LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 45

Pour ou contre les remakes ? Ce serait plutôt contre les remakes mal faits et pour ceux qui sont fait par des artistes qui ont une vision nouvelle et originale. Parce que les remakes existent depuis les débuts du cinéma, parce que le son arrivait, puis la couleur, ou la 3D et parce que les copies de films s'auto-détruisaient après quelques années, mais surtout parce que c'est généralement plus rentable qu'un nouveau film original qui est plus difficile à vendre. Voici donc un panorama de remakes les plus remarqués, pour les bonnes et les mauvaises raisons, tel que vus par nos collaborateurs et une liste qui ne fera que s'agrandir !

mise à jour le 8 décembre 2011

Abre los Ojos - Alejandro Amenábar en 1997 et Vanilla Sky - Cameron Crowe en 2001

Anthropophagous - Joe D'Amato en 1980 et Andreas Schnaas en 1999

Générique... sleepy... nudity... sleepy... gore!... sleepy!... bad photography... zzzzzzz.... gore!... zzzzzz... End.

Hein?!?! Tout ce que je me rappelle, c'est qu'il y a une wong tatouée aux cheveux rouges qui est capable de baiser avec son bas de costume de bain sur le dos, une mauvaise direction photo, de meilleurs FXs qu'avant pour un Schnaas, mais qui deviennent ridicules parce qu'ils sont laissés beaucoup trop longtemps en maudits gros plan et une finale (un film?!) bâclée... Bad Feeble

Black Christmas - Bob Clark en 1974 et Glen Morgan en 2006

The Blob - Irvin S. Yeaworth Jr en 1958 et Chuck Russell en 1988

Cape Fear  - J. Lee Thompsonen 1962 et Martin Scorcese en 1991

City on Fire - Ringo Lam en 1987 et Reservoir Dogs - Quentin Tarantino en 1992

The Crazies - George Romero en 1973 et Breck Eisner en 2010

Les habitants d'une petite ville de l'Iowa sont contaminés par un virus et deviennent fou furieux. Le Sheriff, son assistant, sa femme, médecin, essaient de s'enfuir lorsque l'armée arrive.

Il était évident qu'après le succès du remake de Dawn of the Dead, les producteurs américains allaient revisiter les premiers films de George Romero pour trouver d'autres films à refaire. The CRAZIES, sorti en 1973, était le premier film couleur de Romero qui part d'.un sujet aussi simple que sa Nuit des Morts Vivants, un autre virus infecte une petite ville, mais ici au lieu de réveiller les morts, il rend tout le monde fou meurtrier. Ce n'était pas un film très mémorable et ce remake l'est tout autant. Spécialement en ces temps où on a vu tout plein de films de zombies, vampires et infectés et que la plupart des variations commencent diablement à se ressembler comme gouttes d'eau. Ceci dit il y a une scène de lave-auto qui étonne. Mais à la base, il est curieux de voir les personnages principaux, figures d'autorité sensées garder leur sang froid, agir comme des poules sans tête. C'est là que ça devient difficile d'accrocher complètement et qu'on s'éloigne terriblement des films de Romero ou le personnage le plus rationnel a toujours plus de chances de s'en tirer. Par-dessus le marché, ce représentant de la loi ne semble rien comprendre à l'armée et ne semble jamais deviner les moyens dont elle dispose, comme Radah Mitchell en médecin ne semble rien comprendre aux mesures prises pour contenir l'infection. En d'autres temps j'aurais probablement apprécié le nihilisme et le constat brutal, mais en 2010, c'était de la redite pure et simple. Évidemment on ne peut réinventer la roue à chaque film, mais plus de cohérence et un brin d'inventivité aurait fait des merveilles pour ce qui est en somme un film bien réalisé et efficace, mais sans rien de bien mémorable. Mario Giguère

Dark Water - Hideo Nakata en 2002 et Walter Saller en 2005

Une jeune mère en pleine procédure de divorce et sa jeune fille s'installent dans un vieil appartement. La belle occasion s'avère moins intéressante quand l'eau commence à tomber du plafond et que le voisin de l'étage supérieur ne répond pas. La jeune femme croit apercevoir une jeune fille à l'imperméable jaune qui serait disparue depuis deux ans. La santé mentale déjà fragile de la mère est mise à l'épreuve par l'appartement, les apparitions et le mari qui tiens à avoir la garde exclusive de l'enfant.

Du réalisateur de RING et adapté d'un autre roman de Kôji Suzuki, auteur du roman RING, le film est ancré dans une réalité très difficile, le divorce et la séparation déchirante des parents de leurs enfants. Ce qui semble être de l'horreur psychologique, voir une allégorie à peine masquée, est traité sobrement, mais avec une efficacité hors pair. Je tairai le final qui renvoie beaucoup à RING. Soulignons encore une fois un récit et une mise en scène adulte, loin des histoires adolescentes si prisée des studios américains. La musique et les ambiances de Kenji Kawai sont comme toujours dans le ton et excellentes. À voir. Mario Giguère

Dans une New York arrosée par des pluies incessantes, une jeune maman en instance de divorce emménage avec sa fille dans un appartement bon marché. Il est insalubre, son plafond est rongé par l'humidité et la moisissure, et les voisins sont particulièrement bruyants. Problème: il n'y a pas de voisins!... S'en suit la descente de madame dans un tourbillon de paranoïa et de maternité contrariée.

A peine trois ans après la sortie du film d'Hideo Nakata, Hollywood balance sur les écrans le remake de "Dark Water". Histoire de rendre les choses un peu noble, les producteurs proposent le projet au réalisateur brésilien Walter Salles, un mec propre sur lui, auteur de "Central do Brasil" et autres bêtes de festivals bien éloignées des genres qui nous intéressent et qui a sans doute vu là un bon moyen de mettre un pied dans l'Enfer Hollywoodien. Le scénario, écrit par le coscénariste de "From Hell" Rafael Yglesias, colle de manière relativement fidèle à l'original. Presque trop fidèle même. Car voila, le ton et la sensibilité du film de Nakata sont d'une nature typiquement orientale, et ne trouvent pas de véritable équivalent en Occident. De ce fait, une adaptation correcte aurait nécessité quelques réajustements, comme ce fut le cas avec le remake de "Ring". Des réajustements qui vont évidemment au-delà de la relocalisation (ici Roosevelt Island à New York) et de la couleur de l'imperméable de la petite fille fantôme (on troque le jaune pour le rouge - clin d'oeil à "Ne vous retournez pas"?). Le résultat s'avère au final plutôt fade, sans personnalité, sans enjeu, sans véritable suspense, sans idée propre... et sans réelle tension, grande force du film original. "Dark Water" le remake est un grand vide, servi par quelques belles images en scope, une Jennifer Connelly qui n'a jamais été aussi jolie et un Tim Roth en avocat menteur anecdotique. Kerozene

Dawn of the Dead - George Romero en 1979 et Zack Snyder en 2004 

Vous vous dites sûrement que je suis en retard de 10 ans avec ma critique de DAWN OF THE DEAD, mais elle manque à l'appel sur le site du Club. En plus, ayant revu le film en question cette semaine, j'ai pensé qu'il serait pertinent d'en reparler un peu.

Parmi les réflexions que je me suis faites : 

1) C'est étrange qu'un réalisateur aussi intelligent que George A. Romero n'ait rien réalisé de valable depuis 1990. Libéral dans le bon sens du terme, le cinéaste aux allures de grand-père sympathique avait pourtant des choses à dire sur la société américaine, comme il l'avait prouvé avec classe dans MARTIN, entre autres.

2) Le film existe en trois versions. La version américaine standard, la longue version de 142 minutes, et le montage de Dario Argento. Pour avoir visionné les trois, j'estime le montage d'Argento nettement supérieur aux autres. Argento a un sens inné du montage, et son utilisation-choc de la musique de Goblin confère un style et un dynamisme certains au film de Romero.

Pour le reste, l'oeuvre de Romero était profondément originale en 1979, et elle contient des scènes-choc encore efficaces en 2003. Permettant de se livrer à une réflexion critique sur la consommation, le centre commercial constituait aussi un environnement jamais utilisé. Bien malin, d'ailleurs, qui aurait pu prédire le déroulement du film, qui sait réserver des surprises tout au long de sa durée.

Après avoir revu DAWN OF THE DEAD, je serais porté à durcir ma position quant à 28 DAYS : l'oeuvre de Danny Boyle ne fait vraiment pas le poids face à Romero, une autre preuve que les succédanés ne vaudront jamais ce dont ils sont dérivés.

DAWN OF THE DEAD est en tout cas un film à revoir, pour le montage, la musique, la force du scénario et de l'interprétation, la précision de la réalisation... Il a toutes les raisons d'être devenu un classique. Howard Vernon

Un matin, l'enfer se pointe...  Une épidémie a éclaté en un rien de temps produisant des morts-vivants énergétiques voulant anéantir toute personne encore bien vivante. Des survivants se réfugieront dans un centre d'achats comme dernier recours. Ils tentent de se garder en vie malgré le manque d'espoir évident et le nombre toujours grandissant de zombies s'ajoutant à la foule qui sont toujours aussi agités d'un fort appétit envers la chair humaine.

Wow ! J'en suis encore sur le cul ! Un film de zombies extrêmement impressionnant fait de nos jours de façon terrifiante et incroyablement efficace. Il ne s'agit pas ici d'un remake tel quel, mais plutôt d'une ré-invention de l'idée originale tout en la mettant à jour et c'est franchement très réussi. Zack Snyder - dont c'est le premier long métrage - et James Gunn (scénariste sur TROMEO & JULIET et SCOOBY-DOO) nous ont pondu une bombe, mais qui aurait bien pu le croire ?! On attendait le pire et on se retrouve avec une trouvaille que les amateurs du genre se doivent de voir. Le film frappe dès le départ et on aurait douté d'une relâche de qualité après ce début fracassant, mais non, on nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière image parsemant le générique !

La photographie est léchée avec de la surexposition, des couleurs saturées et parfois des teintes verdâtres ou bleutées, mais on en fait jamais trop et ça ne tombe jamais dans une énième copie de vidéoclip. On retrouve des hommages un peu partout (incluant la présence de certains acteurs de l'original), mais encore une fois sans en faire trop. Tout le cast est dans le ton (Sarah Polley, LAST NIGHT, Jake Weber, WENDIGO et Ving Rhames, PULP FICTION pour nommer que ceux-là) mais parfois la peur du cliché se ramène, seulement on nous dirige toujours vers d'autres contrées plus intéressantes en évitant de sombrer dans ce qui est devenu la normale de nos jours. Il est d'autant plus impressionnant de retrouver un nouveau venu aux commandes de cette grosse production qui aurait pu facilement tomber à pic et se planter royalement avec toute la haine des fans se faisant entendre depuis l'annonce du projet. Snyder est définitivement à surveiller, il arrive avec tout un film et oui, le film comporte bel et bien quelques scènes bien gores dont une en particulier m'ayant mis mal à l'aise, ce qui n'est pas chose facile à faire. Fans de zombies, réjouissez-vous et accourez au cinéma, le bon film de zombies tant attendu est enfin arrivé et va certainement créer des vagues. Un must. Bad Feeble

Day of he Dead - George Romero en 1985 et Steve Miner en 2008

The Fly - Kurt Neumann en 1958 et David Cronenberg en 1986

The Fog - John Carpenter en 1980 et Rupert Wainwright en 2005

Le village d'Antonia Bay, situé sur une île de la côte californienne, s'apprête à fêter le centenaire de sa fondation. Pour l'occasion, les autorités municipales veulent inaugurer, en mémoire de leurs quatre pères fondateurs, des nouvelles statues les représentant. Mais à la nuit tombante, un étrange brouillard apparaît sur la mer et se rapproche du village. Tous ceux qui entrent en contact avec ce brouillard meurent violemment. Une jeune femme, Elizabeth, qui est revenue dans son village natal suite à des cauchemars récurrents, découvre un vieux livre écrit à la main par un des pères fondateurs. En le lisant, elle apprend que ceux-ci ont éliminé lors d'une nuit de brouillard une colonie de lépreux, malgré un accord où ils auraient pu s'établir non loin d'Antonio Bay, afin de s'emparer de toute leur fortune, ce qui explique le boom économique qu'a connu le village côtier vers la fin du XIXième siècle. Le brouillard amène donc les fantômes des lépreux à Antonio Bay pour qu'ils puissent se venger sur leurs habitants et sur les descendants des pères fondateurs. La ressemblance d'Elizabeth avec l'épouse du chef des lépreux, Blake, pourrait possiblement mettre fin à cette malédiction.

À court de sujets originaux et d'idées nouvelles dans le cinéma d'horreur, les producteurs hollywoodiens se rabattent invariablement sur la redite ou sur les remakes de succès du genre. On peut se questionner sur la pertinence des choix des producteurs sur les films à refaire, croyant sans doute aveuglément que les moyens technologiques d'aujourd'hui seront suffisants pour faire oublier au public les versions originales. Pourtant, les leçons du passé auraient dû suffire à leur faire comprendre que sans une bonne histoire ni un bon réalisateur, un remake ne sert absolument à rien. C'est tout à fait le cas ici alors que l'emploi d'effets spéciaux en CGI pour montrer le brouillard et les fantômes à l'écran camoufle maladroitement un manque flagrant d'imagination créatrice pour renouveler le film original de John Carpenter. En fait, ce qui faisait le charme de la première version: excellente création d'atmosphère, bons effets d'horreur, lien de complicité avec le public dans la narration, humour dans le ton de l'ensemble, a complètement disparu dans ce remake au profit de quelques variations supposément nouvelles mais en fait empruntés à d'autres films du même genre. La mise en scène se tire dans le pied à plusieurs reprises avec beaucoup de scènes n'ayant aucun impact au plan narratif et dramatique tandis que la plupart des acteurs ont l'air perdus comme des poules sans tête dans leur jeu. Un film qui peut berner un jeune public ignorant en mal de films d'horreur mais certainement pas des habitués comme nous. À éviter! Mathieu Lemée

Frankenstein - James Whale en 1931 et Kenneth Branagh en 1994 - voir notre page Frankenstein

Friday the 13th - Sean S Cunningham en 1980 et Marcus Nispel en 2009

En 1958 au camp de vacances de Crystal Lake, deux jeunes moniteurs sont assassinés par un meurtrier inconnu. Le camp est demeuré fermé pendant 22 ans jusqu'à ce qu'un groupe de jeunes moniteurs travaillent à le remettre en état pour sa réouverture. Les habitants du coin les encouragent à renoncer car le camp serait maudit. Au cours d'une nuit d'orage et de pleine lune un vendredi 13, les jeunes moniteurs sont tués sauvagement et successivement par un mystérieux tueur. L'unique survivante restante, Alice, tente de trouver du secours lorsqu'arrive une certaine Pamela Voorhees, une femme de la région qui a déjà travaillé comme cuisinière au camp de Crystal Lake en 1958. Alice apprend que c'est elle qui a commis tous ces meurtres pour venger la noyade de son fils Jason, suite à une négligence des moniteurs en 1957. La jeune monitrice encore en vie tente tout ce qu'elle peut pour échapper aux griffes de cette dame psychopathe.

