LES LECTURES DE NOS ONCLES

Chapitre 9 - Oncle Vernon se joint aux lectures, Oncle Mario lit Alire...

L'ÂGE D'OR DU CINÉMA ÉROTIQUE (1973-1976) - François Jouffa et Tony Crawley, Ramsay, 2003.

Tony Crawley est un " spécialiste " anglais du cinéma, résidant désormais à Paris. François Jouffa, c'est le réalisateur du film érotique LA BONZESSE, mais également un journaliste dans le domaine du cinéma et du rock.

D'après son titre, ce bouquin était prometteur. D'emblée, il faut cependant mettre un bémol. C'est une version à peine modifiée d'un ouvrage plus vieux (fin des années 80) intitulé ENTRE DEUX CENSURES. Ce qui est dommage, c'est que les auteurs n'ont pas pris la peine de moderniser leurs textes.

Ce bouquin est en fait (sans jeux de mots) une sorte de fourre-tout qui réunit divers articles et entrevues réalisées entre 1973 et 1976. Certaines informations sont hélas erronées, et on sent que les auteurs n'ont pas pris la peine de se mettre à jour grâce à des ouvrages de référence plus récents ou en consultant Internet. On signalera aussi les nombreuses coquilles, fautes d'orthographe, de césure, de grammaire, qui viennent un peu nuire à la lecture. Dans le cadre d'un ouvrage professionnel, c'est pour le moins étonnant.

Mis à part ces plaintes, qu'en est-il du livre ? L'iconographie en noir et blanc (généralement soft) est convenable, bien que peu de photos rares ou de pavés de presse d'époque ne viennent la rendre plus typique. On retrouve surtout des photos promotionnelles ou de tournage.

Plutôt que de donner lieu à des textes analytiques, le livre est séparé en petites notices, généralement consacrées à divers films (par exemple EMMANUELLE, LA BONZESSE, BEHIND THE GREEN DOOR...). Ce sont surtout les classiques qui sont mentionnés ici, et quelques titres souvent insignifiants. Tout cela est visiblement basé sur les visionnements d'époque de Jouffa et Crawley, ce qui entraîne une perspective temporelle beaucoup trop " immédiate ", surtout pour un ouvrage dont le titre laisse supposer une mise à distance, une réévaluation historique : L'ÂGE D'OR... = période révolue, à laquelle on songe avec nostalgie.

Crawley et Jouffa nous livrent donc une " chronique " fragmentée d'une époque et d'un genre où aucun effort de synthèse globale n'est fait. Ça sent le ramassis, le couper-coller. En plus, beaucoup d'informations répètent des propos mille fois répétés et lus ailleurs... et certains passages se retrouvent à deux reprises intégralement dans le livre !!!

En bref, si l'ouvrage peut plaire aux néophytes, ceux qui s'y connaissent le moindrement lui préféreront, par exemple, LE CINÉMA X publié à La Musardine. Howard Vernon

LE CINÉMA X (ouvrage publié sous la direction de Jacques Zimmer), La Musardine, 2002, 444 p.

En couverture : Traci Lords, nue (si l'on excepte ses talons hauts) et souriante, couchée sur le dos.

Cet ouvrage est la première encyclopédie en français consacrée au cinéma pornographique. Par le passé, nombre de bouquins ont été écrits à propos du cinéma érotique, avec, parfois, un petit chapitre ou une notice consacrée au hard (ou au X, c'est selon), mais jamais un ouvrage entier (en français, à tout le moins), et encore moins un gros livre de 444 pages.

Il ne faut guère s'étonner de voir ce livre paraître aux éditions La Musardine, spécialisées dans le domaine de l'érotisme ; La Musardine a déjà publié plusieurs livres en rapport avec le cinéma, notamment l'autobiographie de Francis Leroi, celle de John B. Root, un ouvrage photographique consacré à Brigitte Lahaie, un livre sur l'ÉROTISME AU CINÉMA, etc.

D'emblée, on doit dire que c'est un bel objet, un grand format en couleurs, dont l'iconographie est appropriée (plus de 500 photographies et illustrations diverses). L'éditeur a également le mérite de ne pas avoir reculé devant l'audace de son sujet. Certaines photos sont donc très explicites (avis aux abstinents).

