LES FILMS DE FANTASIA 2014

du 17 juillet au 5 août 2014 au Théâtre Hall Concordia

Affiche illustrée par Donald Caron

The CREEP BEHIND THE CAMERA - Pete Schuermann avec Josh Philipps, Laurel Harris, Meggie Maddock, Jodi Lynn Thomas, 2014, États Unis, 111m

Un docu-fiction retraçant le making of du pire film de monstre de tous les temps, l'inénarrable, l'inepte, l'irrésistible "The Creeping Terror" juste à temps pour son 50ème anniversaire. La crapule du titre est le réalisateur A.J. Nelson aka Vic Savage, un arnaqueur violent, alcoolique, complètement déconnecté, mais amoureux du cinéma à sa manière, très mauvaise. Histoire entrecoupée d'entrevues de survivants de l'aventure, spécialement le principal bailleur de fonds, sa première épouse qui a écrit un livre sur son épouvantable mari et le tournage du film ainsi que témoignages de critiques et techniciens, comme Richard Edlund, qui a tout de même plusieurs oscars obtenus bien longtemps après cette mésaventure.

C'est toute une surprise de voir le pire film de monstre jamais tourné recevoir ce magnifique traitement. Heureusement pour ceux comme moi qui ont été plié en deux quand je l'ai vu la première fois, ce film est un véritable pamphlet qui explique bien comment on peut rater de manière aussi totale un semblant de film. Soyez avertis, le titre n'est pas un simple jeu de mots en référence au titre original du nanar, Nelson est réellement une crapule, sans honte, sans gêne, sans morale, violent, sadique, manipulateur et roi de l'arnaque. Bravo à la réalisation adroite de Pete Schuermann qui privilégie l'humour noir, la performance hystérique de Josh Phillipps et dans le rôle de sa douce moitié la ravissante Jodi Lynn Thomas, qui garde sa prestation dramatique toute en retenue. Entre une version en dessin animé du scénario original, pas mal plus ambitieux et les nombreuses entrevues, on rencontre la vraie épouse de Nelson qui nous montre le côté sombre et destructeur du pseudo artiste. Rien de bien joyeux, mais on revient toujours au tournage chaotique et on comprend enfin pourquoi la dame au pantalon doré a eu droit à autant de plans fessiers et pourquoi la bande son est pratiquement absente tout le long, remplacée par une voix off à l'effet hautement bizarre. Il y a des touches cauchemardesques comme l'intervention de l'authentique Charles Manson qui a fournit un terrain et des véhicules volés. On apprend ainsi que Nelson a harcelé nulles autres que Mamie Van Doren et Lucille Ball et on rencontre le créateur de tapis monstre le plus étrange qui soit, qui n'a pas hésité à kidnapper sa création pour se faire payer. Je ne vous raconterai pas tout, ça foisonne d'infos surréalistes, mais il faut voir ce film unique réalisé par une équipe de rêve. Mario Giguère

EXTREME PINOCCHIO - Pascal Chind avec Brice Fournier, Christophe Fluder, Jean-François Dérec,  France, 2014, 23m

Une marionnette raconte aux petits enfants qu'il est très dangereux d'avoir des dettes de drogue. Pour preuve, elle a pas toujours été une marionnette mais un junkie de petite taille obligé de s'habiller en Pinocchio pour aller récupérer de l'argent chez un sale gros désaxé qui se prend pour Geppetto!

Mazette, ce projet financé sur la plateforme Ulule plonge à fond dans l'humour de mauvais goût extrême. Si ça rentre dans vos cordes, vous risquez de rire et parfois de grincer des dents devant la débauche de saucisses qui ne se gênent pas pour avoir l'air d'un cigare de Freud, si vous voyez ce que je veux dire. C'est réalisé avec tellement de brio que j'en suit encore un peu bouche bée. Ce doit être le délire lors des projections en festival. Alors oui, c'est pas à mette entre toutes les mains, comme les cigares de Freud, mais c'est un moment mémorable. Mario Giguère

GOAL OF THE DEAD - Thierry Poiraud, Benjamin Rocher avec  Alban Lenoir, Charlie Bruneau, Tiphaine Daviot, France, 2014, 140m

L'Olympique de Paris s'en va jouer un match dans une petite ville de province, Capelongue, d'ou est parti Sam Lorit il y a 17 ans, le meilleur joueur de l'endroit devenu ipso facto un traïtre. Manque de pot, son meilleur pote de l'époque est devenu un type hyper musclé et son père, médecin du village, reçoit la dose de stéroïde illégale qu'il lui faut avant le match par la poste. Le livreur a merdé et ce n'est pas le bon produit qui lui est injecté et Jeannot deviens un infecté, un mort-vivant qui répand le mal en gerbant un liquide pâle à profusion. Au stade Lagrippe, la rencontre qui n'est pas déjà très amicale dégénère rapidement lorsque les spectateurs deviennent des morts vivants enragés.

