ARTUS: 2 WESTERNS ET 1 ÉPÉE ENCHANTÉE
3 nouveautés chez Artus: Le FIER REBELLE - L'ATTAQUE DE FORT DOUGLAS et L'ÉPÉ ENCHANTÉE ! Tous les détais...                                 lire

mise à jour 28 novembre 2023

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JE VAIS, JE TIRE ET JE REVIENS aka ANY GUN CAN PLAY aka BLOOD RIVER aka FOR A FEW BULLETS MORE aka VADO... L'AMMAZZO E TORNO - Enzo G. Castellari, Italie, 1967

George Hilton est l'Étranger, un mystérieux cow boy solitaire dont le nom n'est connu de personne, mais dont la rapidité à dégainer est légendaire et l'humour très pince sans rire, comme le prouve la superbe scène d'ouverture. Chasseur de prime de son état, l'Etranger s'amuse à faire monter la prime de Monetero, bandit responsable du braquage d'un wagon et de sa cargaison d'or.

Castellari s'amuse ici à prendre le contre pied du western italien cynique et sans concession. Ici, les méchants ne sont pas vraiment qui on pourrait croire. Si l'histoire se met en place de façon classique avec les habituelles histoires de "pacte/trahison", le final - qui prend place dans les ruines d'une vieille église, réserve bien des surprises. En clair, un très bon western dirigé par un très bon réalisateur. Mention également à George Hilton qui s'en sort avec les honneurs. Kerozene

JOE L'IMPLACABLE aka Dynamite Joe - Antonio Margheriti avec Rick Van Nutter, Halina Zalewska, Mercedes Castro, Renato Baldini, 1967, Italie / Espagne, 95m

A la fin de la guerre de Sécession, les convois d'or du gouvernement sont régulièrement pillés par des bandits. Le sénateur décide alors de confier le prochain chargement de lingots d'or à l'agent spécial Joe Ford, mieux connu sous le nom de Dynamite Joe.

On retrouve des influences de la télésérie LES MYSTÈRES DE L'OUEST ainsi qu'à JAMES BOND dans cette comédie western signée par le prolifique Anthony Dawson alias Antonio Margheriti. Joe Ford est en effet un agent très spécial, aux multiples gadgets, tous plus explosifs les uns que les autres, de la montre, du cigare, de la poudre reconstituée avec ce qu'il trouve sur place. Il n'hésite pas à s'entourer de belles femmes qu'il laisse tomber pour repartir vers d'autres courbes. Dans la grande tradition du sidekick, il prend pour associé un vieux prospecteur imbibé d'alcool qui se révèle indispensable. On n'est donc pas en terrain inconnu et on passe un très bon moment ludique avec Joe. Margheriti, sans avoir ni la réputation, ni le l'inspiration des maîtres du genre, est toujours efficace et a visiblement du plaisir tout comme sa vedette Rick Van Nutter, déjà vu dans le rôle de l'agent de la CIA Felix Leiter dans le quatrième James Bond - Opération Tonnerre, deux ans auparavant. Les actrices sont moins connues, Mercedes Castro est la jolie brunette qui n'apprécie guère la disparition rapide de son grand blond, ou Halina Zalewska, vue aussi dans LA SORCIÈRE SANGLANTE, grande blonde affriolante auprès de laquelle Joe ne semble pas s'ennuyer. Y avait-il autant de troupes de French Cancan aux États Unis à cette époque ? La scène de la mine de souffre ou le final explosif avec multiples rebondissements en font une addition plus qu'intéressante à toute collection western.

L'entretien avec Curd Ridel est très instructif, mais je regrette un peu son manque d'intérêt pour la comédie et l'aspect ludique du scénario. Il ne manque cependant pas de nous diriger vers les meilleurs westerns de Margheriti, un réalisateur qui a touché à tous les genres. Diaporama d'affiches et photos et bandes-annonces complètent l'offre d'Artus Films qui offre la version originale italienne, française et sous-titrée. Mario Giguère

Le JOUR DU JUGEMENT aka DAY OF JUDGEMENT aka DOOMSDAY aka DRUMMER OF VENGEANCE aka IL GIORNO DEL GIUDIZIO - Mario Gariazzo, 1971, Italie

A la fin de la guerre de Sécession, un soldat yankee de retour chez lui découvre avec effroi sa demeure familiale incendiée. Sa femme et son fils ont tous les deux étés assassinés et tout ce qu'il reste de son passé se résume à un jouet: un petit bonhomme monté sur ressort qui joue du tambour... La raison de ce massacre ne fait pour lui aucun doute, sa femme était Cheyenne et il s'agit là d'un odieux crime raciste. Quelques temps plus tard, les habitants d'un village se font éliminer les uns après les autres par un mystérieux étranger qui prend soin de commander des cercueils à l'avance et de faire creuser des tombes par le fossoyeur bossu. Mais surtout, chacune de ses exécutions se fait sous la forme d'un duel rythmé par le petit joueur de tambour à ressort...

Western mineur avec une nouvelle histoire de vengeance appliquée par un homme aux origines troubles. Des origines troubles uniquement aux yeux des victimes cette fois ci. Le film se veut sombre et lugubre et tente de mettre en avant une sorte d'aura fantasmagorique autour de ce tueur inconnu que le fossoyeur n'hésite pas à comparer à un envoyé de Dieu lui-même, sorte d'ange de la mort chargé de nettoyer l'humanité de ses pécheurs. Mais les tentatives de Mario Gariazzo, dont c'est ici le deuxième film et deuxième western, de générer le mystère et l'angoisse restent vaines. Son Homme sans nom, incarné par un Ty Hardin au regarde bleu perçant et à la moustache blonde, ne parvient pas à générer une aura suffisamment énigmatique, la faute en incombe beaucoup à un scénario qui abuse quelque peu des ellipses narratives et qui privilégie les dialogues imbéciles. Il est vrai que le doublage français n'aide pas vraiment à apprécier le film... Même la musique d'Ennio Moriconne n'est guère inspirée... On regrettera également le sous emploi du personnage d'adjoint au shérif incarné par nul autre que Gordon Mitchell qui ne bénéficie que de deux minutes de présence à l'écran. On appréciera en revanche la présence, même très courte, de Rosalba Neri en magnifique squaw. Kerozene

JUSQU'A LA DERNIERE GOUTTE DE SANG aka TO THE LAST DROPS OF BLOOD aka BURY THEM DEEP aka ALL'ULTIMO SANGUE - Paolo Moffa, 1968, Italie

Billy Gun est un redoutable bandit qui a volé 400'000 dollars en or au nez et à la barbe de l'armée Américaine. Celle-ci engage alors le fameux Clive Norton (Craig Hill) afin de lui mettre le grappin dessus. Norton accepte à condition de pouvoir bénéficier de l'aide d'El Chaleco (Ettore Manni, la série des Angélique, mais aussi RABID DOGS), le propre frère de Billy Gun, un truand arrêté par Norton lui-même qui est sur le point de se faire pendre. Les deux hommes ne peuvent évidemment pas s'encadrer mais finiront par se lier pour parvenir à leur fin. Mais c'est sans compter sur Cordero, redoutable et sanguinaire bandit mexicain appâté par l'or.

Ce western italien d'honnête facture saura divertir les amateurs du genre, sans pour autant apporté quoi que ce soit de neuf sous le soleil du far west. Toujours est-il qu'il se distingue par quelques éléments, comme la musique de Nico Fidenco, qui mérite un sincère coup d'oreille et qui ne marche pas sur les traces de Morricone. Il y a également la photographie soignée, un cinémascope joliment utilisé pour des cadrages parfois d'une grande beauté et signée Franco Villa et Joe D'Amato (sous son nom Aristide Massaccesi). Puis il y a la violence du film: Billy Gun et Cordero font un étalage aussi froid que brutal d'impulsions meurtrières tellement gratuites qu'elles en sont presque désarmantes. Ils ne laissent aucun témoins derrière eux, assassinent qui ose les contredire, et ce sans aucune hésitation. Cet aspect étonnant détonne étrangement avec les quelques blagues amères disséminées ici et là et qui semblent totalement hors propos, un point négatif qui pèse bien peu comparé à celui concernant la mise en scène hâtive de Paolo Moffa qui ne parvient jamais à maîtriser son sujet, négligeant l'atmosphère au profit d'un rythme quelque peu chaotique. Côté casting, Craig Hill semble s'inspirer légèrement du cow-boy sans nom, et jouant de son regard bleu sous son stetson poussiéreux. Mais n'est pas Clint qui veut et l'aura de ce (trop) gentil Norton ne parvient pas vraiment à séduire. Kerozene

Le JUSTICIER DU SUD aka GUN SHY PILUK aka PILUK, THE TIMID ONE aka GIURÒ... E LI UCCISE AD UNO AD UNO aka PILUK IL TIMIDO - Guido Celano, 1968, Italie

Non loin de la frontière canadienne, un village subit continuellement les coups de gueule néfastes des frères Mason: une bande de salopards dont le chef prend un malin plaisir à éliminer ses rivaux d'une balle dans le dos. A tel point qu'il s'en fait sa spécialité. Et comme les activités des frères Mason ne sont pas franchement très légales, notre lâche de service s'en va assassiner le shérif d'une balle, dans le dos bien évidemment. Agonisant, le pauvre mourrant a juste le temps de dire à Piluk, son père, que les Mason sont les coupables de son meurtre. Profondément attristé, le papa récupère le six-coups du fiston et entame alors une vengeance loin du regard de tous, éliminant un par un les membres du gang Mason d'une balle logée entre les deux yeux. Arrive un nouveau shérif (Edmond Purdom), un type sympa comme tout, féru de justice, souriant et juste, qui tombe amoureux de la petite-fille de Piluk et qui s'engage à montrer à tous ce que c'est de vivre dans la légalité. Du coup, il se met logiquement les Mason à dos mais trouve tout de même bizarre de voir le grand-père Piluk toujours revenir de promenade avec des cadavres sur son chariot. "Je les ai trouvés au bord de la route", dit alors Piluk d'un air innocent...

