mise à jour le 6 mai 2021

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DOG SOLDIERS - Neil Marshall, 2002, Angleterre

Une troupe de militaires en exercice de combat en écosse rencontre un ennemi qui n'était pas prévu, une bande de loups-garous. Quelques survivants, planqués dans une maison de campagne avec une biologiste essaieront de comprendre ce qui se passe tout en se défendant des attaques répétées de la meute.

Petit budget anglais, scénario serré et efficace, réalisation nerveuse, effets spéciaux réussis, DOG SOLDIERS, produit par l'équipe du film Hellraiser, nous apporte du sang neuf qui est le bienvenue. Si l'intrigue comporte sa part de lieux communs, les surprises sont assez nombreuses, les acteurs convaincants et le rythme effréné pour nous donner une bonne tension soutenue. Sans révolutionner le genre, DOG SOLDIERS est efficace. On en redemande. Le dvd à prix modique contient les bandes annonces, court métrage, et piste de commentaire et la version plein écran ou écran large. Mario Giguère

 www.dogsoldiers.co.uk

DON'T LET HIM IN aka SULFURES - Kelly Smith, 2011, Royaume-Uni 

Deux couples partent passer le week-end dans un cottage isolé. A leur arrivée, un agent de police plutôt rigolard leur apprend qu'un tueur en série rôde dans les parages. Son nom : The Tree Surgeon. Une espèce de barjot qui dépèce ses victimes avant de suspendre leurs restes aux arbres. L'occasion de nous faire profiter d'un flashback aussi croustillant qu'hilarant ! Arrive ensuite un homme blessé auquel nos vacanciers vont porter secours. Ce week-end qui ne s'annonçait pas forcément réussit va alors virer au cauchemar...

Difficile d'en dire plus sans dévoiler les tenants et aboutissants d'un scénario qui saura réserver quelques surprises aux moins blasés d'entre nous - les autres risquent de voir venir la plupart des rebondissements bien avant qu'ils n'arrivent à l'écran. Cependant "Don't Let Him In" a de quoi satisfaire les amateurs de thriller horrifiques old school, du genre de ceux qui prennent leur temps de développer un minimum les personnages avant de trancher dans le lard, permettant ainsi de mettre en place une ambiance gentiment oppressante d'où découleront quelques instants de pures tensions, quelques effets sanglants et même deux ou trois scènes grand-guignolesques (qui m'ont personnellement bien fait marrer - mention spéciale à la scène des larves, franchement dégoûtante). Rien de véritablement mémorable, mais un résultat tout à fait honorable pour un premier film. Kerozene

DON'T LOOK NOW - Nicolas Roeg, 1974, Angleterre

Après la noyade de leur fillette, un couple décide de faire le vide en se rendant a Venise, mais leurs chemins croiseras celui d'une voyante qui entre en contact avec l'esprit de la morte, l'espoir renaît, mais au prix de cauchemars et de visions.

Dans la plus pure tradition du film d'horreur des 70's, sans les excès sanglants, c'est l'atmosphère étouffante et l'imagerie magnifique qui nous tiennent en haleine du début à la fin.

L'idyllique Venise devient l'endroit ou la peur a élue domicile, et les protagonistes (le duo Donald Sutherland et Julie Christie excellent) tenteront de se défaire de son emprise. Roeg s'en sert d'une main experte, les canaux deviennent des labyrinthes pleins de secrets.

Ce film nous fait regretter l'époque ou les frissons et l'horreur n'avait nullement besoin d'artifices et d'effets appuyés pour apprécier le spectacle, un bon scénario, de bons comédiens, c'est une recette qui fonctionne mais que nos cinéastes d'aujourd'hui semblent, bien souvent, avoir oublié... Pierre Beaulieu

DOOMSDAY aka Dévastation - Neil Marshall avec Rhona Mitra, Bob Hoskins, Malcolm McDowell, Alexander Siddig, David O'Hara, Craig Conway, Adrian Lester, Sean Pertwee, Darren Morfitt, MyAnna Burnin,.2008, Royaume-Uni/Afrique du Sud/Allemagne/États Unis,  113m, 108m en salles

En 2007, un virus mortel fait des centaines de milliers de victimes en Écosse. Incapable d'enrayer l'épidémie, le gouvernement britannique érige un haut mur au sud de la zone d'infection, abandonnant derrière celui-ci une population vouée à une mort certaine. Trente ans plus tard, alors qu'une nouvelle épidémie menace de décimer Londres, le gouvernement envoie une troupe d'élite de l'autre côté du mur dans la zone en quarantaine, afin de retrouver un scientifique, Kane, pour percer le secret de ceux qui, contre toute attente, ont survécu aux assauts du virus. Le gens du pouvoir espèrent ainsi trouver un remède pour enrayer l'épidémie et s'en attribuer le mérite aux yeux de la population. La mission se révèle périlleuse, alors que deux clans barbares ennemis, dont un dirigé par Kane lui-même, se sont formés dans la zone en quarantaine et sont en guerre. Le chef du commando, le major Eden Sinclair, entend bien toutefois aller jusqu'au bout malgré les dangers, mais elle doit faire vite car à Londres, la situation est devenu incontrôlable. En effet, un nouveau premier ministre a pris le pouvoir, et celui-ci ne semble pas avoir des intentions aussi humanitaires et généreuses, en ce qui a trait à la distribution d'un possible antidote pour guérir les personnes atteintes du virus.

Avec "DOG SOLDIERS" et "THE DESCENT", le réalisateur britannique Neil Marshall s'était montré habile à mélanger des genres (horreur, action etc.) qu'il affectionne. Pour "DOOMSDAY", l'auteur poursuit dans cette veine avec enthousiasme, le film se voulant un condensé hybride rendant hommage au cinéma d'anticipation et aux films post-apocalyptiques des années 70-80, particulièrement "ESCAPE FROM NEW YORK" et "MAD MAX: THE ROAD WARRIOR". Il fait donc bon de voir un long-métrage qui renonce aux effets spéciaux par ordinateur (Ah! Les bon vieux "matte-paintings"!), d'autant plus que "DOOMSDAY" avait un budget restreint (mais de 17 millions quand même!), un peu comme les modèles qu'il pastiche. Marshall ne s'est cependant pas contenté de faire des clins d'oeil référentielles dans son récit, car il n'hésite pas parfois à contourner les conventions pour solidifier son intrigue, à défaut de la renouveler entièrement. Cette façon de procéder permet à Marshall d'éviter d'américaniser son produit, en lui conférant au contraire un ton bien britannique, que ce soit dans ses sous-entendus politiques ou dans son humour outrancier, voire aussi avec des séquences délirantes parodiant avec un plaisir évident aussi bien "EXCALIBUR" que les oeuvres de Shakespeare ou "ROBIN HOOD". Par ailleurs, la mise en scène lors des scènes d'action se veut électrisante à souhait, surtout lors de la trépidante poursuite finale en bagnoles où les cascadeurs ont dû s'en donner à coeur joie. Marshall sait aussi exploiter avec inventivité dans ses prises de vues les extérieurs tournés en Écosse et en Afrique du Sud. Et le gore n'a pas été oublié dans la conception, car il y en a à profusion pour satisfaire les fans de sanguinolent. Passé inaperçu lors de sa sortie en salles, il convient pourtant de visionner cette oeuvrette solide et décoiffante dès que possible. Rhona Mitra (bientôt la star dans "UNDERWORLD 3") s'impose sans problèmes en héroïne tenace et combative, tandis que Bob Hoskins est encore en forme dans la peau d'un flic qui se veut, selon Marshall, un émule positif du personnage de gangster qu'il incarnait auparavant dans "THE LONG GOOD FRIDAY".Mathieu Lemée

DOOMWATCH - Peter Sasdy avec Ian Bannen, Judy Geeson, George Sanders, 1972, Grande Bretagne, 88m 

Un petit village isolé reçoit la visite d'un membre de l'organisation DOOMWATCH, spécialement créé pour lutter contre les problèmes de pollution. Un an auparavant il y a eu déversement de pétrole sur les côtes, et le Dr Del Shaw doit y passer une journée, le temps de ramasser des échantillons. La méfiance des villageois et quelques traits physiques et mentaux anormaux le poussent à rester plus longtemps. Le tout se corse lorsqu'il découvre le corps d'une fillette enterrée...

Doomwatch était au départ une série télévisée britannique qui a connu un certain succès, le studio Tigon a donc misé sur une adaptation au grand écran. Peter Sasdy, habitué de la Hammer et futur réalisateur de THE STONE TAPE, réalise correctement un scénario très convenu tournant autour d'une maladie déjà connue des amateurs de film fantastique. En effet, en 1944, Sam Newfield se servait déjà de l'acromégalie, de manière beaucoup plus psychotronique, certes, mais de manière plus intéressante. Car rien ici n'est vraiment surprenant et les réactions des villageois parfois incompréhensibles dans ce film au rythme lent. Pas de quoi en faire un plat. Mario Giguère

DREAD aka TERREUR - Anthony DiBlasi, 2009, Royaume Uni/États Unis    

Les étudiants Cheryl et Stephen, avec la complicité de Quaid, se lancent dans une thèse sur la terreur. Née de l'impulsion de Quaid, qui souffre de cauchemars récurrents depuis qu'il a vu ses parents se faire dessouder à coups de hache lorsqu'il avait six ans, l'étude va peu à peu révéler ses obsessions, comme s'il s'agissait pour lui d'une sorte de catalyseur morbide... "Dread" est l'adaptation d'une nouvelle de Clive Barker, et ça se sent. Le cocktail de sexe, de violence et de chair torturée propre à l'auteur n'a en fait jamais été porté à l'écran de manière aussi radicale et explicite que dans le film de DiBlasi, qui signe ici un premier effort cinématographique d'une efficacité redoutable. Sans esbroufe aucune, et avec un sens de l'économie remarquable, qu'elle soit financière ou narrative dans le sens où le scénario ne s'encombre pas de sous intrigue inutile ou de personnages futiles, et avec l'aide d'un découpage d'une précision exemplaire, le réalisateur nous entraîne dans la névrose d'un Quaid que l'on sait dès le départ malsain. Mais le charisme et la motivation du personnage ne rendent ses motivations que plus trépidantes, jusqu'au moment où son intérêt et surtout son investissement dans la recherche effectuée dépassent ceux de Cheryl et Stephen fatigués de ses pulsions parfois brutales, voire malsaines. Et alors que d'un côté un couple se forme, Quaid se saisit de la situation pour porter son étude à son paroxysme. Le résultat est tout simplement estomaquant, infiniment pervers et presque vomitif, imposant "Dread" comme l'une des pelloches les plus extrêmes jamais réalisées. C'est brillant, ça frappe juste et fort en allant droit au but, mais ce n'est pas à mettre devant n'importe quels yeux, et surtout pas devant ceux des midinettes fans de la saga " Twilight " désireuses de retrouver l'une de leurs idoles, le beau gosse Jackson Rathbone, qui a trouvé ici le moyen de ternir son image de la meilleure manière qui soit. Kerozene

 

DREAM DEMON - Harley Cokeliss, 1988, Angleterre, 89m

Diana (Jemma Redgrave) est une jeune femme pleine de vie et d'espoir, elle a de bonnes raisons: elle est sur le point de se marier avec un playboy militaire bien décoré, ses parents lui ont offert un immeuble en guise de cadeau de fiançailles (pas à la rue la madame quand même) et son emploi de professeur la complète parfaitement. Mais rien n'est jamais aussi beau pendant bien longtemps. Des cauchemars la hantent inlassablement et les décorations militaires de son fiancé attirent l'attention des médias anglais, reconnus pour leur ténacité et leur invasion de la vie privée, qui bien sûr ne se gêneront pas pour suivre Diana à la trace à la recherche de potins bien juteux. Deux de ces journalistes en particulier, plus féroces et dédiés que les autres, s'acharnent continuellement sur Diana qui sera sauvé de la situation par Jenny (Kathleen Wilhoite, arborant le style d'un Robert Smith) et sa touche magique (un bon coup de pied dans les couilles du photographe). Après cette rencontre, Diana et Jenny se lieront d'amitié rapidement alors que les cauchemars de Diana deviennent de plus en plus mystérieux et cruels, particulièrement lorsqu'un des journalistes disparaît juste au moment où Diana a rêvé sa mort... Est-ce un rêve ou la réalité ?!

Ce petit film méconnu vous accroche dès le départ avec une scène très efficace et nous annonce un film beaucoup plus sérieux qu'on aurait pu le croire. Je m'attendais à quelque chose de " cheap " et probablement ennuyeux (le titre n'aidant pas), mais je fus incroyablement surpris de tomber sur une réussite qui mérite d'être découverte par quiconque est intéressé au cinéma mélangeant le rêve et la réalité. Mon résumé ne fait qu'effleurer la surface de tout le cauchemar qui s'enchaîne par la suite, ne voulant pas en révéler trop (une chose que je déteste). La barrière entre le rêve et la réalité devient intentionnellement confuse et nous entraîne dans un monde parsemé d'images cauchemardesques, poussant à la folie la pauvre Diana qui s'y perd avec sa complice, Jenny. Quelques légères similitudes peuvent être associées avec la série des NIGHTMARE ON ELM STREET (une personne entraînée et assassinée dans un rêve de quelqu'un, peut-elle mourir dans la réalité?), mais ça s'arrête là, on se dirige ailleurs pour explorer d'autres terrains et ceci sans gâcher la magie de la surréalité avec des explications trop faciles.