Le livre se veut une introduction au genre, pas nécessairement un ouvrage pour les spécialistes. On y retrouve des erreurs, comme dans toute encyclopédie (notamment au sujet de CAFE FLESH et Stephen Sayadian), mais il serait idiot de bouder son plaisir. L'ouvrage contient une longue histoire du X, des films illégaux des années 30-40 au cinéma des années 2000. On retrouve aussi des études de différentes caractéristiques du genre (sado-masochisme, remakes, variations, parodies, les limites extrêmes, etc.) une anthologie des 41 films incontournables (de 1972 à 2001), un dictionnaire des acteurs/actrices et réalisateurs, et une bibliographie d'ouvrages importants consacrés au domaine (en partie ou en totalité).

L'anthologie des incontournables contient bien évidemment des classiques du genre BEHIND THE GREEN DOOR et THE DEVIL IN MISS JONES (les classiques des années 70 sont connus, après tout). C'est donc la période 1980-2000 qui sera plus curieuse à découvrir, avec des titres comme LES BAS DE SOIE NOIRE, LA FEMME OBJET, DAYDREAM, NEW WAVE HOOKERS et même LE PARFUM DE MATHILDE (co-écrit par Jean Rollin).

Après avoir lu cet ouvrage de référence, je me suis surpris à le consulter à plusieurs reprises par la suite, ce qui est bon signe. Et c'est quand même un bel objet... Évidemment, il faut sortir son porte-monnaie (environ 70 $ canadiens, mais vendu à un prix raisonnable sur amazon.ca), mais certains investissements en valent la peine. Howard Vernon


Éditions 
Alire

Les JOURS DE L'OMBRE - Francine Pelletier, Éditions Alire, 2004, 306 pages

Sha'ema décide de fuir son village car sous son sein gauche pousse un oeil. Elle doit donc cacher la preuve de son impureté, cette métamorphose, preuve d'union contre nature en humains et akae. En cherchant à comprendre son état qui la rend paria, elle fera bien des découvertes...

Dès les premières pages j'ai eu une impression de déjà vu. Le personnage principal, l'univers, l'intrigue même, est dans la mouvance de l'oeuvre de Francine Pelletier. On pense beaucoup à sa trilogie précédente, fort appréciée, mais j'aurais aimé un décalage plus important. Peu importe, l'écriture de Pelletier est tellement fluide, ses personnages si intéressants, que l'on se laisse bercer sur son intrigue. Et puis... ça devient vachement intéressant, virant au soap opéra, des intrigues de palace dans ce monde science fictionnel à saveur médiévale. Les détails s'accumulent et les révélations de ce monde nous surprennent jusqu'à un final que l'on n'a jamais réellement vu venir dans toute son implication. Alors j'ai encore finit un roman avec le sourire, un sourire d'appréciation bien ressentie. Espérons que Francine Pelletier ne nous fera pas languir aussi longtemps avant sa prochaine création ! Mario Giguère

Éditions 
Alire

PHAOS - Alain Bergeron, Éditions Alire, 2003, 561 pages

Sur la Lune, on laisse mijoter depuis plus d'un an trois super ordinateurs, reliés, mais coupés de la nasse, le futur de l'internet. En vase clos, Phaos a toutes les ressources pour résoudre un problème de taille, l'autosuffisance alimentaire des 9 millions d'habitants de la lune. Mais Phaos a été saboté.

Alain Bergeron est avare de sa plume, mais il a marqué le paysage de la science fiction de manière notoire avec Un été pour Jessica, quelques romans Jeunesse et son travail critique mis en valeur spécialement dans Radiographie d'une série culte: X Files. J'ai pensé souvent au cinéma durant la lecture de cette brique de science fiction spéculative. À X Files justement pour les ruches d'abeilles, les frelons tueurs et l'ambiance de paranoïa. Au Cinquième Élément pour le personnage séduisant d'Évy Laing, portrait craché de Mila Jojovich et pour la cantatrice dans son satellite. À 2001 l'Odyssée de l'espace pour l'ordinateur super puissant qui a des initiatives, on s'en doutait. Tout cela est bien ficelé, dans un récit bien orchestré, avec ce futur d'internet, l'exploitation de la lune et de Mars, au futur des congrégats: des multinationales qui ont remplacé les gouvernements et se partagent la planète. Rebondissements en cascades, jusqu'à la fin, pour une histoire enlevante, intelligente et complexe, qui laisse à réfléchir en prime. Clin d'oeil à Ian Fleming sur le gâteau. Chapeau. Mario Giguère    