Avec le remake sorti en salles en février 2009, il est toujours bon de revoir le matériau d'origine. Financé grâce à un coup de bluff des producteurs, où une publicité mentionnant que "FRIDAY THE 13TH" était le film le plus sanglant jamais tourné, alors qu'aucun scénario n'était encore écrit, cette production, à partir d'un investissement minimal, est devenu le plus gros succès cinématographique de l'année 1980 après la suite de "STAR WARS". Si on reconnaît volontiers que l'intrigue minimaliste, qui reprend ouvertement l'argument de base du tueur fou du film "HALLOWEEN" de John Carpenter avec des éléments clés du "PSYCHO" d'Hitchcock (comme la musique entre autre), n'est pas d'une originalité dramatique confondante, c'est évidemment le décalage entre l'univers conventionnel du récit et la sauvagerie des meurtres au gore omniprésent qui contribua largement à sa popularité. Une telle réussite a, comme on le sait, donné naissance à un sous-genre horrifique baptisé "slasher" ou "stalker film", puisqu'il fût à l'origine d'une flopée de productions coulées du même moule, dont pas mal de titres ont été d'ailleurs rapportés sur le site du club. Le plus étonnant dans le cas de "FRIDAY THE 13TH", qui a non seulement été distribué par un Major (la Paramount) malgré son faible budget, est que la censure américaine y ait accordé la cote "RATED R", alors que les effets sanglants conçus par le réputé Tom Savini dans les scènes de meurtres y sont nombreux. Même dans les suites à venir, malgré d'excellents effets gore, on ne pourra retrouver pareil violence. Tout ceci étant dit, voilà un film-culte que l'on revoit avec le même plaisir que le bon copain que l'on retrouve après une longue absence et qui nous a manqué, n'en déplaise aux méchantes langues qui trouvèrent à l'époque le film trop brutal et pernicieux pour notre saine jeunesse équilibré. À coup sûr, c'est la performance de Betsy Palmer, dans le rôle très à contre-emploi de la mère psychopathe, qui constitue la surprise la plus inattendue aux yeux du public, étant donné sa carrière antérieure sur les écrans dans la peau de gentilles femmes angéliques. Mathieu Lemée

The Getaway - Sam Peckinpah en 1972 et Roger Donaldson en 1994

Get Carter - Mike Hodges en 1971 et Stephen T Kay en 2000

Godzilla - Inoshiro Honda en 1954 et Roland Emmerich en 1998

GOJIRA - Ishirô Honda avec Akira Takarada, Momoko KPo,Akihiki Hirata, 1954, Japon, 98m

Des bâteaux disparaissent en mer au large du Japon. Lorsqu'un survivant est retrouvé, il délire et parle d'un monstre géant qui détruit les navires. Le monstre va être aperçu lors d'une terrible tempête sur une île de pêcheurs. Le professeur Tanabe y trouve des traces de radiation, un trilobite (créature disparue depuis des millions d'années) et des empreintes gigantesques. Les anciens du village jurent que Gojira est de retour, un monstre terrifiant, et il leur donnera raison. La créature, probablement réveillée par les tests de bombes atomiques, se dirige vers le pays du soleil levant. Si les autorités vont tout essayer pour le détruire, le professeur Tanabe plaide en vain pour que l'on le sauvegarde et l'étudie. Sa fille, Emiko, est prise bien malgré elle dans un triangle amoureux déchirant. D'un côté son amour de journaliste et de l'autre coté Serizawa, scientifique, qui a toujours cru qu'ils étaient promis un à l'autre. Serizawa a un terrible secret, une arme meurtrière, le destructeur d'oxygène, qu'il montre à sa bien aimée Emiko. Elle trahira son secret lorsqu'elle se rendra à l'évidence, seul le destructeur d'oxygène peut venir à bout de Gojira qui sème la destruction à un rythme effarant. Seruzawa se laissera convaincre bien malgré lui à utiliser sa terrible arme de destruction...

Véritable classique au Japon, Gojira, dans sa version originale, est un drame doublé d'une fable sur les dangers de la recherche atomique et ses répercussions alors récentes. Les apparitions du monstre sont somme toutes courtes, mais on s'attarde sur les résultats catastrophiques. La caméra qui fait son lent traveling sur les scènes de destruction, les cadavres et blessés, pendant que les enfants chantent un requiem pour les victimes est un moment fort. Le triangle amoureux est aussi déchirant, tout comme le dilemme qui frappe Serizawa. Les allusions directes aux américains et les bombes qui ont détruites Hiroshima et Nagasaki en font aussi une oeuvre pamphlétaire qui résonne encore au coeur et au cerveau. Honda à la réalisation est au sommet de son art, ayant travaillé pendant des années sur des films de guerre, expérience qui le sert bien. Idem pour Tsuburaya aux effets spéciaux, qui mélange les techniques avec bonheur. La musique d'Akira Ifikube nous offre des thèmes forts et évocateurs qui seront revisités tout au long de la série de suites. Les acteurs, certains ayant oeuvré sur les classiques de Kurosawa, sont remarquables.

Un classique, un des meilleurs films de monstres, justement parce qu'il est partie prenante et accessoire du film. Aucun autre des Godzilla qui suivra n'aura l'ambition de celui-ci. À voir, surtout pour ceux qui ne connaissent que la version américanisée. À noter que la version vue en France contient moins de scènes de Raymond Burr et plus de métrage original. Mario Giguère

Une superproduction, dont la mission semblait être de complètement dénaturer le mythe et la tradition même de Godzilla, le suprême lézard japonais. Jean Reno se prête à l'exercice avec complaisance (vive les dollars américains) en interprétant le personnage le plus coloré et intéressant du film. Les effets spéciaux sont certes saisissants, mais lesquels ne le sont pas de nos jours ?  Cette entreprise gigantesque compte sur une nouvelle venue à la frimousse et au corps à redécouvrir (je ne sais pas son nom mais dans le film elle est blonde, bouclée et s'appelle Audrey), mais si vous cherchez une certaine crédibilité, laissez tomber. Il y a même des scènes se voulant pleines de suspense qui m'ont fait carrément me rouler par terre... Orloff

The Grudge - Takashi Shimizu en 2000 et Takashi Shimizu en 2004

Le film débute avec un petit texte qui nous explique que JU ON est une malédiction qui suit la mort violente d'une personne, malédiction qui se promène de victime en victime, chacun transportant le mal. Rika, une femme qui fait du bénévolat pour un organisme social, doit visiter un logis dont les habitants ne donnent pas de nouvelles. La maison est délabrée et la grand-mère est souillée et catatonique. C'est alors que Rika va apercevoir un jeune garçon et qu'elle rencontre avec choc JU ON. La suite du film se divise en chapitres, débutant par le nom de la prochaine victime, de l'inspecteur original, de sa fille, de la professeure...

Si j'avais fortement apprécié les trouvailles des deux téléfilms, véritables exercices de style sur les effets horrifiants et un travail original et efficace de la bande son, le film est dans son ensemble une redite, adaptation oblige. La structure du scénario est toutefois en boucle et l'on nous expliquera bien des choses dans un montage de flashback fort bien fait, mais qui arpente des territoire connus. Il demeure une série de situations d'horreur terriblement efficaces, ou l'on note au passage des influences d'Herbert Wise ( The Woman in Black ) ou David Lynch ou la descente dite du crabe du film EXORCIST. J'aurais presque préféré une fin plus ouverte, mais ça vaut la peine et je me promets de voir la suite. Mario Giguère

Ce visionnement se veut surtout une perspective comparative entre les deux versions du film. Il évitera les SPOILERS.

Même si en général, je n'aime pas trop l'idée des remakes américains, je sais reconnaître leur valeur lorsqu'ils en ont une, et quand j'en vois un, j'essaie d'être le plus objectif possible. À titre indicatif, le remake américain de RING me semble être valable.

Alors... 

THE GRUDGE avait d'emblée un point positif : le même réalisateur que l'original. Un point négatif : Sarah Michelle Gellar, qui est, à mon sens, une " vedette ", mais pas vraiment une " actrice ", et encore moins une " bonne actrice ".

J'avais lu un peu partout qu'il s'agissait d'une copie conforme de l'original, sauf le début et la fin. Cette affirmation n'est pas tout à fait vraie. Oui, le début et la fin diffèrent, mais, parmi les différences, il y a aussi :

- Des scènes de développement assez ennuyeuses entre Gellar et son petit ami américain. 

- D'autres scènes de développement avec Bill Pullman en Américain au Japon. 

Point commun de ces ajouts : un ethnocentrisme qui montre à quel point les pauvres Américains souffrent lorsqu'ils ne sont plus aux USA. Allégorie pour le spectateur US moyen qui doit " endurer " un film tourné au Japon ? Peut-être. " Si j'en ai marre, je retournerai aux USA "... Autrement dit : j'irai voir le dernier Sandra Bullock dans la salle d'à côté.

Certaines scènes de l'original disparaissent, dont l'une de mes favorites, l'histoire des collégiennes et de leur amie.

D'autres sont modifiées : on enlève certains éléments, pourtant très efficaces (entre autres : des moments-clés sont supprimés de la scène du gardien de l'immeuble).

Une musique omniprésente à base d'orchestre morne vient enrober le film et éliminer une partie de la tension.

Les interprètes sont, pour leur part, généralement assez mauvais. Il est difficile de prêter crédibilité à ce qu'ils vivent. La plupart des scènes sont nettement moins oppressantes que dans le film original... Et les explications sont, cette fois, tellement soulignées que c'en est risible. Je comprends la volonté de vouloir " expliquer " pour le public américain moyen, mais l'avertissement écrit qui précède le générique d'ouverture est quand même un peu bête.

À mon sens, ce remake est raté et ennuyant. Je peux difficilement dire si je penserais la même chose sans avoir vu l'original, car J'AI vu l'original... Mais il est clair que cette version américanisée ne soutient pas la comparaison. Si vous n'avez vu aucun des deux films, faites le bon choix et optez pour l'original. Howard Vernon

Halloween -  John Carpenter en 1979 et Rob Zombie en 2007

J'ai vu hier et j'ai bien aimé.

La première partie du film avec les tribulations du jeune Micheal Myers (et sa famille) était excellente. Il y a plus de nudité, plus de meurtres et le langage est vraiment plus vulgaire. Mais la seconde partie est largement conventionnelle... La poursuite meurtrière de Michael envers Laurie Strodes est trop longue et lassante...On se croirait dans un triste épisode d'Halloween 6 ou 7 où on en a déjà trop vu... Mais le début fait tellement mouche, les caméos tellement spectaculaires et il y a quelques éléments ici et là, qui font oublier la lassitude qu'on a de voir un tel produit routinier.

Un des défauts du film est que l'image est trop sombre, que c'est mal cadré par moment et qu'il y a cette caméra sautillante... Vraiment dommage! Parce que de la manière que le film avait commencé, ce film de Rob Zombie battait vraiment à coup de circuit le classique (devenu lassant au fil des années (a part la musique)) de John Carpenter.

7.5/10 pour le remake
9.5/10 pour le classique  

Il n'en manquait pas beaucoup....   Black Knight

House of Wax - Andre De Toth en 1953 et Jaume Collet-Serra en 2005

Six copains en route pour aller voir une partie de football, vont camper une nuit sur un terrain en apparence paisible. Une courroie de moteur brisée plus tard, quatre vont partir pour le stade tandis que Carly (Elisha Cuthbert) et son copain vont accepter l'invitation d'un habitant du coin pou les reconduire au village le plus près. C'est la ville en apparence très tranquille qui abrite une maison de cire, littéralement, la maison-musée de cire est elle même faîte de cire. Rapidement on se rend compte que tous les habitants ou presque sont des mannequins de cire. reste deux frères, aperçus dans le prologue, qui aiment bien tuer et recouvrir de cire les passants. Le cauchemar commence.

