Mise à jour le 19 juin 2023

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ORGANIZED CRIME AND TRIAD BUREAU - Kirk Wong avec Danny Lee et Anthony Wong, 1994

Danny Lee est le chef d'une brigade de flics genre antigang aux méthodes musclées. En chinois, ça veut dire torture, gueulante, coup dans la gueule. Ce n'est pas gore, mais ce n'est pas tendre non plus. Et bien entendu la police des polices tombe sur Danny et ses flics.

En face, dans le rôle du gangster, Anthony Wong, spécialiste des rôles crapauteux, violent, bizarre, etc. Un peu un mélange entre Anthony Hopkins et Nicholson, pour prendre des grosses références... mais en bien plus trash. Et là dedans Anthony est donc un voyou de basse zone, impitoyable, grossier, n'ayant rien à foutre de rien, sauf peut-être de deux choses, son fils, loin de lui, et sa petite amie, qu'il trompe malgré tout devant elle.

Et c'est réciproque, et c'est un peu Bonny and Clyde chez Peckinpah. Kirk Wong est assez impitoyable lui aussi quand il filme des gunfight (Heat n'a rien inventé) qui tourne à la boucherie. Et pas une seconde il ne porte un regard serein sur ses héros. Ce sont des hommes en contradiction, en lutte avec eux-mêmes et la terre entière, mais à la différence de Woo, malgré leurs ressemblances, ils restent ce qu'ils sont. D'une part un voyou suicidaire et sans doute amoureux, d'autre part un flic en colère, et qui, on le sent le restera toujours. Pas de chevalerie ici, du brutal.

Ce film fait partie d'une trilogie que Wong a réalisée, dont Rock'n Roll Cop et Crime Story, avec Jacky Chan dans son seul rôle dramatique. Des films écrit avec un flic de terrain, réalisé par un homme qui ne cache pas avoir des copains parmi les triades. Des films de voyous quoi.

Quand il est partit faire son chinois aux États-Unis Kirk a à nouveau pondu un film de voyou, une comédie qui s'amuse à démonter un à un tous les clichés du polard gunfight, Big Hit avec Mark Wahlberg. Ca sera un Big four, personne ne comprenant visiblement qu'on puisse à ce point se foutre des conventions du genre.

Personnellement c'est un de mes films culte. Chacun son truc. Pirate

Voici un très bon film policier made in Hongkong. Tout comme dans THE UNTOLD STORY, Danny Lee joue les filcs et Anthony Wong le dangereux vilain. Mais Wong est ici beaucoup plus sympathique ... Il est encore un criminel, mais cette fois-ci, il a un coté humain beaucoup plus fort. Bref, il est loin du dangereux meurtrier fou ... En essayant de fuir, il fera tout pour épargner sa maîtresse (dont il est amoureux), qu’il avait sauvé alors qu’elle se faisait violer en pleine rue.

Puis quoi dire de Danny Lee ? Il a décidément la tête de l’emploi pour faire les flics et il donne ici sa pleine mesure. Le film abonde d’action et n’ennuie jamais. La scène finale du film est assez grandiose ... À l’heure de pointe et au milieu centre ville, les 3 criminels (armés jusqu’au dents) tentent de fuir à pied et tirent sur tout ce qui bouge (passants, voitures, flics, buildings, etc) et ils sont entourer de plus de 400 flics qui sont débordés ... Un très beau moment de violence urbaine à découvrir. Black Knight

PAINTED SKIN - King Hu, 1993, Hong Kong   

Le réalisateur King Hu a été l'un des plus respectables et respectés réalisateurs de l'ancienne colonie britannique. En son temps, son cinéma a révolutionné le wu xia pian, bouleversé les codes et a été une influence majeure pour des types comme John Woo, Tsui Hark ou Ching Siu Tung. Malheureusement, s'il a été un précurseur dans les années 1960 avec des films comme DRAGON GATE INN et L'HIRONDELLE D'OR (tous deux de 1966) et a su rester en forme la décennie suivante (avec A TOUCH OF ZEN, LES HEROÏQUES en vf, en 1971 notamment), il eut bien de la peine à rivaliser avec la frénésie et les innovations qui explosèrent au sein cinéma hong-kongais des années 1980, la faute à ses " fils spirituels ", Tsui Hark en tête. Un Tsui Hark qui tenta même de remettre le maître vieillissant en selle avec SWORDSMAN en 1990 et qui le releva rapidement de ses fonctions car jugé peu efficace par le producteur fou. Et c'est dans un ultime élan de créativité souffreteuse que King Hu se lance dans la production de PAINTED SKIN, une ghost story adaptée d'un conte populaire comme ce fut le cas pour son LEGEND OF THE MOUNTAIN en 1979.

On y fait la connaissance d'un lettré pas si lettré que ça qui tombe sous le charme de Feng, une femme qui dissimule son identité de spectre en appliquant sur son visage défiguré un masque de peau délicatement peint au pinceau. La pauvre est en réalité la victime du cruel roi Yin Yang, sorte de divinité maléfique sans visage empêchant les âmes défuntes de rejoindre les Enfers, les obligeant ainsi à errer dans l'entre-deux monde. Échappant aux sbires du roi Yin Yang qui en profitent pour posséder le corps de son prétendant, Feng trouve refuge auprès de deux moines magiciens qui la conduiront auprès du " Haut Moine " (Samo Hung), un sage barbu vivant en ermite dans la cambrousse et dont les connaissances infinies permettront de faire face au roi Yin Yang en personne.

Sans doute désireux de retrouver le lyrisme de ses films passés tout en intégrant l'esprit encore relativement frais des HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS, King Hu livre un métrage finalement morne et fatigué. Même l'esthétisme de ses images habituellement si chatoyantes est ici terni par un manque de budget mais aussi d'imagination. Et ce n'est évidemment pas la présence de stars comme Samo Hung, Adam Cheng Siu-chow (ZU) dans le rôle du lettré, la belle Joey Wong Tsu-hsien (qui retrouve ici un rôle similaire à celui qu'elle tenait dans HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS justement), ou encore Wu Ma, qui permettent de corriger les lacunes scénaristiques d'un wu xia pian en manque de rythme et finalement très quelconque. Triste fin de carrière pour King Hu donc, qui se retire en suite définitivement du circuit avant de décéder en 1997. Kerozene

PEDICAB DRIVER - Sammo Hung avec Sammo Hung, Fennie Yuen, Max Mok, 1989, Hong Kong, 98m

Il est tout simplement scandaleux et incompréhensible qu'un tel film n'ait à ce jour pas droit à une édition DVD. Il est aujourd'hui nécessaire de passer par des voies moins légales pour voir ce film... Et pourtant, c'est une bombe. PEDICAB DRIVER est une grosse claque à travers la gueule. On connait tous Sammo Hung pour ses performances martiales mais aussi, et surtout, pour les très nombreux films complètement débiles qu'il a fait avec ses acolytes Jackie Chan et Yuen Biao, mais dans la filmographie de ce dernier, PEDICAB DRIVER se distingue. D'une qualité supérieure, comme la plupart des films du bonhomme, celui-ci est néanmoins d'un sérieux à crever. Sa première demi-heure n'est composée que de scènes d'humour, ou Hung prend le soin de développer les deux romances qui vont diriger l'intrigue par la suite... L'intrigue prend un tournant complètement inattendu en plus d'être profondément noir et déprimant au bout de cinq minutes, en nous immergeant, l'espace d'une scène, dans une histoire de proxénétisme et de meurtre perturbante, pour finalement nous y replonger de plein fouet et sans aucune concession par la suite. Hung fait preuve d'une grande maîtrise lorsqu'il s'agit de changer soudainement le climat et la tonalité de son film : on passe de l'humour, de la douceur a la noirceur et la violence en l'espace d'un instant. On passe d'une scène de mariage très agréable a une des scènes de bastons les plus violentes et les plus sans pitié, surtout à l'égard de ses personnages, de l'histoire du cinéma d'arts martiaux... Certains personnages, interprétés par des acteurs que l'on a l'habitude de voir plus souvent dans des rôles de méchants, sont traités comme des merdes et n'ont même pas l'occasion de se défendre. Au final, PEDICAB DRIVER, malgré sa première demi-heure très fun, s'avère être une oeuvre noire a l'issue loin d'être enthousiaste. Parsemé de grands moments d'émotion, PEDICAB DRIVER doit beaucoup à sa narration et a ses excellents acteurs, Sammo Hung en tête. Mais avant tout, ce qu'on retiendra, ce sont les scènes de combat et les passages d'action. PEDICAB DRIVER en comporte plus d'un, et plus ça va, plus c'est spectaculaire... Que ce soit cette poursuite complètement délirante en plus d'être inattendue et particulièrement spectaculaire entre une voiture et un vélo, ce final grandiose dans lequel Sammo Hung dégomme tout seul une bande de truands avec une grâce martiale que peu de gens sont capables d'égaler, ou encore, ce qu'il y a de mieux dans le film, ce combat INCROYABLE au bâton entre Sammo et le maître Liu Chia-Liang, chaque scène d'action de PEDICAB DRIVER est magnifiquement chorégraphiée et mise en scène, mais c'est surtout l'éxécution martiale de ces scènes qui est impressionnante. Sammo Hung, en dépit des apparences, est comme d'habitude impressionnant de vitesse, de souplesse et d'agilité. Celui-ci magnifie les chorégraphies, elles-mêmes très réussies, d'une grande violence mais qui n'oublie également pas de proposer des moments très funs, comme cet hommage a STAR WARS en début de film, aussi kitsch qu'il est drôle. PEDICAB DRIVER est un grand film. Perso, j'adore. J'aimerais beaucoup qu'un DVD sorte, afin qu'on puisse enfin voir ce qui est un des grands chefs d'oeuvres du cinoche d'arts martiaux hong-kongais dans des conditions correctes. Zering

The PEEPING TOM - Ivan Lai, 1997, Hong Kong 

Un sadique sévit dans les rues de Hong Kong! Ce pervers qui n'enlève jamais ses lunettes de soleil sait se montrer particulièrement délicat avec les représentantes du beau sexe: il les kidnappe, il les viole sur son canapé en peau de léopard sous une lueur bleuâtre, il leur découpe les jambes à la scie circulaire, conserve les membres sectionnés puis balance le reste à la décharge publique. Témoin d'une fusillade entre les forces de l'ordre et un gang de malfaiteurs, notre collectionneur de guibolles flashe méchamment sur une charmante policière en jupe (Jade Leung Tsang, "Black Cat", qui nous gratifie d'une scène de tripotage sous la douche). Dès lors, il va traquer la belle dans le seul but de se faire remarquer, mais ses tactiques de dragues ne sont guère du goût de madame qui verra son petit ami se faire péter les dents, sa sœur en ramasser par tous les orifices, et tout ça en plus d'en prendre elle-même plein la tronche, dont un marquage au fer rouge sur la plante des pieds tandis qu'elle pendouille à une chaîne, emmitouflée dans une tenue SM du plus bel effet. Le retour de manivelle sera forcément fatal...

"The Peeping Tom" n'entretient strictement aucun lien avec le film de Michael Powell et ne justifie son titre que par le fait que notre serial killer aime s'introduire chez sa victime afin de l'observer à son insu, non sans s'imprégner de l'univers de madame au préalable, que ce soit en reniflant ses parfums ou en se savonnant dans la baignoire à l'aide de ses soutien-gorge. La grande classe pour un type au physique sculpté dans le marbre (Mark Cheng, bellâtre destiné à séduire les jouvencelles de l'ex-colonie dans les années 1980 et qui termina dans la peau de plein de pervers dans toute une tripotée de catégorie III la décennie suivante), et qui rappelle quelque peu Van Damme période cocaïne à gogo en un peu plus bridé. Le film lui-même ne vaut pas grand-chose, alterne quelques scènes chocs et un peu gores avec quelques scènes vaguement érotiques (pour la plupart des viols plutôt douteux dans le sens où ils sont quelque peu " glamourisés " et les victimes semblent prendre leur pied) entre pas mal de bavardage et peine à se distinguer à côté de la pléthore de produits du genre qui a pullulé durant les années 1990. Kerozene

POSSESSED - Billy Chung Siu Hung, 2002, Hong Kong

Billy Chung Siu Hung, auteur relativement prolifique (une trentaine de longs réalisés en vingt ans), s'est parfois frotté au film d'horreur ("Last Ghost Standing", 1999), avant de céder à la mode du film de fantôme chevelu via des titres comme "Esprit d'Amour" (2001), "Demon Possession" (2002) ou encore "Shiver" (2003). Mais c'est son "Possessed" qui nous intéresse ici. Un film qui mêle le film de possession au film de fantôme à la sauce "Ring" et qui tente tant bien que mal de tirer son épingle d'un jeu auquel il n'a sans doute pas saisi toutes les règles. Comme souvent dans ce genre de film, on nous balance une intrigue à tiroir, ceux-ci dévoilant les explications du pourquoi comment on en est arrivé là se dévoilant sous forme de flash-back à intervalles de plus en plus courts. Mais pour en arriver où? Et bien pour en arriver à un couple d'animateurs de télévision présentant une émission sur le paranormal et devant faire face à des manifestations agressives de cas de possession. Mis au courant des interventions victorieuses de deux révérends, nos deux ex-tourtereaux (élément nécessaire aux quelques ressorts sentimentaux totalement gratuits parcourant le film), décident de les exploiter pour faire péter leur taux d'écoute. Quelques apparitions de spectres furtifs, deux ou trois tignasses, une silhouette sur le bord de la route, un possédé aux yeux exorbités et quelques crachats au visage d'un révérend de la part d'une fille parlant avec la voix de Max Cavalera permettent de ne pas trop s'emmerder devant ce qui s'avère être un petit bis qui n'a certes pas mauvaise allure (les images sont correctes), mais qui ne possède malheureusement pas de véritable intérêt. Kerozene

PURPLE STORM - Teddy Chan, 1999, Hong Kong

Des terroristes khmers font du grabuge sur un bateau au large de Hong Kong. L'un d'eux, Todd, est blessé lors de la fusillade et récupéré par les forces de police locales. A son réveil, ils découvrent qu'il est devenu amnésique et sachant que le chef des Khmers rouges va tout faire pour le récupérer, ils lui font croire qu'il était un flic undercover infiltré au sein de cette bande de révolutionnaires sanguinaires. Todd découvrira à ses dépends que le leader des terroristes n'est autre que son propre père.

