mise à jour le 21 septembre 2023

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PULGASARI - Chong Gon Jo/Sang-ok Shin, 1985, Corée    

Grâce à mon ami André, j'ai pu voir le film Pulgasari, un monstre coréen qui protège le peuple opprimé en mangeant du métal ( les armes de ses adversaires ) et en grandissant jusqu'à 150 pieds. Pas mal du tout, de très belles séquences de combat, une allure de croisement entre Godzilla et un taureau. Mais je comprends facilement qu'on ne l'aie pas vu à la salle paroissiale quand j'étais petit, torture, pendaison, sacrifices, les coréens sont moins reposant que les japonais, et puis la musique d'Ifikube aurait fait tout une différence. Un monstre à voir, oui. Mario Giguère

The QUIET FAMILY aka Choyonghan kajok - Ji Woon Kim, 1998, Corée

À des années-lumières de l'ennuyant ATTACK THE GAS STATION, du vomitoire TELL ME SOMETHING et du complètement nul BEAT, nous arrives de la Corée (du sud) un petit rafraîchissement qui nous fais dire qu'il y a encore de l'espoir dans leur cinématographie.

Une famille achète une auberge montagnarde au milieu de nul part pensant faire fortune. Malheureusement les semaines passent et personnes ne vient. Après quelque temps, un premier visiteur vient louer une chambre et est retrouvé mort le lendemain. Pour éviter le scandale, la famille décide de l'enterrer. La même journée, un couple loue une chambre et meurs aussi. Paniqué, les membres de la famille les enterrent. Et ce scénario recommencera à chaque fois que quelqu'un passe la nuit à l'auberge. Mais il ne sont pas au bout de leur peine puisque des travaux routiers risque de découvrir les corps...

Excellente comédie noire, THE QUIET FAMILY est un petit bijoux asiatique. Le scénario est très bien écrit et les personnages sont très intéressants. Mêlant cruauté, humour et horreur cette satyre social pleine de rebondissement est un excellent divertissement. Mathieu Prudent

The RECORD - Kim Ki Hun avec PARK Eun-hye (Dream Of A Warrior), HAN Chae-young (Autumn In My Heart), KANG Sung-min, JUNG Min¡K¡K, 2001, Corée

Deux étudiantes invitent le souffre douleur de la classe à la maison de campagne de leur parents. Durant la nuit, ils se font attaquer, les agresseurs filmant les agressions qui cumulent avec le meurtre du jeune homme. Tout cela était une mise en scène pour se faire du fric en vendant la vidéo, en faisant plus de peur que de mal au pauvre coréen. Malheureusement il est vraiment mort, hors donc on lui creuse une tombe et on l'immole et ,oups, il se réveille et se tire en bas de la falaise sur le bord de la mer. Un an plus tard, les cinq zigotos sans trop de remords seront pourchassés...

Si la prémisse suit les règles du slasher américain sans vergogne, la tension est bonne et les rebondissements nous surprennent juste assez pour en faire une bonne expérience. La musique Metal et le techno Coréen est dans le ton, il n'y a pas autant de sang que dans les slashers américains et aucune nudité, mais l'ensemble est réglé au quart de tour. La pochette avec son visage féminin suréclairé et sans yeux laissait croire à du fantastique, mais la déception a été de courte durée. Mario Giguère

Film d'horreur qui démarre bien avec une ambiance franchement réussie, mais après 20 minutes (attention point tournant, oh oh), ça déroute en rip-off de I KNOW WHAT YOU DID LAST SUMMER en plus gory. Dommage que même avec ce peu de gore, ça ne capte pas notre attention plus qu'il faut. Des moments efficaces malgré tout, mais enterré sous tant de merde qu'on tant à les oublier... Bad Feeble

The RED SHOES aka Bunhongsin - Yong-gyun Kim avec Hye-su Kim, Seong-su Kim, 2005, Corée, 103m 

Un femme aperçoit une belle paire de souliers rouges dans la gare de métro déserte et se les approprie. Elle déménage seule avec sa fille après avoir découvert son mari la trompant. Ces souliers sont convoités par sa petite fille et on assiste à un affrontement sans commune mesure pour les objets. Une amie qui lui emprunte les souliers sans sa permission est retrouvée morte, les pieds tranchés et notre mère monoparentale de toujours retrouver les souliers sur son chemin. Elle s'intéresse brièvement à un entrepreneur qui travaille sur sa clinique pour les yeux, affublée de la paire maudite. Le jeune homme se rapproche des origines de l'objet maléfique en y reconnaissant les souliers qui servent à une vaste campagne publicitaire...