C'est un peu de curiosité malsaine qui m'a poussée à voir la prestation de Paris Hilton, qui a une jolie mort bien graphique, et surtout la belle Elisha Cuthbert. Surprise donc, de voir une nouvelle visite d'un thème maintes fois visité, avec une astuce géniale mais simple, la maison de cire est effectivement en cire. Loin d'être un gadget sans conséquence, le final va donc offrir une vision nouvelle, efficace, et originale. Si Paris Hilton est en général montrées sous un bel angle, il est à noter que le film présente une Elisha Cuthbert qui sacrifie son joli minois pour mieux incarner son rôle avec sa chevelure d'un brun quelconque, sale, et qui ne se remet jamais de sa chute dans un charnier animal. Une bonne surprise, donc, d'un premier film du réalisateur qui a connu auparavant une carrière dans la pub, comme les frères Scott. Mario Giguère

The Hills have Eyes - Wes Craven en 1977 et Alexandre Aja en 2006

Pour fêter leur noce d'argent, les doyens de la famille Carter font un voyage en compagnie de tous leurs enfants avec une voiture équipée d'une roulotte à travers le désert du Nouveau-Mexique afin d'aller en Californie. Un pompiste d'une station d'essence située dans le désert leur indique un raccourci à travers les collines. Mais plus loin sur la route, la voiture des Carter est victime d'une crevaison. Alors que le père, Bob Carter, se rend à pied pour revenir à la station d'essence chercher de l'aide et que le beau-fils Doug Bukowski va voir où mène ce fameux raccourci, le reste de la famille prépare la roulotte pour camper. Ils ignorent tous que les collines environnantes abritent d'anciens mineurs devenus cannibales après avoir été victimes des nombreuses expériences et tests nucléaires de l'armée dans la région il y a plusieurs années. Ces mineurs, défigurés et affamés, s'attaquent bientôt à la famille Carter et font quelques victimes en plus de kidnapper le bébé de Doug. Celui-ci tente au péril de sa vie de récupérer son enfant tandis que les autres survivants de la famille Carter essaient tant bien que mal de tendre un piège aux mineurs cannibales afin de parer à une nouvelle attaque.

Après le succès mérité de "HAUTE TENSION", le réalisateur Alexandre Aja s'est rendu aux États-Unis pour concevoir le remake d'un film-culte de Wes Craven (qui agit ici en tant que producteur) datant de 1977. Tout comme pour "DAWN OF THE DEAD", cette nouvelle version s'avère aussi réussi que la version originale, voire même meilleure à certains endroits. Visiblement, Aja a abordé la mise en scène de ce remake comme un vrai fan de films d'horreur des années 70 et cela paraît dans les nombreuses scènes gores diablement efficaces qu'il filme et la façon dont il entretient les moments de terreur. L'intrigue se veut tout aussi intéressante avec de judicieux clins d'oeil bien amenés et une bonne évolution psychologique des personnages (par exemple celui de Doug, non-violent et contre le port d'armes à feu au début qui devient subitement habité d'une violence inouïe lorsqu'il combat les mineurs cannibales pour sauver son bébé en finale, rappelant le personnage que Jon Voight incarna dans "DELIVRANCE"). Les auteurs ont eu également l'heureuse idée d'écarter le message écologique de la première version au profit d'une symbolique critique contre la puissance américaine remplie de références aux westerns, aux contes de fées (surtout le Petit Chaperon Rouge) et d'un humour ravageur quasi-sadique qui ne s'autorise aucune retenue. Donc, enfin un film sanglant réussi dans presque tous ses aspects où les clichés du genre sont habilement renouvelés dans leur présentation à l'écran et qui ne nivelle pas le récit par le bas comme dans la plupart des films d'horreur pour adolescents idiots. Techniquement, la photographie et le montage sont bien troussés et les acteurs sont bien dirigés car on sent tout au long du film la conviction de leur jeu et leur foi en ce long-métrage. À voir illico. Mathieu Lemée

Infernal Affairs - Andrew Lau en 2002 et The Departed - Martin Scorcese en 2006

Insomnia - Erik Skjoldbjærg en 1997 et Christopher Nolan en 2002

King Kong - Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack en 1933, John Guillermin en 1976 et Peter Jackson en 2005

Une équipe de tournage se dirige vers SKULL ISLAND, une île qui n'est inscrite sur aucune carte. Carl Denham, réalisateur, a repéré à la dernière minute sa future starlette qu'il tourne en test en train de crier à plein petits poumons. Les indigènes sont en pleine cérémonie lorsque nos blancs débarquent. Le chef offre immédiatement d'acheter la jolie blonde, pratique refusée par Denham. Elle sera donc kidnappée durant la nuit et offerte à King Kong, un singe géant, qui aura le coup de foudre pour elle. C'était le pari du réalisateur, filmer cette bête fantastique, il faut donc la retrouver. Chose faite, difficilement, on endormira Kong pour le ramener à New York. Mais le triomphe de l'expédition sera de courte durée...

Le classique des classiques du cinéma fantastique, celui qui a inspiré tant de carrières, de Ray Harryhausen, Rick Baker à Peter Jackson. Je me rappelle encore, tout jeune, le film passait le samedi matin à la télé et nous étions rivés au petit écran. Il a bien vieilli le grand singe. Les effets spéciaux fascinent toujours. La complexité des décors miniatures, l'incrustation des divers éléments de tournage réels, les combinaisons multiples et originales du réel et de l'imaginaire et le rythme rapide de l'action sont fascinants. Car il n'y a aucun temps mort, le scénario étant très concis. On est encore frappé par le changement brutal de décor, Kong aussitôt endormi, on se retrouve à New York à l'ouverture de l'attraction géante ! Les films suivants et remakes feront la belle part au voyage par bateau, ici absent.

Fay Wray est toujours lumineuse, d'une vivacité et d'une naïveté touchante. On peut presque couper au couteau la tension sexuelle qui bouillonne entre elle et le skipper, un macho qui ne veut rien savoir des dames à bord d'un bateau, qui cache mal son jeu. Denham fait fi de la prudence la plus élémentaire et il est surprenant que devant toutes les morts et la destruction dont il est responsable, tout le monde le suit et l'écoute comme le saint père, sans rouspéter. La bête si vivante et tellement hors de son habitat naturel, on ne peut qu'être touché de sa mort si rapide dans un univers ou tous, sauf la belle, le rejette. On savait bien que les films de monstre finissent mal, mais comme la créature de Frankenstein, celle-ci ne méritait pas un tel sort.

L'édition récente de deux dvd offre le film en belle restauration avec les quatre minutes censurées dès 1938, essentiellement le pelage des vêtements de la belle par le King et l'écrasement et le repas d'indigènes. Outre une piste de commentaires, on a sur la deuxième galette trois heures de suppléments magiques.

Il est littéralement fascinant de voir défiler la vie de Merian C Cooper, véritable héros de la première guerre mondiale, aventurier et cinéaste hors pair, double évident de Denham. On montre le travail de Willis O'Brien en détail, y comprit les faux papiers sensés expliquer les trucages à l'époque. Dommage que cette soif de mystère de la part des studios ne nous laisse si peu de détails et aucune entrevue du technicien. On clôt avec une entreprise fascinante, la reconstitution, par l'équipe de Peter Jackson, de la séquence perdue dite " The Spider Sequence". Cette scène, tournée, coupée au montage par Cooper et perdue à ce jour, a été recréée avec les techniques de l'époque et intégrée aux plans d'époque: sublime et surprenant !

Je ne peux que vous recommander cette édition, pour tout amateur de fantastique, de monstre, de cinéma, de belles et de bêtes ! Mario Giguère

Ayant appris qu'une île inconnue du Pacifique recèle fort probablement du pétrole, un représentant de la Petrox, Fred Wilson, organise une expédition vers cette île. Un pétrolier quitte donc secrètement l'Indonésie mais un paléontologue, Jack Prescott, réussit à monter clandestinement à bord pour ensuite révéler à Wilson et à son entourage que cette île n'est peut-être pas si inconnue et que les indices ayant indiqué la présence de pétrole peuvent très bien aussi indiquer la présence d'un animal gigantesque. Après que Wilson ait vérifié l'identité de Prescott, il décide de faire de lui le photographe officiel de l'expédition. Une prétendue actrice, Dwan, est repêchée plus tard à bord d'un canot de sauvetage alors que son bateau a coulé. Arrivé sur l'île, qui est camouflée par une grosse nappe de brouillard, l'expédition découvre la présence d'indigènes vivant derrière un gigantesque mur. Ceux-ci kidnappent Dwan pour la donner en offrande à un gorille géant qu'ils considèrent comme leur Dieu. Alors qu'un groupe de personnes dirigées par Prescott part à la recherche de Dwan, Wilson décide de capturer le gorille géant baptisé Kong puisque le pétrole sur l'île n'est pas exploitable. Prescott parvient à sauver Dwan au risque de sa vie et Kong est capturée un peu plus tard grâce à des somnifères. Présenté à New York comme bête de foire publicitaire de la Petrox, Kong, mis en colère à cause des flashs des appareils photos, se libère de ses chaînes et sème la panique dans la ville jusqu'à ce qu'il retrouve Dwan et l'emmène au sommet des tours jumelles du World Trade Center. L'armée parvient finalement à abattre Kong malgré la promesse faite à Prescott par les autorités de le capturer sans le blesser.

Étant donné la crise pétrolière qui faisait rage depuis 1973, ce remake du classique de 1933 contient un arrière-goût prononcé d'essence mélangée avec de beaux billets verts. La publicité du film se fonde d'ailleurs sur une grosse arnaque prétendant que le King Kong de cette version est une créature robotique conçue par Carlo Rambaldi. En y regardant bien toutefois, on se rend vite compte à l'écran qu'il s'agit d'un acteur dans un costume alors que la création de Rambaldi n'apparaît grosso modo qu'une fraction de seconde. Les effets de transparence et les autres trucages de ce film se révèlent d'ailleurs bien inégaux et souvent rigolos (ex. lorsque Kong piétine des passants en panique après s'être libéré à New York) comparés à la version originale de King Kong. L'intrigue ne recèle aucune magie par rapport à la version de 1933, que ce soit dans la justification de base pour souligner le thème de la course au profit (la recherche de pétrole), la relation romantique peu édifiante entre Kong et Dwan (comme si la Belle et la Bête était passées à l'émission d'Oprah Winfrey) et la conception de l'île perdue où vit Kong qui a l'air d'une île comme tant d'autres et qui ne contient aucun animal préhistorique ni rien d'attrayant en dehors d'un serpent géant plutôt ridicule. La mise en scène de Guillermin (qui a déjà fait mieux) est à l'image de la vision du film par son producteur Dino De Laurentiis; lourde, cynique, désillusionnée, froide et trop pragmatique. De quoi faire passer THE MIGHTY PEKING MAN fait l'année suivante pour un chef-d'oeuvre de subtilité.

En clair, le signe de $ apparaît bien plus suggéré à l'image que l'idée d'égaler, voire de surpasser le mythique film de Cooper et Schoedsack car l'émotion est complètement absente de cette version étant donné le ton de mélodrame adoptée par les auteurs. Les personnages sont d'une conception représentant des archétypes si radicalement opposés (le capitalisme opportuniste du pétrolier, la naïveté et la superficialité artificielle de Dwan, le caractère hippie et contestataire du savant) que les conflits entre eux relèvent plus de la caricature pur et simple que d'une imagination créative qui aurait pu les rendre crédibles. Seuls quelques moments relèvent la sauce trop épaisse du film de temps en temps, bien que quelques erreurs de montage n'arrangent pas les choses. Retenons toutefois la superbe prestation de Rick Baker dans le costume de Kong, qui mériterait un Oscar rien que pour la conviction de son jeu et l'excellente musique de John Barry. Encore heureux que Jeff Bridges et Jessica Lange (dont on voit quand même un joli bout de sein dans ce film) ont pu tourner de bien meilleurs films par la suite où ils ont su faire montre de talent. Dans le rôle de Fred Wilson, Charles Grodin cabotine comme s'il cherchait à imiter Burt Reynolds dans ses pires moments. Pour résumer le tout, ce KING KONG "très moyen" se regarde et s'oublie aussi vite, d'autant plus que la récente version de Peter Jackson va certainement dater ce film davantage, au point de le jeter aux oubliettes peut-être. Pour prouver cependant qu'ils pouvaient faire pire, De Laurentiis et Guillermin récidiveront avec une suite psychotronique encore plus drôle en 1986 nommée KING KONG LIVES déjà magnifiquement résumée et critiquée avec humour par Kitano Jackson. Mathieu Lemée

Deux ans seulement après le glorieux THE RETURN OF THE KING, Peter Jackson revient avec un film à gros budget en réalisant cette fois son remake du classique de 1933. On peut trouver discutable le fait de refaire un film créateur d'un mythe, mais la passion de Jackson pour le KONG original n'est plus à prouver. L'hommage en forme de clins d'œil et de mises en abîme fera plaisir aux cinéphiles mais la démesure à laquelle s'adonne le réalisateur culte sera diversement apprécié par les spectateurs. En effet, la nouvelle version de KING KONG amplifie et étire les aventures et les événements présentés dans l'œuvre originelle, au point que l'ensemble tombe dans la surenchère. On peut d'ailleurs reprocher au film sa longue durée (3h, comparativement à 1h 40 pour l'ancien) et sa surabondance d'effets numériques. De plus, la cohérence narrative n'est pas toujours maîtrisée, puisque les auteurs la sacrifient souvent au profit du spectacle pur. Mais ces défauts sont amplement rachetés par le plaisir et l'émotion que procurent les scènes d'action fulgurantes sur Skull Island et à New York et les moments intimistes entre le gorille géant et la belle Ann Darrow. Noami Watts est tout simplement merveilleuse et émouvante dans ce rôle potentiellement accessoire. KING KONG a beau être bourré de spectaculaire (retenons en particulier le combat viscéral et épuisant entre le gorille et les trois T-rex), Watts est le cœur et l'âme de ce divertissement qui se donne parfois des allures de série B. Le Kong est lui aussi attachant, apparaissant à la fois bien réelle, féroce et vieux à nos yeux. Mais dramatiquement, le film atteint son paroxysme lorsque Kong monte au sommet de l'Empire State Building, une scène célèbre que Jackson reprend avec poésie et une étonnante virtuosité technique, à un point tel qu'on est ébahi par l'effet de réalisme des trucages comparativement à ceux, plus voyants, sur Skull Island.

En réalisateur fou (croisement entre Orson Welles et Francis Ford Coppola), Jack Black se révèle assez comique sans pour autant surjouer, tandis qu'Adrian Brody offre un jeu senti malgré un rôle sans grande envergure qui s'efface devant la prestance de Kong.