PURPLE STORM tient son titre du plan que les Khmers ont en tête: contaminer l'air et l'eau avec un produit mortel dont l'un des effets a de donner un tain pourpre à ses victimes. Mais cet actioner confus mise plutôt sur la dramaturgie de son personnage principal qui ne sait plus où donner de la tête que sur le danger que représente cette menace aux proportions apocalyptiques. Est-il un flic ou est-il un terroriste? Est-il un assassin ou un bienfaiteur? Doit-il accepter de suivre son père malgré ses desseins de destruction et de conquête? Pourquoi? Comment? Y aura-t-il des concombres au déjeuner? Que de questions auxquelles il est si difficile de répondre! Pauvre Todd, la vie d'amnésique ne lui réussit vraiment pas, et comme un malheur ne vient jamais seul, elle ne réussit pas au film non plus. Entre les prises de têtes de notre héros indécis mais dont les choix n'étonneront finalement personne, se trouvent quelques scènes d'action gentiment musclées où les explosions détruisent des buildings entiers sous les yeux étonnés du spectateur mais où les gunfights paraissent nonsensiques, voire carrément bordellique. Routine, confusion et prises de tête du héros sur des violons plan-plan font de cette production Jackie Chan un film mal équilibré et ennuyeux dont le seul mérite est de nous rappeler à quel point les Khmers rouges n'étaient pas gentils. Kerozene

PRIVATE EYE BLUES aka Feiseung Tsingtam - Eddie Ling-Ching Fong ,1994, Hong Kong

Un détective qui travaille pour une agence miteuse ( Jacky Cheung ) se voit confier la filature d'une jeune fille. C'est elle qui le suit et l'accoste, ce qui le force à abandonner son contrât. Mais le chinois qui demandé la filature lui donne 18 heures, pas plus , pour la retrouver, sinon ca va aller mal pour tout le monde. On découvre que tous les voyous à Hong Kong et en Chine et des agents britanniques veulent retrouver celle que l'on prends d'abord pour la petite fille de l'empereur !

Comédie noire aux accents fantastiques, Private eye blues fera rire les amateurs de films policiers d'Hong Kong. Jacky Cheung, toujours en train d'avaler une gorgée de bière, a bien de la difficulté à retrouver, puis à se débarrasser de cette jeune fille qui cache un mystère, tout en divorçant de sa femme qui l'aime et qui ne l'aime pas et de sa petite fille, qui s'entend bien avec la nouvelle venue. Rebondissement et satire, sur une musique d'Harmonica très blues. Une agréable surprise. Mario Giguère

The PYE-DOG aka Ye. leung heun - Chi-kin Kwok avec Eason Chan, 2007, Hong Kong, 90m, version originale, sous-titres anglais

Un jeune orphelin qui ne peut pas parler, un concierge d'école qui est aussi un spécialiste en armes pour les triades et une professeur remplaçante vont se rencontrer et se rendre compte petit à petit que leurs destins vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Difficile d'en dire plus sans tout dévoiler, mais on devine aisément quelques minutes à l'avance ce qui se prépare.

C'est plus fréquent à Hong Kong que bien ailleurs, il me semble, le mélange des genres, ici le drame sentimental et le film d'action, drame policier au dénouement qui ne peut pas être heureux. C'est un peu long, le gamin, dont on entend les pensées en voix off et la présentation par chapitre, comme une fable ou un conte, ne manquent pas de charme, mais c'est un peu prévisible et trop à l'eau de rose pour qui voit le film dans le cadre d'un festival à la réputation plus éclatée qu'est Fantasia. Mario Giguère

The RAPIST aka TUN MEN SE MO - Chuen-Yee Cha, 1994, 90 Min, Hong Kong 

Un violeur sème la terreur dans la ville de Tun Men. Autours de quatre heures du matin, il traque dans l'ombre des grands édifices les jolies dames qui entrent dans leur appartement. Après quelques victimes, la population demande une plus grande surveillance de nuit et ainsi le bureau du crime organisé d'Hong Kong renforci sa protection. L'inspecteur principal dont la sœur a déjà été victime d'un violeur travaille avec acharnement pour coincer le coupable.

Basé sur une histoire authentique, ce film suit la recherche de la police en vue de traquer le violeur récidiviste. Le violeur est connu assez tôt et nous suivons ses péripéties, ainsi que celui des forces de l'ordre.

Le film a été classé "catégorie III" en raison de ses longues scènes de viols (sans fogging) et de violences. Le film réalisé par Chuen-Yee Cha (Once Upon a Time in Triad Society I et II) offre un excellent travail au niveau de la réalisation avec des plans où nous voyons l'ombre du violeur et de longs travellings autours de sombres corridors. La photo y est sombre, ce qui renforci le climat malsain. De plus, le film étudie la psychologie du criminel et amène une certaine réflexion. En raison de ses scènes de violences graphiques, on ne peut pas vraiment parler d'un divertissement, mais ca se laisse quand même bien regarder en raison du propos sérieux du drame. Vivement recommandé. Black Knight

RED FISTS - Baochang Guo, 1991, Hong Kong

Un flic de République populaire de Chine infiltre un gang de faux monnayeurs. Il se voit contraint de les suivre à Hong Kong où une flic de choc (la mignonne Sharon Kwok) qui enquête sur la même affaire l'empêche de mener son enquête en électron libre... Canevas classique pour polar standard, RED FISTS marche sur les traces de gros succès populaires du genre comme POLICE STORY ou LE SYNDICAT DU CRIME, sans pour autant se démarquer de manière efficace. On retrouve le flic intègre pour qui sa mission est plus importante que tout, la collègue hong-kongaise au départ casse-pieds mais qui deviendra une super copine, etc... Il reste cependant quelques scènes d'action proprement hallucinantes durant lesquelles notre flic de service incarné par Yu Rong Guang dérouille du criminel à grands coups de pompe hyper douloureux et magnifiés par des ralentis nous permettant d'observer à quel point les cascadeurs prennent un malin plaisir à se ramasser des coins de table dans les côtes ou s'écraser les vertèbres sur des escaliers après une chute de plus de deux mètres. Ca fait mal! Le film nous offre également quelques poursuites en voitures, en moto vs. vélo et deux ou trois effets sanguinolents comme une main tranchée (et que son propriétaire remplacera par un gros crochet old school) ou un type massacré à la hache: brièvement gore donc mais ces effets sont bizarrement concentrés en début de métrage. Le final prévisible voit le fils du héros kidnappé par les méchants dans le but de le faire chanter - là encore, que du très banal... Mention spéciale à Fleur de lotus, prostituée laide comme un poux qui grâce au talent des doubleurs français bénéficie de la meilleure sortie du film: "On m'appelle Fleur de Lotus, mais mon vrai nom c'est Germaine." Rien que pour ça, ça valait le coup d'oeil! Mais je n'ai pas compris pourquoi le film était appelé RED FISTS... Kerozene

RED TO KILL aka Ruo Sha - Hin Sin "Billy" Tang, Hongkong, 1994, 91m

Après la mort accidentelle de son père, une jeune déficiente mentale nommée Ming Ming, se retrouve dans un centre pour malades mentaux. M. Chang, le directeur de l'institut, aime bien Ming Ming. Mais suite à un drame lors de sa jeunesse, M. Chang devient un dangereux violeur psychopathe à chaque fois qu'il voit la couleur rouge et il viole sauvagement Ming Ming après que celle-ci donne un numéro de danse dans une robe rouge. Ming Ming qui est mentalement inepte pour subir l'interrogatoire de l'avocat de la défense, le juge annule le procès et M. Chang est libre. Mais est-ce que la travailleuse sociale qui s'occupe de Ming Ming va laisser M. Chang s'en tiré à si bon compte ?

Voici un excellent film qui vient de Hong Kong ! L'interprétation est fortement crédible et la mise en scène nous gâte en nous offrant de superbes prises de vues. Ben Ng dans le rôle de M. Chang, nous donne une magnifique interprétation de vilain qui se rapproche en qualité de cellle qu'avait donné Anthony Wong dans THE UNTOLD STORY. Plus qu'un drame d'horreur, RED TO KILL, est un véritable drame social de qualité. La scène finale grandiose n'épargne rien au spectateur. Un film à voir absolument ! Black Knight

RETURN OF THE DEMON aka Mo gao yi zhang - Ying Wong, 1987, Hong Kong 

Deux sorcier, Dick et Cho, étaient les disciple d'un maître qui leur a enseigné l'art de prolonger sa vie. Dick utilise cependant des moyens peu orthodoxes et il s'est réfugié dans une statue, "hibernant" pour éviter les représailles. Il a pris soin de répandre rumeurs et fausses cartes au trésor qui amènera une équipe de chasseurs à le libérer. Notre Dick a besoin de prendre encore l'essence de vie de 49 personnes après quoi il deviendra immortel. Une bataille alliant Kung Fu, sorcellerie et le fantôme d"une vierge qui s'est suicidée culminera dans l'antre de ce Dracula des temps modernes.

La Kung Fu comédie d'action et d'horreur est fréquemment rencontrée à Hong Kong. Ici, on ne nous épargne rien dans un scénario au rythme rapide, aux effets extravagants et des surprises tantôt loufoques, tantôt dramatiques. Les scènes d'action sont intenses et le final est enlevant à souhait ! Au passage on renoue avec les vampires sautants, si surprenants, avec le bon sorcier qui prend les caractéristiques d'un chien pour pouvoir repérer son ennemi, donnant lieu à des pitreries et des scènes d'action étonnantes. Une bonne surprise ! Mario Giguère

RIKI-OH The Story of Ricky  - Ngai Kai Lam, 1991, 91m

Pépin au EXOFEST. Le film attendu n'est pas arrivé, on présente Ricky. C'est tout croche, mais c'est marrant. Un beau jeune homme énigmatique est enfermé dans une prison ou le directeur y tient une plantation de pavot gardée, entre autre, par 4 autres prisonniers plus puissants que le jeune Ricky qui parle peu. Gadgets et divers moyens sont employés pour épuiser le beau Ricky qui devient rapidement le "sauveur" des autres malheureux détenus. Ricky est très fort, on s'en doute. Exemple? Ligoté, une poignée de lames de rasoir lui est foutue dans la gueule puis on lui matraque la face. Il s'en sort et crache les lames au visage du directeur. Eclaboussures de Sang, coup de rabot taillant un nez, bras coupé, on ne se gêne pas. Combat final entre Ricky et le directeur qui s'avère être un géant parfait pour la machine a viande. Aie! Deadmonton. Zzzzz- Deadmonton

ROBOFORCE aka I LOVE MARIA - David Chung, 1988, Hong Kong 

Suite à la claque ROBOCOP, Hong Kong produit son film de robot bourrin, avec tout ce qui fait la particularité du cinéma local: gunfight tonitruants, action ultra rapide, honneur à tous prix, cascades douloureuses et figurants virevoltants dans les airs (le tout orchestré par Ching Siu-tung), mais aussi un humour parfois lourdingue frôlant presque les pâquerettes. Mais on a vu pire et ROBOFORCE n'en demeure pas moins une bonne série B bien destroy.

Ici, le gang des "Sauveurs du monde" cambriole des banques par l'intermédiaire de Pioneer 1, un robot style Transformer qui balance bastos, roquettes et divers autres gadgets complètement fous. Résultat: gros dégâts, beaucoup de bruits et une police dans les choux. Comme si cela ne leurs suffisait pas, les Sauveurs du monde concoctent un robot humanoïde à l'image de la maîtresse de leur chef: Maria. Mais suite à une rencontre inopportune entre la Maria-robotisée, un savant naïf et l'ancien amant alcoolique de Maria-l'humaine (incarné par Tsui Hark), rien ne va plus se dérouler comme les méchants l'avaient prévu.

