LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO
134
VOYAGE
AUTOUR DU MONDE
LES 100 CAVALIERS aka I Cento Cavalieri - Vittorio Cottafavi avec Mark Damon, Antonella Lualdi, Rafael Alonso, Manuel Gallardo, Wolfgang Preiss, 1964, Italie/Espagne/Allemagne, 115m Vers l'an Mil, en Castille, dans un petit village resté neutre, alors que le pays est pleine occupation maure, un cheik et ses cent cavaliers arrêtent pour une nuit. S'ils sont bienveillants et courtois dans un premier temps, ils s'installent vite en permanence, commencent une répression tenace et organisent l'agriculture pour doubler et tripler la production. Fernando, poussé par la belle Sancha à prendre position, avec l'aide de son père Gonzalo, rassemble les paysans, les entraînent, et organise la résistance contre les Maures. Cottafavi donne le ton avec une introduction avec un peintre en train de préparer une fresque, expliquant le contexte, parlant directement à la caméra. Comme quoi c'est pas d'hier que l'on brise le quatrième mur. On rencontre rapidement le village, supposément tranquille, ou tout le monde se chamaille, mais ou personne n'arrive vraiment à se faire mal. Sancha (la ravissante Antonella Lualdi) envoie promener Fernando (Mark Damon) qui veut négocier le prix du blé qu'elle vend et rapidement les Maures débarquent. Fini les pitreries, on ne rigole plus, le cheikh Abdelgalbon entend mettre au pas la populace, y allant de tortures et de meurtres. Si son fils est plus conciliant, il ne peut empêcher la situation de dégénérer. On se dirige inévitablement vers un champ de guerre ou, le temps d'une farouche bataille, le film perd ses couleurs, pour ne les retrouver qu'après le massacre. Avec une brochette d'acteurs magnifiques, Arnoldo Foà est hilarant dans le rôle du père de Fernando en quasi Don Quichotte, et une réalisation maîtrisée, au montage rapide, la saga de la Reconquista pleine d'émotions comble le spectateur. Une belle découverte. Le coffret d'Artus Films contient Livre, Blu-Ray et DVD en version Française et Italienne et sous-titres français. Une présentation du film par François Amy de la Bretèque fait le tour du film, de son réalisateur et du contexte évoqué, Le Livret de 60 pages reprend les arguments de François Amy de la Bretèque puis Philippe Conrad nous plonge dans l'histoire de la conquête des Maures et de la reconquête de l'Espagne. Diaporama et bande annonce originale complètent l'offre. Un bijou. Les 7 BÉRETS ROUGES aka Sette Baschi Rossi - Mario Siciliano avec Ivan Rassimov, Sieghardt Rupp, Kirk Morris, Pamela Tudor, Dale Cummings, Angelina Ott, 1969, Italie, 93m Au Congo, des soldats sont massacrés par les rebelles de Simba. Seul survivant, le capitaine Brandt réclame une équipe de choc pour récupérer des papiers importants obtenus par les assaillants. Sept mercenaires et un spécialiste de la région vont partir rapidement, car ils n'ont que très peu de jours pour accomplir cette mission difficile. Sur une musique de Gianni Marchetti et de magnifiques plans aériens du Congo, débute un film âpre et macho ou la vie est fragile. L'équipe découvre, après les doutes du spectateur, qu'un des membres de leur équipée est une femme. Arrivé à la moitié du film, les documents sont récupérés, à coup de mitraillettes et de grenades, souvent servies par l'Allemand cruel et misogyne de service. Pas de subtilités de ce côté. On leur a collé un noir comme commandant de mission, ce qui fait évidemment ressortir le racisme de bien des soldats. On se retrouve alors dans la partie la plus difficile et cruelle, la traversée d'un désert et de marais bourrés de pièges. Le guide, joué par un Ivan Rassimov superbe comme d'habitude, va, comme bien des protagonistes, dévoiler par bribes le passé dramatique qui a forgé son caractère. On se demandera combien vont survivre et pendant combien de temps. Tourné durant les années de plomb, le nihilisme ambiant se reflétera par un décompte mortel élevé. J'avoue ne pas avoir reconnu Kirk Morris, spécialiste de péplums aussi vu dans Destination Hydra. Je ne connaissait pas le réalisateur Mario Siciliano, dont c'est le film le plus apprécié, pour cause. Pour autant qu'on apprécie le genre et Ivan Rassimov, on saura passer un moment intense qui ne présente pas ces hommes sous un beau jour. Les deux personnages à la peau foncée sont l'exception, ainsi que les deux femmes, une otage, journaliste, ayant été libérée, s'est ajoutée au convoi. Ce sont elles seules qui insistent pour sauver quelques enfants épargnés de l'opération meurtrière. Conte cruel apprécié. Le dvd d'Artus Films offre une présentation du film par Curd Rigel. toujours bourré d'anecdotes, Un diaporama d'affiches et de photos complètent l'offre du film offert en versions française et italienne avec sous-titres français. Le CHEVALIER DU CHATEAU MAUDIT aka Il Cavaliere del Castello Maledetto - Mario Costa avec Massimo Serato, Irene Tunc, Luisella Boni, Pierre Cressoy, 1959, Italie, 