Étrange titre français que ce JUSTICIER DU SUD. Il n'est jamais dit que le personnage incarné par Edmund Purdom vient du Sud - ni même qu'il est justicier d'ailleurs, et ce n'est certainement pas papy Piluk qui est originaire de là-bas non plus. Qu'à cela ne tienne, on n'en est pas à notre premier titrage bidon. Et après tout, cet élément reste sans doute ce qu'il y a de plus intrigant, voire même de plus intéressant en ce qui concerne ce film d'une désolante platitude. Nous sommes en 1968, le western italien est à son apogée, les clones de Clint Eastwood et de Franco Nero pullulent et le mythe du cow-boy solitaire et sans remord est plus que jamais dans l'air du temps. Et voila que Guido Celano (TUÉ À FROID) signe le plus "américain" des westerns italiens. Son approche désespérément manichéenne rappelle les aventures sans relief des gentils cow-boys tous blancs chassant les méchants bandits tous noirs, et comme Celano tient à ne pas faire dans l'ambiguïté, il appuie bien le fait que ce salaud de Mason assassine tous ses adversaires de la manière la plus lâche qu'il soit et que son héros gériatrique se montre des plus audacieux. Le film est platement filmé, voire catastrophiquement filmé : il faut cette bagarre en plans si serrés que les protagonistes en ont la tête coupée (!), ou encore certaines scènes tournées caméra à l'épaule par des opérateurs visiblement peu habitués à cette technique (bonjour le mal de mer). Quant à la mise en scène, elle est on ne peut plus impersonnelle et soporifique. LE JUSTICIER DU SUD est un film profondément navrant et énervant de nullité. Kerozene

KEOMA - Enzo G Castellari, 1976, Italie 

Franco Nero est Keoma, un métisse mi blanc mi indien, qui retourne dans son bled natal. Un bled dirigé d'une main de fer par un salopard secondé par les trois frères de Keoma. Trois frangins jaloux de l'amour que leur père porte à son fils bâtard.

Dans une ambiance poussiéreuse et sale, dans un bled où la peste et la peur règnent en maître, l'espoir n'est pas de mise. Et ce n'est pas le nettoyage réalisé par Franco Nero, désabusé et déçu, qui le rendra beaucoup plus salubre.

Ambiance glauque, photographie magistrale, ralentis à la Peckinpah, musique fantastique, KEOMA est un grand western spaghetti ! Kerozene

Quel ravissement. Le DVD de Anchor Bay comprend une entrevue avec Franco Nero, qui n'est pas si "fini" qu'on pourrait le supposer en visionnant DJANGO.

Le film lui-même... est une pure merveille. Un transfert superbe, widescreen impeccable, et tout le génie de Castellari qui se manifeste dans le moindre plan. Un scénario en béton - d'après une histoire de George Eastman ! - et une performance époustouflante de concision de Nero. Olga Karlatos bien mignonne. Le "score" spaghetti opera des frères De Angelis qui agace au départ, mais finit par se laisser apprivoiser. La parabole sociale, un peu moins importante selon moi, que l'étourdissante maîtrise technique.

Les vilains ont de vilaines gueules, on ne voit pas le temps passer et je ne vois pas ce que je pourrais dire de négatif sur ce film. À part peut-être qu'il gagnerait à être connu, car on pourrait ainsi le placer au "top" des spaghetti westerns avec les efforts de Leone.

Les américains n'ont rien compris. Orloff

KILLER KID - Leopoldo Savona avec Anthony Steffen, Fernando Sancho, Luisa Barratto, 1967, Italie, 102m

Sur fond de révolution mexicaine, Vilar (Fernando Sancho) rencontre des trafiquants américains d'armes et croise Killer Kid (Anthony Steffen). Mais la plupart des mexicains se méfient du criminel, doutant de son identité. Ce Killer Kid, en réalité le capitaine Morrisson, infiltré pour déjouer la vente d'armes aux rebelles, sera témoin des atrocités commises par l'armée et tombera amoureux de la belle Mercedes.

Rien n'est évident dans ce western, surtout pas les motivations réelles des protagonistes, qui changent durant le film. Pas de noir et blanc, des forces de l'ordre cruelles, des révolutionnaires plus humains que prévus ou ce faux Killer qui se promène sur une ligne dangereuse entre ses employeurs et la révolution. Steffen est toujours bon et surprenant ici, dans un rôle plus difficile a priori. Même Fernando Sancho en gros mexicain bourru semble vouloir violer une des ses servantes, mais il n'y touche pas et semble finalement plus maladroit que cruel dans sa volonté de gagner honnêtement son amour. Luisa Barratto est une beauté remarquable et l'ensemble des acteurs sont efficaces. A montrer à ceux qui croient que dans un western ceux portent un chapeau blanc sont les bons et un chapeau noir les méchants, tout simplement. 

L'édition dvd d'Artus Films offre en supplément Je suis un Tueur, par Curd Ridel, générique international, un diaporama d'affiches et photos et les bandes-annonces de la collection. Offert en français et en italien avec sous-titres. Mario Giguère

LAWMAN aka L'Homme de la Loi - Michael Winner avec Burt Lancaster, Lee J. Cobb, Robert Ryan, Robert Duvall, Sheree North, Albert Salmi, Richard Jordan, Joseph Wiseman, Ralph Waite, John McGiver, John Beck, Walter Brooke, J.D. Cannon, 1970, États Unis/Angleterre/Mexique, 99m

À la suite d'un homicide involontaire commis par six hommes ivres sur un vieillard dans la ville de Bannock au Nouveau-Mexique, le marshal Jered Maddox obtient un mandat d'amener pour leur arrestation. Après en avoir abattu un, il suit la piste des cinq autres jusqu'à la ville de Sabbath, où il apprend du shérif Cotton Ryan que les cinq autres hommes recherchés sont tous à l'emploi d'un important rancher: Vincent Bronson. Afin d'éviter des ennuis avec ce puissant propriétaire terrien, Ryan accepte de servir d'intermédiaire. Maddox refuse toutefois l'offre de Bronson sous la forme de compensations financières pour la famille de la victime, et exige la reddition inconditionnelle des coupables. Ces derniers demandent la permission à leur patron de liquider le marshal, mais Bronson refuse de recourir à la violence. Une ancienne flamme de Maddox, maintenant devenu l'épouse de l'un des assassins, essaie pendant ce temps de convaincre l'homme de loi de renoncer; rien n'y fait. En dépit des ordres de Bronson, son contremaitre cherche à abattre Maddox, mais c'est lui qui est tué. Cette mort émeut la population de Sabbath qui demande le départ de Maddox, mais le marshal refuse tout compromis. S'ensuit une escalade d'affrontements violents où les assassins tentent de piéger Maddox qui devient à la longue de plus en plus désillusionné par son travail. Le massacre sera inévitable.

S'étant fait connaitre grâce à plusieurs comédies anglaises ludiques et anticonformistes au cours des années 60, le réalisateur Michael Winner s'est finalement vu offrir la possibilité de faire un premier film américain. Il démontre ici une grande capacité d'adaptation aux règles et aux thèmes du western, auquel il amalgame des éléments traditionnels hollywoodiens avec certains effets de style mis de l'avant par les réalisateurs italiens. Cela donne un film tragique et dur où la violence implacable suscite une réflexion profonde sur le métier de policier, l'application de la loi, l'exercice de la justice et le code d'honneur entre les hommes dans le cadre de l'Ouest. Sous des allures monolithiques, les personnages se révèlent en fait moins uniformes; l'auteur ayant préféré s'intéresser à leur zone grise, faisant du marshal un antihéros aux méthodes discutables et du rancher un homme devenu plus humaniste sous le poids d'un pouvoir économique sévèrement acquis. Aucun d'entre eux n'en sort finalement indemne et l'intrigue gagne en densité dramatique par cette absence complète de manichéisme. Le décor naturel à ciel ouvert du Mexique et la musique sombre de Jerry Fielding contribuent farouchement à l'âpreté de la mise en scène de Winner, approche qu'il renouvèlera l'année suivante avec CHATO'S LAND. La confrontation entre Burt Lancaster et Lee J. Cobb donne d'excellents résultats grâce au poids de leur expérience qu'ils apportent mutuellement à leurs rôles respectifs, même s'ils ne sont pas souvent ensemble à l'écran. En substance, LAWMAN figure en bonne place parmi les meilleurs westerns dits crépusculaires. Mathieu Lemée

LUCKY LUKE - Terence Hill, 1990, Italie, 1h30

Comme on ne peut éviter de crier d'horreur en entendant le beuglement de vache de Céline Dion, je ne pouvais passer sous silence cette abomination (ça rime). Terence Hill a beau être une figure fort sympathique du cinéma italien, et avoir fait preuve d'un talent de persuasion tout particulier pour convaincre Morris de le laisser réaliser l'adaptation de son oeuvre; il n'empêche que son travail de chef de plateau tient ici davantage du bâclage approximatif que d'un art, quel qu'il soit.