Cet hommage évident à METROPOLIS inspiré du chef-d'oeuvre de Paul Verhoeven déménage grâce à ses robots hyper violents capables de voler dans les airs, propulser leurs poings et détruire des murs d'une simple pression de leur petit doigt. Ajoutez à cela un design impeccable, en particulier pour Pioneer 1 et ses abondants fumigènes lui donnant un air de raffinerie ambulante, et vous avez carrément l'un des meilleurs films de robots. Kerozene

Le ROI SINGE 1: LA BOITE DE PANDORE aka: A CHINESE ODYSSEY PART I: PANDORA'S BOX - Jeffrey Lau, 1994, Hong Kong - Jeffrey Lau, 1994, Hong Kong

Ce n'est pas un secret, quand ils s'en donnent les moyens, les cinéastes de Hong Kong sont capables de livrer de véritables sagas cinématographiques aussi surprenantes que divertissantes. C'est le cas de la saga du roi singe, épopée fantastico burlesque remplie de retournements de situations et d'effets spéciaux étonnants. Cette histoire est adaptée d'un personnage issu de La Pérégrination vers l'Ouest, un récit important de la littérature du pays datant du XVIème siècle dans lequel un moine se rend en Inde pour y trouver des écrits sacrés. Dans ce roman, on y rencontre le roi singe, une créature mi-homme mi-singe prétexte à une satire des coutumes de la vieille Chine. Le personnage du roi singe repris par Jeffrey Lau et Stephen Chow (SHAOLIN SOCCER) devient une sorte d'incarnation de la dualité humaine tiraillée entre ses instincts primaires et ses sentiments, ses émotions.

Dans cette première partie, Stephen Chow incarne un brigand barbu idiot aux pieds velus, chef d'une bande d'incapables, et qui se voit confronté à deux soeurs immortelles - en réalité des démons ancestraux à la recherche du roi singe. L'une se transforme en gigantesque araignée, l'autre en spectre libidineux, et tout ce petit monde sera bientôt confronté au courroux du roi taureaux, gigantesque Minotaure adultère envoyant ses puces à l'assaut de ses adversaires! Suite à une invraisemblable mais réjouissante série d'événements rocambolesques, notre brigand charmeur - qui s'est depuis séparé de son abondante pilosité, se retrouve propulsé 500 ans dans le passé...

Délirante première partie donc pour cette ahurissante saga d'aventure et de romance hilarante. On rigole de bon coeur aux péripéties graveleuses du héros qui se retrouve le sexe en feu à plusieurs reprises, contraint de se le faire piétiner par ses hommes dans le but de l'éteindre. On tombe d'admiration devant la beauté du casting féminin qui est radicalement troublant. Et on se délecte devant les maquillages, décors et éclairages donnant à l'ensemble un côté aussi féerique qu'épique. On pense un peu à la magie visuelle de ZU, à la différence que l'histoire est ici limpide. Kerozene

Le ROI SINGE 2: CENDRILLON aka: A CHINESE ODISSEY PART II: CINDERELLA - Jeffrey Lau, 1994, Hong-Kong 

Suite et fin des aventures du gentil brigand au grand coeur qui apprend bien malgré lui qu'il est l'incarnation du roi singe suite à une rencontre avec une déesse immortelle à la beauté fulgurante, mais au handicape des plus contraignant: elle et sa soeur qu'elle déteste sont réunies dans un seul et même corps, provoquant ainsi un comportement schizophrène déroutant. Mais la gentille soeur succombe au charme de notre futur roi singe qui lui, tente de retrouver l'élue de son coeur. De son côté de roi taureau succombe aux charmes de la déesse schizophrène, ce qui fâche sa femme elle aussi secrètement amoureuse du roi singe. Ce dernier, aidé de fidèles amis, dont le roi porc et son maître bavard qui réussi à tuer d'ennui les puces de roi taureau, fera tout pour finalement sauver celle qui fait réellement battre son coeur. Malheureusement, pour arriver à ses fins, le prix à payer sera élevé.

Encore plus fou, encore plus drôle et encore plus étonnant que le premier film, et ne vous laissez pas duper par son aspect vaudevillesque car il en vaut vraiment la peine! Mais ne nous laissons pas emporter par l'enthousiasme, si les deux films sont effectivement très divertissants et agréables, ils ne sont pas non plus des chef-d'oeuvre ultimes qui transcendent les frontières cinématographiques au point de se fracasser la tête contre les murs, restons sur terre. Cependant le plaisir est réel et quel bonheur donc de trouver une galerie de personnages aussi riche au service d'une histoire finalement très touchante. Car rires et romantisme font ici bon ménage. Certains diront que ça pue le happy end, mais celui-ci n'est pas exempt d'amertume. Signalons encore la bataille finale qui s'avère carrément dantesque lorsque le roi taureau propulse une ville entière en direction du soleil! A Hong Kong, on n'a pas les mêmes limites... Kerozene

ROMANCING BULLET - Sam Ho, 2000, Hong Kong 

AK est une âme solitaire vivant sur un joli voilier. Son job: tueur à gage. Faisant le nécessaire pour garder profil bas, il se retrouve pas franchement malgré lui à devoir déglinguer le gratin de la pègre de Hong Kong. Ses contrats vont l'amener à rencontrer une jolie tueuse avec qui il va nouer des liens plus solides qu'il ne devrait. Un peu de frime, des lunettes de soleil, quelques gunfights peu ambitieux, un mafieux coké jusqu'à la moelle et une consommation d'eau minéral vont alimenter cette pseudo romance criminelle pleine de trous scénaristiques que n'aide pas une scène de chat internet malheureusement non traduite. Les scènes d'action pauvrement inspirées de John Woo (sauts dans le vide en vidant un chargeur au ralenti) et les quelques timides insertions de kung fu ou de poursuites motorisées (en voiture ou jet-ski) ne parviennent pas à racheter un scénario qui prend l'eau de partout. Kerozene

SAGA OF THE PHOENIX aka Kujaku ô: Ashura densetsu - Ngai Kai Lam/Sze Yu Lau, 1990

La vierge de l'Enfer en a marre de faire du mal et fait un gros caprice devant le maître du Paradis. Las, il lui accorde 7 jours de vie sur Terre. Accompagnée de deux gardiens, elle part à la recherche de Génie, une sorte de batracien bipède de 20 cm de haut avec un piercing sur l'oreille. Suite à un sale coup de la prêtresse de l'Enfer, Génie se retrouve à Hongkong. La vierge part à sa recherche et rencontre un savant crétin et sa soeur. Tout pourrait aller pour le mieux si la prêtresse de l'Enfer n'envoyait pas de guerriers...

Ce film de HK par le réalisateur de STORY OF RICKY est un sacré bordel. Action confuse, montage foireux, scénario bancal, on ajoute à ça des effets spéciaux un peu pourris et des acteurs de seconde zone, on obtient donc un truc assez incroyable mais peu plaisant. Rien à voir avec STORY OF RICKY donc. Kerozene

SATAN RETURNS aka 666 mo gui fu huo - Lun Ah, Francis Ng ,Chingmy Yau et Donnie Yen, 1996, Hong Kong

Un désaxé kidnappe et tue des femmes nées le 6 juin à 6h06. En fait il espère révéler la fille du diable, qui ne se connaît pas comme tel, et la seule façon d'être certain de l'authenticité de sa paternité est de lui retirer le coeur, si elle vit toujours, bingo, on a la fille de Satan. Évidemment dans le poste de police ou l'on enquête il y a une jeune femme née le 6 juin et un policier adepte des arts martiaux. Ca va péter au poste !

Mélange de policier, de kung fu, d'horreur avec une dose d'humour, le film nous garde sur le qui vive, avec l'excellent Francis Ng en suppôt de Satan, des effets spéciaux à la pochetée et un Donnie Yen en forme. L'humour qui parsème le récit étonne, mais le final est apocalyptique à souhait. Un bon moment. Mario Giguère

SATIN STEEL aka Chunggamsuk -Tony Leung Siu Hung avec Jade Leung. 1994, Hong Kong

Lethal weapon à la sauce Hong Kong, ca veut dire tout de suite remplacer les deux hommes par deux femmes et finir par des cascades incroyables. Jade Leung a le rôle de Mel Gibson, policière qui ne détesterait pas finir ses jours au travail, quitte à inviter sa partenaire à lui tirer dessus. Mlle Leung est petite, mais elle en a dedans. Le film se transporte d'Hong Kong à l’Indonésie, donc des décors nouveaux, mais un mélange d'action, d'humour noir et de comédie pas toujours réussi. Le film vaut surtout pour sa fin incroyable ou Jade s'accroche à un hélicoptère qui frise les eaux d'une rivière, entre autre, d'une manière incroyable. Sinon, un bon petit film d'action asiatique. Mario Giguère

SCORPION THUNDERBOLT aka SNAKE - Godfrey Ho, 1985, Hong Kong 

Comme d'habitude lorsque Godfrey Ho réalise pour le producteur Joseph Lai (ici pour le compte d'IFD), on a droit à un composite de deux films. Ou plutôt, d'un film, amputé de certaines scènes, et auquel ont été ajoutés d'autres scènes tournées pour l'occasion (ou une autre, allez savoir), ces scènes mettant en avant, comme d'habitude, ce bon vieux Richard Harrison. Le résultat est comme toujours terriblement confus, mais pour une fois, pas de ninja en vue. Voila qui est presque original de la part du tandem Ho-Lai!

SCORPION THUNDERBOLT raconte l'histoire d'un occidental (Harrison) qui se voit soudainement harcelé de toutes parts par des types en marcel bleu qui en veulent à sa bague, une bague qui se trouve être le seul artefact ayant le pouvoir de faire disparaître la déesse scorpion. Celle-ci passe son temps à gesticuler dans la pénombre en frappant la peau d'un tam-tam à l'aide de ses mains terminées par d'interminables ongles. Les rythmes du tam-tam influent sur un joueur de flûte qui de son côté se met à siffler quelques notes dans les rues de Kowloon, notes qui ont un effet radical puisqu'elles ont le pouvoir de faire muter une personne en monstre-serpent humanoïde sanguinaire! Un flic et sa petite amie journaliste enquêtent sur les meurtres occasionnés par ledit monstre en question tandis que dans son coin, Richard Harrison subit les assauts à répétition du gang des marcels bleus dont la plus croustillante représentante reste une blonde au regard vide qui le séduit en lui dévoilant le porno dans lequel elle a joué - séance de strip-tease sur une musique de Vangelis à l'appui!

D'un côté nous avons donc les scènes tournées par Godfrey Ho (Richard Harrison, les marcels bleus et la déesse Scorpion), de l'autre, un film fantastique local, sorte d'obscure histoire d'amour horrifique teintée d'érotisme maladroit et d'un humour presque malsain comme en témoigne une scène avec un violeur farceur.

Si SCORPION THUNDERBOLT possède donc une qualité, c'est bien celle de permettre de découvrir 70 minutes de ce film de monstre local dont on peut supposer ne pas louper beaucoup de scènes chocs. En revanche, on passe totalement à côté de son déroulement chronologique initial, et peut-être même de sa réelle histoire. Frustrant donc de ne pas en connaître le titre, mais on se rattrape avec les vingt minutes composées de Richard Harrison bottant des fesses avec énergie et maladresse, et de la déesse dansant gaillardement dans sa chambre à l'éclairage minimaliste. Pour finir, il me semble que le plan final se termine sur un passage de la musique que John Williams composa pour LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE. Sacrés Ho-Lai, toujours aussi à cheval sur les lois du copyright! Kerozene

SEX AND ZEN aka Yu pu tuan zhi: Tou qing bao jian - Michael Mak avec Lawrence Ng, Kent Cheng, Lieh Lo, Amy Yip, (1992, Hong Kong, 99m

Oh boy! Un mec avec un petit pickle se fait transplanter un gros pickle de cheval entre les deux jambes. Plein de choses s'ensuivent bien parsemé de scènes de nudité appréciées. C'est du résumé ça, non?

Avec un humour qui ne fait pas grincer des dents (pour une fois), ce film hongkongais réputé se laisse regarder sans aucun problème. Évidemment, il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très cherché, mais le ton léger ne nuit pas du tout au film. Quelques scènes reviennent facilement à l'esprit après l'écoute comme la fameuse scène de chirurgie ou bien sinon, le mari violent qui veut baiser sa femme (il se ramène avec son engin et s'active en défoncé à changer de positions à toutes les deux secondes pour finir dans les airs accroché par des chaînes!). Le tout est fait avec quand même sa partie de mauvais goût, mais si on s'est rendu aussi loin, ça ne déplaît pas. Un film plein de surprises, vraiment différent dans son genre et pas facilement oublié. Bad feeble

Un jeune libertin se fait passer pour un lettré pour pouvoir épouser la fille d'un homme riche. Il a deux buts bien précis, profiter de sa nouvelle épouse et, dans cette famille a l'aise, avoir tout le temps nécessaire pour séduire le plus de femmes. Rencontrant un voleur avec lequel il se lie d'amitié, il lui demande de l'aide pour rencontrer d'autres femmes pour satisfaire ses plaisir de chair. Le cambrioleur refuse lorsqu'il voit la logeur du membre viril de monsieur, qui trouve miraculeusement un chirurgien qui lui greffe le sexe d'un cheval. De belles conduites sont a venir mais il y aura un prix a payer.

