mise à jour le 28 novembre 2023

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JACK BROOKS: MONSTER SLAYER - Jon Knautz Avec Robert Englund et Trevor Matthews, 2007, Canada, 85m 

Jack Brooks, enfant, voit ses parents se faire tuer par une créature des bois. Rendu à l'âge adulte, il exerce le métier de plombier et il a un comportement antisocial. Il se culpabilise pour ne pas avoir aidé ses parents. Lorsque son professeur (Robert Englund) est victime d'une malédiction et se transforme en une créature qui terrorise ses étudiants en les transformant en créatures cannibales à la DEMONI 2 avec ses larges tentacules, Jacks décide de chasser et de détruire les monstres pour résoudre ses problèmes du passé.

Voici une première réalisation tout à fait compétente et qui a tout du style des années 80. Ressemblant aux films de Peter Jackson et en particulier DEMONI 2, le film ne comporte pas d'effets CGI. Certains truquages ressemblent alors un peu trop à du muppets show, mais ce n'est pas si grave puisque nous avons droit à de vrais effets. Robert Englund avec quelques cabotinages offre une bonne prestation et est vraiment mémorable. De plus, il a semblé avoir eu beaucoup de plaisir à avoir fait le film. Il s'agissait d'un très bon choix de la part de Fantasia 2008 d'avoir présenté le film avant LA TERZA MADRE. Ce jeune réalisateur est assurément à surveiller s'il continue dans cette vaine. En conclusion, il s'agit d'un divertissement amusant et agréable, sans nudité et qui comporte de bons effets de créature à la John Carl Buechler. Il s'agit peut être du premier film d'une série. Black Knight

J'AI MON VOYAGE! aka Quand c'est parti, c'est parti aka Enuff Is Enuff aka Quattro supermatti in viaggio - Denis Héroux  avec Dominique Michel, Jean Lefebvre, Regis et René Simard, 1973, Québec/France

Une famille quitte le Québec en caravane afin d'aller s'installer à Vancouver.

Que dire au sujet de ce film ? Premièrement, il s'agit de l'une des premières co-productions France-Québec et le film avait été un très bon succès populaire en salle. Dominique Michel est très bonne et René et Régis Simard sont confinés dans des rôles bien secondaires. Je crois avoir entendu ou lu que Louis De Funes devait initialement jouer le rôle principal, mais que Jean Lefebvre l'avait remplacé au pied levé. Ce dernier est bon dans un rôle tout à fait candide.

La meilleur joke du film... 

Dominique Michel: " Je vais rentrer sur le pouce à Québec!" 

Jean Lefebvre: "Tu ne peux pas ! Tu risque de te faire violer!" 

Dominique Michel: "J'ai arrêté d'être chanceuse, ça fait longtemps !" 

Le film a une très belle ouverture en dessin animé et je me demande bien si les scénaristes du film National Lampoon's Vacation avec Chevy Chase n'ont pas vu le film avant d'écrire le leur. Puisque les deux se ressemblent beaucoup. Au final, un film tout à fait correct et il est à noter que le film est disponible en dvd uniquement en France. Alors, si vous le voyez dans un guide horaire, ne le manquez pas! Black Knight


Willie Lamothe

JE CHANTE À CHEVAL AVEC WILLIE LAMOTHE - Jacques Leduc, 1971, Canada, 1h

Pendant l'explosion du "cinéma direct" au Québec, fin '60 et début '70, la plupart des cinéastes "intello" cherchaient désespérément des sujets à se mettre sous la dent, d'où l'émergence de bon nombre de documentaires tout à fait "objectifs" qui consistaient en fait de très peu de choses; on laissait les sujets "vivre" et s'exprimer librement devant les caméras sans vraiment orienter leur propos vers quelque chose de pertinent ou couper dans les scènes superflues.

J'imagine sans peine Jacques Leduc arriver dans l'entourage de Lamothe sans idées directrices précises, armé de sa caméra, s'installant pour un "entretien" prolongé dans la cuisine du Willie, puis le suivant en tournée.

C'est en substance ce que l'on obtient ici, un documentaire produit par l'ONF avec accès privilégié à la vie de la star country, qui aurait pu être fort intéressant mais qui tombe un peu à plat. On se contente se filmer Lamothe pendant ses nombreux concerts, et on a droit à l'intégralité des chansons, ce qui devient langoureux... et très long, à force de répétition, pour une génération telle que la mienne, qui ne connaît le personnage qu'à travers MUSTANG, LA MORT D'UN BÛCHERON ou encore le directeur de caisse populaire de Y'A TOUJOURS MOYEN DE MOYENNER ! On le voit ainsi chanter... dans une église, à la télé, au bord d'un feu de camp, dans un encan... et il y a même des extraits de son émission "Le Ranch à Willie" !

Jacques Leduc est un excellent réalisateur, entre autres d'ON EST LOIN DU SOLEIL aussi en '71 et plus récemment de L'ÂGE DE BRAISE en '98. Il est tout simplement dommage qu'il n'ait pas profité de l'occasion pour nous fournir un panorama, autre que musical, plus touffu de la personnalité de ce grand de la chanson. Il est amusant, au début du film, de voir du matériel d'archive montrant Jean Chrétien à cheval, coiffé d'un chapeau à plumes de "chef indien", qui fait le fanfaron devant un photographe, tout cela à la parade du chic Festival Western de St-Tite ! Orloff

Le titre, déjà, est un programme à lui seul.

Pendant 53 minutes, ce documentaire québécois produit par l'ONF suit les traces du " cowboy canadien-français ", Willie Lamothe, accompagné du guitariste Bobby Hachey. Des scènes de concerts divers sont entrecoupées d'entrevues de Lamothe et de collaborateurs.

On y découvre bien entendu des moments pris sur le vif pendant le Festival Western de St-Tite, qui en était alors à ses débuts (1971). Lamothe s'impose comme un luron de type plutôt joyeux, peu avare en anecdotes en tous genres. Populiste dans son approche, il refuse le star-system, préférant plutôt être près des gens.

À cet égard, la scène anthologique d'une mémé racontant comment elle est impressionnée de voir " en vrai " des vedettes de la télé est assez précieuse. La dame en question nous raconte candidement avoir vu des vedettes " au magasin ". Pour ne pas les incommoder, elle se cache entre deux rayons, et ainsi, elle peut longuement les observer. Eh ben...

D'autres scènes sont tirées de l'émission de télé LE RANCH À WILLY, avec le comique québécois " le Père Gédéon ", doté d'un accent du terroir caricatural, qui n'hésite pas à sermonner Willy : " Tu t'es fait fourrer en achetant c'te vache-là ".

Willy et les animaux, alors ? Il a mis du temps à s'acheter un cheval, mais on lui disait qu'un chanteur de " musique western canadienne " ne pouvait pas vivre sans le fidèle compagnon du cow-boy. Lamothe finit par obtempérer, mais son cheval est moins docile qu'on ne le croirait.

JE CHANTE À CHEVAL AVEC WILLIE LAMOTHE propose aussi des images du groupe du fils de Willie : OFFENBACH. C'est l'occasion de découvrir un Gerry Boulet jeune et moustachu, qui chante en anglais tout en plaquant deux accords rock and roll sur son orgue. Le " cow-boy " canadien reconnaît être un peu désorienté face à cette musique, mais il encourage son fils dans sa passion. Après le hockey et le golf, pourquoi pas le gros rock québécois, après tout ?

Beaucoup de scènes donnent du " western canadien " une image un peu pathétique&ldots; Willie Lamothe entouré de grâces croulantes qui faussent allègrement, des paroles profondes du genre " Quand le soleil sourit aux montagnes ", Willie donnant un concert pendant un encan ou chantant " Alouette, gentille alouette " avec un enfant, autour d'un feu... Disons qu'on pourrait recommander le visionnement à un grand dépressif. Les chances de guérison augmenteraient sans doute.

Pour une image encore plus décadente et abrasive du chanteur, on se reportera au film de Gilles Carle LA MORT D'UN BÛCHERON, où il incarne un tenancier de cabaret d'un genre assez extravagant... Howard Vernon

JESUS CHRIST VAMPIRE HUNTER - Lee Demarbre avec Jesus Christo y Santo Enmascarado de Plata ! 2001, Canada,  85m 

Voici le premier long-métrage du canadien Lee Demarbre, auteur du précédent court HARRY KNUCKLES AND THE TREASURE OF THE AZTEC MUMMY. Le style est le même, le casting est quasiment identique, la musique est faite par le même groupe Hammerheads, et voici l'histoire...

Une horde de lesbiennes vampires est en train d'envahir Ottawa. Jesus Christ ressuscite et s'improvise chasseur de vampires. A grand coups de lattes et de pieux aiguisés, il botte le cul des suceurs de sang avec l'aide de Santo et d'une jolie donzelle.

Le moins que l'on puisse dire est que Lee Demarbre ne se prend jamais, mais alors jamais, au sérieux. Jesus dans sa toge pratiquant le kung fu contre une horde de punks sanguinaires, Jesus se prenant pour Treat Williams dans HAIR, Jesus se fait percer les oreilles, Jesus ressuscite une lesbienne ex-vampire parce que la fille qu'il aime est lesbienne, le révérand punk, Santo qui tombe amoureux d'une bisexuelle, etc... Malheureusement, le film ne tient pas la longueur, et son manque de rythme fatigue. La durée de HARRY KNUCKLES AND.... était idéale. Mais les combats bidons, le doublage crasseux et le jeu approximatif de la plupart des acteurs ne suffisent pas à soutenir le grain du 16mm et ses couleurs baveuses. Dommage, l'intention y est. Kerozene

Tourné pour une bouchée de pain en 16 mm et démarrant bien dans son univers loufoque, ce film dérape rapidement. On se lasse plus vite qu'on ne l'aurait voulu avec le manque de rythme du montage horrible où chaque plan devient d'une longueur insupportable plus le film avance. Ressortir les ciseaux pour en couper un brin améliorerait grandement le résultat, mais bon. L'acteur principal (et plusieurs secondaires) est aussi expressif qu'une roche et les combats qui sont destinés à être rigolos deviennent emmerdants avec le manque de chorégraphie (ça, on peut comprendre), mais le montage horrible repointe sa gueule ce qui nous ennuie au plus haut point. Donc, rien de bien original ici ou de particulièrement rigolo malgré les grands efforts faits par la minime équipe. Le présentateur charismatique du film est ce qu'il y a de meilleur là-dedans. Dommage. Bad Feeble

Vous êtes catholiques, croyants, voire pratiquant ? Vous aimez les vampires, les super-héros et le sexe ? Vous aimez le disco et les combats Kung-Fu ?.... Visionnez donc cet OVNI cinématographique (déjà présenté comme film culte dans pas mal de petits festivals à travers le monde) et qui vaut ma foi le détour...

OUI ! Jésus Christ est bien vivant de nos jours et il "crèche" à Ottawa. Cheveux longs, toges et sandales, il s'occupe à bénir de nouveaux disciples lorsque l'on vient à lui pour une mission des plus vitales : Débarrasser le monde de vicieuses vampires lesbiennes, qui sèment la mort partout ou elles passent. Alors que nombre de ces alliés ont déjà succombé à cette guerre ouverte entre le bien et le mal, Jesus, sur les conseils de son Pater, appel à la rescousse son ami le plus fidèle, Santo, véritable héros dans son pays, afin d'en découdre avec ce fléau. Répondant favorablement à l'invitation, ce dernier ce joint à lui pour latter du méchant... mémorable !

Cocktail d'horreur, d'humour, d'action, et de musique, il est difficile de donner une étiquette à ce petit film indépendant. Dans JESUS CHRIST VAMPIRE HUNTER les scènes de combat abondent et sont d'une drôlerie à toute épreuve. Elles font surtout penser aux bagarres des cours de récréation, avec des coups pas trop appuyés de peur de faire vraiment mal !!

Les acteurs, d'un amateurisme à toute épreuve parviennent à demeurer fort sympathiques dans des scènes d'un ridicule cosmique ! . Même si le film s'étire un peu par moments, devenant quelque peu monotone et répétitif, il contient un nombre important de blagues irrévérencieuses qui pour la plupart nous tireront de large sourire.

Dans un style bien particulier, ce grand fourre-tout cinématographique qui se permet de vanner la religion et l'église sans trop choquer, réussi là son vrai son tour de force. Avec ses airs de films des 70's, ce JESUS CHRIST marquera sans aucun doute les esprits... 

Je dirais donc, comme ST THOMAS... il faut le voir pour le croire ! Marc Evil

JOHNNY MNEMONIC - Roberto Longo avec Keanu Reeves, Dina Meyer et Dolph Lundgren, 1995, Canada/États Unis,  96m 

2021, l'internet a envahi la société et la moitié de la population souffre d'une maladie dégénérescente suite à son utilisation. Johnny est un espèce de facteur de données et il se prépare à une autre livraison, quand des yakusas se lancent à sa poursuite pour le contenu qu'il transporte. Johnny découvre qu'il transporte en lui le remède à la maladie qui affecte la population et une société sans scrupule ne compte pas le laisser transmettre l'information.