Bref, à défaut d'atteindre la richesse et la puissance des LORD OF THE RINGS, KING KONG réserve des passages marquants et exprime bien la passion dévorante et contagieuse de Jackson pour le cinéma fantastique. Nazgul

Quant a l'âge de neuf ans Peter Jackson découvre King Kong de Merian Cooper et Ernest Shoedsack, il ne sait pas encore que ce grand film d'aventure aux effets spéciaux révolutionnaires de Willis O'Brien va changer sa vie. En effet, Jackson ne cesse de le clamer partout, King Kong est le film qui lui donna l'envie de faire du cinéma (Nda : on ne remerciera jamais assez Cooper et Shoedsack pour cela) ainsi quant il annonça en 1996 qu'il s'apprêtait à tourner sa propre version du mythe, le fan de base ne pouvait que saliver. Hélas les événements qui suivirent sont bien connus de tous aujourd'hui et nous rappellent que le monde du cinéma est bien pire que Skull island. Retour sur la genèse d'un projet rêvé.
En 1996 Peter Jackson Frappe à la porte du studio Universal, dans ses mains, il détient le script de King Kong, il s'agit d'un film d'aventures se déroulant pendant la guerre de quatorze au ton très humoristique qui convainc sans peine les producteurs. La pré-production est lancée le budget atteint des sommets encore inconnus a l'époque (bien que plus de 10 fois inférieur à celui du King Kong de 2005 !!!!). Jackson est aux anges, il s'apprête enfin a commencer le tournage du film de sa vie, de son rêve de gosse, il sera celui qui vengera les fans du remake foireux de John Guillermin (et de son ignoble suite, dans laquelle Kong subit un greffe de cœur avant de courir dans la prairie façon Laura Ingalls avec sa femme et son fils, il faut le voir pour le croire !!!), Mais c'était sans compter sur les échecs de ce " tâcheron " de Rolland Emmerich et de son gros lézard vert bouffi a l'andouillette et à la fougasse (c'est Godzilla ça ???) et du remake pitoyable de Mighty Joe Young sorties la même année, or de tels gadins au Box office ce n'est pas pour plaire au producteurs, et puis un producteur il faut le savoir c'est très con, un producteur c'est incapable de faire la relation entre la nullité cosmique des deux nanars cités précédemment et leurs échecs respectifs au box office, le producteur dans sa grande intelligence préfère se consacrer à une équation plus simple : LES ANIMAUX GEANT AU CINOCHE C'EST PLUS RENTABLE. En une fraction de seconde les rêves de notre néo zélandais préféré partent en fumée&ldots;.

N'allez cependant pas croire que la version de ce Kong de 1996 soit totalement invisible, car il vous est possible d'en voir une grande partie dans le film La momie de Stephen Sommers, pour les besoins duquel les producteurs ont allégrement pillé le script de Jackson et Walsh (et oui quitte a être con autant l'être jusqu'au bout !!!). Dépité le gros génie barbu s'en va réaliser Fantômes contre fantômes, produit par Robert Zemeckis, il en profite pour faire sa petite enquête sur la manière de réaliser plusieurs films en même temps (Zemeckis était à l'époque le seul a avoir réussi cet exploit, en tournant en même temps Retour vers le futur 2 et 3) enquête qui le mènera bien entendu à réaliser la mythique trilogie du Seigneur des anneaux.

Nous sommes en 2003, le retour du roi fait une sortie fracassante sur les écrans du monde entier et clôt la trilogie avec brio, c'est alors que Jackson surprend tout le monde (et oui, qui pensait qu'il allait tourner le Hobbit hein ? allez avouez !!!) et fait une annonce qui fait l'effet d'une bombe : il a commencé la réécriture de son bébé : King Kong. Écrasante nouvelle, car après le carton cosmique de sa trilogie on ne doute pas une seule seconde de la liberté totale du maître sur ses futurs projets, de plus, la maturité acquise sur LOTR lui permet de retravailler son script de manière plus sérieuse moins légère, le traitement qu'il lui applique se rapproche de celui du seigneur des anneaux, pas de second degré ici mais du sentiment, pur et exacerbé, il réunit donc sa dream-team composé de sa femme Fran Walsh, de Phillipa Boyens et de lui-même et il s'attelle a ce qui sera le plus gros film d'auteur de tous les temps (car qu'on ne s'y trompe pas Peter Jackson est un auteur à part entière, la preuve? Un film de trois heures (!!!) tourné en Nouvelle-Zélande produit par Jackson, écrit par Jackson réalisé par Jackson dont les effets spéciaux ont été réalisés par la boite de Jackson (!!!) 2 ans plus tard le résultat est là : L'heure du verdict !!!

Mes amis, l'heure est venue de remercier Tonton Emmerich, car sans son plantage sur Godzilla, il est évident que le film que je viens de voir (j'en tremble encore) ne serait pas le même, on remercie donc le petit Roland (mais on lui laisse son bonnet d'âne) et on passe aux choses sérieuses car le film va au-delà de tous les espoirs. On le comprend dés la séquence d'intro qui nous propulse dans un new York plus vrais que nature et surtout bien loin de la vision glamour dont on a l'habitude, ici les comédiens crèvent de faim, les gens vivent avec des animaux et les riches sont des salopards de profiteurs (les producteurs ne sont pas gâtés, un compte a régler Peter ?), On comprend également que bien loin de Lucas et de sa dernière trilogie Star Wars Jackson ne capitalise pas sur les effets spéciaux mais sur les personnages, brillante exposition dans laquelle il se permet de prendre son temps (environ quarante cinq minutes) pour mieux faire monter la pression et tout faire exploser lors de la tétanisante et pharaonique scène de naufrage du venture. Nous sommes sur Skull island, tremblants et apeurés (un exploit étant donné que l'on sait ce qui va se passer !!!) une tribu cannibale capture Ann Darrow, Kong apparaît sous nos yeux !!!

Et c'est là, au sein de cette jungle luxuriante vivante comme jamais que le maître nous dévoile sa créature, dans une scène d'une sauvagerie absolument soufflante soutenu par des effets spéciaux sidérants, King Kong prend vie la sur l'écran, sauvage et brutale, cadré caméra a l'épaule comme seul Jackson sait le faire, le gorille de neuf mètres semble bel et bien vivant, fait de chair et de sang!!! Déjà comblé le spectateur croit pouvoir se reposer mais doit faire face à prés de deux heures d'action non-stop soutenues par la musique magnifique de Howard.
Mais la force du film réside dans le fait que Le réalisateur ne perd jamais de vue le principal : l'émotion, et tisse un lien de tendresse d'une candeur absolument bouleversante entre le gorille et Ann Darrow soulignant encore plus la quasi-schizophrénie de la bête (là où l'érotisme des précédentes versions appuyait sur le coté bestiale), Le message est clair Kong est une créature sauvage mais innocente, se comportant avec une douceur infinie avec Ann il n'en reste pas moins un colosse d'une force et d'une sauvagerie redoutable et il n'est ainsi pas rare de passer d'une scène d'une tendresse touchante à une scène de carnage orchestré par le même gorille, la question du film se pose enfin, qu'est ce qui nous définit en tant qu'humain ? Est-ce notre apparence ou est ce nos actes, car Kong est de toute évidence un chevalier indompté, symbole d'une liberté totale enchaînée par une société qui le craint, et apparaît comme étant l'un des personnages les plus humains, et c'est sans détour que Jackson nous balance des émotions pures, dénuées de tout cynisme malvenu, en s'adonnant à une certaine poésie et en prenant le temps de tisser une relation entre Kong et le spectateur.

Alors quant enfin arrive la fameuse scène de l'empire state Building, le bruit des biplans finira de fendre le cœur du spectateur, car l'issue est proche, Kong doit mourir, et c'est avec une émotion non dissimulé et une pudeur admirable que le maître néo-zélandais filme la mort de l'animal, pas d'effets pompiers, pas de mouvements de caméra racoleurs, il le laisse partir et filme tendrement l'émotion de ses personnages, puis il libère le spectateur (moi en l'occurrence) qui en sortant de la salle regardera le ciel rêveur dans le but d'y apercevoir en haut d'un immeuble la silhouette d'un gorille géant tenant dans ses bras une frêle jeune femme transie d'amour&ldots; il repensera à ce film, le plus beau vu cette année et le plus spectaculaire jamais réalisé. Kitano Jackson

Last House on the Left - Wes Craven en 1972 et Dennis Iliadis en 2009

Mighty Joe Young - Ernest B. Schoedsack en 1949 et Ron Underwood en 1998

My Bloody Valentine - George Mihalka en 1981 et Patrick Lussier en 2009

My Sassy Girl - Kwak Jae-yong en 2001 et Yann Samuell en 2008

Mysterious Island - Cy Endfield en 1961 et Russell Mulcahy en 2005

Night of the Living Dead - George Romero en 1968 et Tom Savini en 1990

Barbra va visiter la tombe de son père accompagnée de son frère. Elle est nerveuse et quand son frère voit un inconnu s'approcher, il se rappelle de ses peurs d'enfants et lui dit: THEY'RE COMING TO GET YOU BARBRA ! Effectivement, il ne se doute pas qu'il a autant raison, mais c'est bel et bien un mort vivant qui l'attaque. Barbra va se réfugier dans une maison en apparence abandonnée, où elle sera rejointe par un jeune homme noir, Ben, qui lui en racontera plus sur les hordes de tueurs fous. Par la radio et la télévision, avec cinq autres personnes qui s'étaient cachées dans le sous-sol, il vont subir l'assaut des morts vivants, tentant en vain de s'enfuir. Est-ce vraiment les retombées radioactives de la sonde revenue de Vénus qui a réveillée les morts ? Pourquoi ont-ils le goût de la chair humaine ?

Et George Romero réinventa le film de morts vivants. En effet, sous prétexte que le tournage d'un film d'horreur est toujours économique et plus souvent rentable qu'un film d'un autre genre, Romero et Russo scénarisent une toute nouvelle forme de zombie, loin des films de vaudou présentés depuis des années, que l'on pense à WHITE ZOMBIE. Si l'explication du phénomène est presque futile, c'est le sentiment de nihilisme pervasif, et l'horreur graphique qui frappe. Au moment ou le cinéma se décline majoritairement en couleurs, encore pour des raisons de budget, le réalisateur nous offre un noir et blanc tout en ombres, à la mise en scène efficace, presque chirurgicale proche des documentaires que l'équipe de Pittsburg a l'habitude de produire.

Il est aussi surprenant de voir que seul le jeune noir saura garder son sang froid et survivre aussi longtemps, là où les autres personnages, plus symboliques de l'Amérique conservatrice, sont soit empreint de lâcheté, de nervosité, de naïveté ou presque catatonique comme Barbra. Il sera intéressant de noter le renversement de la force de caractère des personnages féminins ultérieurs dans l'oeuvre de Romero, une coïncidence directe de la disparition du collaborateur John Ruisso au scénario ? L'emploi de musique "de librairie" tirée d'anciennes série B comme THE HIDEOUS SUN DEMON, également pour des raisons économiques, est faite avec justesse et renforcit le sentiment d'étrangeté, de cauchemar vivant, qui se dégage du film.

Pas surprenant que le réalisateur Dario Argento, adepte du cinéma horrifique onirique par excellence, se proposera pour produire la suite. Curieux tout de même, que dans cette suite, les vivant n'ont pas réussit à régler le cas des morts vivants. En effet, la fin de la NUIT DE MORTS VIVANTS laisse supposer que quelques hommes bien armées et sans remords peuvent facilement éradiquer la menace. Il semble bien, comme le démontrera le début de DAWN OF THE DEAD, que les sentiments religieux et amoureux des vivants pour les morts, causeront leur perte.

Un chef d'oeuvre incontournable qui s'apprécie encore et encore. Mario Giguère

Pas besoin de trop s'étendre sur l'histoire, un groupe de survivants se réfugie dans une maison en pleine campagne et tente par tous les moyens de repousser des attaques incessantes de zombies mangeurs de chair en attendant des secours ou un moyen de s'en sortir.

Beaucoup de gens détestent les remakes, je n'en suis pas pour ma part friand même si j'en ai aimé plusieurs. Certains détestent le fait qu'on dénature un bon film pour en faire un film différent et sans la force de l'original ou trouvent que d'autres remakes copient avec peu d'intérêt le film original sans amener rien de nouveau. Pour NIGHT OF THE LIVING DEAD, ma position est un peu partagée. J'ai bien aimé le film mais il n'a certainement pas la force de l'original et à la fois ressemble beaucoup à son modèle, avec Romero à la scénarisation pour s'en assurer et Savini à la réalisation. Des changements par contre ont lieu par rapport à la fin et à certains moments comparativement à l'original, des détails intéressants et qui poussent la réflexion ailleurs mais définitivement sans la claque majeure que pouvait procurer le film de Romero. Bon terminé les comparaisons, parlons en un peu de ce film. Beaucoup l'ont trouvé ennuyeux et je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord, je trouve surtout qu'il est bien dosé et que son côté très réaliste vient mettre un peu de piquant à l'expérience. Les zombies arrivent lentement, les plans doivent se faire rapidement, les plans foireux sont présents et les réactions des personnages font du sens. Les interactions entre les personnages sont intéressantes et les zombies pas si nombreux qu'on pourrait le croire, mais leurs présences ont du punch et les scènes d'attaques haletantes. Savini, qui n'y va pas dans l'ampoulage, sert un film très honnête, presque plus un hommage à l'original qu'une tentative de faire mieux et le fait sans jamais vouloir en faire trop mais en offrant aussi tous les éléments pour bien remplir son mandat: Peu de gore mais assez pour ne pas se plaindre, un beau travail au niveau de la tension, des personnages simples mais intéressants et un respect visible pour le film originel bourré de références. Notre Barbara est différente, femme de son temps, plus forte, d'abord dépassée par les évènements mais ensuite en plein contrôle, jouée habilement par Patricia Tallman tandis que le rôle de Ben, L'homme noir abattu froidement à la fin de l'original revient au toujours très intense Tony Todd, encore ici en plein maîtrise d'un personnage qu'il sait rendre captivant. Abba

Nosferatu - F.W. Murnau en 1022 et Werner Herzog en 1979

J'ai fais l'acquisition de la très belle version d'Anchor Bay de ce film allemand. Je m'attendais à un film beaucoup plus banal. Étrangement, ce film semble peu apprécié. Donc, quelle fut ma surprise devant la beauté de ce film. Une photo impeccable. Je ne sais pas combien de fois pendant le film je me suis dit que cette scène ferait une superbe photo. Certains plans rappelent même Kubrick. Bref, au niveau visuel ce film est excellent (le genre de film qu'on conseille à l’amateur de substance illicite, hehe).