On nous présente le film comme l'adaptation d'un célèbre livre, une fable morale antique. Très comique, on assiste médusé a cette opération invraisemblable, suivit de positions sexuelles fantaisistes dignes du cirque du soleil. Rien n'est vraiment explicite, mais on suggère de l'audacieux et on ne néglige pas les dames qui savent se procurer seules leur plaisir. On visite une adepte de sadomasochisme et en fin de métrage, on se retrouve étrangement dans une portion phantasmagorique avec chorégraphie, laissant tomber la narration jusqu'alors plutôt classique. Arrive alors le prévisible, notre grand pécheur devant l'éternel est en train d'épuiser son corps et devient presque aveugle, cécité peu enviable et souvent promise aux jeunes catholiques de monde qui abusent d leur corps. Mais évidemment ce n'est pas ce qu'on retient, outre l'action débridée, la magnifique Amy Yip est tout simplement une invitation lubrique irrésistible. La réalisation est enjouée, les costumes et décors raffinés, bref, on ne regrette pas d'avoir assisté a la déchéance d'un fornicateur et c'est serrement le but de l'exercice. Mario Giguère

SEX AND ZEN 2 aka Yu pu tuan II: Yu nu xin jing - Man Kei Chin avec Loretta Lee, tat-Wah Lok, Ben Ng, Shu Qi, 1996, Hong kong, 87m

Autre histoire tirée d'un récit antique, autre fable morale mais cette fois-ci des accents fantastiques majeurs. Le lien avec le premier film est bien mince. Une jeune femme, recherchée par la police, se fait greffer un nouveau visage par un proche parent du greffeur aperçu dans le premier opus. On se demandera après coup pourquoi elle se donne la peine de changer de visage, puisqu'elle est en fait un démon qui prend les apparences d'une jolie femme (Shu Qi). Le mâle le plus viril du coin, surnommé Iron Man pour la dureté de fer de sa baguette virile, va s'éprendre de la jolie demoiselle qui est rapidement devenue veuve et libre, ayant empoisonné son nouveau mari. La fille d'iron Man, jeune vierge dotée par son père d'une ceinture de chasteté fantaisiste qui est un véritable piège a mâle, va reconnaîtra la femme qui a changé de visage et avertir le policier qui la recherche vainement. Ca va copuler a gauche et a droite jusqu'a ce que le démon soit coincé.

C'est le tout premier film de Shu Qi, a peine âgée de vingt ans mais l"air plus jeune, au corps d'éternelle Lolita. On est donc très loin de la figure généreuse d'Amy Yip, mais elle est aussi très charmante et sensuelle. Si on retrouve les éléments de comédie débridée du premier film, la présence d'un véritable démon fait basculer plus d'une scène dans le fantastique dramatique. Le rythme est très rapide, comme les coups de reins d'Iron Man, dans des positions encore extravagantes. Différent mais tout aussi agréable et généreux. Encore une fois le conte moral nous rappelle en toute fin que l'adultère c'est pas joli. Quand on voit pour un deuxième fois une fois, ici Iron Man, un homme qui prend sa cinquième concubine, on a l'impression que cette morale est tout de même relative ! Mario Giguère

SEX AND ZEN 3 aka Yuk po tuen III goon yan ngoh yiu - Aman Chang avec King-Man Chik, Chun Chung, 1998, Hong Kong, 89m

Formule encore une fois différente, toujours basé sur un texte ancien. Le narrateur commence par nous parler des terribles prisons chinoises pour les femmes dans un prologue qui n'est pas sans rappeler la génère d'un certain Freddy Kruger. On suit donc trois jeunes femmes qui ont été vendues dans un bordel de luxe. La Madame va leur apprendre, après examen de leur qualités physiques, comment amener un homme au septième ciel. Vient alors la mise aux enchères de la presque virginité des trois filles et le gagnant, généreux, offre la gagnante a un lettré qu'il a rencontré le jour même. Le jeune homme va tomber amoureux de Susan et flamber tout l"argent prévu pour ses études. Sans le sou, il doit partir passer ses examens et pendant ce temps, le généreux donateur va prendre Susan pour sa cinquième concubine (parait que c'est un chiffre chanceux, en tout cas, avec la politique de l'enfant unique, le public actuel mâle chinois doit rêver de cette époque lointaine). La belle Susan, fidèle a son jeune lettré, tarde a faire son devoir conjugal, ce qui va arriver inévitablement.

Un autre destin tragique et une sexualité ouverte et débridée qui mène a la tristesse profonde. Ici on mélange les genres avec le film de femme en prison, particulièrement sadique dans ses méthodes de tortures asiatiques. Les femmes sont belles, rendant l'exercice encore plus dramatique. La jalousie et l'adultère sont encore au coeur de l'intrigue, les diverses concubines complotant pour devenir la favorite, avec des conséquences fâcheuse. On est loin de la comédie sexy du film original, mais on ne s'ennuie pas vraiment. le film est encore une fois sans temps mort et les acteurs mâles sont souvent caricaturaux, grossissant les aspects comiques de la fable cruelle. Mario Giguère

SEX MEDUSA - Lo Wai-Tak, 2001, Hong Kong

Un veuf tombe par hasard sur une jeune femme nue (Miho Nomoto, FUDOH) dormant à l'entrée de son bistrot. Dans un élan de bonté extrême, il prend la pauvre créature dénudée sous son aile et l'héberge chez lui alors qu'il ne connaît rien de son passé. Il se trouve qu'elle est une créature mi-femme mi-serpent ayant échappé de justesse à une incinération dans les égouts de Hong Kong...

SEX MEDUSA est exactement le type de film qui fait fantasmer de part son titre prometteur et qui s'avère être totalement à côté de la plaque. Côté sexe, on est moins bien servi que dans un téléfilm érotique bas de gamme. Notre femme serpent se ballade un peu à poil et exhibe un physique à la carrure moyennement féminine tandis que côté coïts fumants, il vaut mieux ne pas espérer grand chose car hormis deux courtes scènes dans lesquelles un petit bout de sein vient poindre à l'écran, on aura droit à absolument rien. Pour l'aspect médusa, là encore c'est le minimum syndical. Les yeux de la "belle" deviennent verts quand elle est perturbée, ou des serpents digitaux lui poussent sur la tête lorsqu'elle baise. Il faudra attendre le final pour enfin la voir sous son véritable aspect de méduse ridicule: perruque blonde à mèches roses sur la tête tirant une langue reptilienne et arborant de vilaines dents malsaines.

Ce catégorie III sans le sou, tourné en vidéo avec des acteurs à la limite de l'amateurisme (malgré la présence de Carrie Ng, la jolie Princesse de NAKED KILLER) est sans doute ce qui se fait de plus navrant dans le genre. C'est atrocement filmé et c'est d'une lenteur et d'une bêtise affligeante. Pire encore, le réalisateur nous inflige des scènes de cruauté animale: serpents brûlés vifs, mygales qui se dévorent entre elles, injection de produits nocifs sur un serpent, rats brûlés vifs eux aussi... En résumé, SEX MEDUSA a tout du mauvais film détestable. Kerozene

The SEXY KILLER aka THE DRUG CONNECTION - Sun Chung, 1976, Hong Kong 

Une jeune et belle femme au caractère bien solide décide de mener sa propre vendetta contre le cartel de la drogue qu'elle tient pour responsable de l'état quasi-végétale de sa soeur. Celle-ci fut en effet goulûment injectée d'héroïne puis vendue à d'obscurs mafieux avides de sexe facile. Sa vengeance, elle l'a mène en secret. Ni son meilleur ami, un flic intègre farouchement déterminé à démanteler le réseau, ni son amant, un politicard au discours anti-drogue dissimulant des activités illicites, ne connaissent ses activités nocturnes qui consistent à séduire les pontes du cartel pour mieux le dessouder de l'intérieur.

Ce scénario vous rappelle quelque chose? Normal, il s'agit de la version Shaw Brothers du COFFY réalisé par Jack Hill en 1973 et dans lequel Pam Grier déglinguait du dealer de manière radicale. La recette est identique, à savoir mise en scène musclée, nudité gratuite, bande sonore groovy / psychée et une héroïne qui n'a pas froid aux yeux. Du pur cinéma d'exploitation dans la grande tradition avec quelques personnages gratinés, comme le caïd boiteux prenant son pied en fouettant des filles nues dans sa salle de torture privée et un final surpuissant lors où madame dégomme les bad guys au fusil à pompe. On lui préférera nettement son modèle (Chung Sun n'arrive pas à la cheville de Jack Hill) mais THE SEXY KILLER n'est pas désagréable pour autant. Kerozene

SLEEPING WITH THE DEAD aka Cham bin hung leng - Wai-Man Cheng avec Jordan Chan, 2002, Hong Kong

Un jeune docteur, David ( Jordan Chan ), voit des fantômes depuis sa tendre enfance. Il est malheureux avec son épouse et un triste jojo en toute occasion. Un de ses camarades de jeunesse, devenu inspecteur de police, lui annonce que les membres de l'ancienne bande de copains dont il faisait partie meurent les uns après les autres, le jour de leur fête, battus à mort, l'oeil gauche arraché. David trouvera-t-il une solution à ce mystère avant de divorcer ?

Les films de Hong Kong ont parfois les défauts de leurs qualités, dans ce cas-ci un mélange de genres qui n'est pas réussi et des emprunts à la tonne, de RING à STIR OF ECHOES. L'imagerie est conventionnelle, rien ne décolle longtemps, bref, un ratage pratiquement complet. Mario Giguère

SNOW GIRL AND THE DARK CRYSTAL aka Zhong Kui fu mo: Xue yao mo ling - Peter Pau & Tianyu Zhao avec Bei-Er Bao, Bingbing Li, Winston Chao, Kun Chen, 2015, Chine/Hong Kong/États Unis, 118m

A tous les mille ans, les royaumes de la Terre, de l'Enfer et du Paradis se rapprochent et on peut changer de royaume en se réincarnant. Le village de Hu se prépare et son maître envoie son disciple, Zhong Kui, voler le Crystal Obscur en enfer. Voici qu'arrive au village une troupe de femmes ravissantes venues donner un spectacle sous la tente et notre héros croit reconnaître Snow Girl, dont il était sans nouvelles depuis trois ans. Elle prétend ne pas être celle qu'il cherche, en fait, le spectateur sait que ce sont des démones venues récupérer le crystal. Tout se met en place pour un drame mythologique épique.

Épopée fantaisiste à grand déploiement. Zong Kui ne ménage pas le recours aux effets spéciaux, omniprésents, pour faire vivre les démons et les créatures fantastiques au coeur du film. Le deux personnages principaux sont régulièrement remplacés par des versions animées digitalement, des versions qui ne visent pas le réalisme auquel on pourrait s'attendre. Ils sont au contraire assez stylisés, C'est d'ailleurs là que l'on peut parfois faire certains reproches, dans la qualité inégale de certains effets. Mais je ne m'y suis pas arrêté, fasciné entre autre par la beauté remarquable de Bingbing Li, véritable princesse de conte de fées aux costumes finement détaillés et au destin mélodramatique. Chapeau aussi au maître des enfers, impressionnant, plus que ses nombreux sbires, parfois moins réalistes dans leur rendu. Les combats sont évidemment nombreux et comme la magie abonde, c'est aussi un festival de duels dans les airs et au sol. Les rebondissements s'accumulent, les trahisons, les révélations chocs, on ne saurait s'ennuyer devant la déferlante d'émotions. Une très belle surprise. Mario Giguère

SNOW MONSTER - Huang He avec Tim Wu, Zhang Yongxian, Simpson Tang, Li Ruoxi, Jiang Yongbo, 2019, Chine, 83m 

Une expédition dans une région montagneuse éloignée tourne au cauchemar lorsque le véhicule dans lequel ils avancent tombe dans un ravin après le réveil d'une bête géante. On va suivre une équipe de sauveteurs qui comprend des proches des disparus mais aussi des commandos à la solde de la compagnie qui finance leur recherches. Ils vont également affronter des créatures ailées capable de transpercer leur tètes, d'énormes requins mutant qui avancent dans la neige et croiser des squelettes de dinosaures. Toute ressemblance avec des films récents n'est probablement pas fortuite.

Aucune trace du film sur Internet Movie Data Base, mais il se trouve que le film est produit pour Youku, un rival chinois de Netflix qui offre ses propres productions de films de genre, dont plusieurs avec monstres géants. Alors, oui, on est dans un scénario avec une suite de scènes prévisibles. Les influences de Kong: Skull Island et d'autres classiques japonais comme l'original King Kong vs Godzilla s'accumulent. Le monstre a des allures presque mignonnes lorsqu'on ne le mitraille pas, avec une fourrure blanche impeccable et une binette sympathique. Le vilain en chef est horrible et les archétypes pullulent, mais l'héroïne et le peuple indigène attirent la sympathie, tout comme le gros de service. Les requins n'y sont pas omniprésents et le monstre de neige est un homme dans un costume, ce qui n'est pas désagréable en ces temps de bestioles généralement toutes numériques. Huang He semble avoir déjà réalisé quelques titres du genre  et je vais essayer de les voir. Mario Giguère 

SO CLOSE aka Chik yeung tin sai - Corey Yuen avec Qi Shu, Vicki Zhao, Karen Mok, 2002, Hong Kong

Lorsqu'une puissant compagnie est attaquée par un pirate informatique, seul un autre pirate réussit à sauver les ordinateurs de la compagnie. Il s'avère que la sauveuse est aussi la pirate déviante et qu'elle a utilisé ce stratagème pour tuer le patron de l'empire industriel, bâti sur le crime et la corruption. Les héritiers de l'empire perçoivent rapidement le danger que représente cette femme ( Qi Shu ) car elle a accès à toutes les caméras de leur édifice et est témoin d'un meurtre qu'ils ont commis. Une policière ( Karen Mok) qui est sur l'enquête du meurtre initial va flairer les justicières et compliquer la vie de tout le monde.

