mise à jour le 28 novembre 2023

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The MAN WHO COULD CHEAT DEATH aka L'HOMME QUI FAISAIT DES MIRACLES - Terence Fisher avec Anton Diffing, Christopher Lee, Hazel Court, 1959, Grande Bretagne, 85m

Le docteur Bonner a trouvé le moyen de vivre éternellement par des transplantations régulières d'organes provenant de victimes en bonne santé. Pour son entourage, il ne dépasse guère peu la trentaine, mais son collègue et ami de toujours, le Docteur émérite, Ludwig Weisz est le seul à être au courant de son véritable âge. Aujourd'hui vieillissant, Ludwig se refuse à mener de nouveau l'opération nécessaire au rajeunissement de Georges Bonner. Fou de rage, ce dernier l'assassine et se met en quête d'un chirurgien capable d'avaler son histoire et de vouloir ainsi sauver un vieillard de 104 ans... Bonner n'a cependant que peu de temps devant lui, la potion verdâtre lui permettant de ralentir l'échéance opératoire étant arrivée à son terme...

Remake d'un film de 1944 de Ralph Murphy ('THE MAN IN HALF-MOON STREET'), ce film est tirée d'une pièce de théâtre signée Barre Lyndon. Le scénariste, Jimmy Sangster, choisi ici volontairement de conserver intact l'aspect très théâtral de l'œuvre originelle ce qui rend certes le le film de Fisher quelque peu statique et verbeux dans sa première heure, mais permet au talent d'acteurs de Anton Diffing et de Christopher Lee d'exploser littéralement dans leur rôle respectif... Comme toute production Hammer Films qui se respecte, les décors sont somptueux, les couleurs superbes et l'incendie finale de rigueur...

A voir pour ceux qui aurait loupé cet excellent Fisher. Marc Evil

MASTERS OF VENUS - Ernest Morris avec Norman Wooland, Mandy Harper, Robin Hunter, 1962, Royaume Uni, 112m

Le docteur Ballantyne travaille sur la première fusée qui doit s'en aller sur Venus. Victime de saboteurs, ses deux enfants, Pat et Jim, vont se retrouver aux commandes de la fusée qui décolle, avec deux techniciens. Sur la planète aux nuages qui la recouvrent complètement, ils vont rencontrer de bien méchants robots et leurs constructeurs, les maîtres de Venus, qui sont en fait d'anciens habitants d'Atlantide victimes de racisme pour cause de leurs mains aux six doigts. Ça s'invente pas des histoires pareilles !

Découverte multiple que ce serial en huit épisodes aux titres révélateurs comme PERDUS DANS L'ESPACE, ou LA CHOSE DANS LE CRATÈRE ! Il s'agit d'une production de la Children Film Foundation, organisme subventionné qui produisait des films destinés à la jeunesse, projetés régulièrement durant les matinées dans les ciné clubs. Ca ressemble passablement à Doctor Who comme intention et budget et aux serials de Flash Gordon, la folie créatrice en moins. Je dois avouer que les robots dans leurs combinaisons de latex ressemblent étrangement aux sardaukars du DUNE de David Lynch. Une curiosité pour nostalgiques de la science fiction d'antan. On note au passage la présence de la jeune Zenia Merton, que l'on retrouvera plus tard sur la série COSMOS 1999. Mario Giguère

MEDUSA aka Twisted - Gordon Hessler avec George Hamilton, Cameron Mitchell, Luciana Paluzzi, Royaume Uni/Grèce

Un yatch à la dérive et une voix off, celle d'un des deux morts à bord, qui ne s'en fait pas autrement puisqu'il croit à la réincarnation. Flashback. Jeff (George Hamilton) arrive en playboy ivre faire le grabuge aux fiançailles de sa soeur, qui ne lui en veut pas trop. Rapidement on apprends qu'il doit 173,000$ à Angelo (Cameron Mitchell), qui lui les doit à d'autres personnes encore plus corrompues ! Les porteurs d'un testament dont Jeff pourrait peut-être hériter sont tués les uns après les autres et la police locale garde Jeff à l'oeil.

Il semble révolu ce temps, ces années 70, ou le nihilisme avait sa place dans nos salles obscures. Car ce petit film n'est pas seul à présenter l'histoire de gens que nous savons morts dès le début, ou qui le seront fatalement. Malheureusement, on cabotine à outrance, la pale revenant à Hamilton, qui en fait des tonnes en riche paresseux excentrique et à Cameron Mitchell, multipliant les mises en scènes originales pour ses dialogues avec Hamilton: mangeant un sandwich, se savonnant la tête, nageant ! Rien de bien intéressant et plein de sous-entendus incestueux. On en voit plus des comme ça dans nos complexes de cinéma. Gordon Hessler est plus connu pour THE OBLONG BOX, GOLDEN VOYAGE OF SINBAD ou KISS METTS PHANTOM OF THE PARK ! Mario Giguère

Le METRO DE LA MORT aka DEATH LINE - Gary Sherman, 1972, Angleterre

Un film des 70's très "hammer", avec de beaux décors et une touche humoristique en plus.

Un falabrac traîne dans le métro en se cachant dans d'anciennes cavités non utilisées, et tue les gens pour les bouffer ensuite en les suspendant au mur.

Donald Pleasence est l'inspecteur chargé de l'affaire et son cabotinage frisant le ridicule donne la patate au film et fait de chacune de ses apparitions un petit chef-d'oeuvre de calembours miteux et d'humour à l'anglaise, mais en pire!

Un bon petit film, sans être révolutionnaire quand même... Franfran

MONSTERS - Gareth Edwards avec Whitney Able, Scoot McNairy, 2010, Royaume Uni, 94m

Il y a six ans, la Nasa a découvert des traces de vie extraterrestre dans notre système solaire. On a envoyé une sonde spatiale qui, à son retour, s'est malheureusement écrasée au Mexique. Des créatures s'y développent et rapidement on est obligé de déclarer une vaste zone interdite. Andrew Kaulder est journaliste photographe en Amérique centrale ou les monstres attaquent parfois et c'est dans ce contexte qu'on lui donne l'ordre de ramener Samantha Wynden, fille d'un personnage important. Quand le dernier ferry vers les États Unis ne peut plus partir à cause d'attaques des créatures, le duo décide de traverser la zone interdite avec des passeurs.

Gareth Edward écrit réalise et s'occupe des effets spéciaux de ce film à la fois ambitieux et presque intimiste. Avec un budget modeste, loin des blockbusters habituels et des scénarios prévisibles de films de monstres géants, Edwards raconte son histoire avec une approche réaliste proche du documentaire. Les créatures qui ressemblent à de gigantesques pieuvres ne sont pas présentes à l'écran très souvent, mais on sent leur présence continuellement, par la trame sonore ou les multiples pancartes d'avertissement qui sillonnent les abords de la zone interdite. Le journaliste et la gosse de riche vont tranquillement dévoiler leur passé tout en croisant des habitants locaux qui semblent authentiques. Une musique sobre rythme le tout. Il ne faut donc pas s'attendre aux orgies d'effets de CLOVERFIELD, le film auquel on pourrait le comparer, à tort. Les dix dernières minutes sont un moment magique de rencontre monstrueuse fascinante. A découvrir. Mario Giguère

MONSTERS: DARK CONTINENT - Tom Green avec Johnny Harris, Sam Keeley, Joe Dempsie, 2014, Royaume Uni, 119m

Dix ans après les évènements du premier film, des monstres débarquent encore et toujours sur Terre. On va suivre une bande de copains qui vont sortir de Détroit, ville fantôme, pour aller faire leur premier tour militaire au moyen orient. Aux prise avec une mission difficile ou ils doivent récupérer des militaires capturés par l'ennemi, ils font face à une population locale souvent hostile, comme le terrain sur lequel les opérations ont lieu, pendant que des avions bombardent ça et là les monstres de toutes grandeurs.

Hé merde, fini l'intérêt pour ce qui s'annonçait comme une franchise intéressante. Tom Green  a préféré raconter son drame militaire contemporain, reléguant les monstres dans le décor. Si dans le film original de Gareth Edwards on les voyait peu, ils étaient au coeur du scénario, jamais en périphérie. Ici on a un monde très contemporain, un drame de guerre qui ne se distingue pas vraiment de ce que l'on voit ailleurs, y a juste quelques trucs bizarres dans le décor. Quel gâchis. Mario Giguère

The MONSTER OF HIGHGATE PONDS aka Potwoe ! - Alberto Cavalcanti avec Rachel Clay, Michael Wade. 1961, Royaume Uni, 59m

L'oncle Dick travaille au musée de sciences naturelles et il amène les jeunes enfants de sa soeur, Sophie et David et leur ami Chris, au musée pour l'aider à faire du ménage avant de partir un mois en expédition. Il donne à David un gros oeuf, un cadeau d'en enfant lors de son dernier voyage, puisqu'il ne sait pas de quoi il s'agit et donc que ca ne servira pas au musée (oui, drôle de raisonnement !) Évidemment l'oeuf va rapidement éclore et un reptile qui tiens de monstre de lac va grandir à une vitesse phénoménale . Surnommé "Beauty" par les enfants qui le nourrissent chaque jour, caché dans l'étang proche lorsqu'il devient trop grand, il suscite l'envie de forains qui en entendent parler. Une grande chasse - poursuite au monstre va débuter !

Un film de la Children’s Film Foundation qui met en vedette de jeunes acteurs aux environs de 7 ans. Le film est de nos jours d'une naïveté extrême et les effets ont énormément vieilli, mais le charme opère encore si on se rappelle une certaine jeunesse. Les vilains forains ne sont jamais bien méchants, accompagnés par un thème musical rigolo. Quant au monstre qui identifie Davis comme sa mère et qu'il ne cesse d'appeler Ma Ma, il est successivement une poupée, de l'animation image par image surtout lorsqu'il mange et finalement un costume qui tiens plus de la mascotte affectueuse que d'un méchant monstre marin. Il est aussi très comique de voir les adultes et les autorités accepter si facilement le monstre en fin de métrage, comme si toute cette histoire était très naturelle. On n'en fait pu des comme ça, ou plutôt si, y a encore ces Lochness et autres créatures des lacs qui grandissent en amitié avec un enfant, mais qui sont plus réaliste et surtout qui font surprennent les adultes. On ne réinvente pas la roue à chaque décennie, sauf au cinéma ! Mario Giguère

MORONS FROM OUTER SPACE aka Les DÉBILES DE L'ESPACE - Mike Hodges avec Joanne Pearce, Mel Smith, 1985, Royaume Uni, 90m

Cinq ans après l'aventure FLASH GORDON pour Dino De Laurentis, Mike Hodges (DAMIEN: OMEN 2) rempile avec une comédie de science fiction "moronne".

