LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 56

RENNE BLANC ET TUEUR AVEUGLE !


Le RENNE BLANC aka Valkoinen peura - Erik Blomberg avec Mirjami Kuosmanen, Kalervo Nissilä, 1952, Finlande, 65m

Une jeune femme meurt en donnant naissance à une petite fille en Laponie pendant que le narrateur nous conte la légende du Renne Blanc qui se dévoilera devant nous. La petite devient une très belle femme convoitée, Pirita, qui épouse Aslak, éleveur de Rennes dans ce royaume de neige ou l'on se déplace à ski ou en toboggan tiré par des rennes. Pirita trouve que son mari la délaisse trop et elle va rencontrer le shaman pour avoir un élixir d'amour. Il fera effet lorsqu'elle tuera le premier être vivant qu'elle rencontrera après avoir bu la potion. C'est le jeune renne blanc que son mari lui a confié qui sera la victime, sacrifié au dieu de pierre. Pirita ne se doutait pas avant de rencontrer le shaman que sa mère était sorcière et qu'elle a hérité de ses dons. La belle va étrangement se transformer en renne blanc pour séduire les chasseurs qu'elle mord et tue tel un vampire. La peur s'empare du village et malgré leur foi chrétienne, les peurs ancestrales et légendes animistes refont surface et les hommes préparent les armes blanches, seules capables de tuer la bête.

Une autre belle sortie chez Artus Films, un drame fantastique d'une beauté envoutante avec une interprète remarquable. Mirjami Kuosmanen est à la fois d'une beauté fascinante autant qu'elle devient la sorcière démoniaque qui glace le sang. Il faut évidemment embarquer dans un film au rythme plus lent qu'un thriller actuel et l'idée même d'une renne-garou en fera sourciller plusieurs, mais la mise en scène et la photographie sont superbes et la représentation du shamanisme plutôt unique. La musique revient constamment rythmer le métrage tel un mantra qui ajoute à l'atmosphère d'un autre monde. Je retiens entre autre une scène magnifique ou Pirita est dans l'église, à la fois entourée des villageois, mais isolée par la mise en scène et l'éclairage, qui rappelle autant les oeuvres de Fritz Lang ou Mario Bava. Jean Cocteau décerne au Renne blanc le Prix International du film légendaire au Festival de Cannes en 1953.

"Le chamanisme au cinéma", par Georges Foveau est offert en supplément. L'entretien de 45 minutes propose un tour d'horizon par ce spécialiste très articulé se concentrant notamment sur la filmographie de John Boorman. Le dernier tiers est consacré au Renne Blanc. On en redemande.

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Le TUEUR AVEUGLE aka The HUMAN MONSTER aka DEAD EYES OF LONDON - Walter Summers avec Bela Lugosi, Hugh Williams, Greta Gynt, 1939, Royaume Uni, 73m

L'inspecteur Holt enquête sur une série de noyades suspectes. Un policier de Chicago lui est jumelé pour observer les méthodes de travail de Scotland Yard. Tout tourne autour du Dr Orloff, directeur d'un institut pour aveugles ou se fera engager Diana, fille de la dernière victime.

Mélange d'intrigue policière et film noir avec des scènes proches des serials voire du cinéma muet pas si loin et adaptation d'un roman du célèbre Edgar Wallace. Bela Lugosi s'y impose avec deux rôles, dans ce monde magique du cinéma ou tout le monde, sauf le spectateur, ne se rend pas compte qu'ils se ressemblent autant, pour cause ! Avec la belle Greta Gynt dans le rôle de la dame en détresse qui, il faut le souligner, n'a pas froid aux yeux, n'hésitant pas à retourner bosser pour le présumé tueur de son père pour le coincer devant la justice. Wilfred Walter joue le géant aveugle, Jake, créant son propre maquillage, mais on ne peut pas dire qu'il soit au centre de l'intrigue. La présence du policier américain en sidekick plus rigolo que studieux, toujours empressé de voir de l'action et d'utiliser son pistolet, ne serait là que pour mieux vendre le film aux États Unis à l'époque. Ce mélange d'influences, ajoutez un petit laboratoire aux expériences mystérieuses, des méthodes d'enquêtes surprenantes comme ce compagnon de cellule qui se révèle une authentique taupe, s'avère très intéressant. C'est aussi une bonne manière de découvrir Edgar Wallace, adapté régulièrement pendant des années, autant en Angleterre qu'en Allemagne.

Le dvd d'Artus Films en version originale anglaise offre des sous-titres français et espagnol et comme d'habitude un supplément fort intéressant de 45 minutes "Les yeux morts du Dr Orloff", par Alain Petit, ainsi qu'un diaporama de photos et des bandes-annonces. Petit brosse un tableau de Wallace, de Bela Lugosi et de la brochette d'acteurs et se penche sur la parenté du film sur la version de Jess Franco du Dr Orloff ! Mario Giguère

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www.artusfilms.com

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