mise à jour le 2 mars 2007
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MON NOM EST "BULLDOZER" aka Lo chiamavano Bulldozer - Michele Lupo, 1978, Italie Spencer incarne ici Bulldozer, un ex-joueur étoile du football mystérieusement disparu de la circulation en 1973. Il resurgit cinq ans plus tard dans un port italien, en quête d'un moteur pour remplacer le sien, brisé. C'est ainsi qu'il va rencontrer les membres d'une équipe de football américaine (formée de militaires, de surcroît), mais aussi de jeunes désoeuvrés qui s'opposent à eux. L'enjeu sera bien sûr un match décisif entre l'armée et les " désoeuvrés italiens ". L'entraîneur : Spencer. Alors, ça a l'air original ? Non. Eh bien ça ne l'est pas, en effet. Je ne dirais pas que le film est une catastrophe pour autant, mais il est clair que c'est du cinéma très populaire, commercial, sans grandes ambitions. Spencer y a toujours son air bourru, les bagarres sont enjouées et cartoonesques. Le scénario est prévisible du début à la fin. Quelques gags font mouche malgré tout. Il serait difficile d'élaborer plus longtemps sur MON NOM EST "BULLDOZER" vu la minceur du propos. On peut toutefois signaler, en terminant, qu'il est desservi par une durée excessive pour ce genre de film : 115 minutes ! Le rythme en souffre, et un certain remplissage tire l'ensemble vers le bas. Pas le pire "Spencer" malgré tout, mais on lui préférera nettement les réussites que sont DEUX SUPER FLICS ou UN FLIC HORS-LA-LOI (le meilleur que j'aie pu voir, politisé, engagé, dynamique, etc.) Howard Vernon |
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MY NAME IS NOBODY aka Mon Nom est Personne aka Il Mio nome è Nessuno - Tonino Valerii avec Henry Fonda, Terence Hill, 1973, Italie/États Unis/Allemagne, 117m, produit et sur une idée de Sergio Leone Jack Beauregard (Henry Fonda), la gâchette la plus rapide de l'ouest, se prépare à quitter le continent pour l'Europe. Ses envies de retraite se compliquent lorsqu'arrive sur son chemin un jeune admirateur sans nom (d'ou le titre), un authentique fan avant l'heure, qui a un rêve pour Beauregard. Il veut le voir terminer sa carrière en affrontant seul la Horde Sauvage, 150 brutes salopards qui font du bruit comme 1000 quand ils chevauchent dans la plaine. Réglant ses dernières affaire, Beauregard ne peut y échapper et se retrouvera seul devant l'assaut de la Horde, cadeau de Personne. Je ne me rappelait pas l'avoir vu, j'étais très jeune et pourtant, dès les premières minutes, la scène m'est revenue: Henry Fonda, seul, calme, pas résigné, presque zen, qui voit arriver les 150 bandits. Sur une idée de Leone, bercé par la musique inoubliable d'Ennio Morricone, Valerii accumule les scènes anthologiques, mélangeant action et humour. Terence Hill assure plusieurs séquences comiques avec bonheur. On aurait peut-être aimé une conclusion différente ou à tout le moins un massacre qui éviterait le recours à ce curieux montage, somme toute propice au propos. L'humour est parfois au simple niveau de la baffe comme dans la longue carrière du duo formé de Terence Hill et Bud Spencer, mais en général on s'amuse et on apprécie la galerie pittoresque de faciès caricaturaux. À revoir avec plaisir. Mario Giguère |
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ON M'APPELLE MALABAR aka Buddy Goes West aka Occhio alla pena - Michele Lupo avec Bud Spencer, Amidou, Joe Bugner, Renato Scarpa, Piero Trombetta, Carlo Reali, Sara Franchetti, Andrea Heuer, Riccardo Pizzuti, Tom Felleghy, Romano Puppo, 1980, Italie, 90m Peu de temps après avoir été arrêté pour vol de chevaux, l'indien Girolamo recouvre la liberté grâce à l'aide de son frère de sang, Buddy, qui est un véritable colosse. Alors que tous les deux voyagent à bord d'un train, Girolamo dérobe la valise d'un médecin. Les deux frères imaginent alors une combine où Buddy cherchera à se faire passer pour un médecin dans la première ville où ils aboutiront. Cependant, dès leur arrivée dans un village isolé, ils constatent que des bandits terrorisent l'endroit et qu'ils sont acoquinés secrètement avec le shérif. Leur but est de s'approprier une mine d'or se trouvant à l'insu de tous les habitants sous le sol du village. Après diverses aventures, Buddy et Girolamo parviennent finalement à mettre à jour la combine des criminels. Ceux-ci sont prêts à tout pour conserver leur mainmise sur la mine mais le colosse Buddy et son frère Girolamo n'ont pas peur de la bagarre. Après quelques comédies à succès situées dans un cadre contemporain, Bud Spencer effectue ici un retour au western parodique dans la grande tradition des "TRINITA"; le film ressassant même des éléments qui ont déjà servi à la formule ayant fait le succès de ces westerns populaires. Terence Hill étant indisponible, c'est à un acteur d'origine arabe, Amidou, à qui est revenu le rôle de partenaire de la vedette. Si la complémentarité comique avec Spencer n'est pas du même niveau qu'avec Hill, son personnage d'indien est extrêmement farfelu, au point que son jeu est tout bonnement caricatural et que le reste de la distribution en vient à jouer de la même manière. Cela sous-entend clairement que le scénario n'est pas à tout casser, d'autant plus que les effets répétitifs abondent, mais certaines idées loufoques sont bien exploités et suscitent le rire constant du spectateur, que soit dans les "lazzis" (ex. la scène très drôle de la compétition de bouffe entre Bud Spencer et le shérif) où dans les bagarres burlesques à souhait. L'ensemble est généralement d'une légèreté typiquement italienne et est accompagné par une excellente musique d'Ennio Morricone, sauf que la mise en scène de Michele Lupo n'est toutefois pas à la hauteur en alourdissant inutilement certaines séquences. Heureusement, le charisme de Bud Spencer compense cette lacune à l'écran. Ce qui compte après tout, c'est qu'on se dilate la rate et là-dessus, le film remplit sa mission. Un bon divertissement. Mathieu Lemée |