Des crétins de la planète Blob qui ont loué un petit vaisseau pour les vacances s'écrasent sur la Terre, non sans avoir laissé Bernard seul sur le coin loisirs de la navette. Bernard sera donc finalement perdu aux États Unis pendant que les britanniques tentent en vain de communiquer avec les vilains extraterrestres. Après quelques jours, il faut se rendre à l'évidence, ces visiteurs d'outre espace sont de parfaits imbéciles. Ce qui n'empêchera pas un journaliste de devenir leur gérant et de faire d'eux des vedettes sur toute la planète. Un spectacle dans l'état de New York va-t-elle permettre à Bernard de retrouver ses supposés copains ?

Passé inaperçu lors de sa sortie, a-t-il seulement eu une sortie en Amérique du nord ?, le film met en vedette des comédiens connus pour une série télévisée britannique. Il faut se laisser aller, mettre le cerveau à "off" pour apprécier un tant soit peu ces parfaits crétins. Beaucoup de référence à RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE ainsi qu'un grand bout à la VOL AU DESSUS D'UN NID DE COUCOU lorsque Bernard est interné aux Étâts Unis. C'est pas génial, mais on peut y trouver son compte si on rit un tant soir peu devant des blagues de crétins. Mike Hodges, qui a réalisé plus souvent qu'autrement pour la télévision a aussi touché à la science fiction avec le curieux THE TERMINAL MAN d'après l'oeuvre de Michael Moorcock. Mario Giguère

MYSTERIOUS ISLAND aka l'île Mystérieuse - Cy Endfield avec Michael Craig, Joan Greenwood, Michael Callan, Gary Merrill et Herbert Lorn, Angleterre/États Unis, 1961, 101m

Durant la Guerre Civile Américaine, des soldats de l'Union ainsi que deux soldats confédérés quitte un dangereux siège à l'aide d'une montgolfière. Ils s'écrasent sur une île dans le Pacifique Sud, peuplée de créatures énormes et dangereuses. Non seulement la nature dangereuse cause problème, l'approche de pirates vient mettre en danger la survie du groupe, qui ne cherche qu'à rejoindre le continent.

 Y'a quelque chose d'indubitablement attachant dans MYSTERIOUS ISLAND, un film très accessible avec plein de créatures dirigées superbement par Ray Harryhausen. Le film est très librement adapté de l'oeuvre de Jules Verne, mais garde quand même cet aspect bon enfant, malgré la présence de quelques créatures bien vicieuses, comme le fameux crabe, le gros poulet/dodo carnivore et l'abeille géante, assez flippante merci. On se laisse très rapidement entraîner dans l'aventure, qui contient plusieurs personnages très attachants et un beau dosage d'action et de développement de personnages. On a même droit à du Capitaine Nemo qui vient aider nos héros alors que tout semble mal aller. En gros MYSTERIOUS ISLAND est un divertissement bien inoffensif, mais absolument adorable. Je le garde pour mes enfants celui-là. Abba

The NAME OF THE ROSE - Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery, Christian Slater et Ron Pearlman, 1986, Angleterre, 130m

Au 14ième siècle, une série de meurtres étranges sème la panique dans un réputé monastère italien. William de Baskerville et son apprenti arrive dans l'inquiétant lieu pour élucider le mystère et trouver l'assassin. Les indices sont rares et les suspects sont nombreux tandis que l'enquête doit faire face à son pire obstacle, les fausses croyances surnaturelles. William de Baskerville doit donc élucider le mystère avant que l'inquisition ne se mette à tout ravager.

Jean-Jacques Annaud, réalisateur français bien connu offre un film très intéressant et incroyablement intrigant adapté du roman d'Umberto Eco, que j'ai eu la chance de lire et qui m'a fait très bonne impression. L'enchaînement des actions manque un peu de logique et l'enquête reste plutôt floue une bonne partie du film, mais la puissance et l'intérêt grandissant des scènes au fur et à mesure que les indices deviennent plus clairs. Le film en tant que tel, n'est vraiment pas flatteur envers la religion catholique, on a l'impression que les moines sont soit, assassins, homosexuels, difformes, maniacs etc... Ce qui donne une atmosphère assez flippante.

Annaud réussi quand même à faire rire, le personnage de William Baskerville interprété par Sean Connery est vraiment marrant et certaines de ses répliques sont vraiment délicieuses. C'est là, où je crois que le film y retire le plus de bénéfices, les personnages. Ils sont tous intéressants et attachants grâce surtout au temps qu'on accorde pour les connaître un peu plus. Annaud ne rentre pas dans l'inutile, juste ce qu'il faut, il capte l'essentiel. LE NOM DE LA ROSE malgré la longueur intéresse jusqu'à la fin. Le petit bémol par contre, c'est que contrairement au roman, Annaud s'est donné la liberté de changer la fin, d'en faire un happy ending au contraire du roman. Ça passe quand même bien, avant de le lire ça m'était égal mais après une bonne lecture, on ne peut qu'être un peu déçu. Pour le reste, le film est plutôt fidèle même s'il a coupé plusieurs passages qui de toute façon, ralentissait plus le roman qu'il ne l'enrichissait.

Amateur d'atmosphère malsaine, d'humour noir ou juste de critiques virulentes face à la religion catholique mais surtout d'enquête bien ficelée, sautez sur ce petit bijou. Abba

NIGHT CALLER FROM OUTER SPACE - John Gilling avec John Saxon, Maurice Denham, Patricia Haines, 1966, Angleterre

Un objet volant non identifié atterrit près de Londres. Les scientifiques et l'armée sont rapidement concernée et l'étude de la petite sphère commence. Lorsque l'assistante du professeur croit apercevoir une main déformée, personne n'y prête foi, mais la sphère s'avère être un terminal de télétransfert, et une créature s'est échappée du laboratoire, avec la sphère. Rapidement, de jeunes filles disparaissent dans tout Londres, après avoir répondu à une annonce du magazine BIKINI GIRL. Mystère et boule de gomme, oups, boule de tranfert !

Ce tournage en noir et blanc plein d'atmosphère nous fait penser autant à un bon épisode de THE OUTER LIMITS qu'au classique THE DAY THE EARTH STOOD STILL. L'atmosphère est cependant plus légère, les militaires ne prenant pas la menace au sérieux, et le scénario virant à l'intrigue policière en deuxième partie. Un curieux mélange, pas désagréable, avec de bons moments, comme dans plusieurs des réalisations de John Gilling. Mario Giguère

NIGHT OF THE EAGLE aka Burn Witch Burn - Sidney Hayers avec Peter Wyngarde, Janet Blair, Margaret Johnston, 1962, Royaume Uni, 90m

Norman Taylor, jeune professeur promit à une brillante carrière, découvre un jour que son épouse Tansy pratique la sorcellerie depuis leurs vacances en Jamaïque. Elle est persuadée qu'elle doit à tout prix défendre son mari contre les influences néfastes d'une partie de ses collègues. Norman la force à détruire les charmes et talismans qui se trouvent partout dans la maison. Dès le lendemain, sa vie devient plus compliquée et la mort le guette de près.

Comme Norman, le spectateur se demande s'il se peut que la sorcellerie existe et la thèse de l'hypnose suggestive va aussi faire partie des solutions possibles. Peter Wyngarde, sept ans avant qu'il incarne Jason King (Département S), est superbe et suave, suscitant la jalousie de ses élèves et la présumée paranoïa de sa femme. Le redoutable et astucieux scénario est co-écrit par Charles Beaumont (The Haunted Palace, 7 faces of Dr Lao) et Richard Matheson (Incredible Shrinking Man, The Pit and the Pendulum, The Legend of Hell House), basé sur une histoire de Fritz Leiber Jr. On se demande pourquoi on ramène toujours la caméra sur des statues d'aigle qui ornent l'établissement d'enseignement, on comprendra. S'inscrivant dans une vague de films qui pose la question: et si la sorcellerie existait vraiment ?, ce petit bijou tire magnifiquement son épingle du jeu. À voir. Mario Giguère

NINETEEN EIGHTY-FOUR - Michael Radford, Comprenant quelques tubes d'Eurythmics avec John Hurt, Richard Burton et Suzanna Hamilton, 1984, Angleterre

Dans un monde futur où les dictatures règnent en masse, un homme répondant au mélodieux prénom de Winston et vivant dans une société régie par le pouvoir infini de " Big Brother " tombe éperdument amoureux (ouais bon, on sait tous que ce n'est que pour la baise) d'une collègue de travail malgré l'interdiction par l'État de toute forme de relation. Ceux-ci violent la règle, continuent à se rencontrer en cachette et finissent par être arrêtés.

Au moment où le somptueux Ghostbusters battait tous les records d'entrée et que l'émouvant Police Academy triomphait lui aussi au box-office, Michael Radford adaptait l'un des chefs-d'œuvre de la littérature anglaise d'après-guerre : Nineteen Eighty-Four [George Orwell, 1948] . Son film ne connut pas un grand succès en Amérique ni en Europe ni même en Asie du sud-ouest mais il impressionna tout de même assez la critique et le public pour que le cinéaste ait l'opportunité de réaliser une œuvre subséquente : le lent et embêtant White Mischief. Mais qu'importe, là n'est pas la question pour ce soir, près de 20 ans plus tard, ce classique n'a toujours rien perdu de sa force explosive et reste toujours d'une énorme actualité. Baignant dans un climat d'angoisse particulièrement bien travaillé où les couleurs grises et froides l'emportent, l'ensemble plonge le spectateur (toi en l'occurrence) dans une vision critique et pessimiste d'un monde dépersonnalisé où le parti tout-puissant l'emporte sur l'individu. Par son usage de gros plans d'une émotion peu commune (réussissant à nous faire prendre la mesure du mal des personnages qu'il soit physique ou psychologique), le metteur en scène accède à la chasse gardée des Dreyer et des Bresson, cinéastes qui n'auraient pas dédaignés le résultat final. Il va s'en dire que la trame musicale - sublime - digne des plus grandes tragédies religieuses et les synthés. froids et gutturaux ne sont pas étrangers au succès de l'entreprise. Bien qu'en tout point remarquable, Richard Burton, dans son dernier rôle, domine la distribution par une création magistrale.