Mélange de Ring, changez la cassette par les souliers (plutôt roses les souliers, mais ça donne un titre moins dramatique !) pour aboutir à un retournement de situation qui ressemble à s'y méprendre à un autre film récent que nous tairons. Nous avons un scénario certes pas très original sur le fond, mais une réalisation qui met l'accent sur les effets de surprises, appuyés par la trame sonore. Rien de nouveau, mais du bien fait qui sait satisfaire l'amateur de films du genre. Comme dans un autre film coréen, Nang Nak, l'héroïne passe malheureusement beaucoup de son temps à répéter le nom de sa fille ad viternam. Vaut le détour. Mario Giguère

RESURRECTION OF THE LITTLE MATCH GIRL aka Sungnyangpali Sonyeoui Jaerim - Sun-Woo Jang, Corée du Sud, 2002, 1h59

Dans la Corée moderne, Ju est l'ami d'un gamer professionnel que toutes les filles adulent, alors que lui se contente de jouer les chaperons, solitaire dans son coin, souvent muet et renferme. Il garde un oeil sur la poupe qui administre l'arcade locale, mais ses tentatives de séduction tombent à plat - la coquine ayant déjà un copain et se foutant pas mal du mec. Un soir, en revenant bredouille de l'arcade ou il passe la plupart de son temps après le boulot, il tombe sur une jeune femme fantomatique qui lui vend un briquet sur lequel est grave un numéro de téléphone. Le gus, n'ayant rien a perdre, décide de téléphoner, et tombe sur une boite vocale lui expliquant les règlements d'un jeu virtuel plutôt obscur. Ju décide donc de tenter sa chance, et c'est le départ d'une flopée d'aventures hautes en couleur...

La Corée nous a habitue a tout, des innombrables claques sur la gueule en passant par les policiers humoristiques, jusqu'aux pales copies de succès japonais, hong kongais ou américains, oscillant entre un manque flagrant d'identité culturelle et un tâtonnement des genres, incorporant souvent une certaine tendresse "ketaine" a l'oeuvre, ou un humour tellement enfantin qu'il en devient agaçant...

RESURRECTION ne manque pas de ces éléments distincts, mais a tendance a s'éloigner de la production coréenne habituelle. Une multitudes d'effets générés par ordinateur sont utilises ici, et avec beaucoup de succès, fait qui m'a autant surpris que la canonisation aveugle de Mère Theresa. Soyons franc : le contexte "cyber" autour duquel le film tourne aide probablement a digérer cet excès de CGI, et l'habilite avec lesquels ils sont utilises joue aussi pour beaucoup dans l'appréciation.

L'histoire est tortueuse, rythmée et amusante. Les personnages sont à deux dimensions, bien sur, et on n'explore pas tellement en profondeur leur psychologie, mais telle n'est pas la prétention de "l'oeuvre"...

Il ne servirait à rien d'élaborer davantage, alors je vous conseillerai seulement de visionner le film en ne vous attendant avez rien, de n'être pas offusques par les divers emprunts, et de vous laisser bercer par les belles images qui abondent. Orloff

Un autre film déjanté. Ce que je me suis amusé avec les personnages pas pris au sérieux, comme cette gamer experte en arts martiaux qui a tendance à être distraite et qui s'appelle Lara et qui a l'air d'un homme! Tout est permit et pourtant le mélange est fort agréable. La musique est aussi remarquable, de l'Ave Maria aux lounge américain en passant par les B 52, on ne s'ennuie pas une minute. Loin des excès de sériosité maladive d'un Matrix ou des ratés d'une télé série comme Harsh Realms, le plaisir d'une folle aventure dans le virtuel, oui monsieur ! Mario Giguère

RING VIRUS aka Ring - Mauricio Dortona/Dong-bin Kim, 1999

Remake coréen du film japonais RING, RING VIRUS est à la fois assez différent, surtout dans sa dernière partie, et évidemment très près de l'original. L'ambiance est excellente et l'origine de la malédiction est surprenamment fort différente. Le dernier quart d'heure est toutefois moins prenant que dans la version originale, à mon avis. À moins que le simple fait de connaître et d'avoir vu l'original nous empêche de l'apprécier à sa juste valeur. J'ose à peine imaginer le remake américain qui s'annonce... Mario Giguère

R-POINT - Su-chang Kong, 2004, Corée du Sud

Durant la guerre du Viêt-Nam, une unité de soldats sud-coréens en faction à R-Point est portée disparue. Six mois plus tard, ils envoient un message radio au QG qui décide immédiatement d'y envoyer une équipe de secours. Les membres de cette dernière découvrent alors une vieille bâtisse délabrée construite à côté d'un temple et autrefois utilisée par l'armée française. Les événements vont rapidement prendre une tournure inattendue car il se trouve que ce lieu maudit est hanté par les soldats qui périrent sur son sol.

