LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO 53
DINOSAURES ET CHEVALIERS !
L'ÎLE INCONNUE aka UNKNOWN ISLAND - Jack Bernard avec Virginia Grey, Phillip Reed, Richard Denning, Barton MacLane, 1948, États Unis, 72m L'aventurier Ted Osborne a convaincu sa fiancée Carole (Virginia Grey) de financer une expédition pour retrouver l'île qu'il a survolée durant la guerre et ou il a aperçu des créatures préhistoriques. On loue un bateau d'un capitaine retord et libidineux qui accepte en amenant également John (Richard Denning) qui a vu les bêtes et peut retrouver l'emplacement de l'île. Entre l'équipage qui menace de se mutiner et les périls de l'île qui abrite réellement des dinosaures, l'aventure sera périlleuse ! Six ans avant Godzilla, voici le premier film de dinosaure avec des hommes en costume de caoutchouc. Alors évidemment qu'il faut les prendre avec un grain de sel, mais la vision de ces nombreux bipèdes qui avancent péniblement ou de ces brontosaures qui semblent de petites maquettes, est tout simplement savoureuse. On est cependant fort surprit par ce gorille préhistorique, joué par le vétéran Crash Corrigan, à moins qu'il ne soit dans un des tyrannosaures, qui détonne, et il est difficile de savoir quelle grandeur il a, lui qui semble ici un peu plus grand que les humains, là se bat contre un Tyrannosaure ! La belle Virginia Grey laisse peu à peu tomber son excuse de fiancé pour s'intéresser au beau Richard Denning tout en repoussant constamment les avances du capitaine. Ce n'est pas un triangle amoureux, c'est la quadrature du cercle ! On pose régulièrement la question réentendue depuis, au nom de la science, peut-on mettre en péril des vies pour, en l'occurrence, prendre des photos ? On imagine que Carol va s'amuser pas mal après le film et pour ce qui est du sort de l'île, nul sait si elle devient un endroit pour touristes ou si elle sera victime d'un volcan, le sort habituellement réservé à ces endroit mythiques. Loin des lézards maquillés habituels à l'époque, il fait bon voir ces dinosaures factices qui en feront rigoler plus d'un. Dans le documentaire de 52 minutes inclut, Alain Petit fait le tour des récits de mondes perdus, de leurs adaptations et des rip-off. C'est l'occasion d'évoquer le premier ONE MILLION B.C avec Victor Mature et ses lézards sur lesquels on a collé cornes et crêtes et qui ont servit de stockshot dans une dizaine de films subséquents. Petit évoque aussi les conditions difficiles de tournage et le procédé couleur qui donne des teintes si typiques. On croirait régulièrement être devant un film colorisé, que non, et cette palette singulière ajoute au charme nostalgique, à l'impression d'entrer dans un monde différent ou tout est possible. Petit racontera finalement comment il a vu dans sa jeunesse le film en salle française et comment il est toujours aussi magique pour lui. Un documentaire indispensable. Galerie de photos et bandes annonces complètent le dvd édité chez Artus Films. Mario Giguère cliquer pour agrandir La PLANÈTE DES DINOSAURES aka PLANET OF DINOSAURS - James K.Shea avec James Whitworth, Pamela Bottaro, Harvey Shain, Max Thayer, 1978, États Unis, 79m Leur vaisseau spatial d'exploration sur le point d'exploser, l'équipage prend la navette d'urgence et atterrit sur la plus proche planète, plein de dinosaures ! La tension monte entre ceux qui se préparent à passer leur vie sur la planète et ceux qui croient que les secours vont nécessairement se pointer. On ne fera pas semblant de rien, ce petit budget tourné suite au succès de STAR WARS et KING KONG ne propose rien de bien stimulant au niveau du scénario ou de ses acteurs amateurs. Non, il s'agit essentiellement d'un film intéressant pour ses dinosaures, dans la lignée du travail de Ray Harryhausen. On retrouve donc au générique Doug Beswick, un spécialiste en début de carrière qui avait déjà à son actif FLESH GORDON et qu'on retrouvera sur THE EMPIRE STRIKES BACK, ALIENS, EVIL DEAD 2 ou BEETLEJUICE et qui s'est depuis reconverti dans l'animation digitale pour la télévision et le cinéma. On note aussi Stephen Czerkas, artiste sculpteur. qui a depuis écrit sur les dinosaures (My Life with Dinosaurs) et dirige un musée dans l'Utah. Les séquences manquantes du doublage français, offertes avec sous-titres, témoignent du bon goût des distributeurs de l'époque puisqu'il ne s'agit que de longs dialogues sur les divergences d'opinion qui augmentent entre le capitaine officiel de la troupe et le colosse qui ressemble au Capitaine Haddock avec sa barbe bien fournie et bien taillée ! L'entretien avec Christophe Lemaire, qu'il livre à l'horizontale, d'une durée de 23 minutes, fait la belle part au texte qu'il a écrit à la sortie du film. On apprécie d'y voir son Godzilla en compagnon fidèle ! Bref, un film à voir pour tout amateur de dinosaures dont je fais partie, ou les amateurs de ringardises qui apprécieront ce film qui semble sorti d'une époque beaucoup plus éloignée ! Mario Giguère cliquer pour agrandir SI J'AVAIS 1000 ANS - Monique Enckell avec Daniel Olbrychski, Marie Dubois, Jean Bouise, Dominique Pinon, 1983, France, 78m La nuit de la Toussaint approche sur une petite île de Bretagne et une vielle légende refait surface. Un pêcheur semble le seul à voir les chevaliers qui apparaissent sur la plage et la découverte d'une femme rescapée de la noyade et enceinte réveille à la mémoire des vieux une légende. Il y a 1000 ans, une jeune femme enceinte devait être sacrifiée au seigneur du village, mais le feu ne voulant pas s'allumer, on décida de la noyer. Elle fut sauvée des eaux par des pêcheurs et on dit qu'à la brunante on peut voir la femme et son enfant naviguer sur les eaux. La nuit de la Toussaint, de Samhain, les portes d'un autre monde s'ouvrent pour quelques heures. Il est incroyable qu'un tel film soit resté inédit si longtemps. Bercé par la magnifique musique d'Alan Stivell, avec une superbe photographie, sur un rythme naturel qui sied à merveille au scénario, des acteurs de talent livrent une perle du cinéma fantastique. La galerie de personnages est fascinante, de Daniel Olbrychsky en être taciturne qui voit l'irréel percer la frontière qui nous sépare, Jean Bouise en apparition sépulcrale qui semble lui aussi faire partie de la légende mais qui commande son cognac, aux amateurs et habitants de la région qui se sont donnés au service du projet de Monique Enckell. Premier et seul film de la femme de théâtre qui n'avait à son actif qu'un court métrage en bonus sur le dvd, on peut voir le chemin parcouru. Elle livre ses souvenirs du difficile tournage dans un entretien de presque trente minutes qui passe très vite. La trame sonore n'est pas omniprésente et respecte le silence et l'ambiance qui s'installe. Les cinéphiles plus jeunes nourrit aux blockbusters trouveront peut-être le rythme trop lent et l'absence de spectaculaire et de sang sans intérêt, mais les amateurs de fantastique traditionnel et ceux ou celles qui refusent de regarder les bains de sang actuels découvriront un film lancinant et fascinant. A découvrir. Mario Giguère cliquer pour agrandir |
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