5 / 5 (EXCELLENT) Choucroute Melba

La NUIT DE LA GRANDE CHALEUR aka NIGHT OF THE BIG HEAT aka Demoni di Fuoco- Terence Fisher avec Christopher Lee, Patrick Allen, Peter Cushing, Jane Merrow, 1967, Angleterre

Il se déroule quelque chose d'étrange sur une petite île au large de l'Angleterre. Nous sommes en plein hiver, et alors que le pays entier est recouvert de neige il y règne une chaleur estivale. Les villageois suent à grosses gouttes en vidant des pintes de bière à l'auberge locale, auberge dans laquelle séjourne un étrange bonhomme antipathique (Christopher Lee) et où se croisent le toubib du coin (Cushing) et la nouvelle secrétaire du patron (Jane Merrow), vamp désireuse de conduire le couple de ce dernier droit vers le divorce. Et alors que la température ne cesse d'augmenter, surviennent de macabres événements systématiquement accompagnés par un curieux vrombissement aigu. Un ermite est attaqué par une présence mystérieuse, un homme se tue au volant de sa voiture, d'autres sont retrouvés calcinés et d'étranges traces de brûlures sur le sol laissent penser que des créatures dégageant une forte chaleur hantent les lieux. C'est alors que le professeur Chris Lee nous apprend que des extra-terrestres s'apprêtent à envahir la Terre et qu'ils sont responsables du réchauffement climatique de l'île!

Ce film ressemble beaucoup à L'ILE DE LA TERREUR réalisé un an auparavant: une petite île isolée sur laquelle des créatures bizarres zigouillent de l'insulaire et qui sont traquées par des mecs du pays (dont Peter Cushing). Pas de doute, la trame est à peu près la même, il suffit de changer un peu l'emballage et le tour est joué. C'est donc sans surprise que l'on apprend que les deux films sont produits par la même société, Planet Film Productions. Mais LA NUIT DE LA GRANDE CHALEUR est tout de même moins réussi que son prédécesseur: Fisher se montre moins inspiré, l'aspect horrifique est moins développé et les bestioles sont surtout beaucoup moins rock'n roll. De plus, le récit perd un peu trop de temps à nous conter les amourettes tourmentées de Patrick Allen méchamment harcelé par cette délicieuse garce de Jane Merrow diablement excitante avec son décolleté suant! Le film n'est sorti en France qu'en 1975 curieusement caviardé d'inserts porno hardcore, ce qui, paraît-il, ne plut guère à Sir Christopher Lee. Non mais quelle idée aussi ces british ont-ils eut de donner un titre pareil à un film qui ne contient même pas de scène de sexe explicite! Kerozene

The NUMBERS STATION aka Code Ennemi - Kasper Barfoed avec John Cusack et Malin Akerman, 2013, Angleterre, 89m 

Un agent disgracié du Black Ops est envoyé dans une station isolé de la CIA pour protéger une opératrice. Rapidement et soudainement, les nouveaux collèges sont pris d'assaut par des terroristes qui prennent le contrôle de l'endroit.

Le plus frappant de cette copie 25 ans plus tard de DIE HARD, ce n'est pas tant son manque d'originalité total que le désintérêt général qui se dégage du film. Difficile même de se rappeler du film après l'avoir vu et le pire, c'est que ce n'est pas du tout mauvais, mais absolument terne. Que ce soit la photographie hyper terne et sombre ou les personnages absolument creux, on a l'impression que personne n'y croit vraiment outre le réalisateur. Parce que le mec travaille beaucoup son atmosphère et soigne ses scènes d'action, ce qui sauve tout à fait le film. Néanmoins, Cusack a l'air véritablement fatigué et n'a pas l'air d'y croire une seconde, ce qui plombe immédiatement le film. Malgré tout le respect que j'ai pour monsieur Cusack, le scénario absolument oubliable semblait beaucoup plus fait pour un Steven Seagal que pour un acteur de sa trempe. Honnêtement, il n'y a pas grands choses d'autres à dire. THE NUMBERS STATION est simplement un film correct, sans aucune inspiration. Abba

N°1 OF THE SECRET SERVICE aka HER MAJESTY'S TOP GUN - Lindsay Shonteff, 1977, Grande-Bretagne

Charles Bind (Nicky Henson) est un agent secret au service secret de sa majesté la reine d'Angleterre. Charles Bind est du genre têtu. Alors que son arme de service se doit d'être un calibre 38, lui préfère des 357 magnum au grand désarroi de son patron. Et tout comme son prestigieux collègue James Bond qu'il parodie gentiment, Bind est amateur de femmes. Sa mission: arrêter Loveday, un millionnaire qui élimine les plus grosses fortunes du monde dans le but de le purifier. Loveday se confesse d'ailleurs directement à Bind. Pour une raison inconnue, celui-ci ne l'arrête pas et le laisse agir à sa guise tout en restant, lui et sa collègue, dans les pattes de Loveday. Ce dernier a d'ailleurs mis la tête de l'agent à prix, ce qui motive les membres de CRASH - une unité armée autonome excellent dans le meurtre et le terrorisme - à lui faire la peau. Chose qui ne manque pas de faire doucement rigoler notre espion flegmatique.

Sympathique, bien que très légère, parodie de 007. Bind est un agent correct, extrêmement frimeur, qui adore jongler avec ses revolvers afin d'impressionner les femmes. Son rêve est de pouvoir se taper sa collègue dont il ne cesse d'arroser le chemisier dans le but de pouvoir voir ses seins. Mais à côté de cela, c'est un agent brillant, et surtout une excellente gâchette. Et quand il se met en boule, il fait surgir une grosse mitrailleuse de calibre 50 de sa voiture Excalibur pour faire un carton brutal sur des membres du CRASH qui se font littéralement réduire en morceaux! Le CRASH est d'ailleurs l'élément le plus drôle du film. Cette horde de fachos patibulaires comprend dans ses rangs un gros borgne brutal, deux frangins qui se rasent au flingue, un fou sanguinaire tenu en laisse et une grande quantité de tueurs qui viendront alimenter le tableau de chasse de notre héros à l'air constamment détaché. Parmi les ennemis qui croiseront sa route, relevons également une femme vampire (?!) portant cape et porte-jartelles! Le parallèle à James Bond est une évidence, la tagline du film annonce clairement la couleur (" Dites à l'autre gars de se tirer, je suis NumberOne ! "), parallèle encore appuyé du fait de la présence de Geoffrey Keen au générique, acteur qui campe Sir Frederick Gray, personnage récurrent de la série 007 et qui incarne ici le patron de Charles Bind. Le film connu une suite en 1979, LICENSE TO LOVE AND KILL, toujours avec Nicky Henson et Geoffrey Keen, toujours sous la direction de Lindsay Shonteff. Kerozene

ONE WISH TOO MANY - John Durst avec Anthony Richmond, Rosalind Gourgey, 1956, Royaume Uni, 56m

Dans un quartier populaire, le jeune Peter trouve par hasard une bille magique qui, comme la lampe d'Aladin, réalise vos souhaits. Naturellement, ca va l'amener à toutes sortes de problèmes, à la maison comme à l'école, en commençant par la difficulté d'expliquer d'ou vient son nouveau jouet, un petit rouleau compresseur, ou la poupée qu'il offre à son amie Cathy, qui habite avec sa grand-mère marâtre. Après la revanche contre les petits méchants de l'école qui harassent son ami, on culmine avec le souhait de voir son jouet devenir grandeur nature, mais le rouleau compresseur, qui n'a évidemment pas de frein, s'emballe, mettant en péril les trois enfants embarqués dans l'aventure !

Petite fable moralisatrice de la Children's Film Foundation, le film met en vedette de très jeunes enfants bien sympathiques. Rien de bien neuf dans le synopsis qui reprend l'éternel adage: fais attention à ce que tu souhaite, ca pourrait bien arriver. Ou comment on doit se satisfaire de sa condition sans souhaiter la vie des gens riches et célèbres. C'est pas très jojo en soit, surtout que le quartier dans lequel ils vivent est assez pauvre. Les passages les plus comiques sont à l'école et évidemment cette fin qui devait être excitante à l'époque. Ca a évidemment vieillit énormément, plus de cinquante ans plus tard, mais comme témoin d'une autre époque et pour une naïveté aujourd’hui bien absente chez nos jeunes enfants cyniques, c'est encore agréable à regarder. Mario Giguère

OUTLAW - Nick Love avec Sean Bean, Danny Dyer, Bob Hoskins, Lennie James, Sean Harris, Rupert Friend, Sally Bretton, Rob Fry, 2007, Royaume Uni, 103m

De retour à Londres après avoir combattu en divers endroits du monde, le parachutiste et soldat Danny Bryant constate que le crime a gangrené la cité, et que la justice s'avère impuissante à le résorber. Afin de corriger la situation et ramener un sentiment de sécurité parmi les Londoniens, Bryant recrute trois hommes ayant été victimes d'actes criminels pour former un comité de vigilance. Avec son savoir-faire miliaire, Bryant les entraine au maniement d'armes et au combat à mains nues. Après qu'un gardien de sécurité d'hôtel se soit joint à eux, Bryant et ses acolytes déterminent les noms des criminels qui se révèlent parmi les pires fléaux de la société pour ensuite passer à l'offensive. Leur première action témoigne cependant du manque d'expérience du groupe, car un policier, Walter Lewis, a réussi à les démasquer aussitôt. Ce dernier étant un des rares flics non-corrompus de la ville, non seulement il ne fait pas arrêter Bryant et ses hommes, mais il leur transmet des informations concernant les hommes de main d'un certain Manning, un magnat du crime organisé à Londres qui subit actuellement son procès. Grâce aux informations de Lewis, Bryant et son gang de justiciers portent un coup dur aux opérations de Manning, au point de faire parler d'eux dans les médias qui leur a donné le nom de "Outlaws". Leurs exploits ne font évidemment pas le bonheur des autorités légales, surtout celles à la solde de Manning qui les a corrompus et par lesquelles il parvient à éviter une condamnation, faute de preuves solides contre lui. Le caïd de la Pègre a donc bien l'intention de montrer aux "Outlaws" qui est le maitre de la ville, tout en s'abritant derrière les oripeaux de la légalité.