Cokeliss tourne de façon classique tout en gardant un rythme lent qui laisse à l'ambiance le temps de s'installer et demeurer fermement présente jusqu'à la dernière image, ce qui n'est pas peu dire avec les frissons qu'elle entraîne à quelques reprises. Les acteurs ne sont pas tous d'un grand calibre, mais font le nécessaire demandé et c'est ce qui compte. Un film à découvrir pour les curieux avant qu'il ne retourne sous la poussière. Bad Feeble

EARTH DIES SCREAMING - Terence Fisher, 1964, Angleterre 

Film en noir et blanc de Terence Fisher, il met en scène un groupe d'humains qui se retrouve seuls dans une petite ville d'Angleterre où tout le monde est mort, sauf eux (mais je l'ai vu en VO et j'ai pas capté pourquoi). Toutes les communications sont coupées et ils n'ont plus de lien avec l'extérieur. Le seul acteur connu est Dennis Price qui joue le méchant parmi les bons. Car en effet, des méchants il y en a, comme des extraterrestres en combinaisons qui tuent les imprudents, et surtout des morts-vivants très bien rendus dans des scènes qui ont dû être assez flippantes pour l'époque. Effix

EDEN LAKE - James Watkins, Grande-Bretagne, 2008, 1h30

Jenny (Kelly Reilly) est maîtresse d'école. Son petit ami (Michael Fassbender) vient la chercher pour passer un week-end romantique à la campagne. Les deux amoureux quittent Londres et gagnent le lieu de leurs rêves, un lac dont les alentours se trouvent promis à la spéculation immobilière (le programme de construction répondant au poétique nom d'Eden Lake, hi, hi). La tranquillité de l'endroit est perturbée par une bande d'adolescents bruyants et agressifs qui s'installent avec leur Rottweiler juste à côté des deux tourtereaux. A bout de nerfs, ces derniers leur demandent de baisser le son de leur radio. Pour le jeune couple de citadins, les ennuis ne font que commencer...

Précédé d'une aura critique assez flatteuse, ce survival dans les règles de l'art m'aura partiellement laissé sur ma faim. Ses qualités sont pourtant nombreuses. D'abord, parce que contrairement à beaucoup de ses cousins américains, ce film anglais ne se perd pas en longues scènes d'exposition à la psychologie débilitante. On rentre très vite dans le vif du sujet et c'est très bien ainsi ! Ensuite, parce que l'escalade dans le déchaînement de la violence suit un crescendo savamment maîtrisé. Enfin, parce que James Watkins ne lésine pas sur les effets gore et peut compter sur l'engagement et l'impact physique de deux excellents interprètes, la rousse Kelly Reilly (ça a dû la changer des films de Klapisch) et le tarantinesque Michael Fassbender. Si EDEN LAKE n'emporte pas tout à fait l'adhésion, c'est avant tout en raison d'une mise en scène sans grand génie, qui exploite insuffisamment le pourtant fort prometteur décor forestier qui sert de cadre au récit. Quant aux jeunes "lads" qui terrorisent et sadisent le couple, ils ont beau faire écho à certains faits divers anglais récents, ils sont un peu trop "signifiants". Et la chute finale, hautement prévisible, ne fait rien pour rehausser l'impression globale. Bref, l'ensemble est rondement mené, très gore mais laisse au final un léger goût d'inachevé... Stelvio

L'ENLÈVEMENT aka INSIDE OUT aka Ein genialer Bluff aka Hitler's Gold - Peter Duffell avec Telly Savalas, James Mason, Robert Culp, Aldo Ray, Adrian Hoven, Günter Meisner, Wofgang Lukschy, Doris Kunstmann, 1975, Grande-Bretagne (coproduction allemande), 1h34

Trente ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Harry Morgan (Telly Savalas), un vétéran américain, est établi à Londres. Couvert de dettes, l'homme d'affaires est recontacté par Ernst Furben (James Mason), le commandant du camp où il se trouvait interné. La démarche du vieux militaire allemand n'est pas sans intérêt : l'homme cherche à remettre la main sur un stock d'or dissimulé par les SS. Une seule personne connaît l'emplacement de la cachette : un criminel de guerre nazi, condamné à perpétuité dans une prison militaire ultra-surveillée. Morgan accepte de monter une équipe pour faire évader le prisonnier, lui faire cracher le morceau et faire main basse sur les lingots...

Cette production anglo-allemande de 1975 satisfait à tous les critères du film de casse, très à la mode dans la deuxième partie des années soixante. Si l'on accepte un point de départ assez improbable, il y a tout ce qu'il faut, et en premier lieu des numéros d'acteurs bien réglés : outre Savalas, dont c'est l'un des meilleurs rôles, et Mason, on retrouve avec plaisir cette trogne d'Aldo Ray et surtout le trop rare Robert Culp. Sa ressemblance certaine avec Robert Redford en font un choix tout indiqué pour jouer le cerveau du casse, séduisant et astucieux à la fois. Grâce à un humour constant - cf. le thème principal très cheesy de l'inconnu Konrad Elfers, qui mêle section de cuivres et giclées de synthétiseur Moog - et une mise en scène solide, sinon inspirée, de Peter Duffell (LA MAISON QUI TUE), les 94 minutes du métrage ne lassent jamais. Presqu'entièrement tourné dans le Berlin de la guerre froide, le film accuse le poids des ans et des bouleversements historiques. Visuellement, c'est plutôt de la belle ouvrage, grâce notamment à la photographie signée John Coquillon, habituel complice de Sam Peckinpah (LES CHIENS DE PAILLE).

Davantage que le casse en lui-même, c'est "l'enlèvement" du vieux nazi qui monopolise la plus grande partie des efforts de la bande de sympathiques malfrats. Substitué, drogué, grimé, le vieux salopard avouera la cachette au cours d'une scène très drôle, qui verra la bande transformer un bâtiment public désaffecté en palais de justice du Reich, et l'un des complices se déguiser en... Adolf Hitler. La localisation du butin donnera lieu à une autre surprise... que je ne déflorerai pas. Comme toujours dans ce genre, les voleurs se mettent les rieurs et la morale de leur côté, puisqu'ils ne font que récupérer, avec force ingéniosité, un bien mal acquis (de l'or détourné par les nazis, en l'occurrence). Et si bien mal acquis ne profite jamais, le spectateur de cet ENLÈVEMENT passe un très bon moment. Stelvio

L'ESCLAVE DE SATAN / SATAN'S SLAVE aka SATANA LOVE aka EVIL HERITAGE - Norman J. Warren, avec : Micheal Gough, Martin Potter, Gloria Walker, James Bree et Candace Glendenning, 1976, Angleterre, 86m

Le film débute par un sacrifice rituel. Une femme nue s'allonge sur l'autel, apparemment de son plein gré. Le maître de cérémonie coiffé d'un masque de chèvre aux cornes anormalement grandes, approche, couteau à la main, et éventre la victime.

De nos jours, une jeune fille à l'aube de ses 20 ans se rend chez son oncle en compagnie de son père. Oncle qu'elle n'a jamais vu. Manque de pot, en arrivant dans la propriété, ils font un accident. Elle sort chercher de l'aide, et la voiture explose.

Dès lors, elle sera encadré de son oncle, être glacial incarné par cet increvable Michael Gough, son cousin, dont elle tombera amoureux, et la maîtresse de celui-ci, qui continue à vouvoyer son amant. Personne n'est dupe, et on sait rapidement que les interminables babillages qui s'en suivent ne sont là que pour retarder l'inévitable: le futur sacrifice de la belle. Sacrifice au nom d'une grande prêtresse afin de la réincarner.

On s'ennuie fortement tout au long de ce film qui aurait gagné à être plus court de 75 minutes. Et ce ne sont pas les quelques scènes gores qui justifient cette longue attente au bout de laquelle on n'est même pas surpris de s'apercevoir que le père n'est pas mort dans la voiture... Kerozene

Norman J. Warren, l'infâme tacheron et réalisateur crapuleux de THE PREY (aka LE ZOMBIE VENU D'AILLEURS) frappe encore. Mais, cette fois-ci le film bénéficie d'une bonne distribution et offre quelques meurtres gores du meilleur effet dont une scène où le fils du leader de la secte tue une jeune femme en lui donnant des coups de couteaux dans la gorge et entre les cuisses. Beaucoup moins ennuyant que THE PREY, ce film se laisse voir avec plaisir. Il est à noter que Micheal Gough avec sa longue moustache, ressemble au Moustachu de la Poire du Vidéo ! Mouhahah ! ! Pendant tout le film, je ne pouvais pas penser à quelqu'un d'autres que lui! Un film convenable pour amateur de films qui ont pour thème le satanisme. Une surprise agréable. Black Knight

L'ESPRIT DE LA MORT aka The ASPHYX - Peter Newbrook, 1973, Angleterre/États Unis

Sir Hugo Cunningham cherche a devenir immortel en capturant son asphyx, la créature qui est ni plus ni moins le souffle de vie qui nous quitte à notre mort.

Ca faisait des années que je l'avais vu et je n'ai pas changé d'idée, ça ne lève pas haut. On ne comprends pas trop bien les motivations des personnages et la tension ne monte pas souvent, la fin est quelconque. L'idée de base n'est pas mauvaise, mais un meilleur scénario aurait aidé. Mario Giguère

L'ETRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE aka 10 RILLINGTON PLACE - Richard Fleischer, 1971, Grande-Bretagne 

Trois ans après L'ETRANGLEUR DE BOSTON, Richard Fleischer remet le couvert et s'intéresse à un nouveau serial killer, John Reginald Christie. A la fin des années 1940, cet homme simple et perturbé issu de la classe ouvrière et ancien militaire au passé judiciaire relativement chargé, a éliminé plusieurs femmes en les étranglant lors de tentatives de viols vite stoppées par son impuissance. Prétextant des connaissances médicales, il attirait des femmes en détresse dans ses filets afin d'assouvir ses pulsions meurtrières et faisait disparaître les corps dans son jardin ou les emmurait carrément.

C'est Richard Attenborough qui incarne Christie. Avec un physique de petit chauve rondouillard, il livre ici une performance étonnante. D'abord en tant que manipulateur parvenant à convaincre un couple de locataires sans le sou qu'il peut pratiquer sans trop de difficultés un avortement, puis comme victime tentant de se défendre lamentablement face à un tribunal qui finira par lui donner raison. John Hurt incarne le mari de la fille enceinte (Judy Geeson) - déjà parents d'une petite fille. Il est excellent lui aussi dans son rôle d'ouvrier illettré mythomane qui finira piégé par ses propres mensonges après la mort de sa petite famille.

Fleischer transpose là un fait divers réel et morbide avec beaucoup de talent. Son intérêt, il le porte avant tout sur ses personnages plutôt que sur les agissements meurtriers de Christie. Ce sont donc ces cas socieux totalement largués et incapables de faire face à la situation à laquelle ils sont confrontés qui sont le véritable sujet du film. Le traitement est quant à lui très froide, voire clinique, provoquant par moment un léger frisson d'angoisse et un malaise certain tant les situations s'avèrent pathétiquement dramatiques. Le film fut tourné sur les lieux mêmes du drame, à Rillington Place, dont le nom fut changé en Ruston Mews après la découverte des meurtres. Puis, en 1972, le quartier fut détruit, laissant aujourd'hui la place à une autoroute. Kerozene


Max Pecas

EUROTIKA ! documentaire britannique de la Chaîne 4 en 9 parties

Voilà un documentaire anglais produit pour la télévision et dont j'ai vu trois parties: EUROCINÉ - LES SAVANTS FOUS et MAX PECAS pour un total d'environ une heure. Entretiens et plein d'extraits vidéos, l'ambiance est décontractée, la présentation très "pop" années 70. J'ai particulièrement apprécié les propos de Lesoeur sur Eurociné et l'entretien avec Max Pecas, que, ma foi, je connais plus que je ne le croyais. J'étais fort jeune lorsque ses classiques: JE SUIS UNE NYMPHOMANE et JE SUIS FRIGIDE, POURQUOI ? passaient tard le soir à la télé. On aperçoit brièvement Michel Lemoine qui, en 1999, grisonne, mais semble en grande forme. Mario Giguère

EVIL ALIENS - Jake West avec Chris Adamson, Emily Booth, Sam Butler, 2005, Angleterre 

Un couple qui s'envoie en l'air dans un champ de dolmens se fait attaquer par des extraterrestres qui n'ont rien de gentil. La jeune femme a contacté Michelle Fox, présentatrice d'une émission bidon sur les phénomènes paranormaux et trucs de l'espace. Menacée de perdre son émission, elle file vers le coin rejoindre la fille enceinte des aliens. Avec le cameraman, le preneur de son, un geek du genre et une bimbo pour recréer les scènes, l'équipe, avec les frangins déments du coin, sont très rapidement confrontés aux méchants aliens !

Dès le prologue, le sang et les tripes vont tout éclabousser dans un délire rappelant avec joie les excès du BRAINDEAD de Peter Jackson. Plus grivois, West multiplie les jets de liquides nombreux et diversifiés, les scènes de gore et de jambes en l'air, culminant avec la scène de la faucheuse d'Aliens. Rien de foncièrement original au demeurant, mais un festival de gore tout ce qu'il y a de plus hilarant, l'humour étant en avant plan et les effets réussis. J'avais pour ma part apprécié le deuxième film de West, son RAZOR BLADE SMILE, petit budget sympathique, alors j'attends avec plaisir anticipé sa réalisation de PUMPKINHEAD 3, en cour de production. Mario Giguère

EXPOSÉ aka THE HOUSE ON STRAW HILL aka TRAUMA - James Kenelm Clarke avec Udo Kier, Fiona Richmond, Linda Hayden, 1975, Angleterre, 1h22

"Reclus dans sa maison de Straw Hill, Paul Martin s'atèle avec difficulté à l'écriture de son second roman. Pour rompre sa solitude et se faire aider dans son quotidien il engage Linda, une secrétaire aussi jeune et jolie qu'ingénue. Dès lors il s'instaure une atmosphère vaporeuse aux relents libidineux qui déstabilise Paul, déjà hanté par de violents cauchemars récurrents. Le retour de son amie Suzanne le pousse vers un gouffre où la folie rime avec érotisme et violence. Entre rêve et réalité, où se cache la vérité, quel est donc le terrible secret ?"

Ce résumé-jaquette est tiré de la récente réédition (de qualité très honorable) du film, par Bach Films, jeune structure déjà bien connue des amateurs de bis. Il résume bien le contenu sulfureux de cette jouissive petite bande, entourée en Angleterre d'une aura scandaleuse. EXPOSÉ fait en effet partie des "videonasties", films interdits au Royaume Uni parce qu'ils développent à la fois des scènes de sexe et de violence. A ce niveau-là, le menu d'EXPOSÉ s'avère copieux : lesbianisme, masturbation, viol ponctuent le cauchemar éveillé dans lequel se débat le personnage principal, interprété par un Udo Kier au regard plus inquiétant et fiévreux que jamais. La porn-star anglaise Fiona Richmond et la starlette de films d'épouvante Linda Hayden, dans le rôle de la secrétaire (qui passe beaucoup de temps à se caresser), complètent ce remarquable casting.