Ce pitch alléchant a malheureusement perdu beaucoup de son intérêt lors de sa mise en image. La faute à une mise en scène brouillonne qui rend l'ensemble terriblement confus à tel point que le film semble manquer des scènes entières tant les trous scénaristiques sont béants. Il y a de quoi trouver ça frustrant. Pire encore, alors que la combinaison guerre du Viêt-Nam + spectre psychotiques laisse augurer des pires scènes de barbaries, les quelques scènes chocs sont aussi efficaces que des pets dans l'eau. On se souviendra d'ailleurs plus des soldats régulièrement pressés par l'appel de la nature et allant déféquer dans les hautes herbes avec la peur constante que quelqu'un les surprenne en flagrant délit. Du gâchis. Kerozene

RUNNING WILD - Sung-su Kim, 2006, Corée du Sud 

Quand la Corée du Sud se la joue polar façon Hong-Kong, cela donne "Running Wild". Un film dans lequel un flic tête brûlée qui fait rien qu'à causer du souci à ses supérieurs, est enrôlé par un officier à la droiture exemplaire dans le but de mettre une vilaine crapule dégueulasse au placard. Seulement voila, la crapule en question a purgé une petite peine de prison. Et depuis qu'il a "payé sa dette à la société", il fait croire à tout le monde qu'il est devenu sage et respectable. La preuve, il participe à des d'oeuvres caritatives, fait des sourires aux enfants et passe à la télé en faisant coucou. Mais nos deux hommes ne sont pas dupes. Ils savent que tout ceci n'est qu'une vulgaire façade derrière laquelle se cache un être abject...

Voila donc un pitch qui ne casse pas des briques, mais les auteurs du film ont décidé de donner du corps et de la substance à tout cela en étoffant la psychologie de leurs personnages. Ainsi, le flic droit et impeccable est obnubilé par son travail au point de se faire plaquer par son épouse, c'est un homme seul que la soif de justice à rendu asocial. Tandis que le casse-cou passe un tiers du film au chevet de sa mère mourante, fait le deuil de son demi-frère assassiné par la pègre et avoue ne pas savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un. Bref, ça broie du noir à tous les étages et on t'enfonce tout ça bien profond à coup de violons et de pouêt pouêt bien lourds et indigestes jusqu'à un final qui dresse un portrait pas très glorieux du système judiciaire local. Alors bon, ce genre de dramaturgie plombante, on connaît, et on espère que l'action va venir donner un bon coup de fouet à tout ça, un peu à la façon d'un bon vieux John Woo des familles. Et ben non, là tu encaisses et tu poireautes un maximum car les coups de latte sont brefs et pas franchement mémorables. Autrement dit: qu'est-ce qu'on se fait chier... Kerozene

SAENGHWALUI BALGYEON aka On the occasion of remembering the turning gate - Sang-Soo Hong,  2002, Corée du Sud 

Une dispute avec son producteur de film pousse Kyung-soo, un acteur dans la trentaine, à quitter subitement Séoul. Après avoir empoché prématurément sa part de la production, il part pour Chuncheon chez Sungwoo, un ancien confrère d'école qui l'a appelé complètement saoul la veille pour lui proposer de le visiter. Une fois réunis, on s'aperçoit bien vite que ces deux gaillards un peu gauches n'ont pas grand chose à se raconter et que même l'alcool ne parvient à combler ce vide. La courte durée de son séjour ne l'empêchera pas d'avoir deux relations amoureuses foireuses: La première avec une fille déséquilibrée et insécure qui le poussera à retourner à Séoul et la deuxième avec une fille qu'il aime immédiatement et pour qui il ferait n'importe quoi, mais qui le laissera tomber au dernier moment.

Tout en axant son film sur cet homme qui décide d'aller voir ailleurs s'il y est, Sang Soo Hong dresse un portrait critique des relations hommes-femmes. Ils s'attardent à ce qu'elles ont un de pathétique et de redondant en filmant tout ce qui entoure le rapprochement et la séparation entre les hommes et les femmes: Les techniques subtiles pour amener l'autre dans son lit, les phrases échangées pendant l'amour, les premiers signes de jalousie, les premiers mensonges. Ce film est composé d'une galerie de personnages ordinairement intéressant qui nous ramène au dénominateur commun de l'homme c'est-à-dire au besoin d'être aimé tout simplement.

Le film divisé en 7 tableaux introduit par des intertitres résumant la scène amène un certain décalage entre les scènes pourtant en continuité, ce qui n'est pas sans rappeler Rohmer. Les images sont d'un réalisme presque embarrassant car les éclairages, le son et les dialogues semblent avoir été capté sur le vif. Beaucoup d'images sont consacrées à la nature coréenne qui apaise et allège les drames humains par sa pureté et sa beauté sereine. Le rythme est lent et déphasé au tempo des vacances ou tout est axé sur les repas, les visites touristiques et l'observation du sexe opposé.