Dès le générique on sent que les choses ne tournent pas rond. Un cowboy nasillard chante le thème du film - thème qui, bien malheureusement, a été composé pour le film, et ne figure donc pas dans les épisodes "animés" du célèbre cowboy. On se rend aussi compte, devant les désolantes images défilant sous nos yeux, que Hill n'a pas vraiment respecté l'apparence traditionnelle du Luke qu'on connaît; nous nous retrouvons face à un blond aux yeux bleus tout de blanc vêtu. Huh ?

Jolly Jumper est semblable à lui-même, mais ses blagues sont d'une fadeur assommante. Hill lui fait faire des trucs complètement gratuits, comme pour nous démontrer niaisement à quel point son canasson est bien dressé.

L'humour enfantin pue, l'histoire n'a aucune crédibilité, ça frôle la démence. Les Indiens sont douteux, Joe Dalton est interprété par un petit gros (!?!) et aucun des quatre frères ne se ressemble. On a poussé l'insulte jusqu'à dessiner des éléments du récit sur la pellicule (des signaux de fumée, une mouche dans une scène de duel qu'Averill gobe...). Des numéros musicaux ridicules apparaissent ça et là, comme pour augmenter la douleur déjà considérable qu'est le visionnement de cette daube.

Dire que Hill l'icône a déshonoré Lucky Luke serait un peu fort. Il a probablement fait de son mieux, hélas, nous prouvant hors de tout doute que sa position la plus avantageuse est devant la caméra, et non derrière. La pensée qu'il existe une série télé de la même trempe me fait froid dans le dos. Un ratage complet. Orloff

  Les LONGS JOURS DE LA VENGEANCE aka Long Days of Vengeance aka I lunghi giorni della vendetta - Florestano Vancini avec Giuliano Gemma, Corrado San Martin, Francisco Rabal, Nieves Navarro, Gabriella Giorgelli, 1967, Italie/Espagne/France, 121m

Ted Barnett, injustement accusé de meurtre, purge sa peine depuis trois ans. Suite à une évasion spectaculaire, il se dirige vers  ceux qui lui ont fait vivre l'enfer: le sheriff Douglas, le trafiquant d'armes Cobb et sa fiancée qui a épousé Douglas entre temps. Ca va barder.

Curd Ridel nous le dit carrément dans le supplément: si vous avez l'occasion de voir un film avec Giuliano Gemma n'hésitez pas, ils sont tous bons. Un des westerns préférés de Quentin Tarantino qui lui a emprunté son thème musical dans Kill Bill. Les deux heures passent vite, avec de nombreuses touches d'humour, un ensemble d'acteurs superbes dont deux actrices fascinantes. Nieves Navarro, connue aussi sous le nom de Susan Scott, est l'ex de Ted qui va tenter de s'expliquer et de l'aider, mais est-elle sincère ? Gabriella Giorgelli est Dulcie, la fille d'un vendeur d'élixir itinérant, comprenez un charlatan, qui déteste rapidement Ted. Va-t-elle fondre pour le bel homme ? Son regard de panthère est fascinant. Pour se confronter avec un Giuliano Gemma en pleine forme, on a droit à de belles tronches mémorables de vilains avec Francisco Rabal en bonus. Le regretté Florestano Vancini filme aussi bien les scènes d'action que les moment plus drôles avec bonheur. La musique d'Armando Trovajoli a su épouser tous les genres et est reprise encore de nos jours. Versatile, on lui doit aussi bien la trame sonore d'Atom Age Vampire, plusieurs péplums ou des comédies de Toto et Aldo Maccione. Un western plus rare que la moyenne qu'il est bon de découvrir.

Offert en coffret digipack Blu Ray + DVD chez Artus Films. En suppléments: la présentation du film par l'incontournable Curd Ridel; un entretien avec Sergio d'Offizi, directeur de la photographie, très sympathique un diaporama d'affiches et photos et la bande annonce originale. Offert en version originale italienne avec sous-titres français en option. Mario Giguère

LONG RIDERS - Walter Hill avec David, Keith, Robert Carradine, James et Stacy Keach, Dennis et Randy Quaid, 1980, États Unis, 99m

LONG RIDERS s'attarde à l'histoire de ce fascinant personnage qu'est Jesse James. Après la guerre civile, Jesse James et sa bande se voient victimes de nombreuses dettes qu'ils considèrent injustifiées. Avec une seule idée en tête, la vengeance, Jesse James et sa bande vont pendant plus de 15 ans volés des banques partout dans les USA. Ici, c'est une vision des conflits que pouvaient avoir la bande à ses débuts jusqu'à la mort du plus populaire criminel de l'histoire des États Unis.

Ce qui s'annonçait comme un western peu alléchant s'est rapidement transformé en jolie surprise! LONG RIDERS est un film peaufiné, un peu kitsch sans en faire son créneau en plus d'avoir un casting tout à fait incroyable. Trois groupes de frères pour un seul film, c'est énormément audacieux mais le résultat est phénoménal au niveau des performances.

Ce qu'on peut reprocher à ce film , c'est surtout de ne pas donner assez de scènes à Jesse James et aussi de le présenter de façon aussi fade comparativement aux autres membres de la bande qui ont droit à un portrait précis et plus élaboré. Par exemple, notons la superbe performance de David Carradine dans le rôle de Cole Younger qui a droit à beaucoup de scènes, dont une mémorable bagarre aux couteaux contre James Remar. On a surtout l'impression de suivre le personnage de Jesse au début et à la fin du film, tandis que le milieu se concentre plus sur le reste de la bande. Je trouve le traitement dommage, quoi que tout de même intéressant.

En plus du cast masculin comprenant la famille Carradine, la famille Keach et aussi la famille Quaid ( Denis dans son jeune temps), on a droit à une solide performance de Pamela Reed dans le rôle de Belle Starr qui se la joue pute avec une assurance assez saisissante. En plus du fait qu'elle est vraiment sexy dans son accoutrement.

J'ai passé un très bon moment, je vous le conseille donc vivement. Abba

The MAGNIFICENT SEVEN RIDE! - George McCowan avec Lee Van Cleef, Stephanie Powers, Michael Callan, 1972, États Unis 

Lee Van Cleef dans le rôle de Chris Adams est devenu le shériff d'une petite ville, rangé avec une très jolie femme. Elle lui demande justement d'avoir clémence pour un jeune qui a commis un vol. Il finit par lui donner raison et le regrettera lorsque le jeune Shelly prend sa femme en otage et lui fait subir le sort pire que la mort avant de la tuer. Adams sera appelé à reformer une bande de sept justiciers, qu'il sortira de prison, pour sauver les veuves et orphelins d'un petit village près de la frontière mexicaine. Il est suivi tout le long par Noah Forbes, un écrivain qui veut écrire sa biographie!

Classique dans son scénario et sa facture, cette suite tardive au classique MAGNIFICENT SEVEN se regarde comme un téléfilm consensuel. Hors la présence toujours remarquable de Van Cleef et de la belle Stephanie Powers, pas de grosses surprises et des coups de feu qui ne laissent pas souvent de sang sur les morts. Quelques explosions de bon aloi. Mario Giguère

MANNAJA aka Mannaja: A Man Called Blade aka Mannay, l'homme à la hache - Sergio Martino avec Maurizio Merli, John Steiner, Donald O'Brien, Philippe Leroy, Sonja Jeannine, Martine Brochard, Salvatore Puntillo, Rik Battaglia, 1977, Italie, 96m

Blade est un chasseur de primes aussi habile au maniement de la hachette que du pistolet. Il arrive à Suttonville, un village minier sous la coupe d'un dénommé McGowan, qui a tué autrefois le père de Blade. Le chasseur de primes a donc un compte à régler avec l'homme d'affaires, bien que celui-ci soit maintenant handicapé et confiné à une chaise roulante. Blade doit cependant mettre de côté sa vengeance le temps de pouvoir sauver la fille de McGowan, Deborah, victime d'un enlèvement. Il sert donc d'intermédiaire lors du paiement de la rançon pour la libérer mais il s'agit d'un coup monté de toutes pièces par Voller, l'homme de confiance de McGowan, et par Deborah elle-même afin qu'ils prennent tous les deux le contrôle de la mine. Blade est capturé et laisser pour mort dans le désert tandis que McGowan est éliminé. Une ancienne victime de Blade vient cependant délivrer le chasseur de primes et après avoir repris des forces et avoir recouvré la vue, qu'il avait temporairement perdu dans le désert, celui-ci revient en ville pour affronter et liquider Deborah, Voller et ses hommes alors que les mineurs se préparent à une révolte.

