LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO
138
JEUNES
FEMMES ET SUPERHÉROS
AVOIR VINGT ANS aka To Be Twenty aka Avere Vent'anni - Fernando Di Leo avec Gloria Guida, Lilli Carati, Ray Lovelock, Vincenzo Crozitti, 1978, Italie, version intégrale 97m Lia (Gloria Guida) et Tina (Lilli Carati) se rencontrent sur une plage, entourés de jeunes. Comme se plaira à répéter Tina, elle sont belles, jeunes et en colère. Du moins Tina, car Lia semble plus heureuse malgré ses expériences dévalorisantes passées. Elles s'unissent pour retrouver à Rome une commune ou elle pourront dormir sans payer. Les temps ont déjà changés, sans le sou, elle devront offrir leur corps. Surprenamment, les premiers invités les boudent. Tant pis, elle se satisferont ensemble. On surfe sur une atmosphère de comédie sexy italienne lorsque débarque la police dans l'immeuble. On se rend compte que le patron n'entend pas rigoler et comme on connait la réputation sulfureuse du film, on commence à craindre, mais tout se termine et elle doivent tout simplement quitter la ville. Il reste dix minutes au film. Di Leo, réalisateur et scénariste, choisit de mettre sur leur chemin une bande d'hommes toxiques qui vont rapidement les prendre en chasse. On a beau être averti, la cruauté qui arrive en toute fin étonne et nous rappelle les pires moments de La Dernière maison sur la gauche de Wes Craven. Fernando Di Leo, plus connu pour ses films policiers, voulait démontrer la fin totale et sans merci de l'époque du Peace and Love. Du coup, le public ne s'est pas pointé et pendant des années il ne restait que la version légère, sans l'intro, la scène de saphisme et les dix dernières minutes. On comprendra mieux certaines critiques qui n'y voyait qu'une comédie avec deux actrices connues dans le genre. On replace aussi le film dans ce qu'on appelle les Années de Plomb, période qui marquera autant le cinéma italien que la société de l'époque. Il n'empêche que malgré que la non moins belle Tina soit toujours, ou presque, en colère, les deux filles ne méritaient évidemment pas un sort aussi cruel. Mais en notre époque de féminicides, le film est toujours d'actualité, malheureusement. Et du coup, la présence courte de Ray Lovelock passe presque inaperçue. Le Combo Digipack BluRay + DVD d'Artus Films offre donc la version remontée et aussi la version courte. Une présentation du film par l'excellent Emmanuel le Gagne nous replace le film dans son contexte et dans l'oeuvre de Di Leo, bien apprécié. On ajoute un diaporama d'affiches et de photos. Offert en version italienne avec sous-titres français. DEVILMAN LE DIABLOLIQUE aka DEVILMAN STORY aka The Devil's Man - Paolo Bianchini avec Guy Madison, Diana Lorys, Luciano Pigozzi, Luisa Baratto, 1967, Italie, 83m Le scientifique Becker est à Rome avec sa fille Christine qui est aussi son assistante. Lorsqu'il disparait, elle se rend vite à la conclusion qu'il a été kidnappé. Par qui et pourquoi ? C'est un journaliste aux allures de James Bond, Mike Harway, qui acceptera tant bien que mal qu'elle le suive dans sa quête pour le retrouver. Leur chemin les amènent en Afrique ou ils vont découvrir la base souterraine d'un super vilain masqué qui a besoin de Becker pour perfectionner sa technique de transplantation de cerveaux. Autant proche d'un James Bond ou des aventures de Fantômas, ce Devilman, s'il tarde un peu à se mettre en route, livre la marchandise avec ce personnage dément et évidemment masqué. Guy Madison est en grande forme et n'a pas trop l'air d'un journaliste pour une revue scientifique, pendant que Diana Lorys a tout de la James Bond Girl. On reconnait avec plaisir l'acteur Luciano Pigozzi, second couteau par excellence qui touchait autant aux films