Paranoïa, voyeurisme malsain et hallucinations morbides se mêlent en un cocktail capiteux et bien dosé. Issu du documentaire, James Kenelm Clarke garde toujours la haute main sur sa mise en scène : son film reste chiadé d'un bout à l'autre. Le rythme est lent et la violence se veut autant psychologique que graphique, aussi on se demande parfois ce que les censeurs pouvaient trouver de si scandaleux à ce film, même si l'Angleterre est un pays très puritain. Baigné dans une lumière très estivale, situé dans un cadre champêtre il n'en est pas moins assez claustrophobe et étouffant. Le tout donne une sorte de prolongement déviant de STRAW DOGS de Sam Peckinpah, les deux œuvres présentant plus d'un point commun, outre la paille du titre. Une réjouissante découverte ! Stelvio

EXTINCTION aka EXTINCTION: JURASSIC PREDATORS aka The Expedition - Adam Spinks avec Sarah Mac, Ben Loyd-Holmes, Neil Newbon, Daniel Caren, 2014, Royaume Uni, 103m

Une reporter et son cameraman, en fait un remplaçant de dernière minute, accompagnent une expédition en Amazonie pour protéger l'écosystème et, si possible, découvrir de nouvelles espèces. L'endroit prévu étant récemment déboisé, largués par leurs guides, ils décident d'avancer dans des territoires inconnus. Des bêtes féroces semblent les suivre.

Ahhhh, un autre found footage avec ses irritants et quelques scènes plaisantes. On est à des lieux d'un Cannibal Holocauste bien filmé avec des acteurs intenses et une musique implacable. On est ici devant un exemple moderne, c'est à dire avec un cameraman qui est un parfait imbécile, dérangeant tout le monde, cherchant à se faire une copine en pleine forêt, allumant la lumière de sa caméra et criant constamment quand une bête rôde aux alentours du camp. Il est évidemment au centre du pseudo montage de pellicule, qui prends presque une heure avant de montrer parcimonieusement ses véritables héros: les dinosaures. Belle surprise de les voir en effets pratiques, au contraire des créatures digitales qui pullulent dans le domaine. La forêt est rarement luxuriante et trahit probablement un tournage amplement basé ailleurs qu'au cœur de la jungle d'Amérique du Sud. La fin n'est pas sans rappeler Cannibal Ferox, mais tout le reste ne baignant pas dans l'originalité, je n'en fut pas trop surprit. À l'exception de Daniel Caren dans le rôle du cameraman, l'ensemble des acteurs est pas mal plus intéressant et dans le ton. C'est un premier long métrage pour Adam Spinks qui a surtout œuvré auparavant pour la télévision.  Mario Giguère

FEAR IS THE KEY aka SEPT MINUTES POUR MOURIR - Michael Tuchner avec Barry Newman, Suzy Kendall, John Vernon, Ben Kingsley, Dolph Sweet, Ray McAnally, Peter Marinker, Elliott Sullivan, Roland Brand, Tony Anholt, 1972, Grande-Bretagne, 103m

Alors qu'il est au tribunal pour être jugé suite à une bagarre en Louisiane, John Talbot réussit à s'enfuir en prenant comme otage Sarah Ruthven, la fille d'un important exploiteur pétrolier. Après une poursuite tumultueuse, Talbot échappe à ses poursuivants mais est finalement retrouvé dans les bayous par un ex-policier, Jablonski. Celui-ci amène Talbot au père de Sarah qui avait offert une récompense pour la capture du responsable de l'enlèvement de sa fille. Ruthven et son associé Vyland offrent à Talbot la liberté en échange d'une mission: réparer un bathyscaphe pour ensuite plonger dans une crevasse sous-marine afin de retrouver l'épave d'un avion possédant une fortune en diamants. En réalité tout cela n'est qu'un trompe-l'oeil puisque Talbot a manoeuvré pour obtenir cette mission afin de se venger de Vyland. En effet, l'avion renfermant les diamants s'était écrasé en mer suite à un détournement accompli par les hommes de Vyland alors que la femme et le fils de Talbot étaient à bord et ont été tués sur le coup. L'aventure est donc loin d'être terminé et restera fertile en dangers pour le héros.

Thriller d'action pur style des années 70, "FEAR IS THE KEY" ne décevra pas les fans du genre. Tiré d'un roman d'aventure du prolifique auteur britannique Alistair MacLean, le récit est fertile en péripéties mouvementées, à commencer par cette époustouflante poursuite en bagnoles d'une durée de 10 minutes située au commencement du métrage. Après ce démarrage en trombe, le risque de voir l'intérêt du spectateur s'effriter était grand, mais le film n'ennuie jamais et reste assez solide grâce à l'expertise technique de la mise en scène et à la qualité des rebondissements imaginés dans l'intrigue (bien que parfois décelables). Le suspense n'est peut-être pas entièrement fignolé et les personnages manquent de profondeur mais le tout divertit et captive quand même notre attention car les scènes spectaculaires sont réussies (surtout celles sous-marines) en plus de susciter grandement l'implication des cascadeurs qui sont sûrement plus omniprésents que les acteurs sur la pellicule. L'ensemble profite d'une trame sonore culte rythmée et rafraîchissante du compositeur Roy Budd (à avoir dans sa collection de CD's) qui nous met dans l'ambiance dès le générique du début. Quelques comédiens de valeur ont l'occasion de montrer leur talent, en particulier John Vernon, toujours habile dans un rôle de méchant et Ben Kingsley, qui en était ici à sa première apparition à l'écran. Bref, malgré ses lacunes, ce film d'action est à ne pas manquer! Mathieu Lemée

The FIRST MEN IN THE MOON - Damon Thomas avec Rory Kinnear, Mark Gatiss, Alex Riddell, 2010, Royaume Uni, 90m, TV

En 1969, le jour ou sera télévisé les premiers pas de l'homme sur la Lune, le jeune Jim rencontre le vieux Bedford à la kermesse. Bedford lui raconte et lui montre sur pellicule l'incroyable histoire qu'il a vécue avec le professeur Cavor avec qui il a marché sur la lune en 1909 ! Cavor avait inventé la cavorite, une substance qui annule l'effet de la gravité, produit avec lequel il enduit une capsule qui les amène sur la Lune. Là-haut il rencontre les "Selenites", race insectoide menée par le Grand Lunaire.

On se rappelle avec affection du film de 1964 avec les effets de Ray Harryhausen et le défi était grand avec un budget de production télévisée. Défi réussit par Mark Gatiss, fort connu des amateurs de Doctor Who, qui non seulement adapte le roman classique de H.G. Wells, mais qui joue aussi le rôle du professeur Cavor. Les Selenites sont bien évidemment des créatures digitales, au design différent de ceux d'Harryhausen et plus fragiles. Idem pour l'impressionnant "Grand Lunaire" qui n'est pas sans rappeler le mystérieux "456" de Torchwood. Exit donc la femme ajoutée jadis et seuls les décors digitaux du centre de la lune irritent parfois l'oeil. Une réussite pour la BBC et pour Gatiss. Mario Giguère

 

 

 

FRANKENSTEIN - Jed Mercurio avec Helen McCrory, James Purefoy, Neil Peirson, 2007, Royaume Uni, 90m, TV

La Dr. Victoria Frankenstein travaille sur les cellules souches et a réussit à générer un coeur vivant. Elle pousse les recherches plus loin que prévu et plus rapidement car son jeune fils est gravement malade et qu'il aurait besoin de multiples transplantations d'organes. Elle va donc tenter de fabriquer des organes en combinant le sang de son fils à des cellules souches. Son fils meurt, ses recherches non approuvée sont maintenant connues et elle demande de terminer le projet UX. Cependant, pendant que son fils s'éteignait, un orage a eu des effets inattendus sur l'équipement du laboratoire et quelque chose s'est échappé.

Cette "réactualisation" du mythe de Mary Shelley a bien des défauts habituels communs aux adaptations nouvelles de classiques bien connus. À commencer par la démonisation d'une activité scientifique qui est, à ce que je sache, fort bien encadrée actuellement. Faire peur en se servant de ces recherches tiens du sensationnalisme. Les emprunts directs ou "hommages" au classique de James Whale sont nombreux. De la petite fille qui veut jouer avec la créature et qui en perdra la vie, à l'orage qui donne naissance au monstre, mais surtout ce totalement ridicule "chapeau rond" dont on affuble le monstre pour le contrôler, lui donnant une version ridicule de la coiffure et de cette tête carrée portée par Karloff, munie de grossier boulons pour neutraliser le monstre à distance. Il y a aussi ce petit "It's alive" timide et surtout la question inévitable, comment des cellules souches peuvent-elles créer un être si différent de la normalité ? Les surprises du scénario, ce complot dans lequel ses proches sont impliquées, est devenu de rigueur en cette ère post X FILES, Le projet est produit par Tim Haines, qui a lancé la merveilleuse série DINOSAURS et est aussi derrière PRIMEVAL qui a également des problèmes identiques au niveau scénario, soit des emprunts éhontés aux succès passés et des surprises illogiques. Bref, on peut passer son tour, sauf si on veut voir un monstre somme toute intéressant visuellement. Mario Giguère

FRIGHT - Peter Collinson, 1971, Angleterre 

Un couple décide de se faire une petite virée resto, laissant le fils de la femme aux mains d'une jeune et jolie baby sitter (délicieuse Susan George). La maison est grande et spacieuse, isolée et luxueuse, elle est même un peu inquiétante. Peu tranquille, la mère pense à son ex mari, père de son enfant, un type pas bien dans sa tête qui a essayé de les assassiner parce qu'il avait peur qu'elle le quitte. Mais son mec la tranquilise.

La baby sitter s'occupe comme elle peut, elle surveille le mioche, elle se tape des petites frayeurs inutiles, reçoit une visite d'un copain, fout dehors son copain, regarde un film de zombies, se tape des frayeurs, son copain se fait péter la gueule dehors par un inconnu, un voisin s'introduit dans la maison, le voisin s'avère être le mari de l'autre, et le gars n'est pas bien, mais alors vraiment pas bien dans sa tête.

Simple et efficace, le film distille une atmosphère plaisante pour tous les amateurs de thriller horrifique. Collinson a fait un beau boulot et nous gratifie d'une étonnante photographie, le travail au niveau de la caméra est discret mais efficace, celle ci bougeant quasiment sans cesse sans forcément qu'on le remarque. Le scénario est quant à lui sobre et plutôt prévisible, seul défaut majeur du film. A voir. Kerozene

 

GHOSTWATCH - Lesley Manning, 1992, Angleterre, TV 

En 1992, le soir d'Halloween, la chaîne britannique BBC présente en direct un programme spécial sur une maison présumément hantée. Spécialiste du paranormal en studio avec l'animateur, reportage en direct de la maison, caméras à l'extérieur pour interroger les voisins et une équipe qui prend les appels en studio. On décrit les symptômes de poltergeist ou esprit tapageur qui agressent deux filles et leur mère et on passe la soirée dans la maison, animatrice, cameraman et preneur de son prêts à tout entendre, a tout filmer si un phénomène quelconque se produit... et petit à petit, l'incroyable se produit...

Comme pour l'invasion des martiens racontée à la radio par Orson Wells, une grande partie de l'Angleterre n'a pas vu tous les signes qui annoncent une pièce dramatique et ils ont cru au reportage. Tant et si bien qu'il y a eu un suicide, finalement non relié par le coroner et des enfants traumatisés à la pelle. L'émission est devenue tabou pour la BBC, qui ne l'a jamais rediffusée. Jusqu'à il y a peu de temps, c'est par le biais des collectionneurs que l'on pouvait penser se procurer copie du programme maudit. La sortie dvd rend enfin disponible ce moment de terreur particulièrement réussi !

Il faut dire que le scénariste, Stephen Volk, a très bien fait les choses, graduant la montée de terreur avec panache. Et le réalisateur aussi, nous montrant furtivement des choses que personne en studio ne semble remarquer. Le grand frisson. Par surcroît, quatre des principaux animateurs sont de véritables artisans de la télé, jouant leur propre rôle:

Michael Parkinson, Sarah Greene, Mike Smith et Craig Charles. Les enfants sont aussi très naturels. Évidemment ça se termine d'une manière douteuse, mais le voyage est incroyable. Si on se laisse aller à l'histoire, si on embarque le moindrement, c'est plusieurs moments de terreur qui nous attendent. À voir. Mario Giguère

THE GHOUL - T. Hayes Hunter avec Boris Karloff, Cedric Hardwicke, Ernest Thesiger, 1933, Royaume Uni, 68m

Le professeur Morlant (Boris Karloff) a mis la main sur un artefact égyptien qui va lui procurer la résurrection et la vie éternelle. Évidemment, cet objet provoque la convoitise. Morlant meurt et ses héritiers sont appelés pour le dévoilement du testament. Arrivé la pleine lune, Morlant sort de sa tombe et entame sa vengeance, mais sa deuxième vie est en péril car on lui a volé le précieux bijou,

Je précise en débutant que je n'ai pas regardé la version remasterisé. Karloff retourne donc en Angleterre, en froid avec la Universal, tourner ce film au rythme lent. Comme dans le premier Frankenstein, le personnage ressuscité est muet et Karloff excelle encore à créer de l'émotion sans paroles. Utilisant le photographe du réputé Nosferatu, la mise en scène et la photographie renvoie plus au cinéma muet, mais dans ce qu'il avait de meilleur. Tout se passe de nuit et on travaille beaucoup l'atmosphère avec les éclairages. Rappelant aussi les films de James Whale, il y a des touches d'humour, avec l'amie de l'héritière qui fait de l'oeil à un authentique scheik égyptien, du moins c'est ce qu'il prétend. Des images fortes, donc, dans un film proche de La Momie de Karl Freund. Loin d'être le meilleur Karloff, mais vaut définitivement le détour pour les anthropologues du fantastique. Mario Giguère

The GIRL ON A MOTORCYCLE aka La MOTOCYCLETTE- Jack Cardiff avec Marianne Faithful, Alain Delon, Roger Mutton, 1967, Grande-Bretagne/France, 87m

La motocyclette, vedette ou prétexte du film, est une superbe Harley-Davidson donnée en cadeau de mariage à une jeune femme, Rebecca, (Marianne Faithful) par un jeune professeur de philosophie, Daniel (Alain Delon) qu'elle a rencontrée dans la librairie de son père ou elle travaille. Il est aussi son amant, elle a fait son fiancé, Raymond, cocu rapidement, la libertine, et ce cadeau lui permet de partir régulièrement vers l'Allemagne rejoindre le bel amant sadomasochiste.