L'histoire est, par contre, un peu simple, décousue par moment. Le roman de Bram Stoker est ramené au plus simple. Il y a aussi l'action qui est d'une lenteur extrême. Tout s'y déroule avec une lenteur déprimante (typique de la plupart de films allemands que j'ai vus).

Les personnages sont aussi interprétés de façon intéressante. Klaus y joue un Dracula peu enviable. On perçoit sa solitude, le tourment de l'éternité. On est loin de Dracula 2000.

Bref, une excellente surprise. Angel Guts

Piranha - Joe Dante en 1978 et Scott P. Levy en 1995

Quelle grande surprise j'ai eu hier en tombant sur le début de Piranha à MoviePix. Encore plus grande fut la surprise de constater que j'avais assez de temps à perdre dans la vie pour me re-taper ce p'tit film. Et aujourd'hui, une troisième grande surprise lorsque je réalisai que le film était absent des visionnements du Club!

Donc je m'y lance...

Film de poissons s'il en est, Piranha est le summum de la crédibilité scientifique. Afin de ravager les rivières vietnamiennes durant la guerre, le gouvernement américain avait fait mettre au point un piranha génétiquement modifié qui pouvait supporter l'eau froide et les grandes rations de riz. Seulement, la guerre s'est terminée et plus moyen de se débarrasser de ces bestioles qui se multiplient par centaines de milliers de millions dans une piscine de 9' de profond - zone no-trespass d'une paisible région su'l bord de l'eau. Bien sûr, on ne fait pas attention aux pancartes, on trespass, on se fait manger et puis une bonne-femme déjoue toute la sécurité de l'armée américaine en abaissant une manette bien banale qui envoie tous ces mangeurs de chair dans la rivière du coin où nagent marmots et invités d'une cérémonie quelconque. Dans de joyeux élans de comédie érotique, Joe Dante demande à ses actrices de flasher les soldats afin de les distraire - même les poissons se mettent de la partie et essaient tant bien que mal de déshabiller les nageuses qu'ils consomment. Aussi, les labos cheapos de la zone militaire no-trespass contiennent les résultats d'expériences génétiques qui influenceront toute la carrière de Dante (effets plasticines dont on comprend mal l'utilité dans un film de poissons). Attention : personne ne croira le saoulon du coin (un homme héroïque qui n'hésitera pas à se faire gruger un peu pour sauver (? - c'est pas clair) son patelin). Memorial BBQ

Roger Corman, sans doute à cours d'argent, a financé 17 ans après le film de Joe Dante ce remake inutile de PIRANHA qui reprend presque mot pour mot le scénario original de John Sayles, à savoir l'invasion d'une rivière américaine par des piranhas mutants au moment de l'inauguration d'un complexe touristique. Aucune surprise donc pour qui connaît le classique d'origine et force est de constater que n'est pas Joe Dante qui veut, et ce n'est pas la présence d'Alexandra Paul (Baywatch) qui va relever le niveau. Car niveau ambiance oppressante ou frayeur aquatique, on touche ici le niveau zéro. Et on ne parle même pas des dialogues qui atteignent un joli niveau de bêtise. A oublier. Kerozene

Prom Night - Paul Lynch en 1980 et Nelson McCormick en 2008

Psycho - Alfred Hitchcick en 1969 et Gus Van Sant en 1998

Dans la région du Texas, par un calme vendredi d'après-midi, une jeune secrétaire du nom de Marion Crane (Janet Leigh), vole les 40.000$ que son patron lui avait confié pour aller mettre à la banque. Elle fait ses valises et quitte pour une destination inconnue en direction de Los Angeles. Surprise par la fatigue et la pluie, elle quitte l'autoroute et loue une chambre au Bates Motel où elle fera la rencontre du jeune propriétaire Normand Bates (Anthony Perkins) et de sa mère malade.

Au départ, le film avait été réalisé avec un très faible budget (environ 1.000.000$) dans le but de voir, selon le réalisateur, ce qu'un bon réalisateur pourrait faire avec un budget limité (un peu à la manière de l'A.I.P). De plus, le réalisateur a utilisé son équipe de la série télévisée "Alfred Hitchcock Presents ", au lieu de son équipe de long métrage habituel, pour donner au film un look " cheap " et pour économiser des frais. Seulement quelques membres de son équipe technique habituel était présent pour le film dont son monteur Georges Tomasini (Vertigo, Rear Window, The Birds, Marni, etc.) et son compositeur fétiche Bernard Herrmann. De plus, encore une fois pour un souci d'économie, le film a été tourné entièrement dans les studio Universal, a l'exception d'une scène chez un marchand de voiture.

Pour scénariser le film, Hitchcock, a fait appel à un jeune scénariste de talent appelé Joseph Stefano a qui il a laissé une grande liberté. Par rapport au roman à succès du même titre de Robert Bloch, certaines scènes ont été adoucies dont un meurtre sous une douche où la jeune femme n'est plus décapitée mais ne reçoit que quelques coups de couteaux. Puis 2e changement d'importance, Normand Bates, n'est plus une personne de 40 ans antipathique, souffrant d'embonpoint, petit et trapu. Le personnage est maintenant jeune et beau et est interprété par une jeune vedette sympathique du public du nom d'Anthony Perkins.

Le film en lui-même a eu un succès incomparable chez le public et a suscité la grogne chez les critiques qui étaient frustrés à devoir visionner le film en même temps que le public ! Pas d'avant première, pour eux, c'était le désir d'Hitchcock et il a été respecté. Le film est aujourd'hui reconnu comme un classique du genre et est l'une des œuvres marquantes de l'histoire du cinéma et à fait l'objet notamment de quelques suites et d'un remake.

Le film a eu et a encore une influence sur de nombreux cinéastes dont Brian De Palma, qui reprendra les grands thèmes du film tout au long de sa filmographie. Un exemple est la scène de la douche (qui est sans aucuns doutes l'une des scènes clés de l'histoire du cinéma) qu'il a ré-utilisé dans PHANTOM OF THE PARADISE. Cette même scène de douche à été repris un nombre incalculable de fois, notamment par John Carpenter pour HALLOWEEN et par Wes Craven pour SCREAM.

La musique de Bernard Herrmann, tout en cordes, a été aussi reprise en guise d'hommage par Richard Band pour la bande sonore de RE-ANIMATOR. De plus, le film a lancé une espèce de mode à vouloir tuer un personnage important au début du film pour créer un impact chez le spectateur. SCREAM figure une fois de plus au rang des coupables pour cette utilisation.

Le film a eu aussi une influence majeur chez le jeune Dario Argento, le titre de son film THE BIRD WITH THE CRYSTAL PLUMAGE est en partie inspiré du film par rapport aux oiseaux qui figurent sur de nombreux cadres et qui y sont empaillés. Ce même Argento a utilisé Martin Balsam pour son TWO EVIL EYES en guise d'hommage au film. Son personnage de Dr. Pym, fait une rencontre avec un escalier une fois de plus !

Le DVD d'Universal comporte un long documentaire d'une heure intitulée "the MAKING OF PSYCHO " réalisé par Laurent Bouzereau, ancien journaliste à L'Écran Fantastique et grand fan d'Hitchcock et de De Palma. Ce document est à voir absolument pour les fans du film.

Pour finir, je dirais que PSYCHO est encore aujourd'hui un chef d'œuvre incomparable et qu'il n'a pris aucune ride. Black Knight

[REC] - Jaume Balaguero et Paco Plazaen 2007 et Quarantine - John Erick Dowdle en 2008

Une équipe télé fait un reportage sur la vie des plombiers dans une caserne. L'alarme sonne et l'équipe quitte la caserne pour suivre les pompiers sur le lieu du drame. À leur arriver, une femme âgée est folle furieuse et tachée de sang au milieu de son appartement. Elle s'avance et elle mord un pompier jusqu'au sang. Ca ne sera que le début du drame.

À la manière de CLOVERFIELD, BLAIR WITCH PROJECT et CANNIBAL HOLOCAUST, etc. [Rec] est un "film reportage avec la vision de la caméra". Le film fonctionne comme un train fantôme avec peurs, frissons et effets chocs. L'interprétation est convaincante et la réalisation de ce petit budget est sans fautes. Mais par contre, il n'y a rien ici de bien nouveau et d'exceptionnel, mais ça divertit moindrement si le spectateur est peu exigeant.

Je m'attendais à vraiment plus, suite à l'engouement des gens autours de moi et par le "hype" d'Internet pour la chose, et je dois admettre que le film m'a déçu dans la mesure où c'est une redite de ce que nous avions déjà vu. Pour conclure, un film vite vu et vite oublié. Il est à noter que QUARANTINE, le remake U.S de [Rec] s'en vient cet automne. Black Knight

Premièrement ça débute sans fioriture, contrairement à toute la campagne publicitaire pour le remake américain, on ne fera pas semblant de nous présenter un quelconque truc basé sur des faits vécus. Secundo, on ne prend pas trop de temps à entrer dans le vif du sujet, contrairement à l'interminable prologue de Cloverfield qui s'éternise sur presque vingt minutes. Tertio, on ne lésine pas sur les surprises et les effets réussits. On s'attend bien à ce qu'il se passe quelque chose et tout l'art du film de frousse réside dans la capacité de nous surprendre pour autant que l'on se prête à l'exercice. Oui, on revient à la fatalité qui m'avait frappé dans le cinéma italien zombiesque, d'ailleurs on se demande ce qui peut bien se passer après la fin de l'enregistrement. Car il y a de la place pour une suite, on ne répond pas à toutes les questions. D'ailleurs l'explication des origines de toute cette catastrophe me semble originale, au-delà des considérations du genre: "je préfère ne pas tout savoir" japonais ou "faut qu'on m'explique tout" américain, il y a tout un non dit qui demeure plus qu'intriguant. Ajoutons qu'à mon avis, les acteurs sont bien choisit, que la journaliste qui énerve au début est drôlement efficace plus on avance et j'ai passé, aie-je besoin de l'ajouter, un sacré bon moment. Vive l'Espagne ! Mario Giguère

Sans gêne et avec une rapidité étonnante, les américains refont le film espagnol REC avec plus de budget. On reprend à l'identique le reportage télé qui suit une équipe de pompiers qui feront face â une alerte biologique. Et c'est là que le bat blesse, on change le titre pour tout de suite donner le synopsis de l'histoire, ce qui me laisse sans voix. Pire, dans les making of on oublie sciemment de mentionner qu'il s'agit d'un remake et on s'auto congratule pour des choix de scénario et de mise en scène qui reprennent la création hispanique. Un comble de sans gêne, la honte. En plus que là ou l'original est tourné dans un véritable édifice, les américains refont le building en studio, ce qui leur permet plein d'astuces qui ont facilité leur travail. Re-questionnement sur la pertinence de changer l'origine du virus, tellement plus original et évocateur du film d'origine. Bref, c'est comme regarder â nouveau REC, mais en moins bon.

Je veux bien croire que le public américain n'aime pas lire des sous-titres et qu'il s'y fait d'horribles doublages, un tel remake demeure une énigme en soit. Mario Giguère

The Ring - Hideo Nakata en 1998 et en Gore Verbinski 2002

enquête sur la mort de sa nièce regarde la cassette et a donc sept jours pour comprendre le mystère de l'enregistrement, pour se sauver, sauver son fils et le père...

Remake du film japonais RINGU, The Ring suit l'intrigue de l'original avec une distance curieuse. Je déclare tout de suite que j'ai aimé le film, mais que je préfère définitivement l'original pour plusieurs raisons. En premier les acteurs enfants, Aidan et Samara ne sont pas aussi convainquant que les originaux, ils en font trop, Aidan est particulièrement trop "adulte" dans son sang froid perpétuel. Pourquoi as-t-on presque obnubilé l'aspect parapsychologique pour se concentrer sur la mort de ces chevaux ? Parce que les jeunes filles normales aiment les chevaux et que Samara est tellement méchante qu'elle les déteste ? Cela donne lieu à une excellente séquence, ceci étant dit, du cheval qui plonge à l'eau. Personnellement je trouve que la première finale, celle du puit, n'a pas la tension de l'originale et pourquoi détruire le plancher à la hache au lieu d'accéder au-dessous du chalet ? Pourquoi une cabine décrépite au lieu des nouvelles cabines de l'original ? C'est plus épeurant ? La cassette: est-ce une idée que j'ai ou les images sont en grande partie des prémonitions au lieu de souvenirs de l'enfance de Samara ?

Je répète que tel quel le film a un bon impact indéniable, j'apprécie, mais les choix qui diffèrent énormément du scénario original sont fort discutables. Il reste un film fantastique qui se prend au sérieux et qui a connu un grand succès mérité, ce qui va sûrement aider le paysage fantastique américain. Mario Giguère

Rollerball -  Norman Jewison en 1975 et John McTiernan en 2002

Tout le monde se souvient du ROLLERBALL de Norman Jewison, ce film de politique fiction dans lequel ça causait sec entre deux scènes d'un jeu futuriste ultra violent pour l'an de grâce 1975. Le film avait été jugé extrêmement violent à ce moment, force est de constater qu'aujourd'hui il s'est ramassé un certain coup de vieux qui le fait passer avant tout pour une oeuvre bavarde plutôt qu'un film réellement violent. John McTiernan, grand sentimentale devant l'éternel, s'est dit qu'il était temps de dépoussiérer le concept jouissif du jeu Rollerball et d'en tirer le film que tout le monde voulait réellement voir, c'est à dire un film mettant en scène un jeu vraiment barbare et vraiment ultra violent dans lequel les coups envoyés impliquent des nez broyés, des dents éclatées et des crânes brisés, et surtout, de ne pas en disperser 10 petites minutes au sein d'un film de deux heures mais bien de centraliser le film sur le jeu lui-même. Et soyons honnête, un concept pareil a tout pour exciter.