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PAIR ET IMPAIR aka Pari e Dispari - Sergio Corbucci avec Terence Hill, Bud Spencer, Salvatore Borghese, Luciano Catenacci, Marisa Laurito, kim McKay, Jerry Lester, 1978, Italie, 115m Le lieutenant de marine Johnny Firpo(Hill) est un véritable champion sportif toutes catégories. ses supérieurs lui confient donc la mission de démanteler un gang de jeu qui opère à Miami. Firpo demande alors l'aide d'un camionneur, Charlie (Spencer), expert en trucs divers dans les sports et les jeux de hasard. Charlie n'accepte qu'à contrecoeur car il a du mal à croire que Firpo soit son demi-frère. Fripo demande alors à Papa de se faire passer pour aveugle auprès de Charlie pour l'amadouer. Charlie est dupe de la supercherie et tous les trois montent des coups afin de livrer une partie de cartes avec le chef du gang sur son yacht, un nommé Paragulis dit le Grec. Lorsque Charlie découvre la vérité sur la pseudo cécité de son père, il aide néanmoins Firpo à contrer le gang. Première des deux collaborations entre le réalisateur Sergio Corbucci et le tandem Hill-Spencer, ce film est une réussite à tous les niveaux malgré la recette convenu. Comme pour "Salut l'ami! Adieu le trésor" 3 ans plus tard, Corbucci parvient à soutirer le maximum de cette histoire décousue et bondissante et du numéro de bagarreurs du duo Hill-Spencer. Les moments comiques abondent tant les lazzis que dans les bagarres avec une mécanique bien rodée. Un morceau d'anthologie humoristique est à souligner dans la séquence du match de pelote basque fort hilarante. Les séquences de bagarres sont parmi les plus drôles du tandem, comme quoi Corbucci, dont le sens de l'humour est naturel, considère chaque coup de poing comme potentiel à faire rire un public qui risque de se lasser. Une autre comédie que je recommande fortement. Mathieu Lemée |
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PAS DE PITIE POUR LES SALOPARDS aka BEYOND THE LAW aka BLOODSILVER aka THE GOOD DIE FIRST aka AL DI LA DELLA LEGGE - Giorgio Stegani, 1968, Italie/Allemagne de l'Ouest Ben Novack (Antonio Sabato), jeune européen fraîchement débarqué sur le continent américain et employé d'une compagnie minière dirigée par le gros Cooper (Bud Spencer), se fait dérober la paie des mineurs de Silvertown, petite ville de l'Ouest exploitant un filon d'argent (sans blague). D'abord furieux, les mineurs sont rappelés à l'ordre par Cudlip (Lee van Cleef), un affranchi pouilleux sillonant le désert en vivant de petits larcins en compagnie de ses deux acolytes (dont Lionel Stander) qui ont comme principe de voler sans tuer. D'ailleurs, ce sont ces trois personnages qui sont à l'origine de la disparition de la paie des mineurs. Rapidement, Novack et le sheriff de Silvertown retournent chercher la paie en prenant comme garde du corps ce vieux filou de Cudlip qui se trouve avoir en tête l'idée de dérober à nouveau la paie. Chemin faisant, le convoi se fait attaquer par les hommes de Burton (Gordon Mitchell, terrible !) qui ne reculera devant rien pour arriver à son but. Le shérif blessé, les villageois demandent à Cudlip de le remplacer, ce qui ne manque pas de le faire rire dans un premier temps, mais très vite, il prend son rôle à coeur. Un rôle qui aura pour effet de transformer purement et simplement sa personnalité de petit truand en homme de loi droit et respecté. PAS DE PITIE POUR LES SALOPARDS est un western assez léger au premier abord, le ton est plutôt humoristique, Lee van Cleef incarne un cow boy débonnaire sympathique, il est le bandit au grand coeur qui retournera sa veste pour le bien de son prochain et au grand désarroi de ses camarades. On est bien loin du personnage de Sentensa dans LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND. Ici, c'est Gordon Mitchell qui fait le bad guy. Un bad guy ultra caricatural qui tire tout le temps la gueule (Gordon Mitchell, quoi), vêtu de noir des pieds à la tête et portant une cape noire elle aussi, lui donnant un air d'exécuteur tout droit sorti des entrailles de l'enfer. Sabato joue le gentil qui préfère utiliser sa tête plutôt que les six coups et ensembles ils s'uniront contre Burton. Bud Spencer, qui a pour une fois laissé sa barbe au vestiaire, est employé à contre emploi: il ne distribue étonnamment pas de baffes et joue dans le registre de la sobriété. Un western assez léger donc, mais bien torché et bien ficelé (Fernando Di Leo en a cosigné le scénario), au casting rayonnant, dont l'issue finale ne manquera pas d'en surprendre plus d'un. Kerozene |