JOHNNY MNEMONIC arrive un peu à la fin de la merveilleuse époque des trashy sci-fi flicks, des films à petits budgets et aux ambitions grandes! J'avoue avoir trouvé le film tout à fait correct, avec beaucoup de bonnes idées ici et là dans un film au rythme parfois défaillant. J'adore le détail qu'on a donné aux accessoires, particulièrement aux armes. Par contre, si l'histoire est correcte, les vilains sont plutôt nuls avec en tête de file, un Dolph Lundgren qui a l'air complètement débile en prophète despotique (Moi qui adore Dolph). C'est honnêtement pas aussi faible qu'on me le vendait, mais pas génial non plus. Le rythme est bon, l'action continue, sauf que c'est comme si la sauce ne prenait pas vraiment. Cependant, j'y ai trouvé mon plaisir. Abba

JURASSIC SHARK aka Attack of the Jurassic Shark - Brett Kelly avec Emanuelle Carriere, Christine Emes, Celine Filion, 2012, Canada, 75m

Une compagnie de pétrole qui creuse trop profondément, un mégalodon qui s'échappe dans un lac, des voleurs de tableau et des jeunes dames en bikini venus faire un reportage sur la compagnie qui est dangereuse pour l'environnement, voilà une recette de film à budget limité.

Brett Kelly réalise des films depuis une vingtaine d'années, douze à l'époque. Mine de rien, l'industrie est de plus en plus cruelle avec les indépendants et l'espoir de revenus a fondu comme neige au soleil. Il fut une époque ou il aurait pu espérer des budgets de plus en plus conséquents, mais c'est de plus en plus difficile à imaginer. Alors, il continue, envers et contre tous, à produire ses films pas trop éloignés des succès commerciaux, mais avec des moyens minimes. Certaines des actrices s'en tirent bien, mais les scènes d'action manquent évidemment de tonus. Le requin n'est évidemment que numérique s'il est trop près de la caméra et le décor est limité à ce semblant d'île. Un plan final ou la caméra monte au ciel montre l'envers de l'usine/laboratoire supposément déserté, avec plusieurs voitures dans leur stationnement, bonsoir l'île isolée. Lorsque les ralentis commencent à s'accumuler, on se demande s'ils n'étaient pas simplement nécessaires pour arriver au minimum de minutage. Si on omet les génériques de début et de fin, on a un maximum de 60 minutes au compteur, ce qui est de plus en plus la norme pour ce genre de production. Il a réalisé une quinzaine de films durant les huit années qui suivent. Je compte bien en regarder quelques-uns. J'ai de bons souvenirs de ses Bonesetter ou My Dead Girlfriend. Mario Giguère

JUST BURIED aka JEUNES MARIÉS - Chaz Thorne avec Jay Baruchel, Rose Byrne, Graham Greene, Nigel Bennett, Sergio di Zio, Reagan Pasternak, Thomas Gibson, Brian Downey, 2007, Canada,1h30

Un jeune homme, Oliver (Jay Baruchel) hérite à son grand étonnement de l'entreprise de pompes funèbres de son père. Sa vie bascule définitivement lorsqu'il rencontre Roberta (Rose Byrne), employée embaumeuse prête à tout pour faire survivre l'entreprise qui l'emploie. C'est alors pour lui le début de la fin...

" Un seul mariage, un max d'enterrements ", prévient la jaquette de cette comédie macabre, qui a pour décor un Canada hivernal et faussement rassurant. Le duo Jay Baruchel-Rose Byrne fait beaucoup pour le charme du film. Sorte de continuateur du grand Rick Moranis, le premier joue à merveille de son physique de "nerd", à l'allure frêle et ingrate, souligné par le running gag du saignement nasal dont il est victime à chaque fois que l'émotion le submerge (très souvent !). Sa partenaire, vue récemment dans 28 SEMAINES PLUS TARD et la série DAMAGES, affiche au contraire une sexualité décomplexée et une assurance de tous les instants. L'alchimie comique fonctionne parfaitement entre les deux jeunes interprètes. Les mises à mort se succèdent à un rythme soutenu, chacune permettant de moquer gentiment les ploucs trucidés et d'étaler une grande inventivité en matière d'effusions gore. Lequel des deux personnages principaux enterrera l'autre ? Telle est la question principale qui se dégage petit à petit. La réponse se trouve à la fin du film, comme il se doit. Recommandé ! Stelvio

KANGMI: L'Homme des Neiges - Pierre Lainé avec Francis Leduc, Philippe Desjardins, Richard Béland, Jocelyn Bilodeau, Anne Frédéric Souci, 2016, Québec, 45m

Dans l'Himalaya, des trekkeurs veulent sauver une jeune fille enlevée par un Kangmi, nom tibétain donné au Yeti. L'Abominable homme des neiges va les poursuivre sans répit.

Le projet est audacieux, tourner un moyen métrage sans se rendre sur place, avec les acteurs sur fond bleu. On a parfois l'esthétique d'un jeu vidéo, mais le travail de composition impressionne. Évidemment les acteurs n'ont pas la trempe de professionnels et les dialogues manquent parfois de naturel, mais on nous montre la créature, très grande, régulièrement. Le costume est carrément meilleur que plusieurs films de Yeti à rabais et il a fière allure.  Je n'ai pas trouvé de traces du réalisateur du film sur imdb ou ailleurs et c'est bien dommage. C'est dans l'extra de Storyboards que l'on voit clairement l'influence du film de la Hammer, The Abominable Snowman. Les montages photo incluent carrément les têtes de Peter Cushing et Forrest Tucker du film de 1957.

J'avais eu l'occasion de projeter le film dans une salle de Québec, réservée aux collaborateurs et amis du projet et je ne regrette pas de me l'avoir procuré directement du monsieur Lainé. Mario Giguère

The KEEPER - T.Y. Drake, 1976, Canada

Christopher Lee est le directeur d'un hôpital psychiatrique, avec une machine d'une allure grotesque, a l'aide de celle-ci, il hypnose les patients et leur fait voir d'affreuses hallucinations. Un détective privé du nom de Dick Driver(ha ha ha) va enquêter sur l’hôpital ou sa cousine a été incarcéré.

Sûrement les 96 minutes les plus longues et interminable de ma vie, Lee ne l’a pas pantoute, une ambiance British chiante, a éviter. Rana

LADY OF THE LAKE - Maurice Devereaux avec Erik Rutherford, Tennyson Loeh, Emidio Michetti, 1998, Canada 

David a hérité du chalet de son oncle et il compte bien passer l'été. Son voisin l'avertit des dangers de l'endroit et de la légende de la dame du titre, réputée sorcière enchaînée au fond du lac, qui sort des eaux pour séduire les hommes qu'elle noie par la suite. Come son oncle. Comme David, qui sera séduit par la belle femme ou démon...

Premier film pour Maurice Deveraux tourné dans des conditions difficiles. Si dans un premier temps on sent le film plus laborieux que réussit, le jeu d'acteur incertain, on risque de tomber sous le charme de la dame du lac. Erik Rutherford dans le rôle principal ne passe pas la rampe. L'histoire est somme toute très convenue. Mais il faut dire que la photographie-chorégraphie sous-marine est très belle et que les retours au passé sont assez réussit, tout comme la musique. Le film sera distribué par FANGORIA, un appui qui n'a pas dû lui nuire pour enchaîner avec le thriller SLASHERS. Mario Giguère

LASERHAWK - Jean Pellerin avec Jason James Richter, Melissa Galianos, Mark Hamill, 1997, Canada, 99m

Zach croit devenir populaire auprès des filles en montant un canular ou il aurait filmé une soucoupe volante. Mais l'armée débarque chez lui et la belle blonde du collège le largue lorsqu'il devient la risée locale. Il reste la petite brune qui s'intéresse à lui, mais elle certaine qu'il a copié son modèle de vaisseau sur une bande dessinée populaire. Ils vont tous les deux rejoindre le dessinateur du comic book et découvrir qu'ils sont destinés à sauver la terre d'une méchante race extraterrestre qui a semé la vie sur terre il y a 250 millions d'années et qui vont revenir dans 72 heures pour venir récolter la nourriture tant recherchée. Mazette.

Avec Mark Hammill dans un rôle bref de paranoïaque incarcéré dans un hôpital, en fait le troisième descendant des trois guerriers-justiciers de l'espace. Proche dans sa composition de ses performances vocale du Joker dans le dessin animé Batman. Le petit Zach est joué par la vedette de FREE WILLY, ce qui doit sonner l'alarme rapidement aux oreilles de cinéphiles avertis. Le film a l'air beaucoup plus vieux, les effets spéciaux, spécialement la batailles de vaisseaux à la "jeu de console Atari", ne pêchent pas par excellence. Les ingrédient sont là, mais la sauce ne prend pas, résultat d'un scénario mal foutu qui empiles les références à n'en plus finir. Ajoutons que les personnages, à l'exception du créateur de bandes dessinées, ne sont pas vraiment sympathiques, spécialement l'adolescente qui envoie chier tout le monde, elle ne sera pas émue une minute par la mort d'un personnage et son petit baiser au "héros" sonne tout ce qu'il y a de faux. Un ratage sympathique, au mieux, un occasion de rire un peu, au pire. Mario Giguère

The LAST SECT aka LA SECTE - Jonathan Dueck, 2006, Canada 

Des vampires lesbiennes recrutent des victimes masculines via un site de rencontre qui fait tilt dans l'esprit d'un disciple du professeur Van Helsing. Van Hesling - ou du moins son descendant incarné par un David Carradine qui nous gratifie d'un mouvement de karaté gratuit directement issu de son héritage de la série "Kung Fu" - reconnaît là l'oeuvre d'Anastasia, grande maîtresse des suceuses de sang et de leurs sbires masculins défigurés. Pour une raison non justifiée, les brouteuses de minous aux canines acérées publient sur le web des vidéos de "vampires snuff" dans lesquelles des mâles ligotés se font croquer dans une esthétique de film rose de seconde zone. Un postulat de départ pas très logique pour ce petit budget prévisible qui gagne des points grâce à une esthétique et une mise en scène étonnamment soignées mais qui nous prive de véritables scènes saphiques et de nudité... sans parler du discours anti-féministes / anti-matriarcale en filigrane qui finit de rendre la chose limite douteuse. Un comble pour un film de vampires lesbiennes. Petit budget donc, où 90% du film ne se déroulent que dans deux pièces distinctes, à savoir le salon de Van Helsing et le bureau d'Anastasia, ce qui ne nuit aucunement au film grâce à une écriture plutôt solide, des actrices charmantes (mais trop habillées), un David Carradine plus sobre qu'à l'accoutumé et un tueur de vampire dandy hyper classe incarné par Julian Richings ("Cube", "Man of Steel") et sa gueule de psychopathe toxico. Rien de révolutionnaire, ni de franchement recommandable vu la frilosité du résultat final, mais rien de franchement honteux non plus. Kerozene

LÉOLO - Jean-Claude Lauzon avec Maxime Collin, Ginette Reno, Julien Guiomar, 1992, Canada/France, 107m

Il y a fort longtemps, dans un quartier pauvre de Montréal, le petit Léo vit au sein d'une famille dysfonctionnelle dont les membres ne sont réunis qu'à l'occasion, le dimanche, à l'hôpital. Léo, qui se fait appeler Léolo, croyant qu'il est né d'une tomate italienne qui a engrossée sa mère, passe son temps à écrire. C'est d'ailleurs par les yeux d'un professeur qui fait les poubelles du quartier à la recherche de ses écrits que nous apprenons cette histoire. Entre son amour pour sa mère et ses soeurs, l'affection qu'il a pour son frère, la pitié pour son père et la haine de son grand-père, il tient le coup en fantasmant sur sa jolie voisine, Bianca. 

Inspiré de L'avalée des avalés de Réjean Ducharme et des souvenirs d'enfance de Jean-Claude Lauzon. J'admets tout de suite que ce classique du cinéma québécois jouit d'une curieuse réputation dans sa belle province. On se rappelle plus de l'implication de Ginette Reno, chanteuse au talent grandiose qui n'a pas eu la carrière internationale qu'elle aurait dû avoir, qui interprète la mère de Léolo et dont les scènes les plus marquantes sont celles ou elle est sur le bol de toilette. La première partie du film est d'ailleurs consacrée à l'obsession familiale pour la défécation, quand on chie bien, on est en santé. Passé cet épisode anal obligatoire, le film se révèle une chronique poétique amère, sur une nostalgie d'un pays que Léolo ne connait pas, l'Italie. Les images sont belles, la musique magnifique, la mise en scène soignée. Cette famille tordue est difficile d'approche et je n'ai pas été sans penser à des films italiens, tel Les Monstres de Dino Risi. Léolo a beau détester son père, le bonhomme n'a pas l'air méchant, il adore sa mère, un complexe oedipien un peu simple. Il voue une fascination pour ses soeurs, la "Reine Rita" et la "belle Nanette", qui finissent toutes deux à l'asile pour des raisons qui sont d'une autre époque. La belle Bianca, qui arrondit ses fins de mois en faisant des faveurs au grand-père, ne se doute probablement pas des drames qu'elle va engendrer. Tout cela avance vers un final qu'on imagine loin d'une comédie musicale. Finalement, on comprend pourquoi, en 2005, le Times magazine l'a classé parmi les 100 meilleurs films de tous les temps.

La carrière de Jean-Claude Lauzon fut écourtée par un accident d'avion alors qu'il semblait des plus heureux, en couple avec un actrice fort populaire au Québec, la rayonnante Marie-Soleil Tougas. Mario Giguère

LISTE NOIRE aka Black List - Jean-Marc Vallée, 1995, Canada, 1h30 

Un juge (Robert Gravel), qui est en train de se taper une pute (Genevière Brouillette) lui lisant le code civil, est pris sur le fait par une meute de policiers faisant irruption dans la chambre, au ralenti et avec explosion musicale. Générique : LISTE NOIRE.