McTiernan a donc réalisé son film barbare, mais ses producteurs, à savoir la MGM, n'étaient pas franchement ravis du résultat. Du coup, à l'image de son 13ème GUERRIER, McTiernan a vu son film remonté, permettant à la MGM de livrer alors un film plus édulcoré. Cependant, il a eu la possibilité de superviser le montage final. Et très franchement, le résultat est vraiment bon. Le film va là où l'on veut, c'est à dire dans l'arène, et nous permet de bénéficier de scènes réellement brutales d'un jeu sanguinaire entièrement gérer par un Jean Reno avide d'audimat. Toutes les bassesses seront ainsi abordées afin de rendre le jeu plus brutal que jamais afin de booster le taux d'audience. Exit donc la critique politique du premier film pour laisser la place à une critique fort efficace et tout à fait d'actualité des médias, comme en témoigne le succès actuel des reality show toujours plus graveleux.

ROLLERBALL est un film bourrin et réellement violent malgré le fait que son contenu se soit vu allégé, et de ce fait, fait espérer une improbable sortie uncut un jour ou l'autre. Kerozene

Straw Dogs aka Les Chiens de Paille - Sam Peckinpah en 1971 et Rod Lune en 2011

Un mathématicien américain timide et réservé (Dustin Hoffman) déménage en Angleterre, dans la bicoque rurale de sa femme (Susan George), afin d'avoir la paix pour travailler sur ses théories en astrophysique. Toutefois, sa femme immature et les rustres du coin semblent s'être concertés pour l'empêcher d'avoir la paix, et les événements dégénèrent assez rapidement; il se retrouve bientôt à faire un siège dans sa maison, alors que dehors, les brutes menacent d'entrer pour récupérer un présumé pédophile (David Warner).

Je ne m'étendrai pas sur ce "classique" que tout le monde connaît sans doute déjà. La lente escalade vers une violence surprenante est ici habilement menée par un Peckinpah en santé, et la forme dramatique de son thriller ne l'empêche pas de parvenir à insérer ici et là quelques ralentis de bon aloi, ralentis pour lesquels il est d'ailleurs célèbre, ayant entre autres inspiré en Italie, dans les années '70, Enzo Girolami Castellari, et plus près de notre époque John Woo.

Le dénouement est la force du film, certes, et la lente progression y menant peut paraître longuette pour certains. Il y a toutefois assez d'éléments distrayants dans la trame, et Susan George n'est pas désagréable à regarder malgré l'infantilisme presque mongolien dont fait preuve son personnage. En tant que blonde de service, elle est apparue en cours de carrière dans pas mal de trucs horrifiants, dont DIE, SCREAMING MARIANNE en '71, a fait face à un requin enragé dans TINTORERA en '77 et à un black mamba tout aussi enragé dans VENOM en '82, aux côtés d'un Oliver Reed en sueur et d'un Klaus Kinski en chaleur. Hoffman, lui, garde l'air toujours aussi égaré que dans THE GRADUATE, malgré un regard de chien fidèle qui ne peut qu'attirer la sympathie du public s'identifiant aux déboires sanglants du bon docteur. Ce qui est déjà pas mal pour un seul film. Orloff

David Sumner (Dustin Hoffman) et sa femme Amy (Susan George) quittent New York pour vivre en Angleterre. Ils font alors face à une hostilité inattendue de la part des habitants locaux.

Les chiens de paille est un film de fou. Longtemps censuré dans certaines contrées du monde en raison d'une ultra-violence époustouflante, -marque de fabrique de Sam Peckinpah-, et d'une scène de viol difficilement soutenable... Surtout pour ça en fait, je ne pense pas être le seul à avoir remarqué que bon nombre des films qui provoquent scandale contiennent des scènes de viol : Orange mécanique, I???V??SIBL?, Day of The Woman... Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres et Chiens de paille n'est qu'un exemple de plus pour appuyer ma pensée, et qu'est-ce que c'est ma pensée? Que la majorité des gens sont des abrutis qui s'excitent, crient au scandale dès qu'ils voient une bite sur leur écran et qui portent des jugements hâtifs sans porter la moindre réflexion a ce qu'ils viennent de voir... Certains sont même allés jusqu'a considérer Chiens de paille comme un film fasciste... Ce qu'il ne faut pas entendre, partant du principe que le film est plus une réflexion sur l'homme, ses aspects sauvages et la dislocation de la famille, mais j'y reviendrai plus tard promis! Bon nombre de choses sont à dire sur ce qui est à mes yeux le meilleur des 3 films de Peckinpah que j'ai pu voir, les deux autres étant La horde sauvage et Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia et je peux vous dire que 3 films suffisent largement pour se rendre compte du talent du bonhomme et de la qualité globale de sa filmographie, mais je m'égare!

Ainsi lorsque le maitre du ralenti et des scènes d'action cracra Sam Peckinpah s'attaque à un Rio Bravo-like, ce n'est que pour plus ou moins abandonner le côté slow-motion de son oeuvre et s'attarder sur une violence rarement vue au cinéma : que ce soit cette scène de viol, ou tout le final dans la maison assiégée des Sumners, Chiens de paille est un monument de violence, percutante, un film qui verse également dans le glauque le plus extrême. Brillamment mis en scène, Chiens de paille, en plus d'être un monument de violence, balançant des images dont le spectateur se souviendra longtemps, est également un monument de suspense, on pense à ce final de 25 minutes ou Dustin Hoffman tente tant bien que mal de retenir ses agresseurs ou la tension est à son maximum, Sam Peckinpah prouve une fois de plus qu'il avait tout compris au cinéma et signe, à partir d'un postulat de base vu 550 000 fois, un véritable chef d'oeuvre, il signe un film à l'image de sa filmographie : surprenant, atypique, violent, crade, provocateur et surtout irrévérencieux, provocation qui semble avoir abouti puisque tout le scandale autour du film est basé sur une seule et même scène, très ambigüe mais aussi difficilement soutenable, celle du viol d'Amy Sumner, jouée avec génie par la méconnue et charmante Susan George (les critères de beauté ont bien changé depuis les 70's mais je vous préviens les gars c'est pas possible de pas tomber amoureux.)... Des viols au cinéma on en a déjà vu quelques uns mais il devient beaucoup plus dérangeant lorsque la victime alterne entre supplice et plaisir sexuel, évidemment, il n'en fallait pas plus pour tous les abrutis qui tapent aujourd'hui sur Gaspar Noé pour crier au scandale, ceux-ci n'ont rien compris, ou alors ils n'ont pas vu le film... Car en effet Chiens de paille, s'il brille par sa réalisation, brille davantage par un propos cynique et sombre à souhait et le développement de ses personnages, le film de Peckinpah, entièrement basé sur la relation bancale entre Mr Sumner, joué par le génialissime Dustin Hoffman, et sa petite femme... De la même manière que celle-ci alterne entre la souffrance d'être violée et le plaisir de l'acte sexuel, le jeune couple se voue un amour incroyable pour se taper sur la gueule la scène d'après, la faute au peu d'attention que porte David Sumner à sa femme, faisant de lui le véritable mother fucker de l'histoire, se souciant peu de sa femme et ne changeant d'attitude qu'une fois que c'est trop tard... Par ailleurs, si les paysans sont tous droits sortis de Massacre à la tronçonneuse, jamais on ne les voit s'attaquer directement au couple, certes, ils tuent le sheriff, et encore, plus ou moins accidentellement, certes, ils retournent la maison des Sumner et tout dans le film indique que ce sont eux les gros enculés, mais si l'on porte un minimum de réflexion, on se rend vite compte que le véritable méchant de l'histoire est le personnage joué par Hoffman, il suffit de le voir tuer froidement ses agresseurs pour s'en convaincre... Par ailleurs, une grande partie de l'histoire est basée sur une réflexion qui n'est pas sans rappeler le Que la bête meure de Claude Chabrol, réflexion qui porte sur le rapport homme-bête, réflexion dont la question principale vis-à-vis de Chiens de paille est qui est l'homme et qui est la véritable bête : David Sumner est-il l'homme acculé par le groupe de paysans (les bêtes)? Ou alors le David Sumner aimant sa femme lors de certaines scènes est l'homme et le David Sumner qui tue froidement tout le monde la véritable bête? Une question à laquelle je vous laisse la réponse même si pour ma part il est clair que Sumner oscille entre un côté humain et un côté animal et bestial qui prend le contrôle de lui à la fin du film, bestialité symbolisée par ce plan sur les lunettes brisées de Sumner, c'est en réalité l'humanité et le pacifisme qu'on attribue au personnage au début du film qui est ici représenté.

En plus de proposer une réflexion plus qu'intéressante, Chiens de paille est un film extrêmement intéressant de par la construction de son scénario et aussi par ses dialogues et les types qui les interprètent, alors évidemment, une bonne partie des acteurs fait pale figure à côté du génie de Dustin Hoffman (un des plus grands acteurs de sa génération, génialissime même quand il fait des films de merde.), force est de constater que Susan George livre une bonne prestation également, pour ce qui est des paysans : ils font flipper!! Et puis, les dialogues sont génialement écrits, même chose pour le film qui est génialement construit : lent, mais sans aucune longueur et surtout viscéral à mort, Peckinpah fait ici encore moins dans la dentelle que d'habitude, montrant la violence autant qu'il le peut (sauf pour sa scène de viol ou c'est la suggestion qui est dérangeante ici, je pense notamment à tous les flashbacks que subit le personnage d'Amy après cette scène qui sont particulièrement affreux.), donnant à ses personnages des morts toutes plus atroces les unes que les autres (je pense qu'on se rappellera tous du passage ou Sumner jette de l'huile bouillante sur ses agresseurs, pas particulièrement éprouvant visuellement mais inventif il faut l'avouer.), bref, Chiens de paille est scénaristiquement une réussite, un film éprouvant et beaucoup seront ceux à lâcher un soupir lorsque le générique de fin du film commencera, porté par les notes de l'ici très discret mais génial Jerry Fielding.

Que dire d'autre de ce Chiens de paille? Et bien rien de plus si ce n'est que le fait que Peckinpah ait ici décidé d'abandonner en partie les ralentis à outrance qui le définissent (et qui définiront plus tard John Woo, qui je le rappelle, prend Sam Peckinpah et Jean-Pierre Melville comme influences principales, décidément, c'est un homme de gout le John!!) est très loin de nuire au chef d'oeuvre qu'est Chiens de paille, un film d'une telle qualité que j'ai beaucoup de mal à comprendre comment il ait pu tomber dans les oubliettes cinématographiques... Percutant, intelligent, génialement mis en scène et scénarisé, Les chiens de paille est un chef d'oeuvre, un grand moment de cinéma et si tout le monde ne supportera pas le côté violent de l'oeuvre de Sam Peckinpah, force est de constater que le film est une date, un film culte... Et la je vais dire quelque chose qui ne plaira pas à tout le monde, mais c'est certainement un des meilleurs films de sa catégorie, bien meilleur à mes yeux que le déjà génial Orange mécanique de Stanley Kubrick. Un film à voir et à revoir. Zering

Superman - Richard Donner en 1978 et Bryan Singer en 2006

Après une absence de cinq ans, Superman est de retour sur Terre mais apprend que Lois Lane vit avec un de ses collègues et qu'ils ont un enfant. Pendant ce temps, Lex Luthor, de nouveau en liberté, prépare un autre de ses plans diaboliques...

Pour célébrer le retour de Superman au grand écran, Bryan Singer a bénéficié d'un budget de 250 millions, des moyens pour le moins luxueux. Et le résultat ne déçoit pas, car Singer et ses scénaristes ont construit une œuvre empreinte de respect et de conviction. SUPERMAN RETURNS se présente à la fois comme un hommage au film de 78 et une sorte de suite qui prend bien sûr des libertés narratives. Les possibilités dramatiques sont bien exploitées, en particulier dans la dernière partie. Du coup, Singer ne se gène pas pour faire de son Superman le "Jésus" des temps modernes. Pour bien rendre cet aspect allégorique, le réalisateur et son directeur photo offrent des images majestueuses, qui prennent vie grâce à des effets spéciaux convaincants et saisissants (ex : cette fois-ci Superman semble voler véritablement!).

Hommage oblige, la musique thème de John Williams est reprise pour notre plus grand bonheur. À chaque fois qu'elle est utilisée pour célébrer les exploits du superhéros, le film gagne en exaltation.

L'ensemble n'est certes pas parfait. L'intrigue de Lex Luthor (le fiable Kevin Spacey) est plutôt convenue (quoique illustré avec magnificence) et menace à un certain moment de faire perdre l'intérêt du spectateur. Heureusement, lorsque Superman perd ses pouvoirs, sa torture est plus accentuée que dans le premier film. En relève au regretté Christopher Reeve, le jeune Brandon Routh se tire bien d'affaire en Clark Kent/Superman et Kate Bosworth joue adéquatement Lois Lane même si on est loin de la performance coloré de Margot Kidder. En fait, bien qu'on croit aux sentiments exprimés par les personnages de Singer, on ne réussit pas à oublier la complicité comique et irréprochable entre Christopher Reeve et Margot Kidder. Cela dit, SUPERMAN RETURNS constitue tout de même une réalisation assurée qui réserve des moments vibrants et qui prépare la table pour une suite éventuelle très prometteuse...  Nazgul

Tarzan - voir notre page Tarzan

Taxi - Gérard Pirès en 1998 et Tim Story en 2004

Texas Chainsaw Massacre - Tobe Hooper en 1974 et Marcus Nispel en 2003

On s'attendait au pire avec ce remake... J'imaginais déjà des ados idiots face à des monstres humains gesticulants.

Le résultat est finalement au-dessus des attentes, mais je ne l'ai pas perçu de façon aussi positive que plusieurs. Selon l'Internet Movie Database, le cinéaste (?) Marcus Nispel a trois édifiantes réalisations à son actif : des vidéoclips de Faith no More et Janet Jackson&ldots; et le remake de Texas Chainsaw Massacre.