Film d'action aux moments forts très réussis, So Close s'égare aussi dans des moments sentimentaux très fleur bleu. À trop vouloir plaire à tous les publics, on risque de tous les perdre. Heureusement les performances de Qi Shu, Karen Mok et la jeune Vicki Zhao sont électrisantes. Pour la logique, on repassera. Pour amateurs de Charlie's Angels. Mario Giguère

SONG AT MIDNIGHT aka  Ye ban ge Sheng - Weibang Ma-Xu avec Menghe Gu, Ping Hu, Shan Jin, 1937, Chine, 113m 

Une troupe de comédiens arrivent dans le vieux théâtre d'un petit village en Chine. Ce soir de pleine lune, on entend quelqu'un qui chante, du dernier étage du théâtre, un air pour soulager une jolie dame qui reste en face. Elle n'est plus la même depuis que son amoureux est mort il y a une dizaine d'années. Lors des répétitions de la troupe, le chanteur vedette a de la difficulté à apprendre un nouvel opéra et reçoit de l'aide d'un homme masqué. Cet inconnu finira par lui conter son histoire tragique et lui montrera son visage et ses mains complètement défigurés.

On repère rapidement l'influence du Fantôme de l'Opéra de 1925 ou un final adaptant celui du Frankenstein de James Whale sorti en 1931. Ce Chant de Minuit, réputé premier film d'horreur parlant de Chine, ajoute un sous-texte politique avec un héros du peuple qui écrit des opéras en hymne è la liberté du peuple. Mais tout cela n'enlève pas la charge dramatique et romantique d'amours impossibles, brisés par un bourgeois jaloux sans honneur. Quelques effets de montage en superpositions ne sont pas non plus sans rappeler l'expressionisme allemand. Si vous êtes prêt à respecter un début très lent, vous allez avoir le plaisir de voir une belle adaptation et un bon film très atmosphérique. Une belle découverte. Mario Giguère

SPIRIT OF THE RAPED - Chih-Hung Kuei, 1976, Hong Kong

Si un jour vous avez un coup de mou, que vous vous dites que votre vie est pénible et que vos épaules subissent le poids d'innombrables emmerdes, alors penchez-vous sur "Spirit of the Raped" : 80 minutes de cinéma crasseux qui vous épargneront deux ans de thérapie. Dans un bus, un couple endetté fait le point sur sa situation. Les finances sont sur le point de s'assainir, et madame apprend à monsieur qu'ils seront bientôt trois. L'explosion de joie vire au drame lorsque trois truands braquent le bus, vole l'argent du couple et tranche la gorge du futur papa. La jeune veuve effondrée reçoit quelques aides financières lui permettant de rester à flot jusqu'à ce qu'un ignoble individu profite de ses faiblesses pour lui soutirer tout ce qu'elle a pu récolter. Abasourdie par la cruauté des gens, la pauvre n'est pas au bout de ses surprises puisqu'elle est rapidement agressée dans la rue et termine entre les mains d'un couple proxénète qui la drogue et la force à faire le trottoir. Anéantie, elle se drape d'un linceul rouge avant de se jeter du toit d'un immeuble. On apprend que ses yeux ont été propulsés de leurs orbites. C'est là qu'on se dit qu'après tout, notre quotidien n'est pas si mal, et voilà 3'000 balles de psychothérapie d'économisés. Mais le crime ne paie pas, et les crapules ayant pourri la vie de la veuve-enceinte-suicidée-vêtue-d'un-linceul-rouge vont connaître les foudres de l'esprit vengeur via des exécutions hyper brutales. L'occasion pour "Spirit of the Raped" d'offrir quelques instants de pure dégénérescence malsaine appuyés par une bande son bruitiste fort à propos lors de climax mortels systématiquement filmés sous des angles incroyablement tordus. Le résultat est imparfait mais étonnant, et on sort quelque peu secoué par cette bande signée Chih-Hung Kuei, le bad boy de l'écurie Shaw Brothers ("Bamboo House of Dolls", "Killer Snakes", ...). Kerozene

SPL - Wilson Yip, 2005, Hong Kong

Le détective Chan (Simon Yam) est atteint d'un cancer du cerveau. Mais avant de tirer sa révérence, il jure d'avoir la peau de l'infâme Wong Po (Sammo Hung), criminel notoire et assassin multirécidiviste contre qui jamais aucune preuve n'a pu être établie. Sur le point d'être relevé par Kwan (Donnie Yen) - un frimeur cogneur, Chan va remuer ciel et terre avec ses hommes pour atteindre son but sans se soucier de son successeur qui pour le coup se sent un peu vexer.

Ce polar nerveux qui frappe sèchement dans les gencives est une jolie claque. C'est que le scénario joue sur la fibre familiale histoire de rendre son récit plus tendu encore : Chan est devenu le père adoptif d'une petite fille dont les parents ont été victimes de Wong Po tandis que la femme de ce dernier parvient enfin, après des fausses-couches à répétition, à donner naissance à un enfant. Et si une bonne partie du casting va laisser sa peau au court du film via quelques gunfights fumants, quelques combats d'une brutalité crue et quelques meurtres sadiques, les victimes principales restent les enfants, autrement dit l'innocence même.

Le casting est excellent, Simon Yam joue parfaitement le flic martyr, Hung est incroyable en magna du crime détestable et réserve un combat final au cours duquel sa corpulence défie les lois de la physique et Donnie Yen, également chorégraphe des combats, se la pète comme un mannequin de Jean-Paul Gaultier entre deux pains dans la gueule. Les chorégraphies justement sont sans doute l'un des points forts du film : rapides, brutales, imparables et surtout parfaitement lisibles, permettant ainsi de se délecter des talents d'artistes martiaux des protagonistes. Les amateurs apprécieront d'ailleurs la rencontre Hung / Yen, le premier est un excellent chorégraphe relativement classique et inventif, l'autre, plus, jeune, s'avère moins aérien, plus urbain et direct. Une rencontre au sommet en quelque sorte, comme un passage de témoin entre deux figures majeures de l'actioner made in HK. Kerozene

The STUD AND THE NYMPHO - Chi Lu, 1980, Hong Kong

Derrière ce titre prometteur se cache le fond de la corbeille du cinéma de la Shaw Brothers. Pas d'affolement messieurs les érotomanes, ici l'érotisme attendu se limite à quelques plans nichons et un nu frontal mis au service d'une absurde d'histoire d'adultère traitée sur le ton de la comédie et qui débouche vers une rivalité entre femmes et un pardon final plutôt déconcertant de la part de la femme trompée envers son richissime mari volage. Mais au centre de tout ceci se trouve un vilain voyeur pervers obsédé par notre belle cocue. Depuis sa chambre tapissée de photos de madame, il espionne ses moindres faits et gestes à l'aide de jumelles et n'hésite pas à la suivre où qu'elle se rende. C'est en rentrant d'une soirée en boîte de nuit disco il la sauve des assauts d'un violeur. Il en profite pour ramener la femme inconsciente chez lui, l'allonge sur son lit et la déshabille avant de tirer un coup avec sa poupée gonflable! A son réveille, notre pauvre victime prend peur et la fuite avec, ce qui rend furieux le détraqué qui ira jusqu'à brûler sa chère poupée avant de sortir de chez lui armé et portant un masque de carnaval comme tout bon serial killer qui se respecte dans le but d'éliminer ses rivaux.

Voici donc un étonnant mélange de genres malheureusement peu digeste, fort ennuyeux et mensonger étant donné l'absence d'érotisme alors que le film est largement vendu sur cet argument. Si le personnage de l'obsédé sexuel est plutôt rigolo, il est aussi le seul élément réellement digne d'intérêt du métrage. Malheureusement pour lui - et pour nous - son importance et sa présence sont secondaires par rapport aux histoires de fesse des protagonistes principaux. Et très franchement, ces histoires, on s'en fout pas mal. Kerozene

SUFFOCATION - Bingjian Zhang, 2005, Chine

Un soir de pluie, dans un appartement au design sombre et épuré, un photographe à l'allure élégante attend silencieusement le retour de sa femme. Artiste elle aussi, elle pratique le violoncelle de manière virtuose à l'aide de ses mains délicates. Mais la jeune musicienne ne revient pas. Le temps passe et seuls ses portraits en noir et blanc ornant les murs gris la demeure la rendent virtuellement présente. Ou presque. Car si le son des gouttes de pluie masque discrètement une mélodie quasiment inaudible mais terriblement familière, les vibrations des ondes du violoncelle trahissent une présence invisible au parfum chargé d'amertume. Malgré ses apparences de moine tibétain transpirant sagesse et bonté, le photographe se verra bientôt oppressé par le spectre de sa défunte épouse, folle de jalousie de son vivant et morte étranglée de mains de son propre mari.

Après les films de fantôme japonais, thaïlandais, hong-kongais, indiens, etc. ... voici le film de fantôme chinois. Une première pour la République Populaire, car la représentation spectrale y est interdite, et ce pour des raisons que j'ignore malheureusement. Le réalisateur, en fin stratège, opte alors pour la direction du thriller psychologique en faisant lentement glisser son personnage principal vers un délire paranoïaque ambigu. Est-il réellement harcelé par le spectre de son épouse ou ces visions sont-elles le résultat de son esprit défaillant ? Un moyen intelligent et superbement mis à profit par un metteur en scène visiblement très attiré par l'aspect purement fantastique du récit. Le résultat est un film fascinant à l'ambiance aussi feutrée qu'étouffante et baignant dans une atmosphère constamment humide. Sobrement rythmé, superbement filmé, magnifiquement sonorisé, et brillamment interprété, le film démontre une maîtrise rare de la part de son réalisateur, bien loin des délires mégalo d'un Zhang Yimou n'en finissant plus de se tripoter la nouille dans des fresques artificielles. SUFFOCATION est une excellente surprise. Kerozene

SUPER INFRAMAN aka THE SUPER INFRAMAN aka INFRA-MAN aka THE INFRA SUPERMAN aka CHINESE SUPERMAN - Shan Hua, 1975, Hong Kong

De viles créatures extraterrestres enfouies dans les profondeurs terriennes depuis des millions d'années ressurgissent avec la ferme intention d'éradiquer purement et simplement la race humaine de la surface de la planète. Heureusement, leur apparition coïncide avec le moment où un génial professeur vient d'inventer une super armure pouvant transformer un homme en super héros quasiment invincible. C'est Danny Lee (THE KILLER) qui endosse ladite armure pour 85 minutes de bastons homériques remplies de créatures caoutchouteuses sautant dans tous les coins de l'écran !

Quel émerveillement! SUPER INFRAMAN, c'est bien évidemment le toku revu à la sauce Shaw Brother: plus de kung-fu, plus de monstres, plus de folie! Et si Super Inframan lui-même est en tout point admirable (humanoïde rougeâtre à tête d'insecte propulsant ses poings explosifs ainsi que divers lasers colorés), si la reine des démons est saisissante dans sa tenue digne d'une drag queen en plein carnaval de Rio, si les sbires de la reine sont admirables dans leurs costumes de squelette surmonté de casques de moto, la palme revient définitivement aux monstres de latex gesticulants comme si on leur avait glissé un glaçon dans le col. On retiendra donc le morpion géant aux couleurs chatoyantes et aux trois yeux globuleux, le poireau verdâtre tentaculaire, le tas de merde muni d'une perceuse, un daimajin de taille humaine et portant la moustache, une ghoule chevelue au look de batteur de Death Metal, un mini dragon dont la tête ne cesse de repousser quand on lui la coupe et deux robots montés sur ressort réalisant de nombreux sauts périlleux... bref, ça délire grave et le tout est fait de manière totalement ahurissante: personne ne semble en effet prendre quoi que ce soit de cette aventure avec un quelconque second degré. Côté effets spéciaux, on remonte le temps et on constate avec émerveillement que les techniques " primitives " de Georges Méliès fonctionnent à merveille dans un film en technicolor et cinémascope! Alors certes, le film se répète quelque peu ce qui provoque ici et là quelques longueurs, mais le charme qui s'en dégage provoque inévitablement un sentiment d'euphorie enfantine chez le spectateur amateur de psychotronisme décalé. Kerozene

SUPER TYPHOON - Xiaoning Feng, 2008, Chine   

Au large de la Chine se déchaîne Blue Whale, un super typhon qui promet de faire de gros dégâts. Le maire d'une petite ville, un homme d'une immense bonté et d'une respectabilité sans faille, parvient à faire évacuer le million d'habitants sous sa responsabilité, à l'exception d'une poignée de pêcheurs inquiets pour leurs bateaux, d'un homme à la recherche de sa femme en train d'accoucher dans une maintenance médicale, d'un voleur et d'un chasseur de tornades occidental. Prouvant qu'il est prêt à se sacrifier pour le peuple, le maire n'hésite pas à monter au front afin de parler aux pêcheurs. Mais le super typhon leur tombe dessus, et voilà tout ce petit monde réfugié dans un hangar. Par la fenêtre, ils observent le voleur tentant de fuir un tsunami, mais un camion-citerne lui tombe dessus, emprisonnant le malheureux entre ses gros pneus. Super Maire n'hésite alors pas à voler à son secours, au milieu des éléments déchaînés, porté par de tonitruantes et glorieuses trompettes balançant une mélodie chargée d'un entrain communicatif! Le voleur sauvé in extremis avant l'explosion du camion rejoint les survivants dans le hangar avant qu'une paroi de ce dernier ne se fasse défoncer par un bateau propulsé par le typhon ravageur. S'en suit l'inondation du bâtiment, permettant à un requin de pénétrer son enceinte, menaçant de pauvres innocents. Le chasseur de tornades et le maire sauront chasser le prédateur à coups de bâtons, et sauver par la même occasion le poisson rouge d'un bambin. Non loin de là, la future mère qui accouche dans des conditions précaires entre les mains d'une infirmière assistante souffre d'une hémorragie. Mais l'armée arrive à temps, un soldat n'hésite pas à offrir de son sang pour sauver la mourante... Le typhon passé, il est enfin possible de constater à quel point les dégâts matériels ne sont finalement que bien peu de choses à côté du courage et de la bravoure de chacun - mais surtout du maire - qui ont ainsi permis de sauver tant de vies...