On découvre que le juge, un pote de Savard, prochainement accepté à la cour supérieure, n'en mène pas large. Il n'a pas envie que sa famille sache qu'il s'est tapé une pute, et demande à Savard de faire un geste pour lui. Savard, droit comme la justice, refuse évidemment. Alors que Savard instruit le procès de la pute, elle lui lance une lettre contenant une liste de ses conquêtes. Pas mal de grosses légumes y figurent, dont la totalité des potes de Savard et quelques ministres. Le voilà donc dans l'eau chaude, tiraillé qu'il est entre son "amitié" pour les cravates, son sens de l'équité, sa femme (Sylvie Bourque) qu'il ne baise presque plus, et sa fille (Lucie Laurier) qui planifie de sacrer son camp en appartement avec un jeune épais.

Giallo judiciaire québécois bourré d'incohérences, LISTE NOIRE est tout de même intéressant à visionner pour son casting et la curiosité générée, le spectateur se demandant où tout cela va le mener. Ça aurait pu être quelque chose de bien, Jean-Marc Vallée ayant décidé d'incorporer un certain érotisme à l'ensemble, mais j'imagine que le monde fermé de l'industrie cinématographique québécoise l'a empêché d'aller trop loin.

Geneviève Brouillette, que l'on connaît surtout pour son rôle dans l'édifiante télé série DIVA, ne dissimule ici pas grand chose, ce qui est bien sûr fort agréable. Son personnage est toutefois teinté de quelques brusques changements de ton qu'elle a du mal à faire passer. Lucie Laurier est sous-utilisé, ce qui est plutôt dommage.

Luc Picard, dans le rôle du redresseur de tort à lunettes, dégage juste assez d'autorité pour tomber sur les nerfs de tout le monde. Il est pourtant le seul personnage ici qui s'en sort plutôt bien, se faisant sucer à tout de rôle par Brouillette et Bourque, la Sylvie d'UN GARS UNE FILLE.

Un film recommandé si vous aimez les fellations suggérées et les soutiens-gorges de la Lucie Laurier d'avant son augmentation mammaire.

Anecdote : Sans IMDb je ne l'aurais jamais remarqué, mais le frère d'un de mes anciens professeurs de collège, Pierre Pageau, joue "Pete, le policier". Orloff


Céline Lomez

LOVING & LAUGHING aka Y a Pas de Trou à Percé aka The Hippie Girls aka The Importance of Being Sexy - John Sole, 1971, Canada, 1h36

Je ne tenterai pas de dissimuler tout le plaisir que je prends habituellement à visionner une production Cinépix. On est en droit de s'attendre, à partir d'une certaine date dans l'histoire du cinéma québécois, à du cheap de luxe, des films "d'exploitation" qui ont été tournés dans une optique de commercialisation d'un certain fantasme collectif et qui n'essaient même pas de le cacher. Donc, dépendamment de l'année et des circonstances, on peut se retrouver devant un étonnant film de genre, ou alors un travail trash et bâclé, selon le réalisateur aux commandes, qui fait sourire à coup sûr, d'une façon ou d'une autre.

LOVING & LAUGHING est donc une curiosité, production tournée par un canadien anglais, John Sole, qui n'a à son crédit qu'une seule autre oeuvre, datant de '70, sortie au Québec sous le titre VIENS MON AMOUR, et dont je vous parlerai ultérieurement. Une énigme donc, pourtant impeccablement bien réalisée, avec de jolies prises de vue, des personnages fort sympas, et des scènes très réussies.

EN GASPÉSIE... 

Un anglophone de bonne famille (Gordon Fisher), professeur de français pour l'été, se rend en Gaspésie pour des "vacances au bord de la mer" mais il ne parviendra jamais à destination. Sa voiture, une vieille relique qui a du look, mais pas tellement de jus dans le moteur, tombe en panne. Il est rescapé par une cargaison de hippies, qui le ramènent dans leur commune pour la soirée. Toutefois, il ne s'en tiendra pas à une seule soirée; séduit par leur mode de vie et l'abondance manifeste de jeunes filles qui s'exhibent constamment, poitrine au vent, libres comme des fleurs déracinées, il décide de passer ses vacances auprès de ses sauveurs.

Le "chef" du groupe, Lucien Lapalme, un sympathique moustachu charismatique (André Lawrence), est cependant recherché par la police du coin pour possession de marijuana. Afin de lui éviter une peine bien pénible à purger, Reggie, le prof transplanté, lui offre de prendre sa place pendant la deuxième partie de ses vacances, alors qu'il était supposé aller donner des leçons de français à une jeune bourgeoise du Vermont. Lucien est rasé, lavé, on lui coupe les cheveux, et il redevient présentable. Alors qu'il part pour le Vermont et que Reggie reste auprès des hippies pour prendre sa place, et éventuellement séduire la belle Lovely (Michèle Mercure) dont il est tombé amoureux, le spectateur se doute bien que les situations juteuses vont se mettre à éclater à tout moment !

ON EN PENSE QUOI SUR FULLUM ? 

Beaucoup de bien ! Je n'espérais pas grand chose de transcendant en jetant un regard au casting composé principalement d'inconnus, et je mettais sa rareté sur le compte d'une production médiocre, me disant que c'était probablement un film douloureux à visionner, vite vu et vite oublié. Encore une fois, j'avais sacrément tort.

Car dès les premières images le spectateur se voit surpris par la qualité de l'entreprise, la mise en place des personnages et leur psychologie, qui dans ce genre de production n'est habituellement pas très fouillée. Il y aurait assez de matériel, ici, pour faire au moins une suite ! La précision avec laquelle leur cheminement social est dessiné dans l'imagination du scénariste aide sans doute ceux-cis à prendre corps, et être témoin de ce processus imaginatif est fort plaisant.

Le rythme est donc très vif, on ne s'ennuie pas une seule seconde, et la réalisation ne prend ainsi donc même pas le temps de s'extasier sur les magnifiques paysages de la Gaspésie. Les scènes érotiques ne s'allongent donc pas inutilement et sont mises en image avec beaucoup de goût. Je pense entre autres à la scène où André Lawrence, le chanceux, se tape Céline Lomez dans une chaise berçante, le visage admirablement calé entre les mamelles imposantes de celle-ci...

Lorsque le générique final - dans lequel on apprendra que Francis Mankiewicz participa à la post-synchro, et que le monteur n'est nul autre que... Jean Lafleur, mythique homme de cinéma qui réalisa ILSA LA TIGRESSE DE SIBÉRIE !! - apparaît sur une image troublante du centre-ville de Montréal - on y dénombre environ 20% des immeubles qui s'y trouvent actuellement, c'est donc dire que c'est le désert !! - on sursaute sous la surprise, déçu que ça soit déjà fini.

En tout cas, c'est l'effet que ça m'a fait, à moi. Comme si on venait de retrouver un vieil ami qui nous est très cher et qu'on devait déjà le quitter, à peine la conversation amorcée.

ET LES INTERPRÈTES, EUX ? 

Bien qu'inconnus, la plupart des interprètes de LOVING & LAUGHING s'en tirent avec les honneurs. Outre Céline Lomez - qu'on devrait exploiter davantage - dans le rôle de la bonne incroyablement sexy de la famille de bourgeois du Vermont qui accueille en son sein un hippie déguisé, on retrouve dans cette même famille Susan Petrie, mignonne comme tout, qui est apparue dans SHIVERS de Cronenberg en '75 et qui allait retrouver Lomez en '76 dans THE FAR SHORE, l'année même où sa carrière connut une fin abrupte et inexplicable. Sa soeur dans le film, Julie Wildman, qui n'est pas sans rappeler Uma Thurman dans KILL BILL, est une hilarante maniaque de conditionnement physique qui illumine carrément toutes les scènes où elle apparaît par son humour irrésistible. Elle est aussi apparue dans FLEUR BLEUE de Larry Kent en '71, dans THE PYX en '73, dans SHIVERS en '75, et dans la co-production Italie / Québec d'Alberto de Martino, BLAZING MAGNUMS, en '76.

Michèle Mercure, ayant fait ses débuts dans KID SENTIMENT en '68, est aussi apparue dans EAST END HUSTLE de Frank Vitale en '76, et dans MOURIR À TUE-TÊTE d'Anne-Claire Poirier en '79. Elle ne se démarque ici pas vraiment des autres "hippie girls" à part par le béguin que lui voue Reggie... ce Reggie interprété par Gordon Fisher, qui fait pourtant preuve d'un certain charisme, mais dont c'est le seul film.

Véritable révélation pour moi, André Lawrence, qui peut avoir pour certains esprits tordus de vagues similitudes avec Donald Lautrec - en plus beau, disons - a eu une carrière pour le moins surprenante. Né au Canada en '39, il a débuté sa carrière cinématographique en Europe, est apparu dans les deux réalisations de John Sole, et le dernier film dans lequel il est apparu date de '79 et fut réalisé par un certain Umberto Lenzi : FROM HELL TO VICTORY !

Voilà donc diverses raisons qui devraient vous suffire à partir à la recherche de ce film injustement oublié, que le canal Drive-In m'a permis de voir dans une copie relativement bien préservée. Orloff

LIVE FEED - Ryan Nicholson, 2006, Canada

Il fallait s'y attendre, HOSTEL à fait des émules, ce LIVE FEED de bas étage en fait partie... 

3 filles et 2 gars, touristes à plein temps, déambulent dans les ruelles d'une ville asiatique. Après avoir assistés, écoeurés au découpage d'un chien par un boucher local, ils vont se remettre de leurs émotions dans une boîte de strip-tease, ou une blondinette bien en chair et sans pudeur, s'offre à un public conquis... Frôlant l'incident lors d'une bousculade avec un chef de gang, ils filent et continuent leur sex-tour en pénétrant dans un théâtre porno des plus miteux. Manque de pot, cet endroit appartient au mafieux croisé il y a peu, et lorsqu'ils se rendent enfin compte de la véritable nature de l'endroit, il est déjà trop tard. Ce Yakusa vient d'arriver et de s'asseoir bien tranquillement afin d'assister à son spectacle habituel : Le massacre, filmé par un réseau de caméras locales et retransmis sur grand écran, des jeunes cons ayant choisis son établissement pour s'amuser un peu...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Ryan Nicholson, encore un ancien des effets spéciaux recasé à la réalisation, n'a pas choisi ici de faire dans la dentelle. En voulant donner à son low-budget un côté craspec, il abuse des zooms, des floues, des gros plans foireux via une caméra à l'épaule qui va finir par donner le tourni. Si cela peut paraître justifié par moments, notamment pour les scènes de tortures, cela devient vite pénible pour les passages plus conventionnels. L'idée d'utiliser des éclairages au néon rouge et bleu n'est pas non plus mauvaise, mais là aussi on arrive très vite à saturation. Le montage quelque peu chaotique et la réalisation approximative ont l'avantage de rendre les scènes de meurtres plus trépidantes, voire réalistes, mais bon... faut pas abuser non plus... Quand on rajoute à ce tableau déjà bien chargé, des scènes de culs (limite porno) totalement gratuites et racoleuses, on peut se poser certaines questions sur les motivations réelles de l'entreprise...

Reste à se mettre sous la dent quelques scènes chocs, qui renverront SAW au rang de spectacle pour enfants... Car ici, le sang gicle et se déverse par litrons entiers lors de scènes de tortures finalement principales intérêts de ce LIVE FEED : La palme revenant à cette scène ou l'on force une pauvre fille à ingurgiter un serpent par la bouche en lui enfonçant un tube de verre dans l'oesophage... C'est sûr que pour le finesse, faudra repasser... Marc Evil

  La LOI DU COCHON - Érik Canuel avec Isabel Richer, Catherine Trudeau, Sylvain Marcel et Jean-Nicolas Verreault, 2001, Québec, 98m

Afin de sortir sa ferme de la faillite et d'aider sa soeur sur le point d'acoucher, une fermière accepte que deux criminels fassent pousser de la marijuana dans son champ de maïs. Elle décide ensuite, d'en faire à sa tête et de concocter un plan pour faire disparaître le plan et le revendre à gros prix. Le problème est que les deux gangsters devinent la manigance et décide de prendre les deux soeurs en otage.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Érik Canuel était inspiré quand il a fait LA LOI DU COCHON, peut-être le film québécois le plus intense depuis REQUIEM POUR UN BEAU SANS COEUR. Le film ne va pas dans la dentelle, en fait, il n'en offre pas une seule seconde. On est dans un univers crasse, étouffant et souvent sans aucune porte de sortie. On sent bien que Canuel a voulu brasser les choses et le spectateur profane y verra peut-être un film visionnaire. Le spectateur aillant plus d'expérience lui, verra bien que LA LOI DU COCHON est un gros mélange pas très subtil entre FARGO et RESERVOIR DOGS sans une touche d'innovation. Tellement qu'à un moment, j'ai trouvé que ça en était gênant puisque nos deux méchants criminels, sont des répliques presque carbones de nos deux tueurs à gages dans le film des frères Coen, mais sans le charme qui va avec. Il y a aussi cette atmosphère étouffante, qui le devient rapidement beaucoup trop et qui finit par donner un petit mal de tête après une heure. Sans parler des cadrages volontairement croches de Canuel, bien sympathiques au début mais finalement assez énervants. Beaucoup de bonnes idées de mises en scène par contre, et un magnifique jeu d'acteurs pour appuyer un film certes maladroit mais amusant. Chapeau à Sylvain Marcel, intense comme jamais et parfaitement convaincant. Un film de gangster pas vraiment inoubliable, mais intéressant et contenant assez de bonnes idées pour en satisfaire plusieurs. Abba

La LUNULE aka The Pyx - Harvey Hart, 1973, Canada

Depuis le temps que tous les " Monstres " du Club se demandaient à quoi ressemblait THE PYX sans trouver le courage de l'insérer dans leur magnétoscope... J'ai décidé de servir de cobaye et de l'essayer pour vous.