Depuis quelques années, il semblerait que le cinéma britannique ait récupéré les codes du "revenge-movie" pour les exploiter sur son propre territoire, ceci afin d'illustrer les problèmes sociaux que vivent ses grandes villes, conséquences d'une montée de la criminalité et de l'accroissement des inégalités économiques. Après avoir réalisé un documentaire choc sur l'univers des ultras dans le monde du football avec la collaboration de l'humoriste Danny Dyer, Nick Love s'est attaqué de front à un sujet controversé pour son premier film de fiction, considérant le caractère puritain et moralisateur des élites anglaises. Celles-ci ne sont pas gênées à la sortie de film pour lui coller les pires étiquettes: "manipulateur, sensationnaliste, pauvre imitation de DEATH WISH, film laid et infantile." Il faut croire à la vue de tous ces commentaires, que OUTLAW a réussi à toucher une corde sensible dans la psyché de la nation britannique. Mais du point de vue du fan du genre, le film, bien qu'imparfait et avec trop de mouvements nauséeux de la caméra, possède un style brut plutôt efficace et une approche assez crédible dans la peinture de ses personnages. Ceux-ci, victimes de diverses injustices, connaissent une évolution personnelle dans leur volonté à vouloir combattre le crime, et leur vulnérabilité dans ce parcours les démarque du caractère individuel et presque invincible d'un Charles Bronson. Le lien qui unit la corruption du milieu de la justice et des forces de l'ordre au crime organisé à Londres est cependant tissé de manière trop controuvée et avec force clichés, même si ce lien peut sembler une évidence déjà admise dans l'esprit de bien des gens. Il faut dire que le ton crû adopté par les auteurs dans leur intrigue jusque dans les scènes de violences, ne laisse pas beaucoup de places à l'ambiguïté ni à des détails significatifs pour enrichir le constat pessimiste qu'ils dressent sur les moyens politiques entrepris pour combattre une criminalité galopante. À défaut de substance et de profondeur, OUTLAW témoigne néanmoins d'une lucidité amère qui dérange, et où les acteurs livrent des performances vraiment vigoureuses. Mathieu Lemée

OUTPOST - Steve Barker avec Ray Stevenson, Julian Wadham, Richard Brake, Paul Blair, Brett Fancy, Enoch Frost, Julian Rivett, Michael Smiley, Johnny Meres, 2007, Royaume-Uni, 90m

Un homme d'affaire également scientifique, Hunt, engage un groupe d'anciens militaires pour assurer sa protection dans la recherche d'un vieux bunker militaire situé dans une forêt d'Europe de l'Est, près de la frontière du Kosovo. Cette mission en apparence facile prend une tournure inattendue lorsqu'une fois arrivés au bunker, Hunt et les mercenaires découvrent qu'il fût le théâtre d'horribles expériences menées par les Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ces expériences n'ont laissés sur place que plusieurs cadavres et un seul survivant, soit un ancien brigadier SS. À la nuit tombée, les soldats assurant la garde sont attaqués par ce qui semble être des ennemis invisibles ou spectraux errant dans une clairière à proximité qui est étrangement illuminée. Le chef des mercenaires qui est un ancien de la Royal Marine Britannique, D.C., découvre que le véritable but de Hunt est de récupérer pour le compte d'une grosse corporation un énorme générateur dans le bunker, source de puissance des savants allemands dans leurs recherches en matière de réalité mouvante et de réanimation afin de créer des soldats invincibles et immortels. Les mercenaires et Hunt tentent donc d'évacuer ce fortin maudit, mais ils devront quand même affronter une armée surnaturelle de zombis SS fantomatiques, meurtriers, et invulnérables face à toute forme d'armement conventionnel.

Sous-genre décédé tout aussi rapidement qu'il est venu au monde il y a de cela 40 ans, le film de zombis nazis ressuscite de façon inattendue avec ce surprenant OUTPOST sorti discrètement en 2008 sur les écrans de Grande-Bretagne et en DVD chez nous. Le réalisateur Steve Barker a soutiré le maximum d'un budget dérisoire en concentrant l'essentiel de l'action dans le bunker et les bois environnants filmés en Écosse. Des éclairages clairs-obscurs savamment disposés, et des trucages modestes mais efficaces, contribuent à rendre crédible la menace de cette armée de spectres nazis morts-vivants que rien semble ne pouvoir arrêter, en plus de créer une ambiance cauchemardesque à souhait pour alimenter davantage la tension. L'intrigue va d'ailleurs droit au but et ne s'embarrasse pas de complications arbitraires, et si la conclusion ne laisse planer aucune doute dans les esprits aussitôt que l'on connait les pouvoirs surnaturels des soldats SS et qu'on les voit à l'oeuvre, elle s'avère au moins logique. Les auteurs ont pris visiblement leur sujet au sérieux et on ne décèle pas de moment d'humour involontaire dans le dialogue, ce qui a de quoi surprendre encore plus pour un film de cette catégorie. On notera également le parallèle établi entre les efforts des Nazis de bâtir une armée de super soldats invincibles pendant la dernière Grande Guerre, et cette mystérieuse corporation qui délègue un savant et homme d'affaires pour s'emparer de leurs secrets. OUTPOST s'avère donc une heureuse curiosité par sa solidité technique relative et l'assurance de son metteur en scène dans la conduite de son récit, et on pardonne aisément les quelques lacunes qui témoignent de son manque d'expérience. Encouragés par ce succès d'estime aussi bien critique que financier, les producteurs ont mis en chantier une suite intitulée OUTPOST 2: BLACK SUN toujours réalisé par Steve Barker, et dont la sortie serait prévue aux alentours de 2012. Mathieu Lemée

OUTPOST: BLACK SUN -Steve Barker avec Richard Coyle, Catherine Steadman, Clive Russell, 2012, Royaume Uni, 101m 

Fin de la deuxième guerre mondiale, un savant allemand nommé Klausener travaille sur une machine qui va permettre de créer une armée de nazis invincibles, puisque morts-vivants. De nos jours, Helena, chasseuse de criminels de guerre nazi, est sur la piste de Klausener. Elle rencontre en Europe Wallace, un scientifique qui cherche à neutraliser la machine de Klausener, qui a attirée l'attention d'une force de frappe de l'Otan. Il faut faire vite, car vu le danger extrême de l'armée zombie qui avance, on se prépare à bombarder les lieux.

Ce n'est qu'après coup que je me suis rendu compte qu'il s'agit de la suite du premier OUTPOST, que je n'ai pas vu. Il semblerait que ça n'explique pas pourquoi le film est aussi confus, limite inintéressant. Faut le faire, avec une armée de nazis zombis, créer des personnages auxquels on ne s'accroche pas. Le sujet n'est pas très nouveau, il faut le dire, pensons à Shockwave avec Peter Cushing, ou Dead Snow en passant par Zombies of War, Oasis of the Zombies ou Zombie Lake. Le scénario et le montage n'aident pas la cause. Les scènes se suivent sans trop de logique, les morts vivants apparaissent n'importe quand, n'importe ou, la révélation tardive de mystères qu'on a pu voir venir tombe à plat. Catherine Steadman n'est pas très convaincante dans son rôle, elle est probablement meilleure dans Downtown Abbey, je ne sais pas, mais Richard Coyle, plus efficace, est lui aussi un habitué du petit écran, ce qui ne devrait rien excuser. Le jeune réalisateur anglais, qui donnait suite à son propre premier film, prépare un certain Generation Z, dont on devine facilement le sujet. Mario Giguère

OUTPOST: RISE OF THE SPETSNAZ - Kieran Parker avec Bryan Larkin, Iván Kamarás, Michael McKell, 2013, Royaume Uni, 87m

Troisième opus de la série et retour en arrière vers la fin de la deuxième guerre mondiale. C'est cette fois un commando russe qui est à la recherche d'une base secrète dont on ignore presque tout sauf qu'elle a une importance capitale pour les nazis. Si les matamores ont peu de difficultés à exterminer un convoi, l'arrivée des zombies nazis s'avère catastrophique et les survivants sont fait prisonniers. Au fait des expériences pour créer des soldats immortels et surpuissants, les derniers hommes de la Spetsnaz s'avèrent plein de ressources et plein de hargne, surtout qu'ils sont menacés de devenir à leur tour des cobayes.

C'est cette fois le producteur des deux premiers films qui est aux commandes dans cette préquelle intéressante. Pur film d'action et de survival, les combats abondent et les acteurs offrent une performance pleine d'adrénaline. Le vilain commandant est très bavard et imbu de sa personne, expliquant facilement, dans la grande tradition des mégalomanes, tout son projet et tout ce qu'il prévoit pour ses prisonniers. Erreur. On se retrouve donc devant ce qui est probablement les débuts de la recherche expérimentale, pas tout à fait ce que l'on voit dans les précédents films. On y va aussi tout azimuts, osant montre une cellule sensée contenir un loup-garou. C'est de la testostérone mur à mur, proche d'un jeu vidéo, avec certains zombies aux muscles hypertrophiés et si on ne veut pas se casser la tète, on risque d'y trouver son compte. Mario Giguère

PLAY DIRTY aka Enfants de Salauds - André De Toth avec Michael Caine, Nigel Davenport, Nigel Green, Harry Andrews, Patrick Jordan, Daniel Pilon, Martin Burland, George McKeenan, Bridget Espeet, Bernard Archard, 1969, Royaume Uni, 118m

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale en Afrique du Nord, le colonel Masters de l'Armée Britannique est chargé d'envoyer un commando spécial pour faire exploser les dépôts d'essence de l'Afrika Korps localisés en Libye. Comme ils sont situés profondément en territoire ennemi, Masters désigne pour assurer la réussite de cette mission de sabotage un ex-prisonnier militaire: le capitaine Cyril Leech. Celui-ci commande une bande de mercenaires, tous des criminels déjà condamnés, qui se spécialise néanmoins dans les missions difficiles. Un officier régulier expert en installations pétrolières doit cependant diriger cette petite troupe à la demande du Haut-Commandement militaire. Malgré son manque d'enthousiasme, c'est le capitaine Douglas qui est choisi. Ce dernier devient vite le mouton noir du groupe, surtout lorsqu'il conteste les méthodes brutales et peu orthodoxes de Leech et de sa bande de voyous. Tous ignorent toutefois qu'ils doivent en fait servir d'appât pour attirer l'attention des soldats allemands afin qu'une plus grand unité de l'armée anglaise se fraye un chemin jusqu'aux dépôts pour s'emparer des fûts intacts. Le commando parvient quand même à échapper aux Allemands après une longue randonnée dans le désert, mais c'est pour aboutir sur un site abandonné. Douglas enjoint alors Leech et ses hommes, convaincus que leur mission est terminée, de continuer à chercher le véritable site et de le faire sauter.