gothiques qu'à l'espionnage. Évidemment on a pas le budget d'un 007, mais une bonne trame sonore et un scénario dans le genre qui n'est pas pour déplaire. Moi qui ne l'avais jamais vu, j'ai bien apprécié. Le dvd d'Artus Films offre une belle copie avec une présentation du film par le spécialiste Christian Lucas. Un diaporama d'affiches et photos accompagne aussi le film offert en versions italienne et française. Le PARFUM DE LA DAME EN NOIR aka PERFUME OF THE LADY IN BLACK aka Il Profumo della Signora in Nero - Francesco Barilli avec Mimsy Farmer, Maurizio Bonuglia, Mario Scaccia, Jho Jhenkins, 1974, Italie, 103m Mimsy Farmer interprète Sylvia, une jeune femme sérieuse, consacrant sa vie à son travail. On la retrouve dans une soirée mondaine ou l'on parle de vaudou et de magie noire en finissant par rigoler. Sylvia est troublée. Elle commence à avoir des visions. Elle prend congé quelques jours. Malgré le support de son copain, elle voit constamment une enfant dans son appartement et les morts s'accumulent dans son entourage. A-t-elle réellement tuée sa mère lorsqu'elle était enfant ? Plus le film avance plus les références à Alice au pays des merveilles s'accumulent. On pense au Bébé de Rosemary qui, six ans plus tôt, mettait en vedette une Mia Farrow à laquelle Mimsy Farmer me fait toujours penser. C'est dans un climat de paranoïa similaire et de doutes persistants sur ce que la caméra nous montre, que le spectateur navigue constamment. La réalisation mise sur cette atmosphère onirique et la folie en sourdine qui semble habiter Sylvia. On a donc de sérieux doutes sur ce qui se passe, mais la fin demeure étonnante et brutale. Un excellent Giallo à découvrir. En suppléments sur le Blu-ray + DVD D'Artus Films, une présentation du film par Emmanuel le Gagne qui nous parle de la carrière du réalisateur moins connu que certains compères. Le générique anglais, un diaporama d'affiches et de photos, la bande annonce originale complètent l'offre. Offert en version originale italienne avec sous-titres français. SUPERSONIC MAN - Juan Piquer Simon avec Antonio Cantafora, Cameron Mitchell, José Luis Ayestarán, Diania Polakov, 1979, Espagne/Italie Ce qui devait arriver arrive un jour: un extraterrestre du nom de Kronos débarque sur Terre pour y rétablir l'ordre. Il s'installe à New York et deviens Supersonic Man. Lorsqu'il n'est pas en train de combattre le sinistre Docteur Gulk (Cameron Mitchell) qui veut dominer le monde, il a les apparences d'un simple macho, dénommé Paul. Le film est carrément une commande donnée à Juan Piquer Simon pour faire un simili Superman à budget réduit, Superman n'était pas encore sorti en Espagne, à une époque ou les sorties de films n'étaient pas planétaires. Le réalisateur corrige ce qu'il prend pour des défauts de l'original. Il choisit par exemple de donner le rôle de Paul et de son alter ego Supersonic Man à deux acteurs différents. Pourquoi pas. Par contre il rend hommage à un robot des années trente avec un robot au look de boîte de conserve plutôt hilarant. Avec aussi toutes ces références au disco, populaire à l'époque, le film a prit un coup de vieux. Cameron Mitchell a l'air de s'amuser ferme en super vilain James Bondesque. Le film a certainement amusé le public cible à l'époque et se regarde encore aujourd'hui avec un sourire accroché au visage. Le dvd d'Artus Films est bien pourvu en suppléments avec Le tournage de Supersonic Man, par Christian Lucas, Juan Piquer Simón, le réalisateur supersonique, par Christian Lucas. Également un diaporama d'affiches et photos et la bande annonce originale. Offert en français et en Italien avec sous-titres français en option. Mario Giguère |
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