Il s'agit d'un autre thriller fantastique québécois des 70s, à côté du DIABLE EST PARMI NOUS de Jean Baudin, quoique toutefois réalisé par l'Américain Harvey Hart, un cinéaste ayant surtout travaillé pour la télévision.

La version française est assez savoureuse : les acteurs francophones se doublent eux-mêmes, mais les anglophones sont doublés par des comédiens qui adoptent un français international et neutre. Il faut donc s'habituer à entendre Donald Pilon (et son accent du terroir profond) donner la réplique à Christopher Plummer, lequel s'exprime presque comme un Européen. Cela crée un décalage assez hallucinant et on ne peut s'empêcher de regarder les dix premières minutes avec un sourire étrange. Pilon s'y révèle très mauvais dans sa manière de réciter son texte, surtout lorsqu'il doit s'exprimer dans un français plus châtié. C'est probablement son pire numéro d'acteur... et pour cette raison, il est très amusant à voir et pas ennuyeux du tout.

Quant à Jean-Louis Roux, qui l'eût imaginé en grand-prêtre satanique affublé d'habits sacerdotaux, prônant le Mal et les ténèbres ? De le voir regarder complaisamment une Karen Black nue et en larmes, pendant qu'il lui demande de parler de son enfance ? Et que dire de cette comédienne en larmes doublée par une Louise Turcot hystérique ? Bref, côté psychotronique, on est servi.

Est-ce donc à dire que THE PYX doit se regarder au dixième degré ? Ben non... Parce qu'à côté de ces aspects kitsch, le film recèle aussi de belles qualités. La photographie de René Verzier est impeccable (pour autant qu'on puisse en juger dans une copie recadrée) et les chansons " celtisantes " de Karen Black qui servent de trame sonore créent une atmosphère feutrée, cotonneuse et hypnotique.

Le film fait également un emploi audacieux du montage parallèle, racontant, sans jamais le préciser, des événements qui ne surviennent pas dans un ordre chronologique. L'aspect occulte n'est pas aussi présent qu'on pourrait le croire, même s'il constitue l'enjeu central de l'intrigue, et il s'agit plutôt d'une enquête policière dans le Montréal 70s. Il s'agit de comprendre ce qui est arrivé à une prostituée trouvée morte après être tombée de l'appartement d'un building, loué par la compagnie " Natas " (subtil, subtil...).

Avec une durée de 105 minutes, il y a inévitablement quelques longueurs, mais le film est tout à fait correct et regardable. Il ne faut pas s'attendre à un chef-d'œuvre, mais à une série B convenable et réalisée avec soin. Howard Vernon

The MAD aka MAD ZOMBIES - John Kalangis avec Billy Zane, Maggie Castle, 2007, Canada, 83m

Jason (Billy Zane, qui ne semble pas vieillir depuis TITANIC), sa nouvelle copine, sa fille Amy et son copain arrêtent dans un patelin pour casser la croute. Malheureusement, la ferme qui offre la viande fraîche a des problèmes et le spécial du jour rend les gens contaminés, bref, ca vire au zombie. Avec le cuistot et sa fille appelée Steve (on voit le niveau d'humour) ils essaient de survivre.

Une autre comédie de zombie qui n'arrive pas à lever. On essaie pourtant fort et on y va tendance: regardez je fais un faux mauvais film comme vous aimez rigoler avec, ce n'est pas marrant ? On a un peu de gore, aucune nudité, pudeur de film subventionné par mes taxes ?, et Billy Zane cabotine en roue libre. Scène interminable dans la voiture, gags allongés qui tirent la sauce et la patience du spectateur, on ne retiendra que les boulettes qui prennent vie, plus intéressantes que la majorité des acteurs. Vive les boulettes ! Mario Giguère

la MALÉDICTION DE L'ÎLE AUX CHIENS aka Humongous - Paul Lynch, 1982, Canada    

L'île aux chiens... Quel échec. Presque aussi nul que DÉMENCE de Gianni Martucci. Encore une fois nous nous retrouvons ici en face de la même histoire redondante qui habite TELLEMENT de films de slashers...  Des vacanciers se font tuer un par un. Who's the killa ? Un mongol. La meilleure scène, c'est encore quand la jolie fille trouve le mec frigorifié sur la plage et qu'elle ouvre sa chemise et colle ses seins sur lui pour le réchauffer. Dommage que le tueur mette un terme à tout ça, parce qu'on aurait probablement eu droit, sinon, à une jolie scène de softcore sex en plein air... Orloff

The MANGLER 2 aka MANGLER 2: CYBERVIRUS aka THE MANGLER 2: GRADUATION DAY - Michael Hamilton-Wright, 2001, Canada

Jo (Chelse Swain, une des frangines de VIRGIN SUICIDE), une ado qui se rebelle contre son riche papa Monsieur Newton - magna de l'industrie technologique, se voit contrainte de retourner dans son campus pour gosses de riche dans lequel les jeunes fument de l'herbe dans leur Rolls Royce... Or, en cette heureuse période de rentrée, le campus présente quelque chose de tout à fait nouveau: un système de sécurité high-tech développé par Monsieur Newton qui comprend un ordinateur super puissant contrôlant plein de caméras partout et un grillage électrifié dont la puissance "tuerait un gorille", nous averti le directeur incarné par un Lance Henriksen qui fait peine à voir. Mais parce qu'un petit malin a fait un site web se moquant du directeur, celui-ci décide de garder sur le campus les cinq délégués de classe alors que le reste de l'école part en vacances. Il y a l'héroïne rebelle légèrement gothique au physique ingrat, le beau gosse sympa qui lui fait les yeux doux, la cochonne de service et ses deux gros seins, le jeune déconneur fumeur de pétard et son pote black. Jo, accusée à tort par ses camarades, s'empresse d'insérer dans le système le virus Mangler qui prendra le contrôle du campus et éliminera tout ce petit monde de façon inintéressante.

Autant le dire tout de suite: THE MANGLER 2 n'entretien aucun lien avec le précédent film de Tobe Hooper. Mais surtout, THE MANGLER 2 parvient à pulvériser les records de connerie cinématographique ! Si l'histoire elle-même s'avère parfaitement risible, il en va malheureusement de même avec le reste du métrage. Le virus super intelligent tue ses victimes à l'aide de fils électriques se baladant dans les couloirs du campus ! Les décors ressemblent à une obscure série Z amateur qui feraient peur dans une production Seduction Cinema ! Les meurtres sont tous commis hors champ ! La vision du monde cybernétique nous renvoie directement aux images de synthés du LAWNMOWER MAN (1992) ! Et pour finir Henriksen affiche une honte pas possible à participer à pareil navet, surtout lors du final dans lequel il a la tête traversée de câble façon CIRCUITRY MAN.

Et ça ne s'invente pas, la boîte de production de cette chose s'appelle les Banana Brothers Entertainment et la musique techno qui constitue la bande son est composée par le mal nommé Ferocious LeFonque. Kerozene

Le MARAIS - Kim Nguyen avec Gregpru Hlady, Paul Ahmarani, Gabriel Gascon, 2002, Québec, 85m

Europe de l'Est, 19ème siècle. Un petit village et son marais qui inspire la peur chez ses voisins. Gilberte, épouse d'un homme ultra religieux, est tuée accidentellement. Le coupable va la cacher dans le bois ou elle est découverte par Alexandre, qui va la couler dans le marais. Tout cela est incompréhensible et pourtant, le spectateur est fasciné par ces personnages d'un autre temps. Alexandre va donc rejoindre Ulysse, qu'il a élevé dans le marais car il est déformé, avec des bosses sur le front et un pied de bouc. Trop rapidement, les villageois vont soupçonner les deux étrangers qui vivent dans le marais d'être coupable de la disparition de Gilberte et si Ulysse ne comprend pas complètement ce qui se passe, Alexandre, au lourd passé, préfère envisager la fuite plutôt que d'affronter l'obscurantisme.

Premier long métrage impressionnant pour le jeune Kim Nguyen. Le montage permet de reconstituer le casse-tête petit à petit et ce n'est qu'au final que tout devient plus clair. Fable fantastique, on y met en scène l'elfe ou la sirène que seul Ulysse peut voir. Un fatalisme pèse lourd sur l'ensemble des personnages, bien interprétés. Le seul bémol qui m'a quelque peu dérangé est le glissement des accents parlés qui laissent parfois pointer quelques syllabes plus naturelles dans la bouche des acteurs du Québec. Mais c'est peu et rare, dans un film retravaillé au complet par le réalisateur-scénariste aussi spécialisé en effets, qui a retouché le travail de photographie pour un résultat qui enchante l'oeil. On ne l'avait recommandé pour ses créatures imaginaires, je ne m'attendais pas à ce conte sur l'exclusion de la différence et la répression presque puritaine. Le rythme est tout de même lent, voire contemplatif, les âmes sensibles peuvent être troubles par les actes contre nature évoqués, mais l'amateur éclairé peut découvrir un film différent, beau et hypnotisant. Mario Giguère

Le MARTIEN DE NOËL aka The Christmas Martian - Bernard Gosselin, 1971, Canada, 1h05

Voici deux enfants qui déambulent dans la neige d'un petit village, dont un petiot qui admet d'entrée de jeu, à travers la narration de Marc-André Coalier, que la journée de son existence dont nous allons être témoins est "sans doute la plus belle de sa vie". Voilà qui est un peu fort ! La suite lui donnera-t-elle raison ? Oui et non. Car il rencontrera un "martien de Noël", chose inhabituelle dans les villages québécois enneigés, encore plus quand on a en face de nous l'extraterrestre le plus psychotronique jamais aperçu dans un film québécois !!

Ensuite parce que François Gosselin, probablement le fils du réalisateur Bernard, avec sa tronche de gosse turbulent, n'a jamais refait de film après celui-ci. Alors c'était un beau jour pour lui, ça oui... D'ailleurs Gosselin lui-même n'a pas vu sa carrière décoller après cet effort... Il s'est passagèrement recyclé dans la comédie (entre autres chez Arcand, dans LA MAUDITE GALETTE en '72 et RÉJEANNE PADOVANI en '73...), lui qui a participé à la gestation foetale du cinéma direct (directeur photo de POUR LA SUITE DU MONDE & A TOUT PRENDRE...) dans les années '60... Espérons qu'il ne soit aujourd'hui pas trop amer devant cet abracadabrant mauvais tour du destin qui lui fit réaliser un effort non documentaire aussi ahurissant que LE MARTIEN...

Le film, donc, nous plonge au coeur d'une journée dans la vie de François et Katou, deux enfants comme les autres qui ne dédaignent pas marcher dans les champs en raquette et fantasmer tranquillement à l'abri des regards adultes. Au détour d'une butte, ils rencontrent un drôle d'hurluberlu, tout de vert vêtu, qui fait des bulles de joie et qui aime bien manger des "smarties". Toutefois, bien entendu, il faut dresser une morale parabolique et c'est donc les villageois qui s'en chargent, ne comprenant pas la "différence" du visiteur de l'au-delà, et cherchant à lui mettre le grappin dessus pour l'emprisonner. Sauf que le martien a plus d'un tour dans son sac, car il pratique la téléportation à court terme et s'envole à l'aide de feux de secours...

Le martien, aussi aberrant que cela va paraître, est interprété par Marcel Sabourin ! Vêtu de "fishnet" en macramé et trimbalant une bédaine imposante, il bondit et rigole du mieux qu'il peut, le regard pétillant de joie, le geste vif. Parions qu'il n'est plus aussi enthousiaste à propos de ce rôle, de nos jours...

Parmi les acteurs intéressants que l'on voit aussi apparaître ça et là, notons Paul Hébert, qui joue le papa des petits. Son cheminement d'acteur est aussi étrange qu'hétéroclite; il est apparu dans LA VIE HEUREUSE DE LÉOPOLD Z en '65, puis dans MOUCHETTE de Bresson en '67 !! Il était du tournage de LA NUIT AVEC HORTENSE du regretté Jean Chabot, en '88...

On reconnaît aussi dans le tas les visages de Paul Berval, qui interprète un garagiste grande gueule, de Roland Chenail, qui gobe sans cesse des arachides et qui cabotine dans la peau du chef de police, et un Guy L'Écuyer à peu près aussi pure laine que son personnage du flic Fred dans UNE NUIT EN AMÉRIQUE de Chabot !!

Un bien étrange film pour enfants, donc, qui fait toujours autant de ravages dans nos chaumières dans le temps de Noël. Je vous défie de le visionner bière en main sans éclater de rire de façon régulière !! Orloff

MATTHEW SALIBA'S FRANKEINSTEIN UNLIMITED (DARK LOTUS by Matthew Saliba, VICTOR by Matthew Forbes, FLESH FOR KUNG FU by King-Wei Chu, REFLECTION by Maude Michaud, OCCAM'S RAZOR by Peter James, MR. FLUFFENSTEIN by Martin Gauthier, 2009, Canada

MATTHEW SALIBA'S FRANKEINSTEIN UNLIMITED est une anthologie de 6 court-métrages québécois ayant pour thème le roman de Mary Shelley. Comme le roman est dans le domaine public, mais que le maquillage de la créature ne l'est pas et appartient à l'Universal... Les différents courts métrages traiteront donc de différents thèmes du roman, mais rarement de la créature.