L'immense succès de THE DIRTY DOZEN a engendré vers la fin des années 60 toute une panoplie de films de guerre jouant sur le registre du commando anticonformiste composé d'ex-taulards peu scrupuleux chargés d'une mission périlleuse. Si dans la plupart de ces similis, le tintement des sous et l'accumulation de beaux billets verts dans le tiroir-caisse ont constitué l'argumentaire principal qui motiva leur conception chez divers producteurs, il est arrivé parfois que le propos antimilitariste de l'oeuvre originale d'Aldrich ne serve pas que d'atout commercial. D'accord que le titre PLAY DIRTY ne cache pas dans ce cas-ci la source de son inspiration première! Mais pourtant, cette version britannique revampée d'un classique du genre parvient à être bien plus qu'un simple clone. Le vétéran réalisateur hongrois André de Toth, qui s'est fait un nom dans les genres populaires aussi bien aux États-Unis (film noir, western, horreur avec le classique HOUSE OF WAX) qu'en Europe (espionnage, péplum à l'italienne), possède cette capacité de transcender parfois les sujets qui lui sont confiés et à élever la série B au-delà de l'étiquette artisanale et simpliste que certains critiques lui affublent trop facilement. Au travers des conflits qui opposent un officier militaire dit respectable avec la bande de va-nu-pieds sans scrupules qui l'accompagne, les auteurs fournissent quelques développements intéressants à leur intrigue pour souligner la cruelle absurdité et les enjeux discutables de la plupart des missions spéciales pendant la Dernière Guerre. En ce sens, les officiers supérieurs dans ce film sont tout autant des enfants de salauds que ces pieds-nickelés expédiés à l'abattoir où bien les Nazis qu'ils combattent. Le propos antimilitariste s'avère donc volontiers cynique et se nourrit parfois de quelques outrances passagères bienvenues qui ne viennent pas trop en alourdir la portée. Une mise en scène sobre, techniquement fignolée lors des scènes d'actions et nantie d'une belle photographie de divers paysages désertiques, font de ce PLAY DIRTY un film plus réussi qu'il n'en a l'air à prime abord. Il clôt également sur une bonne note la carrière d'un réalisateur à la filmographie sous-estimée. La compétence des acteurs anglais engagés dans l'entreprise avec Michael Caine en tête d'affiche n'est plus à confirmer. Mathieu Lemée

PRISONERS OF THE LOST UNIVERSE - Terry Marcel avec Richard Hatch, Kay Lenz, John Saxon, 1983, Royaume Uni, 94m

Carrie Madison anime une émission de télé et elle se rend chez un professeur qui veut profiter du reportage pour convaincre tout le monde qu'il a bel et bien inventé une machine à transporter dans une autre dimension. Comme de raison, les tremblements de terre qui lui entre autre causé un accident avec Dan (Richard Hatch), Carrie voit le Dr Hartman disparaître, puis Dan et en essayant de récupérer Dan, elle se retrouve aussi dans un univers perdu, ou perdue dans un autre univers, comme vous voudrez. On y retrouve un espèce de Boris Lugosi gros cro-magnon, un homme vert qui sait bien des choses, une bête d'eau et un colosse doré mais surtout Kleel (John Saxon), petit empereur d'une bande de malfrats qui n'en revient pas de trouver Carrie et ses cheveux couleur de soleil et qui a prit le Dr Hartman comme sorcier personnel !

Dans la série: j'en ai jamais entendu parler et je comprends maintenant pourquoi ! Ce film fantaisiste est réalisé et met en vedette des artisans qui connaîtront par ailleurs une carrière plus intéressante au petit écran. Si Kay Lenz est au demeurant mignonne, le monde perdu et son maigre bestiaire sont on ne peut plus sans le sou. Jonh Saxon a beau y donner son 100%, on nage dans le ridicule à peine assumé. Tous ceux qui croient que seuls les italiens ont réalisé des tonnes de nanars post Star Wars verront ici un bel exemple de grand bol de clichés marinés totalement américain. La musique tonitruante ponctue les scènes dites d'action et essaie tant bien que mal de leur donner plus d'impact. Un nanar à découvrir ou un film à ensevelir de toute urgence, à vous de décider si jamais vous tentez l'expérience ! Mario Giguère

PROTEUS - Bob Keen, 1995, Angleterre

Des trafiquants d'héroïne dont le bateau a explosé se retrouvent naufragés sur une plate-forme en haute mer. La plate forme semble récemment désertée et il s'avère que l'équipe de scientifiques qui y travaillaient a réussi à créer un monstre indestructible et immortel.

Au bout d'une heure, on nous fait le coup du remake de THE THING, mais sans le talent. Bob Keen avait auparavant réalisé les effets spéciaux de HELLRAISER et autre NIGHTBREED de Clive Barker, mais il ne démontre pas de talent certain pour la réalisation. Mauvais scénario, dialogues bourrés de clichés, acteurs sans conviction, éclairages de téléfilm, jusqu'aux responsables de la garde robe qui ne font pas leur travail. Comment expliquer qu'après une explosion, un séjour en mer et le passage dans une station qui se détruit et est pleine de glue, les femmes sont toujours habillées impeccablement, pas une tache sur leur ensemble ? Même le montage qui utilise des procédés convenus n'arrive pas à donner un rythme convenable à la pauvre aventure. Il reste un gros monstre au final qui ne tiens pas le visionnement. À éviter ! Mario Giguère

PUMPKINHEAD: ASHES TO ASHES - Jake West avec Doug Bradley, Lisa McAllister, 2006, Royaume Uni/États Unis/Roumanie, 91m

Dans une petite ville américaine, le docteur du coin (Doug Bradley) aime bien accélérer la mort de ses semblables pour revendre des organes au plus offrant. La découverte du charnier attise la colère des proches des victimes et une famille décide d'appeler Pumpkinhead, un démon implacable, pour accomplir la vengeance. Mais la vengeance a un prix.

Jake West, dont le film EVIL ALIENS m'avait laissé un très bon souvenir, est aux commandes de ce troisième opus. La bête étant connue, on nous la montre rapidement et malheureusement elle n'est pas toujours réelle, se présentant trop souvent en animation digital pas très convaincante. Les actrices ont toutes des décolletés plongeant qui s'étalent mais n'annoncent rien, West n'ayant probablement pas les coudées franches. Après un début quelque peu laborieux, le film prend son rythme et le dernier twist du scénario m'a à la fois surprit et comblé. Doug Bradley est égal à lui-même et il fait plaisir de le voir sans son maquillage de Pinhead. Lance Henriksen fait des apparitions brèves et son visage très typé ajoute énormément à l'ambiance. Ce n'est qu'au générique de fin que j'ai comprit le visuel du générique du début et là aussi, sans être la trouvaille du siècle, c'est plus songé que bien des films de genre. Somme toute, sans être une réussite totale, le film me porte à suivre encore de plus près la carrière de Jake West. Mario Giguère

PUMPKINHEAD: BLOOD FEUD aka PUMPKINHEAD 4 - Michael Hurst avec Amy Manson, Bradley Taylor, Lance Henriksen, 2007, Royaume Uni/États Unis, 95m, TV

Jodie Hatfield aime Ricky McCoy. Gros problème, car il y a une vendetta qui dure depuis des années entre la famille Mc Coy et les Hatfield, du genre à partir la bagarre durant un mariage. Lorsque deux Hatfield poursuivent la soeur de Ricky qui meurt, Ricky va invoquer Pumpkinhead pour tuer tous les Hatfield, sauf sa douce, évidemment. Au grand déplaisir du fantôme errant d'Ed Harley (Lance Henriksen) qui connait le terrible prix à payer.

Romeo et Juliette chez les Hillbillies. Pas subtil. On croyait ce genre de scénario disparut il y a plus de cinquante ans. Vision simpliste et manichéenne de bouseux de campagne sans cervelle qui n'ont jamais lu Shakespeare et qui n'ont pas la télévision. Aussi simplet que le scénario, la réalisation ne brille pas par sa finesse. Que ce soit la scène de jour ou la créature ne génère plus de frissons car platement filmée ou la tuerie finale entre les familles qui tombe à plat malgré une flopée de cascadeurs, faute de matériel ou à cause d'un montage anémique. Lance Henriksen semble perdu dans cette galère, sans conviction, un comble. Amy Manson a beau être un tant soit peu convaincante dans son rôle de Juliette des Rednecks, on embarque pas facilement. Un autre téléfilm produit pour la Sci Fi channel qui laisse à désirer. Mario Giguère

RAWHEAD REX - George Pavlou, 1986, Angleterre

Dans un petit village perdu au milieu de la lande, les paysans s'affairent à leurs activités quotidiennes en bons grincheux qu'ils sont. L'un d'eux demande de l'aide à deux de ses potes pour l'aider à évacuer un grand monolithe millénaire planté au milieu de son champ. Pourquoi diable décide-t-il d'enlever ce brave caillou après tant d'années ? Aucune idée, mais toujours est-il que malgré la traction d'un tracteur et une jolie dose de bonne volonté, le caillou ne bronche pas. Il faut dire aussi que les paysans en question ne sont pas très doués en physique, car attacher la corde à la base de la pierre est beaucoup moins efficace que de l'attacher en son sommet. Toujours est-il que notre brave paysan se retrouve bien emmerdé car ses potes le laissent tomber. C'est bien entendu au moment où il se trouve seul que l'orage se lève et la pierre se met à bouger d'elle-même, puis vacille, pour finalement tomber à terre, libérant un monstre millénaire lui aussi du nom de Rawhead. Un anthropologue venant de s'installer à l'hôtel du coin avec sa famille est très intéressé par les vitraux de l'église locale dont les vitraux représentent d'étranges personnages, dont un monstre aux yeux rouges. C'est alors que Rawhead, après un bon stretching des familles, visite le village en massacrant quiconque traverse son chemin, ou mieux, en hypnotisant les badauds afin de les contrôler. La police va alors tenter de faire son travail, et après tout, n'est-elle pas payée pour ça ?

