le résultat, la salle de torture ne livrera pas tous ses secrets, mais on savait bien qu'on n'est pas devant un film de torture récent. Un Lugosi mineur mais qui vaut le détour pour un personnage truculent, un duo fort sympathique et une ambiance comme on n'en voit plus de nos jours.
WHITE ZOMBIE aka Les morts-vivants - Victor Halperin avec Bela Lugosi, Madge Bellamy, John Harron, Joseph Cawthorn, Robert Frazer, 1932, États Unis, 66m Madeleine et Neil arrivent à Haïti, invités par le richissime Mr Beaumont à venir célébrer leur mariage dans sa demeure. Mais voilà, Beaumont a un oeil sur Madeleine et il fait appel à Murder Legendre (Bela Lugosi). Ce ténébreux personnage utilise des zombies pour sa plantation de canne à sucre et il a plus d'un tour dans son sac. Il va donc "zombifier" la belle, la faisant passer pour morte afin de la faire "revivre" pour le plaisir de Beaumont. De un - le fiancé est décontenancé et demande l'aide du prêtre qui a célébré la cérémonie, persuadé qu'elle est vivante, de deux- Beaumont se rend compte que l'objet de son désir n'a plus la vivacité et la "vie" qui la rendait si intéressante. Neil va retrouver la trace de Madeleine, en pleines hallucinations causées par la fièvre, avec des résultats dramatiques. Premier film de zombie et influence certaine sur le groupe du même nom qui avait pour leader Rob Zombie ! Halperin a débuté dans le cinéma muet et l'influence de l'époque alors révolue se fait sentir à plusieurs égards. D'Abord avec l'acteur Robert Frazer qui interprète Beaumont très près du style plus dramatique et moins subtil d'antan. Il y a aussi la retenue dans les dialogues qui laissent régulièrement la place à de longs plans d'ambiance ou de gros plans sur le visage et les gros sourcils de Lugosi. Encore, plus positivement, dans les décors d'une grandeur que l'on verra disparaître progressivement. Les effets de superposition font penser parfois aux classiques de l'époque et au surréalisme allemand. Le mince budget pour l'époque explique la musique dite de "librairie", empruntée à d'autres productions, sans que l'on ne s'en rendre trop compte. George Romero fera la même chose dans son Night of the Living Dead avec bonheur. Quelques plans de caméra inventifs sont également appréciés, On est ici en présence du mort vivant issu de la superstition vaudou et qui habituellement servait d'esclave bon marché au service de vils personnages. C'est un mélange de produit exotique, d'hypnose et d'effort de concentration qui permet de feindre la mort, de ressusciter et de contrôler les zombifiés. Ce qui les rend proche de marionnettes et pas toujours efficaces, comme ce zombie qui tombe dans le broyeur à canne à sucre ! L'ambiance est donc fort agréable pour qui sait apprécier les films de l'époque. Lugosi y tiens ce qui est probablement son rôle le plus connu après le Dracula de Browning. Un film à découvrir ou à revoir avec plaisir !
LUGOSI: HOLLYWOOD'S DRACULA - Gary Don Rhodes avec Robert Clarke, Louise Currie, Dwight David Frye, Loretta King, Bela Lugosi Jr., Hope Lugosi, 1997, États Unis, 55m Offert dans le coffret BELA LUGOSI IMMORTE sorti chez Artus, ce documentaire retrace la vie et l'oeuvre de Bela Lugosi. Il a le grand mérite de s'attarder sur sa période européenne ou, on l'oublie souvent, il était un acteur shakespearien très respecté. C'est la guerre qui l'amène aux États Unis ou il continue de jouer au théâtre, notamment dans la pièce adaptée du livre de Bram Stoker: Dracula. Le succès de l'adaptation cinématographique sera à la fois un triomphe et une malédiction pour l'acteur, qui se fera tout de même enterrer avec sa célèbre cape de vampire. Les studios américains l'auront estampillé vedette de film d'horreur et son accent à couper au couteau et de futurs problèmes de santé le tiendront loin d'une carrière plus diversifiée, comme il en avait au temps du cinéma muet en Europe. De nombreux témoignages d'acteurs et gens de cinéma l'ayant côtoyé viennent étayer le propos, richement illustré d'extraits de films e de courtes entrevues. Ce sont ces témoignages de gens assez âgés et témoins d'une autre époque qui donne au documentaire son autre importance, celle des derniers témoins d'une .époque révolue. A découvrir pour mieux apprécier un acteur trop souvent jugé par les cinéphiles uniquement pour ses prestations dans des séries B. Mario Giguère |
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