Un peu long au demeurant, réalisé par deux personnes, chacun sa moitié, par les producteurs de La Horde, déjà controversé chez les amateurs. Alors franchement, je dois dire que j'ai adoré l'esprit humour noir zombiesque, un mélange pas vraiment toujours réussit, mais ici qui frappe dans le mille. Autant au niveau des acteurs un temps dramatiques puis consternés et finalement fous dingues, que de la réalisation inventive et des effets spéciaux étonnants, ce film est le bienvenue dans un sous-genre encombré par des errances sans grande imagination. Y a des liens entre les personnages qui se dévoilent de manière impromptue et tordante, des discours sur le foot marrants, des clichés dont on s'amuse avec brio. On se rappelle sans doute d'un plan final impressionnant de La Horde et on multiplie le nombre de zombies, tous sur le terrain de foot en cavale. Bon, un petit bémol pour l'épilogue en fin de générique qui cabotine monstre, mais faut pas bouder son plaisir !  Mario Giguère

The HOUSE AT THE END OF TIME aka La casa del fin de los Tiempos - Alejandro Hidalgo avec Rosmel Bustamante, Adriana Calzadilla, Simona Chirinos, 2013, Venezuela, 101m

Dulce se réveille, le visage ensanglanté, un couteau à la main et trouve son mari mort pour ensuite voir son fils disparaître. Elle passe les trente prochaines années en prison, accusée et condamnée pour avoir tuée son mari et son fils. Lorsqu'elle sort, on la ramène chez elle, dans cette maison remplie d'affreux souvenirs mais aussi du mystère de cette nuit fatidique. Un jeune prêtre sonne à la porte et, certain qu'une mère ne peut tuer ses enfants, il lui demande ce qui s'est vraiment passé. Elle ne le sait toujours pas, mais chacun de leur côté, ils vont lentement en élucider le mystère.

Rare film de genre en provenance du Venezuela, au rythme lent, qui se révèle plus audacieux que prévu. Au final, ce ne sera pas totalement un film qui parle de l'au-delà et on flirte avec certains épisodes anglais de série télévisée. Tout est dans l'atmosphère, étouffante, et le jeu des acteurs aguerris. On pourra noter que les effets spéciaux de maquillage auraient pu être meilleurs et de nombreuses scènes s'étirent dans le mélodrame avec une musique sirupeuse. Mais j'ai apprécié l'ensemble et les "explications" finales, certes tarabiscotées, et ça vaut le détour si on ne se nourrit pas que de films criards au montage hyper frénétique. Mario Giguère

JU-ON: The BEGINNING OF THE END  aka JU-ON: OWARI NO HAJIMARI aka JUON-3 - Masayuki Ochiai avec Nozomi Sasaki, Shô Aoyagi, Yoshihiko Hakamada, Yasuhito Hida, Miho Kanazawa, 2014, Japon, 91m

Yui débute son premier contrat de professeure avec une classe ou un élève, Toshio, est continuellement absent. La directrice de l'école lui dit simplement qu'il est parti momentanément avec son père. Elle va finir par aller visiter la maison ou la famille Saeki habite. Il ne semble y a voir personne dans la demeure, pourtant, elle aura la sensation que le petit est bien là. Quatre étudiantes vont visite la maison qui a la réputation d'être hantée, ça ne se passe pas très bien. Ainsi commence une cascade de visites dans cet endroit qui porte malheur à tous ceux qui y mettent les pieds.