Marianne Faithful est jeune et ravissante et un peu naïve dans ce rôle qui lui va à ravir. Nous sommes dans les années 60, époque de libération des moeurs, de l'amour libre, qui est d'ailleurs un sujet abordé par Delon avec ses élèves. Delon qui se la joue froid et distant, lorsqu'il ne fait pas l'amour avec sa femme objet. Elle devine tout, mais profite du temps présent, un peu coupable de tromper son mari si gentil, incapable de se passer de la luxure et de l'ivresse de la conduite de sa moto, sans penser au lendemain. Alors oui, comme on en a vu d'autres à cette époque, on imagine mal que ca finisse bien. On le souhaite, mais ces récits qui montraient au public ce qui, soit disant, se passait chez la jeunesse, était souvent, on pense obligatoirement, des récits moralisateurs à la chute brutale. Ca donne parfois une allure de long clip, avec la voix off de la beauté à moto, qui se dénude à l'occasion, qui se fait reluquer par les douaniers, qui a presque l'air d'une femme enfant, insouciante, cavalière, adorable et imprudente. Bien mis en scène et photographié avec soin, on remarque les nombreuses scènes psychédéliques aux couleurs en solarisation, et la musique entraînante de Les Reed qui reste dans la tète longtemps après le visionnement. Adapté d'un roman d'André Pieyre de Mandiargues par un Jack Cardiff, réalisateur et directeur de la photographie qui a travaillé avec les plus grands. On pourra toujours sourire en devinant que Faithfull est de toute évidence régulièrement sur une plateforme et fait semblant de conduire, les yeux souvent fermés, à la limite d'un cabotinage enfantin. Allez, on lui pardonne...

Le dvd d'Artus offre en bonus "Nue sous le cuir" par Alain Petit, toujours informatif et passionnant, un diaporama d'affiches et de photos et des bandes-annonces. En version originale sous-titrée ou en version française, celle que j'ai regardée et fort appréciée. Mario Giguère

  The HAUNTING OF MARGAM CASTLE - Andrew Jones avec Caroline Munro, Jane Merrow, Derren Nesbitt, Vernon Dobtcheff, Amy Quick, 2020, Royaume Uni, 81m

Parce que leur institution a besoin de fonds privés, un directeur demande à une équipe qui étudie la parapsychologie de se rendre au Pays de Galles pour étudier le Château Margam. L'idée est de faire les gros titres des journaux de manière sensationnaliste pour attirer les mécènes. L'endroit a grande réputation et on leur laisse passer la nuit, seuls, personne du coin ne voulant y rester trop longtemps. Ils sont cependant rejoints par deux braves, dont une medium qui rêve depuis longtemps de vérifier les histoires racontées partout. Tout ce beau monde aura rapidement l'occasion de rencontrer des fantômes malfaisants et meurtriers.

Malgré la présence d'acteurs chevronnés, ceux-ci n'attirent plus nécessairement les foules, ayant connu leur moment de gloire il y a quelques décennies. Caroline Munro est la serveuse dans une auberge ou ils arrêtent manger. Derren Nesbitt, que j'ai mis longtemps à reconnaître, était de toutes les séries télévisées britanniques durant les années 60,  tandis qu'on reconnait facilement  Vernon Dobtcheff, qui a joué dans plus de 300 films et séries. Les acteurs principaux, plus jeunes, n'impressionnent guère et la réalisation d'Andrew Jones, plus connu pour la série Robert ou Halloween Jack, remplit le cahier de charge du genre sans effrayer un adulte. Décidément, les maisons hantées ne sont pas forcément des sujets en or. Mario Giguère 

HELLBREEDER aka Maléfique - James Eaves/Johannes Roberts avec Lyndie Uphill et Dominique Pinon, 2003, Angleterre, 81m

Il y a cinq ans, le fils d'Alice (Lyndie Uphill) est décédé. Depuis ce temps elle est à la poursuite du meurtrier, assaillie par des cauchemars permanents. Est-ce que le détective Weiss (Dominique Pinon) arrivera à trouver la clé de l'énigme et comprendre quelque chose avant le spectateur ?

Voici un bel exemple de réalisateurs qui attirent l'attention, toute l'attention sur eux au détriment d'une histoire, si scénario il y a ! On peut se demander si la forme est si étriquée pour refléter l'état mental d'Alice ( oui, elle se regarde dans le miroir Alice). Car il n'y a qu'effets de style, comme un mauvais vidéoclip, effets de caméra, passages du noir et blanc à la couleur, solarisation lors de la scène d'amour obligatoire, effets vidéo lors de la présence du clown maléfique et répétition en boucle des accusations de sa famille. La photographie blafarde n'aide en rien les choses. Il faut prendre le temps d'expliquer que la musique, composée par Johannes Robert, co-réalisatrice, entre John Carpenter et Goblin, est absolument omniprésente ! À tel point que l'on se prend à rêver de quelques secondes de silence. C'est symptomatique. À vouloir rechercher le maximum d'effets, on en oublie que la force des effets de style n'en serait que plus fort s'ils apparaissaient par surprise dans un récit plus linéaire.

Quand à l'histoire, ou le prétexte, c'est justement la folie, oui ou non, et le tueur qui est surnaturel ou non. Malheureusement, on s'en fout. À éviter. Mario Giguère

The HOLCROFT COVENANT aka Le Pacte Holcroft - John Frankenheimer avec Michael Caine, Victoria Tennant et Anthony Andres, 1985, Angleterre, 112m

Un général nazi, proche confident d'Adolf Hitler amène dans la tombe avec lui, une énorme fortune appartement à l'armée allemande. Plusieurs années plus tard, son fils en découvre l'existence, mais aussi, une légion d'autres individus qui voudraient bien toucher au magot.

John Frankenheimer est un réalisateur capable de faire de bons films et malgré le fait que sa carrière a été en dents de scie, il était un candidat intéressant malgré tout pour mettre sur écran le roman de Robert Ludlum, bien tortueux. Malheureusement, THE HOLCROFT COVENANT tient difficilement la route, pas parce que son scénario est inintéressant, mais qu'il va dans tous les sens sans attraper le spectateur en passage, de par le rythme ni par les personnages, assez ternes. Frankenheimer insère au passage, des scènes d'action et de flingues plutôt sympathiques et ces scènes s'avèrent les plus réussies de l'entreprise. C'est tout l'aspect touchant aux trahisons, aux personnages, aux nombreux mystères de l'intrigue qui malheureusement vient complètement alourdir un film qui n'avait pas besoin de tant. Michael Caine est à l'aise, joue bien et en donne pour la peine, le reste du casting va de l'ordinaire à mauvais. On sent que Frankenheimer a voulu donner une aura de mystère à tous les personnages sauf celui de Caine, dans le but d'accentuer le mystère de l'intrigue. Si bien que tous les personnages ont l'air louche et chaque angle de caméra avec visage de profil et regard suspect devient risible. Dommage donc, un thriller qui aurait pu être bien meilleur. Abba

The HOLE aka Le Refuge (Québec) - Nick Hamm avec Thora Birch, Desmond Harrington, Daniel Brocklebank, Keira Knightley et Embeth Davitz, 2001, Angleterre, 102m

Quatre adolescents rebelles qui ne veulent pas partir en voyage avec leur école trouvent le moyen de camper dans un vieux bunker situé directement sous l'école. La petite fiesta de trois jours vire par contre rapidement au drame, quand le nerd qui devait les sortir de là n'arrive tout simplement pas.

Si THE HOLE n'est pas un film particulièrement marquant, il reste cependant plus intéressant que la grande majorité des teen horror qui ont été légion durant le début des années 2000. Pas nécessairement un film d'horreur, pas tellement un drame non plus, ni vraiment orienté vers le thriller, le film semble lui-même se chercher, malgré un scénario intelligent et des personnages étonnamment riches. On aborde un peu l'histoire façon Rashomon, mais ça manque un peu de punch et d'éléments surprenants. Le rythme est très bon, malgré une économie au niveau des décors et la présence de seulement quatre personnages durant la grande majorité du film. Niveau esthétique par contre, le film est absolument splendide et la cinématographie utilise le plein potentiel de ce bunker franchement glauque et pas invitant. En fait, probablement que THE HOLE aurait été plus intéressant si il avait été complètement focusé sur son histoire principale, au lieu de se construire en parallèle avec une enquête policière qui vient alourdir le récit. Abba

HORRORS OF THE BLACK MUSEUM - Arthur Crabtree avec Michael Gough, June Cunningham, Graham Curnow, 1959, Royaume Uni, 95m

Edmond Bancroft (Michael Gough) est un écrivain à sensations, propriétaire de journaux et auteur d'une série de livres qui parlent de meurtres sordides. Il harcèle Scotland Yard depuis qu'une série de meures odieux fait trembler la ville. Il n'a jamais réussit à visiter le fameux Musée Noir de l'institution qui abrite des artéfacts ayant servit aux meurtres les plus crapuleux d'Angleterre. De retour dans sa maison avec son secrétaire, il se réfugie dans son propre Musée Noir des Horreurs, car il deviens rapidement évident que notre homme a tout à voir avec ces meurtres qu'il pourra décrire avec un détail remarquable. Pour son plus grand malheur, son homme de confiance est amoureux d'une jolie rousse qui est un peu trop curieuse.

On a droit à une introduction de plus de treize minutes qui nous vante les pouvoirs de l'hypnose, un truc qui était coupé dans la copie que j'ai vu à la télévision durant ma jeunesse. J'attendais avec frémissement le premier meurtre, spectaculaire, qui l'est un peu moins de nos jours, et qui m'avait fait forte impression. Le reste tiens de la routine du genre et le synopsis est fortement influencé par le Cabinet du Dr Caligari. Curieusement, on insiste peu sur l'hypnose, plus sur un mystérieux liquide injecté qui transforme à la Dr Jekyll et Mr Hyde. Mais c'est bien la prestation de Michael Gough, un habitué du genre à l'époque, qui vaut le détour. Le film a le mérite d'avoir attiré l'attention de Martin Scorcese qui a tenu à ce que le Musée d'art Moderne de New York en obtienne une copie. Arthur Crabtree, plus actif pour la télévision, avait réalisé l'année précédent le très psychotronique FIEND WITHOUT A FACE et ses cerveaux volants. Mario Giguère

HORROR EXPRESS aka Pánico en el Transiberiano aka Panic in the Trans-Siberian Train - Eugenio Martin avec Christopher Lee, Peter Cushing. Alberto de Mendoza, Telly Savalas, 1973, Royaume Uni/Espagne, 90m

Le Professeur Alexander Saxton (Christopher Lee) ramène dans le train trans-sibérien ce qu'il croit être le chaînon manquant, dans la glace depuis 2 millions d'années. Également à bord le Dr Wells (Peter Cushing) très curieux devant ce colis mystère, le comte et la comtesse Petrovsky avec leur moine familier, une jeune et jolie russe comme passager clandestin et l'inspecteur de police. Les morts se multiplient à bord, les yeux devenus blancs comme neige, alors que la créature, dégelée et vivante, a disparue. Les caractéristiques surprenantes de la bête détonnent, ses yeux brillent dans le noir, rendent ses victimes aveugles, en fait résultat du transfert de connaissance du cerveau, ces yeux sont bouillis ! Ca ne s'arrête pas là, mais un commando de Kozaks monte à bord, compliquant le tout et on ne vous en dira pas plus !

J'avait un souvenir mitigé de ma première vision de ce petit classique du genre, il y a bien longtemps. Force est de reconnaître que les origines du monstres, qui tiennent plus de la science fiction que de l'horreur gothique, détonnent encore. L'arrivée tardive de Telly Savalas, qui cabotine au maximum, n'aide pas la fin du film, loin de là, et détonne avec les performance plus que respectables et très sérieuses du tandem Lee-Cushing. Les actrices sont belles, Sylvia Tortosa et Helga Liné jouant avec bonheur les femmes fatales. Alberto de Mendoza, au look proche d'un Paul Naschy détonne un peu dans une interprétation dramatique qui se révèle juste. Sans être un incontournable, le film vaut le détour, ne serait-ce que pour une bonne prestation de Lee-Cushing et un monstre très différent dont on oubliera les implications quelque peu farfelues. Mario Giguère

HORROR HOSPITAL aka La Griffe de Frankenstein - Antony Balch avec Robin Askwith, Michael Gough, Dennis Price, Ellen Pollock, Vanessa Shaw, 1973, Grande Bretagne, 90m

Jerry, parolier d'un groupe de musique pop, a besoin de vacances. Dans une petite agence de voyages, il opte pour le forfait "Hairy Holidays", une semaine pour jeunes aux cheveux longs de moins de trente ans. Dans le train il rencontre Judith, orpheline qui va retrouver sa tante. Comme de raison, ils vont au même endroit, une clinique menée par le Dr Storm. Tout ne semble pas tourner rond là-bas et rapidement nos deux nouveaux amis se retrouvent enfermés, futurs sujets d'expérimentation du docteur fou.