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PIED-PLAT SUR LE NIL aka Piedone d'Egitto - Steno alias Stefano Vanzina avec Bud Spencer, Enzo Cannavale, Karl Otto Alberty, Robert Loggia, Baldwyn Dakile, Cinzia Monreale, Angelo Infanti, 1979, Italie, 103m Suite à un tuyau anonyme, le commissaire Rizzo parvient à confondre les ravisseurs de la nièce d'un magnat du pétrole. Pour le remercier, celui-ci offre à Rizzo un poste alléchant de directeur de ses services de sécurité. Rizzo accepte, d'autant plus que le responsable de l'enlèvement est un mercenaire que Rizzo recherche depuis plusieurs années. Avec son adjoint Caputo et le petit orphelin Bodo qui a embarqué clandestinement, Rizzo suit le magnat du pétrole en Égypte. Rizzo échappe à plusieurs attentats avant de démasquer une organisation qui veut mettre la main, grâce à un savant distrait qu'elle a kidnappé, sur de gros terrains pétrolifères. Toujours dans un contexte exotique (l'Egypte cette fois), le commissaire Rizzo, personnage placide et vigoureux, poursuit ses aventures héroico-comiques. L'humour est de plus en plus axé sur les personnages secondaires, tel l'adjoint de Rizzo et le savant distrait à tête d'Einstein. Pour le reste, on retrouve la même ration de bagarres comiques entraînantes, chorégraphiées comme des ballets. Les admirateurs du gros Bud ne seront donc pas déçus. Steno livre toujours une mise en scène fonctionnelle et sans prétention dans l'optique d'un pure divertissement et la musique des frères De Angelis s'avère encore une fois guillerette et agréable. L'interprétation est sympathique, comme il se doit. Mathieu Lemée |
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QUATRE MOUCHES DE VELOURS GRIS aka QUATTRO MOSCHE DI VELLUTO GRIGIO aka FOUR FLIES ON GREY VELVET - Dario ARGENTO avec Michael Brandon, Mimsy Farmer, Jean-Pierre Marielle, Bud Spencer, 1971, Italie À 30 ans, Argento boucle la trilogie giallo de ses débuts comme réalisateur. Toujours avec le soutien financier de son père, qui lui a préservé une part de son indépendance artistique, il enchaîne en trois ans son troisième métrage à distribution internationale et musique d'Ennio Morricone. Déçu par le résultat du " chat à neuf queues ", nouveau succès qu'il considère trop proche de la mode américaine, il rame au scénario avec notamment son collègue Luigi Cozzi (futur coupable du fameux " Starcrash - le choc des étoiles " sous le pseudo de Lewis Coates), et imprime à ses quatre mouches un rythme de vol davantage personnel : elles vibrionnent en apesanteur dans un étouffant climat latin, non dénué par ailleurs de touches de joyeux humour crétin (dont Bud Spencer et quelques jeux de mots comme cette plaque de boutique furtivement aperçue, voisine de celle d'un détective privé et qui affiche " smith & son "). L'intrigue ? Cette fois, le musicien d'un groupe de pop music est empêtré dans une histoire alambiquée de chantage. A quoi bon en détailler plus, ceux qui ont choisi l'oiseau sur le menu puis consenti à goûter du chat goberont maintenant sans se faire prier quatre mouches avec le même appétit. Certes, on peut convenir que pour les autres, ce n'est probablement pas le morceau le plus pertinent pour aborder le style Argento. D'une part, Argento apprécie le format de la trilogie, alors comment savourer pleinement le dessert avant l'entrée et le plat de résistance ? Ce fonctionnement par cycles s'accompagne naturellement d'un usage narcissique de l'auto-citation (mais aussi d'emprunts à peine déguisés, plus ou moins consentis à ses collègues, avant tout à Sir Alfred Hitchcock évidemment puis aux copains transalpins, ceci étant un autre débat : notamment, Lucio Fulci l'engueulera sévère pour la scène choc du chien d'aveugle de " suspiria ", très très inspirée de " l'au-delà " ; mais à sa décharge, Argento s'est lui-même tellement fait copier, alors...). Bref, ce procédé passe donc inaperçu pour ceux qui attaquent la filmographie dans le désordre chronologique, perdant ainsi une partie des signaux expédiés. Par exemple, le prologue des quatre mouches montre un homme au costume sombre dans la rue, qui retire ostensiblement ses lunettes noires en plein soleil pour essuyer des confettis dont vient de l'arroser en jouant un enfant, qu'il réprimande d'ailleurs. Comment ne pas songer d'instinct à un parallèle avec le prologue du précédent film ? Karl Malden, pareillement vêtu, incarnait un aveugle à lunettes noires en promenade dans la rue à la nuit tombée, conversant comme un papy gâteau avec la petite fille le guidant. Clin d'il !! (c'est le cas de le dire). Chacun mettra le sens qu'il voudra sur les intentions de l'auteur, ça fait partie du jeu évidemment. Toutefois, il est indéniable que l'effet délibéré est présent : ainsi au minimum, pour cette nouvelle scène d'exposition, la déduction machinale est faite du retour de la patte d'Argento, qui nous envoie des codes de reconnaissance amicaux et nous gratifie pour notre confiance. Ouf, on est rassuré merci, on ne s'est donc pas trompé de salle de projection. Et cet exemple particulier ne concerne que le prologue, la suite en fourmille. De même, fort logiquement, cette pratique constante de la référence fait aussi apparaître en contrepartie des pièces qui seront réexploitées plus tard : ici par exemple, en suivant les mouches, on traverse déjà un décor d'opéra. Encore une fois, il ne s'agit que d'une illustration parmi beaucoup d'autres : si on commence à dresser catalogue et à décortiquer de la signification sous la rafale d'échos dans l'uvre d'Argento, on y passe la semaine. Cette technique amusante donne l'impression d'un assemblage pièces par pièces qui, suspense, tiendra-t-il le spectateur des débuts longtemps captif ? Argento le reconnaît volontiers lors des interviews : s'il ne cherche pas l'adhésion du plus grand nombre, il est revanche