Comptant parmi les derniers westerns-spaghettis produits vers la fin des années 70, ce film en résume assez bien l'esthétique. Cependant, à partir d'une intrigue qui emprunte et mêle plusieurs clichés du genre, le réalisateur Sergio Martino s'est amusé à utiliser des effets stylisés de mise en scène pour donner une texture fantastique ou fantomatique au récit afin de démarquer quelque peu son film des autres. On se retrouve donc devant un long-métrage aux plans et aux séquences qui sont en contraste les uns par rapport aux autres, ce qui témoigne chez Martino d'un travail inspiré des films de Sam Peckinpah (des plans ralentis lors des scènes d'action raccordées avec des images plutôt comiques par exemple). Comme de juste, l'ambiance est sulfureuse à souhait, voire quasi-surréaliste (décors minables, présence accru du brouillard, rues boueuses) et la violence s'avère plus gore et plus appuyée que dans la grande majorité des autres westerns italiens. Une ballade musicale aux accents profonds accompagne le tout pour renforcer l'atmosphère pesante du film, bien qu'on ait tendance à la répéter un peu trop souvent. Certains trouveront le film outrancier, affecté ou trop emphatique, mais les amateurs du genre y trouveront largement de quoi se réjouir. Maurizio Merli crève littéralement l'écran et n'a pas peur du soleil ni de se salir de boue à l'occasion de son seul et unique western tandis que John Steiner incarne le méchant avec une allure vampirique redoutable (il porte une cape et il a deux chiens dangereux comme si c'était les chiens de l'enfer!). Une vraie curiosité à découvrir dans la collection DVD Blue Underground sur les westerns-spaghettis. Mathieu Lemée

MASSACRE TIME aka Tempo di Massacro aka The Brute and the Beast aka Colt Concert aka Le Colt Cantarono la Morte - Lucio Fulci, 1966, Italie, 1h26

Franco Nero cherche tranquillement de l'or, au bord d'une rivière, quand un type provenant de son bled natal l'aborde avec un message le pressant de revenir en ville. Nero cherche à comprendre mais son ami s'enfuit. Il revient donc à ses racines seulement pour se rendre compte que la ferme familiale appartient dorénavant à un riche bourgeois, monsieur Scott, et son frère est devenu esclave de la tequila et survit dans un trou sordide. En cherchant à comprendre, il se rendra compte que le fils dément de Scott mène son père au doigt et à l'oeil et sème la panique partout où il passe.

Spaghetti western très efficace de Lucio Fulci, Le Temps du Massacre commence sur une note plutôt pessimiste alors que des individus peu recommandables organisent une chasse à l'homme uniquement pour se divertir. Le pessimisme de l'ensemble ne se relâchera plus jusqu'à la fin et cette atmosphère dépressive contribue largement à la réussite du film. Franco Nero compose un héros maussade et tenace comme on les aime. Le personnage de saoulon désinvolte de son frère est aussi très sympathique. La musique, tantôt de l'orgue funèbre - écho du fils de Scott dont c'est l'instrument fétiche - et ailleurs de nobles  chansonnettes "à la" Morricone, est plutôt entraînante malgré sa mélancolie étudiée. On a aussi droit à une très belle photographie et quelques trouvailles  visuelles fort intéressantes, malgré les zooms constants propres à Lucio. Les retournements de situation sont honnêtes et plausibles et Fernando Di Leo, qui a écrit le scénario, ne peut que s'en féliciter, et nous aussi, par la même occasion. Orloff

MATALO - Cesaro Canevari avec Corrado Pani , Antonio Salines, Louis Davila, Lou Castel, Claudia Gravy, 1970, Italie, 89m

Il n'existe que deux hommes bons

le premier est mort

le deuxième n'est pas encore né

Ainsi débute Matalo, un western atypique de par son scénario, sa réalisation, ses costumes et sa musique. Tout semble intemporel, en fait, la majorité des personnage, pas nombreux, semblent sortir tout droit des années 70. Le foulard attaché sur la tête, le gilet moulant et les jeans, la robe à franches, les accompagnements musicaux éclectiques, la guitare électrique, la pièce musicale à la 2001 Odyssée de l'espace, la caméra inventive, le montage syncopé par moments, on tente avec bonhommie de créer un western résolument singulier. L'histoire, profondément nihiliste, se rapproche des films d'invasion de domicile qui vont devenir courant à l'époque. Ici une bande de tarés envahit une ville qui semble fantôme, mais ou réside une unique habitante, propriétaire âgée, qui sera immédiatement attachée sur sa chaise. Arrive rapidement dans les parages un mystérieux personnage dont on ne voit que le canon du fusil, une grande blonde perdue et un étranger directement venu d'Australie qui nous vaudra un duel pistolero-boomerang des plus uniques. J'ai tout simplement été fasciné par le jeu exacerbé des acteurs, notamment Corrado Pani qui jouera avec Edwige Fenech dans son film fétiche Anna, quel particolare piacere en 1973, Antonio Salines est le cinglé de service à la Kinsky, Claudia Gravy est la sulfureuse femme presque plus maligne que tous ces enfoirés tandis que Luis Davila est le chef de cette petite bande d'asociaux. A voir.

Alain Petit nous offre Bienvenue en Enfer, qui nous présente l'oeuvre de ce réalisateur moins connu et situe le film dans la fin du genre. Pour sa part, Rouge Western est un documentaire qui date de 2007 sur la naissance et la mort du western spaghetti absolument fascinant. Bourré de rencontres avec des réalisateurs et comédiens de l'époque qui reviennent sur la passé et le bon vieux temps, expliquant que le film policier qui prend la place du western dans les salle populaires était résolument différent. Le dvd d'Arts Films offre la version italienne et française, avec sous-titres français. Un diaporama et les bandes annonce de la collection Western Européen complètent l'offre alléchante. Mario Giguère

MOHAWK aka L'ATTAQUE DU FORT DOUGLAS  - Kurt Neumann avec Scott Brady, Rita Gam, Lori Nelson, Neville Brand, °953, États Unis, 79m

Jonathan Adams a fui sa fiancée Cynthia et la civilisation, comprendre Boston, pour aller peindre aux alentours du fort Douglas. Voilà que sa fiancée et la tante de mademoiselle arrivent sans prévenir, au moment ou il peint une femme peu vêtue, pour l'époque, sur une toile, pas du body painting, une vache et un décor champêtre. Il enchaîne avec une belle indienne, mais ses activités seront perturbées par le marchand d'armes locales, Butler, qui monte les habitant du fort contre les indiens et vice versa. Maintenant amoureux de la fille du chef des Mohawks, Adams se retrouve au coeur du conflit inévitable.

Voilà une joyeuse série B enjouée, colorée, un brin osée pour l'époque rondement menée ^par un Kurt Neumann toujours prêt à traficoter une bonne histoire. Monté avec des stock-shots, ma foi, bien intégrés, le film met en vedette un duo d'actrices connues des amateurs. Lori Nelson est Cynthia, est connue pour avoir joué dans Creature from the Black Lagoon et Revenge of the Creature. Allison Hayes est Greta, la plantureuse modèle aux formes généreuses, amoureuse secrètement d'Adams, est la célèbre géante de Attack of the 50 foot Woman. Pour compléter le triangle d'amoureuses Rita Gam est la belle Onida, l'indienne qui va mettre la corde au cou d'Adams, on ne lui reprochera pas! C'est mené à un rythme rapide, sans temps mort et on ne s'empêtre pas dans les considérations historiques. D'Ailleurs l'excellent entretien avec le bédéiste et illustrateur Georges Ramaïoli fait le tour des invraisemblances, mais elles importent peu au final dans le cadre d'un film plus ludique qu'historique. Le film s'inscrit dans une vague pro-amérindiens et on pourra être un peu surprit de voir les autochtone autant que les blanc aussi facilement manipulés par le méchant. En fait c'est la frustration de voir une minorité de racistes partir une flambée de violence sans réfléchir qui viens nous chercher, peu importe l'époque. Et puis l'amour triomphe, en tout cas, une femme sur trois sera heureuse au final! Au détour on aura du plaisir à détester à nouveau John Hoyt dans le rôle du méchant spécialiste de la zizanie, vétéran de la télévision et de nombreuses séries B.

Outre l'entretien - Mohawk, par Georges Ramaïoli on a droit au diaporama d'affiches et photos, bandes-annonces, offert en français, anglais et sous-titres français, chez Artus Films Mario Giguère

La MORT ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS aka DEATH RIDES A HORSE aka Da uomo a uomo - Giulio Petroni avec John Phillip Law, Lee Van Cleef, Luigi Pistilli, Anthony Dawson, Carla Cassola, Jose Torres, Mario Brega, 1967, Italei, 115m

Alors qu'il était enfant, Bill (Law) est témoin chez lui du massacre de sa famille par une bande de hors-la-loi masqués. 15 ans plus tard, devenu un véritable tireur d'élite et dégainant comme l'éclair, Bill part à la recherche des meurtriers pour assouvir sa vengeance. Sa route croise celle de Ryan (Van Cleef), un vétéran tireur qui a également un compte à régler avec cette même bande qui l'a fait mettre en prison. Les deux hommes ne peuvent cependant se tolérer car chacun veut exercer lui-même sa propre revanche. Les choses empirent lorsque Bill apprend que Ryan faisait autrefois partie de la bande et était présent lors du massacre de sa famille. Ils règlent néanmoins ensemble leurs comptes à tous les bandits. Vont-ils s'entretuer entre eux?...

Giulio Petroni, ancien critique d'art devenu réalisateur de westerns italiens, démontre avec ce film qu'il est l'un des meilleurs dans le genre après Sergio Leone. Il parvient non seulement à mettre en scène l'un des films les plus violents du genre (scène de viol, massacres, tortures, nombreuses tueries, plusieurs morts), ce qui va satisfaire les amateurs de sensations fortes et d'action, mais en plus il arrive à introduire des éléments humains et psychologiques fouillés, de quoi plaire aussi à un public recherchant une intrigue recherché et intelligente. C'est une réussite peu commune, considérant le fait que le thème de la vengeance n'est pas neuf. Par ailleurs, le mélange d'action violente et d'humanité est si honnête et convaincant qu'il est difficile de trouver des longueurs et des raccourcis artificiels pendant que l'on regarde le film, tellement la construction d'ensemble donne le change. Le rythme ne faiblit pas et John Phillip Law offre une des meilleures performances de sa carrière, c'est tout dire. Un must. Signalons également l'excellente trame sonore d'Ennio Morricone dont la musique thème a été reprise par Quentin Tarantino dans "Kill Bill vol. 1" lors de la scène de massacre au bar japonais (Cette musique ne figure pas, hélas, sur le CD de la trame sonore de "Kill Bill vol. 1" mais on peut la trouver dans la compilation "Spaghetti-Westerns vol. 3") Mathieu Lemée

MORT OU VIF, DE PRÉFÉRENCE MORT aka La chevauchée vers l'Ouest aka Vivi o preferibilmente morti - Duccio Tessari avec Giuliano Gemma, Nino Benvenuti, Sydne Rome, Chris Huerta, 1969, Italie, 97m

Monty est un dandy criblé de dettes de jeu et poursuivit par ses créanciers qui a une bonne nouvelle inespérée. Son oncle laisse en héritage à lui et son frère Ted la rondelette somme de $300,000 à condition qu'ils passent les prochains six mois ensemble. Ce frère qu'il n'a pas vu depuis des années n'est pas très intéressé par l'idée, il se contente de ce qu'il a et vit une vie fort agréable. Leur rencontre ira de catastrophes en catastrophes, ils se joindront à un comparse qui les entraînera dans une série de coups foireux spectaculaires, quand ce ne sera pas la jolie blonde kidnappée qui tombe amoureuse de Ted et complique encore plus le tout.

