Brazil ou Brézil, plus qu'une statue ou le carnaval de Rio, héberge ses films de genre remarqués et remarquables. Retrouvez aussi le cinéaste brésilien José Mojica Marins aka Coffin Joe sur sa page en cliquant ici. |
Mise à jour le 15 octobre 2024
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BEYOND THE GRAVE aka Portos Dos Mortos - DAVI DE OLIVEIRA PINHEIRO avec Rafael Tombini, Alvaro Rosacosta, Ricardo Seffner, Amanda Grimaldi, 2010, Brésil Les portes de l'enfer ont été ouvertes et les morts se sont levés, depuis un temps indéterminé. On suit un policier qui roule sur les routes souvent désertes, à la recherche d'un tueur en série aux pouvoirs dangereux. Il rencontre sur sa route deux jeunes et prend pour acolyte un zombie qui peut sentir la présence du tueur. Mélange de genres pour une production indépendante qui a un certain panache et une atmosphère bien particulière qui s'installe tranquillement. Débutant tel un western post apocalyptique, le "road movie" ajoute des morts-vivants comme on n'en a pas vu depuis un certain temps. Sous des maquillages somme toute sobres rappelant les premiers Romero, ces zombies sont très lents, pratiquement inoffensifs la plupart du temps, mais peuvent vous croquer le bras et vous infecter brutalement sans trop d'avertissement. Mais ils ne sont pas vraiment au coeur de l'intrigue, qui tourne autour de ce tueur en série, entouré de disciples, qui a le pouvoir de prendre possession de l'humain le plus près lorsqu'il se voit face à la mort, ce qui rend le travail d'autant plus difficile pour l'abattre. Curieux officier de police qui roule dans son auto banalisée avec sa "cerise" sur le toit dans une terre dévastée. Un rythme lent, ou les quelques sursauts de violence viennent ponctuer un récit nihiliste ou certains survivants sont plus philosophes tandis que d'autres se laissent aller à leur pulsion sans conséquence. On peut à la fois applaudir l'audace et l'originalité de la fusion des genres tout en sachant que le film ne s'adresse pas, de toute évidence, à un public amateur de blockbusters. Les zombies ont parfois l'air plus humains que certains des personnages, certainement plus que le "chaman" qui étonne et fascine et qui se croit au-delà des simples mortels. Il s'agit d'un premier film pour son réalisateur, aux ambitions plus élevées que la moyenne. Un film qui mérite le détour. Mario Giguère |
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DOMINA NOCTURNA - Larissa Anzoátegui avec Larissa Anzoátegui, Natalia Borioi, Renata Caceres, 2021, Brésil, 74m Ce film est un long vidéoclip, sans aucun dialogue, avec beaucoup de danses et continuellement soutenu par sa musique. Il est découpé en chapitres. A la base il y a une jeune femme gothique qui se promène dans une ville qui semble abandonnée, mais ou elle loue une chambre. Ce qui va suivre est une série de rêves, de songes ou de prémonitions, qui lui permettent de passer de son monde noir et blanc à un univers ésotérique en couleurs. On y côtoie la mort, mais dans un rare passage presque humoristique, une sorcière à grand chapeau prépare une potion dans la quelle elle mettra son chat, qui ne la trouve pas drôle. Les armes blanches servent à blesser les corps ou à s'enlever les yeux. La douche laisse couler du sang A vous de voir si ça peut vous intéresser. Je n'ai pas détesté, mais il est évident que les esprits cartésiens qui demandent de tout comprendre peuvent passer tout droit et ne rien réclamer. Mario Giguère |
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The SECRET OF THE MUMMY aka O Segredo da Múmia - Ivan Cardoso avec Anselmo Vasconcelos, Clarice Piovesan, Wilson Grey, Regina Casé, 1982, Brésil, 85m Le Professeur Expedito Vitus, après avoir découvert un élixir de vie, va reconstituer une carte qui l'amènera à la découverte archéologique du siècle: la tombe de Runamb. Ramenant la momie au Brésil, il lui redonne la vie, mais Runamb s'avère être un psychopathe difficile à contrôler. Visiblement, Ivan Cardoso est inspiré par la momie classique de la Universal. De manière évidente, il accumule les emprunts et tourne nonchalamment en noir et blanc ou en couleur. Wilson Grey, dans le rôle d'Expedito Vitus (on le reverra en chinois dans The 7 Vampires), semble sortir tout droit d'un film muet. Il est accompagné d'un assistant complètement fou et pervers appelé Igor, autre hommage. Il est bien entouré de Gilda, pulpeuse blonde qui surjoue constamment et sa servante Regina qui est aussi libidineuse qu'Igor. Un couple de journalistes s'intéressent trop au professeur pendant que la momie de Runamb recherche le sosie de danseuse qu'il a tant aimé il y a 2000 ans. Anselmo Vasconcelos est très bon dans le rôle de la momie au look intéressant. Entre hommage aux classiques et farce érotique, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer pendant que la fatalité rattrape tout ce beau monde. Fort plaisant. Mario Giguère |
