LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO
131
VOYAGE
AUTOUR DU MONDE
Le MOULIN DES SUPPLICES aka Il Mutino delle Donne di Pietra aka Mill of the Stone Women - Giorgio Ferroni avec Pierre Brice, Scilla Gabel, Wolfgang Preiss, Dany Carrel, 1960, Italie, 97m Hans (Pierre Brice) arrive aux Pays-Bas afin de se documenter pour écrire la monographie d'un carillon. Il débarque dans un moulin à vent habité par le professeur Wahl (Wolfgang Preiss), qui a reconverti le moulin en musée macabre: le Moulin des femmes de Pierre. Wahl y habite avec son collaborateur Bohlem et sa fille Elfie (Scilla Gabel). Elfie tombe amoureuse de Hans, qui venait à peine de retrouver Liselotte (Dany Carrel), dont il était jadis amoureux et qui a toujours le béguin pour lui. Hans, curieux, se pose des questions sur les étranges statues de cire du carillon, tout en étant de plus en plus tourmenté par Elfie. Sa santé se dégrade. Lorsque j'ai découvert, dans une vhs coupée, ce film dont j'ignorais tout, il y a des années, je suis tombé sous le charme. Cette version intégrale restaurée et non censurée est donc un véritable plaisir et une découverte de scènes inédites troublantes. L'atmosphère proche des films de la Hammer est finement travaillée par Giogio Ferroni, avec des acteurs remarquables , une photographie superbe et une belle musique de Carlo Innocenzi. Scilla Gabel, qui semble presque transparente, s'avère parfaite pour ce rôle de quasi morte vivante. Que dire de Dany Carrel, Liselotte est une femme forte. elle est étonnamment indépendante, pour l'époque, malgré ses sentiments. La courte scène sensuelle incluse la rend affriolante. L'actrice à la voix ferme sera la seule personne qui retiendra Hans sur Terre. On vous laisse découvrir le mystère fantastique qui se cache derrière cette histoire bien ficelée. Le media Book, livre + Blu-Ray + DVD abrite un livret de 64 pages rédigé par Alain Petit: Le moulin des femmes de pierre, toujours fascinant. Bonus vidéos: Le Docteur et les Femmes, par Alain Petit; Les Femmes de Pierre, entretien avec Liana Orfei; des séquences alternatives italiennes et Américaines, le diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Offert en Français, Italien, Anglais - sous-titres Français. SUNDAY IN THE COUNTRY - John Trent avec Ernest Borgnine, Michael J, Pollard, Hollis McLaren, Cec Linder, Vladimir Valenta, 1974, Canada, 92m Par un beau dimanche d'été dans la campagne de Locust Hill, Adam se prépare à aller à la messe en compagnie de sa petite-fille, Lucy. On annonce à la radio un vol de banque commis par trois acolytes qui ont laissé deux morts sur place. De retour à la maison, Adam aperçoit ce qui semble être les crapules, qui ont entre temps tué un autre couple, croisé le matin même par Adam et Lucy. Le vieux fermier se prépare à les recevoir. Troisième livraison de la collection Rednecks de l'éditeur Artus Films, le film, connu aussi sous le titre de Self Defense, s'inscrit dans la vague de films de campagnards hyper violents tel Délivrance ou Massacre à la Scie, mélangé aux films de vigilante chers à Charles Bronson ou Clint Eastwood à l'époque. Mais John Trent et son scénario, écrit par Trent et Robert Maxwell, y vont de surprises nihilistes et de malaises avoués ou non dits qui le rendent des plus intéressants. Ernest Borgnine est évidemment excellent dans le rôle de père vieux jeu qui ne comprends plus le monde moderne, sa petite fille, sa femme qui l'a laissée il y a des années, a enfin l'occasion de torturer des salauds en tout impunité, selon lui, puisque les criminels se sont présentés sur son territoire avec de mauvaises intentions. Il agit donc en tout légitime défense. On pense connaître le topo, mais Lucy, victime potentielle, a d'autres idées de la justice. Le jeu dangereux auxquels les protagonistes vont se livrer est fascinant. On remarquera au passage la présence de Cec Linder, vétéran vu auparavant dans Goldfinger, Lolita ou Quatermass and the Pit, ici dans le rôle d'un des trois voleurs. La fin est surprenante et typique du nihilisme de l'époque. Un film à découvrir. Le film arrive dans un coffret Livre + Blu-Ray + DVD remarquable. Si on retrouve avec plaisir le spécialiste du genre Maxime Lachaud dans une présentation vidéo, il profite du livret de 64 pages pour approfondir le sujet de manière édifiante. Version intégrale non censurée, version anglaise ou française d'origine, diaporama d'affiches et de photos, ainsi que films annonce complètent l'offre. Le CONTE DU TSAR SALTAN aka Skazka o tsare Saltane - Alexandre Ptouchko avec Vladimir Andreyev, Larisa Golubkina, Oleg Vidov, 1967, Russie, 85m Le Tsar Saltan choisit son épouse parmi trois soeurs. Il choisit évidemment et rapidement la plus belle, ce qui met en furie ses deux soeurs et leur mère. Le mariage est aussitôt célébré dans l'allégresse du peuple et le Tsar souhaite avoir un fils en décembre. C'était une autre époque, comme on dit. Un complot se prépare rapidement pour envoyer Saltan à la guerre. La Tsarine donne naissance pendant ce temps a un joli garçon qui grandit fort rapidement. On laisse croire au Tsar que le fils est un monstre et on laisse croire è la Tsarine que le Tsar a ordonné de les enfermer dans un tonneau, le goudronner et le lancer à la mer. Mais comme on est dans un conte, les choses ne se passeront pas comme prévu pour les méchantes et les bonnes personnes. Que voilà une magnifique découverte proposée par Artus Films. Les tableaux enchanteurs se succèdent à un rythme rapide, les personnages sont soit caricaturaux, soit superbes comme la tsarine ou la princesse/cygne resplendissante. L'adaptation du conte pousse l'authenticité jusqu'aux personnages qui parlent en rimes. L'ambiance visuelle toute travaillée par le réalisateur est pleine d'effets réussit tel cette armée de frères géants sortis de la mer, cet écureuil qui chante et danse ou ce village qui apparait de nulle part. On est évidemment pas loin des contre européens plus connus, avec ces soeurs méchantes à la cendrillon, cet oiseau qui se transforme, ce prince qui se transforme en insecte pour voyager sur les eaux. Roger Corman, féru de cinéma international qu'il a pillé abondamment, avait d'ailleurs acheté les droit du film de Ptouchko Le Géant de la Steppe, qu'il transforma en Sword and the Dragon. Surnommé Le Magicien Russe, Ptouchko construisait décors, marionnettes, matte paintings, en véritable touche à tout qui n'est pas sans rappeler Mario Bava. Mais c'est du côté de Walt Disney que l'on se demande s'il n'y a pas eu influence de la Russie vers les États Unis. On en apprend énormément dans le livret de 96 pages: Alexandre Ptouchko et le Tzar Saltan : la condition initiatique au cinéma par Nicolas Bonnal, spécialiste érudit. On inclut la traduction du conte original de Pouchkine par Tatyana Popova-Bonnal. Film offert en version intégrale non censurée ainsi qu'en version française d'origine. Diaporama d'affiches et de photos et bandes annonces russe et française incluses. Mario Giguère |
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