Le film s'ouvre avec DARK LOTUS qui est la troisième partie d'une trilogie ayant pour thème le "sado-érotisme". Les deux précédents étaient SHE WAS ASKING FOR IT et VAMPIROS LESBOS. Tout comme les précédents, le réalisateur fait appel à la photographie animé à la manière du film LA JETÉE. Mais cette fois-ci, il utilise en plus la technique du noir et blanc. Le récit débute avec la naissance de jumelles orchestré par le docteur Orlof, au moment d'aller porter la 2e jumelle dans de la terre pour la faire féconder via une expérimentation, des membres de la mafia s'interposent et tuent le Docteur Orlof et la progéniture. Des années plus tard, la survivante, alors qu'elle fait une danse érotique en mimant une araignée, fera la rencontre du chef de la mafia et elle tentera alors de se venger.

Pour moi, ce court métrage est peut être la plus grande réussite de Matthew Saliba pour le moment. Le réalisateur emploi de magnifiques comédiens (Kayden Rose, Martin Plouffe et John M. Thomas) de l'excellente musique et contient quelques hommages: The Diabolical Dr. Z, The Beyond, Eraserhead. Le tout est matiné d'expressionisme Allemand.n Une grande réussite.

Le deuxième court-métrage a pour titre VICTOR est réalisé par Matthew Forbes. Celui-ci suit le parcours du Dr. Frankeinstein après que celui-ci a été séparé de sa créature et présente le docteur qui s'interroge sur ses actions et l'impact de sa création sur la société. Celui-ci contient moins d'actions, mais est doté d'une excellente richesse au niveau psychologique. Un court métrage vivement recommandé.

FLESH FOR KUNG-FU de King-Wei Chu compose le 3e court métrage de cette anthologie et met en scène Gordon Liu qui reçoit une invitation pour un combat épique contre un maitre d'art martiaux qui tue les grands maitres pour se composer le corps du maitre ultime. Le titre de celui-ci est un délicieux clin d'oeil au Flesh For Frankenstein de Paul Morrissey et est ni plus, ni moins un hommage au Kung-Fu et à Gordon Liu. Il est à noter que ce court métrage à été entièrement tourné à Hong Kong et devrait faire énormément plaisir aux fans d'art Martiaux. Ses 5 minutes on l'air d'en durer une et je dois avoué que j'ai bien hâte de voir les prochains projets de ce réalisateur.

La quatrième partie est composé de REFLECTION par Maude Michaud. La réalisatrice a décidé de présenter l'action de son court métrage à l'intérieur d'une salle de spectacle où des "freaks" gagnent leur vie. L'une d'elle, défigurée, se payera une opération au visage pour retrouver sa beauté. Sera t'elle plus heureuse ainsi ? Cette épisode est certainement la plus mature du lot au niveau des sentiments et des thèmes. De plus, il comporte d'excellents numéros de cirque fait par des artistes de talents. Après DARK LOTUS, celui-ci est mon préféré.

Vient ensuite, OCCAM'S RAZOR de Peter James. Celui-ci met en scène l'interrogatoire de deux suspects dans une histoire d'un double meurtre. D'une durée de 30 minutes, et malgré une interprétation très émotive et un retournement de situation dans la lignée de THE USUAL SUSPECTS... est selon mes gouts l'un des plus faibles du lot. C'est que la durée est trop longue et brise un peu le rythme d'avec les 5 autres court métrages. Sinon... Les noms des personnages (Karloff, etc.) forment un bel hommage.

Et enfin, cette anthologie ce terminer avec MR. FLUFFENSTEIN. Ce dernier court métrage est à saveur humoristique et met en scène une petite fille, qui après la mort accidentelle de son chat, décide de se fabriquer un nouveau chat. Mais celui-ci s'attaquera aux chats du voisinages... Ce court métrage, avec sa petite touche d'humour et sa légèreté, est tout à fait bienvenue pour conclure le tout. Très divertissant. Black Knight

Pour ceux qui sont intéressé, le dvd est disponible via: http://www.frankensteinunlimited.tk/

MEAT MARKET - Brian Clement, Canada, 2000

Sans mise en situation aucune, et cela dès les premières minutes du film, nous voilà catapultés dans un chaos urbain infesté de morts-vivants qui ont faim de chair fraîche. Début drastique qui nous donne donc l'impression que ça va barder dans la prochaine heure et demie. Et c'est bien ce qu'on nous livre: du blood en masse, du croque-intestins et des faces de pizza-pochette non-stop. Enfin, quasiment, car entre les scènes gore, on a malheureusement droit aux élucubrations totalement inintéressantes des mauvais acteurs (sûrement embauchés à la sortie d'un bar goth à 3 heures du mat). On y apprend toutefois que, dans ce cas-ci, les zombies sont en fait de pauvres victimes infestées par une substance contenant des nano-robots supposés réparer les tissus malades. Or, ces mini-cyborgs (!) détruisent plutôt les chairs humaines et occasionnent de légitimes effets tel le cannibalisme. Nos jeunes héros en fout donc plein la gueule aux zombies fulciesques, tout en ayant le temps de faire une couple de passes softporn ennuyeuses. Et c'est ça un des problèmes de Meat Market, c'est qu'à côté du look "film italo-zombie typique" que l'ensemble peut avoir, on nous pitche sans raison des vampires lesbiennes Matrix (sexy?) et des lutteurs mexicains déchus (drôle?). Le tout oscille maladroitement entre soft, gore et comédie, alors que d'après moi, il n'y a eu qu'Evil Dead qui oeuvrait à merveille dans l'union des deux derniers genres. Et je sens aussi dans ce Meat Market un léger excès dans la catégorie plan de caméra non-justifié et effet numérique bon marché. De plus, la musique jeu-vidéo-PC-1995 n'aide en rien le plaisir de regarder... Mais bon, c'est pas si pénible, les zombies et le gore sont bien, surtout pour un film plus-que-sans budget (2000$) tournée en vidéo. Anthropophaluc

MECANIX - Remy M. Larochelle, Canada, 2003

Dans un futur rongé par la rouille et dominé par des êtres bio-mécaniques, le dernier homme libre tente de survivre tant bien que mal. Les créatures en question sont à la recherche de l'embryon, seul entrave à leur domination totale. Celui-ci se cache dans le corps d'un humain. Du coup, histoire d'être bien sûr de le trouver, ces derniers se font charcuter les uns après les autres. Mais c'est notre survivant qui découvre ce fameux embryon et le dissimule dans son estomac...

Inutile d'en dire plus, cette oeuvre mystérieuse et fortement inhabituelle est une petite merveille. Animation image par image et prises de vue réelles se mêlent pour recréer un monde issu des propres cauchemars de son auteur. Un film osé à l'esthétisme fascinant qui semble être un amalgame de l'univers de frère Quay et de celui de David Lynch. Il souffre peut-être de quelques répétition, mais la passion et l'investissement investis dans le film transpirent de l'écran qu'on n'oserait en tenir compte. Filmé avec des méthodes rudimentaires datant des origines du cinéma histoire de coller au plus près de son sujet, Rémy Larochelle parvient à rendre au travers d'une fascinante image sépia un terrible sentiment d'étouffement. Film unique en son genre, Mécanix, je l'espère, fera parler de lui.  Kerozene

MOB STORY - Gabriel et Jancarlow Markiw avec John Vernon, Al Waxman, Kate Vernon et Margot Kidder, 1989, Canada, 95m

Un vieux gangster New-Yorkais revient dans sa ville natale, Winnipeg pour se cacher de truands qui veulent sa peau. Il renoue avec sa soeur et son petit fils. Rapidement, ces derniers sont mêlés à l'histoire et se retrouvent avec un couple de truands loser qui sont engagés pour les éliminer.

La seule chose qui m'a poussé à vouloir voir cette comédie de gangsters canadiens, c'était le fait que le film se passe dans une ville que j'aime beaucoup et où j'ai travaillé, Winnipeg, reconnu comme la plus ennuyante de tout le pays. Ce que je peux dire, c'est qu'on est certainement pas en présence d'une perle et que les tentatives d'humour ne sont que très rarement efficaces. Néanmoins, c'est con mais fun et on ne peut pas dire que ça s'écoute mal ni qu'on s'enmerde. Winnipeg est la grosse vedette ici, on peut facilement reconnaître les lieux de tournage et on vient même jouer avec les conditions atmosphériques pour rendre le récit un peu plus amusant, comme ce moment où le criminel tente de lécher son bout de fusil pour se ramasser la langue collée. Les acteurs en font beaucoup trop, mais ils collent avec le ton du film et il faut noter la performance de Margot Kidder en total pute dépravée. Bref, pas un grand film, mais certains comme moi y trouveront leur compte. Abba

MONSTER BRAWL - Jesse T. Cook avec Robert Maillet, Dave Foley, Art Hindle, Jimmy Hart et la voix de Lance Henriksen, 2011, Canada

Dans un cimetière et télédiffusé à travers le monde, huit monstres classiques (Le cyclops, Frankenstein, Witch Bitch, lady Vampire, Swamp Gut, Zombie Man. Werewolf et la momie) s'affrontent dans des combats mortels sur un ring.

Habile croisement entre un Gala de la WCW et de monstres à la Santo ou à la Monster Squad, le film amuse. Les combats ne sont pas redondants et il y a des fatalités... Nous avons droit au Werewolf contre Frankenstein, Cyclops vs Witch Bitch et à la momie contre Lady Vampire et au moins 2 autres combats... Il s'agit d'un petit budget où les dollars ont été très bien investis dans les décors et les costumes. J'étais sceptique à voir le film et heureusement, je n'avais pas raison à être déçu. Black Knight

La surprise est de taille. C'est ni plus ni moins qu'un gala de lutte tel que la WWE en présente régulièrement qui est a la base du scénario de Monster Brawl. Donc, dans un endroit isolé car les monstres aiment bien être discrets, on a installé une arène de lutte dans un cimetière et on a réunit huit monstres dans deux conférences. Les Morts Vivants mettent en vedette La Momie, la Femme Vampire, Zombie Man et le Werewolf et dans le coin des Créatures: Le Cyclope, le Muck Man, The Witch Bitch et surtout, Frankenstein ! Combats inégaux direz-vous, car, oui, la foule est majoritairement en faveur de la créature de Frankenstein, mais dans la grande tradition du catch, on nous laisse dans le doute, ou plutôt, on sait que d'autres combats vont inévitablement avoir lieu !

Avec un budget de peau de chagrin, mais une équipe et des acteurs, sans parler d'une voix bien connue, qui donnent leur meilleur pour un résultat bien agréable à la fois pour l'amateur de lutte et de monstres ! L'inclusion du Cyclope comme celui de la sorcière étonne, mais ils ont des pouvoirs qui rendent leur combat intéressant, l'arbitre disparaissant assez rapidement. Comme dans tout gala on préfèrera certains combats et surtout le combat principal, mais le tout, y comprit les séquences sur les origines de chaque créature, sont fort intéressant. Les commentateurs sont hilarants ! Bref, j'ai été étonné et je vous recommande de ne pas rater ce gala fort différent et jouissif ! Mario Giguère

La MORT D'UN BUCHERON - Gilles Carle avec Carole Laure, Willie Lamothe, Denise Filliatrault, Daniel Pilon, Pauline Julien, 1973, Québec, 115m

Marie Chapdelaine décide de déménager à Montréal dans le but de retrouver son père. Elle est engagée dans un bar miteux où elle doit faire sa musique country seins nus mais est récupéré par François Paradis, un bellâtre qui lui promet de l'aider dans sa quête pour finalement ne s'en servir comme objet pour aider sa carrière. Marie se révolte, laisse tout tomber et après avoir trouvé un petit indice, part avec une maîtresse de son père, sa voisine et son ancien patron dans un road trip au fin fond du bois québécois, pour trouver la vérité.

J'ai beaucoup de difficulté à cerner ce film de Gilles Carle, faisant ici on ne peut plus du cinéma d'auteur et touchant même à l'histoire du Québec et le thème de la reconquête des racines originelles. On ne peut pas appeler un personnage Marie Chapdelaine par innocence, c'est évident. Carle sépare en deux parties son récit, la première qui montre tout l'exploitation du personnage principal et la deuxième, beaucoup moins rythmée sur la découverte du camp de bûcherons. Le résultat est assez déroutant, on nous présente dès le départ la fameuse mort du bûcheron avec l'homme qui se fait couper une jambe à la scie à chaîne, donnant le ton par cette violence subite, pour démontrer que son récit n'aura aucune facilité ni point de repère. Carole Laure est encore tout à fait magnétique, non seulement actrice de talent mais femme magnifique, n'hésitant pas en plus à montrer de la peau dans ce que certains critiques appelleront de la complaisance de Carle du corps de son actrice. Je dirai seulement que Carle sait comment filmer un corps et est capable de le transformer autant en vulgaire pièce de viande comme la scène du bar country, qu'en un objet de révolte et d'indépendance dans celle de la danse de la panthère. J'ai pour ma part bien apprécié le film et j'aime goûter à quelque chose d'aussi différent, surtout quand ça provient de chez nous. Reste que la deuxième partie du film est si statique que c'est facile de décrocher et comme Carle a tenté selon ses dires, d'éviter toute mise en scène dans cette partie pour mieux appeler la réflexion, les yeux pourront peut-être baisser un peu. Néanmoins, une pièce importante de la filmographie très variée du réalisateur. Abba

La MORTE AMOUREUSE - Alain Vézina avec Luc Pilon, Virginie Dubois, Pierre Mailloux, Denise Bouchard, 1995, Québec, 84m

Le prêtre d'un petit village Québécois se pend après s'être rendu compte qu'il était tombé amoureux d'une femme qui est plus morte que vivante. On va donc suivre le jeune prêtre appelé à le remplacer, Marc, lui qui rencontrera rapidement une jolie jeune femme, Catherine, qui lui fait immédiatement des sourires qui en disent long. Il rencontrera également une bande de jeunes qui ont élu temporairement domicile sur les rives du fleuve pour nettoyer les berges. De jour en jour, Catherine se rapproche de Marc, et il apprendra la triste légende du village.