attentif à maintenir la connivence avec un public de fidèles. Mais heureusement, tout ceci n'est qu'un aspect, car Argento ne sait pas que tourner en rond ! D'autre part, les mouches ne constituent en effet peut-être pas le premier plat à servir à celui qui s'attablerait par hasard, parce que d'autres films sont communément reconnus comme plus essentiels. Les mouches ne semblent pas encore éditées en dvd et a fortiori n'ont pas été choisies pour le coffret en zone 2 consacré au cinéaste à Noël 2003. De même, elles n'ont pas connu en salles une fréquentation équivalente à ses précédentes bestioles, bien que cuisinées à la même sauce. Outre la sauvage concurrence en 1971 au sein du zoo giallo avec la Queue du scorpion de Sergio Martino ou L'iguane à la langue de feu de Ricardo Freda, la recette éprouvée d'Argento attirait peut-être moins les curieux. L'oiseau, le chat et les mouches sont effectivement accommodés d'une sauce qui lie rationnellement quatre ingrédients de base : 1°) le giallo initié avec Mario Bava dans " la fille qui en savait trop " : le suspect masqué, l'outil dans la main en avant, les bombes italiennes, le chat de gouttière, la mystérieuse voix, le machisme, le mélange entre fantasme et réalité, la quarantaine de suspects, les couleurs vives, l'incursion attendue du meurtrier au domicile, le p'tit détour par le cimetière, le matériel hi-fi, le crime dans un lieu public, l'homosexualité et quelques innocentes perversités sexuelles, les coupures de presse, la galerie de marginaux, etc. 2°) des plans rocambolesques truffés de cadrages acrobatiques 3°) et une interpénétration générale exhibée des autres disciplines artistiques avec le cinéma (notamment peinture, musique, littérature, photographie) 4°) l'influence déterminante de trois écritures : le polar à énigmes dit " roman de détection " (les intrigues torturées pour le plaisir jusqu'à l'absurdité), les nouvelles fantastiques d'Edgar Poe (la perception du macabre, le dérèglement des sens) et les théories de Sigmund Freud (son approche novatrice de la science, ses travaux sur l'inconscient, l'interprétation des rêves, les refoulements, les traumatismes de l'enfance, les pathologies mentales, la psychanalyse, les déviances sexuelles). En conclusion de la première trilogie, les quatre mouches une fois atterries marquent la fin d'une époque dans l'horrifique d'Argento, qui va se radicaliser en intégrant désormais des nouveaux éléments récurrents, indubitablement absents pour l'instant : le surnaturel (pouvoirs médiumniques, sorcellerie, fantômes), des seaux de sang, les sonorités électroniques, et une narration adoptant souvent le point de vue de... hum, hum... l'héroïne. Cette radicalisation ajoutée au rabâchage mécanique de thème ont d'ailleurs parfois frôlé la caricature. D'autant qu'Argento continue infatigablement dans son cinéma de genre alors que d'autres de ses camarades de l'époque toujours en activité ont lâché l'affaire (de Palma, revient avec nous !). De fait, une fois mordus (!) par son oiseau, certains ont du mal à échapper à ses films même les plus éreintés, et j'avoue (plus facilement, le temps passant) faire partie des avertis du ratage qui ont quand même cavalé après son fantôme de l'opéra. Pour ma part, je mâche ces quatre mouches comme un régal de délire flambeur, rococo, et tout en ambiance inquiétante étrangement contenue. C'est tellement farci que, curieux de subtilités à attraper tous azimuts - bien joué Argento ! - je me suis lamentablement re-retapé ma copie, une VHS en version française que j'avais eu un mal de chien à débusquer. L'image un poil étirée en hauteur dans un format mutilant affreusement les bords droite et gauche comporte de surcroît du début à la fin une rayure horizontale parasite, et un sifflement de ventilateur offre par intermittence - mais avec insistance - le bonus d'un autre film en fond sonore (je parierais sur un western, d'après les coups de winchester, les tam-tam et les cris de sioux). Sinon, vivement la sortie de son prochain " joueur de cartes " ! Bigeyes |
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SALUT L'AMI ! ADIEU LE TRÉSOR ! - Sergio Corbucci avec Bud Spencer, Terence Hill, 1981, Italie, 108m Cette comédie réunissant le tandem Bud Spencer-Terence Hill est certainement l'une des meilleurs. Réalisé par Sergio Corbucci, ce film raconte l'histoire d'Alan (Hill) qui part à la recherche d'un trésor caché par son oncle sur une île pendant la guerre 39-45. Mais Alan a des ennuis après avoir escroqué des truands et il se cache à bord du bateau de Charlie (Spencer) pour leur échapper. Charlie doit faire la traversée du Pacifique mais Alan trafique la boussole pour se diriger vers l'île au trésor. Les deux compères aboutiront sur l'île en question, se lieront avec des indigènes, affronteront des pirates, découvriront le trésor caché dans un camp japonais ou un vieux soldat monte la garde, croyant que la guerre existe toujours. Le tout se termine par une bagarre burlesque à souhait entre Spencer-Hill et les pirates associés aux truands qui ont pourchassé Alan jusqu'à l'île afin d'avoir le trésor. Hautemet fantaisiste et extravagant, ce film se regarde sans ennuis bien que la recette du tandem soit connue. Les gags où lazzis défilent avec une cadence bien huilée, l'ensemble est coloré à souhait, les bagarres sont parmi les plus drôles du genre. Certes, les indigènes sont peu crédibles et les pirates très caricaturés, mais Corbucci s'amuse à filmer tout cela sans prétention que de divertir comme il en est capable. Il suffit de voir le chef des truands perdre coup sur coup ses cheveux, ses dents et sa moustache pendant la bagarre finale, l'indigène Anoulou commettre gaffe sur gaffe, Terence Hill qui harcèle le chef des pirates en lui écrasant les pieds de toutes sortes de façons. Les répliques sont parfois ringardes: "Homme invisible ou pas, je vais lui casser la gueule". Mais on s'amuse ferme! Un incontournable du duo Spencer-Hill. Mathieu Lemée |