Une voiture qui a pour gadget une lame et un panier pour décapiter les passants, voilà qui donne le ton. Une agence pour jeunes poilus, un agent de voyage libidineux, une jeune femme qui rejoint sa tante qui est une ancienne tenancière de bordel, un nain qui les accueille, voilà que le doute s'installe. Je me suis rendu à l'évidence, un peu comme THEATRE OF BLOOD avec le magnifique Vincent Price, on est en présence d'une comédie noire, avec cet humour anglais pince-sans-rire dont ils ont le secret. Je prends à témoin ce plan ultra interminable ou le nain essaie d'ouvrir une porte dont le loquet est trop haut, se servant des deux gardes qu'il a assommé comme échelle, ou durant un final ou tout brûle, Jerry s'arrête pour grignoter dans la cuisine. Que dire de Jerry qui arrive pour une semaine sans le moindre bagage ? La généalogie de Judith ou les explications rococo du Dr Storm sur ses expériences ? Il ne faut pas trop en dire, mais il faut l'aborder pour ce que c'est, alors on apprécie le jeu d'acteur d'un Michael Gough qui s'en donne à coeur joie. S'il y a bien du sang et des opérations au cerveau, ca reste bien sage à ce niveau, le sang abonde mais avec un rouge théâtral et une surabondance quelque peu ridicule. Storm sort des bouts de cerveau, d'une tête qu'on ne verra pas. On n'hésitera pas par contre à montrer la scène de douche avec Judith ou les tentatives de galipettes d'un personnage déformé. Si on le prend au sérieux, on risque de ne guère apprécier, mais là n'est pas le plaisir et il s'avère, sans être aussi maîtrisé que THEATRE OF BLOOD, une belle expérience qui en fera rigoler plus d'un.

Le dvd d'Artus Films offre en supplément "L'hôpital de l'horreur", avec Alain Petit, un diaporama d'affiches et de photos très généreux, les bandes-annonces de la collection British Horror. Version anglaise, Française et sous-titrée. Mario Giguère

HOTEL - Mike Figgis, 2001, Angleterre/Italie

Ce film a tout pour plaire : il a de superbes split screens pour Choucroute et il a Valentina Cervi pour moi. Un chef-d'oeuvre. Ceci étant dit, c'est un film qui ne plaira pas nécessairement au spectateur commun : c'est un film "weird" et "fucked up", mais jamais sans les guillemets, c'est aussi un film complexe qui laissera perplexe les esprits faibles. Moi par exemple, je n'y ai pas pigé grand chose.

Du côté du récit : on tourne un film dans un hôtel de Venise où les employés sont soit des vampires, soit des cannibales qui profitent de quelques faux raccords pour se déplacer rapidement dans de nombreuses scènes angoissantes (autant préciser que ce commentaire est ironique, les blood suckers sont plutôt effacés - et comme autre chose, on ne comprend que plus ou moins leur intérêt). Alors donc on tourne un film dans un hôtel de Venise, une adaptation DOGME de La Duchesse de Malfi de John Webster (qu'il faudrait sans doute lire pour espérer comprendre le film de Figgis, chose que je n'ai pas l'intention de faire) et ça tourne mal : on tente d'assassiner le réalisateur et Salma Hayek vient faire chier tout le monde.

De l'autre côté : jolis split screens, production numérique à éclairages pourris (ce qu'on rigole avec ces quelques renvois au DOGME pour justifier l'esthétique crappy) - exceptées les images du film dans le film qui elles sont trop léchées. Tout de même, Figgis sait cadrer, il sait faire tout plein d'autres choses, il a par contre un peu de difficulté à diriger les comédiens (sans doute que plusieurs scènes sont -pauvrement- improvisées), dont la brochette est des plus impressionnantes.

Au total : y a des tétons, y a de la bite, y a du sang, y a des dialogues que je suppose improvisées et d'autres de facture "classique" plus ou moins bien rendus, y a même des membres humains qui pendouillent dans la cave, y a aussi John Malkovich dans un prologue collé là pour le mettre quelque part et y a bien sûr cette lourde autoréflexivité (peu convaincante à la première écoute, mais pas dénuée d'intérêt). Bref, artsy fartsy. Memorial BBQ

HOT FUZZ aka Super Flic - Edgar Wright avec Simon Pegg, Nick Frost, Jim Broadbent, Timothy Dalton, Paul Freeman, Stuart Wilson, Bill Bailey, Paddy Considine, Rafe Spall, Kenneth Cranham, Billie Whitelaw, 2007, Royaume-Uni, 121m

Nicholas Angel est sans doute le meilleur flic londonien de sa génération. Il est si bon que ses supérieurs et ses collègues, craignant d'être mis au chômage, le font transférer à Sandford, une petite ville anglaise de la campagne réputée pour être la plus paisible du pays, car aucun meurtre n'y a été commis depuis vingt ans. Peu enthousiasmé par ce transfert, Angel a du mal à se déconnecter de son métier, qu'il a l'habitude d'exécuter avec beaucoup de zèle. Le fils du chef de la police de l'endroit, Danny Butterman, qui est le partenaire d'Angel, essaie de le détendre tout en lui faisant part de sa passion pour le cinéma d'action policier hollywoodien. Lorsqu'une série de morts se produit dans la petite ville, Angel est persuadé qu'il s'agit de meurtres reliés par un mobile coïncidant vers un suspect, le propriétaire du supermarché Scott Skinner, mais son supérieur et ses partenaires croient plutôt dur comme fer que ces morts sont accidentelles. Ayant échappé à son tour à la mort des mains d'un tueur, Angel est bien décidé à faire la lumière sur ces crimes. Ce qu'il découvre est cependant d'une envergure si incroyable qu'il devra se résoudre à utiliser la grosse artillerie pour régler cette sombre affaire.

Après "SHAUN OF THE DEAD", où ils ont parodié avec talent les films de zombies, le tandem formé du réalisateur Edgar Wright et de l'acteur et co-scénariste Simon Pegg se sont tournés vers les films d'actions américains, et particulièrement les "buddy movies" policiers, pour signer un nouveau pastiche divertissant. Les clins d'oeil sont ouvertement inspirés vers des oeuvrettes aussi diverses que la série des "LETHAL WEAPON", les produits pleins de testostérone conçus par Michael Bay et Jerry Bruckheimer du type "BAD BOYS" et le succès-culte "POINT BREAK" avec Patrick Swayze, tant dans le récit que dans la mise en scène. Au lieu toutefois de verser dans une parodie facile du type de celles des frères Zucker, Wright et Pegg ont su insérer leurs clins d'oeil au sein d'une intrigue critiquant avec ferveur certaines moeurs britanniques conservatrices, jumelées parfois à un conflit entre les générations sur la façon de voir la culture (même cinématographique) dans ce pays. L'humour du métrage a donc un ton truculent bien british qui se lit à plusieurs niveaux (qui s'inspire autant du sitcom anglais que de l'esprit des Monty Python), et cela n'empêche jamais les scènes d'action d'être efficaces et percutantes, bien que réunies surtout en finale. Quant aux scènes de meurtres, elles sont plus gores que ce que le genre nous livre d'habitude, mais cela va de pair avec les intentions des auteurs de ne jamais diluer leur travail. Il s'agit donc d'une autre réussite décoiffante peu banale de Wright et de ses potes, malgré la comparaison avec Tarantino dans leur approche. Simon Pegg et Nick Frost forment à nouveau un duo en pleine forme à l'écran et ils sont soutenus par des acteurs anglais connus (que l'on s'étonne de voir impliqués dans ce genre d'entreprise) tous remarquables. Soulignons l'apparition de Peter Jackson en tueur sauvage déguisé en Père Noël au début du film. Mathieu Lemée

The HOUND OF THE BASKERVILLES aka Le CHIEN DES BASKERVILLE - Douglas Hickox, 1983, Angleterre

Cette adaptation pour la télévision britannique de la plus célèbre des aventures de Sherlock Holmes par le réalisateur de THEATRE DE SANG ne parvient pas à faire oublier celle de Terence Fisher, mais elle mérite tout de même le coup d'oeil. Ian Richardson, qui incarne pour la deuxième et dernière fois le détective anglais (après THE SIGN OF FOUR) fait preuve d'un flegme malin des plus savoureux. Exit les décors à la Hammer donc, nous sommes ici en présence d'une approche plus conventionnelle à ce niveau. Par contre, les scènes tournées dans la Lande sont plongées dans un brouillard épais les rendant parfois difficilement perceptible. Quant au fameux chien maléfique, ses apparitions sont peut-être rares mais très efficaces. On retrouve également Denholm Elliott dans le rôle du distrait Dr. Mortimer. Notons aussi la belle partition signée Michael J. Lewis. Kerozene

The HOUSE IN MARSH ROAD aka Invisible Creature - Montgomey Tully avec Tony Wright, Patricia Dainton, Sandra Donne, 1960, Royaume Uni, 70m

Un critique littéraire fauché et sa femme, David et Jean, sont plus qu'agréablement surprit lorsqu'elle hérite d'un bon montant d'argent et d'une maison de la part d'une tante qu'elle n'a pas vu depuis des années. David, très porté sur l'alcool, préfèrerait vendre la maison et retourner en ville, mais Jean s'y plait et tiens à la garder.  Il y a bien un petit problème avec Patrick, surnom que la femme de ménage a donné au fantôme qui se manifeste trop souvent. Mais on ne le verra jamais, il est présent en se manifestant tel un poltergeist. Lorsque David s'amourache d'une plantureuse blonde, il commence à comploter pour tuer sa femme et hériter d'elle à son tour, mais Patrick protège Jean.

Loin des comédies avec fantômes coquins, on est ici en plein drame ou souffle le paranormal. Le trio d'acteur est très bien choisit. Tony Wright est tout à fait détestable, tandis que Patricia Dainton est superbe en femme au look fragile, mais au tempérament solide. Sandra Donne est la blonde incendiaire, rôle dans lequel elle excelle et qu'elle reprendra dans plusieurs films. Le réalisateur a débuté è la télévision, on lui doit au moins deux autres titres de films de genre: The Electronic Monster et The Terrornauts. Une surprise fort agréable. Mario Giguère

HOUSE OF CARDS aka Un Cri dans l'Ombre - John Guillermin avec George Peppard, Inger Strevens, Orson Welles, Keith Mitchell, Perrette Pradier, Geneviève Cluny, Maxine Audley, Barnaby Shaw, Renzo Palmer, 1968, Grande-Bretagne/Italie/France/États-Unis, 105m

À Paris, l'ex-boxeur américain Reno Davis cherche sans succès à devenir écrivain. Sans emploi et sans argent, il est amené malgré lui à faire la connaissance d'Anne de Villemont, veuve d'un général français, et son jeune fils Paul. Impressionnée par la personnalité de Davis, Anne l'engage comme tuteur et protecteur de son fils. Sans en dévoiler davantage, elle fait part à Davis qu'elle craint que Paul ne soit kidnappé. Ses craintes se confirment lorsqu'au cours d'une sortie, Davis est attaqué, son ami tué et Paul enlevé. Bien que recherché par la police qui le considère comme suspect no. 1, Davis mène son enquête pour retrouver le petit garçon. Il découvre que la famille du mari d'Anne séquestre cette dernière pour le compte d'une organisation secrète fasciste qui a l'intention de faire tomber les gouvernements d'Europe. Il la libère et tous les deux partent pour l'Italie où Paul est détenu par l'un des chefs de cette organisation: Leschenhaut. Anne était effectivement au courant du complot ourdi par cette organisation depuis la mort de son mari, et l'enlèvement de Paul était destiné à ce qu'elle n'en parle à personne. Devenus amants au cours de leur escapade, Davis et Anne retracent Leschenhaut et cherchent à négocier avec lui la libération de Paul en échange d'un document compromettant pour l'organisation que Anne possède. Un accord est décidé entre eux pour un échange qui devra s'effectuer au Colisée de Rome.

Encouragés par la réussite notable de P.J., le réalisateur John Guillermin et l'acteur George Peppard ont décidé de refaire équipe pour un nouveau film policier. HOUSE OF CARDS est cependant loin d'égaler la qualité de la précédente oeuvrette du tandem. Le script, tiré du roman de Stanley Ellin, est plombé dès les premières minutes par une invraisemblance de taille, et celle-ci n'est que la première de toute une série destinée d'abord à mystifier le public par son jeu d'intrigues secrètes aux coulisses opaques, pour finalement trop abuser de sa bonne volonté. Globalement, il est effectivement difficile de croire à ce personnage de boxeur déchu et paumé qui, du jour au lendemain, devient le garde du corps et le sauveur d'un jeune garçon et de sa mère aux prises avec une organisation occulte présentée comme tellement redoutable, qu'on se demande pourquoi elle n'essaie tout simplement pas de les tuer au lieu de les piéger ou de les séquestrer pour les maintenir au silence. Le suspense en prend donc un sacré coup dans la cafetière! La réalisation tente de racheter toutes ces lacunes en accumulant les péripéties se déroulant au sein de décors extérieurs admirables filmés en France et en Italie, comme la scène finale au Colisée de Rome, mais sans véritable flair pour les magnifier. Une romance mièvre et des violences trop atténuées en comparaison à P.J. rabaissent ce polar au rang de produit formaté purement commercial et conformiste. À tout le moins, le film possède une certaine vigueur qui témoigne du professionnalisme de Guillermin, et la musique de Francis Lai est plutôt fascinante, quoique parfois sirupeuse. George Peppard joue les héros de façon trop stoïque face à un Orson Welles imposant physiquement et intellectuellement en chef révolutionnaire, sans pour autant parvenir à nous faire oublier son prédécesseur dans P.J. interprété par le tout aussi massif Raymond Burr. Mathieu Lemée

HOUSE OF 9 aka LE PIÈGE - Steven R. Monroe avec Dennis Hopper, Kelly Brook, Hippolote Girardot, 2005, Royaume Uni/Roumanie/Allemagne/France, 90m

9 personnes qui ne se connaissent pas sont kidnappées et se réveillent dans une maison sans sortie, truffée de caméras. Une voix leur annonce que le gagnant de ce concours macabre sera le dernier survivant et sa récompense sera de 5 millions de dollars. Éberlués, le groupe hétéroclite: un prêtre, un policier, une danseuse, un rappeur, une ancienne joueuse de tennis, un artiste et sa femme, une junkie et un designer homosexuel. Le policier a son arme de service, ce qui complique un peu les choses, sinon chaque personnage stéréotypé à outrance, joue son rôle et on meurt assez rapidement...