Ca débute sur des chapeaux de roue et ce sera comme ça tout le long, truffé de quiproquos, de cascades spectaculaires et d'entourloupettes extravagantes. On s'attache rapidement aux deux personnages, tout comme à la séduisante Sidne Rome, affriolante dans ses culottes à volant. La galerie de personnages secondaires est tout aussi pittoresques. De la troupe de vilains qui veulent récupérer leur argent, au père de la kidnappée en passant par ce drôle d'acolyte qui a vite prit possession du seul véhicule dans le coin en jouant aux cartes dès les premières minutes. Giuliano Gemma est à la fois très drôle et comme on nous l'apprends dans les suppléments, il ne faut pas se surprendre des excellentes cascades qu'il exécute, c'était son premier métier au cinéma. Son frère est interprété par un authentique champion boxeur, Nino Benvenuti, qui est lui aussi excellent et il est dommage qu'on n'aie pas eu l'occasion de le revoir. Ajoutez une musique enjouée de circonstance de Gianni Ferrio avec quelques chansons western de bon acabit et un montage sans temps mort et on passé un excellent moment.

En suppléments sur le dvd d'Artus Films - La chevauchée vers l'ouest, par le spécialiste Curd Ridel - Diaporama d'affiches et photos - Bandes annonces. Versions : français, italien, sous-titres français. Mario Giguère

MY NAME IS NOBODY aka Mon Nom est Personne aka Il Mio nome è Nessuno - Tonino Valerii avec Henry Fonda, Terence Hill, 1973, Italie/États Unis/Allemagne, 117m, produit et sur une idée de Sergio Leone

Jack Beauregard (Henry Fonda), la gâchette la plus rapide de l'ouest, se prépare à quitter le continent pour l'Europe. Ses envies de retraite se compliquent lorsqu'arrive sur son chemin un jeune admirateur sans nom (d'ou le titre), un authentique fan avant l'heure, qui a un rêve pour Beauregard. Il veut le voir terminer sa carrière en affrontant seul la Horde Sauvage, 150 brutes salopards qui font du bruit comme 1000 quand ils chevauchent dans la plaine. Réglant ses dernières affaire, Beauregard ne peut y échapper et se retrouvera seul devant l'assaut de la Horde, cadeau de Personne.

Je ne me rappelait pas l'avoir vu, j'étais très jeune et pourtant, dès les premières minutes, la scène m'est revenue: Henry Fonda, seul, calme, pas résigné, presque zen, qui voit arriver les 150 bandits. Sur une idée de Leone, bercé par la musique inoubliable d'Ennio Morricone, Valerii accumule les scènes anthologiques, mélangeant action et humour. Terence Hill assure plusieurs séquences comiques avec bonheur. On aurait peut-être aimé une conclusion différente ou à tout le moins un massacre qui éviterait le recours à ce curieux montage, somme toute propice au propos. L'humour est parfois au simple niveau de la baffe comme dans la longue carrière du duo formé de Terence Hill et Bud Spencer, mais en général on s'amuse et on apprécie la galerie pittoresque de faciès caricaturaux. À revoir avec plaisir. Mario Giguère

NAVAJO JOE aka A Dollar a Head aka Joe el implacable - Sergio Corbucci avec Burt Reynolds, Aldo Sambrell, Nicoletta Machiavelli, Fernando Rey, Tanya Lopert, Franca Polesello, Lucia Modugno, Pierre Cressoy, 1966, Italie/Espagne, 93m

Navajo Joe est le seul survivant du massacre de sa tribu, incluant sa femme, commis par des bandits chasseurs de scalps commandés par un métis nommé Duncan. Désireux de se venger, Joe se lance à leur poursuite. Il retrouve les bandits alors qu'ils attaquent un train et il parvient à leur soutirer le convoi à leurs nez et à leurs barbes. Arrivé à la destination prévue sur l'itinéraire du train, la petite ville appelée Esperanza, Joe fait un marché avec les habitants pour les protéger des représailles des criminels, qui convoitent toujours le butin contenu dans le train. Joe demande effectivement un dollar par tête pour chaque bandit abattu. L'indien est cependant trahi par la populace et capturé par les chasseurs de scalps qui le torturent. Joe parvient toutefois à s'échapper et grâce à de nombreuses ruses, il arrive à abattre presque tous les bandits. Joe attire ensuite Duncan et le reste de ses hommes à l'intérieur d'un cimetière indien pour terminer sa vengeance.

Scénarisé par Fernando Di Leo, ce western italien traduit autant ses préoccupations personnelles que celles du réalisateur Sergio Corbucci. C'est ainsi qu'à travers cette histoire de vengeance, les auteurs illustrent, non sans un certain humour noir, la complicité entre les criminels et la populace dans le sort réservé aux Indiens lors de la conquête de l'Ouest, sans oublier les métis au passage. Le film aurait dû toutefois éviter les invraisemblances et les conventions assimilées par le succès des films de Leone. Même le ton outrancier habituel de Corbucci dessert le film par son côté brouillon, bien que le spectateur peut y déceler en amorce ce qui fera le charme de "DJANGO" et du "GRAND SILENCE", autres westerns du réalisateur sortis un peu plus tard. "NAVAJO JOE" possède néanmoins son propre charme grâce à son rythme assuré, ses paysages magnifiquement filmés et ses personnages crevant l'écran par leur présence indéniable. Qui plus est, la trame sonore d'Ennio Morricone, avec ses mélopées lancinantes, s'avère à nouveau un charme pour les oreilles. Burt Reynolds, qui a du sang Cherokee dans les veines, campe le personnage de l'indien vengeur avec noblesse et conviction alors qu'Aldo Sambrell rend bien sur la pellicule l'esprit tourmenté de son personnage de métis chef des bandits. Mathieu Lemée

NO NAME ON THE BULLET aka Une balle signée X - Jack Arnold avec Audie Murphy, Joan Evans, Charles Drake, Virginia Grey, Warren Stevens, R.G. Armstrong, Willis Bouchey, Edgar Stehli,1959, États Unis, 77m

Un cowboy vêtu de noir arrive dans la ville de Lordsburg. Les habitants reconnaissent en lui le tueur à gages John Gant et sa présence en ville signifie que quelqu'un est destiné à mourir. Plusieurs citoyens trouvent dans leur passé des raisons suffisantes et des ennemis mortels pour être la victime du tueur. La peur se répand alors dans la ville où tous se demandent qui sera la cible de John Gant. Le médecin de la ville, Luke Canfield, se lie avec le tueur et cherche à comprendre ses motivations tout en le persuadant de renoncer au meurtre. Le shérif de la ville tente de faire expulser Gant sous la pression d'un homme influant mais le tueur ne se laisse pas intimider et reste en ville. Gant ne peut d'ailleurs être mis en état d'arrestation pour ses meurtres passés car sa méthode est de toujours provoquer sa victime pour qu'elle tire en premier afin que lui soit alors en état de légitime défense. La terreur ne cesse de s'accroître à Lordsburg, ce qui inquiète grandement le docteur Canfield, préoccupé par la santé des habitants, ce qui suscite d'ailleurs l'admiration de Gant. Cette histoire se terminera de façon inattendue.