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Le SHÉRIF ET LES EXTRA-TERRESTRES aka Uno sceriffo extraterrestre, poco extra e molto terrestre - Michele Lupo avec Bud Spencer, Cary Guffey, Raimund Harmstorf, Joe Bugner, Gigi Bonos, Carlo Reali, 1979, Italie, 93m Dans le petit village de Newnan en Georgie, les habitants sont convaincus que des soucoupes volantes ont atterri dans la région, suite à des évènements étranges. Le shérif local, Scott Hall, ne croit pas à ces histoires jusqu'à ce qu'il rencontre un petit garçon qui affirme être un extraterrestre et s'appeler H-17-24. Croyant l'enfant fantaisiste, le shérif joue le jeu mais constate que le garçon dit la vérité et possède des pouvoirs extraordinaires. Les autorités militaires, ayant découvert son existence, veulent s'emparer du garçon pour comprendre ses pouvoirs et ainsi s'en servir pour dominer le monde, mais le shérif se fait vaille que vaille, son protecteur. Vu le succès pendant cette période, de films de science-fiction comme "Rencontres du troisième type", il aurait été étonnant de voir les Italiens ne pas miser sur le filon. Michele Lupo, alors réalisateur de prédilection de Bud Spencer, a donc réuni à l'écran le maître des bagarres burlesques à l'italienne avec le petit garçon du film de Spielberg, Cary Guffey. Le résultat est une aimable pochade sur les relations entre humains et extraterrestres, bien que le film n'échappe pas à la facilité et n'exploite pas assez l'aspect science-fiction de l'aventure. Quelques trucages parsèment l'intrigue ici et là, mais abusent parfois de l'arrêt sur image et d'effets d'accélérés ou à rebours. Ils fournissent néanmoins bon nombre de gags cocasses pendant les bagarres attendues par les fans de notre vedette barbue. En résumé, un film divertissant et quelque peu malicieux grâce entre autre à la performance du petit Cary Guffey. Mathieu Lemée |
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Les SUPER FLICS DE MIAMI aka Miami Supercops aka Trinity : Good Guys and Bad Guys - Bruno Corbucci, 1985, Panama, 1h35. Doug Bennet (Terrence Hill) et Steve Forest (Bud Spencer) se voient forcés de reprendre du service lorsqu'une vieille histoire resurgit de leur passé de superflics. Un type qu'ils avaient arrêté pour un hold-up huit ans plus tôt - à l'époque de TWO SUPERCOPS donc, d'Enzo Barboni en '76 - sort de prison et se voit prestement refroidi par un tueur mystère. Ça n'en prendra pas plus pour convaincre le gros Bud d'abandonner momentanément son école de pilotage d'hélicoptère (?!?) et d'épauler Terrence dans une quête de la vérité absolue qui les mènera tout droit dans les rues chaudes de Miami, bien sûr. Après une série acclamée - et qui a donné naissance à onze merveilleux films - avec Tomas Milian, Corbucci allait faire équipe avec les deux iconoclastes les plus populaires d'Italie pour quelques films explosifs. Explosifs pour l'époque, cela dit. On a ici droit à la recette habituelle; des cascades et des poursuites, des méchants garçons parodiques qui essuient de magnifiques raclées prodiguées par un Bud Spencer impassible, des effets sonores exagérés, un peu de romance qui ne tombe évidemment pas dans l'érotisme - faudrait tout de même pas saliéner l'auditoire familial ! - et une musique synth pop un peu kitsch gracieuseté des frères La Bionda, les De Angelis du pauvre. La séquence d'ouverture est hyperactive, avec un montage rapide nous montrant les divers attraits de la Floride, et l'action se situe une fois de plus à Miami, qui semblait bien plaire à Corbucci. Ce dernier insère quelques blagues sur l'Italie dans ses dialogues, nous bourre de péripéties exotiques, et peut calmement fêter la réussite de son film qui, sans passer à l'histoire, aura fait rigoler au moins deux générations de cinéphiles repentants. Orloff |
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THEY CALL ME TRINITY aka LO CHIAMAVANO TRINITÀ aka They call me Trinity aka My name is Trinity aka Mon nom est Trinita - Enzo Barboni (E.B. Clucher) avec Terence Hill, Bud Spencer, Farley Granger, Elena Pedemonte, Steffen Zacharias, Dan Sturkie, Gisela Hahn, Ezio Marano, Luciano Rossi, Michele Cimarosa, Ugo Sasso, Remo Capitani, Riccardo Pizzuti, Paolo Magalotti, Vito Gagliardi, Antonio Monselesan, Gaetano Imbró, Franco Marletta, Gigi Bonos, Dominic Barto, Tony Norton. 