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mise à jour le 26 décembre 2022

DANS MA PEAU - Marina De Van avec Marina De Van, France, 2002, 93m

Lointaine cousine du "MARTIN" de George Romero Esther, souffre ici d'un mal étrange . La trentaine, elle à tout dans la vie, un ami qui l'aime, un bon job et des projets long terme. Mais tout va basculer lorsqu'elle se blesse profondément à la jambe sur un bout de ferraille, lors d'une soirée entre amis. Elle est alors fascinée par cette plaie importante qui ne semble pas la faire souffrir du tout. Après l'avoir fait soigner, elle entame un jeu étrange avec son corps, sa peau et son sang. Un jeu qui l'emmène de plus en plus loin dans l'auto-mutilation et le repli sur soi. Au risque de l'éloigner de son entourage personnel et professionnel...

DANS MA PEAU est le récit de la déchéance sociale et physique d'une jeune femme au départ bien sous tous rapports. Marina de Van a choisi que cette déchéance prenne la forme des coupures qu'Esther inflige à son corps. Ces scènes de mutilations, à la limite du supportable, (plus d'un grincerons des dents!!) ont lieu en marge du monde, dans un réduit sombre de l'entreprise, dans la cave d'un restaurant ou dans une chambre d'hôtel anonyme et renforce par conséquent l'effet de malaise qu'elles provoquent. Lorsqu'elle passera au stade supérieur et commencera à goûter à ses propres lambeaux de chair qu'elle découpe méticuleusement, l'on devinera sa fin inéluctable...

Pour un coup d'essai, ce film méconnu français est un coup de maître. Rarement la position du spectateur n'aura été aussi inconfortable devant un écran, surtout que la réalisatrice évite avec brillot la facilité. Même si pour rien au monde on irait y faire un tour, "dans sa peau", ce film laissera des traces qu'on n'est pas près d'oublier. Marc Evil

DANTE 01 - Marc Caro, 2007, France
Dante 01 est une prison scientifique spatiale en orbite autour de Dante, planète hostile recouverte de magma. Dans la prison, le petit groupe de résidents, une demi-douzaine de détenus et tout juste un peu moins d'employés, est rejoint par une nouvelle doctoresse et un homme à d'origine inconnue que les prisonniers baptiseront Saint Georges. si Georges est accepté les bras ouverts par certains, il inspire la méfiance chez les autres, et ceci malgré le fait qu'il semble doué de pouvoir de guérison...

Attention, bondieuserie (et spoilers) en vue! Caro passerait ses week-end à hurler à qui veut l'entendre que "Jésus revient", perché en haut d'un cageot planté au milieu d'un parking de Super U que ça ne m'étonnerait pas. Dommage, il y a de bonnes idées, un casting de tronches cassées qui fait plaisir - même Lambert Wilson et son faciès anguleux ne fait pas tache au milieu des autres affreux, et le film possède quelques moments vraiment captivants - la scène de la mort de Dominique Pinon est plutôt éprouvante. Côté SFX, c'est un peu la foire aux effets CGI psychédéliques, visuellement intéressants au départ pour peu à peu devenir écoeurants - il faut savoir se modérer avec ce genre de chose, mais là on dirait qu'un gamin a fait mumuse avec son nouveau jouet. Quant au mystère qui entoure le personnage de St George (...), j'aurais clairement préféré une réponse moins évidente et surtout moins désolante. On en ressort un poil irrité. Kerozene

DEAD END - Jean-Baptiste Andréa & Fabrice Canepa, 2003, France, 1h25.

Sur une route forestière de la Californie, Frank conduit comme chaque année sa famille vers le souper de Noël qui est devenu une tradition. Plutôt que de passer par l'autoroute, il décide de prendre un raccourci et emprunte une route dont il a entendu parler mais sur laquelle il n'a jamais osé rouler. Très vite il s'apercevra de son erreur, particulièrement après avoir rencontré une inquiétante femme habillée en blanc qui transporte dans ses bras un bébé plutôt silencieux.