Librement inspiré d'une nouvelle fantastique éponyme de Théophile Gautier, parue en 1836 dans La Chronique de Paris. Ce film peu connu, fraichement sorti en dvd chez Black Flag Pictures, étonne positivement à plusieurs niveaux. Un scénario certes fort classique mais bien ficelé et ancré dans une tradition d'horreur gothique et une superbe photographie signée Jean Kavanagh qui fait la belle part aux scènes de nuit, des acteurs naturels et une mise en scène recherchée. Virginie Dubois est fascinante dans le rôle de la goule-vampire au passé tragique. Petit bémol pour la bande de jeunes hippies écolos qui semblent intégrés pour ajouter un quota d'humour un peu forcé. On pense au début à Lucio Fulci et son prêtre qui se pend ou à Riccardo Freda pour la nécrophilie. La musique de Guylain Campagna fait parfois penser aux synthétiseurs des bonnes années 80. Bref, j'ai été agréablement surprit par ce film classique rondement mené et fort bien réalisé, fort recommandé. Mario Giguère

MORT PAR ORDINATEUR aka TERMINAL CHOICE - Sheldon Larry, 1985, Canada   


Dans ce thriller médical sanglant qui se déroule dans une clinique super moderne entièrement assistée par ordinateur et dirigée par le mystérieux Dr. Giles (David McCallum, "The Man from U.N.C.L.E."), le docteur barbu Frank Holt (Joe Spano, "NCIS") est soupçonné de la mort brutale de deux de ses patients. Ses antécédents d'alcoolique et ses erreurs professionnelles passées en font effectivement un coupable idéal. Mais Holt n'est pas du genre à se laisser faire, et c'est avec l'aide de son ex-femme (Diane Venora, HEAT), responsable de l'implémentation du système informatique gérant le suivit médical des patients, qu'il mène l'enquête.

Rien ne prépare vraiment à la vision de ce film qui s'avère par moment étonnamment agressif, notamment avec la mort de la première victime, une jeune femme qui se met saigner abondamment par tous les orifices de son corps suite à l'injection d'un médicament douteux par l'ordinateur qui semble devenir autonome. Le ton est donc rapidement donné et il est clair que nous sommes loin de la série télévisée médicale de base. Du sang, un peu de sexe, une approche adulte de son sujet et une réflexion sur la modernisation du milieu hospitalier, on est plus proche de l'univers des premiers David Cronenberg que du "Dr. House". Le scénario - qui n'a heureusement rien à voir avec une version "clinique" de L'ASCENSEUR - s'avère particulièrement malin. Les pistes sont habilement brouillées, faisant porter les soupçons sur des toubibs plus ou moins scrupuleux dont le passe-temps favori est de parier sur le temps de guérison (ou le décès ?) des patients. Et pour ne rien gâcher, on retrouve Ellen Barkin (BUCKAROO BANZAI) dans le rôle d'un médecin légiste décontracté qui tripote les entrailles des cadavres tout en faisant de l'esprit. MORT PAR ORDINATEUR (bonjour le titre français à la con) mériterait d'être un peu plus connu qu'il ne l'est. Kerozene

MOTHER'S MEAT FREUD'S FLESH - Demetri Estdelacropolis alias Demitri Demitrios, 1984, Canada, 93m

Imaginez un film réalisé par Raoul Ruiz, écrit par John Waters, mis en lumière par les frères Kuchar et monté par Dusan Makavejev et vous obtenez ce petit chef d'oeuvre ultra-fauché tourné à Montréal. Trash comme on les aime.

L'histoire va comme suit: Fatigué de joué dans des films pornos, Demira (joué par le réalisateur) quitte le milieu pour se retrouver aux prises avec sa mère (Esther Vargas, substitue par excellence d'Edith Massey) ultra-étouffante qui ne cesse de lui parler de ses aventures amoureuses. Même s'il aimerait s'en débarrasser, Demira vie une relation quelque peut incestueuse avec sa mère qui espèrerait le voir à Hollywood.

MOTHER'S MEAT...  est un film kaléidoscopique comme il s'en fait peut. Fortement influencé par le cinéma européen et la Nouvelle Vague, ce film aurait très bien pu avoir été tournée par Paul Morrissey et l'escouade Warhol. On pense également à la facture très libre et anecdotique (très 60s, 70s) de SWEET MOVIE et des premiers Herzog. Oui oui...

Même s'il a été réalisé avec très peu de moyen, Estdelacropolis parsème suffisamment son film de bonnes idées scénaristiques et de mise en scène pour garder l'intérêt pendant les 1h30 d'écoute. Les couleurs sont riches et le 16mm granuleux vient accentuer les contrastes, la bande sonore constituée entièrement de chansons de TRIO vient ajouter un élément inusité et le jeu des acteurs non professionnels ajoute une touche documentaire à cette galerie de personnages (ils regardent souvent la caméra, rient en délivrant les dialogues, etc).

Il est malheureux que Cinéma Libre, seul distributeur du film, n'existe plus car ce film ne pourra jamais avoir la reconnaissance qui lui est dû. Ce film est loin d'être parfait, mais il contient une quantité assez importante de scènes mémorables (le divan qui s'avance, la mère qui chante l'hymne américain avec une passante qui s'arrête, la consultation chez le psychiatre, la mère qui regarde son fils sur la toilette (Léolo inversé), le film porno gore de la fin...) pour qu'il nous reste en mémoire bien longtemps après le visionnement.

Un must si vous aimez les ovnis cinématographiques.

En prime, un caméo de Rick Trembles (bédéiste et critique pour le Mirror). Mathieu Prudent

MY DEAD GIRLFRIEND - Brett Kelly avec Caitlin Delaney, John Muggleton, Brett Kelly, Anastasia Kimmett, 2006, Canada, 73m 

Steve est un homme chanceux, il emménage avec une de ses élèves, la jolie Amy. Steve est un gars malchanceux, il passe sur Amy avec sa voiture. Drôle de réaction, il la ramène à l'appartement et essaie de la réanimer avec les livres de sorcellerie d'Amy, en vain. Au moment ou il appelle la police, elle se réveille. M'enfin, elle n'est plus tout à fait la même, alors il a l'idée d'aller passer quelques jours au chalet de Bob qui est absent quelques jours. Débarque alors deux couples d'amis venus faire le party...

Dès le générique on est agréablement frappé par la qualité de l'ensemble, mise en scène, éclairages, musique, ça coule bien. Sur une idée de Brett Kelly pas totalement nouvelle, John Muggleton écrit un scénario inspiré des sitcoms britanniques, à la "Fawlty Towers": rythme rapide, blagues et quiproquos à répétition. Et ça marche, j'ai bien rigolé et chapeau à Caitlin Delaney qui se joue Amy de manière vraiment efficace, drôle et creepy. Kelly avait de toutes façons tendance à marier un certain humour avec ses films sérieux, l'approche est donc toute naturelle. Un petit budget tourné en vidéo qui s'avère une réussite à conseiller.

Kelly a dans ses projets un film de monstre que l'on a bien hâte de voir! Mario Giguère

NEVER CRY WEREWOLF aka The House Next Door aka School Girl vs Wolfman (WTF) - Brenton Spencer avec Nina Dobrev, Kevin Sorbo, Peter Stebbings et Spencer Van Wyck, 2008, Canada, 87m

Jared, bel homme dans la trentaine, vient d'emménager dans une petite banlieue tranquille. Tout le monde semble bien l'aimer, sauf Loren qui soupçonne que son nouveau voisin cache quelque chose. Ben voilà, son beau voisin se retrouve être un loup-garou qui invite des femmes chez lui pour les tuer. Le seul allié possible pour Loren se trouve être un chasseur mauviette d'une émission merdique qu'elle rencontre lors d'une signature d'autographe.

On pense tous la même chose en regardant la chose dès le départ, c'est FRIGHT NIGHT avec un loup-garou au lieu d'un vampire et sans le budget qui va avec. C'est un peu nul, bon faut le dire et ça a tout le look du téléfilm de Syfy. Ça n'en demeure pas moins regardable et finalement un peu moins merdique que ce à quoi on se serait attendu de la chose. D'abord, si la première partie tombe terriblement à plat par son sérieux et son repompage éhonté du film qu'il copie sans vergogne, le dernier trente minutes est finalement assez amusant et explosif avec un Kevin Sorbo en roue libre, heureusement donc que ça ne se prend plus au sérieux vers la fin. Le loup-garou a un look pas vilain, mais question de budget on ne le voit que deux fois, ce qui ne surprendra personne au final. Nina Obrev est vraiment sexy, mais son jeu n'est pas très mémorable, ce qui n'est pas du tout grave. Pas vraiment bon, mais pas un navet, ça demeure une perte de temps, mais avec quelques bons moments. Brenton Spencer est un réalisateur télé qui a touché à de très nombreuses séries de genre à succès comme EARTH FINAL CONFLICT, POLTERGEIST: THE LEGACY, STARGATE: ATLANTIS et SANCTUARY. Abba

NEW YORK BLACK-OUT aka BLACKOUT aka ET LA TERREUR COMMENCE aka BLACK-OUT A NEW YORK aka BLACKOUT INFERNO NELLA CITTA - Eddy Matalon avec Robert Carradine, Jim Mitchum, Belinda J. Montgomery, Ray Milland, Jean-Pierre Aumont, 1978, 1h27, Canada/France

Un ouragan fait rage sur New York et plonge la ville dans l'obscurité. Toutes les installations électriques étant hors service, des prisonniers en cours de transfert en profitent pour s'évader, investissant un building de standing. Alors qu'ils sèment la terreur dans l'immeuble, un policier va tenter de les maîtriser...

Coproduite par Ivan Reitman (Oui, oui, l'homme de GHOSTBUSTERS), cette petite série B canadienne se laisse regarder avec plaisir. Son faible budget ne pénalise en rien le film, l'action étant rapidement circonscrite à ce condominium de luxe où se réfugient les taulards en cavale. Éclairé à la bougie ou à l'aide de groupes électrogènes, le film s'avère donc très noir, au propre comme au figuré. La violence n'en est pas absente, à tel point que la version vidéo nord-américaine serait, selon plusieurs sources, quelque peu expurgée. Certains segments de la bande-son paraissent pompés note pour note sur celle composée par Ennio Morricone pour SANS MOBILE APPARENT, ajoutant une saveur "cheap" pas déplaisante du tout ! L'interprétation est dans l'ensemble convenable, avec des mentions particulières à Robert Carradine (qui campe un terroriste très en avance sur son époque) et au grand Ray Milland (1907-1986), dont la carrière commençait déjà à piquer sérieusement du nez. Le vieil acteur britannique aurait pu s'en foutre et cachetonner comme un vulgaire Mel Ferrer : heureuse surprise, il habite son (trop) bref rôle de vieux riche acariâtre avec conviction et talent, donnant beaucoup de piment à ses quelques scènes. Un mot enfin sur Eddy Matalon, le réalisateur : cinéaste français expatrié au Canada, sa carrière est passée du polar (notamment TROP PETIT MON AMI, adaptation ratée de James Hadley Chase) au fantastique (UNE SI GENTILLE PETITE FILLE (1977), film à la réputation "crampante" que je n'ai pas encore visionné) en passant par la comédie, avec des titres comme T'INQUIÈTE PAS, CA SE SOIGNE ou PRENDS TON PASSE-MONTAGNE, ON VA A LA PLAGE, riches de promesses "nanardesques" ! Stelvio

 

 

 

The NIGHT THEY RETURNED, SV Bell, 2004, Canada 

Les soeurs Taggart sont de sacrées coquines. Les jumelles (non identiques, moi je comprends pas la génétique) Brenda et Tawny (Melantha Blackthorne et Suzi Lorraine) attirent les mâles dans leur chalet perdu pour se délecter de leurs entrailles. Mais la soeur Jessica, qui raconte l'histoire en flash-back, est toujours attachée parce qu'elle a des dons de télépathie et de télékinésie. Elle ressent la souffrance des victimes et fait voler des objets dans ses crises. Tout va quand même pour le mieux (puisque je vous le dis) lorsque le cours d'eau ou les jumelles jettent leur restes (il semble que des bras d'homme ce ne soit pas fameux, pourtant avec une petite sauce italienne...) est contaminé par des déchets radioactifs. Dans la grande tradition des EC Comics, les membres crieront vengeance !