Évidemment on pense à Saw et à Cube. Il y aura plusieurs baisses de régime durant le film et d'inévitables séquences sur de la musique pas très justifiées illustrant un scénario qui se la prend facile. On s'attend au minimum à un ou plusieurs joueurs qui nous surprendront, ce ne fut pas mon cas. Le noir de service démarre le cycle de violence de manière très gratuite, le français de service est complètement barjo, la joueuse de tennis superficielle, la junkie en veut à la société et le prêtre aimerait bien que l'on suive les préceptes de la bible, qu'il n'arrivera pas à suivre. Facile et raciste, on pourra toujours souligner une fin un tant soit peu originale, qui laisse avant tout supposer que l'on a oublié de retravailler le reste du scénario. Steven R Monroe est un cameraman devenu réalisateur, assez prolifique, on lui doit un SASQUATCH MOUNTAIN pas plus convaincant et le remake de I SPIT ON YOUR GRAVE. Mario Giguère

The HOWLING IV: THE ORIGINAL NIGHTMARE aka Hurlements IV - John Hough avec Romy Windor, Michael T. Weiss, Antony Hamilton et Susanne Severeid, 1988, Angleterre, 94m

Marie ne va pas bien et pour l'aider, son copain décide de l'emmener dans les bois où elle pourra enfin se reposer. Mais voilà que Marie entend des bruits et pense qu'une créature hante les lieux. Alors que sa relation avec son copain devient peu à peu problématique, ce dernier se laisse séduire par la gypsy du village et se transformera peu à peu en vous savez quoi...

Alors que la série des Howling partait en couilles, des producteurs ont décidé d'adapter de façon plus fidèle le roman de Gary Brandner, qui était la base du premier film. Le seul problème est que Joe Dante a signé un film mémorable et que la base du roman de Brandner n'a rien pour le devenir. C'est franchement long, ça n'a pas de rythme et rapidement on se rend compte qu'on est pas du tout intéressé par l'histoire. C'est pratiquement le premier film, sans le plaisir qui va avec. Finalement ça décide de péter avec 25 minutes à faire et le film se rattrape au moins un peu. La scène de transformation du loup-garou est selon moi la plus belle que j'ai vu (Transformation absolument hideuse) et la poursuite entre le personnage principal et la bête vaut le détour ainsi que la fin précipitée. On aurait franchement aimé quelque chose ressemblant à la dernière partie, qui sans être géniale, fait au moins sourire. John Hough, pourtant capable de belles choses y va d'un film où il n'y avait pas grand choses intéressant à travailler. Abba

L'ILE AU TRESOR aka TREASURE ISLAND - John Hough & Andrea Bianchi, 1972, Grande-Bretagne/France/Italie/Allemagne de l'Ouest/Espagne

Cette adaptation du Roman de Stevenson dégage un petit quelque chose d'attachant. Tout d'abord, le ton adopté est différent de celui attendu. Malgré la présence d'un gamin héros, la direction empruntée est celle d'un film d'aventure certes familiale, mais non enfantin. Les décors naturels sont joliment mis en valeur, les autres un peu moins, mais surtout nous bénéficions de la présence d'Orson Welles dans le rôle du vil pirate unijambiste Silver qui est paraît-il incompréhensible dans la version anglaise. Plutôt cabotin, Welles donne la réplique à Lionel Stander dans un petit rôle de voyou alcoolique balafré et à un Jean Lefebvre méconnaissable en ermite insulaire hirsute. Si l'ensemble n'est pas franchement excitant pour cause de manque de rythme et de crédibilité (la mutinerie mollassonne, la chasse au trésor qui manque de conviction), cela est probablement dû à une production légèrement chaotique.

En effet, Welles, peut-être pas très heureux de son scénario, le signa sous le pseudonyme de O.W. Jeeves. Le film est officiellement signé John Hough dans les pays anglo-saxons, mais il est signé Andrew White, autrement dit Andrea Bianchi en Italie et en France. Enfin, Jésus Franco, en tant que bon assistant d'Orson Welles (il participa aux films CHIMES AT MIDNIGHT et bien sûr à DON QUIXOTE), signa quelques plans également. D'ailleurs, des habitués de Franco se retrouvent au générique du film, à savoir le producteur Harry Alan Towers (EUGENIE, 99 WOMEN, LES NUITS DE DRACULA, ...), l'actrice Maria Rohm (les mêmes films et plus...) dans un tout petit rôle ou encore l'acteur Paul Muller (UNE VIERGE CHEZ LES MORTS VIVANTS, VAMPYROS LESBOS). Kerozene

I, MONSTER aka JE SUIS UN MONSTRE - Stephen Weeks, 1971, Royaume Uni  

Londres, années 1920. Le docteur Marlowe (Christopher Lee), psychiatre émérite fasciné par les théorie d'un certain Sigmund Freud, fait la découverte d'une drogue de synthèse transformant les bons en mauvais, les gentils en méchants et les femmes frigides en nymphomanes. Même son chat y passe, après avoir goûté à l'hystérie féline meurtrière suite à une petite injection. Totalement obnubilé par sa découverte, le Dr. Marlowe s'injecte sa propre drogue. Son visage habituellement crispé arbore désormais un sourire niais, et son comportement d'aristocrate coincé du cul vire vers un infantilisme quasi navrant. Rapidement accro à ses sorties nocturnes sous les traits de son nouvel alter-ego rigolard baptisé Blake, Marlowe va peu à peu perdre la maîtrise de sa création pour se transformer en saloperie noctambule rongée par le mal. Un mal qui s'exprime non seulement par des actes violents et un non-respect total d'autrui, mais aussi par un faciès toujours plus hideux, voire monstrueux. Seul Utterson (Peter Cushing), avocat et ami de Marlowe, semble se douter du lien entre Blake et Marlowe.

Pourquoi cette production Amicus ne reprend-elle pas les noms de Jekyll et Hyde (ce que ne semble pas respecter le distributeur italien à en juger la superbe affiche transalpine)? Mystère. Car il s'agit bien évidemment d'une adaptation du récit de RL Stevenson, une de plus, mais qui tente de se la jouer maline en jouant avec la dissociation des trois instances de l'appareil psychique chères à Freud, à savoir l'inconscient, le préconscient et le conscient. Mais "I, Monster" reste une série B fauchée et peu folichonne, mise en boîte par un réalisateur qui en est à ses début (Weeks n'a alors fait que quelques courts métrages) et dont l'intérêt principal reste l'amusante dégradation physique du faciès de Christopher Lee qui finit par bien faire marrer en arborant un teint blafard de junky, des dents dégueulasses, une calvitie naissante, un gros pif et quelques grosses verrues. Le tournage était initialement prévu en 3D, en utilisant le procédé Pulfrich qui ne nécessite pas de lunettes particulières (un verre un peu plus foncé que l'autre est censé faire l'affaire). Une partie des scènes a effectivement été tournée selon ce procédé, à savoir toutes celles où l'on peut voir les protagonistes se déplaçant de gauche à droite. Ces scènes concernent principalement celles où Lee fait le zouave dans son labo ou celle où Blake tente de séduire une blonde complètement saoule dans un bar miteux. D'après ce que l'on peut lire ici et là, les effets 3D fonctionnent bel et bien, ne serait-ce que sur les DVD disponibles. De mon côté, j'ai vu le film sur une VHS ravagée, je n'ai donc pas eu le courage de faire l'expérience.... Kerozene

INCENSE FOR THE DAMNED, aka BLOODSUCKERS - Robert Hartford-Davis  Avec Patrick McNee et Peter Cushing, 1972, Angleterre

Encore connu sous le titre de DOCTOR WEAR SCARLET, voici un film d'épouvante britannique méconnu. Un jeune étudiant d'Oxford, nommé Richard, a disparu en Grèce. Sa fiancée est très inquiète et celle-ci, avec le consentement de son Peter Cushing de père, part le retrouver avec Patrick McNee et deux amis du disparu. On apprend que celui-ci a rejoint une secte guidée par une (superbe) femme. Celle-ci utilise Richard comme réservoir à sang, car, oui, c'est une vampire. On apprend aussi que Richard est impuissant, d'ou une certaine crainte de retourner vers sa blonde... Mais voila, après la mort de la méchante et de retour à Oxford, c'est Richard qui commence à avoir soif. Le traitement de l'histoire diffère en bien des points avec le film de vampire traditionnel, ce qui surprend. Pas de grosses canines, et une explication "rationnelle" sur l’existence du vampirisme en tant conséquence d'un refoulement sexuel. Un des derniers plans montre un Peter Cushing en larme, c'est émouvant. Kerozene

INCIDENT AT LOCH NESS - Zak Penn avec Werner Herzog, Zak Penn, Kitana Baker, 2004, Royaume Uni 

Werner Herzog tourne un documentaire sur le mythe de Nessie, le monstre préhistorique du célèbre lac avec pour la première fois de sa carrière un producteur. Autour de ce tournage gravite une équipe qui documente le tournage. On a donc le documentaire du tournage d'un documentaire sur une créature de fiction qui ne l'est peut-être pas dans un tout qui est fictif. N'importe qui voyant débarquer la spécialiste du sonar, Kitana Barker, sans se douter que tout est une grosse farce, un surprise sur prise, avec d'énormes clins d'oeil à BLAIR WITCH PROJECT et aux productions hollywoodiennes, est proprement très naïf.

J'avais hâte que ça se termine. Ca débute pourtant bien, Herzog jouant son rôle avec brio, mais dès l'arrive de Zak Penn, scénariste émérite d' X MEN 2 ou FANTASTIC FOUR, on nage dans grosse boutade qui s'assume, mais qui n'est pas vraiment drôle. On a l'impression que Penn tire à gros boulets sur tous les producteurs auxquels il a eu affaire et que finalement on assiste à un festival d'inside jokes. Tant mieux si d'autres y trouvent leur compte... Mario Giguère

INSEMINOID aka HORROR PLANET - Norman J. Warren avec Jennifer Ashley, Stephanie Beacham, Victoria Tennant, 1981, Royaume Uni, 93m

Sur une planète loin loin, des archéologues font des fouilles à travers les vestiges d'une ancienne civilisation. De curieux cristaux provoquent des épisodes psychotiques et des élans de folie meurtrière, spécialement chez une femme qui se retrouve enceinte de deux mois, sans raison apparente. Plus forte que n'importe quel homme, elle tue et dévore ses victimes, de plus en plus nombreuses pendant qu'elle grossit plus vite que son ombre. Quand ça va mal...

Norman J Warren a réalisé dix films qui se rapprochent souvent des films d'exploitation italiens, slasher, giallo, zombie venu d'ailleurs, comme ici cet ersatz d'Alien qui a tant inspiré les cinéastes fauchés. Sans budget conséquent, avec d'anciennes starlettes de la Hammer, il accumule les meurtres sanglants avant de faire sortir ses créature peu impressionnantes. Si je préfère dans le genre les délires de Cozzi et de son CONTAMINATION, on ne s'ennuie pas vraiment, malgré que l'on est pas pour autant impressionné, spécialement comparé au chef d'oeuvre de Ridley Scott. On revoit cependant avec un certain plaisir les actrices qui se faisaient rares, souvent oubliées dès qu'elles passent la vingtaine, triste constat. Mario Giguère

INVASION -  Alan Bridges avec Edward Judd, Valeire Gearon, 1965, Royaume Uni, 82m, Noir & blanc 

Alors qu'il traverse en voiture un épais brouillard surgit de nulle part, Lawrence ne peut éviter un homme déambulant au milieu de la route. Paniqué, il décide de déposer sa victime, inconsciente et affublée d'une curieuse combinaison caoutchouteuse, au petit hôpital de campagne voisin. Le Dr Mike Vernon et son assistante Claire, qui réceptionnent le blessé, ne vont pas tarder à s'apercevoir, dès les premières analyses sanguines effectuées, que notre homme n'est pas réellement humain. La situation va rapidement se dégrader, lorsqu'ils découvrent que leur hôpital semble entouré d'un mystérieux champ de force, et que la température à l'intérieur ne cesse d'y augmenter, mettant sérieusement la vie des autres patients en danger. En fait, d'autres humanoïdes en latex viennent de retrouver la trace de leur 'fuyard', et sont bien décidés à le récupérer coûte que coûte... Le Dr Vernom et le Dr Harland vont alors tout tenter pour sauver le plus de vies possible...

Aucun doute, ce petit film méconnu, mérite très humblement le détour. A contre courant des productions de SF dites "plus classiques" de l'époque, Bridges pari ici sur une histoire se déroulant presque totalement en huit-clos, qui va par petites touches instaurée un véritable climat d'angoisse. Avec ces hommes et femmes, bientôt isolés du monde par une force qui leur est inconnue, avec l'apparition des premiers morts et avec cette chaleur qui ne cesse de croître à les rendre fou, Bridges façonne son oeuvre de manière à renforcer la claustrophobie ambiante dans laquelle ses personnages vont être plongés. Autant dire que le tout étant accompagné d'une réalisation sobre et d'une utilisation intelligente du noir et blanc, la réussite de l'entreprise est assurée. Au programme, nous n'aurons donc pas ici d'effets spéciaux de maquillages 'aliens' monstrueusement drôles, pas de militaires bourrins (ici, il sont même plutôt sympas), pas de situations risibles, mais plutôt des dialogues intéressants, une intrigue bien ficelée et même des acteurs convaincants. Pour les plus récalcitrants, l'action ne sera pas en reste, loin de là, avec en bonus, le décollage d'une navette de très belle facture pour l'époque... A conseiller en tous les cas... Marc Evil

  Un vaisseau extraterrestre s'écrase près d'un hôpital de campagne. Un occupant rescapé, frappé par une automobile, est emmené à l'hôpital. Bientôt on se rend compte des origines mystérieuses de l'inconnu et d'autre part, un champ de force invisible entoure le bâtiment et empêche quiconque de s'éloigner ou de contacter l'extérieur.

