LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO 67
LES DINOSAURES ATTAQUENT !
LES DINOSAURES ATTAQUENT !, c'est un coffret de quatre films + quatre court-métrages + un livret de 12 pages, des diaporamas d'affiches et bandes annonces ainsi que 4 cartes postales d'affiches ! THE BEAST OF HOLLOW MOUNTAIN aka La Montagne Mystérieuse - Edward Nassour & Ismael Rodríguez avec Guy Madison, Patricia Medina, Carlos Rivas, Mario Navarro, 1956, États Unis/Mexique, 76m Mexique, Jimmy opère un ranch de bétail près d'un village contrôlé par le richissime Enrique qui va bientôt épouser la belle Sarita. Un triangle amoureux teinté de jalousie maladive et de menaces de mort va s'établir pendant que du bétail disparait près de la montagne mystérieuse, lieux prétendu maudit et inaccessible à cause des marais dangereux qui le contournent. C'est dans cette ambiance difficile que le petit Panchito a perdu son papa Pancho qui était allé explorer les marais pour retrouver le bétail manquant de Jimmy, qui lui a sauvé la vie. Pancho disparait et Panchito, que personne ne semble pouvoir retenir, part pour la montagne. Sarita part à sa recherche pendant qu'un dinosaure a causé un stampede de bétail qui se dirige vers le village en pleine fête ! L'Allosaure n'entend pas à rire ! Que voilà une belle découverte pour un amateur de film de dinosaures qui ne l'a jamais vu et pour cause. Ce film que l'on pourrait qualifier d'ancêtre de The Valley of Gwangi, inspiré d'un récit de Willis O'Brien, est en général d'une lenteur et d'un intérêt bien mince, si ce n'était du monstre qui n'apparait que pendant les 18 dernières minutes. C'est donc une longue histoire d'amour jamais consommée et un jeune qui devient orphelin qui sont au centre de ce western qui met en vedette Guy Madison, longtemps vedette d'une populaire série télévise: The Adventures of Wild Bill Hickok, que l'on retrouvera dans des spaghettis westerns bien plus tard. Patricia Medina est sulfureuse en fiancée tristounette qui n'a d'yeux que pour Jimmy. Mais ce n'est pas eux qu'on veut voir, c'est ce coquin d'allosaure, animé par des inconnus avec une technique bâtarde pas très convaincante. Le monstre qui n'hésite pas à courir, des années avant que les paléontologues s'avancent à les voir autrement qu'en marcheurs lent, est d'un ridicule consommé avec sa langue hyperactive et sa peau d'un bleu bizarre. Le film a donc été peu vu et vite oublié, La Vallée de Gwangi mettant le clou dans son cercueil treize ans plus tard. N'empêche que c'est amusant pour tout amateur de bestiole qui passe au travers de la première heure !
KING DINOSAUR - Bert I. Gordon avec William Bryant, Wanda Curtis, Douglas Henderson, Patti Gallagher, Marvin Miller, 1955, États Unis, 61m Surprise, une nouvelle planète arrive dans notre système solaire et s'installe assez près pour que l'on puisse envisager s'y rendre ! Construction de la fusée et choix de l'équipage, deux hommes et deux femmes, tous spécialisés pour explorer celle qui a été baptisée Nova. La planète avec de la végétation et de l'air renferme des animaux de divers continents et l'équipe adopte un petit ours. Attaque de serpents, de crocodile ou encore d'insecte géant, tout cela est oublié quand on veut explorer une île au large du continent. La terre aride recèle une foule de bêtes préhistoriques dont un King Dinosaur ou Tyrannausaurus Rex qui attaque les explorateurs. On ne voit qu'une solution en vue, se servir de la bombe atomique de secours ! Arrrghhhh !! Second film pour Bert I Gordon, qui se spécialisera dans les créatures géantes, ici avec l'aide du One Million B.C. de 1940, mais aussi de tout un tas de stock-shots que l'on devine çà chaque fois que nos héros ne sont pas devant la caméra. Le d.but a carrément l'air d'un documentaire industriel, un peu pas mal farfelu, sur l'élaboration de la fusée. Les quatre scientifiques choisit ont peut-être les compétences respectives en médecine, biologie, géologie et tutti quanti, mais pour el sang froid que l'on imagine nécessaire pour l'emploi, on repassera. Les femmes crient devant le moindre animal, la blonde titille son futur mari et le met dans le pétrin, bref, les règles élémentaires de la sécurité sont ignorées en long et en large. La vision tardive des prétendus dinosaures en fera rigoler plus d'un, ébahis devant ces lézards légèrement maquillés qui veulent manger de la chair fraîche. L'utilisation de cette bombe atomique laisse bouche bée et achève le spectateur qui pourra y voir un autre exemple de l'approche bulldozer typiquement d'une certaine époque américaine. Tout ceci étant dit, l'exotisme rococo de la chose va en satisfaire plus d'un.