1971 110min uncut Trinita (Terence Hill - Viva Django), un jeune homme paresseux mais rapide sur la gâchette, se laisse emporter à travers le désert par son cheval. Lorsqu'il arrive dans un petit village, il est surpris de rencontrer son demi-frère, Bambino (Bud Spencer -- It can be done... amigo!), qui se travestit en shérif local. Bambino a un plan : il désir s'emparer des chevaux du major Harriman (Farley Granger - Rope, What have they done to our daughters?) et quitter le village. Pendant ce temps, une colonie de mormons s'installe dans la vallée voisine, ce qui déplait au vilain major. Ce dernier tentera de les faire fuir de force, mais Trinita a son mot à dire, même si son demi-frère lui avait avisé de garder un bas profile... Agenouillez-vous devant le grand Enzo Barboni! Grâce à lui le duo Hill/Spencer connu un succès international, participant à 19 films ensemble et a plusieurs autres de manière individuelle. La popularité du personnage de Terence Hill était tel (et l'est encore), que le nom de Trinita allait se retrouver sur une pléthore de films, et ce, même quand le grand blond ne figurait pas au générique. Ce premier film se laisse donc regarder comme un charme, même si les westerns spaghetti ne vous branchent pas; le contexte est facilement transposable. Barboni réussi à établir son propre genre comique, soit une combinaison de violence burlesque et de gags gras, non sans évoquer les valeurs de la famille et de l'entraide - qui reviendront subséquemment dans plusieurs des films du duo italien. Nous avons donc droit aux coups de poings ravageurs du gros Bud ainsi qu'aux acrobaties rapides de Hill qui feront leur marque de commerce - et quand ça fesse, tassez-vous! Le scénario est des plus classique, et la direction photo d'Aldo Giordani (Trinity is still my name) n'attire pas l'attention, préférant laisser la vedette aux deux comiques. En somme, il s'agit d'un incontournable du cinéma comique italien. Seul côté agaçant : ce petit côté pro-catholique... mais bof! HumanoidZombie Deux frères s'associent pour aider une confrérie de mormons à lutter contre un méchant maire qui veut les exproprier afin d'obtenir le pâturage où ils se sont établis. C'est, si je ne m'abuse, le premier film à réunir Bud Spencer et Terence Hill. Il survient à une époque (1971) où le western européen commence à battre de l'aile et au moment où les cinéastes et scénaristes du genre ont décidé de se réfugier dans la parodie. Les historiens du cinéma savent - comme les autres historiens - que l'histoire se répète. Le phénomène n'est en effet pas nouveau, et, par exemple, l'âge d'or de l'épouvante américaine des années 30 fut suivie par des films peu sérieux qui misaient sur la surenchère, et aboutirent à Abbott & Costello... Malgré une mise en scène peu inspirée d'Enzo Barboni, ce " Trinita " remporta un certain succès en Europe, probablement à cause du duo de choc que forment Spencer et Hill qui, il faut l'admettre, sont bien amusants à voir évoluer au milieu de cette Amérique de pacotille. Spencer a toujours l'air préoccupé : on dirait que, pour lui, tout semble compliqué ou que les gens à qui il s'adresse sont systématiquement dénués de jugement... Il faut le voir regarder Terence Hill d'un air découragé pour comprendre. Aux expressions faciales blasées de Spencer, Hill oppose des mimiques naïves et joyeuses, mises en valeur par ses grands yeux bleus. Les bagarres amorcent le style Spencer/Hill : pas très sérieux (mais, évidemment, on est dans une comédie). Spencer assomme tout le monde à coups de poing et Hill court partout. Les méchants surjouent (à la Louis de Funès) et ouvrent de grands yeux ébahis. Il s'agit donc d'un film amusant, sans grandes conséquences, à voir un soir où l'on ne se sent pas trop difficile ni exigeant sur le plan intellectuel. Pour le moment, la version disponible sur le marché est une VHS pan & scan (recadrée pour la TV) aux couleurs un peu délavées. Une telle présentation nuit bien sûr au produit final, qui semblerait peut-être meilleur si je pouvais le voir dans une version qui lui rende justice. Néanmoins, de là à le comparer au Grand silence ou à Companeros, il y a un pas... et un grand ! Howard Vernon |
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TO THE LIMIT aka Al Lìmite aka La Ùltima Lecciòn - Eduardo Campoy, 1997, Espagne, 1h30 Au son tonitruant de RADAR LOVE, un majestueux plan séquence nous révèle deux êtres qui, du haut d'un balcon, devant un commerce déserté, se débattent. Ce n'est certainement pas l'amour qu'ils s'apprêtent à faire, car l'homme porte des gants et la fille a l'air tout sauf excitée. L'homme, avant de la tuer, appelle la ligne ouverte d'une émission de radio à sensation animée par Elena (Béatrice Dalle, toujours aussi pulpeuse) et informe son public qu'un assassinat est en cours. Le lendemain, en constatant qu'un corps mutilé a bel et bien été retrouvé par la police, la traque au tueur commence. Voilà un thriller espagnol qui a au moins une originalité : on nous révèle dès le départ l'identité du tueur, et bien qu'il commette ses crimes gants en main, on est loin du giallo. L'intrigue se concentre surtout sur le jeu risqué qu'il joue avec les autorités, augmentant lui-même de jour en jour les risques de se faire prendre. Le vilain, interprété par Juanjo Puicorbé (AIRBAG, et interprète de Pepe Carvalho dans la série du même nom), a une sale tête et profite de ses connaissances des tueurs en série pour se foutre de la gueule de la police. Elle a fière allure, cette police. Ça donne envie de déménager à Madrid ! Bud Spencer interprète ici un commissaire ventru, rôle dramatique dans lequel il ne détonne pas, ne résistant cependant guère à l'impulsion de quelques tics qui l'ont popularisé - il se passe la main dans le visage de découragement, se pince l'arrête du nez lorsque son personnage doit paraître confus ou fatigué... Il n'a pas vraiment changé depuis la belle époque des claques en vrac, et sa stature est toujours aussi imposante, quelques cheveux gris en plus. Maria, la magistrate