RAWHEAD REX est la deuxième adaptation d'une nouvelle de Clive Barker par George Pavlou après UNDERWORLD (TRANSMUTATIONS en France), une adaptation qui fâcha grandement l'écrivain britannique tant le produit final ne ressemble en rien à son récit. Et probablement qu'il n'était pas fier d'avoir son nom lié d'une façon ou d'une autre à pareil échec. Pourtant, il accepte que Pavlou adapte RAWHEAD REX, et si le film n'est pas aussi nul que le premier, il faut bien admettre que c'est quand même franchement pas bon. Difficile en effet de croire en cette créature culturiste arborant une coupe iroquoise au-dessus d'un visage à la mâchoire proéminente et aux yeux rouges qui clignotent. L'acteur sous le costume a certainement beaucoup souffert, et en particulier lorsqu'il lui était demander de sourire. Le monstre, très méchant, nous offre évidemment les meilleurs moments du film, il décapite joyeusement et massacre avec délectation. Le clou du film restant cette scène durant laquelle un pasteur à genoux devant Rawhead se fait baptiser par le monstre qui prend soin de lui uriner sur le visage. Un bref instant de pure gaudriole blasphématoire au milieu d'un long moment de triste désarroi. Kerozene

RAZOR BLADE SMILE aka VAMPIRE ASSASSIN - Jake West, 1998, Angleterre 

Une vampire cuir gothique flingue un par un les membres d'une association lugubre pour le compte d'un employeur mystérieux.

Il serait dommage de dévoiler l'histoire, d'autant qu'ici, la forme marque bien plus que le reste. Le style de West est très clippé, avec des effets de montages techniquement pointus, des accélérés, des mouvements de caméras vifs... Le micro budget évident du film lui donne un charme fauché assez particulier, mais l'homme s'en sort plutôt bien. Le résultat final se veut assez trashos. On regrettera peut-être des effets sonores un peu lourds et une actrice principale un peu gauche dans ses combinaisons de cuir qui lui moulent le cul et ses deux gros nichons. En effet, elle n'est pas super convaincante lors des scènes d'action. On a aussi le plaisir d'y retrouver un David Warbeck dégarni et un joli pied de nez aux gothiques wannabe vampires. Kerozene

Lilith Silver a été transformée en vampire en 1850, aujourd'hui elle est devenue tueuse à gages. Elle signe une série de meurtres ou elle doit ramasser une bague spéciale, portée par les tenants d'une secte fort dangereuse. Un détective niais se rapproche d'elle et ses fréquentations dans les milieux Gothiques qui lui procurent un plaisir évident.

Petite production anglaise mettant en vedette Eileen Daly, pin up des couvertures de films de la compagnie Redemption, c'est un récit présenté à saveur très clip, très Tarantinesque et finalement très léger. Lilith nous explique son quotidien en voix off et David Warbeck y tiens son dernier rôle, amaigri par la maladie. Ca demeure léger, mais pas ennuyant pour cinq sous, les courbes plastiques de Daly nous tenant au garde à vous, mais ça demeure sans grande prétention en tentant de réinventer le mythe du vampire. On n'en dira pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir. Mario Giguère

Qu'est-ce qu'ils foutent les vampires aujourd'hui ?! La recette se pointe: " oubliez tout ce que vous croyez savoir au sujet des vampires " parce que comme on nous l'indique de façon la plus cliché possible, ça n'est pas vrai. Quel emploi est préférable pour une vampirette de nos jours ? Tueur à gages bien sûr, vu son déroulement nocturne et son lot d'approvisionnement facile de chair fraîche. Alors donc, on se retrouve avec une vampire du nom de Lilith Silver (Eileen Daly) exposant sa dentition à la caméra à chaque chance qu'elle a (une bonne trentaine de fois durant le film) avec un gros fusil qui fait pow-pow et un accoutrement vestimentaire de latex.

Un point pour l'accoutrement bandant, mais sinon, le film est terriblement mauvais. Montage non-inspiré à la MTV, récit inexistant, acteurs terriblement mauvais (Daly se démarque et fait ce qu'elle peut), cadrages douteux, caméra s'amusant à essayer d'en mettre plein la gueule, mais euh, en fin de compte, elle tournoie dans le vide. On se croise les doigts pour que la qualité se montre le bout du nez et que le film démarre enfin, mais rendu au final, on s'aperçoit que nos doigts sont toujours croisés. Eh ben... et puis à ce moment, on nous dévoile un punch final des plus imbéciles, mais qui au moins tente quelque chose d'original ce qui est malheureusement trop tard et donc demeure dans l'esprit du film: très stupide. Bad Feeble

REGAN - Tom Clegg avec John Thaw, Dennis Waterman, Lee Montague, Garfield Morgan, 1974, Grande Bretagne, 1h17, téléfilm

Le sergent Cowley, flic de la Brigade volante, est transporté mourant à l'hôpital. Il décède peu après, non sans avoir prononcé cette phrase : "La bande à Mallory", du nom d'un chef de gang londonien. Le détective-inspecteur Jack Regan, un dur de la volante, tâche d'éclaircir l'affaire, contre l'avis de sa hiérarchie qui confie l'enquête à la Brigade criminelle. Il persuade le lieutenant Carter, un ancien de la volante, de reprendre du service à ses côtés...

Ce téléfilm sombre et violent eut un tel succès qu'il donna naissance à une série policière, l'une des plus populaires de son temps en Grande-Bretagne, "The Sweeney" (dérivé de l'expression d'argot rimant cockney, "Sweeney Todd" signifiant "Flying Squad"). A l'époque, la série fut très critiquée : il lui était reproché de faire preuve d'irresponsabilité et de donner une image exécrable de la police, en ces temps d'intense contestation sociale et de remise en question de l'autorité. De fait, Regan et Carter, soucieux de prendre la "crime" de vitesse mènent toute leur enquête sans mandat, au mépris du cadre légal. REGAN s'avère très significatif d'une époque où le cinéma découvre et exploite le thème de la guerre des polices. En arrière-plan de l'enquête, figure dans ce "pilote" le projet de fusionner les trois brigades (criminelle, antigang et volante) en une seule unité, plus technocratique et hiérarchisée. Bien sûr, le dénouement montrera que les vieilles méthodes ont aussi du bon... au point de donner naissance à une série de 53 épisodes de 50 minutes chacun ! Le rythme est alerte et la qualité de l'interprétation remarquable : John Thaw compose un savoureux Dirty Harry british, à la fois héros et anti-héros, plein de flair au volant de sa Ford Granada bleue, célibataire "loser" en proie à l'échec matrimonial et sentimental, fort en gueule en conflit permanent avec les "bureaucrates" de sa hiérarchie. Le reste du casting est également remarquable, comme souvent dans les productions TV anglaises de cette époque. La bande-son très funky ajoute au plaisir millésimé 70's procuré par cette bande. Les dialogues donnent lieu à quelques répliques délectables, tel cet échange :

-(s'adressant à Regan) "Vous ne buvez pas en service, je suppose ? "

-"Seulement du scotch !"

A redécouvrir ! Stelvio

RESIDENT EVIL - Paul Anderson, Milla Jojovich, 2002, Angleterre/Allemagne/France 

Suite à un incident bactériologique, un commando est chargé d'investir "la ruche" et découvrir ce qui s'est passé dans ce laboratoire secret de la compagnie Umbrella. Dans l'équipe, un couple qui a perdu la mémoire momentanément, mais qui travaille pour la corporation. La reine rouge, le super ordinateur de la Ruche, refuse de laisser sortir quiconque du laboratoire, un virus échappé dans le système de ventilation redonnant la vie aux morts, la truffant de zombies.

Inspiré du jeu qui a été inspiré de la série de films de morts vivants de George Romero, Resident Evil est un retour heureux au film choc de mort vivant, doublé d'un film d'action au rythme rapide. Pas de blagues, deux seules pauses dans tout le film pour expliquer ce qui se passe, un compte à rebours qui sonne l'urgence de découvrir le noeud de l'histoire. Milla Jojovich est superbe, comme la majorité des acteurs, les zombies sont dans le ton, tout cela fait du bien à voir après les films horreur ados ( en prime la bande annonce de Jason X qui a l'air con et imbécile rare ) ou les déconstructions d'un Wes Craven désintéressé. Une fin sublime loin d'Hollywood, bref, je me suis bien amusé. Seul bémol, la créature en effet digital, mais peut-être est-ce dans le jeu vidéo, que je ne connais pas. Mario Giguère

Voir les suites dans la section zombies

RETREAT - Carl Tibbetts avec Cillian Murphy, Jamie Bell, Thandie Newton, 2011, Royaume Uni, 90m

Un couple arrive sur une île isolée dans un endroit ou ils sont venus il y a quelques années. De toute évidence il y a quelque chose qui cloche dans leur relation qui est très tendue. Arrive un inconnu qui leur raconte une histoire d'infection mondiale dont ils doivent se protéger et qui les forcent à se barricader. Est-ce vrai ?

Pendant et après le visionnement de RETREAT, j'ai beaucoup pensé au film 28 DAYS LATER. Comme cet autre film on est devant un film d'infectés qui joue avec les règles du genre et qui contient énormément de moments avec un sentiment de "déjà vu". Les derniers punchs m'ont déçu car ils ressemblent beaucoup trop à d'autres classiques du genre, tout comme 28 DAYS empruntait sans vergogne. Pas sans qualité car le tout est bien fait, mais il est difficile de s'accrocher aux personnages quand on sent constamment le scénariste qui nous ressert du réchauffé avec une nouvelle sauce. Quelques clichés sont irritants, le méchant est tellement méchant qu'il a des tatouages ! La femme est hystérique car elle a menti a son mari, si, elle a osé mentir et elle ne peut plus vivre avec ce mensonge qui la ronge par en dedans, argghhh ! J'ai aussi beaucoup pensé à CALME BLANC ou une jeune Nicole Kidman et son mari sur un bateau en plein milieu de l'océan voient arriver sur leur embarcation un homme qui leur raconte une histoire pas tout a fait croyable. Bref, a trop voir de similitudes, j'ai décroché trop souvent du film et son final également emprunté a un autre classique que je vais taire. Mais si vous n'avez jamais vu les films mentionné ou non mentionnés, vous devriez y trouver votre compter car la recette, pas nouvelle, soit, est tout de même bien mijotée. Ceci dit, le public du festival Fantasia a fort apprécié ! Mario Giguère

REVENGE aka VIOLENCE EN SOUS-SOL aka After Jenny Died aka Terror From Under the House - Sydney Hayers avec James Booth, Joan Collins, Kenneth Griffith, Ray Barrett, Sinead Cusack, Tom Marshall, Zuleika Robson, 1972, Grande Bretagne, 1h25

La famille Radford enterre Jenny, sa plus jeune fille, assassinée à 10 ans par un maniaque sexuel. A peine revenu des obsèques, le père (James Booth, excellent), tenancier de pub, apprend que la personne soupçonnée d'avoir commis le crime, un dénommé Seely, a été relâché par la police, faute de preuves. Secondé par son fils et par le meilleur ami de la famille, le père capture le suspect et l'emmène dans la cave du pub familial. Là les trois hommes le battent à mort. Le lendemain, ils se rendent compte que Seely vit encore. C'est la panique...