Éditions 
Alire

L'EAU NOIRE - Natasha Beaulieu, Éditions Alire, 2003, 403 pages

Le deuxième tome de la trilogie, L"Eau Noire, tout comme le précédent volume, L'Ange Écarlate, m'a laissé sur ma faim. Les personnages sont vraiment intéressants, on plonge dans un monde plein de mystères, mais ce mystère est toujours presque entier à la fin de ces 400 pages. On ouvre bien des portes, on comprend bien des personnages, mais comme dans la série télévisée X FILES, on en sait finalement qu'un peu plus. On termine les 50 dernières pages en nous résumant ce qu'on a lu et on nous laisse en suspend. J'avais failli ne pas suivre la saga pour cette raison, mais l'écriture est trop intéressante et les personnages trop fascinants pour laisser tomber l'écrivaine. La suite et fin est donc attendue de pied ferme, les attentes sont grandes ! Un bémol pour le personnage principal, un androgyne que l'on devine comme tel rapidement, qui est présenté comme un mâle à la mâchoire carrée sur la couverture, un Joker qu'on ne méprendra pas pour une jolie créature.  Il y a le placement de produit qui surprend, on plogue un volume d'Alire. Vivement la suite !   Mario Giguère

Éditions 
Alire

La CAGE DE LONDRES - Jean-Pierre Guillet, Éditions Alire, 2003, 243 pages

Ce n'est qu'après avoir lu le roman que l'auteur nous explique sa genèse et son élaboration. On sait tout de même à priori que l'exercice est une suite du célèbre roman d'H.G. Wells, la Guerre des Mondes, déjà porté à l'écran. Mais Guillet suit à la lettre les "instructions" de Wells telles que manifestées dans le roman original. On comprend mieux le rythme très lent de l'aventure, qui ne semble prendre son envol, et enfin nous donner des scènes anticipées par la belle couverture, qu'en fin de roman. Dommage d'une certaine manière, le tout semble effectivement dans l'esprit du célèbre patriarche de la science fiction, mais se lit comme un roman des années cinquante, voire un bon Fleuve Noir, ce qui peut décevoir. Les personnages sont donc très stéréotypés, la spéculation très codifiée, les surprises presque inexistantes. Il existe d'autres suites à War of the Worlds, plus fantaisistes, plus originales. À conseiller, donc, à ceux qui apprécient les récits classiques et les amateurs invétérés de Wells. Mario Giguère    

La MALÉDICTION DE FREJA et La TOUR D'ELBAB - Bryan Perro, Les Intouchables, 2003, 257 et  251 pages

Soulignons les tomes 4 et 5 de la saga d'Amos Daragon, le héros pour jeunes de Bryan Perro. Les personnages ressuscitent encore facilement au gré des besoins de l'écrivain avec une facilité déconcertante. Amos et son compagnon sont de plus en plus intéressants pour notre plaisir et les intrigues commencent à s'étoffer aussi, délaissant les rebondissements aux 15 pages, pour créer des suspenses plus élaborés. C'est surtout notable dans La Tour D'Elbab, gros clin d'oeil à la tout de Babel ( prochain épisode: le Château de Tenacfront ? ) qui se donne toute la place pour atterrir en fin de parcours devant la tour, premier véritable roman à suivre. La série s'améliore constamment et j'ai bien hâte de voir l'écrivain conclure le projet Amos.  Mario Giguère  

ANGE PITOU - Alexandre Dumas, Éditions Marabout, 553 pages

Je ne m'e serait pas imaginé avec un livre intitulé Ange Pitou il y a quelques années, mais c'est la magie d'Alexandre Dumas et c'est bien ainsi. Ange Pitou est le personnage qui permet à Dumas de nous conter à sa manière si flamboyante, excitante et si délicieuse, la prise de la Bastille et la révolutionne française ! Ange Pitou est bien naif et c'est par d'autres personnages, Billot, Gilbert, Charny,  la royauté notamment et le fascinant Cagliostro que les intrigues, les manipulations se nouent et s'enchaînent, mélangeant histoire et aventure rocambolesque. Ces 533 pages ne sont que l'amorce d'un récit qui se poursuit dans les deux tomes de La Comtesse de Charny, fabuleux récit de la chute de la royauté qui s'ouvre par un étrange avant-propos de l'auteur. En effet, cette suite a failli ne pas paraître parce que les élus de l'époque reprochent aux romanciers ce que l'on reproche aux médias aujourd'hui, c'est de leur faute si on vit une époque violente ! Dire qu'il y a plus de 200 ans, on voulait déjà censurer les arts, ici ceux qui écrivent des feuilletons, comme aujourd'hui les cinéastes et réalisateurs de télévision pour tous les maux de la terre ! Décidément, moins on connaît l'histoire, plus on la répète. Une magnifique saga à tout point de vue, un appel à la révolution toujours aussi brillant et des constats de société qui se répètent malheureusement. Tant qu'il y aura de l'homme, il y aura de l'hommerie. Mario Giguère  

DOCTOR WHO AND THE LOCHNESS MONSTER -  Terrance Dicks, Target, 1976, 127

Doctor Who est appelé à enquêter sur la destruction mystérieuse de plate-forme pétrolière dans la mer non loin du lac Loch Ness. Les Zygons, qui se cachent depuis des milliers d'années, se sentent prêt à conquérir la planète !