LOST CONTINENT - Sam Newfield avec Cesar Romero, Hillary Brooke, Chick Chandler, John Hoyt, Acquanetta, États Unis, 80m Le major Joe Nolan (Cesar Romero) est appelé à diriger une équipe qui doit partir récupérer la boîte noire d'un missile nucléaire qui est tombé au sol, avant qu'un autre pays ne le trouve et s'empare des secrets de sa technologie. L'avion avec tout ce beau monde va tomber en panne et atterrir en catastrophe sur une petite île du pacifique et, armés de compteur Geiger et sur les conseils des habitants, ils vont gravir les parois d'un plateau sur lequel se trouverait l'objet recherché. Surprise, il y a des animaux préhistoriques, de véritables dinosaures sur ce "continent perdu". C'est donc sous cette menace constante qu'ils doivent retrouver la fusée le plus rapidement possible. Si on a droit aux tentatives de conquêtes féminines du major et à une belle sauvageonne sur l'île, en l'occurrence Acquanetta, c'est une troupe pleine de testostérone qui constitue cette équipe de recherche. Entre le Major qui s'affirme à toute occasion, les scientifiques dont le principal est d'origine allemande et suscite la méfiance, sans parler du faire valoir comique, l'aventure est menée à bon rythme par Sam Newfield, prolifique réalisateur de série B. Le film tourné en noir et blanc devient teinté de vert sur le plateau, une idée simple qui fait son effet. Ses dinosaures en animation image par image sont le fruit d'Edward Nassour, un technicien peu connu comparé aux Willis O'Brien, Ray Harryhausen et autres artistes renommés. Pour cause, ses animations sont très limitées, mais sympathiques. On le retrouvera chargé des effets spéciaux sur la version américaine de Godzilla Raids Again et surtout à l'animation et à la réalisation de THE BEAST FROM HOLLOW MOUNSTAIN. Un autre film agréable à voir, mais qui n'a pas marqué l'histoire du septième art. Mais l'amateur de dinosaures saura apprécier ces scènes peu vues et la présence de Romero et des acteurs vétérans assure un visionnement qui vaut le détour. On ne peut évidemment passer sous silence l'influence du roman d'Arthur Conan Doyle THE LOST WORLD, ou les romans d'Edgar Rice Burroughs et on se rappellera aussi du futur film de la Hammer au nom identique qui offrait des créatures et un scénario fort différents cette fois.
TWO LOST WORLDS - Norman Dawn avec James Arness, Kasey Rogers, Bill Kennedy, Gloria Petroff, 1951, États Unis, 58m En 1830, le transport de marchandises par bateau est florissant. Kirk Hamilton est à bord de son voilier lorsque le navire est attaqué par des pirates. Le bateau endommagé et Kirk blessé, on arrête dans un port d'Australie ou on laisse Kirk récupérer pendant que le capitaine continue vers les Indes. Le beau brummel attire d'abord l'attention de Janice qui a bien l'intention de le marier, mais comme elle a seulement dix ans, c'est sa grande soeur Elaine qui va tomber dans l'oeil d'Hamilton. Malheureusement, elle est dèjà promise en fiançailles et voilà qu'arrivent les pirates qui kidnappent Janice et Elaine ! A leur poursuite, Kirk réussit à les sauver mais il échoue avec elles et l'amoureux blessé d'Elaine sur une île inconnue qui fourmille de dinosaures ! Voilà un bien étrange mélange de film de pirates, de triangle amoureux et de quelques extraîts du classique ONE MILLION B.C. de 1940 pour les créatures. James Arness, bien connu pour ses séries western ou son rôle dans la créature en titre de THE THING FROM ANOTHER WORLD, a la prestance requise et on ne doute pas un instant que toutes les filles de l'île veulent s'arracher le bel américain. Mais ce triangle est fort classique. Les dinosaures semblent ajoutés en dernier recours. L'inclusion des acteurs est également classique, du travail avec écran derrière les acteurs ou s'activent les lézards maquillés. Une curiosité oubliée qu'il fait quand même plaisir à découvrir ou revoir. La mise en scène est très fonctionnelle, le réalisateur Norman Dawn est reconnu comme étant le premier à avoir utilisé les mattes paintings sur verre. Mario Giguère
Ajoutez quatre courts métrages de Willis O'Brien que je n'avait jamais vu et qui sont indispensables pour tout amateur d'animation image pâr image, de dinosaures ou d'histoire du cinéma et vous avez un coffret qui va apporter le sourire à tout passioné ou curieux de la chose préhistorique ! |
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