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The SEVEN VAMPIRES aka As Sete Vampiras - Ivan Cardoso avec Andrea Beltrão, Dedina Bernardelli, Tania Boscoli, Simone Carvalho, 1986, Brésil, 100m Un botaniste perd le contrôle d'une redoutable grande plante carnivore qu'il viens à peine de recevoir et meurt. Sa veuve, Sylvia, accepte de travailler pour le cabaret d'un ami ou elle prépare un numéro appelé Les Sept Vampires. Mais voilà que les morts s'accumulent dans ce cabaret. Un détective et sa secrétaire ainsi qu'un policier pas trop futé sont sur l'affaire. Bienvenue dans le monde étrange d'Ivan Cardoso qui a travaillé avec Coffin Joe. Son mélange d'horreur et de comédie, ses acteurs qui cabotinent monstrueusement, ses cartons qui annoncent tous les changements de lieux et de dates et ses emprunts d'extraits de pellicule et de musiques sont étonnants. Ici il débute en trafiquant une présentation de nul autre qu'Alfred Hitchcock. La plante carnivore n'est pas très loin de celle de La Petite Boutique des Horreurs de Roger Corman. Ses numéros sexy à la Crazy Horse et ses scènes de nudités abondantes le rapprochent de Jesus Franco. On peut dire qu'on ne s'ennuie pas et que les actrices ne sont guère avares de leurs charmes. Ajoutez un tueur masqué qui semble sortir d'un Giallo et une fin qui arrive à nous surprendre alors qu'on croyait avoir tout compris et vous avez un film déjanté à souhait qui saura plaire à ceux qui ne prennent pas trop leur cinéma su sérieux. La copie du coffret de quatre films sur deux dvd de l'éditeur Camp Motion Pictures semble un simple transfert d'une copie vhs avec sous-titres anglais brûlés sur la pellicule. C'est pas extraordinaire, mais comme ces films se font rares, je suis bien content de les découvrir. Mario Giguère |
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TROUPE D'ELITE aka TROPA DE ELITE - José Padilha, 2007, Brésil, 118m Rio De Janeiro, 1997, une troupe d'élite de policiers militaires (les têtes de mort ou BOPE en brésilien) tentent de faire le ménage dans les favelas et préparent une mission pour la sécurité du pape, en vue de son séjour dans celles-ci. Réputés incorruptibles, ils sont confrontés aux narcotrafiquants mais aussi à la police locale, corrompue jusqu'à la moelle. On suit trois personnages tout au long du métrage, Roberto Nascimento, capitaine du BOPE, cherchant à tout pris un remplaçant pour quitter le service, son fils naissant. Et Neto et Mathias, deux aspirants policiers locaux qui vont vite se rendre compte que leurs collègues sont pourris par le système. Leurs destins se croisent lors d'un affrontement avec les gangs, où la police est débordée, faisant alors appel au BOPE. Impressionnés par l'efficacité de la troupe d'élite, les deux aspirants vont se porter volontaires et s'inscrire au stage pour devenir les futurs "têtes de mort". Le film est burné comme rarement j'ai pu voir, comprenant des scènes de torture extrêmes, des idéologies extrêmes et évidemment des situations extrêmes. Comme les stages d'entrainement hardcore du BOPE, étudiés pour faire tomber les gars comme des mouches et se séparer au plus vite des flics ripoux, qui sont généralement de grosses feignasses. Ou comme les scènes d'interrogatoire d'une violence inouïe que le BOPE fait subir au premier venu à qui il décide de poser des questions. Sur place, la vie ne coute pas plus cher que la balle qui vous tue, les flics (qui refilent en douce les cadavres aux districts voisins) et les gangs s'en foutent carrément et font chacun à leur manière, réellement peur. Les flics sont donc corrompus et se tirent évidemment dans les pâtes. La scène d'affrontement avec les gangs est sensée être, à la base, une sortie punitive pour l'un d'entre eux. En parallèle, le réal (talentueux!!!) nous dépeint la jeunesse dite bourgeoise, cliente principales des narcos, qui dealent à leur tour tout en étant engagés au sein d'ONG. Paradoxale ironie. On se dit alors (avant les fameuses tortures) que les "têtes de mort" sont les seuls persos vers qui notre sympathie va se tourner, car droits et justes. Bah non, ils sont extrêmement violents, incorruptibles certes, mais tellement barbares (voir fascistes), qu'il nous est impossible de sympathiser. Après LA CITE DE DIEU, je vous propose de vous faire tabasser une deuxième fois, mais cette fois-ci par une TROUPE D'ELITE. Après le film, je me suis tâté partout pour vérifier si j'avais des bleus. On vit dans un monde de fous, hallucinant. El Guapo de la Muerte |
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