LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

BLANCHE-NEIGE, LE PRINCE NOIR ET LES SEPT NAINS aka The Seven Dwarfs to the Rescue aka I sette nani alla riscossa - Paolo Tamburella avec Rossana Podesta, Georges Marchal, Robert Risco, Ave Ninchi, 1951, Italie, 84m Suite directe du conte classique. Blanche Neige (Rossana Podesta) a bien hâte de se marier avec son Prince Charmant et de revoir ses amis les sept nains. Mauvaises nouvelles, le royaume étant attaqué, on requiert la présence du Prince et de son armée. Quelques jours plus tard, un messager va apporter la nouvelle que le Prince est prisonnier et que seule Blanche Neige peut négocier sa libération. C'est un piège que personne n'a vu venir et la belle se retrouve aux côtés du Prince Noir (Georges Marchal). qui veut l'épouser de force. Les sept nains voient son péril en rêve et d'un commun accord, ils partent immédiatement pour la délivrer. Accompagnés en route par sa grosse bonniche, ils vont traverser des contrées magiques, rencontrer des sirènes, faire face aux éléments déchaînés et vont devoir combattre les sbires du Prince Noir ! Fasciné tout le long par la tête du Prince Noir, George Marchal, qui ressemble énormément à un jeune Jean Marais, c'est à la conclusion du film que j'ai reconnu la scène qui me confirmait que j'ai vu, alors que je devais être fort jeune, ce film éminemment sympathique. Ne cachons rien, c'est bel et bien les nains qui sont la vedette du film, Autant on appréciera la beauté d'une jeune Rosanna Podesta, âgée à peine de dix sept ans, revue plus mature dans plein de péplums et La Vierge de Nuremberg, et on oubliera le nom du Prince Charmant, les sept nains, comme l'indique le titres italiens ou américain, occupent la majeure partie du film. Eux et le Prince Noir, fantastique Marchal au look diabolique, dans des décors immenses et un laboratoire qui détonne et fascine. On devait trembler plus jeune à penser aux malheurs qu'il lui réservait et se demander pourquoi donc il voulait l'épouser. Le pauvre est amoureux et on avoue qu'à nos yeux d'adultes, il ferait sans doute un meilleur mari que le fade bonhomme promis ! Longue séquence au pays souterrain des sirènes au costume étonnant qui reproduit sur le haut les mamelons invisibles autrement, mais qui, comme celle de l'Odyssée, n'arriverront pas à troubler bien longtemps nos petits héros. C'est par ruse et habileté qu'ils se déjouent facilement des gardes géants aux portes du royaume méchant. C'est en utilisant à bon escient les lois de la gravité qu'ils arrivent à grimper la nourrice imposante par-dessus les murs ! Évidemment que ce film noir et blanc d'une autre époque a vieilli, mais pour les nostalgiques, les jeunes enfants et ceux qui aiment ces contes d'autrefois, c'est encore un plaisir que de revoir ce joyau perdu. Le principal supplément sur le dvd d'Artus est le long entretien avec Pierre Dubois, "Le mythe de Blanche-Neige", qui s'attarde principalement au conte original de la tradition orale et de ses différentes déclinaisons. Dubois est à la fois auteur, scénariste de bande dessinée, écrivain, conteur et conférencier français et autoproclamé "Elficologue", ou spécialiste du petit peuple. Ses connaissances encyclopédiques en la matière sont autant fascinantes que déroutantes, il nous avoue humblement que si nous avons perdu notre chemin en l'écoutant, nous avons ainsi ouvert la porte d'un autre monde. A découvrir. Paolo Tamburella n'a que trois films à sa filmo, pour cause, il est malheureusement décédé après ce troisième film. cliquer pour agrandir Le PIRATE DES MERS DU SUD aka RETURN TO TREASURE ISLAND aka LONG JOHN SILVER - Byron Haskin avec Robert Newton, Rod Taylor, Connie Gilchrist, 1954, États Unis, 101m Long John Silver se la coule douce dans une île des Caraïbes, mais son adversaire de toujours, le pirate Mendoza, a kidnappé la fille du gouverneur et de plus il a sous sa main son jeune ami Jim Hawkins. Étant sans bateau, son équipage en prison, lui recherché et de surcroit menacé de se marier avec la tenancière Victorine, il complote pour retrouver Jim, s'approprier un bateau, retrouver le trésor de l'île et devenir peut-être enfin un bon citoyen. L'affaire n'est pas aisée ! Suite de L'Île au Trésor, toujours réalisé par Byron Haskins (TREASURE ISLAND, WAR OF THE WORLDS, ROBINSON CRUSOE ON MARS, OUTER LIMITS), Le Pirate des Mers du Sud était à sa sortie dans la lignée directe d'une foule de films familiaux mettant en vedette les flibustiers d'un autre temps. Avec en vedette autant Long John Silver que le très jeune Hawkins, c'est de rêve de liberté et de transgression tout autant que de comédie et de frissons auxquels Haskin nous invite. Sous une belle palette de couleurs riches en technicolor et un scope bien servi, on voyage dans le sud et au travers d'aventures rocambolesques ou la menace ne sera jamais bien fatale pour les principaux protagonistes. Si on rigole de voir le pirate bourru se faire servir du lait au lieu du rhum par sa fiancée rondelette, les abordages de navires, la mutinerie et surtout un final sur l'île au Trésor ou on frôle la mort, tout cela à un bon rythme, fait qu'on ne s'ennuie jamais. L'aveugle laissé pour mort et ses yeux blanc qui poursuit Jim avec son couteau, c'est de l'aventure mais aussi de l'horreur qui touche la cible. La bonhommie domine le tout et on imagine tout ce beau monde repartir très vite vers de nouvelles aventures ! Le dvd de la compagnie Artus Films offre un entretien de plus de trente minutes: L'île au trésor au cinéma", par Pierre Dubois qui s'intéresse premièrement au roman original, mais aussi aux multiples variations du genre longtemps disparut, le film de pirate. Son propos part dans toutes les directions mais, bien illustré, il permet plusieurs découvertes pour qui n'est pas fin connaisseur en la matière. La version française ayant eu des coupures à l'époque, certains passages sont donc sous-titrés en français ce qui fait que si vous le regardez dans la langue de Molière, vous ne perdrez rien. Il s'agit principalement de scènes de dialogues particulièrement croustillants ! Mario Giguère cliquer pour agrandir www.artusfilms.com

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