REVENGE est le titre original de ce film anglais méconnu. Mais la revanche proprement dite n'occupe qu'une petite partie du film. Et encore n'y a-t-il rien de "bronsonien" chez ces personnages tout en nuances et en failles psychologiques... Par la suite, VIOLENCE EN SOUS-SOL vire franchement au tordu, au scabreux, la caméra de Sydney Hayers prenant un malin plaisir à insister lourdement sur les dilemmes de personnages plus retors qu'il n'y paraissait au départ. Le "mort" est bien vivant, et ses bourreaux sont sens dessus-dessous, d'autant que la police s'en mêle.

La mise en scène exploite le moindre recoin de ce décor typiquement britannique - un pub de quartier dans une petite ville - pour nous faire ressentir l'impasse dans laquelle les personnages se sont fourrés. L'intrigue progresse avec régularité, jamais avare de "twists", d'irruptions de violence et de situations déjantées (avec la future star de la télé Joan Collins au centre des tensions), fait aussi réjouissant qu'inattendu dans un film anglais par ailleurs bien élevé. Une curiosité à redécouvrir ! Stelvio

The RITUAL - David Bruckner avec Rafe Spall, Arsher Ali, Robert James-Collier, Sam Troughton et Paul Reid, 2017, Angleterre, 94m 

Un groupe d'amis du Collège tente de maintenir la flamme de leur amitié, alors qu'il font une randonnée en Suède à la mémoire d'un de leur ami décédé. Sauf qu'une énorme présence semble les suivre à la trace...

D'un côté, j'ai bien aimé THE RITUAL, de l'autre, c'est un film qui a trouvé le moyen de m'agacer quand même pas mal. J'ai beaucoup apprécié le rythme du film et le temps qu'on a laissé pour bien laisser la tension s'installer ainsi que le fait de ne pas vouloir tout expliquer. Ce qui plombe le plus le film, sont les interactions entre les personnages qui, oui, sont justifiées par la base scénaristique nous disant qu'il y a beaucoup de tension entre eux, mais ça devient d'une extrême lourdeur de les voir s'engueuler durant tout le film. Heureusement que ça passe vite et que le film est quand même très joli, parce que les dialogues eux-mêmes ont du en faire abandonner plus d'un. La créature a un beau look et on ne la montre pas trop, mais sa présence dégage toujours quelque chose dans les scènes. Certains ont décrié la fin qui, je l'avoue, n'a aucune originalité, mais j'admets que ça ne m'a pas fait grands choses et je ne me suis pas posé 1000 questions sur la véracité des faits. RITUAL montre un beau potentiel et le réalisateur David Bruckner, qui ne touche qu'à l'horreur, ne fait que s'améliorer selon moi. Abba

RIDDICK - David Twohy avec Vin Diesel, Jordi Molla, Matt Nable, Katee Sackhoff et Dave Bautista, Angleterre/États Unis, 2013,  119m 

Laissé pour mort par les Necromongers sur une planète hostile et déserte, Riddick survit tant qu'il le peut en affrontant la dangereuse faune. Riddick veut foutre le camp et la seule façon de le faire est de démarrer un signal de détresse, signal alertant des mercenaires qui veulent la tête de Riddick, mais aussi un vaisseau avec un capitaine qui en veut personnellement à Riddick pour des gestes du passé.

Difficile à cerner celui-là, mais faut au moins donner le crédit à Vin Diesel et Twohy d'avoir fait le film car il voulait un peu se repentir du blockbuster bien crasseux qu'avait été le deuxième film. On fait rapidement oublier ce que laissait attendre le deuxième film (et on se débarrasse rapidement de la prémisse où Riddick est le roi des Necromongers) pour nous remettre dans un contexte qui rappelle le premier film, mais en présentant un point de vue beaucoup plus intime de Riddick. L'histoire n'a absolument rien d'original et bien honnêtement, n'amène l'univers absolument nulle part et n'essaie rien. On a un film d'actions solide, avec des scènes intéressantes, de bons personnages et c'est tout, ce qui en soit n'est pas mauvais, mais dommage que l'occasion d'amener l'univers plus n'est pas été exploité. Sauf que Riddick demeure toujours un personnage aussi intéressant à suivre et le voir survivre à toutes les situations possibles demeure toujours aussi cool. Les effets spéciaux vont du correct à carrément hideux (L'espèce de chien qui accompagne Riddick est dégueulasse), mais quand on voit le budget riquiqui d'un projet de la sorte, pas le choix d'avoir un certain respect pour avoir fait un film qui se tient aussi bien au niveau visuel. Bon au final, un bon moment, mais rien de marquant. Abba

  SAINT MAUD - Rose Glass avec Morfydd Clark, Caoilfhionn Dunne, Jennifer Ehle, 2019, Royaume Uni, 84m

Maud est une infirmière à domicile qui s'occupe d'Amanda, une danseuse et chorégraphe en fin de vie. Très religieuse et se croyant en contact avec Dieu, elle décide de sauver l'âme de sa patiente, athée, fumeuse invétérée et portée sur l'alcool et les soirées ou tout semble permis. Humiliée par Amanda, Maud semble perdre contact avec la réalité.

Impressionnant premier film pour une réalisatrice inspirée et une actrice qui sème le doute chez le spectateur. J'ai malheureusement vu venir ce que l'on annonce comme un final surprenant, proche des films que semble citer Rose Glass. Si j'ai été fasciné par le jeu de Morfydd Clark, la longue séquence ou elle semble tourner le dos à Dieu pour se lancer dans l'alcool et la débauche, avec des passages ou certains voient de l'humour, m'ont paru long. Les clins d'oeil à l'Exorciste ou Carrie sont une distraction. J'ai eu l'impression de regarder un drame psychologique plus qu'un film d'horreur. On est pas loin de Jeanne d'Arc. Ceci étant dit, une réalisatrice à surveiller, certainement. Mario Giguère

SALAUD aka VILLAIN - Michael Tuchner, avec Richard Burton, Ian Mc Shane, Nigel Davenport, Fiona Lewis, Cathleen Nesbitt, Joss Ackland, 1971, Grande-Bretagne, 1h33

Vic Dakin, chef de gang londonien redoutable et redouté, se voit proposer un "coup", un hold-up en l'occurrence, en dehors de son territoire protégé. Par vanité et par soif de l'exploit, le gangster accepte. Cette décision n'est pas sans conséquences dans le milieu, loin de là...

"Quand il arrive à ce que le public le haïsse, un acteur est certain d'avoir fait du bon travail. Richard est magnifique. C'est exactement l'homme qu'on adore haïr" : c'est par ces mots que le réalisateur de SALAUD, Michael Tuchner, saluait la prestation de son acteur principal. Il est vrai que cet excellent film de gangsters doit beaucoup à Richard Burton (1925-1984). Dans ce rôle inspiré ouvertement des frères Krays, qui régnèrent avec férocité sur la pègre londonienne des années 60, l'acteur livre une interprétation mémorable en bandit homosexuel sadique et attaché à sa vieille mère. Le spectateur est ébahi par un tel concentré de brutalité et de vice. Mais si Tuchner rend un juste hommage à celui qui porte le film avec maestria, n'oublions pas de souligner ses qualités de mise en scène et d'écriture. Bénéficiant d'un découpage nerveux (93 minutes, alors qu'aujourd'hui le moindre polar a tendance à s'étirer sur deux heures... ou d'interminables épisodes), SALAUD offre une saisissante vue de coupe du milieu londonien du début des années 70. Il s'agit d'un film noir au meilleur sens du terme : il n'y a ni bons ni méchants, juste des personnes animées par des motivations plus ou moins haïssables. On retrouve là les caractéristiques déjà présentes dans FEAR IS THE KEY, autre petit chef d'œuvre méconnu du même cinéaste, dont Mathieu Lemée nous entretenait récemment (voir son texte bien senti). Le personnage de Lissner (Ian Mc Shane, visage familier du polar british) incarne un autre banditisme, qui fraie avec la haute société pour mieux négocier ses entrées dans la pègre... à tous les sens du terme, comme un "plot-twist" vous le prouvera. Chantage, violence (avec des "corrections" et des fusillades dignes d'un Boisset ou d'un Di Leo), sexe uniquement vénal: tout n'est que corruption dans ce film d'une noirceur à couper au couteau, sans doute le meilleur film de gangsters made in England des 70's, aux côtés du classique GET CARTER, avec Michael Caine, autre monstre sacré du cinéma britannique. Stelvio

SATAN'S SKIN aka La Nuit des Maléfices -Piers Haggard, 1970, Angleterre

Voila un film d'épouvante britannique de 1970, ma fois correctement torchée. Une jeune fille du nom de Angélique se trouve être l'apôtre du malin et influence les jeunes du village afin qu'ils la rejoigne dans sa funeste mission, qui, je crois, consiste ä faire revenir Belzébuth en personne en enlevant des morceaux de peau poilus qui poussent sur le corps des victimes qui se font dans un premier violer puis mutiler. L'ambiance est proche d'un film de la Hammer, sans pour autant en avoir un aspect aussi gothique. On a droit ä quelques effets gores plutôt pas mal pour cette époque où on était plutôt timide du côté de sa majesté. Un peu de nudité. Bref, un bon moment, sans être un grand film. Kerozene

SECRETS OF SEX aka BIZARRE aka TALES OF THE BIZARRE - Antony Balch, 1970, Angleterre 

Une momie millénaire vient conter aux spectateurs de cette pelloche faussement sulfureuse, des anecdotes illustrative de la guerre des sexes, des "classiques" de la confrontation homme-femme. S'enchaînent plusieurs petits sketchs tous relativement anodins se terminant systématiquement par une chute sadique ou perverse. En vrac, on y voit un homme qui rêve d'avoir un fils et qui ne considère la femme que comme un "réceptacle" - son fils sera une créature difforme selon la volonté de la mère ; un jeune type pose pour un magazine spécialisé dans la "tortures masculines" - la photographe le fera succomber à cette séance douloureuse ; une voleuse séduit sa victime bien emmerdée d'avoir culbutée celle qui va le démunir de ses biens ; etc... Rien de très pertinent donc, d'autant plus que tout ceci est assez platement filmé. On retiendra principalement les images d'ouvertures où deux hommes et une femme en tenue d'Adam se tripotent dans les foins ou le final présentant une horde d'hommes armés faisant face à un gang de femelles enragées, tous prêts à se taper sur la gueule mais qui finalement préfèrent une bonne partouze à une bonne baston, partouze d'ailleurs assez ouverte puisque s'y croisent hétéros, gays et lesbiennes dans un amoncellement de corps à vrai dire peu excitant. Cette sexploitation de bas étage, qui connu de nombreux déboire avec la censure à sa sortie, est aujourd'hui devenue bien innocent. Kerozene

Les SEPT CITÉS D'ATLANTIS aka Warlords of Atlantis - Kevin Connor avec Doug McCLure, Lea Brodie, 1978, Royaume Uni/États Unis

1895, à la recherche d'Atlantis, le professeur Aitken, son fils Charles et l'inventeur de la "cloche" Greg Collinson (Doug McClure) explorent dans les eaux du triangle des Bermudes. Attaqués par une bête préhistorique, ils réussissent à ramener une statue en or pur qui prouvent les théories du professeur. Mais cet or fait sortir le méchant dans l'équipage et pendant que Charles et Greg sont largués au fond des mers, les marins trahissent le professeur... pour être attaqués par une pieuvre géante ! Les aventuriers tout comme les marins se réveillent sur les rives d'une des cités d'Atlantis. Pendant que Charles est reçu comme un être supérieur, on lui montre le vingtième siècle tel que l'imaginent les extraterrestres ( car les atlantes viennent d'une autre planète) avec les guerres mondiales que nous connaîtrons, ses compères sont emprisonnés... mais Charles a eu le temps de faire de l'oeil à Delphine... pas de trouble !