Film à petit budget (1 million US) qui joue davantage sur les dialogues et la suggestion que sur l'épate et les gros effets, DEAD END fait preuve d'un rythme et d'une inventivité qui en font une expérience fort agréable. L'inquiétant Ray Wise (le père de Laura Palmer dans TWIN PEAKS et la créature de SWAMP THING de Craven, entre autres) interprète un père de famille rigide, au verbe précis, qui guide sa famille du mieux qu'il peut à travers des épreuves dont tous ne sortiront pas vivants. Le suspense tient ici sur un fil simple mais efficace : qui sera le prochain à y passer, et surtout pourquoi ? Il est tout de même curieux que ce film "français" soit tourné en anglais, avec des acteurs américains, à Hollywood. Mais grâce au scénario en béton, malgré le budget ridicule, les acteurs et l'équipe sont parvenus à forger un film fort honnête qui, avec un bon marketing, aurait un potentiel commercial indéniable. Orloff

DÉFENSE DE SAVOIR aka Forbidden to Know aka Uomo in basso a destra nella fotografia - Nadine Trintignant avec Jean-Louis Trintignant, Michel Bouquet, Charles Denner, Juliet Berto, Bernadette Lafont, Pierre Santini, Carlo de Mejo, Norma Bengell. 1973, France (coproduction italienne), 1h36

L'avocat Jean-Pierre Laubray est chargé de la défense de Simone Hild, accusée d'être mêlée à la mort de son compagnon, un certain Ravier. Au cours de son enquête, le commis d'office apprend que l'homme assassiné avait tué un barman au cours d'un cambriolage la nuit précédente. Il découvre également qu'il travaillait comme homme de main pour le compte de Christiani, un politicien en campagne électorale. Laubray contacte Juliette, la fille de Christiani, et apprend que Bruno, le frère de cette dernière, est mort la même nuit dans un accident de voiture...

Tombé sur ce film au hasard d'un zapping sur les chaînes Cinéma du câble, je l'ai suivi avec plaisir jusqu'au bout. J'ai un instant pensé me trouver en présence d'une œuvre méconnue d'Yves Boisset : mêmes interprètes savamment distribués dans les rôles principaux, même méfiance envers la police, même description sans complaisance des compromissions et du cynisme des puissants. Seule la mise en scène, certes nerveuse mais pas aussi inspirée, me détournait de cette idée. Il s'agit en réalité, sur un script cosigné Alain Corneau, de l'une des rares incursions dans le polar de Nadine Trintignant, généralement portée sur le film de famille à tendance psychologique. Quoique DÉFENSE DE SAVOIR, construit en flash-backs, reste éminemment " familial " : le rôle principal est tenu par Jean-Louis Trintignant, qui n'est autre que le frère de la cinéaste, et l'on retrouve également, dans l'une de ses premières apparitions sur grand écran, Marie Trintignant, décédée dans les circonstances que l'on sait... Comme à son habitude, Charles Denner se montre excellent, en paumé dépassé par les événements. Michel Bouquet fait du Michel Bouquet, c'est-à-dire qu'il est génial, dans le personnage du politicien pompidolien complètement véreux. On sent que, cinq ans après mai 68, la France se trouve en pleine remise en question. Le tout sur une remarquable trame sonore de Bruno Nicolai. Un concentré d'époque... Stelvio

Le DÉMON DANS L'ÎLE - Francis Leroi, 1983, 1h40

Gabrielle (Anne Duperey), ancienne médecin des autoroutes ayant vécu  beaucoup de tragédies, est appelée sur une petite île française afin d'y exercer. Ses habitants n'ont plus confiance en Marshall (Jean-Claude Brialy), le louche médecin résident. Dès son arrivée, elle est troublée par le climat étrange qui règne sur l'île. Des accidents inusités surviennent dans de tranquilles maisonnées familiales. Les incidents avec les appareils ménagers se multiplient. L'île sombre peu à peu dans une belle psychose... Unique oeuvre de "fiction" du dorénavant maître en pornographie Francis Leroi, LE DÉMON DANS L'ÎLE est un film fantastique tout à fait surprenant. L'interprétation, à part quelques infîmes fausses notes, y est remarquable, et le travail de réalisation est plutôt soigné. Nous avons droit à de très belles images, mais c'est surtout le scénario qui surprend; voilà en tout cas une histoire peu commune ! Les scènes de tension sont insoutenables, et le suspense créé par les gros plans sur des appareils ménagers, alors que le spectateur SAIT qu'ils peuvent à tout moment devenir hors de contrôle, est drôlement efficace. La scène du bain-marie et de l'ours au tambour vaut à elle seule l'écoute du film. Dommage que personne n'ait vu en Leroi un maître de l'épouvante, parce que j'ai la nette impression qu'il serait allé loin... Orloff