Premier long métrage de Sv Bell, habitué des tournages de vidéo-clips de groupe Metal et auteur de deux courts avec Patrick Aird, la production de cinq jours au mince budget se présente comme un " funny, entertaining, non-stop party", comme cite le texte inclus dans le dvd-r. C'est au rythme continuel de musiques du label indépendant Bullseye records que nos blondinettes arrachent les tripes de ces messieurs religieusement toutes les fins de semaine. Tourné par des fans pour les fans, la production souffre bien de longueurs, surtout en première partie, mais le réalisateur a annoncé son goût pour des récits classiques lors d'une précédente adaptation de IRISH WHISKY. C'est donc comme un long vidéo-clip que le tout démarre un peu tardivement, culminant avec une séquence animée fort réussie et un monstre qui devra se débattre contre le père des soeurettes, soudainement préoccupé par le sort des ses nénettes. Car les filles agacent ces messieurs avec des costumes révélateurs, mais étant finalement très pudiques. C'est là que l'on se pose des questions sur les intentions du réalisateur, flirtant avec le sadomasochisme ( Élisabeth Faure toujours enchaînée )et le sensationnalisme (Melantha caressant son nouveau pistolet tel un membre viril). Ce sera lors de ses prochains films que l'on verra la tendance se préciser, la collaboration avec la reine gothique, Miss Blackthorne étant connue sous le surnom Countess Bathoria sur le net, étant prévue pour se continuer dans le prochain projet. Ajoutons que l'ensemble des acteurs amateurs sont inégaux, quelques victimes ne semblent pas trop souffrir, et que les dames semblent bien s'amuser à tripoter l'intérieur de ces messieurs. À surveiller... Mario Giguère

Trois soeurs habitent ensemble dans une maison au fond des bois. L'une d'entre elles est télépathe et a quelquefois besoin de se faire attacher à son lit pour éviter qu'elle ne prenne le contrôle des autres !? Les deux soeurs "normales" sont des blondasses qui ne dédaignent pas découper d'innocents auto-stoppeurs en morceaux pour ensuite festoyer sur leurs prothèses - euh je veux dire membres. Ils balancent les morceaux restants dans un étang non loin, et cet étang est infesté par un produit toxique quelconque qui risque de faire se retourner la situation contre eux.

Est-ce un hommage quelconque ? Non, parce qu'on ne reconnaît pas vraiment de lien à quoi que ce soit là-dedans. Est-ce une comédie ? Je ne crois pas, parce que ça n'est pas très drôle. Un "soft core" ? Le potentiel y est, mais pas une demoiselle ne s'y déshabille - malgré l'allure des comédiennes, qui ont l'air de danseuses ! Est-ce une excuse pour exhiber des effets spéciaux, comme l'était URBAN FLESH ? Non, parce que les effets spéciaux, à part les prothèses de latex, sont plutôt "normaux". Alors est-ce un laboratoire permettant aux actrices de démontrer leurs talents ? Non, parce qu'il n'y a visiblement aucune direction d'acteurs et on ne croit pas une seconde à leur implication émotive dans le récit. Alors... est-ce une époustouflante leçon de cinéma ? OH NON. C'est long, pénible, mal cadré, mal filmé, on a du mal à évaluer sur combien de temps ça se déroule car certains plans sont utilisés plus d'une fois dans le film, et les actrices ont toujours la même garde-robe, qui revient d'une scène à l'autre.

À quoi ce film sert-il ? Avec ses actrices plus ou moins jolies - à part la soeur télépathe (Liz Faure), sous-utilisée, qui a un cleavage du tonnerre mais qui passe tout le métrage enveloppée dans la même foutue robe et couchée sur son lit - et sa musique de qualité douteuse omniprésente, on se le demande bien.

C'est court et ça paraît long. C'est sans prétention mais ça se digère plutôt mal. Le pire, c'est que je ne m'attendais absolument à rien, mais j'ai quand même été déçu.

Sorry ! Orloff

 

NOTHING - Vicenzo Natali, 2003, Canada

Deux amis d'enfance ont un gros problème : ils détestent tout le monde et tout le monde les détestent. Par un affreux concours de circonstances, les deux potes se retrouvent enfermés dans leur baraque avec lune foule en délire à leur porte, prête à les expédier en prison. Les deux potes vont alors se réfugier dans leur sous-sol pour découvrir quelques instants plus tard que leurs ennemis ont disparu, tout comme le reste de l'univers d'ailleurs. Ne restent plus qu'eux, leur tortue et leur maison. Ils découvrent alors qu'ils sont responsables de cette tragédie et qu'ils ont le pouvoir de faire disparaître tout ce qu'ils détestent. Les deux amis devront apprendre alors à vivre avec leur dangereux pouvoir, ce qui ne sera pas si facile.

Ce film, réalisé par le même qui a fait CUBE, se veut être une comédie basée sur le fait qu'il pourrait être drôle de mettre deux personnages devant un mur blanc et de leur faire dire des niaiseries. Le résultat est catastrophique : les farces ne sont pas drôles, les protagonistes sont détestables et l'overacting des comédiens, insupportable. On ne peut donc que s'emmerder devant les pitreries des deux héros qui ne font finalement rien. Un film qui porte très bien son nom. Mettant en vedette Marie-Josée Croze qui, un peu comme le spectateur, se demande ce qu'elle fait dans ce gros merdier. Oncle Freak


Jean Chabot

Une NUIT EN AMÉRIQUE - Jean Chabot, 1974, Québec, 1h33

Cinémathèque Québécoise, 3 Décembre 2003. Est projeté un nouveau tirage d'UNE NUIT EN AMÉRIQUE, supervisé par Jean Chabot lui-même avant sa mort aussi bête qu'abrupte, en présence de quelques intimes du réalisateur et de quatre ou cinq curieux.

Le film produit par l'ACPAV, introuvable depuis des années - même Chabot lui-même n'en possédait pas de copie ! - a bien évidemment récolté une mauvaise cote de l'OCS à l'époque, comme tous les films distribués par Cinépix. On lui reprochait son "intrigue policière jamais résolue". C'est sur ces mystérieuses prémisses que je me suis glissé dans la salle, diablement intrigué.

Un cadavre de femme est retrouvé sur la berge du Saint-Laurent par un plongeur fédéral nommé Chabot. Les deux policiers menant l'enquête, Fred (Guy l'Écuyer) et Lemieux (Robert Rivard), tombent en panne au moment de quitter les lieux et doivent être poussés par le corbillard venu cueillir le corps. Une fois revenus à bon port, le médecin légiste (Edgar Fruitier) leur communique les résultats de l'autopsie, concluant à une série de tentatives de suicide ratées qui ont finalement porté fruit. Toutefois, la victime avait de l'eau de javel plein l'estomac, détail qui tracera un lien avec la trouble affaire Brenner, sur laquelle nos deux inspecteurs triment depuis trois mois.

La femme de Brenner, justement en ville pour quarante huit heures, doit être cueillie à la gare maritime, tâche à laquelle nos deux inspecteurs se plient volontiers. Elle ne se montre pourtant jamais, leur ayant filé des mains, déguisée en religieuse !! Ils se rendent donc à son hôtel, en face du métro Sherbrooke, afin de l'interroger mais sont en chemin pris en filature par un jeune hippie saguenéen en pick-up bleu. Les théories de conspiration de Lemieux prennent-elles forme ?

Oscillant sans cesse entre le tragique et le burlesque, le sérieux et le farfelu, on a sans doute ici affaire au film le plus curieux de toute la carrière de Jean Chabot. Le synopsis de départ laisse deviner un film tranquille, contemplatif, qui se transforme rapidement en une pétarade ininterrompue de retournements de situation inattendus. Le majestueux générique, composé de plans d'un pont à écluses, résume le regard du cinéaste sur l'industrialisation, calme et sereine observation d'une mécanique inéluctable. Les deux inspecteurs sont retenus prisonnier de la berge, impuissants devant ces énormes pans d'acier qui coulissent ou glissent sur l'eau, les dominant du haut de leur rouille, et toutefois bien plus solides que leurs tristes carcasses de mortels.

L'inspecteur Lemieux, éternel inquiet qui se laisse pourtant bousculer par les éléments de l'enquête, demeure passif, et ne fait pas tellement bien son boulot. Il se laisse tirer dessus à plusieurs reprises sans réagir, suit les suspects sans donner d'ordres, ou si peu, comme si son destin était déjà tracé, ou comme si l'ampleur de ses investigations l'avait fait baisser les bras. Il est aussi confus que le spectateur en vue de tout ce qui lui arrive, vivant sans doute la plus longue journée de sa vie, qui se poursuivra jusqu'à très tard dans la nuit, quelque part en Amérique.

La caméra est fluide et inventive, captant les nuances dans le comportement absurde des personnages, attentive à un monologue interminable sur un vol d'auto, opérant pour la première fois le tour de force du panoramique à 360 degrés que Chabot allait ré-utiliser dans VOYAGE EN AMÉRIQUE AVEC UN CHEVAL EMPRUNTÉ.

Il faut voir ces gangsters ensanglantés attablés dans un cabaret de danseuses nues aux abords d'une autoroute inconnu, à moitié conscients, ou encore ce dialogue en huis-clos ayant lieu dans l'appartement vide de Lemieux, opposant trois personnages qui ne se connaissent ni ne se comprennent.

Chabot touche à tout dans ce magistral scénario qui peut paraître pêle-mêle aux premiers abords, mais qui possède une logique implacable et qui avance à travers une paranoïa policière fascinante, une orgie de faits divers insolites, et une histoire d'amour un peu floue entre la soeur jumelle d'une morte et le "veuf" de celle-ci, qui croit retrouver dans la soeur la femme qu'il aimait.

Un seul visionnement ne suffit pas pour comprendre la complexité de l'intrigue, et c'est pourquoi je vous invite à surveiller les Rendez-Vous du Cinéma Québécois, prochaine édition, qui auront au programme un hommage plus complet à cette figure unique que fut Jean Chabot. Orloff

OUIJA SHARK - Brett Kelly alias Scott Patrick avec Steph Goodwin, Zoe Towne, Robin Hodge, Christina Roman, Amy Osborne, 2020, Canada, 71m

Un groupe de jeunes femmes vont passer une fin de semaine dans un chalet familial. Ayant trouvé une planche de Ouija artisanale au bord de l'eau, elles tentent d'invoquer un esprit. Quelle n'est pas leur surprise d'être contactée par le fantôme d'un requin qui a faim.

Petit film indépendant au budget famélique et un requin qui a tout l'air d'un jouet en plastique. J'avais l'impression de connaitre le réalisateur Scott Patrick, qui est en fait nul autre que le canadien Brett Kelly. J'ai finit par me demander si c'était à prendre au premier ou au second degré. On a l'impression que la séquence finale, qui tombe dans la franche pantalonnade trumpienne, et qui confirme la théorie de la blague, a été ajoutée après coup. Le requin est ridicule et le père spécialiste de l'occulte qui se prend pour Doctor Strange est définitivement un fanfaron de première classe. Malheureusement, c'est de nos jours le genre de produit tristounet qu'on nous offre sans avertissement. C'est court et c'est sa principale qualité. Mario Giguère


Manda Parent

PARLEZ-NOUS D'AMOUR - Jean-Claude Lord, 1976, Québec 

Réalisé par Jean-Claude Lord et co-écrit par l'écrivain Michel Tremblay, ce film de 1976 nous présente une belle galerie de " monstres ", bien que leur nature diffère un peu de ceux que nous côtoyons habituellement sur ce site.

Parlez-nous d'amour, c'est l'histoire de Jeannot, un populaire animateur de TV. Enregistrée devant un public de bonnes femmes " pas de classe " d'un certain âge, son émission remporte beaucoup de succès. Jeannot flirte gentiment avec les mémés et passe pour un bon garçon au grand cœur.

En coulisses et hors du plateau, c'est autre chose : il trompe sa femme avec des fans dans des hôtels de passe minables, il sacre, se livre à différentes magouilles, négocie au prix fort sa participation à un téléthon pour handicapés, déteste son public...

Comme souvent chez Tremblay, le constat, s'il est lucide, se solde par un bilan déprimant : le milieu du show-business est un nid de serpents où l'hypocrisie côtoie l'avarice, la méchanceté, l'abus de pouvoir, la manipulation...

L'interprète de Jeannot, l'animateur Jacques Boulanger, connut plusieurs déboires à la sortie du film. Boulanger animait en effet une émission de variétés très semblable à celle que Tremblay décrit, et ses admiratrices furent scandalisées par le film, qui lui valut quelques déboires. Elles confondirent sans doute la fiction avec la réalité, mais il est permis de se demander, au terme du film, si fiction il y a véritablement... Boulanger, en tout cas, regretta sa participation au film.

Parmi une brochette d'acteurs du cru, on remarque Manda Parent, une actrice de théâtre de boulevard à la trogne assez saisissante. Une jeune Véronique Béliveau fait partie du casting, de même que Monique Mercure, en épouse trompée et désabusée.

Le film comporte des moments de méchanceté et de mauvais goût hallucinants, notamment un casting-foutage de gueule assez révoltant : près d'une dizaine d'hommes, cachés derrière une immense vitre teintée, s'amusent à faire parader et déshabiller une femme d'un certain âge en lui promettant le succès. Celle-ci croit avoir affaire à deux professionnels, alors que les dix mâles passent leur temps à se moquer d'elle et à passer des remarques désobligeantes sur son physique, en fermant le micro.

On y voit aussi un aspirant-animateur hallucinant de cynisme, qui se fait passer pour un Français afin de miser sur l'attrait que les Européens exercent sur certaines Québécoises.

Parlez-nous d'amour parvient à réussir ce que Stardom de Denys Arcand avait raté : montrer une facette peu reluisante, mais hélas véridique des médias, la manière dont on construit une star, les raisons qui président à ce choix, et le mépris du public qui se cache souvent derrière des projets populaires du genre Star Academy... Howard Vernon

La PEAU BLANCHE - Daniel Roby, 2004, Québec

Ayant lu le roman de Joël Champetier lors de sa parution en 1997, j'étais curieux de découvrir son adaptation cinématographique. Finalement, et malgré quelques aspects contestables ici et là (surtout au point de vue scénaristique), le résultat tient bien la route. La force du roman de Champetier était notamment d'avoir évité les clichés et les gros effets. Cet aspect est perceptible tout au long du film, qui refuse la facilité et le spectaculaire " à l'américaine ". Il ne faut pas non plus conclure que LA PEAU BLANCHE se centre uniquement sur l'intériorité des personnages sans jamais recourir au suspense.