D'après une histoire originale de Robert Holmes qui allait être script éditeur pour la télésérie Doctor Who. C'est justement à un téléfilm que l'on croit avoir affaire avec ses extraterrestres qui ont simplement des apparences d'asiatiques en combinaison moulante, une unité de lieu et un nombre restreint de personnages. Le suspense s'articule autour de l'arrivée de deux autres extraterrestres, des femelles à la recherche du mâle et de la montée de plus en plus rapide de la chaleur à l'intérieur du champ de force. On évoque les centaines d'autres patients sans les voir. L'armée a eu le temps de se présenter sur place. Ce petit budget en noir et blanc met en vedette Edward Judd qui a joué dans quelques films de genre, notamment X the Unknown, The Day the Earth Caught Fire, First Men in the Moon, ou Island of Terror. Un film intéressant pour les amateurs du genre et de l'époque, mais pas vraiment indispensable. Mario Giguère

ISLAND OF TERROR aka L'Île de la Terreur - Terence Fisher avec Peter Cushing, Edward Judd, Carole Gray, 1966, Royaume Uni

Une île isolée au large de l'irlande. Un bateau ravitaille aux 3-4 semaines la petite communauté et l'équipe scientifique qui y travaille dans le secret total. Ces savants vont créer un organisme sensé combattre le cancer. Mais le policier du village est amené à découvrir le cadavre apparemment sans os d'un habitant du coin. Le docteur de l'île, abasourdi, contacte le Dr. Brian Stanley (Peter Cushing) sur le continent. Celui-ci s'empresse d'aller sonner chez le spécialiste en la matière, le Dr. David West (Edward Judd), au moment ou il se fait courtiser par une jolie brunette ! De retour sur l'île en hélicoptère, on se rendra à l'évidence: des monstres absorbent les os des hommes et animaux à leur portée, pire, ils se reproduisent en se divisant par deux à toutes les six heures. Dans une semaine ils seraient un million !

Terence Fisher réalise un film d'horreur classique avec des touches originales. Pas de jolie blonde ou d'assistante du professeur, mais une vamp, gosse de riche, qui veut mettre la main sur le relativement jeune docteur ! Sans parler des créatures, en apparence inoffensives, elles bougent très lentement, mais se multiplient à un rythme infernal, un peu comme le péril zombie ! Construit comme un mystère scientifique, cher à l'époque, c'est un véritable combat contre la montre qui s'engage pour trouver le talon d'Achille des monstres. Une belle découverte. Mario Giguère

JOURNEY TO THE FAR SIDE OF THE SUN aka DOPPELGÄNGER; DANGER, PLANETE INCONNUE - Robert Parrish, 1969, Royaume Uni

Pile poil de l'autre côté de Soleil, des astronautes européens découvrent l'existence d'une planète jusqu'alors inconnue. De taille similaire à la Terre, située à une distance équivalente du Soleil, cet astre présente bien des similarités avec notre bonne vieille planète. D'où sort-elle, qu'elle est-elle, est-elle habitable voire même habitée? La communauté scientifique mondiale s'enflamme et très vite la décision d'y envoyer une mission est prise. Ce sont l'astronaute Glenn Ross (Troy "David Vincent" Thinnes) et le scientifique John Kane qui s'y collent. Ce qui arrange plus ou moins les affaires de Glenn qui se ramasse des baffes par sa femme à cause de sa stérilité - comme si le pauvre y pouvait quelque chose... Bref, nos deux aventuriers embarquent pour 600 jours de vol aller-retour. Arrivés à destination au bout de 300 jours, ils se croutent à la surface de la planète puis sont récupérés par une équipe de sauvetage... une équipe humaine, comme s'ils étaient revenus au point de départ. Les supérieurs de Glenn l'accusent de les avoir trompés tandis que John subit un coma profond. C'est alors que Glenn s'aperçoit que les choses ne tournent par rond, ou plutôt, qu'elles tournent à l'envers, puisque la gauche est désormais à droite, et la droite à gauche. Et pour cause, le voila sur une planète miroir identique à la Terre mais où tout est inversé!

Ambiance "Twilight Zone" dans ce film de science-fiction à l'idée de départ excitante mais au résultat quelque peu décevant, la faute à un scénario un brin flemmard écrit par Gerry et Sylvia Anderson, les créateurs des séries "Thunderbirds" et "Space 1999", et à des personnages parfois un peu niais alors qu'ils sont tout de même censés être quelques uns des plus grands cerveaux de la planète. La mise ne scène de Robert Parrish ("Le Bobo" avec Peter Sellers, "Casino Royal") est carrée, bénéficiant de jolis décors et d'effets spéciaux plutôt convaincants - surtout si on met de côté le fait que "2001" est sorti un an auparavant - et permettent de passer un moment plutôt délectable avant une conclusion un peu navrante. Kerozene

KISS OF THE VAMPIRE aka Le Baiser du Vampire - Don Sharp avec Edward De Souza, Jennifer Daniel et Clifford Evans, 1963, Angleterre, 88m

Gerald et Marianne font un jolie voyage en couple quand tout à coup la charrette se fracasse. Ils doivent passer quelques jours dans un petit village et sont invités au somptueux château du Dr. Ravna. Lors d'un bal masqué, Gerald tombe dans les pommes et Marianne a disparu. Pire encore, tout le monde lui affirme qu'il est venu au village seul. Ce que Gérald ne sait pas encore, c'est que Marianne a été kidnappée par un culte de vampires qui se prépare à faire de Marianne une des leurs.

KISS OF THE VAMPIRE démarre probablement avec une des plus géniales scène d'ouverture tout Hammer confondu. Durant un enterrement, filmé longuement et avec cérémonie, un homme transperce subitement le cercueil pour foutre une branche dans le coeur d'une vampire en devenir. Tout comme BRIDES OF DRACULA, pas de présence du dit vampire, mais plutôt d'un culte vampirique, ce qui est intéressant et donne plusieurs scènes de qualité, surtout lors de la préparation pour la vérité sur les habitants du château. D'abord la scène splendide du bal et la scène où Marianne semble ensorcelée par le joueur de piano qui livre vraiment tout une performance lors de cette scène étrangement intense. KISS OF THE VAMPIRE réussi à créer une splendide atmosphère et trouble et dans une belle sobriété. C'est peut-être moins intéressant plus ça avance, mais ça demeure un Hammer d'une indéniable qualité qu'il fait bon voir. Abba

The LAST DAYS ON MARS aka Les Derniers Jours sur Mars - Ruairi Robinson avec Liev Schreiber, Elias Koteas, Romola Garai, Olivia Williams, 2013, Royaume Uni, 98m

La première mission de recherche sur Mars se termine dans 36 heures. L'équipe de remplacement est en route et il faut se préparer et réparer tout ce qui fonctionne mal. Pourtant un homme veut aller vérifier un relais et le directeur de l'équipe accepte de la laisser faire une dernière sortie sur Mars. En fait, Marko Petrovic a découvert une bactérie et veut ramener plus d'échantillons. Le sol s'effondre. La panique s'empare d'une partie de l'équipe, déjà pas mal stressée. Marko finira par revenir, alors qu'il devrait être mort. Il l'est, il est infecté et en proie à une violence meurtrière.

Dans la catégorie des films au sujet bien connu, le film d'infectés nous a abondamment été servit sous plusieurs sauces, ici la science fiction, mais bien réalisé. C'est donc un certain handicap, la sensation de déjà vu qui plane souvent sur le scénario, mais la réalisation et les acteurs nous gardent en haleine. Pas de complaisance, pas trop d'espoir pour les personnages qui ont tous leurs défauts. Quelques stéréotypes, la bitch, le lâche, le héros malgré lui, le canadien qui essaie de faire plaisir à tout le monde, mais avec assez de variations pour bien passer. C'est le premier long métrage de Ruairi Robinson, qui annonce du coup une carrière prometteuse. Mario Giguère

Durant la dernière journée de la mission menant les premiers hommes sur Mars, un membre de l'équipage trouve un étrange minerais qui pourrait s'avérer une découverte gigantesque pour l'humanité. Sauf que voilà, la mission n'était pas de ramener des trucs, mais de simplement aller sur la planète et on oblige le chercheur à laisser derrière lui la pierre, ce qu'il ne fait évidemment pas. Ce dernier quitte la navette et décide d'aller chercher d'autres morceaux pour tragiquement tomber dans une profonde crevasse, l'amenant vers une mort certaine. Une journée après... Il est de retour, mais n'est plus lui-même et pire encore, il est transformé physiquement et peut amener d'autres gens avec lui dans cet état.

Visiblement les gens n'ont pas aimé ce film et bon, je dois dire en toute honnêteté, je n'ai pas aimé, ni détesté, c'est le genre de film qui est simplement... Là et qui n'a simplement rien de remarquable. J'avais un espèce de vibe de GHOST OF MARS en voyant le film, mais honnêtement, ça n'a pas l'ambiance, l'univers et l'action pour mériter une véritable comparaison. THE LAST DAYS ON MARS ne tente pas du tout de se différencier des autres films du genre et ça m'a profondément déçu. Les ''zombies'' martiens manquent de chien, ils n'ont qu'un beau look et sinon, on ne ressent aucune excitation au fait de voir les héros tenter de s'en sauver L'équipage est sans intérêt et si Liev Schreiber est un bon acteur, ici il se perd dans un scénario morne avec des personnages simplement là pour mourir. En gros, un film qui se regarde, mais pour ne mener à rien. Abba


Kevin Howarth

the LAST HORROR MOVIE - Julian Richards, 2003, Angleterre, 80m 

Présenté par Fangoria Magazine, le film voulait se présenter en cassette vidéo sous une pochette annonçant un film d'horreur de type slasher, mais au bout de quelques minutes, coupé par un documentaire sur un authentique tueur en série, Max. Présenté sur grand écran, au parfum du stratagème, nous ne sommes donc pas trop surpris. On regarde alors cette autobiographie du tueur en série, tourné grâce à un complice ramassé pour l'occasion, en suivant ses meurtres et sa vie dite quotidienne. Le propos est double: nous justifier la mode de vie du tueur tout en nous interpellant sur notre voyeurisme: d'un autre côté nous démontrer qu'il est un homme normal en dehors de son vice, ce qui est un comble. Car finalement, même en y mettant de la bonne volonté, je n'ai jamais pu réellement embarquer dans le propos du film. Il y a trop de raccourcis archi-connus du type: vous regardez encore, donc vous m'approuvez ! C'est trop facile, tout en proposant un mélange de comique britannique enjoué contrastant avec des scènes de meurtres explicites. Je décroche aussi avec ces scènes du quotidien heureux de l'homme. À ma connaissance, on a beau parler de tueurs en série " bons voisins ", ce ne sont pas non plus des rigolos qui flirtent pour le plaisir entre deux meurtres. Non plus que j'embarque dans la notion qui veut que l'homme tourne cette vidéo parce qu'il est tellement bon que personne ne relie ses meurtres et qu'il veut bien qu'on les relie pour la postérité. À pousser dans toutes les directions, on nuit énormément au propos initial et l'astuce finale est absurde. Kevin Howath est cependant excellent dans le rôle de Max et quelques scènes nous donnent froid dans le dos. Mario Giguère

LAST KNIGHTS - Kazuaki Kiriya avec Clive Owen, Morgan Freeman, Cliff Curtis et Aksel Hennis, 2015, Angleterre, 115m 

Geza Mott est un gouverneur corrompu et détestable. Il exige une augmentation des taxes à un seigneur de guerre, qui refuse l'augmentation et tente même de l'assassiner. L'empereur demande l'exécution du Seigneur de Guerre par son propre commandant, ce que ce dernier fait, sans par contre, en souffrir pendant de longs mois, devenant alcoolique et en pleine déchéance. Le commandant par contre, reçoit l'opportunité d'une vie, celle de diriger la révolte contre Geza Mott pour venger leur seigneur.

À la base, je trouvais que ça avait l'air vraiment sans intérêt. En fait, je ne m'attendais même pas à un film se passant durant l'ère médiéval! Plus le film s'est déballé devant moi, plus j'ai trouvé qu'au final, c'était franchement pas mauvais et divertissant. C'est exécuté avec rigueur, l'histoire avance continuellement sans jamais être chiante. Je ne suis pas historien et j'ignore à quel point il pouvait y avoir dans un même endroit autant de diversités culturelles, mais c'est un changement de cap intéressant des autres films du genre. Ça ressemble énormément en termes de style à 47 RONIN, que j'avais aussi bien aimé, mais cette fois dans un cadre plus réaliste. Les scènes d'action, pas si nombreuses sont également très travaillées, avec une bataille finale vraiment haletante. Très recommandable donc, un film intéressant, un peu sorti de nulle part. Abba

The LEGEND OF HELL HOUSE aka La MAISON DES DAMNÉS - John Hough, 1973, Royaume Uni

Un vieillard offre une jolie somme à trois personnes pour qu'ils lui amènent la preuve que la vie ne s'arrête pas à la mort physique. Pour se faire, cette équipe composée d'un scientifique et de deux médiums, doivent se rendre dans une demeure réputée hantée et y bosser une semaine.

Les événements étranges commencent dès le premier jour, lors d'une séance de spiritisme faite par la jeune médium. Le climat devient inquiétant, mais ne semble pas toucher le scientifique cartésien qui a réponse à tout, ni le médium expérimenté (Roddy McDowall) qui en a vu d'autre car il fut le seul survivant d'un séjour précédant dans la même demeure 20 ans auparavant.

Les jours se suivent, et les manifestations se suivent de façon inquiétante. Le scientifique accuse la jeune médium qui dit n'y être pour rien. La pauvre se fera même violer par un esprit niqueur.

En ce qui concerne l'histoire en elle-même, le film n'est pas vraiment original. Cependant, la fin réserve son lot de surprises abracadabrantes qu'on a du mal à avaler.