En quelques mots, l'action se passe sur une île (ben ouais) où les appareils ménagers attaquent les habitants, comme par exemple ce couteau électrique qui coupe des doigts même débranché, où un four qui emprisonne la main de la cuisinière pour la faire griller.

En fait, c'est le méchant docteur (Brialy) qui, suite à une erreur de prescription d'une femme enceinte, était responsable de la naissance d'une môme aux pouvoirs supra normaux, en plus d'avoir la même tronche que ceux de Children of the Damned (cheveux blonds et large front). Et la gentille doctoresse (Duperey) découvre le pot au rose.

C'est un film qui se laisse regarder, mais il fait un peu trop téléfilm. C'est pas une daube, mais c'est un peu mou. Effix

DEMONLOVER aka L'Amant Diabolique - Olivier Assayas avec Connie Nielsen, Charles Berling, Chloë Sevigny, 2002, France, 2h09

Une femme d'affaire, Diane (Connie Nielsen) méritant bien son surnom de Vierge des Glaces part de France avec son avocat aux allures machisme (Charles Berling) vers Tokyo pour la négociation d'un investissement judicieux dans ce qui est assurément rentable sur internet: la pornographie.

Détail énormément plus important, elle est un agent double d'une compagnie rivale désirant également le contact de ces japonais leader mondiaux en animation. Traquée, manipulée, Diane demeurera toujours sans scrupule suite à la rencontre d'impétueux négociateurs américains(Gina Gershon) pourtant jugés responsable d'un mal lors de son retour à Paris.

Malheur, aucun synopsis, extrait vidéo ne rendra cette surprise attrayante provenant de France.

Avec un casting hollywoodien: 

-Connie Nielsen (The Devil's advocate, Gladiator, One hour photo), Chloë Sevigny (Dogville, Boys don't cry), Charles Berling (Stardom, Les Palmes de M. Schutz) et Gina Gershon (Bound, Face Off, Showgirls)- le bilinguisme offre un atout plus qu'utile à cette observation des comportements et effets d'intermédiaires internationaux dont l'élément repère est la sollicitation d'un certain type de créations aux désarroies des auteurs dont les financiers seront toujours heureux de contrôler.

Hué à Cannes, le ton cru et alternatif du 4eme long métrage d'Olivier Assayas (Les Destinées sentimentales, Irma Verp), ancien critique des Cahiers du cinéma lui aussi épris du cinéma asiatique, répond pourtant avec habileté à cette demande. Trop "moderne" ou une trop grande attente pour les animations et autres scènes pornographies qui ne sont que brèves comme pourrait au contraire le suggérer la bande-annonce?

Peut-importe les Cannois lors de cette soirée, le contenu/contenant est soigné et trop bien dirigé pour bannir ce film. Armé d'une forte héroïne, et de belles autres interprétations, tel un jeu de rôle cette fois-ci dans le monde financier, découvrez l'infortune finale au Mexique avec une trame sonore construite de façon particulière signée Sonic Youth.

Voyage un brin difficile mais intéressant. Deadmonton

DEUX ENFOIRÉS À ST-TROPEZ - Max Pecas, 1986

À sa sortie de prison, Paul est cueilli par son copain Julius, qui l'amène directement à St-Tropez, histoire de relaxer. Ca commence bien, la fille qu'ils ont prit en chemin les crèche et la mère leur trouve des emplois, pour lesquels ils ne sont aucunement qualifiés, mais tant pis. Julius rêve défaire un dernier bon coup, et c'est ce qui se présentera à eux, en même temps que l'amour, qui semble plus coriace cette fois-ci.