"Super Typhoon", c'est paraît-il le premier gros film catastrophe produit au pays de Mao, donc un gros blockbuster chinois pété de thunes et garni de maquettes dévastées par un raz de marée colossal, de voitures qui se fracassent contre des murs, de bateaux qui percutent les rivages, d'images de synthèse d'éléments s'envolant dans les airs (même le chien d'un pêcheur se voit propulser telle une vulgaire bille), le résultat n'est certes pas du niveau d'un film hollywoodien, mais est tout de même étonnant, voire impressionnant. Mais "Super Typhoon" est aussi un gros film de propagande à la gloire du régime communiste, de l'armée, de l'éducation et du corps médical, le tout sur des airs de violons et de trompettes qui ne cessent de souffler cette mélodie si glorieuse et si répétitive qu'elle rendrait dingue toute personne prenant cette pommade d'autosatisfaction cinématographique au premier degré. Honnêtement, tout cela est plutôt indigeste, obligatoirement naïf (nous sommes en Chine, personne ne peut mourir à l'écran, pas même le chien dégagé à Mach 5 dans les airs et qui retrouve - au ralenti - son maître pêcheur sur la plage lors d'un final terriblement pompeux) et forcément agaçant pour quiconque ne s'est pas fait laver le cerveau par le régime populaire chinois. Mais c'est aussi ce qui rend cette bande finalement si curieuse, voire singulière... Kerozene

TAXI HUNTER - Herman Yau, 1993, Hong Kong 

Kin est un type à qui la vie sourit. Il a un super job, son patron l'adore, il est à deux doigts de recevoir une promotion de rêve et son adorable épouse attend leur premier enfant, ce qui ne manque pas de susciter l'admiration de son meilleur ami, un inspecteur de police droit comme un i. Mais en un soir évidemment pluvieux, tout bascule. Alors que madame subit les premières contractions d'un accouchement qui s'annonce douloureux, Kin fait appel à un taxi. Quand le chauffeur aperçoit les pertes sanguines de la pauvre femme susceptibles de lui dégueulasser sa banquette arrière, il enfonce l'accélérateur, démarre sur les chapeaux de roues, ce qui a pour effet de claquer la portière sur la robe de la future mère qui se voit traînée sur quelques dizaines de mètres avant de finir sa course dans un caniveau. Ni la mère, ni l'enfant ne survivent à ce tragique accident. Dès lors, Kin déprime. Il n'est plus aussi performant au boulot, fait face à l'incompréhension de son boss qui semble trouver l'incident "mineur", et est excédé par le comportement exaspérant de tous ces salauds de chauffeurs de taxi qui ne cessent d'arnaquer leur client quand ils ne tentent pas de violer des passagères avinées, tandis que la police se montre incapable de retrouver le meurtrier de sa défunte épouse. Une seule solution s'offre alors à lui: buter du chauffeur de taxi.

A en croire "Taxi Hunter", les chauffeurs de taxi de l'ex-colonie sont une belle bande de connards (et il y a fort à parier que certains ce sont plaint du film à sa sortie). Dès lors, on se prend au jeu et on ne souhaite qu'une chose: voir Kin dégommer un maximum de ces salauds. Et il en dégomme, en prenant bien soin de trier le bon grain de l'ivraie, mais se montrera finalement un peu timide. Il est vrai que la présence d'Anthony Wong dans la peau du pauvre Kin laisse présager une performance ravageuse, mais c'est un veuf vengeur tout en retenue que l'acteur nous campe ici, bien loin des excès brutaux des thrillers excessifs qui commençaient déjà à pulluler à l'époque. Le résultat se veut un peu agaçant, avec une quantité de personnages têtes à claque et ce flic un peu con incapable de reconnaître le tueur en buvant des verres avec son ami qui transpire la haine, et un peu frustrant du fait de la tiédeur générale du film. La même année, Herman Yau et Anthony Wong ont sortis "The Untold Story", qui s'est révélé être d'un tout autre acabit. Néanmoins, "Taxi Hunter" a cartonné à sa sortie, apparemment favorisée par une grève des taxis ayant particulièrement agacé la population locale! Kerozene

TEMPTRESS WITH A THOUSAND FACES aka La Diablesse aux Mille Visages aka Qian mian mo nu - Chang-hwa Jeong avec Tina Fei Chin, Liang Chen, Pat Ting Hung , 1969, Hong Kong, 76m

Voici une curiosité à laquelle je ne m'attendait pas, soit une version féminine de Fantômas. On n'a pas seulement changé les rôles masculins pour des féminins, on a aussi fait le contraire en plus de reprendre une bonne partie du scénario du film d'André Hunnebelle, sorti cinq ans plus tôt. La différence majeure est certainement l'absence de pitreries de l'inspecteur incarné par Louis de Funes, mais l'humour est au rendez-vous avec deux policiers qui vont multiplier les gaffes et perdre des galons. Les femmes sont belles et pas manchottes, pratiquant les arts martiaux, c'est une production Shaw Brothers, évidemment. La méchante change facilement de visage et a une base sous-terraine qui fait son effet. On baigne dans l'atmosphère colorée de la fin des années 60 et on termine avec une note joyeuse incongrue après une tuerie, sans sang. Ca vaut certainement le détour, ne serait-ce que pour les amateurs de la trilogie Fantômas qui devraient apprécier cette version féminine, certes sans le budget confortable de l'original, mais suffisamment bien faite pour passer un bon moment. Mario Giguère

THERE IS A SECRET IN MY SOUP aka Ren tou dou fu shang aka La Martyre de Kowloon - Yeung Chi Gin, 2000, Hong Kong, 91m

Maussade, un chic inspecteur (Michael Wong) se pointe dans un loft abject croisant les régurgitations nocturnes de ses collègues suite à la découverte de quelques organes d'une disparue dont le crane dissimulé dans une poupée . Celui-ci ne chipote pas et reçoit rapido cinq suspects, dont 2 femmes, lui révélant la bien triste histoire de la mort non-prévue après mille et une raclées de Maggie (Chan Chiu Chiu), l'amie de la copine de Rocky, un sympa proxénète (Hugo Ng) désormais traumatisé.

1-Morceler inégalement un récent fait vécu de soft scènes de nudités badigeonnées à la 10w30 par le plus débile de la gang, idéalement Brother Joe (Gabriel Harrison). 2-Tambouriner la victime d'interprétations douteuses lors d'extases d'accrocs tout en tenant la râpe à légumes hors-champ. 3-Laisser gonfler sans toutefois omettre, juste avant la finale, de saupoudrer d'imprévisibles psycho-embarras et quelques éléments de sursauts (au choix). "Et voila", un effectivement bien triste catégorie III avec 5 minutes de l'inspecteur, une poupée pixellée et 3 condamnés à vie. Deadmonton

The THIRD FULL MOON aka Zheng yue shi wu zhi yi sheng yi shi, Wellson Chin, Hong Kong 1994

Deux policiers enquêtent sur des meurtres qui ont lieu dans la région. La femme d'un des deux policiers suit un homme à l'allure mystérieuse, elle sera témoin d'un meurtre. Elle va au poste de police et elle conte son aventure aux policiers. Ils lui montrent un suspect et tout de suite, sur le coup, elle dit que c'est cet homme mystérieux qu'elle a vue assassiner la femme, mais il y a un petit problème, l'homme a été tué. Elle sera suspectée pendant un court moment, le temps que les enquêteurs voient de leur propre yeux l'assassin, qui s’avère être un fantôme errant sur terre pour retrouver sa petite amie qui, elle, est encore vivante. Ils y a des moments intéressants, dont un coroner qui vomit tout le temps quand il arrive sur les lieux du crime, mais ca reste un film pas très évident à suivre, déroutant par moment, un film qui ne vaut qu’une écoute. Rana

THREE aka San geng - Peter Chan, Ji-woon Kim, Nonzee Nimibur, 2002, Hong Kong, Corée, Thailande 

Trois courts métrages, trois visions d'horreur sombre, trois pays. 

Dans MEMORIES de Kim Ji-Woon (Tale of two sisters), un homme est bouleversé après la disparition de sa femme. Il a des hallucinations morbides et reste persuadé qu'un grand malheur lui est arrivé. Parallèlement on suit sa femme, amnésique, qui essaie de s'y retrouver avec une facture de nettoyage ou son numéro de téléphone est inscrit, sans succès...

Méchante ambiance pour une histoire surprenante et prenante qui joue autant sur l'image et le son pour nous surprendre, nous faire sursauter et créer une ambiance dérangeante.

Dans THE WHEEL, Nonzee Nimibutr (Nang nak) nous présente une histoire plus traditionnelle, des poupées qui portent une malédiction si quelqu'un d'autre que leur propriétaire les manipulent. Plusieurs personnes périront par l'eau, le feu ou les armes blanches.

GOING HOME de Peter Chan débute avec un policier et son jeune fils qui s'installent pour deux mois dans un bloc à appartement presque vide, car démoli dans deux mois. Pourtant le jeune garçon est obsédé par une petite fille que lui seul semble voir. Lorsqu'il disparaît, son père va cogner chez le seul autre appartement encore occupé, il y découvre une femme dans la baignoire, sous l'eau...

Superbe morceau d'anthologie, Going Home fascine en même temps qu'il répugne, nourrissant jusqu'à la fin une fascination morbide pour la mort et une relation amoureuse complètement folle. Les acteurs sont d'une justesse remarquable, la réalisation impeccable, le récit fascinant.

La trilogie m'a surprit par sa sobriété, pas de surenchère dans le gore, pas de sensationnalisme, des histoires noires, du fantastique sérieux et adulte. Un bijou. Mario Giguère

TOKYO RAIDERS aka Dong jing gong lüe - Jingle Ma, 2000, Hong-Kong  

Tony Leung (Chiu Wai) est Lin, une sorte de mélange improbable entre l'inspecteur gadget et Jackie Chan, un inspecteur aux poches pleines de gadget qui distribue aisément des coups de tatanes dans la gueule. Lin officie à Tokyo et il est chargé de retrouvé Takahashi, un mystérieux bonhomme en relation avec des yakusas et qui a trouvé le moyen de ne pas se rendre à son propre mariage. La "femme" de Takahashi, plutôt mécontente il est vrai, se rend alors dans la capitale nipponne en compagnie de son décorateur d'intérieur (!) (en fait un garde du corps anonyme embauché par son père), expert en kung fu, et bien décidé à lui donner un coup de main. Tout ce petit monde va se retrouver dans une mystérieuse affaire de micro-puce...