La réalisation de Daniel Roby est relativement soignée, le cinéaste se permettant même parfois quelques recherches esthétisantes qui ne nuisent pas à la cohésion ou à la fluidité de l'ensemble. La bande son signée Martin Lord est à la fois actuelle, efficace, relativement élégante et subtile (elle m'a un peu rappelé le travail d'Howard Shore pour CRASH de Cronenberg... Parlant de Cronenberg, les fans reconnaîtront des extraits de RABID dans LA PEAU BLANCHE - l'oeuvre de Cronenberg a sans doute été retenue pour sa parenté thématique avec celle de Daniel Roby).

Il est également rafraîchissant de découvrir de nouveaux visages qui viennent un peu brouiller la donne du star-system inévitable dans lequel baignent les cinématographies mondiale et locale depuis longtemps. L'interprétation m'a semblé être juste et dans la note voulue.

Les quelques défauts, donc, résident plus dans le scénario, plus spécifiquement : 

1) La transition entre fantastique et "réalisme", au milieu du film, m'a semblé un peu brusque, probablement parce que :

2) Le personnage de Thierry saute vite aux conclusions quant à l'existence des "succubes", son background étant explicité moins clairement que dans le roman (où Champetier précise son attirance pour le fantastique, le surnaturel, le vaudou, etc.). Pour cette raison, les cinéphiles n'ayant pas lu le livre risquent de s'étonner un peu de le voir tout à coup opter pour une hypothèse apparemment fantaisiste.

3) Quelques petits détails vaguement incohérents ici et là : la surprise trop modeste du médecin devant la maladie inexplicable de la jeune femme, par exemple.

4) Des scènes parfois un peu grand-guignolesques, surtout vers la fin (passage du freezer). 

5) L'origine floue des femmes-vampires. Comment savent-elles qu'elles doivent se nourrir de chair humaine ? D'où tiennent-elles les informations dont elles disposent ? Autant de question que le personnage principal aurait dû se poser, mais qui ne sont jamais soulevées.

Malgré toutes ces réserves, LA PEAU BLANCHE est une nouvelle preuve qu'un cinéma dit "de genre" peut exister au Québec et se dérouler dans des décors connus. Cronenberg l'avait déjà prouvé avec ses premiers films. Reste à espérer que l'équilibre entre cinéma d'auteur et films de répertoire puisse se maintenir pendant les prochaines années, permettant à l'un et à l'autre registre de s'épanouir et, éventuellement, de s'influencer. Howard Vernon

PETIT POW POW NOËL - Robert Morin avec Robert Morin et André Morin, 2005, Québec, 80m

Pour la journée de Noël, un homme visiblement instable vient rendre visite à son père dans un hospice. Armé d'un caméra, il va lui cracher au visage toute sa haine en le martyrisant physiquement et mentalement.

C'est à se demander si Robert Morin, qui est habitué aux films chocs, n'est pas devenu complètement cinglé en faisant un film de la sorte. On se rappelle de QUICONQUE MEURT, MEURT EN DOULEUR qui mettait en scène de véritables junkies ou bien LE NÈG, le film qui pète carrément la gueule du racisme. Ici par contre, Morin va plus loin, BEAUCOUP PLUS LOIN. Le personnage du fils est joué par Robert Morin et celui du père par... SON VÉRITABLE PÈRE!! Rongé par le cancer, il se met tout à fait à nu devant la caméra, se faisant torcher le derrière, lavé le pénis et se faisant même violenter par son propres fils. La ligne entre réalité et fiction se révèle donc bien mince ici. Le tout est très graphique, presque insoutenable. En dehors de la violence physique, c'est surtout dans la violence psychologique que le film se révèle terriblement coup de poing. Le personnage principal y allant de longs monologues qui atteignent une certaine poésie, mais qui sont d'une dureté terrible envers un homme sans défense, qui ne dira pas un mot du film et qui malgré tout, gagnera son combat à la fin. La chose qui me fascine le plus dans ce film, c'est que Morin a réussi à faire un film de ce genre donc dans le style documentaire, sans pourtant que RIEN n'est l'air artificiel, c'est bien là où c'est troublant. Sans aucune maladresse et avec une expérience bien visible, Robert Morin atteint des sommets jamais encore atteints par le cinéma québécois. Si André Forcier peut se vanter d'avoir ''déviergé'' le cinéma québécois, je dis pour ma part que Robert Morin avec ce film, lui a donné son plus gros orgasme depuis longtemps. Abba

PIRATES QUEST FOR SNAKE ISLAND - Brett Kelly avec Brett Kelly, Amanda Leigh, Dan Tait, Gary Peterson,Barry Caiger, 2009, Canada, 74m

Blackjack Cutter rencontre un homme qui lui offre de trouver le trésor de l'Île du Serpent dont il a trouvé une carte. Sa dernière conquête qui croit être sa seule fiancée, lui colle aussi à l'arrière train et le père de mademoiselle met à ses trousses un pirate sanguinaire. Avec son équipage, Cutter parvient à se rendre sur l'île qui a la réputation d'abriter des créatures qui dévorent les visiteurs.

Brett Kelly n'a pas froid aux yeux, ici il ose tourner un film de pirates dans sa région, celle d'Ottawa, loin des caraïbes ! Si le film indépendant prend des raccourcis inévitables, je me demandais comment il allait trouver les décors et surtout le bateau nécessaire, l'ensemble ne manque pas de panache. Malheureusement toutes les scènes sur le navire sont tournées sur fond vert de manière plus qu'évidente, un navire également en CGI. . Mais au niveau des costumes, ca passe bien, malgré qu'on aurait pu faire un travail de palissage pour rendre le tout plus crédible. Bien des scènes sont tournée dans un village historique avec fortifications Britanniques. L'ensemble des acteurs assure bien et on oublie les détails pour suivre une histoire assez classique, mais rondement menée. Amanda Leigh en fille de la haute qui se prend pour une aventurière a une belle présence à l'écran. Belle surprise que de voir finalement ces serpents de mer, évidemment en image de synthèse. La musique ajoute énormément d'atmosphère. Ca reste un petit film indépendant très éloigné, trop pour certains, des blockbusters, on s'entend, mais Kelly, qui se donne encore le rôle principal, s'en tire somme toute assez bien.

Le dvd de Black Flag Pictures offre les sous-titres anglais et français, des bloopers et une piste de commentaires. Mario Giguère

LE POIL DE LA BÊTE- Philippe Gagnon avec: Guillaume Lemay-Thivierge, Viviane Audet, Gilles Renaud, 2010, Québec, 92m

Un voleur se fait passer pour un curé qui est chasseur de loup-garou et devra également affronter ces bêtes.

Le réalisateur Philippe Gagnon a profité de la vague de films de loups-garous pour nous présenter ce film. Heureux mélange de CGI et de maquillages. À voir si vous aimez les productions québécoises fantastiques et les films de loup-garou. Oli

PONTYPOOL - Bruce McDonald avec Stephen McHattie, Lisa Houle, Georgina Reilley, 2008, Canada, 93m

Grant Mazzy, un animateur de radio, sa productrice Sydney et la technicienne Laurel-Ann sont troublés quand un collaborateur dit en ondes qu'il est témoin d'une émeute et d'une explosion dans une petite ville canadienne. Les appels entrants sont de plus en plus étranges et finalement la BBC contacte Grant en direct pour savoir ce qui se passe !

Tout ce que j'en savais c'est que ces personnes allaient être coincées dans leur studio de radio entourés d'une horde de zombies. Voilà un début de film comme on en voit beaucoup trop, mais la nature du virus qui change la population est totalement inédit. On oublie souvent la force de l'imagination, de nos jours ou l'on peut presque tout montrer et qu'on s'y sent obligé et ici la force de suggestion de ces appels et reportages est absolument fascinante. Il est question au passage de forces armées canadiennes françaises qui débarquent en Ontario, ce qui fera sourire tout Québécois ! C'est donc terriblement efficace, innovateur et au final, voilà un film indépendant qui évoque une catastrophe originale sans dépenser un budget faramineux. Chapeau aux acteurs qui naviguent de l'horreur pure à la comédie noire ou la paranoïa et passant par une gamme d'émotions intenses. Bravo à la réalisation qui reste toujours intéressante dans ce huis-clos. Un film à découvrir ! Mario Giguère

POPULATION 436 - Michelle Maxwell MacLaren, Canada/États Unis, 2006

Envoyé pour effectuer le recensement d'un village isolé, Steve Kady découvre que dans ce havre de paix l'équilibre et l'harmonie obéissent à une loi divine : la population ne doit jamais dépasser les 436 habitants....

Histoire intrigante pour un film qui l'est un peu moins mais qui réserve tout de même de bons moments. Entièrement porté par David Ames, secondé par des acteurs crédibles, Population 436 se révèle être plutôt bien ficelé, et malgré certains points assez prévisibles, d'autres le sont beaucoup moins, notamment le final qui se trouve être en parfaite adéquation avec le ton général étrange du film. Les penchants fantastiques, jamais vraiment dévoilés, nous donnent un peu l'impression de regarder par instants certains épisodes de la mythique série The Twilight Zone. Une bonne petite surprise donc. Nachthymnen

PREY FOR THE BEAST - Brett Kelly avec Brett Kelly, Lisa Aitken, 2007, Canada, 75m

Quatre homes s'en vont passer une fin de semaine dans la nature pour changer les idées à celui qui vient de se faire tromper par sa femme. Évidemment ils vont croiser quatre jolies donzelles, mais alors que l'on voit poindre de belles occasions, il y a une bête vraiment pas gentille dans cette forêt et ce n'est pas une des filles.

Travelings latéral dans la forêt, plans survolant le décor, magnifique musique, Brett Kelly continue sa carrière de cinéaste indépendant avec de plus en plus d'ambition, se tournant pour notre bonheur dans le film de monstre. La bestiole est intéressante, même si les gros plans révèlent un corps statique, loin des animatroniques à gros budget. On peut aussi regretter un scénario rapide qui ne transcende pas le genre, accumulant les situations " de rigueur" : les victimes qui s'additionnent, les forces qui se séparent malgré le gros bon sens, la paranoïa, le machisme des gars. Bref on ne réinvente pas le genre mais Kelly monte son film de manière efficace et on passe un bon moment avec des acteurs dans le ton. Qui plus est on n'étire pas la sauce, défaut récurrent dans le circuit indépendant. On attend avec plaisir anticipé son " remake " de ATTACK OF THE GIANT LEECHES. Mario Giguère

 

PURPLE GLOW - SvBell avec Elisabeth Faure, Melantha Blackthorne, Magenta Baribeau, Michael Brunet, Costa Alexandrakis, 2005, Québec

Deux couples d'amis vont se réunir pour une fin de semaine de camping. Comme l'explique Darin à Mia, pourquoi pas s'amuser aux plaisirs de la chair puisque que c'est peut-être le dernier jour de la terre ? Car une météorite fonce vers notre monde et va effectivement s'écraser non loin de là. Debbie (Elisabeth Faure) et Justin (Costa) arrivent avec une auto-stoppeuse dont la voiture, la première de la nuit , est en panne. Cette plantureuse blonde (Melantha Blackthorne) sera la première à toucher à la pierre de l 'espace, avec des effets étonnants: pulsions sexuelles exacerbées et appétit pour la chair ! La tuerie commence, mais le lendemain aucun souvenir, que du sang. Un couple pas vraiment assorti d'astronomes, elle veut observer le ciel, lui veut observer les globes de madame, vivra un sort semblable avec des scènes dignes des maîtresses de Dracula. Les survivants vont-ils faire le lien avec la lumière pourpre qui se dégage de la pierre ? Vas-t-on assister à des scènes de triolisme ?

Deuxième film pour SvBell et une équipe plus grande et plus expérimentée. Avec l'addition d'un scénariste, Robbie Ribspreader, les dialogues sont mordants, rapides et le scénario avance sans temps mort. Les acteurs ont aussi prit de l'assurance, évitant le cabotinage quasi obligatoire des productions indépendantes. Oh, il y a bien de l'humour et on regarde le film avec le sourire, on est devant un film de SvBell, qui s'affiche comme réalisateur de " FINE CULT, EXPLOITATION AND HORROR MOVIES". Moins sanglant que le précédent THE NIGHT THEY RETURNED, mais plus abouti, le film a remporté le prix BEST SCI-FI 2005 au WRECK-BEACH INTERNATIONAL FILM FESTIVAL.

Tourné majoritairement de nuit avec un mince budget total de près de $5000.00, on note les éclairages réglés par le cameraman Jan Pivon. Évidemment on ne peut éclairer la forêt comme dans une production Hollywoodienne, mais les comédiens sont bien servis. La réalisation nous offre de bons plans et utilise les effets digitaux avec justesse, sans excès. On se pose tout de même des questions sur le choix d'un scénario plein d'allusions sexuelles qui sont suggérées sur la pellicule. Un peu de gêne ou résolument dans le ton des classiques de la série B des années 50/60 ?

Ca se regarde bien, on s'amuse, on a carrément de bons moments de série B, le cahier des charges est remplit. SvBell enchaîne avec SHE-DEMONS FROM THE SUN, avec femme démon et viol collectif, un rape & revenge aux première images qui frappent la cible. Mario Giguère

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DAVID CRONENBERG

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