s'occupant de l'enquête, prend vie grâce à Lydia Bosch, blonde affolante au visage à la fois autoritaire et sexy, qui a fait ses débuts au cinéma aux côtés d'Harvey Keitel et de Klaus Kinski dans STAR KNIGHT (1985) et poursuivi depuis une carrière pépère d'actrice télé. Mais la véritable bombe est ici Béatrice (THE BLACKOUT de Ferrara, À LA FOLIE), ses seins la précédant fièrement, ses lèvres incroyables annonçant chaque latinerie qu'elle prononce, pleine d'attitude et prête à tout pour faire avancer sa carrière. Détail insignifiant pour certains, un juge que l'on aperçoit dans quelques scènes est interprété par Rafael Romero Marchent, un zigoto âgé et rondelet qui a débuté sa carrière comme acteur en '46 et qui est devenu, dès '65, un des plus importants et prolifiques réalisateurs de westerns espagnols, ayant réalisé entre autres SARTANA KILLS THEM ALL (1971) et SANTO VS. DR. DEATH (1973) !! Pour compléter le portrait des références espagnoles obscures, Rosanna Yanni, véritable icone de la série B latine (SADISTEROTICA, KISS ME MONSTER), fait une apparition ! Le réalisateur, Eduardo Campoy, un producteur hyperactif, a entre autre travaillé sur le BULGARIAN LOVERS (2003) d'Eloy de la Iglesia ! Paradoxalement, sa carrière de réalisateur s'est arrêtée en '97, juste après Al Lìmite... Pas que le film soit mauvais, mais on a déjà vu tout cela auparavant, et s'il n'y avait pas tant de visages connus à l'écran, on l'oublierait très vite ! Pour les curieux. P.S. - Le film n'est probablement jamais sorti ailleurs qu'en Espagne, car ma copie sous-titrée est une prise télé australienne, la station ayant elle-même assuré le sous-titrage ! Orloff |
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TRINITA PRÉPARE TON CERCUEUIL, aka Viva Django, aka Preparati la Bara !, aka Django Sees Red, aka Django, Prepare a Coffin, aka Get the Coffin Ready, Ferdinando Baldi, 1968, Italie, 1h28 Django (Terrence Hill) et David (Horst Frank) sont de bons copains. Django est un "homme à tout faire" et David un politicien avec beaucoup d'ambition. Un jour, alors que notre blondinet Terrence transporte de l'or d'une banque à l'autre, il est attaqué par une sauvage horde de brigands, menée par Lucas (George Eastman, sans barbe) qui tuent tous ses hommes, sa femme, et le laissent presque mortellement blessé en emportant le butin. Flash forward cinq ans plus tard. Django est presque "disparu dans la brume", et s'est fait bourreau. Il semble avoir "oublié de se venger" et vaque à ses occupations sans vraiment ressentir quoi que ce soit. Mais derrière cette apparente indifférence, il prépare lentement mais sûrement une vengeance de tous les diables... VIVA DJANGO est vu par certains comme une "suite" non officielle au premier DJANGO de Corbucci. Hill est blond et barbu, et présente une certaine ressemblance avec le Franco Nero de l'époque, en plus d'être habillé exactement de la même façon. Le scénario a été écrit par Franco Rossetti, qui a aussi participé à celui de DJANGO... Et les similitudes ne s'arrêtent pas là, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes... Ferdinando Baldi nous offre donc un effort jouissif, riche en rebondissements, avec des personnages bien définis et un casting irréprochable. Il faut voir Hill, pince-sans-rire, difficile à prendre au sérieux dans un rôle aussi dramatique depuis qu'on l'a vu aux côtés de Bud Spencer dans des "comédies à claques", et le stratagème à dormir debout qu'il a mis sur pied pour se constituer une "armée de supporteurs" qui l'aideront à accomplir sa vengeance... Prêchant des valeurs simples comme la famille et le travail honnête, il est bien entendu confronté à des bandits sans âmes, qui seraient prêts à tuer mère et père pour une pièce d'or. Horst Frank est juste assez visqueux dans le rôle de David, la tête dirigeante de cette "organisation criminelle" à laquelle se heurte Django. Lui qui interprètera plus tard, en '69, le Marquis de Bressac dans le JUSTINE de Franco, et pour Argento le docteur Braun dans CAT O' NINE TAILS en 1971, n'apparaît pas tellement souvent au cours du film, mais est néanmoins assez présent pour rapidement devenir exécrable aux yeux du spectateur grâce aux ressorts dramatiques efficaces de Baldi. George Eastman sans barbe, c'est comme un melon d'eau sans pépins : superbe et suintant. Il dégage un charisme indéniable, même dans la peau d'un brigand de bas étage. On comprend vite pourquoi il a été une star du spaghetti western, mais on comprend moins pourquoi il est pratiquement disparu de nos jours ! Un film comme RABID DOGS, de Bava, nous convainc rapidement de son talent dramatique ! José Torres joue ici un indien retors, lui que son physique "latin" a confiné à une carrière dans de nombreux westerns de renom tels que SARTANA THE GRAVEDIGGER en '69 ou encore le RUN MAN RUN de Sollima en '68... La présence de tous ces acteurs de haut calibre au générique, ainsi que celle du génial Eugenio Alabiso au montage, accompagné d'un score irréprochable et mémorable de Gianfranco Reverberi, font de ce film une expérience de visionnement fort plaisante, que j'ose recommander même aux cinéphiles dont l'intérêt pour le genre dit "spaghetti western" est modéré. Orloff |