On connaît bien le réalisateur Jack Arnold pour ses films fantastiques à succès (TARANTULA, LE MÉTÉORE DE LA NUIT, L'ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR) mais on oublie qu'il a également travaillé dans d'autres genres avec efficacité. C'est ainsi que dans les années 50, Arnold, qui était sous contrat avec "UNIVERSAL PICTURES", tournait aussi des westerns à petit budget en plus de ses films de S-F. Le présent échantillon est sans l'ombre d'un doute l'un meilleurs westerns de cette période. Écrite par un scénariste qui travailla plus tard dans "STAR TREK", l'intrigue est l'une des plus originales du genre. Le suspense est maintenu à un haut niveau de tension, bien que l'identité de la future victime du tueur n'est pas demeurée inconnue avec toute la rigueur souhaitée car le spectateur attentif peut le deviner à mi-chemin du film. L'intérêt se situe surtout sur le sentiment généralisé de culpabilité des personnages qui se dévoile dès l'arrivée du tueur à gages et de leurs réactions crédibles au cours du récit. Le dialogue et les situations sont d'ailleurs brillants dans ce sens et les scènes se déroulent sans temps mort ni clichés dans un climat constant de paranoïa jusqu'à une conclusion fort satisfaisante. La mise en scène d'Arnold est personnelle et l'on sent même poindre une touche de fantastique à ce western dans la façon de présenter la psychologie des principaux personnages. Le film représente en quelque sorte un microcosme (avec unité de lieu) de l'Amérique profonde où le quotidien sans histoires bascule vers la terreur enfouie dans chacun, révélant les travers de l'individualisme, ce qui renverse les valeurs américaines trop bien établies, thème récurrent chez Arnold. À visionner dès que vous en avez la chance (le film est disponible sur DVD). Plus connu comme héros de guerre et comme acteur mineur de westerns tout aussi mineurs, Audie Murphy trouve là l'un des meilleurs rôles de sa carrière en incarnant avec réalisme et sans tics inutiles (grâce à la technique de l'underplay, à l'opposé de celle de l'Actor's Studio) le personnage du tueur à gages intriguant qui n'a pas froid aux yeux mais qui a une conception de la justice aussi valable que n'importe quel héros ou représentant de la loi. Un classique incontournable que l'on ne se lasse jamais de revoir. Mathieu Lemée

PALE RIDER aka Le Cavalier Solitaire - Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Michael Moriarty, Carrie Snodgress, Richard Dysart, Chris Penn, Sydney Penny, Richard Kiel, 1985, États Unis, 116m

Dans une petite ville minière du Far-West, un propriétaire puissant, Coy LaHood, tente par tous les moyens d'avoir le monopole des terrains miniers de la région. Quelques mineurs isolés parviennent difficilement à lui tenir tête, surtout que l'extraction de l'or n'est pas simple et seul LaHood possède du matériel industriel de grande envergure pour faciliter l'extraction de l'or. Comme en plus, ces mineurs isolés s'endettent de plus en plus, LaHood a bon espoir de tout raflé. Arrive alors en ville un cavalier solitaire portant un col blanc de prêtre qui se porte à la défense de Hull Bartlett, l'un des mineurs isolés, contre les hommes de main de LaHood. Surnommé Preacher par la fille de la fiancée de Bartlett, celui-ci devient vite le miracle et l'espoir tant souhaité par les mineurs. Vexé, LaHood tente alors d'acheter Preacher mais en vain. Il fait alors venir un redoutable marshall et ses six adjoints pour faire le ménage et se débarrasser de Preacher une fois pour toutes.

Les années 80 ont été la période la plus anémique du genre western. Clint Eastwood, refusant de voir le genre disparaître, en a alors réalisé un, son premier depuis 9 ans (THE OUTLAW JOSEY WALES). Force est de constater que ce retour aux sources ne déçoit pas. Le scénario mêle adroitement les mythologies bibliques avec celles du western sans pour autant être un film de propagande religieuse. En fait, l'intrigue permet à Eastwood de nous offrir une mise en scène qui revient aux sources grâce à un classicisme souple digne des meilleurs westerns de John Ford. Le style italien n'a pas été oublié non plus puisque le personnage qu'incarne Eastwood et tout ce qu'il porte est directement inspiré de celui qu'il a incarné dans la trilogie des "DOLLARS" de Sergio Leone. De plus, la scène finale renvoie aux "SEPT MERCENAIRES", mais avec quelques variations intéressantes. En somme un film hommage aux pères d'un genre populaire et délaissé. Eastwood offre encore une interprétation réussie grâce à son allure et son dialogue toujours mordant. Notons la présence muette de Richard Kiel en homme de main se faisant donner une leçon par Clint lui-même. Mathieu Lemée

PAS DE PITIE POUR LES SALOPARDS aka BEYOND THE LAW aka BLOODSILVER aka THE GOOD DIE FIRST aka AL DI LA DELLA LEGGE - Giorgio Stegani, 1968, Italie/Allemagne de l'Ouest

Ben Novack (Antonio Sabato), jeune européen fraîchement débarqué sur le continent américain et employé d'une compagnie minière dirigée par le gros Cooper (Bud Spencer), se fait dérober la paie des mineurs de Silvertown, petite ville de l'Ouest exploitant un filon d'argent (sans blague). D'abord furieux, les mineurs sont rappelés à l'ordre par Cudlip (Lee van Cleef), un affranchi pouilleux sillonant le désert en vivant de petits larcins en compagnie de ses deux acolytes (dont Lionel Stander) qui ont comme principe de voler sans tuer. D'ailleurs, ce sont ces trois personnages qui sont à l'origine de la disparition de la paie des mineurs. Rapidement, Novack et le sheriff de Silvertown retournent chercher la paie en prenant comme garde du corps ce vieux filou de Cudlip qui se trouve avoir en tête l'idée de dérober à nouveau la paie. Chemin faisant, le convoi se fait attaquer par les hommes de Burton (Gordon Mitchell, terrible !) qui ne reculera devant rien pour arriver à son but. Le shérif blessé, les villageois demandent à Cudlip de le remplacer, ce qui ne manque pas de le faire rire dans un premier temps, mais très vite, il prend son rôle à coeur. Un rôle qui aura pour effet de transformer purement et simplement sa personnalité de petit truand en homme de loi droit et respecté.

PAS DE PITIE POUR LES SALOPARDS est un western assez léger au premier abord, le ton est plutôt humoristique, Lee van Cleef incarne un cow boy débonnaire sympathique, il est le bandit au grand coeur qui retournera sa veste pour le bien de son prochain et au grand désarroi de ses camarades. On est bien loin du personnage de Sentensa dans LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND. Ici, c'est Gordon Mitchell qui fait le bad guy. Un bad guy ultra caricatural qui tire tout le temps la gueule (Gordon Mitchell, quoi), vêtu de noir des pieds à la tête et portant une cape noire elle aussi, lui donnant un air d'exécuteur tout droit sorti des entrailles de l'enfer. Sabato joue le gentil qui préfère utiliser sa tête plutôt que les six coups et ensembles ils s'uniront contre Burton. Bud Spencer, qui a pour une fois laissé sa barbe au vestiaire, est employé à contre emploi: il ne distribue étonnamment pas de baffes et joue dans le registre de la sobriété. Un western assez léger donc, mais bien torché et bien ficelé (Fernando Di Leo en a cosigné le scénario), au casting rayonnant, dont l'issue finale ne manquera pas d'en surprendre plus d'un. Kerozene

UN PISTOLET POUR RINGO aka A PISTOL FOR RINGO aka BALLAD OF DEATH VALLEY aka UNE PISTOLA PER RINGO - Duccio Tessari, 1965, Italie

Dans un village non loin de la frontière mexicaine, le gang du vilain Sancho dérobe l'argent de la banque. Poursuivis par le shérif et ses hommes, les fuyards trouvent refuge dans une grande ferme et en profitent pour prendre le propriétaire de celle-ci, sa fille et son personnel en otage. Voila qui embête le shérif car la fille en question n'est autre que sa tendre dulcinée. Impossible pour le shérif et ses hommes d'approcher la ferme sans risquer la vie des otages, il décide donc d'y envoyer Ringo, une fine gâchette mercenaire qui profite de l'opportunité pour se voir accorder une remise de peine. Se faisant passer pour un fuyard, Ringo infiltre le gang, joue avec leurs nerfs, se moque de certains truands à l'esprit simple, en bref il s'amuse avec eux pour mieux les surprendre...

Voici la première aventure de Ringo avec Giuliano Gemma (dont c'est ici le premier western après beaucoup de péplums et quelques ANGELIQUE...), l'antithèse de l'homme sans nom: dragueur, rigolard, blagueur et débonnaire, il ne boit que du lait mais partage tout de même deux choses avec son illustre cousin, il adore l'argent et sait se servir d'un six coups comme personne. C'est sur un ton léger que Tessari nous compte les aventures de ce héros pas tout propre sur lui. La donne est claire dès le premier plan lorsque la caméra dévoile la rue principale du village dans laquelle deux cow-boys se font face. Ils ont le regard mauvais et semblent sur le point de dégainer à tout instant. "Salut Joe, comment tu vas?" dit le premier, "Salut Jack!" répond l'autre avant qu'ils ne reprennent leur chemin. Ah la bonne blague ! Mais qu'on se rassure, si ce gag d'ouverture est digne du ZAZ, l'humour du film s'avère nettement supérieur par la suite et tend même vers une certaine forme de cynisme grinçant. Autre atout du film, Sancho (Fernando Sancho). Gros pistolero sans scrupule abattant ses otages comme on change de slip, sifflant des bouteilles de whiskey au goulot et ne supportant guère de voir le propriétaire des lieux garder un calme olympien et séduisant ce qui semble être sa compagne. Quant à la musique d'Ennio Morricone, elle est en adéquation avec le film: légère et enlevée. Ce qui détonne drôlement avec la suite des aventures de Ringo : LE RETOUR DE RINGO, un film sombre et nihiliste. Kerozene

POUR DJANGO LES SALAUDS ONT UN PRIX aka MEME POUR DJANGO LES SALAUDS ONT UN PRIX aka DJANGO: LES SALAUDS ONT UN PRIX aka EVEN DJANGO HAS HIS PRICE aka A PISTOL FOR DJANGO aka DJANGO'S CUT PRICE CORPSES aka ANCHE PER DJANGO LE CAROGNE HANNU UN PREZZO - Luigi Batzella, 1971, Italie

Ce film est censé être le meilleur des trois westerns réalisés par Luigi Batzella - caché ici sous le pseudo de Paolo Solvay. N'ayant pas vu les deux autres films à l'heure où j'écris ces lignes, je n'ose - ou plutôt n'arrive pas à imaginer les daubes que ça doit être. Parce qu'on est déjà en présence d'un grand moment de cinéma pathétique puissamment merdique et misérable de par le vide artistique, narratif, [coller ici un qualificatif à choix] dont il témoigne. Que les amateurs du pistolero au cercueil passent leur chemin, il n'y a rien - mais alors rien du tout - ici qui rappelle le chef d'oeuvre de Sergio Corbucci.