Il est un peu tard en 1978 pour faire un film d'aventures à budget réduit. Car les monstres suscitent la rigolage plus qu'autrechose. Kevin Connor ne bénéficie plus des textes d'Edgar Rice Burroughs et son imaginaire, il a participé au scénario, est pâle par opposition à ses films précédents. Côté acteurs, on s'ennuie de Peter Cushing et Lea Brodie, toute mignonne qu'elle est, ne peut remplacer Caroline Munro. Les intrigues sont trop simples, on s'évade en le temps de le dire et le suspense est rare, voire inexistant. Kevin Connor se reconvertira en réalisateur télé prolifique, mais aura auparavant le temps de réaliser ARABIAN ADVENTURES dans le même sillon. Mario Giguère

SEVERANCE aka Coupures - Christopher Smith avec Danny Dyer, Laura Harris, Tim McInnerny, Andy Nyman, Babou Ceesay, Toby Stephens, Claudie Blakley, David Gilliam, 2006, Royaume-Uni/Allemagne/Hongrie, 96m

Afin de renforcer leur travail d'équipe, sept employés d'une multinationale vendant des armes à feu à travers le monde, la Palisade Defence, se rendent en autocar vers un chalet de luxe dans une forêt de Hongrie pour un stage de plein-air. Un gros tronc d'arbre bloquant la route, le chauffeur de l'autocar laisse les employés continuer leur route à pied. Au lieu du chalet de luxe attendu, ils arrivent plutôt devant une maison isolée tombant en ruines où ils décident quand même de séjourner. Le lendemain lors d'une activité de plein-air, l'un des employés se prend la jambe dans un piège à animaux. Ses collègues se rendent alors vite compte que la région environnante est truffée de pièges de toutes sortes et qu'un mystérieux tueur masqué rode dans les parages. En cherchant à fuir ou à se cacher, les employés ne seront pas au bout de leurs peines, ni de leurs surprises.

S'il s'affiche à l'évidence comme un pastiche du "slasher" movie, le film n'hésite jamais à déborder ce cadre avec ses hommages et ses clins d'oeil à différents films, tous genres confondus (on passe de A CLOCKWORK ORANGE, DELIVRANCE, aux giallos italiens comme TORSO et j'en passe). Ceci témoigne de la cinéphilie des auteurs, mais ceux-ci n'ont heureusement pas voulu écrire une pantalonnade simpliste. Au contraire, après un début visant à bien caractériser les personnages, tout en se moquant avec verve de la culture de l'entrepreneurship capitaliste occidental et des vendeurs d'armes à feu, les auteurs se sont amusés ensuite à tourner et à retourner dans tous les sens les différents clichés abondant le cinéma de genre pour mieux en souligner leurs absurdités. Par le fait même, les gags se veulent autant de rebondissements imprévisibles pour relancer l'intrigue à point nommé, surtout dans le dernier tiers du film, afin de surprendre le spectateur et le faire rire en même temps. La réalisation de Christopher Smith, réalisateur pourtant d'un film d'horreur plus sérieux intitulé CREEP, abonde dans la même veine comique tout en parvenant à jumeler avec assez d'originalité le potentiel drôlatique des situations horrifiques avec leur aspect gore traditionnel et ses effets-chocs, grâce entre autre à un montage calculé. Ainsi, hormis quelques facilités au passage, SEVERANCE atteint la qualité d'autres pastiches britanniques d'horreur à succès comme SHAUN OF THE DEAD, sans pour autant miser sur le même ton d'humour qu'eux. Danny Dyer n'est rien de moins qu'hilarant avec son jeu ludique (champignons magiques aidant!), ce qui contraste très bien avec la solidité physique et dramatique du jeu de l'actrice canadienne Laura Harris. Mathieu Lemée

SHADOW OF THE VAMPIRE aka L'Ombre du Vampire - E. Elias Merhige avec John Malkhovich, Willem Dafoe, Udo Kier, Cary Elwes et Catherine McCormack, Angleterre/États Unis, 2000, 92m

Imaginons que NOSFERATU, le chef-d'oeuvre expressionniste de Murnau avait été tourné avec disons un vrai vampire? C'est la trame de base de ce film où un Murnau, idéaliste sur la portée de son projet, tourne son film avec un Max Schreck bouffant son équipe de tournage une personne à la fois. Ce qui vient causer beaucoup de tension.

J'ai trouvé ce film très classe. Premièrement, il est très original. Reprendre une classique du cinéma, faire une fiction basé sur son tournage et y ajouter des éléments surnaturels, c'est intelligent, un peu comme le NEW NIGHTMARE de Craven. Deuxièmement, Elias Merhige tourne un film où le genre est difficile à cerner, pas du tout de l'horreur, un suspense par moments et parfois, une comédie noire vraiment efficace. C'est cet aspect qui m'a le plus marqué, c'est drôle et ça veut être drôle et c'est toujours avec le personnage de Shrek, magnifiquement joué par Defoe qui a probablement prit son pied. Malgré tout, ça n'a pas nécessairement l'efficacité d'un grand classique ni d'un grand film point. Merhige ne vient mettre que très peu de scènes fortes, son film coule lentement mais sûrement sans nécessairement capter notre attention malgré une histoire qui aurait pu facilement l'être. La meilleure scène, et elle est divine, est le climax avec la scène de la mort du vampire. Violente, intelligente et on en vient à aimer encore plus ce médium qu'est le cinéma. Murnau passe pour un vrai malade mental par contre. Abba

SLIPSTREAM - David Mallet, 1984, Angleterre 

Film de SF qui aurait demandé plus de budget, ou plus de talent, c'est selon. Mark Hammill, flic du futur décoloré, barbu et brutal ramène un androïde cultivé vêtu dans un costume trois pièces et qui se prend pour une sorte de Christ se repentant d'avoir tué un homme. C'est d'ailleurs pour ça qu'il doit allé en tôle. Mais il se heurte à un Bill Paxton crétin qui kidnappe son prisonnier pour chopper la récompense mise sur sa tête. Dans le futur, il y a un flux qui détruit tout sur son passage, alors la planète a un peu changé de gueule. C'est vert avec des cailloux, des canyons et des trucs. C'est joli d'ailleurs. Les gens se déplacent dans de petits avions zarbis et font les fous dans les canyons. Paxton sympathise forcément avec son prisonnier. Ben Kingsley et F Murry Abraham font les guest star, c'est pas terrible, c'est mal foutu et un peu  ringard. A voir tout de même pour la gueule de Mark Hammill. Kerozene

The SMALLEST SHOW ON EARTH - Basil Dearden avec Virginia McKenna, Bill Travers, Peter Sellers, 1957, Royaume Uni, 80m

Un jeune couple hérite d'un tout petit cinéma en décrépitude et de ses trois employés. Confiant de le revendre un bon prix au seul cinéma de la ville s'ils parviennent à le tenir ouvert un certain temps, ils font face à de nombreux problèmes.

Sous le signe de l'humour anglais, cette petite comédie plutôt courte et simple recèle de bons moments de rigolade tout en faisant vibrer la fibre de tout amateur nostalgique de ces salles de quartier. Peter Sellers se vieillit considérablement pour interpréter le vieux projectionniste alcoolique qui a un mal fou à opérer son vieil équipement. Pour rentabiliser la salle on joue des westerns qui se passent dans le désert et on monte le chauffage, vendant plein de thé glacé à l'entracte. Faut dire que le public est assez indulgent, heureusement, réagissant à tous les problèmes de projection avec l'enthousiasme d'une foule qui semble sous influence. L'optimisme incompréhensible de la jeune mariée est rafraîchissant. Pour Peter Sellers, pour l'humour et la tendresse envers les vieux et une très brève apparition de Sid James, j'aime bien et je recommande. Mario Giguère

SOLDIER - Paul W.S. Anderson, 1998, Angleterre/États Unis 

1996: des petits n'enfants sont surentraînés. Ils apprennent la haine, le devoir, l'obéissance et surtout ils apprennent à se battre et à n'avoir aucun sentiment. 40 ans plus tard, le soldat le plus fort, c'est Todd (Kurt Russell), officier sans cervelle qui dégomme tout parce qu’on le lui demande. Seulement, un homme débarque avec de nouveaux soldats, plus forts, plus résistants, plus cons. Todd devient obsolète et est jeté aux ordures sur une planète poubelle. Là, il y rencontre une communauté pacifique. Mais les nouveaux soldats vont venir s'y entraîner et tout faire péter. Un peu con ce film. Mais en même temps on s'y amuse niaisement. L'histoire ne réserve aucune surprise. Mais le tout possède un côté série B probablement involontaire qui rend le film attachant. Tout le film sent bon le studio. Kurt Russell y est merveilleusement monolithique, il tire la gueule tout le temps et décroche 3 mots durant le film. Mais évidemment il s'humanise. Alors, c'est dur de ne pas rigoler quand il verse une larme, mais en même temps, on le comprend. C'est beau (oui, bon, ben jusqu'à un certain point). Et quand ça bastonne, ça bastonne. Un film de SF musclé qui passe bien lorsqu’on veut se reposer. Kerozene

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