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Le TRÉSOR DES MONTAGNES BLEUES aka Winnetou II aka Vinetou II aka Giorni di Fuoco - Harald Reinl, 1964, Allemagne Comme souvent dans la série des Winnetou, " Le Trésor des Montagnes Bleues " tourne autour de la guerre entre mauvais Blancs et bons Indiens. Winnetou tente par tous les moyens de préserver la paix, même s'il doit pour cela consentir à ce que la femme qu'il aime, Ribanna, épouse le fils d'un officier de cavalerie. Le film contient quelques scènes mémorables, comme le combat de Winnetou contre un ours, mais doit surtout son intérêt à son casting. Outre Pierre Brice, acteur brestois devenu icône culturelle en Allemagne, on trouve Mario Girotti dans un rôle dramatique (il n'est pas encore Terence Hill), Karin Dor, femme du réalisateur Harald Reinl et future James Bond Girl dans " On ne vit que deux fois ", et Klaus Kinski en méchant (étonnant, non ?). A noter encore la présence de Gojko Mitic, acteur yougoslave qui apparaîtra dans cinq Winnetou avant de tourner dans une série de westerns est-allemands, concurrents directs des films avec Pierre Brice (citons " Die Söhne der grossen Bärin "). Philippe Lombard |
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TRINITY IS STILL MY NAME aka CONTINUAVANO A CHIAMARLO TRINITÀ aka Trinity is still my name! aka All the way Trinity - Enzo Barboni (E.B. Clucher) avec Terence Hill, Bud Spencer, Yanti Sommer, Enzo Tarascio, Harry Carey Jr., Pupo De Luca, Jessica Dublin, Dana Ghia, Emilio Delle Piane, Enzo Fiermonte, Tony Norton, Franco Ressel, Riccardo Pizzuti, Benito Stefanelli, Fortunato Arena, Gérard Landry, Gigi Bonos, Gildo Di Marco, Adriano Micantoni, Gilberto Galimberti, Bruno Boschetti, Vittorio Fanfoni, 1972 117min, uncut, Italie Trinita (Terence Hill - Viva Django) et son frère Bambino (Bud Spencer - Bulldozer) jurent devant leur père (faussement) mourant qu'ils essaieront de devenir d'honnêtes criminels. S'arrêtant dans une ville prospère, les comparses se font passer pour des agents gouvernementaux. Quelque chose de louche se trame en ville, et les officiers n'hésitent pas à offrir un généreux pot-de-vin à nos héros. Trinita et Bambino acceptent, mais ils découvrent rapidement une opération de trafic d'armes, et ce, au beau milieu d'un monastère. Cette suite directe et officielle à They call me Trinity commence très lentement, mais une fois partie, nous avons droit à du Enzo Barboni à son meilleur. Plusieurs moments sont particulièrement rigolos, pensons à la scène du restaurant, à ce bambin affligé de gaz, et aux claques ultra rapides de Trinita (scène reprise dans My name is Nobody de Tonino Valerii). Le scénario semble souvent improvisé, malgré qu'il ressemble étrangement à son prédécesseur immédiat - la bagarre finale présente ici des moines aux lieux des mormons du film précédent. Le rythme est quelques fois un peu lent, et c'est à se demander si une meilleure trame sonore n'aurait pas aidé - les frères DeAngelis étaient sûrement fatigués... Coups de poings à volonté, blagues faciles, bonne morale, que du bon temps! Vous retrouverez la jolie blondine Yanti Somer dans Star Odyssey d'Alfonso Brescia, cette fois-ci en rouquine. HumanoidZombie Le premier film de la série (They Call Him Trinity) ayant obtenu un certain succès un peu partout dans le monde, il ne fallait pas s'étonner de voir le réalisateur Enzo Barboni reprendre du service pour un second volet, toujours interprété par Terence Hill et Bud Spencer. Comme c'est souvent le cas, la suite est inférieure à l'originale. En fait, il se passe une chose curieuse au cours du visionnement de ce film : au fil des minutes, il devient de moins en moins bon. Le début est très dynamique, et aligne une série de gags efficaces qui laissent présager que ce second volet puisse surpasser le premier... Le problème est sans doute la durée du film, avoisinant les 2 heures, ce qui est beaucoup trop long pour un western parodique. Si un film épique à la Companeros peut atteindre une telle ampleur sans perdre de ses qualités, tel n'est pas le cas pour la suite d'une comédie consacrée à un genre alors en perte de vitesse (le western européen). Le film nous fait donc renouer avec les deux frères interprétés par le tandem Hill/Spencer, qui s'en vont à l'aventure pratiquer le métier de " voleur de chevaux ", suivant le conseil de leur père. Cependant, leur projet ne tourne pas comme ils le souhaitent, et les voilà qui se font passer pour des agents fédéraux enquêtant sur la corruption des villes de l'Ouest. Évidemment, on leur offrira des pots-de-vin, mais le tout ne se déroulera pas comme prévu et ils se retrouveront, sans le vouloir, en train de défendre la bonne cause - comme dans le premier volet. Après une première moitié originale et amusante, la seconde partie s'enlise dans un démarquage assez évident du film précédent, où plusieurs situations et scènes trouvent leur équivalent à peine transposé (par exemple, un groupe de mormons devient un groupe de moines ; Terence Hill s'éprend d'une jeune blonde aux yeux bleus, etc.). Il aurait sans doute suffi d'exploiter les aventures quotidiennes et de peu d'envergure des deux losers incarnés par Hill et Spencer pour réussir un film plus intéressant, différent du premier, qui aurait permis d'approfondir les personnages et de brosser un tableau pittoresque de l'Ouest américain. À la place, on se retrouve avec du cinoche populaire de série, comportant quelques moments de grâce noyés dans un ensemble convenu. Pas mauvais malgré tout, mais il faut savoir à quoi s'attendre, et se préparer à apprécier surtout la première partie du film. Howard Vernon |
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