Pourquoi avoir engagé cet inconnu pour refaire le classique de Tobe Hooper ? Il est vrai que Hooper lui-même était un inconnu lorsqu'il réalisé la première mouture, en 1974. Il est vrai, également, qu'à part deux ou trois autres films, sa carrière est d'une médiocrité hallucinante, et que s'il s'était chargé lui-même du remake, les résultats auraient pu (dû ?) être très pauvres.

N'empêche, à bien y penser, on ne voit guère l'utilité du projet, à part bien sûr une fonction commerciale, de capitaliser sur la mode des remakes d'horreur. Quand on songe au remake de DAWN OF THE DEAD, un film qui a à peine 25 ans, on se demande si cette immense machine à recycler qu'est devenu le cinéma hollywoodien va se mettre à réutiliser les mêmes récits sans arrêt.

L'un des défauts qui m'a agacés dans TCM 2003, c'est le peu de respect apporté à la reconstitution historique, pour un film qui se veut quand même sérieux :

Saviez-vous qu'en 1973 les filles portaient des " gilets bedaine " et les gars, des pantalons Cargo achetés chez Gap ou dans n'importe quel centre commercial près de chez vous ? Saviez-vous que les barbichettes étaient à la mode ? Qu'on accrochait des trolls à son rétroviseur ?

Cela en dit long sur le sérieux avec lequel la reconstitution d'époque a été abordée. La seule tentative de faire vrai : la chanson " Sweet Home Alabama " qu'on entend au début du film, et la mention d'un spectacle de Lynyrd Skynyrd&ldots; Hum&ldots;

Pour le reste, des filles choisies pour leur plastique, des ados mâles qui font des blagues (hélas ! J'avais raison), on " fait le saut " mais c'était juste un rat, etc.

Plusieurs scènes-choc de l'original ont disparu (le souper en famille, la finale), remplacées par des modifications discutables (l'auto-stoppeuse du début et son destin, par rapport à l'allumé qui jouait du couteau dans le film de 1973). On introduit ainsi un climat " cliché " qui donne l'impression de voir une autre soupe d'horreur pour ados, un peu plus intense qu'à l'accoutumée.

Oui, on peut accorder ce dernier point à TCM 2003, il est vrai que le film est lugubre, se déroulant dans un climat glauque... Certains critiques ont déjà souligné que la photographie n'était pas mal. C'est vrai. Le ton est aussi globalement assez sérieux, malgré ce qu'on pouvait craindre.

En somme, mon avis est mitigé. On ne peut prétendre que c'est mauvais ou nul, mais je ne vois pas trop ce que ce remake ajoute à l'original. Je préférerais découvrir de nouveaux scénarios, de nouvelles idées. Tout ça me paraît en définitive une excuse pour justifier la paresse scénaristique (sous prétexte de faire découvrir des classiques à une nouvelle génération, on reprend un scénario déjà fait, on le modifie un peu, et hop ! Ça fonctionne). Howard Vernon

On connaît tous l'histoire et je ne vais pas me mettre à discuter la pertinence d'une telle entreprise, sujet largement évoqué lors de l'annonce ou sortie de pas mal de "remakes" ici précédemment. Disons seulement que j'ai essayé de "faire abstraction" de tout ce que j'avais vu sur le sujet - incluant les quatre premiers volets, dont le fort médiocre THE NEXT GENERATION - par le passé et de voir le film d'un oeil nouveau, innocent, nettoyé de toute expérience cinéphilique. Difficile !

Le scénariste Scott Kosar (et non Sean Kosa, comme le craignaient certains habitués du Blizzards) a effectué une mise à jour complète du mythe, actualisant le tout - le récit est adapté à une audience de 2004, souffrant d'un "short attention span", ce qui rend quelques scènes de l'original insupportablement longues pour tout spectateur ayant des vers dans le cul - et apportant de nouvelles idées à l'ensemble de l'intrigue. Ça se déroule toujours en '73, ce qui nous donne droit à de rigolotes moustaches sur le visage des acteurs.

Les personnages de rednecks sont une réussite, si l'on peut dire; tout le monde là-dedans a l'air malsain et sale, crétin et congénital. À un certain point, ça fait presque froid dans le dos ! Le suspense s'installe lentement, presque désespérément, mais une fois lancé, il ne relâche plus son emprise sur les nerfs et se révèle ma foi fort efficace.

Jessica Biel passe tout le film en camisole blanche, superbe de lascivité, constamment aspergée d'eau et de sang, sa fière poitrine rebondissant avec un effet étudié lors des scènes de poursuite à la tronçonneuse.

La violence est plutôt réaliste pour un produit hollywoodien, et nous fait sursauter - et à quelques reprises grimacer - à de nombreuses reprises. Réalisé par Marcus Nispel, un réalisateur de clips musicaux (il a entre autres travaillé avec Faith No More pour la chanson "A Small Victory"), cette mise à jour du mythe se révèle plus facile que l'originale mouture de Tobe Hooper, mais est-elle pour autant plus efficace ? Je vous laisse en juger vous-mêmes... Orloff

D'accord avec l'ensemble des commentaires sur ce film, ça déménage en masse et j'ai été surpris de l'efficacité de l'ensemble et des scènes de gore plus nombreuses et solides que bien des films américains du genre. Petits bémols sur les gilets bedaine qui font années 2000, gros bémol sur le prologue et l'épilogue qui sonnent totalement faux. Comment, là où l'équipe de Blair Witch réussit avec des riens, on nous présente ici de la supposée vielle pellicule qui n'en a pas l'air pour des miettes. Idem pour un final presque optimiste comparé au final traumatisant de la version originale.

Est-ce parce que j'avais comme bien du monde un préjugé défavorable envers le projet que j'ai tant apprécié ? Je ne crois pas. Chapeau à Miss Biel et à Marcus Nispel. Mario Giguère

The Thing - Christian Nyby en 1951 et John Carpenter en 1982

Je regardais encore une fois ce superbe film de Carpenter que tout le monde a vu ici. Non mais quel bon film, tout ce joli monde pris au pôle nord avec une vilaine bébète de l'espace qui clone les gens à la vitesse d' Hollywood faisant des suites aux films... Lorsqu'on voit les effets spéciaux de ce film, on se retrouve avec un léger sentiment de tristesse vis-à-vis les effets par ordinateurs, qui sont parfois excellents, mais qui sont à certains égard, beaucoup moins réussis. Angel Guts

Thunderball - Terence Young en 1965 et Never Say Never Again - Irvin Kershner en 1983

L'organisation terroriste appelée SPECTRE, a réussi à s'emparer de deux bombes atomiques se trouvant à bord d'un avion de L'OTAN. Le chef du SPECTRE fait alors savoir aux gouvernements américains et britanniques que si une rançon de 280 millions de dollars (100 millions de livres sterling) n'est pas versé dans les délais prévus, il fera exploser l'une des bombes dans une grande ville des États-Unis ou d'Angleterre. Bien que les deux gouvernements acceptent conjointement le paiement de la rançon, ils envoient aussi des agents secrets un peu partout dans le monde dans l'espoir de récupérer les ogives. Suite à quelques altercations dans une maison de cure où il se reposait, l'agent secret James Bond est persuadé que la soeur d'un des pilotes de l'avion de l'OTAN transportant les bombes, Domino Derval, peut le conduire jusqu'aux responsables du SPECTRE qui ont mis au point le vol des ogives. 007 se rend donc à Nassau en Jamaïque pour la rencontrer. Bond découvre qu'elle est la maîtresse d'un dénommé Largo, qui se trouve à être celui qui détient les bombes. Tout en séduisant Domino, et avec l'aide de son ami et collègue Felix Leiter de la CIA, Bond tente de mettre Largo et ses hommes de main hors d'état de nuire afin de récupérer les ogives avant la date prévue pour le versement de la rançon.

Dernière saga de James Bond à être réalisé par Terence Young, l'un des pères du héros, ce quatrième film de la série marque un changement important en matière de violence. En effet, "THUNDERBALL" atteint un sommet au niveau du sadisme, de la brutalité et de la cruauté alors que les trois premiers films, malgré leur ration de violences diverses, se contentaient quand même d'ellipses notables. Cela commence par un homme électrocuté sur sa chaise, puis un autre noyé après que son tuyau d'oxygène ait été coupé, un autre jeté aux requins, des personnages féminins non épargnés (torture de Domino par exemple) par les évènements et pour clore le tout, une superbe bataille sous-marine où l'on retrouve un festival de corps transpercés et noyés au beau milieu de nuages de sang jusqu'à ce moment de raffinement où un plongeur reçoit un harpon droit dans l'oeil. Cette violence accrue explique pourquoi cet épisode est souvent le plus regardé par bien des spectateurs (il est d'ailleurs en tête du box-office parmi tous les autres films de la série), surtout qu'en prime, cette violence permet au film d'avoir de savoureux moments d'humour noir. Pour le reste, l'ensemble est divinement spectaculaire et profite à plein pour la première fois du format scope, qui rend à l'écran dans toute leur splendeur les extérieurs de la Jamaïque et la beauté des fonds marins (la séquence du camouflage de l'avion au fond de la mer est à cet égard exceptionnelle). Avec ce film au rythme d'enfer et sans digressions, James Bond atteint un sommet de popularité tout comme Sean Connery, qui s'avère en grande forme physique et qui, comme le reste du casting, nous offre un jeu savoureusement cynique. Mon préféré de toute la série! Mathieu Lemée

The Time Machine - George Pal en 1960 et Simon Wells en 2001

Nous sommes à Londres, à l'aube du XXe siècle et le génial savant Alexander (Guy Pearce) ne pense qu'a roucouler avec sa chère et tendre. Et lorsqu'il s'apprête à la demander en mariage lors d'un soir d'hiver enchanteur, un vilain gredin tout sale et armé d'un revolver surgit d'un buisson pour lui voler sa montre et la bague de fiançailles. Alexander s'y oppose fortement et bombe le torse, le pouilleux se fâche, tire et tue mademoiselle qui s'écroule dans la neige. Alexander est tout penaud et passe les mois qui suivent enfermé dans son bureau, affairé sur un projet top secret: la construction d'une machine à remonter le temps! Une fois la machine terminée, Alex remonte donc le temps (forcément) pour se retrouver quelques minutes avant que sa bien aimée ne se fasse dessouder. Il l'éloigne donc du lieu du drame et là paf, elle se fait écraser par un fiacre. Quand on a la poisse... Franchement dégoûté, notre romantique désespéré saute dans sa machine et se propulse dans le futur, le coeur plein de colère et avec une soif insatiable: celle de trouver la réponse à son incapacité à sauver celle qu'il aime. Chemin faisant, il fait une halte en l'an 2000 et des patates et découvre un Londres en pleine guerre civile. La Lune est en train de se faire coloniser mais le travail est tellement mal fait qu'elle explose dans le ciel générant ainsi un chaos planétaire... la fin d'une ère. Dans la cohue, Alex sauve ses fesses et fonce tête baissée jusqu'en l'an 801'702. Là il découvre un monde sauvage où les humains ont régressés. Cependant, quelques individus parlent toujours l'anglais ce qui arrange bien notre bonhomme, et quand l'un de ses individus a des mensurations à faire rêver Debbie Rochon, on imagine que ça l'arrange encore plus. Mais le problème est que ces gens ont une fonction: ils sont le garde manger des êtres de l'ombre, les morlocs: créatures souterraines au look de catcheurs consanguins chassant les humains pour les offrir à leurs seigneurs et maîtres, une race de créatures elles aussi souterraines et dotées d'une super intelligence. Cette race est dirigée par un Jeremy Irons au look de chanteur gothique sans doute soucieux de pouvoir payer ses impôts.

Sur le papier, cela donne une histoire tout de même joliment efficace. Le récit ne manque pas d'intérêts ni d'exotisme, le principe même de la machine offre des possibilités scénaristiques presque sans limite, le film nous fait même voyager en l'an 635'427'810 (!!!) - et c'est pas joli à voir, il y a de belles gonzesses, des créatures très vilaines, des décors splendides, des moyens généreux (80 millions de dollars), des effets spéciaux classieux, des acteurs confirmés (encore que Pearce semble un peu largué) et pourtant la sauce ne prend pas. Dès la première scène le film s'enlise dans la mouise pour ne jamais en sortir. Etonnamment, le réalisateur Simon Wells (arrière petit-fils d'H.G. Wells) s'avère incapable de tirer profit de son sujet et livre un produit d'une mièvrerie enfantine à se frapper la tête contre les murs. Cela n'a finalement rien d'étonnant quand on sait que monsieur est un transfuge de Disney et qu'il a donc très probablement subit lavages de cerveau après lavages de cerveau afin de se retrouver condamné à ne pondre que des produits fades à destination d'un public inerte. Mais le public inerte n'est peut-être plus aussi présent qu'autrefois puisque le film s'est pris une veste lors de sa sortie. Ben voila, fallait pas prendre les gens pour des idiots. Autant revoir la version 1960 signée George Pal. C'était naïf, mais sincère. Kerozene

Tale of Two Sisters - Ji-woon Kim en 2003 et the Uninvited - Charles & Thomas Guard en 2009

Accompagnée de sa soeur et de son père, une jeune fille s'installe dans une maison de campagne où elle sera surveillée de près par sa belle-mère. Des phénomènes étranges se produiront peu à peu dans cette demeure qui semble hantée par un lourd secret...

