LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO 141
GÉANT,
POLIZIOTTESCHI, GIALLO ET FRANCO
Le GÉANT DE LA STEPPE - Alexandre Ptouchko avec Boris Andreyev, Shukur Burkhanov, Andrei Abrikosov, Natalya Medvedeva, 1956, Russie, 91m Sans perdre de temps, on débute avec le géant Svyatogor, qui remet une épée à des pèlerins, leur ordonnant de la donner uniquement à celui qui sera digne de défendre le pays. Des hordes de Tougars pillent la région, l'épée est remise à Ilya Murometz. Comme il a les jambes paralysées, on lui donne aussi un remède miracle qui ramène ses jambes à la vie et lui redonne sa vitalité. Lorsque sa bien aimée Vassilissa est enlevée par le chef des Tougars, il part en guerre contre les envahisseurs, menant les armées vers la victoire et devenant une légende. Pour ceux qui ont eu le bonheur de voir Le Conte du Tsar Saltan, également de Ptouchko, on retrouve ici les qualités plastiques, scénaristiques et les moments de fantaisie féérique qui sont magiques chez le réalisateur. Premier film soviétique tourné dans leur version du cinémascope, les images et les couleurs sont superbes dans cette copie. Chaque paysage, chaque ciel est magnifique. Le nombreux effets spéciaux à l'ancienne sont une réussite. Ptouchko reprend une scène de Blanche Neige qui chante, entourée d'animaux. Évidemment le dragon à trois têtes souffre de la comparaison avec ceux, par exemple, de la série Game of Thrones, mais lorsqu'il crache le feu, on se rend compte qu'il est construit grandeur nature. Les scènes de foules de combattants sont aussi impressionnantes. Un délice pour les amateurs de films à grand déploiements. Le magnifique MEDIABOOK DVD/BluRay/Livret offre le Master 2K restauré en version intégrale non censurée. Visible en version française d'origine ou version en Russe avec sous-titres français en option. Incluant un livret 64 pages rédigé par Nicolas Bonnal et Tetyana Popova-Bonnal: Ilya Murometz, une épopée symbolique. On a également des présentations du film par Christian Luca et Stéphane Dederian. Un diaporama d'affiches et photos ainsi que la bande-annonce originale complète l'offre. EXÉCUTIONS aka UN DÉTECTIVE aka DETECTIVE BELLI - Romolo Guerrieri avec Franco Nero, Florinda Bolkan, Adolfo Celi, Delia Boccardo, 1969, Italie, 103m Le détective Belli est un ripoux. En quelques minutes, il accepte d'aider une connaissance, moyennant argent, en expulsant du pays une mannequin parce que son fils en est tombé amoureux et que le père n'approuve pas du tout. L'affaire se complique rapidement lorsque ce fils est retrouvée mort et que Belli est soupçonné. Le scénario et la vie de Belli vont se complexifier et son habitude de frapper violemment tous ceux et celles qu'il interroge n'aide en rien. Il ira jusqu'à conduire comme un fou pour effrayer un témoin et l'obliger à parler. Mais les morts s'accumulent et Belli est de plus en plus dans l'eau chaude, avec la police et le ou les tueurs. On sera donc constamment partagé entre voir le personnage, interprété magistralement par Franco Nero, commettre des gestes aussi répréhensibles, tout en ayant espoir qu'il résoudra cette énigme. On a beau spéculer sur la clef de cette énigme, on ne devine pas l'ampleur des supercheries impliquées. En cette époque jadis fort nihiliste, on peut imaginer le pire. Adolfo Celi a toujours une présence imposante. Florinda Bolkan est une actrice d'une beauté rare, toujours fortement dramatique. Ce fut pour moi une découverte de voir pour la première fois Delia Boccardo, magnifique en mannequin qui semble vouloir séduire tous les hommes qu'elle croise. Le réalisateur Romolo Guerrieri, fort sympathique, se rappelle que le film n'a pas connu le succès escompté à l'époque. Dommage, mais Franco Nero reprend le nom de Belli dans High Crime en 1973. En suppléments sur le coffre d'Artus Films: présentation du film par le toujours sympathique et très informé Curd Ridel; un entretien avec Romolo Guerrieri; un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Pistes sonores Française et Italienne, sous-titres français en option. Coffret digipack Blu Ray Zone B + DVD PAL - Zone 2. Les NUITS BRÛLANTES DE LINDA aka But Who raped Linda ? aka The Hot Nights of Linda - Jess Franco avec Alice Arno, Lina Romay, Veronica Llimera, Paul Muller, Monica Swinn, 1973, France, 80m Marie-France (Alice Arno) cherche rapidement un emploi, quitte à quitter Paris. Elle deviendra aide à tout faire dans une famille française résidant en Grèce, les Radek. Outre le père (Paul Muller), très rigide, qui cache un terrible secret, elle s'occupera de sa fille Linda (Veronica Llimera), aux jambes paralysées, et sa nièce adoptée, Olivia (Lina Romay), nymphomane. On y trouve aussi un serviteur muet, Abdul, qui aide Linda à se déplacer et qui répond aux besoins de tous. On se retrouve rapidement en terrain familier avec les actrices Lina Romay et Alice Arno, qui dévoileront rapidement tous leurs charmes. L'atmosphère est lourde, personne n'est vraiment heureux. Seule Marie-France semble à l'aise avec presque tout le monde. On ne saura vraiment jamais pourquoi elle devait partir si vite de Paris et dans la dernière demi-heure, elles est souvent absente, malheureusement. Olivia se concentrera alors sur la libido exacerbée de Linda. Lina Romay est alors au début de la vingtaine, elle est mignonne et n'a absolument aucune pudeur. La caméra de Franco va se concentrer sur les échanges de corps excités entremêlés de scènes de sado masochisme. Le père rumine ses vieux péchés et on ne voit pas grand chance de terminer avec une fin de scénario ou tout le monde y trouve son compte. On retrouve des motifs récurrents des scénarios du réalisateur, du serviteur muet, de la nymphomane et de la prude et Alice Arno est presque en place et lieu du cinéphile qui se promène dans ce monde qui ne demande qu'à être livré à des spectateurs voyeurs et des amateurs de psychanalyse de sujets tordus. A noter l'excellente trame sonore de Daniel White. Il y a donc de quoi combler l'amateur de Jess Franco. En suppléments sur le combo Artus Films :"Souvenirs de Daniel Lesoeur sur Les Nuits brûlantes de Linda" : présentation du film par Daniel Lesoeur, toujours intéressant et bourré d'anecdotes. "Stéphane du Mesnil... sur Les Nuits brûlantes de Linda" : analyse du film, amène des pistes intéressantes pour mieux saisir le long métrage. La surprise étonnante reviens au scènes additionnelles du montage pornographique, ou Lina Romay est prête à tout. Un diaporama d'affiches et photos et des bandes annonces d'autres Franco complètent l'offre généreuse. Version originale française. Coffret digipack Blu Ray + DVD - DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B. Interdit aux moins de 16 ans La MORT CARESSE À MINUIT aka Death walks at Midnight aka La morte accarezza a Mezzanotte - Luciano Ercoli avec Susan Scott, Simon Andreu, Peter Martell, Carlo Gentili, 1972, Italie, 101m Valentina, top model, essaye une nouvelle drogue expérimentale alors qu'elle se croit sous surveillance médicale, la HDS, drogue euphorisante et hallucinogène. Au cours de l'expérience, elle voit un meurtre sadique perpétré dans l'immeuble voisin par un tueur au gant d'acier pointé. Le lendemain, la jeune femme est persuadée que ce qu'elle a vu n'est pas le seul fruit de son délire. Elle va chercher ce qui s'est passé. Mais ce faisant elle va rencontrer une ribambelle de gens tordus qui l'amèneront tous dans des situations de plus en plus mortelles. Susan Scott, de son vrai nom Nieves Navarro (All the Colors of the Dark, Emanuelle et les derniers Cannibales), est Valentina. On apprendra à connaître, dans des circonstances tout sauf habituelles, son copain actuel Gio et son ex Stefano. Pourchassée par celui qui serait le tueur qu'elle croit avoir vu, elle n'aura de cesse d'engueuler et de frapper à grandes claques dans le visage, tous ceux qui la plongent dans un cauchemar sans fin. Une vraie Bud Spencer. Pour cause, le scénario, co-écrit par le spécialiste du genre Ernesto Gaspaldi sur une histoire de Sergio Corbucci, est un labyrinthe ou le spectateur a de la difficulté à s'y retrouver, tout comme Valentina. C'est exactement ce qui plaira à coup sûr à l'amateur de giallo et de polar, qui sera au passage distrait par quelques personnages secondaires plus comiques. Susan Scott a une jeu presque hystérique, mais on comprend le désarroi total de son personnage. La galerie d'acteurs est excellente, y comprit un inspecteur qui doute de tout le monde et de Valentina jusqu'à la fin. Un final sur les toits de Milan boucle une histoire rocambolesque qui finira par prendre tout son sens. Le tout avec une excellente trame sonore de Gianni Ferrio qui débute avec un air sur lequel Mina se la joue à la Edda Dell'orso. Un pur délice. En supplément: présentation du film par Emmanuel le Gagne, spécialiste du genre, toujours intéressant et instructif. On retrouve aussi un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Offert en Français et en Italien avec sous-titres français en option. DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B. Interdit aux moins de 16 ans. Mario Giguère |
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