Comédie légère sur fond de plage, Max Pecas remplit le cahier de charge, situations cocasses, jolies filles, coups foireux, le tout mené assez rondement pour ne pas s'embêter. Un tout petit peu de critique sociale de bon aloi et une jeune fille qui vole presque la vedette aux adultes, et hop, on ne s'est pas ennuyé et c'est tout. Pas méchant. Mario Giguère

Le DIABLE AU CORPS aka Il Diavolo in Corpo aka Devil in the Flesh - Marco Bellochio, 1986, France / Italie, 1h54

Raymond Radiguet se retourne dans sa tombe ! 

Lorsqu'Andrea, un bellâtre aux études, fréquentant une salle de classe idéalisée, perchée en haut d'un immeuble d'une ville italienne ensoleillée, toutes fenêtres ouvertes donnant sur une terrasse avoisinante, aperçoit la féline Giulia (Maruschka Detmers), son sang ne fait qu'un tour et il se met à la suivre quotidiennement jusqu'en cour, où elle suit avec sa future belle-maman le procès de son terroriste de fiancé. Leurs regards se croisent, ils partent ensemble, et rien pour eux ne sera dorénavant plus important que de sauvagement s'accoupler : c'est le coup de foudre.

Cette deuxième adaptation du DIABLE AU CORPS de Radiguet - la première datant de 1946 et ayant été réalisée par Claude Autant-Lara, cinéaste plutôt classique, et mettant en vedette Gérard Philipe et un caméo de Jacques Tati ! - étonne par son audace. Bellochio met bien entendu l'accent sur la relation trouble entre Giulia et Andréa, filmant leurs ébats calmement, car les ébats eux-mêmes sont loin d'être calmes !!

Maruschka Detmers, une très jolie et troublante hollandaise (la Carmen de Godard dans PRÉNOM : CARMEN), ne laisse pas beaucoup de chances à notre imagination... Sans pudeur, elle s'exhibe dans toute sa splendeur, paradant à poil au moindre prétexte, allant même jusqu'à gratifier l'ami Andréa d'une gentille fellation hardcore. Papy Jean-Luc serait fier de sa protégée ! L'incursion d'une scène X dans le récit ne détonne pas le moins du monde, et aide à donner une idée plus juste de la folie psycho-sexuelle habitant le personnage de Detmers.

Avec sa superbe cinématographie et un score émouvant de Carlo Crivelli, LE DIABLE AU CORPS reste un film agréable à regarder, tant pour la plastique de l'ensemble que la plastique de la belle Maruschka, malgré les quelques personnages secondaires qui ne mènent nulle part et une fin qui frôle l'incompréhensible. Orloff

DINOSAUR FROM THE DEEP - N.G. Mount alias Norbert Moutier avec Jean Rollin, Tina Aumont, 1993, France, Vidéo 

En ce lieu et cette époque, il est impossible de mettre à mort un homme, peu importe les crimes qu'il a commis. Pas de trouble, on l'amènera sur la planète Terra à l'époque des dinosaures qui le boufferont. Voilà une bonne idée qui tourne évidemment mal, les dinosaures sont coriaces et veulent manger toute l'équipe, scientifiques, épouses, terroristes et pilotes compris. Quelques membres de l'équipe réussissent à rejoindre le vaisseau, mais un savant, ayant vu trop de films, a ramené un oeuf à bord. Arrghhh, ni une ni deux, la bibitte sort de l'oeuf et veut bouffer tout le monde...