TOKYO RAIDERS est un film de kung fu hybride, terriblement mal foutu, décousu et qui pour ne rien arrangé, possède une bande-son qui pourrait nous faire penser que nous sommes en présence d'un documentaire sur le Brésil en pleine coupe du monde de football. Les combats, montés à la serpe, et l'intrigue, aussi floue qu'une vision sous-marine, ne parviennent à aucun moment à captiver l'intérêt. A tel point que lorsqu'arrive le générique de fin, on se surprend à peine à lâcher un gigantesque soupir de soulagement. Kerozene

TOO MANY WAYS TO BE No.1 - Wai Ka-Fai, 1997, Hong Kong 

A la tête de la boîte MilkyWay Image se trouvent deux cerveaux dont le plus réputé est Jonny To, réalisateur boulimique surestimé à travers le monde à tel point que sa manière de mettre en valeur des boutons de manchette est capable de faire saliver certains hallucinés obtus du front qui y verront une sublimation de la mise en abîme des tourments d'un héros sur le chemin de la rédemption... et il y a Wai Ka-Fai, un homme plus discret, souvent coréalisateur avec Jonny To (FULLTIME KILLER, RUNNING ON KARMA...), scénariste et producteur. Mais Wai Ka-Fai se retrouve rarement seul à la barre d'un film, chose définitivement regrettable quand on jette un œil à TOO MANY WAYS TO BE No.1, son deuxième long métrage après PEACE HOTEL : un film nerveux, renversant, déroutant et haletant ! La structure du film est pour le moins originale et trace trois possibilités de l'évolution d'un petit groupe de malfrats en fonction des décisions prises par Kau (Lau Ching Wan) au moment T. Au niveau mise en scène, Ka-Fai fait en sorte de ne rien retenir du manuel du parfait petit réalisateur et fait valdinguer les standards. Son truc, c'est le tournage à l'arrache : caméra à l'épaule, plans séquences à 720° au milieu d'une table de restaurant, le tout filmé en grand angle, conférant ainsi un sentiment d'urgence à l'ensemble de son métrage. Il va même plus loin en filmant une scène presqu'entièrement à l'envers ! Comprenez par là que les protagonistes se retrouvent la tête en bas et les pieds en l'air ! La scène est illisible et pourtant on ne peut s'empêcher de retenir son souffle tant la tension générée s'avère efficace par un procédé qui paraît pourtant totalement ahurissant !

Outre ces prouesses et expérimentations que l'on peut sans autre qualifiées de gonflées, le film bénéficie d'une galerie de personnages bien barrés avec en première ligne, notre bande de malfrats abrutis, tous parfaitement incapables de mener à bien une mission sans faire de vague. Viennent ensuite de chefs de triades rivaux, des frères obèses, chevelus, psychotiques et narcoleptiques appelés Brother White et Brother Black. Puis le grand bad guy, un grand-père adepte du découpage de petit doigt désespéré de voir sa femme mourante, suite à des assauts à coups de brique sur son crâne par un débile de passage. Et sous ses allures de polars hard-boiled sombre et sérieux, TOO MANY WAYS TO BE No.1 cache en fait de grandes qualités satiriques puisque Wai Ka-Fai pratique avec un certain talent un humour noir et caustique, en livrant une sorte de vision amère et railleuse d'un milieu décidément trop pourri pour être glorifié et dont les issues ne sont vraisemblablement que négatives. En ce sens, il tient un discours complètement opposé à celui de Jonny To qui porte souvent un regard contemplatif, voire même glamour, sur le milieu du crime organisé.

TOO MANY WAYS TO BE No.1 n'est pas un film parfait pour autant, il est par moment trop confus, trop bordellique tant la frénésie l'emporte sur la cohérance, mais il est indéniablement percutant. Et cela nous fait surtout regretter que Ka-Fai ne soit pas plus régulièrement seul aux commandes de ses coréalisations avec To. Kerozene


Michelle Yeoh

The TOUCH aka Tian mai chuan qi aka Le Talisman aka Le Talisman- Peter Pau, 2002, Chine/Hong Kong/Taiwan

Un collectionneur de raretés met la main sur une pièce qui devrait l'amener vers la Charira, l'essence mystique d'un moine décédé il y a 700 ans. Celui qui l'a volé pour lui (Ben Chaplin) le lui reprend pour le donner à son amour de jeunesse ( Michelle Yeoh ), puisque c'est un objet dont on a beaucoup parlé dans sa famille. La chasse au trésor commence.

Du directeur photo de THE BRIDE WITH WHITE HAIR nous arrive la première co-production de Michelle Yeoh, forte de son succès international de James Bond girl et du film TIGRE ET DRAGON. C'est très bien filmé dans de splendides décors naturels, mais on ne peut s'empêcher d'y voir un autre sous INDIANA JONES, rivalisant avec les TOMB RAIDER. On enfonce donc dans les clichés du genre et le résultat final ne se détache pas du reste de la production mondiale, malheureusement. Ceci dit, Michelle Yeoh est toujours charismatique et Ben Chaplin convaincant dans son rôle de faire valoir. Mario Giguère

Site officiel : thetouchmovie.com

TOUCH AND GO aka LE POINT DE NON RETOUR aka POINT OF NO RETURN - Ringo Lam, 1991, Hong Kong  

Le polar tragi-comique à la sauce hongkongaise ne cesse de surprendre, alternant gaudrioles lourdingues et bastons brutales sans aucune sorte de prévention. Si l'équilibre est souvent absent, rendant ce genre d'entreprise plutôt déroutante pour nous autres occidentaux, ce film de Ringo Lam semble presque garder une cohérence de ton le rendant finalement plus appréciable que la moyenne du genre. Histoire de triades et de flics ripoux, "Touch and Go" confronte un flic à la recherche des meurtriers de son coéquipier qui avait mis la main sur un jeu de photos compromettantes montrant le gratin politique local aux prises avec de jolies putes importées de Chine Populaires. Témoin du meurtre, le cuistot trublion dodu appelé "Oie" (Sammo Hung) va se lier d'amitié avec le flic tout en tombant sous le charme de sa sœur.

Si le film ne manque donc pas de scènes comiques n'ayant rien à faire là (Sammo Hung paie sa voisine pour la faire passer comme sa fiancée aux yeux de sa mère, etc...), il ne manque pas non plus de scènes d'action souvent brutales et surtout de cascades parfois sidérantes où les cascadeurs (et les acteurs!) traversent des pare-brise et des verrières, s'étalent comme des merdes sur des capots de voitures ou s'éclatent contre des marches escaliers quand ils ne pilotent pas des voitures en feu. A côté de ça, Ringo Lam n'est pas franchement tendre avec la police, le système judiciaire, les hommes de loi en général ou les politiciens locaux puisque tous passent pour de beaux pourris profitants du trafic de petites chinoises qui ne semblent même pas se plaindre de leur situation, au grand désespoir de "Oie", incarné par un Sammo Hung toujours étonnant de dynamisme et de souplesse! Kerozene

A TRUE MOB STORY - Wong Jing, 1998, Hong Kong   

Cheung est une petite frappe qui bosse pour les triades. Il y a cinq ans, dans une acte de bravoure insensé, il sauva la vie de l'un de ses chefs, Prince, et il éborgna son agresseur, un homme appelé Tête de Mort. Et dans l'effervescence générale, il perdit sa femme sous les yeux de son fils. Après quelques temps passés derrière les barreaux, il est monté en grade, et on s'aperçoit que le brave d'un instant s'avère être un petit lèche-cul que ses supérieurs méprisent. Ils l'appellent " le chiot ". Pas très glorieux, d'autant plus que sa vie est bien compliquée. Son fils se bagarre à l'école parce que ses petits camarades disent que son père est un voyou, la femme qui s'occupe de son fils - une ancienne prostituée - l'aime en secret mais ce dégueulasse de Prince ne rêve que de la tringler quitte à la violer sous les yeux de ses hommes, son usine de VCD pirates est la couverture d'un trafic de cocaïne manigancé par ses supérieurs et dont il ignore tout et par-dessus tout ça il est mêlé à une bête histoire de bagarre de bar qui risque bien de le faire retourner en prison, ce qu'il redoute le plus puisqu'il a promis à son fils que ça n'arriverait plus. Et c'est au tour de son avocate de tomber amoureuse de lui, à peu près au moment où il découvre que l'ancienne prostituée est elle aussi amoureuse... Et comme un malheur ne vient jamais seul, c'est aussi à ce moment que Tête de Mort sort de taule avec une grosse, très grosse envie de vengeance !

Drôle de polar oscillant entre film noir sanglant et mélo mielleux, porté par un Andy Lau tout à fait correct incarnant un personnage tantôt attachant, tantôt irritant. Le problème est qu'il est bien plus irritant qu'attachant, à l'image du film lui-même d'ailleurs. L'équilibre est en effet rarement trouvé par Wong Jing qui a tendance à verser dans la facilité avec des scènes naïves bercées par de la musique d'ascenseur qui pèsent malheureusement plus que le reste. Et on a bien envie de coller des baffes à ce Cheung qui a la chance d'être entouré de filles magnifiques qui ne demandent qu'à tomber dans ses bras - mais lui est un peu trop con pour s'en rendre compte et quand c'est le cas, c'est bien évidemment trop tard. Côté violence, le film en propose quelques excès comme on en a le secret à Hong Kong. La scène d'ouverture est à ce titre relativement brutale, tout comme la scène où le méchant Tête de Mort torture le vilain Prince ligoté avec des barbelés et qui se fait arroser de sauce pimentée. Une délicatesse orientale comme on les aime. Mais l'ensemble ne décolle jamais vraiment si ce n'est dans le dernier quart d'heure où Cheung fini enfin d'être con, avant un final qui a au moins le mérite de ne pas faire de concession. Kerozene

TWIST aka Zei wong - Danny Lee avec Danny Lee et Simon Yam, 1994, Hong Kong

Premier temps: Un voleur de grand chemin ( Simon Yam ) et 3 complices vont voler 170 millions de dollars d'Hong Kong. Deuxième temps: l'OCTB ( organized crime and triad bureau ) va retracer rapidement le coupable, mais n'a pas de preuves formelles. Ils le suivront jour et nuit, ce qui donnera lieu à des mauvais coups pendables fort amusants. Troisième temps: le voleur est mis sous garde pour 48 heures, mais le témoignage devant l'incriminer ne se présente pas. Les policiers ont donc 48 heures pour le faire parler, lui ou sa complice, sans les blesser ni faire de faux pas, car leur avocat les a à l'oeil.

Un autre policier inclassable qui fleurte entre le sadisme, l'action et la bouffonnerie. Un mélange cependant réussi avec une équipe policière presque identique à celle d'Ebola Syndrome, avec un Danny Lee un peu plus sérieux et un Simon Yam qui en prends pour son rhume. On ne s'ennuie pas une minute ! Mario Giguère

UNDECLARED WAR aka Sheng zhan feng yun - Ringo Lam, 1990

Directement d'Hong Kong et de Ringo Lam, cette fable policière moderne et ultra-violente ne se distingue pas trop de ses nombreuses soeurs.  Louez n'importe quel film violent et hong-kongais et vous ne verrez pas grand différence...  Ça pétarade ferme, les policiers y sont typés, les vilains y sont presque caricaturaux, et lors des fusillades une étrange brume de sang flotte sur les lieux.  Il est facile de s'y perdre sans le secours des sous-titres, car l'intrigue mêle les langues allemande, anglaise et cantonaise. C'est un divertissement plus qu'honnête mais si vous cherchez du grand art, eh ben allez le chercher ailleurs... Orloff

  UNDERGROUND MONSTER - Huang He avec Wei Lu, Wei Wei, Chunzhong Zhang, 2022, Chine, 89m, V.O.S.T.A.

En Chine, pas loin d'une ville, le dépôt régulier de matières toxiques transforme une créature en monstre. Il est découvert dans une immense caverne mise à jour suite à un dynamitage. Un père et son fils, qui ramènent un objet intéressant trouvé dans la grotte, sont surprit quand des tentacules en sortent et s'empressent d'attaquer le jeune garçon. Détruisant ce monstre par le feu, ils attisent la colère de son énorme mère.  

Huang He, scénariste et réalisateur, entre autres de Snow Monster (2029), va piger dans quelques classiques pour concocter un film de monstre au discours écologique qui ne gâche pas la sauce. La grande créature tentaculaire a pour ainsi dire deux visages, effrayant lorsqu'elle a ses parties protectrices sur son visage ou bienveillant quand elles les retirent. Se reproduisant par parthénogénèse, les hommes ont carrément tué son unique oeuf, au look quasi identique au classique Alien. Presque aveugle car ayant vécu sa vie sous terre, il méprend le jeune garçon pour sa progéniture et le protège tout au long du film. Comme dans Snow Monster, si les comparaisons avec des films précédent sont nombreuses, le film reste très plaisant et sans temps morts et offre un bon divertissement. Un réalisateur à suivre. Mario Giguère

VARANUS PRISCUS aka Giant Megalania Monster Movie - Li Yi Fan avec Yuan Fufu, Shi Nan, Yang Jin Ci, Li Cong Xi, 2021, Chine, 85m

Ils s'en vont tourner un film de monstre sur une île tropicale supposément déserte. Le spécialiste des effets pyrotechniques prépare une grosse explosion qui, surprise, réveille un varan géant. Une vague déferlante d'insectes, des crabes ermites et un serpent géant s'invitent aussi au party.