C'était une autre époque, celle ou les émissions télévisées ne repassaient pas souvent et ou les magnétoscopes n'étaient pas dans les maisons. La compagnie Target avait donc mission de publier des adaptations des scripts des épisodes de la célèbre série et Terrance Dicks en a écrit des dizaines, presque à la chaîne, respectant assez fidèlement les aventures télévisées. Tout cela allait changer dans les années 80, mais c'est une autre histoire...  Il y a donc peu de surprises dans ces petits livres, mais le plaisir de retrouver des personnages que j'adore, dans une histoire légère mais bien ficelée. Mario Giguère

L' ÎLE MAGIQUE - Marc Agapit, Collection Angoisse, Fleuve Noir, 1967, 220 pages

"On donnait La Tempête, de Shakespeare"

Victime d'un accident au retour de la représentation, un homme commence à entendre les personnages de la pièce lui parler... ce qui le rend sceptique. Voilà que ça continue, qu'il négocie un pacte avec ces personnages qu vont régir sa vie.

Ambiance Victorienne pour une histoire somme toute très classique mais bien menée, du roman de gare qui se lit bien et qui doit encore plus intriguer les amateurs de la pièce, que je ne connaissais pas. Mario Giguère

RING - Koji Suzuki, Fleuve Noir, 2002, 309 pages

Après avoir vu toutes les adaptations de la saga Ring, j'ai relu le roman original: retour aux sources. Je rappelle les différences notables entre le roman et les films: le personnage principal est un homme, détail qui n'est pas anodin, qui est également journaliste mais au sang froid nettement plus prononcé. L'ancien camarade de collège à qui il fera appel est également un personnage trouble, qui aurait partagé un secret terrible avec lui: des viols dont ils sont les seuls au courant. Les discussions de ces deux hommes sont tout simplement fascinantes. Je note au passage une discussion sur la peur au cinéma versus la peur réelle. On fera aussi référence au film Vendredi 13 et à Godzilla. En plus, par opposition à l'adaptation américaine, Sadako est plus âgée que Sadama, c'est une adulte qui cache un secret de nature sexuelle, dont le pouvoir de séduction lui vaudra sa mort dans des circonstances qui expliquent la malédiction de manière beaucoup plus concrète.

Le roman se relit donc avec un plaisir intense grâce à la finesse de l'écriture, plus proche du roman policier et aux multiples interrogations et discussions philosophiques et scientifiques d'un auteur qui manipule ses lecteurs avec panache. Mario Giguère

RING ZERO - Koji Suzuki, Fleuve Noir, 2003, 210 pages

Ring Zero réunit trois nouvelles qui viennent augmenter nos informations sur Sadako et l'univers de Ring en revisitant les trois romans précédant et en bouclant la boucle.

Un parfum de Citron nous raconte le passage de Sadako au théâtre ou elle manifestera ses pouvoirs, récit fidèlement adapté dans le film Ring Zero.

Un cercueil ouvert sur le ciel nous décrit la résurrection de Sadako en suivant le triste sort de sa "mère porteuse". Tout ceci était suggéré, passé presque sous silence, ce qu'on avait deviné est donc une histoire horriblement détaillée.

Naissance se passe après La Boucle et nous conclut cette histoire de manière ingénieuse.

Ce quatrième est donc indispensable pour tous ceux qui veulent compléter leur connaissance de cet univers riche. Merci monsieur Suzuki !  Mario Giguère 

SÉQUENCES, La revue du Cinéma, mensuel  www.sequences.org/

Quelques mots sur la revue de cinéma produite au Québec. Quelques-uns uns des collaborateurs sont d'anciens collaborateurs du Club des Monstres, dont nous conserverons l'anonymat. Ils sont assignés aux critiques de nouveautés vidéo et sont fort agréables à lire, comme la revue dans son ensemble. Dans ce numéro il y a quelques curiosités comme ce recensement des tendances courantes de divers pays ou la tendance trash du cinéma canadien laisse pantois. Mario Giguère 

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Web www.clubdesmonstres.com

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