Sur une idée de base quelque peu originale mais tordue: éliminer les indésirable à l'aide de dinosaures, Norbert Moutier, sans aucun budget conséquent, se lance à l'assaut d'un long métrage. On peut applaudir l'audace, la folie de l'entreprise et surtout l'enthousiasme pour mener à bien un tel tournage. Le résultat est évidemment amateur et on ne sait trop si on doit rire ou se décrocher la mâchoire quand les dinosaures arrivent, vagues humoncules de plasticine tout de même filmés image par image, parfois, ou en marionnettes, souvent. Losqu'une nymphe barbaresque apparaît dans le décor (décor naturel bien utilisé) on comprend qu'il faut s'amuser avec. La suite dans le vaisseau pousse un peu fort, on a beau avoir un petit peu de budget, on y croit pas, mais rendus là aussi bien apprécier les efforts de Jean Rollin, qui débite son texte avec un sérieux louable et sa femme, qui nous soutire le rire ou à tout le moins le sourire.

De l'authentique série Z française qui s'assume. Ca vaut à tout le moins le détour ! Mario Giguère

DISSONANCES - Jérôme Cornuau, France, 2003, 1h47.

Nat, un Français expatrié aux États Unis, roule sur l'autoroute avec ses deux fillettes, Julie, six ans, et Margo, neuf ans, tranquillement assises à l'arrière du véhicule. Soudain, un homme armé d'un revolver les double et, sans raison apparente, tire sur les enfants. Julie est tuée sur le coup. L'existence de ce père de famille bascule dans l'horreur et le non-sens. Ivre de douleur, décidé à obtenir réparation, il quitte son travail, sa femme et son enfant rescapée et se lance à la recherche de l'homme qui a brisé sa vie.

A la lecture de ce point de départ, on ne peut que s'attendre à un "revenge-movie". DISSONANCES n'en est pourtant pas vraiment un. Plutôt que de suivre les habituelles balises du genre, le film, écrit par le critique devenu cinéaste Nicolas Saada, opte pour une narration déconstruite. Il se présente sous la forme d'un triptyque et nous livre les perceptions, dissonantes, de trois de ses personnages principaux. D'abord le père détruit, qui sillonne l'autoroute sur laquelle le drame s'est produit, dans le but de se faire justice. L'inspecteur Brautigan ensuite, qui enquête sur l'affaire et se prend de sympathie pour ce pauvre vengeur à la dérive. Enfin, Margo, rescapée de la fusillade. Ce sont donc trois petits films en un que nous offre le métrage.

Protagoniste présent dans les trois segments, le personnage de Nat bénéficie de l'interprétation marquante de Jacques Gamblin. L'acteur reste très français dans son "body-language" et dans ses réactions, ce qui crédibilise l'aspect "choc culturel" du film. On ne peut en dire autant de Didier Flamand, dont on a du mal à croire qu'il puisse s'appeler Brautigan... Enfin, la jolie Bérénice Bejo nous bluffe avant tout par la qualité parfaite de son anglais. Sur le fond, DISSONANCES sait rester nuancé, ce qui détone pour un revenge-movie. Le père retrouve ses agresseurs et se fait justice. Une quinzaine d'années de prison plus tard, sa déchéance n'est en rien enrayée. Le personnage de Margo tendrait à montrer que l'on peut se reconstruire malgré les épreuves traversées. Mais le film ne se prive pas de souligner que c'est au prix d'un conformisme petit-bourgeois particulièrement étouffant. Nul ne sort donc vraiment indemne d'un tel drame : une conclusion peu originale mais intelligemment illustrée par ces DISSONANCES. Stelvio

DOCTEUR JUSTICE - Christian Jaque, 1975, France, d'après la bande dessinée de R. Marcello 

Le Docteur Benjamin Justice, membre de l'OMS et expert en Karate arrive à Bruges pour un congrès médical. Au sortir de l'avion un autre passager est assassiné et il a le temps de parler au docteur, ce qui fait de Justice un homme suspect pour l'organisation qui vient de faire un grand coup dans lequel l'homme était impliqué. En effet, un navire pétrolier est arrivé à port avec toute sa marchandise remplacée par de l'eau de mer, au grand dam de l'équipage. Le Docteur Justice s'en mêle...