Les scénarios de ces films qui semblent produits à la chaîne en Chine se suivent et parfois se ressemblent étrangement. Au point de penser un instant de l'avoir déjà vu. Mais l'important reste le monstre, un reptile inspiré du Varan géant éponyme qui se promenait en Australie à l'époque du Pléistocène ou l'âge de glace, si vous préférez. On a donc l'ancien de l'armée qui doit protéger tout le monde, la belle actrice, le producteur véreux et froussard et évidemment, l'imbécile qui fait tout exploser pour impressionner tout le monde. Belle recette éprouvée de film catastrophe. Pas de temps morts, de l'action et un peu de drame et peut-être le début d'une romance. Mais rien n'est jamais consommé dans ces films tout public. On a donc un lézard et un serpent géant en image de synthèse pas mal du tout qui vont évidemment s'affronter. Classique, dis-je, mais bien ficelé somme toute. Un divertissement à ne pas bouder pour les amateurs de grosses bestioles. Mario Giguère

VICTIM - Ringo Lam, 1999, Hong Kong 

Un type kidnappé par une bande de malfrats indélicats est retrouvé vivant par la police dans une vieille demeure réputée hantée. En effet, il y a quelques années de cela, un homme jaloux y décapita sa femme adultère avant de tuer son fils et de se donner la mort. La victime récupérée semble quelque peu perturbée. L'homme est sombré dans un mutisme insistant, sa femme ne le reconnaît plus, d'autant plus qu'une fois rentré à la maison, il se met à bétonner le jardin. Petit à petit, notre homme commence à voir rouge lorsqu'il pense que le flic chargé de l'enquête tourne autour de sa femme. Puis c'est au tour du flic lui-même, alors qu'il est sur la piste d'une bande organisée remplie de sales gueules, d'imaginer que sa femme a une relation extra conjugale.

Alors, possession d'esprit psychotique ou paranoïa de base? Polar psychologique ou vrai film fantastique? L'idée de brouiller les pistes est plutôt intéressante, sauf que Ringo Lam, ici entre deux Van Damme, ne semble pas spécialement convaincu par son concept. Ni même par son intrigue policière mise en boîte de façon bien molle - un comble pour le monsieur. Pas franchement passionnant donc, passablement braillard pour pas grand chose, et plutôt impersonnel dans l'ensemble, "Victim" ne saura satisfaire ni les amateurs d'intrigues policières, ni ceux d'ectoplasmes. Kerozene

VILLAGE OF MONSTERS aka GANRAN aka Monster in Deserted Village - Li Yadong avec Anita Smirnova, Lin Sen, Ling Long, 2018, Chine, 87m

Un avion transporte un humain infecté et des gens chargés de retrouver l'antidote sur lequel leur laboratoire travaillait. L'avion s'écrase au sol. Dans cette petite ville, un homme essaie d'échapper au humains rapidement infectés. C' est lui qui a l'antidote et qui pense en tirer profit. Dans un petit restaurant, les employés et quelques clients se barricadent contre les infectés, qui refusent de mourir et semblent se nourrir des vivants, qui ressuscitent et augmentent leur nombre.

Dialogue marquant: On est pas dans Resident Evil ! 

Ben oui, on y est en plein dedans, avec un minuscule budget et des infectés pas trop maquillés. Anita Smirvona, d'origine Estonienne/Russe/Coréenne, se la joue à la Mila Jojovich mais, comme le reste, ne bénéficie pas d'une caméra et d'un montage très efficace. Elle semble avoir eu plus de succès par la suite. Un gros méchant infecté apparait parfois et disparait aussi vite, curieusement. On a droit à quelques élément de comédie pas très drôles. Le décor minimaliste n'aide en rien. Bref, vous pouvez l'ignorer sans regrets, parole d'amateur de Resident Evil. Oh, oubliez les monstres sur le visuel, ils ne sont nulle part dans le film, sapristi! Mario Giguère

THE WARLORDS - Peter Chan avec Jet Li, Andy Lau, Takeshi Kaneshiro, Xu Jinglei, 2007, Hong Kong Chine, 127m

On débute sur un champ de bataille ou s'étale une véritable boucherie. Seul survivant, pas très fier car il a simulé sa mort, le général Pang (Jet Li) sera recueilli par Lian, une femme qu'il retrouvera plus tard au cœur d'un village de truands nobles avec son amoureux Zhao (Andy Lau) et Jian qui développe un respect profond pour Pang. Pang convainc alors les bandits de rejoindre l'armée, choix pas évident. Pang a des ambitions et une revanche à prendre et il se servira de sa nouvelle armée très efficace pour accumuler les victoires et retrouver l'estime de ses commandants. Ce faisant il n'hésitera pas à trahir ses promesses, au nom d'un certain code militaire qui a évacué la pitié et l'humanisme de sa vie. Toujours troublé par Lian, il s'enfonce dans le mensonge et semble volontairement aveugle aux réalités du pouvoir.

Basé sur des faits vécus et déjà adapté par la Shaw Brothers en 1973 sous le titre BLOOD BROTHERS. Dès les premières minutes l'atmosphère est lourde tout comme la fatalité semble peser sur tous les personnages. Dans une photographie aux tons très neutres proche d'un SAVING PRIVATE RYAN, Jet Li s'attaque à un rôle dramatique intense loin des héros populaire qui ont marqué l'ensemble de sa carrière, ce qui n'exclut pas les moments de combats physiques intenses, ou, évidemment, il excelle. À la fois pamphlet anti-guerre mais aussi illustration du déterminisme, de l'implacable chemin cruel qui attend ceux qui vivent par la violence. Cynisme attendu et à la fois étonnant des bonzes de la dynastie qui manipulent les hommes comme des pions. Les scènes de combat sont impressionnantes et nombreuses.

Couronné par le succès commercial et critique, gagnant de nombreux prix, il fait bon de voir Jet Li reconnu pour un rôle hors normes. Â voir. Mario Giguère

WATER MONSTER aka Shui Guai - Hesheng Xiang & Qiuliang Xiang avec Liu Lincheng, Lilan Zhu, Sihong Le, Gaoji Li, 2019, Chine, 78m

Shui Sheng a vu son père tué il y a plus de dix ans, terrassé par un monstre sorti de l'eau. La créature réapparait et tue cette fois le jeune frère et le père de la femme qu'il courtise en vain, Xiang Lan. Il jure de tuer cette fois la créature hideuse, hyper rapide, souple comme un artiste du cirque du soleil et meurtrière comme un tueur en série. Ils vont se mettre à plusieurs pour l'attirer et l'emprisonner dans une cage. Pendant que le village fête leur exploit, la bête se sauve, non sans avoir encore tué sauvagement un des leurs. Quelques braves, menés par Shui Seng, vont y aller d'un dernier grand coup.

La plupart des films de créatures récents, sortis de Chine ces dernières années, sont plus léger et moins dramatiques, en plus d'êtres bourrés d'effets numériques. Ici la créature, aux acrobaties fulgurantes, nous fait oublier l'homme dans le costume, pendant qu'elle décime ces pauvres habitants paisibles. On ne donne pas cher de leur peau et le combat final vaut vraiment le détour. Comme souvent en Asie, on découvre un couple dépareillé, qui n'arrive pas à se former, mais pour lequel on souhaite le meilleur. La bande de villageois qui s'embarque dans l'aventure dangereuse semble complètement inadaptée pour une telle expédition, quelques uns sont limite des idiots de village. On prend d'autant plus pour eux. Un monstre à ajouter au panthéon des créatures aquatiques superbes. Chaudement recommandé. Vu en version originale, sans sous-titres, les détails de la prémisse ont été trouvés sur internet, mais même sans tout comprendre, j'ai totalement apprécié. Mario Giguère

WATER MONSTER 2 aka SEA MONSTER 2: BLACK FOREST aka Shui Guai 2: Hei Mulin -  Hesheng Xiang & Qiuliang Xiang avec Ming Gao, Jianwei Guo, Jiayi Guo, Dong Han, 2021, Chine, 84m

Vingt ans après les évènements du premier film, dans un village voisin, la pathologiste judiciaire Qing Ling est à la recherche de son frère, disparu des années auparavant. Elle va rencontrer une créature légendaire, non sans avoir irrité tout le long les habitants du village, on ne comprends pas trop pourquoi. Tout deviendra limpide dans une dernière partie qui dévoile des secrets bien gardés.

Cette suite qui n'en est pas vraiment une, raconte une autre histoire, fort différente, avec une créature sortie de l'eau. Ce monstre et les villageois qui se croit victime de la malédiction du Water Monkey justifiant ce titre. On est ici devant. à la base, un drame psychologique ou les rêves, cauchemars et leur interprétation sont partie intégrante du scénario. Wang Zhen Er est superbe dans le rôle principal. Je ne sait pas exactement en quelle année se situe l'action, mais le fait qu'elle soit une femme pathologiste semble étonner tout le monde. Décidément, les frères Xiang sont à suivre. Mario Giguère

WAY OF THE DRAGON aka Meng long guojiang aka Fury of the Dragon aka Return of the Dragon aka Revenge of the Dragon Bruce Lee, 1972, Hong Kong, 100 min

L'intrigue est classique: Tang Lung (Bruce Lee), un expert en art martiaux, débarque dans la ville de Rome afin de défendre le restaurant de l'un de ses amis qui est menacé par des voyous.

Le film est fantastique et est divertissant pour de bonnes et de mauvaises raisons. Parmi les bonnes raisons, le film regorge d'hommages au Western Italien et Bruce Lee est vraiment en forme. En plus d'être un excellent expert en Art Martiaux (sûrement le meilleur de tous), il est aussi un maître dans l'art de coordonner des scènes de combat. On croirait vraiment que les coups sont vrais!

Le début du film en comédie est excellent. Nous sommes à l'aéroport de TENEBRAE et il y a une scène ou Bruce Lee est courtisé dans un square par une prostituée aux yeux incroyables à la Ania Pieroni ! Ca c'était pas prévu ! Puis, il y a une nudité surprise! De plus, il s'agit aussi du dernier film qui a été tourné en partie dans l'authentique colisée de Rome !

L'arrive de Chuck Norris est anthologique... Il sort de l'avion... Gros plan sur ses lunettes, la camera fait un zoom out et il descend de l'avion et avance vers la camera jusqu'a ce que son sexe gonflé prend l'écran au complet... Et tout cela sur le thème de ONCE UPON A TIME IN THE WEST !

À Chacune de ses apparitions, nous entendons le même thème afin de rendre Chuck vraiment menacant. C'est absolument hilarant et c'est à voir. En ce qui concerne, l'affrontement entre les 2, il est interrompu par l'apparition d'un chat à chaque minute à l'écran et avec plein de zoom-in/ zoom-out sur l'animal et sur les deux vedettes à plusieurs reprises (à la manière de THE GOOD, THE BAD AND THE UGLY). On a vu, cette scène récupérée par plusieurs films mais ici avec la présence d'un chat... J'ai trouvé ça vraiment étrange. Puis, il y a aussi des adversaires vraiment mémorables par leur look. Bref, c'est loin d'être un bon film, mais il s'agit d'un excellent divertissement.

Le meilleur film de Bruce Lee que j'ai vu est encore THE BIG BOSS. C'était violent, sadique et vachement cruel. Black Knight

WHERE'S OFFICER TUBA? - Philip Chan, 1986, Hong Kong   

Sammo Hung est Tuba, un flic pleutre, secrètement amoureux de la caissière du supermarché en bas de chez lui et dont la seule qualité est de jouer du tuba dans la fanfare de son commissariat. Une situation qui change du tout au tout le jour où le fantôme de Chiang (David Chiang), super flic abattu par des trafiquants sous les yeux de Tuba, vient perturber son quotidien. Grâce aux interventions du spectre, Tuba fait coffrer les méchants, acquiert peu à peu une image de super flic, prend confiance en lui, et commence à sortir avec la jolie caissière (Joey Wong, "Histoires de fantômes chinois"), mais refuse de le venger. Chiang va alors pourrir sa rencontre avec les potentiels beaux-parents de Tuba...

Un peu d'action, de la romance, beaucoup d'humour et une pincée de fantastique font de cette production Sammo Hung un produit formaté, sans grande surprise et finalement peu amusant où les gags récurrents du fantôme influençant les actes grossiers de sa victime virent vers le slapstick à grand renfort de flatulences et autres jeux stupides à base de nourriture dans la tronche. Comme souvent à Hong Kong, le mélange des tonalités est surprenant, on passe de scènes comiques bien lourdes à des scènes d'action parfois violentes (Chiang se fait exploser les genoux au fusil à pompe), ce qui a une certaine tendance à rendre l'ensemble un poil déséquilibré. Sammo Hung se plaît à rire de son physique rondouillard comme pour mieux souligner ses prouesses martiales toujours impressionnantes sous la direction efficace du réalisateur Philip Chan, connu pour avoir incarné le boss de Chow Yun Fat dans "Hard Boiled". Kerozene

YOUNG AND DANGEROUS 2 aka Goo waak chai ji maang lung goh kong - Wai Keung Lau avec Ekin Cheng, Jordan Chan,Gigi Lai, Anthony Wong, 1996, Hong Kong

Deuxième opus de la violente série sur les triades de Hong Kong, on débute en flash-back sur le passage de Chicken ( Jordan Chan ) à Taiwan, en exil. Il s'amourache de la copine du patron, impotent, avec sa bénédiction. Lorsque celui-ci veut s'emparer du territoire des protagonistes de Hong Kong, la merde frappe le ventilo, expression de fin de siècle. Trahison, coups montés, poursuites et montée finale sans lendemain.

À la fois séduisants et monstrueux, les jeunes des triades de cette série sont à tout le moins fascinants. Ajoutez à cela une brochette d'acteurs et de personnages savoureux, Anthony Wong est hilarant en se décrottant continuellement le nez ou les oreilles, le prêtre adepte de Kung fu, les vieux gangsters et les autorités corrompues: on ne s'ennuie pas. Avec Chingmy Yau dans le rôle de la copine du boss d'une perfidie remarquable. Mario Giguère

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