Ce récit au caractère mystérieux a obtenu le prix notamment du "Meilleur film fantasia ubisoft 2004" au Festival "Fantasia" de cet été. Une récompense bien méritée, puisque A TALE OF TWO SISTERS est une réussite artistique, tout en étant capable, avec intelligence et un pouvoir de fascination, d'angoisser le spectateur. Le climat de mystère et les éléments énigmatiques de l'intrigue feraient plaisir à David Lynch ou à Hideo Nakata (RINGU). La maîtrise avec laquelle Ji-woom Kim mène son récit s'avère remarquable. Il concilie avec une grande finesse le traitement visuel poétique (beauté des images et de la direction artistique) et le climat d'angoisse (les apparitions fantomatiques rappellent d'ailleurs RINGU) en privilégiant une progression narrative lente mais astucieuse et prenante, qui culmine bien entendu sur la résolution du mystère. Cependant, le cinéaste se fie sur la concentration du spectateur pour saisir complètement le dénouement, car celui-ci est complexifié par un montage non-linéaire. J'ai regardé ce film tout de suite après HAUTE TENSION, et je dois avouer que la fin m'a plus satisfaite dans A TALE FOR TWO SISTERS, puisque le "punch" résiste cette fois-ci à l'analyse.

Pour ce qui est des interprètes, ils sont adroitement dirigés et en parfaite harmonie avec le ton de l'ensemble.

Bref, j'ai beaucoup aimé ce film! Nazgûl

Deux soeurs reviennent avec leur père à la maison familiale, renouer avec la belle-mère. L'atmosphère est lourde, un antagonisme se dessine nettement avec la femme, tandis que le père semble résigné à une vie tristounette. Mais qu'est-ce qui a pu se passer dans cette famille pour en arriver là ? C'est cette recherche qui mène le récit, lourd, de détresse psychologique en passages fantastiques, on découvre le terrible secret des deux soeurs...

Réussite remarquable que cette histoire pas évidente, aux accents de vengeance d'outre tombe, d'analyse dramatique d'une famille recomposée, de déconstruction du récit pour une conclusion inattendue. Ceci dit, on devine en partie ce qui se passe après avoir vu l'affiche, qui en dit pas mal long, tout en conservant le mystère. Les séquences horrifiques sont efficaces, la trame son magnifique, la photographie soignée. Je lève mon chapeau à l'actrice qui joue la belle-mère, qui livre toute une performance. À voir. Mario Giguèr

The Toolbox Murders - Dennis Donnelly en 1978 et Tobe Hooper en 2003

Une série de femmes sont tuées à l'aide d'outils en l'espace de quelques jours dans un bloc appartements, la dernière étant kidnappée. La police, légèrement incompétente, n'a aucun indice pour retrouver la jeune Laurie, 15 ans, qui ne répond pas au profil des autres défuntes, plus matures pour ne pas dire dévergondées. On imagine que tout est relié à la mort d'une jeune fille, fréquemment vue en flashbacks...

Si les meurtres sont rapides et spectaculaires, ils sont tous groupés dans le premier tiers du film, ce qui donne un drôle de rythme, le film s'enlisant dans de longs monologues du tueur, nous expliquant en long et en large la raison de ses gestes. Le gore et la nudité réjouiront les amateurs, mais l'ensemble ne relève pas d'un grand classicisme, loin de là. Cameron Mitchell est égal à lui-même, toujours efficace, la jeune actrice a un visage fort connu, ayant joué dans plein de séries télévisées. Quelques punchs viennent épicer l'intrigue alors que le final s'inscrit dans un courant très nihiliste, bien en vogue en cette ère post vietnam. Mario Giguère

Des meurtres successifs et assez sanglants sont commis dans un mystérieux et antique hôtel d'Hollywood en rénovation. Il semblerait qu'une mystérieuse entité se camoufle dans le vieux bâtiment. Nell, une jeune femme qui vient d'emménager avec son conjoint, devra résoudre l'énigme démoniaque que camoufle sa nouvelle demeure.

Je suis un véritable maniaque de ces petits films, où l'enjeu dramatique réside dans le massacre explicite d'un groupe de personnages. Peut-être est-ce moi qui a été dupe, mais j'ai bien aimé TOOLBOX. Tobe Hopper offre son meilleur film depuis longtemps. L'univers des " slashers " ne lui était pas inconnu, car outre son ultime chef d'œuvre, il avait réalisé FUN HOUSE au début des années 1980. Si son dernier est un " slasher " tout ce qui a de plus classique, et que l'intrigue a quelques grosses ficelles, il n'en demeure pas moins très efficace. Si on aime les SLASHERS, on passe un excellent moment dans cet hôtel. ( ce qui a été mon cas, et celui d'une grande partie de la salle, au FANTASIA, qui a très bien réagi. Après le générique, les gens acclamaient le film jusque dans les toilettes, et exprimaient où ils avaient sursautés.) TOOLBOX MURDERS a plusieurs petits défauts, mais certainement pas celui de nous laisser de glace. Les décors présentent de longs couloirs délabrés où l'on peut percevoir une détonation de bruits étranges, comme le veut la convention, mais pourtant à notre grand plaisir. Les habitants de l'hôtel sont tous aussi drôles qu'inquiétants, et à chaque fois que le meurtrier frappe, on cesse de respirer&ldots;. Si le climat de TEXAS CHAINSAW est imbattable, celui de ce film a tout de même beaucoup en commun avec lui. On a qu'à citer la découvertes des cadavres par l'héroïne. Ajoutez à cela des meurtres gentiment gores (ils sont souvent dans la pénombre ), plusieurs sursauts garantis, et une prestation honorable d'Angela Bettis. Le film possède aussi une panoplie de références à d'autres films, dont l'éternel crochet de boucher de TEXAS CHAINSAW MASSCRE, mais aussi des clins d'œil à certaines légendes d'Hollywood. Bref, il s'agit d'un bon petit film assez terrifiant. Hitchcock 79

Village of the Damned - Wolf Rilla en 1960 et John Carpenter en 1995

Le village de Midwich est le témoin d'un événement aussi étrange qu'inquiétant: tous ses habitants se sont soudainement évanouis pur de bien obscures raisons; à leur réveil, toutes les femmes en âge de procréer ce sont retrouvées enceintes. Naissent de ces grossesses mystérieuses d'étranges enfants aux cheveux platines, à l'intelligence anormalement élevée, au comportement hostile et au manque d'humanité déconcertant. A tel point que chaque individu osant les contrarier sera exécuter d'une bien horrible façon. Car ces enfants, dont la conscience est commune à tous, sont ni plus ni moins que des progénitures extraterrestres.

35 ans après le classique de Wolf Rilla, Carpenter se lance pour la première fois dans l'exercice périlleux du remake depuis THE THING en 1982. Malheureusement, si THE THING s'est avéré être une réussite monumentale, on ne peut en dire autant du VILLAGE DES DAMNES. Carpenter, dépeint ici un village à l'image de ses habitants: sans relief ni personnalité et surtout sans véritable intérêt. Les événements sont amenés de manière précipitée, ne laissant guère le temps à une ambiance de se mettre en place, et malgré un casting intéressant (Christopher Reeve, Mark Hamill, Kirstie Alley (oui, m'enfin on se serait passé d'elle)), seuls les enfants parviennent à susciter un minimum d'intérêt. On est bien loin de l'ambiance paranoïaque du film de 1960, mais aussi et surtout des films de Carpenter. Aussi grand soit l'auteur de NEW YORK 1997, LE VILLAGE DES DAMNÉS est sans doute son plus gros ratage. Et pour s'en rendre définitivement compte, il y a un signe qui ne trompe pas. Il suffit de tendre l'oreille: même la musique de big John est ici totalement ratée. Dommage. Kerozene

J'ai été amèrement déçu par ce film de Carpenter. J'y ai vu quelques points positifs, la musique hypnotisante et sa mise en scène des enfants. De les voir marcher de manière TELLEMENT semblable, j'y ai presque cru. Malheureusement, on embarque difficilement dans une histoire où les personnages sont aussi fades. Avec une histoire, qui sur papier, était aussi intéressante, une petite critique sur la manière dont les adultes traitent les enfants auraient je crois été génial. Ici, on suit une histoire linéaire et peu développer avec des personnages inutiles ( Je l'aime ben Mark Hamill mais franchement....) Les meurtres ne sauvent pas le bateau, c'est franchement décevant. À écouter comme je l'ai faite, si vous n'avez rien à faire de votre soirée. Abba

War of the Worlds - Byron Haskins en 1953 et Steven Spielberg en 2005

Un opérateur de grue dans le port de New Jersey, Ray Ferrier est un père divorcé qui a la garde partagée de ses deux enfants, Robbie et Rachel. Alors qu'il les héberge chez lui depuis quelques heures, une curieuse tempête approche. Parti à la recherche de Robbie qui lui a emprunté sa voiture, Ray constate que la tempête a provoqué une panne générale d'électricité et qu'un groupe de gens est rassemblé autour d'un cratère sur la route laissé par la foudre. Une étrange machine sur trois pattes en sort et se met à tuer tout ce qui vit aux alentours. Ray parvient à s'échapper et décide de fuir pour rejoindre son ex-femme Mary avec les enfants. Bien vite, plusieurs machines étranges marchent dans la ville et détruisent tout sur leur passage. Il s'agit bien sûr d'une invasion de la Terre par des extraterrestres extrêmement plus évolués que nous au plan technologique. Ray constate vite que cette invasion est présente partout et que les militaires semblent aussi désemparés que les civils. Bien qu'une apocalypse semble inévitable, Ray fait tout ce qu'il peut pour emmener ses deux enfants à Boston où il présume que son ex-femme a trouvé refuge tout en échappant à la menace des créatures extraterrestres. Son odyssée sera cependant bien difficile, les humains pouvant être aussi dangereux dans une situation de panique que les extraterrestres qui attaquent la Terre.

Steven Spielberg nous avait habitué à présenter des sympathiques extra-terrestres dans des films comme "E.T." et "CLOSE ENCOUNTERS OF THE THIRD KIND". Pour la première fois de sa carrière, il fait un virage surprenant à 180 degrés et nous montre des visiteurs venus d'ailleurs pas gentils du tout en adaptant le célèbre classique de H.G. Wells. Pour éviter toute comparaison avec l'adaptation précédente faite par Byron Haskin dans les années 50, Spielberg écarte du revers de la main le point de vue militaire, scientifique et religieux (ce qui aurait été pompeux il faut dire!) et se concentre sur un petit groupe de civils ordinaires, ce qui veut dire que l'intrigue est beaucoup plus fidèle au roman (dont la narration est d'ailleurs à la première personne) que celle d'Haskin, même s'il y a quand même de nombreuses libertés qui ont été prises. Malgré toutes les réticences que l'on peut porter aux trucages par ordinateur où à l'oeuvre entière de Spielberg, le film est impressionnant. Le réalisateur a su respecter l'intelligence du spectateur, surtout celui qui connaît trop bien cette histoire, en évitant le moralisme pompier et le patriotisme inhérents aux films d'invasions extraterrestres comme "INDEPENDENCE DAY" par exemple. Avec l'aide d'un savant jeu de montage, d'une utilisation précise du son (qui rappelle presque "CLOSE ENCOUNTERS...") et d'une photographie exceptionnelle jouant sur des teintes rouges (avec beaucoup de sang et de gore!!!), bleues et grises, Spielberg parvient (encore!) à flanquer une peur bleue et à surprendre le public pourtant préparé à ce genre de récit et donc difficile à étonner. Les développements de l'intrigue sont menés à fond la caisse, jouant sur la même catharsis que "JAWS", "DUEL" et "JURASSIC PARK", comme quoi Spielberg n'a pas perdu la main en matière de suspense. Seule la scène finale, peu crédible, trop mélodramatique et à l'hollywoodienne représente une lacune (comment croire qu'il n'est rien arrivé à l'ex-épouse après tout ce qu'on a vu et subi? Ca ne colle pas!). Les effets spéciaux sont brillamment employés et l'humour n'a pas été oublié (le panneau "SLOW" sur la route où tout le monde court comme des fous pour échapper à la mort) malgré la tragédie de cette histoire. Les acteurs sont bons (sauf Tom Cruise qui a encore les même tics fatigants dans son jeu), surtout la petite Dakota Fanning et Tim Robbins dans un petit rôle d'homme disjoncté. Notons l'apparition de Gene Barry et Ann Robinson, les deux vedettes du "WAR OF THE WORLDS" d'Haskin. Mathieu Lemée

Zatoichi - série de films des années 1970 et 1980 et Takeshi Kitano en 2003

J'attendais avec impatience le nouveau KITANO car le bonhomme m'a rarement déçu et m'a fourni de très vives émotions (Sonatine qui m'a émerveillé étant jeune, et Dolls plus récemment qui m'a tiré des larmes des yeux)

C'est du très grand KITANO, avec en plus de superbes combats, mais toujours son style particulier ; on reconnaît son humour dans plusieurs scènes et certains personnages (surtout le voisin obèse qui se prend pour un samouraï et court comme un fou lance à la main). Et toujours l'émotion, j'ai versé ma petite larme (et même un peu plus ! !) sur l'histoire du frère et de la soeur dont la famille est assassinée, le frère se prostitue pour a priori l'éviter à sa sœur et les faire survivre. Ils formeront un couple de fausses geïshas qui détroussent leur clients et cherchent à se venger des assassins de leurs parents. Le récit de leur jeunesse est un moment très dur.

Kitano rencontre un peu Kurosawa dans ce film qui rappelle les thématiques des Sept Samouraïs ou Yojimbo, des paysans persécutés par des bandes de mafieux. Il ajoute ce personnage de masseur aveugle qu'il joue d'ailleurs qui fournit les meilleures scènes de combats du film.

Deux petites réserves, pourquoi le sang et les lames pénétrant la chair ont été faites en numérique c'est moche, on y croit pas, ça se voit 2 fois plus que des trucages simples (ça m'a un peu déçu) et je suis partagé sur la scène de claquette japonaise de la fin (malgré leur très grandes beautés, ces danses ne sont-elles pas un anachronisme et plus proche de Broadway ou Hollywood que de Tokyo).

Mais sinon, à voir... impérativement. Richard Ludes

Ont proposé leurs choix: Abba - Bigeyes - Black Knight - Forcedumal33 - Kitano Jackson - Titou - Mario Giguère, merci !

index des articles

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

SUPERHEROS

100 FILMS | INTRODUCTION | ACTUALITÉS | ART | ARCHIVES | BESTIAIREBLOG | NOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS | VISIONNEMENTS | VENTE