John Phillip Law (Diabolik) incarne le charismatique Docteur, héros de bande dessinée alors très populaire dans le magazine Pif Gadget. Malheureusement il ne poussera pas le "cri qui tue", mais s'en tire bien dans un rôle ou il est perpétuellement optimiste et tombeur de femme. Il n'y en a qu'une, Nathalie Delon, tout de même sobre au niveau du scénario et de sa présence, on ne la joue pas vamp. Gert Fröbe (Goldfinger) nous rappelle à grands traits l'influence de Bond sur l'aventure, qui s'avère en bout de route plus sympathique que réussie. Christian Jaque est surtout connu pour LES PÉTROLEUSES et quelques autres ersatz de James Bond. Mario Giguère

DOUCE - Sébastien Bailly avec Lise Bellynck, Bruno Clairefond, Sabrina Seyvecou, Antoine Régent, 2011, France, 30m

" Douce entame sa première journée de travail en tant qu'aide-soignante dans un service qui prend en charge des patients dans un coma profond. Au jour le jour, elle fait connaissance avec ses collègues et avec les patients. Sur la table de chevet de l'un d'eux, un livre attire son attention... "

L'argument de départ de DOUCE, nouveau court métrage de Sébastien Bailly, aiguise la curiosité. Une sensation qui envahit également Douce, la blonde héroïne du film, au moment où elle ouvre le livre posé auprès du lit de l'un de ses patients. Elle ne sait pas encore alors qu'il s'agit d'un recueil de poésies érotiques, dont la lecture va la bouleverser profondément. Centré autour du personnage qui lui donne son titre, DOUCE filme au plus près le trouble suscité par ces vers suggestifs en la timide infirmière, gagnée par un irrépressible besoin de les partager avec le comateux auquel elle s'attache. Lorsque son encéphalogramme, habituellement plat, se met à enregistrer des fluctuations tout à fait inhabituelles, Douce va aller plus loin dans la " communication " avec le mort en sursis. Cet échange culminera dans une scène qui voit Douce se masturber avec la main inerte de l'objet de son désir et le spectateur assister à l'une des plus belles et des plus troublantes scènes érotiques qui soient.

Avec peu de mots mais une vraie musique (et une vraie BO, luxe rare), Sébastien Bailly tire le meilleur parti de la blondeur diaphane de son interprète. Superbe de sensualité craintive et de fausse indolence, Lise Bellynck, déjà vue dans LES ANGES EXTERMINATEURS de Jean-Claude Brisseau (Sabrina Seyvecou, qui joue sa collègue plus délurée, a elle joué dans CHOSES SECRÈTES), évoque parfois Ida Galli ou Mia Farrow, autres grâces blondes sadisées en leur temps par les esthètes du cinéma de genre. Grâce à elle, Sébastien Bailly offre une nouvelle traduction cinématographique marquante aux noces d'Eros et de Thanatos. Stelvio

  DYING GOD - Fabrice Lambot avec James Horan, Lance Henriksen, Erin Brown, 2008, France/Agentine, 85m

Sean Fallon est un policier porté sur la bouteille, qui ne respecte pas la loi et l'ordre et qui est proche du monde interlope. Tout à coup, des prostituées sont retrouvées mortes, mutilées et éventrées et il y rarement témoin. Le médecin légiste qui pratique les autopsies a de la difficulté à identifier les indices de sang et de peau sous les ongles des victimes. Un autochtone, seul témoin retrouvé blessé, parle une langue que Fallon ne reconnait pas et mentionne régulièrement un mot: Kurupi.

Si on nage dans les clichés du flic alcoolique acoquiné aux proxénètes et aux filles de petite vertu, on doit dire que la créature de légende, elle, est intrigante. Cette production de Metaluna (Jean-Pierre Putters), tourné pour un budget qui semble mince, nous offre un Lance Henriksen aux apparitions courtes, tout comme Erin Brown, alias Misty Mundae, qui fut un temps fort prisée des productions indépendantes américaines coquines. La mythologie du Kurupi n'est pas inventée, elle provient d'Amérique du Sud, chez le peuple Tupi-Guarini, d'ou la langue étrange du seul témoin. Le monstre n'est visible qu'en fin de métrage et il sera baigné de sang. Le tournage en anglais semblait viser le marché international, qui allait devenir de plus en plus difficile à percer dans les années 2000. Un premier métrage Intéressant. Mario Giguère

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