79m Le bâtard Ugo de Collefeltro pense s'en tirer en faisant disparaître le Duc Olivero dans un cachot, usurpant le trône de Valgrado. La population est opprimée et voit comme seule porte de sortie de ce calvaire le Chevalier Noir, homme masqué mystérieux, qui attaque les hommes d'Ugo. Mais voilà que le perfide personnage force au mariage sa cousine, fille d'Olivero. Entre la jalousie meurtrière de l'amante d'Ugo, les menaces du Chevalier noir et la révolte des paysans, parviendra-t-il épouser la charmante Isabelle ? Avec entre autres Sergio Corbucci au scénario, voici un film d'aventures qui combine astucieusement les obligations du genre. Entre l'ignominie totale du méchant, le trappes mortelles dans le plancher, les passages secrets, les combats multiples à l'épée, les guet apens, les pièges déjouées et les ruses du héros, la famille a du y trouver son compte è l'époque. Évidemment que le spectateur d'aujourd'hui devine assez rapidement qui est le chevalier masqué, mais le rythme est rapide et les dangers s'accumulent. On ne s'ennui pas et on nous garde en haleine jusqu'à la toute dernière minute. Je note au passage l'excellente musique de Michele Cozzzoli, un vétéran de l'époque qui m'était inconnu, tout comme le réalisateur. Une belle découverte. Le dvd d'Artus Films offre le film en version originale sous-titrée et la version française, un diaporama d'affiches et photos ainsi que la bande annonce. ÉCORCHÉS VIFS aka Scorticateli Vivi aka Skin 'em Alive aka The Wild Geese Attack Again - Mario Siciliano avec Bryan Rostron, Mario Novelli, Giuseppe Castellano, Karin Well, 1978, Italie, 92m Rudy est tabassé et menacé s'il ne rembourse pas dans la 24 prochaines heures une importante dette. Il trouve assez d'argent chez une copine pour aller rejoindre son frère Frank en Afrique. Frank commande une bande de mercenaires et Rudy croit savoir qu'il cache une importante quantité de diamants, assez pour le sortir de ses ennuis. Lorsque Frank est fait prisonnier, Rudy se joint aux compagnons de Frank pour le libérer. Sans budget conséquent, Mario Siciliani va cannibaliser pratiquement la moitié d'un film tourné neuf ans plus tôt: Les 7 Bérets Rouges. Ayant regardés les deux films à 48 heures d'intervalle, l'exercice est certes bien fait, mais j'aurais préféré plus d'originalité. Avec des acteurs qui font de leur mieux et un Bryan Rostron qui sera plus tard connu comme écrivain, tous sont appelés à réagir à des plans tournés des années plus tôt. La jolie blonde, seule femme du casting, est interprétée par Karin Well, revue plus tard dans Le Manoir de la Terreur aka Burial Gound. Sur le coup, je me demande si la trame sonore de Stelvio Cipriani est du nouveau matériel. Il n'y aura personne d'écorché vif. Le dvd d'Artus Films offre une présentation de Curt Ridell, qui applaudit le brio du réalisateur qui a su intégrer et récupérer son matériel, une pratique nécessaire à l'époque. On ajoute un diaporama d'affiches et photos. Pistes audio Italienne et française, sous-titres français. GUILLAUME TELL - Michel Dickoff & Karl Hartl avec Robert Freitag, Alfred Schlageter, Heinz Woester, Hannes Schmidhauser, 1961, Suisse, 96m À la fin du Moyen Age, le bailli Gessler, aux ordres des Habsbourg et du Saint Empire Romain Germanique, impose sa tyrannie aux habitants des cantons de Schwyz et Uri. Les paysans sont de plus en plus étouffés sous les impôts et accablés par les gardes de Gessler. Guillaume Tell, bien connu de tous, mais préférant habituellement la quiétude de ses taches et l'amour de sa famille aux intrigues politiques, sera entrainé bien malgré lui à se défendre et à prendre les commandes de la révolte bien justifiée du peuple constamment oppressé. Adaptation libre du livre de Schiller, entre scènes historiques et légendaires. La pomme sur la tête de son fils, classique, est ici dramatique à souhait et on partage la colère de Guillaume Tell. Le tout est évidemment tourné dans des décors naturels magnifique des cantons suisses et de ses paysage montagneux magnifiques. La hargne de Gessler, les pauvres habitants accablée, une femme qui trahit Tell et qui en paiera un prix cruel, les scènes paisibles font place à la cruauté, à la colère de peuple et au triomphe de Guillaume débouchant sur l'unification des trois premiers cantons suisses. Une production magnifique pour un récit mythique, maintes fois adapté, rarement égalé. Le Mediabook DVD/BluRay/Livret d'Artus Films offre la version intégrale non censurée, en version française d'origine et un master 2K restauré. Le livret de 80 pages rédigé par David L'Epée : Guillaume Tell, de l'Histoire à la légende, est une mine de renseignements qui aborde l'histoire réelle, les adaptations diverses et les récupérations nombreuses du mythe, bien illustré. Un régal. Mario Giguère |
VOIR AUSSI D'ARTUS FILMS
|
|
INTRODUCTION | ACTUALITÉS | ART | ARCHIVES | BESTIAIRE | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS | VISIONNEMENTS