Ceux qui connaissent bien la saga Juon vont reconnaître le synopsis, puis qu'il s'agit d'une mise à niveau, un reboot, du premier film. On suit également le format avec une série de chapitres portant le nom des visiteurs. Si dans le premier tiers tout est tellement fidèle et sage qu'on s'ennuie pas mal de l'original, la suite va augmenter la tension et offrir quelques différences et de bons moments. Ce n'est certes pas è la hauteur de ce que nous a offert Shimizu, particulièrement les deux films originaux, mais la promesse d'une suite deviens au final intéressante quand le réalisateur vole un peu de ses propres ailes. Ceci étant dit, si vous n'êtes pas intéressé par la saga, vous pouvez passer celui-ci, on ne vous en voudra pas. Pourquoi on l'appelle parfois Juon 3, alors que c'est le septième film de la série ? Allez savoir. Mario Giguère

WOLFCOP - Lowell Dean avec Leo Fafard, Amy Matysio, Jonathan Cherry, 2014, Canada, 79m

Un policier alcoolique qui ne semble garder son emploi que parce que son père, également policier, est mort en devoir, se fait attaquer dans le bois alors qu'il tente de faire fuir ce qu'il croit être une bande de voyous. Il se réveille sans souvenirs de la veille, mais avec un symbole cabalistique gravé sur le ventre, puis, graduellement, se rend compte qu'il est devenu un loup-garou. Comme il s'appelle Lou, Lou Garou, les francophones ne sont pas surprit! Ni ceux qui ont vu le titre du film. La serveuse du seul bar du coin s'offre soudainement à lui et son copain, amateur de cryptozoologie, filme sa transformation pendant qu'il est enfermé dans une cellule du poste de police et tout se complique.

Fruit d'un concours national ou le réalisateur de la meilleure bande annonce se verrait recevoir un budget d'un million pour tourner un long métrage, ainsi qu'une sortie limitée en salles, WolfCop ressemble à son inspiration, un film des années 80, bien gore et sexy et pas trop subtil. Malgré tout, il y a bien des surprises et des moments jouissifs dans ce scénario qui met la logique de côté par moments, pour mieux nous surprendre. Alors évidemment, la transformation n'a pas le budget ni le talent d'un Rick Baker à sa disposition, mais on s'en tire joliment bien. Le générique est bien efficace et les transitions de scène souvent imaginatives. Agréable surprise d'entendre au détour de la scène érotique le classique de Gowan: Moonlight Desires. L'assistante de Lou qui décide de le sauver in extremis s'avère un personnage intéressant, loin des femmes victimes qui abondent trop souvent dans le genre. Le film est court, 71 minutes au compteur avant que ne débute le générique final, mais on ne rallonge inutilement aucune scène, ce qui arrive trop souvent dans certaines séries B. Lowell Dean a fait ses premiers pas à la télévision et pour ce qui est seulement son deuxième film, il est déjà un nom à retenir. Mario Giguère

ZOMBIE TV - Yoshihiro Nishimura, Maelie Makuno, Naoya Tashiro avec Maki Mizui, Takashi Nishina, Tomoya Maeno, Miyuki Torii, Jiji Bû, 2013, Japon, 77m

ZOMBIE TV est une compilation de courts, entremêlés, tous autour du thème du Zombie. On y verra entre autre Pink Zombie, vedette par laquelle tous les hommes voudraient être mordus, les mésaventures sur plusieurs années d'un homme vierge qui ne rêve que de tâter du sein et de la fesse zombie, un mort vivant qui découvre le secret pour se mettre enfin à courir, les aventures style caméra vérité d'un grand-père zombie qui se promène dans un quartier, Zombie God qui va encourager les vivants à se faire mordre, car ainsi la vie est beaucoup moins compliquée, ou des séances de maquillages de figurants en zombies, allez comprendre. On ne comprend pas toujours l'intérêt de tout mélanger ceci et on ne partagera pas tous ni toujours l'esprit juvénile obsédé sexuel, mais on se dirige tranquillement vers les meilleurs sketchs, qui ont fait tomber mes derrières barrières et dont le mauvais goût est entièrement assumé. Le petit bout ou on voit toutes les sous-espèces de zombies est tordant, tout comme le combat entre un mort vivant et un cannibale. On remarque facilement les allusions sonores à Godzilla, celle passagère à 28 Days Later ou celle longue et rigolote à 2001 l'Odyssée de l'espace.

Nishimura est bien connu pour ses films déjantés à souhait, gore et de mauvais goût comme Tokyo Gore Police, Mutant Girls Squad ou Vampire Girl vs Frankenstein Girl. Il s'est entouré de deux jeunes réalisateurs qui lui semblent prometteurs. C'est court, mais la compilation aurait sans doute souffert de s'étirer. Ce n'est vraiment pas pour tous les goûts, c'est totalement immature et on en sort douteux au point de se demander si on prendra les morts vivants encore au sérieux. Mario Giguère

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