Ici, Django n'est qu'un sale petit frimeur qui désire dessouder un gang de quatre frangins mexicains responsable du braquage d'une banque. Il rencontre un paria se cachant dans une grotte, une brune stupide, un joueur de cartes cynique et un clone de Bud Spencer. A la fin, Django dégomme les frangins (dont l'un d'eux s'avérera être une fille - ce que le spectateur aura compris depuis bien longtemps), libère une blondasse qui est en réalité sa fiancée et refuse la prime que le shérif, caché sous le costume du joueur de cartes, s'apprêtait à lui verser.... Voila un final bien moisi de partout où le tueur taciturne se voit transformé en bon samaritain romantique mais définitivement raciste, le joueur devient un homme de loi, le Bud Spencer s'avère être un brave gaillard et tout le monde fini par se prendre dans les bras en rigolant niaisement comme si cette merveilleuse aventure les avait uni pour la vie.

Le scénario est pourri de bout en bout mais Batzella fait tout pour que son film au titre finalement mensonger soit en plus de cela totalement irregardable: cadrage bancale, photo hideuse, montage par Batzella lui-même plus qu'approximatif et une brochette d'acteurs tous plus mièvres et cabotins les uns que les autres. Seul le chef du gang des frangins parvient à nous faire esquisser un sourire, et encore, le mérite en revient aux trois doubleurs français responsables des navrantes voix de la douzaine de protagonistes du film. Sans aucun doute l'un des plus mauvais films que j'ai jamais vu. Kerozene

PRIEZ LES MORTS, TUEZ LES VIVANTS aka SHOOT THE LIVING AND PRAY FOR THE DEAD aka PRAY TO KILL AND RETURN ALIVE aka PREGA IL MORTO E AMMAZZA IL VIVO - Giuseppe Vari, 1971, Italie

Une bande de truands menée par Dan Hogan (Klaus Kinski) doit passer la frontière mexicaine avec l'or du casse qu'ils viennent de commettre. Un nommé John Webb, qui a assassiné le guide qui leur permettra de rejoindre la frontière sans encombre, leur donne rendez-vous dans une auberge. Là, il leur propose ses services de guide en échange de la moitié du butin...

Ce western au pitch très classique a la particularité de posséder une structure qu'il l'est beaucoup moins. Il prend place pour ainsi dire dans deux décors. La première moitié se déroule dans l'auberge, lieu où John Webb, mystérieux cow-boy tout de noir vêtu, commencera à semer la discorde de façon sournoise au sein du gang. La deuxième moitié se déroule sur la "route du chacal", celle qui mènera tout ce petit monde au Mexique. Au fur et à mesure du récit, les membres du gang se font éliminer un par un, la plupart par leur propre chef, Kinski. Ce dernier est bien entendu le principal atout du film, il est parfait en cruel cow-boy psychotique et misogyne, assassinant ses associés dans le dos, ou encore laissant mourir une femme dans les sables mouvants le cul posé sur une butte de sable le sourire en coin. La mise en scène n'est pas spécialement inspirée, bien que l'on retiendra deux ou trois plans fort réussis et marquants et côté musique, rien de bien folichon à relever si ce n'est qu'on n'est bien loin des clichés du genre all'italiana. Sympathique, mais dispensable. Kerozene

The PROUD REBEL aka Le FIER REBELLE - Michael Curtiz avec Alan Ladd, Olivia de Havilland, Dean Jagger, David Ladd, 1958, États Unis, 99m

La guerre de sécession est du passé et Johh Chandler parcourt les États Unis pour tenter de redonner la parole à son fils. Le jeune David a perdu la voix après avoir vu sa mère périr dans les flammes. Arrivé dans une petite ville où il est harcelé par les brutes locales qui n'aiment pas les sudistes, il est impliqué dans une bagarre et le juge lui donne une sentence de 30 jours. Il ne la purgera pas, une femme, Linnett Moore, payant sa caution en échange de quoi il travaillera sur la ferme qu'elle gère seule. L'intimidation continue tout de même, un propriétaire voisin veut absolument acheter la ferme et ses fils, qui se sont battus avec Chandler, ne cesseront de mettre de la pression sur Linnett. Escalade de violence mélangée à l'espoir, un médecin s'ayant montré intéressé à opérer David.

Ce n'est pas d'hier que l'intimidation est utilisée pour faire taire les plus faibles de la société. Mais Alan Ladd joue le fier rebelle, d'une force mais aussi d'un calme surprenant. C'est vrai qu'il en va de la santé de son fils et le garçon et le père, qui vivent encore leur deuil, vont progressivement adopter Linnett. Olivia de Havilland joue la veuve. Je l'ai toujours vue dans des rôles ou elle était plus âgée et c'est une surprise de la reconnaître dans ce personnage tout en subtilité. Jamais elle ne force la note, comme elle est réservée, voire timide dans une nouvelle robe. On comprend ce qui se passe, tout naturellement. Alan Ladd, secondé par son véritable fils, est presque zen, tel un samouraï japonais, prêt à se battre lorsque c'est absolument nécessaire. On se demande bien longtemps si une fin le moindrement optimiste est possible. Je vous laisse le loisir de découvrir ce western classique bien réalisé par un Michael Curtiz (Casablanca), un vétéran en pleine possession de ses moyens.

Le dvd d'Artus Films est offert en français et en anglais, avec sous-titres français, Un autre entretien de qualité: Fier et rebelle, par le spécialiste du genre Eddy Moine. Diaporama d'affiches et photos et bandes-annonces complètent l'offre alléchante. Mario Giguère

EL PURO, LA RANCON EST POUR TOI aka EL PURO, LA RANCON EST A TOI aka EL PURO; THE REWARD'S YOURS... THE MAN'S MINE aka TAGLIA E TUA... L'UOMO L'AMMAZZO IO  - Edoardo Mulargia, 1969, Italie/Espagne

El Puro n'est plus que l'ombre de lui même. Ancienne légende de l'Ouest, ce pistolero autrefois redouté de tous dont la tête vaut $10'000 n'est plus qu'une sale outre pleine de whiskey qui se cache de ses poursuivants depuis dix ans. Le plus coriace, Gypsy, psychopathe homosexuel méchamment névrosé et récemment évadé de prison, vient de retrouver sa trace...

Western terne et poussièreux, EL PURO ne possède ni héros modèle à la John Wayne, ni anti-héros mystérieux à la Clint Eastwood. El Puro (Robert Woods, vu entre autre dans quelques Franco) n'est nullement attachant. Il est simplement pathétique. Entre ses monologues défaitistes et ses cuites carabinées, il ne subsiste rien de sa gloire passée. Seule la mort brutale de sa chère et tendre (Rosalba Neri en prostituée) le sortira finalement de sa fange. On oublie donc les clichés en vigueur et on observe un sombre polar transposé dans le vieil Ouest américain. Seul le final et la musique d'Alessandro Alessandroni - qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de Morricone pour LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND, marquent par leur appartenance au genre. Un rien bavard, le film se détache tout de même par son rythme posé, sa violence crue (le meurtre de Rosalba Neri), ses personnages patibulaires torturés, son bad guy homosexuel (fait suffisamment rare dans un western pour être signalé) et son atmosphère un rien morbide. Kerozene

The QUICK AND THE DEAD - Sam Raimi avec Sharon Stone, Gene Hackman, Russell Crowe, Leonardo Dicaprio, Tobin Bell, Keith David et Lance Eriksen, 1995, États Unis, 107m

Une jeune femme blonde entre dans une ville où se tient le grand tournoi de tirs en duel où le gagnant sera celui avec la gâchette la plus rapide. Alors que le prix est en argent, la mystérieuse jeune femme et certains autres compétiteurs semblent avoir d'autres intentions avec la compétition.

Honnêtement, avec un tel casting qui vend autour de rêve, je m'attendais à bien plus je dois dire, en plus d'avoir Sam Raimi au commande du métrage. Bon, THE QUICK AND THE DEAD n'est pas un mauvais film, c'est même plutôt divertissant, mais je m'attendais à plus de folie peut-être avec une telle base scénaristique. J'ai trouvé que l'histoire semblait presque errer sans direction, parfois tout est trop précipité alors que beaucoup d'acteurs de talent sont dans des rôles ridicules qui font tourner les yeux. Au niveau de l'image, ça en jette parfois beaucoup et Raimi semble avoir eu beaucoup de plaisir à faire certaines splendides mises en scène, mais l'histoire n'est jamais prenante, ni particulièrement marquante malgré tout le potentiel culte du film. Je pense qu'un des problèmes du film est Sharon Stone dans le rôle principal, qui a un personnage complètement inintéressant et qui est jouée avec vraiment peu de conviction. Sharon Stone est une actrice qui habituellement mange l'écran, mais ici elle fait tout le contraire, on a juste hâte de voir d'autres personnages! Au final, pas détesté, mais honnêtement, THE QUICK AND THE DEAD demeure une déception. Abba

RAIDERS OF OLD CALIFORNIA aka L'ULTIME CHEVAUCHÉE - Albert C. Gannaway avec Jim Davis, Lee Van Cleef, Faron Young, Arleen Whelan, 1957, États Unis

Fin de la guerre Mexique - États-Unis, au moment ou une garnison a eu le dessus sur une forteresse mexicaine, le commandant apprends que la guerre est terminée. Mais il semble avoir un compte à régler avec le dirigeant des latinos. Bond en avant dans le temps, un juge et son fils, shérif, apportent la justice et font des procès en bonne et due forme d'une ville à l'autre. Ils vont donc se rendre compte que d'honnêtes citoyens affirment avoir perdu leur maison et leur terrain, tous au même propriétaire d'une vaste étendue, l'ex-commandant Angus Clyde McKane. La quête de la vérité et la justice sera difficile et meurtrière.