Reste une ambiance assez bien réussie, qui évite d'en foutre plein la vue et en jouant plutôt sur l'atmosphère et les bruits ambiants. Kerozene

LESBIAN VAMPIRE KILLERS - Phil Claydon avec James Corden, Matthew Horne, Paul McGann, Myanna Buring, 2009, Angleterre, 88m

Jimmy vient de se faire encore larguer par sa pas trop tendre et pas trop douce moitié et retrouve son ami Fletch au pub. Fletch entend préparer leurs vacances pour changer les idées de Jimmy, mais les deux sont sans le sou. On va faire les routards, oui mais on part où ? Où cette fléchette va frapper la carte. Voilà nos deux amis en direction d'un petit village présenté en prologue comme l'endroit où la reine des vampires Carmilla fut tuée il y a quelques siècles. Dans le pub local crasseux, on leur offre la bière gratuite et on leur indique l'endroit également gratos ou ils pourront passer la nuit, qui plus est rejoindre les superbes femmes entrevues plus tôt qui ont reçus la même invitation. Les étudiantes en archéologies, et accessoirement absolument canon, et les deux crétins vont frapper un seul petit problème, c'est évidemment un piège à con. Y a bien le curé de la place qui essaie de les avertir, surtout que sa fille va avoir cette nuit 18 ans et qu'elle rejoindra le rang des vampires lesbiennes, suite à la malédiction ancestrale lancée par Carmilla avant qu'un preux chevalier ne lui tranche la tête. On va rigoler !

J'étais, je l'avoue, sceptique, devant une nouvelle comédie d'horreur britannique sur les traces de l'excellent SHAUN OF THE DEAD. Je dois aussi dire que je ne connaissais pas ce duo britannique qui fait rire les britanniques à la BBC. Après un début outrancier on ne sait pas dans quel film on va nager et finalement on va se laisser surfer sur une joyeuse actualisation qui s'amuse des classiques, contourne nos idées préconçues sur le genre, où ca gicle et c'est vachement sexy.

C'est une des grandes qualité des scénariste de la scène britannique actuelle, que l'on pense encore à SHAUN OF THE DEAD, HOT STUFF, mais aussi pour la télévision DOCTOR WHO, TORCHWOOD, JEKYLL ou APPARITIONS de récente mémoire, ou l'on aborde des thèmes dont les codes sont archi connus, du fantastique à la science fiction, mais qu'on s'amuse à retourner sans dessus dessous, jouant avec les clichés, les attentes du spectateur et lui servant des surprises continuelles. Comme Tarantino et son FICTION PULPEUSE, des écrivains qui sont de connivence avec des mordus de genre et qui vont les surprendre constamment. L'humour est très irrévérencieux, porté sur le sexe, de toute évidence, les actrices savent qu'elles ont été choisies pour leur talent et leurs attributs, des blondes vierges ou des superbes vampires lesbiennes. On ne voudra pas vous conter les blagues en rafale, mais l'arrivée de Paul McGann (Doctor Who) amène son lot de gags visuels et de dialogues tordants.

Quelques mots sur le look bande dessinée, division de l'écran et lettrage comic book, qui annonce bien ce qui s'en vient. Les maquillages sont efficaces, la photographie léchée et la mise en scène inventive.

Une version moderne et irrévérencieuse de ces rencontres de crétins avec des monstres classiques comme il s'en faisait beaucoup aux États-Unis, au Mexique et en Angleterre dans les années 50-60. Ou comme on dirait dans Rolling Stone : Abbott et Costello sous acide. On est évidemment planté ferme dans le second degré et le public enthousiaste du festival Fantasia a embarqué à pieds joints dans le film, lui réservant une ovation bien méritée pour une comédie jouissive comme on voudrait en voir plus souvent. Mario Giguère

LIFEFORCE - Tober Hooper, 1985, Royaume Uni

Tobe Hooper : un nom qui tue ! 

Après des débuts prometteurs (Texas Chainsaw Massacre et Death Trap), le cinéaste se compromet de plus en plus dans des projets à la limite de l'admissible et finit sa carrière par des poubelles cinématographiques infectes (Night Terror, The Mangler). Entre ces deux extrêmes, quelques titres regardables (The Fun House, Texas Chainsaw Massacre 2) et un classique du cinéma fantastique (Poltergeist, mais soyons franc : ce dernier titre est plus l'œuvre de Spielberg que de Hooper).

Réalisé en 1985, ce Lifeforce connut un certain succès à l'époque. Croyez-le ou non, je ne l'avais jamais vu. C'est maintenant chose faite, grâce au DVD qui restaure la version initiale de Hooper : 120 minutes !

Je me demandais bien à quoi pouvait ressembler cette histoire de vampires spatiaux imaginée par l'écrivain Colin Wilson (auteur de solides thrillers criminels).

Hélas, d'emblée, je dois avouer avoir détesté. Le début n'est pas si mal, avec ce vaisseau spatial qui découvre un curieux objet volant dans l'espace. L'équipe du vaisseau y rescape trois caissons bizarres, qui seront rapatriés sur Terre. Ce sont trois méchants vampires galactiques qui aspirent le fluide vital des humains pour survivre.

Et là, ça devient vraiment n'importe quoi. Hooper veut tout faire à la fois : un film de vampires, de la SF, de l'action, des zombies, du thriller psychologique, de l'apocalypse à grand déploiement (Independance Day avant la lettre), etc.

Certains érotomanes défendent le film à cause de l'anatomie de Mathilda May, mais on admettra que c'est bien peu (surtout sur 120 minutes de métrage). Si vous aimez les explosions et la grosse musique symphonique genre sous-John Williams, peut-être... Mais sinon, c'est très long, mollasson, maladroit. On s'attendait à un peu de violence sanglante, mais le tout demeure familial à souhait : les vampires volent en éclats telles des potiches étrusques découvertes dans un caveau trop sec, et c'est à peu près le plus loin que va Hooper.

Pour moi, la carrière de ce cinéaste est maintenant une affaire classée : section sinistrée. 

P.S. Dernière minute : Selon la revue MAD MOVIES, le remake de TOOLBOX MURDERS qui devait marquer le supposé "retour en force" de Hooper n'est qu'un film confus et ennuyant. Disons que je n'en suis pas surpris. Howard Vernon

My LITTLE EYE aka L'OEIL TÉMOIN - Mark Evans, 2002, Angleterre 

Le point de départ de ce thriller est d'actualité. On hésite à dire qu'il est original, car plusieurs romans ont déjà traité de ce sujet (entre autres LA MORT EN PRIME TIME, de JL Bizien) et plusieurs films ont présenté des phénomènes de télé-réalité troublants, bien avant les années 2000 (LA MORT EN DIRECT ou, dans un registre plus populaire, LES CENTURIONS DE L'AN 2001 et RUNNING MAN).

Malgré tout, le sujet de MY LITTLE EYE retient l'intérêt : un groupe de cinq jeunes gens acceptent de cohabiter dans une grande demeure pendant six mois. Leur expérience sera filmée et diffusée sur le web. Des internautes pourront suivre leurs péripéties moyennant paiement. Une fois les six mois écoulés, les jeunes gens obtiendront un million de dollars... sauf si l'un d'entre eux a abandonné la maison avant l'échéance.

Tout va donc très bien pour tout le monde jusqu'au cinquième mois, où des bizarreries commencent à se produire : bruits étranges, réception d'un colis lugubre, objets sanglants retrouvés...

La psychose commence à se développer chez les habitants, qui redoutent la vengeance d'un inconnu. À moins que toute cette histoire de télé-réalité diffusée sur le web ne cache quelque chose d'autre ?

Les 15-20 premières minutes du film sont assez intrigantes. Évidemment, on sent le démarquage BLAIR WITCH, par le biais d'un montage qui alterne les caméras vidéo et le support filmique, mais l'ambiance lourde (créée notamment par l'utilisation d'une sorte de fond sonore permanent rappelant le bourdonnement d'une fournaise) parvient à susciter l'intérêt.

Malheureusement, le film perd peu à peu son aspect inquiétant pour devenir routinier et, hélas, plus on avance dans l'intrigue, plus le scénario devient ridicule, jusqu'à une finale complètement idiote qui ne tient pas debout... Oubliées, les promesses du début.

L'équipe derrière MY LITTLE EYE ne brille pas par ses accomplissements. Vous connaissez les inconnus Marc Evans, David Hilton et James Watkins ? Il est probable que non, et cette situation ne risque guère de changer, au vu de MY LITTLE EYE.

Il s'agit donc d'un film qu'on peut, à la rigueur, regarder en vidéo un soir où l'on ne se sent pas trop difficile, mais il est clair que MY LITTLE EYE retombera bientôt dans l'oubli d'où sa parution vidéo récente l'a tiré. Howard Vernon

The LIVING AND THE DEAD - Simon Rumley avec Leo Bill, Sarah Ball, Roger Lloyd-Pack, 2006, Royaume Uni, 84m

Une immense demeure en Angleterre. Un père, Donald, soucieux de ne pas perdre la maison, sa femme malade, Nancy, alitée, et James le fils dans la trentaine qui a l'âge mental de 3-4 ans. Le père doit quitter, a averti la garde-malade qui viendra le lendemain, mais James ne prends pas ses médicaments, décide qu'il est l'homme de la maison et bloque l'entrée à la nurse. James perd tranquillement la raison, seul avec sa mère...

Je dois avouer que j'ai failli partir au bout de quelques minutes, la maladie et la mort allant être le sujet principal et la fatalité étant notable et annoncée, rien de bien agréable s'en venait. Le réalisateur nous avait averti que le scénario est inspiré des trois mois qu'il a passé à s'occuper de sa mère mourante. Ambiance sordide, mort, séquences accélérées, musique tonitruante, tout est réalisé en fonction de nous faire ressentir le malaise d'une situation insoutenable pour des gens qui ne pensent que faire pour le mieux. Des morts et des vivants, loin des morts-vivants, donc. Une plongée dans le malaise existentiel.

Curiosité, la dernière fois que j'avais vu l'acteur Roger Lloyd Pack, il était dans le rôle du nouveau père des Cybermen, dans la nouvelle série télévisée Doctor Who. Un rôle tout ce qu'il y a de plus différent ! Mario Giguère

le site du réalisateur: www.simonrumley.com

LONDON VOODOO - Robert Pratten avec Sarah Stewart, Doug Cockle, 2004, Grande Bretagne, 98m

Film à classer aux rayons des possessions maléfiques, ce petit film verse dans la linéarité la plus totale dans son traitement comme dans son récit.

Un couple d'américain emménage avec leur fille à Londres. Manque de pot, dans le sous-sol de la bâtisse qui les abrite, Sarah découvre un cercueil qui, à peine ouvert, libère un esprit qui prend possession d'elle... D'abord les manifestations sont sans conséquences mais vont rapidement s'amplifier : En clair, elle dessine des ronds dans le sucre et le riz qu'elle renverse partout pendant 30 mn, pour finir par s'habiller en pute en insultant en français son mari déboussolé !! .. On rajoute au tableau, des blacks sortis de nulle part qui tentent d'avertir Lincoln que sa femme est sur le mauvais chemin... et voilà... on a fait un film !

On aurait regardé aisément tout cela dans les années 70 sans broncher... mais bon... on préfèrera revisionner "ZOMBIE CAMPOUT" Marc Evil

A LONELY PLACE TO DIE – Julian Gilbey avec Melissa George, Ed Speleers, Eamonn Walker, 2011, Royaume Uni, 98m

Des alpinistes sont dans une région montagneuse isolée en Écosse lorsqu'un des hommes croit entendre une voix. On découvre alors un tuyau au sol d’ou sort la voix. Le plus expérimenté reconnait un tuyau de respiration, et l’on trouve une jeune fille coincée sous terre, parlant une langue qui leur est inconnue. Il est évident que quelqu’un l'a placée là récemment et on se dépêche de faire des plans pour rejoindre le village le plus proche, pour avertir la police et remettre l’enfant en sécurité. Pour ce faire le couple plus expérimenté va couper la route par une falaise difficile ç gromper pendant que les deux autres et la fille les rejoindront à pied en terrain plus accessible. Mais on les épie et on cherche à les éliminer un après l’autre.

Méchant suspense dont l’on ne dira pas plus, mais ou l’on se pose des questions toute le long ! Pour couronner le tout, certains parviendront à se rendre au village ou rien ne sera plus simple que dans la nature. Un scénario fort bien construit qui mélange ses intrigues finement, change de décor sans perdre de tension avec une brochette d’acteurs typés drôlement efficaces. Un mélange qui fait penser parfois à bien des drames d’alpinisme et de survival à la Délivrance de Boorman, mais qui a sa propre saveur. Ca décoiffe ! Mario Giguère

The LONG GOOD FRIDAY aka Le Vendredi Rouge aka Racket aka Du Sang sur la Tamise - John Mackenzie avec Bob Hoskins, Helen Mirren, Eddie Constantine, Dave King, Bryan Marshall, Paul Freeman, Pierce Brosnan, 1980, Grande-Bretagne, 1h54

"Harold Shand, caïd de la mafia londonienne, veut monter une grosse opération immobilière et pour cela il a besoin de l'aide de ses homologues américains. Malheureusement, au moment où il veut faire étalage de sa toute puissance, des catastrophes se succèdent dans un décor de violence et de sang..."

Si les autres classiques du film noir anglais des 70's étaient des séries B nerveuses et recentrées autour de quelques péripéties, ce film de John Mackenzie affiche une toute autre ambition. En pré-générique, c'est un haletant montage parallèle qui donne le ton. Plusieurs sous-intrigues, construites autour différents protagonistes, vont être développées, pour s'ordonner finalement autour de la figure centrale du "mobster" Harold Shand. Les 109 minutes que dure le film nous montrent l'effondrement-express de son empire, en période de vendredi saint (d'où le titre) sous les violents coups de boutoir d'une mafia nouvelle, dont l'origine ne surprendra pas ceux qui connaissent bien l'histoire contemporaine anglaise...

Dans le rôle principal, Bob Hoskins fait magnifiquement corps avec son personnage, exprimant tour à tour violence (la scène nocturne dans les abattoirs est mémorable) et désarroi. Helen Mirren (CALIGULA, EXCALIBUR...) et Eddie Constantine, dans le rôle du gros bonnet américain, complètent un casting dans lequel on reconnaît aussi Paul Freeman (RAIDERS OF THE LOST ARK) et Pierce Brosnan, dont c'était la toute première apparition à l'écran. Un soupçon de théâtralité et de cabotinage pointent parfois le bout de leur nez, ôtant un peu d'impact à certaines scènes, mais Mackenzie tient dans l'ensemble bien son film et fait montre de belles qualités de styliste. La fin est tragique, comme il se doit, ponctuée par le célèbre thème de Francis Monkman. Un bon moment de cinéma ! Stelvio

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