Voilà une période américaine qui m'est peu familière, mais le motif du riche propriétaire qui abuse et vole son prochain pour son profit n'est pas né d'hier et on se retrouve vite en terrain connu. Au centre de ces complot, un jeune acteur, Faron Young, qui est avant tout un chanteur country de son véritable métier, qui se tire bien d'affaire. Entouré de vétérans et d'un réalisateur qui connait ben son métier, on concocte une intrigue intéressante qui va se culminer avec la dite chevauchée, un stampede spectaculaire et meurtrier en plein village. Les personnages sont certes stéréotypées, mais on aime toujours détester les méchants et applaudir les justiciers. Une belle découverte.

En supplément sur le dvd d'Artus Films: Les chasseurs de la Californie, par le spécialiste du genre Georges Ramaïoli, un diaporama d'affiches et photos ainsi que les bandes annonces de la collection Western. Offert en version originale anglaise avec sous-titres français en option. Mario Giguère

Les RANGERS DEFIENT KARATEKA aka THREE MUSKETEERS OF THE WEST; TUTTI PER UNO... BOTTE PER TUTTI - Bruno Corbucci, 1973, Italie

Ne vous laissez pas berner comme moi par ce titre français trompeur, et jetez un rapide coup d'oeil au titre italien (ou même anglais) qui fait référence de manière plutôt potache à la fameuse devise des trois mousquetaires. L'intrigue est celle d'un jeune bouseux, fils de ranger, qui décide de partir sur les traces de son père afin de "se couvrir de gloire". C'est à dos d'âne, armé d'un tromblon, d'un fromage qui pue et d'une bible renfermant une brique qu'il part à la recherche des trois fameux amis de son père, cousins lointains d'Atos, Portos et Aramis, et anciens rangers reconvertis en arnaqueurs de secondes zones. Parmi eux se trouve George Eastman dans le rôle d'un as de la manipulation des cartes, et donc tricheur de premier plan. Après des "retrouvailles" à base de baffes dans la gueule (on est en plein délire slapstick), nos quatre compères décident d'escorter une innocente infirmière qui tente de faire passer des médicaments à la frontière mexicaine... leur chemin sera évidemment semé d'embuches....

Bruno Corbucci donne le ton dès le début en ouvrant son film sur une classique bataille de tartes à la crème. Tout de suite, le petit Bruno marque la distance avec son frangin Sergio et dès lors on sent qu'on n'a plus qu'à bien se tenir, parce que ce qui va suivre risque de peser lourd.... très lourd. Le surpoids ne se fait d'ailleurs pas attendre, en particulier lors des scènes de bagarres contre une tripotée de personnages tous plus croquignolets les uns que les autres, bagarres systématiquement accompagnées de grimaces, de one-liners humoristiques et de bruitages de dessins-animés. Parmi les adversaires on trouve un duo de tueurs qui n'est pas sans rappeler les Dupont et Dupont de Tintin, les trois rangers mousquetaires bien évidemment, des brigands de grand chemin sales comme des cochons, une horde de chinois (seule scène qui "justifie" le titrage français) et une troupe de cirque d'origine allemande dans un train! Souvent stupide et rarement drôle, le film de Bruno Corbucci a du faire se retourner Alexandre Dumas dans sa tombe en plus de sonner le glas du western à l'italienne. Kerozene

Les RAVAGEURS DE L'OUEST aka ONCE UPON A TIME IN THE WILD WILD WEST aka C'ERA UNA VOLTA QUESTO PAZZO PAZZO WEST - Francesco Degli Espinosa (sous le pseudo d'Enzo Matassi), 1972, Italie

Deux frangins qui passent leur temps à se taper sur la gueule histoire de rigoler, se font bannir à grands coups de pieds au cul par leur grosse mamma, et ce sous les yeux du père apparemment dérouillé du ciboulot. Les deux frères décident donc de se rendre à Stranger City sur le dos de leur âne appelé Ouragan... Chemin faisant, ils racontent leur rêve respectif au sujet de Stranger City: une ville grande, riche et florissante, remplie de pistoleros émérites et de femmes magnifiques alors qu'au même moment, les images de la ville défilent devant nos yeux outrés qui découvrent la ville la plus minable de l'Ouest américain. Sur place, les deux frangins partent à la rencontre de leur aîné Mike (Gordon Mitchell), propriétaire du saloon local. S'en suit alors la découverte de l'alcool et des filles (dont Malisa Longo), provocant une déferlante de bagarre balourde et de blagues affligeantes.

LES RAVAGEURS DE L'OUEST, qui commence étrangement sur des plans insistants de prés et de ruisseaux (?), semble faire partie de ce qui a pu se faire de pire en matière de western. Alors que le genre a gentiment entamé son déclin, ce film là semble avoir pour vocation de précipité sa chute. Comédie grasse et sans âme, horriblement filmée et atrocement montée, elle ne permet même pas se rattraper sur ses blagues tant elles sont désolantes. Côté casting, c'est également la catastrophe, Gordon Mitchell en tête qui ne sait jamais où poser les yeux et ça se sent. On retiendra le désolant personnage de dandy homosexuel présent pour amuser la galerie et appelé "Coco le Parigot", qui situe bien le niveau de la chose... Kerozene

Le RETOUR DE RINGO aka IL RITORNO DI RINGO aka THE RETURN OF RINGO aka THE ANGRY GUN - Duccio Tessari, 1965, Italie/Espagne

Le blond Montgomery Brown - Ringo pour les intimes (Giulliano Gemma), revient à son village du Nouveau Mexique après s'être vaillamment battu du côté des nordistes durant la guerre de Sécession. Malheureusement, les choses ont bien changées au village. Deux frères mexicains s'étant enrichit grâce à un filon d'or, ont profités de la guerre pour faire main basse sur la région. La population est terrifiée, le shérif n'ose même plus porter son six-coups à la ceinture, le père de de Ringo est mort et pire que tout, sa femme vit avec l'un des deux frangins. Mais Ringo revient, méconnaissable. Vêtu d'habits de paysan mexicains misérables, barbus et noirauds, il se décide à venger les siens. Il découvre alors qu'il est père d'une adorable petite fille...

Suite d'UN PISTOLET POUR RINGO du même Tessari, le film laisse de côté l'humour du premier film pour s'orienter vers le drame familial. Passablement violent, émotionnellement chargé et techniquement très réussit (scope intelligemment utilisé, plans séquences ingénieux), le film parvient sans peine à se faire sa place au sein du western italien. La musique de Morricone n'est pas étrangère encore une fois à la réussite de l'entreprise. La galerie de seconds rôles est également remarquable: Myosotis le fleuriste freluquet, la putain au charme vénéneux, le shériff pleutre, les frangins machiavéliques... Mais ce qui étonne le plus dans ce film, c'est l'ambiance quasi fantastique distillée tout au long du film. Le village est en permanence victime d'un vent faisant voler la poussière et la paille à travers les rues de la ville, ce qui lui donne un statut d'entité vivante et peu amicale. Ambiance quasi surnaturelle également lorsque Ringo dévoile sa véritable identité à ses adversaires en train de célébrer un mariage dans une église remplie de cercueils occupés. "Je suis de retour !" clame alors une voix d'outre-tombe, alors que quinze minutes avant il assistait à ses propres funérailles! Un western à voir donc, auquel on retrouve Fernando Di Leo aux postes de co-scénariste et d'assistant réalisateur. Kerozene

RINGO AU PISTOLET D'OR aka JOHNNY ORO aka RINGO AND HIS GOLDEN GUN - Sergio Corbucci, 1965, Italie   

Ringo (Johnny Oro en italien), chasseur de prime charmeur et flegmatique tout de noir vêtu, porte un revolver et des éperons en or. Et parce qu'il a éliminé le gang des frères Perez, le petit dernier, Juanito, compte bien lui faire la peau. Si Ringo ne s'est jamais chargé de Juanito, c'est que ce dernier ne touche jamais d'arme: il demande aux autres de tuer pour lui. Du coup, sa tête n'est jamais mise à pris et il ne représente aucun intérêt pour Ringo.

Notre chasseur de prime, suite à un malheureux concours de circonstance, se voit contraint de passer quelques jours dans la prison d'un village dans lequel règne un ordre exemplaire. Le shérif est en effet un homme droit, rigide, qui interdit à ses concitoyens le port d'arme. Ringo accepte sans broncher la punition. C'est alors que Juanito, ses hommes et une tribu apaches décident de prendre la ville d'assaut.

Un an avant DJANGO, Corbucci faisait déjà équipe avec le scénariste Franco Rossetti pour ce film qui n'annonce en rien les futurs déferlements de violences nihilistes pour lesquels il s'est fait connaître. Le shérif droit et juste rappelle trop les personnages politiquement lisses incarnés par John Wayne tandis que Ringo fait le gars blasé dans sa cellule. Il faut alors attendre l'attaque finale pour que le tout décolle vraiment et lui donner un air de RIO BRAVO apocalyptique. On retiendra surtout le face à face final limite grand-guignolesque. A noter enfin la présence de Ruggero Deodato au poste d'assistant réalisateur. Kerozene

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CLINT EASTWOOD

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