On the Occasion of Remembering the Turning Gate fait référence à une légende chinoise évoquant le pathétisme du rejet amoureux. La porte tournante est l'endroit ou l'on attend quelqu'un qui ne reviendra jamais, jusqu'à ce que la nature ne nous donne d'autre choix que de partir. Ce film ne nous apprend rien de bien nouveau, mais il capture de façon juste et touchante les rapports entre les hommes et les femmes en nous rappelant que même si ça ne date pas d'hier, ça reste intéressant à observer. Mongola Batteries

Le SANG DU DRAGON aka FIREFIST OF INCREDIBLE DRAGON aka REVENGE OF THE SHAOLIN TEMPLE - Kim Jong-Seong, 1982, Corée du Sud 

Derrière des apparats de film de kung-fu lambda (du moins si l'on se base sur la VHS ou le DVD français) se cache une vraie dinguerie psychotronique en provenance de Corée du Sud. L'histoire pourrait être simple, mais les auteurs de la chose se sont donné toutes les peines du monde pour la rendre la plus bordélique possible! Pour résumer: dans un village où toutes les jeunes filles ont mystérieusement disparues, une jeune femme appelée Kun-kun est à la recherche de sa soeur, Chao-chao. Un vieil homme à moitié défiguré lui apprend que cette dernière a perdu la vie après avoir été violée par un riche seigneur alors qu'elle était enceinte, et que ce salaud a kidnappé et enfermé dans sa cave toutes les filles de la région! Un pitch pas plus con qu'un autre que le réalisateur Kim Jong-Seong s'est amusé à déstructurer comme un cochon.

Dès les premières images, on sait qu'on n'a pas à faire au film de tatane habituel. L'ambiance y est tout de suite inhabituelle, surnaturelle, on y voit des cadavres de femmes gisant dans la neige tandis que se fait entendre une bande son plutôt étrange. Puis apparaît une silhouette fantomatique qui disparaît aussitôt... puis réapparaît... puis disparaît, etc... A cela s'ajoute un cœur volant dont l'origine restera un mystère. S'agit-il du cœur de Chao-chao, on celui de son enfant? Toujours est-il que l'organe fuse à travers les airs, tranche les mains des méchants ou leur arrache les yeux quand il ne leur fait pas exploser la tête!! Surgissent aussi quelques zombies bondissant hors de terre avant de voler au-dessus du sol - en fait les victimes du violeur cherchant à se venger -. On y voit également une femme qui se baigne dans son propre sang, des cadavres qui tombent des arbres, un prêtre taoïste bidon et son neveu qui meurt avant de ressusciter en super karatéka à l'attitude robotique, un mec qui se pisse dessus, des combats par toujours clairs mais très plaisants, un gros mec au crâne rasé qui se bat avec sa tête, une pléthore de faux-raccords et de la musique de western italien. Et comme si cela ne suffisait pas, on y trouve aussi des scènes de sexe gratinées, des plans de nu en full frontal et une femme dodue aux aisselles poilues qui se fait torturer par ce salaud de méchant qui lui enfonce une aiguille dans le sein; méchant qui finit d'ailleurs par péter un plomb à force de voir les spectres de ses victimes et qui se met à rire à gorge déployée en roulant les yeux comme un damné au milieu d'un décors qui n'en finit pas de changer d'un plan à l'autre! Un vrai beau produit de kung-fusploitation horrifique, le genre d'étrangeté propre à filer le vertige à tous les amoureux de pelloches déglinguées, mais qui saura probablement pousser tout autre spectateur normalement constitué au bord du suicide! Ce film malade méconnu aurait pu n'être qu'un mystère - ne serait-ce qu'en ce qui concerne son origine tant on pourrait croire à un film de Hong Kong - mais le blog http://backyard-asia.blogspot.ch a su récolter quelques précieuses infos, faisant ainsi la lumière sur bien des questions... Kerozene

My SASSY GIRL aka YEOPGIJEOGIN GEUNYEO - Jae-Young Kwak, 2001, Corée, 137m 

Kyun-woo, un étudiant sans histoire, rencontre une jeune fille saoule dans l'métro ! Celle-ci commence à insulter un passager pour que celui-ci laisse sa place à un vieillard. Lorsque celui-ci prend place, le mal du cœur lui prend et elle lui vomit dessus ! Avant de s'évanouir, elle appelle Kyun-woo " chéri ", ce qui a lieu de débuter la plus belle des histoires d'amour digne des meilleurs romans !

MY SASSY GIRL à gagner l'année dernière le prix du film le plus populaire à Fantasia. Lorsque l'on regarde le film on peut certainement se poser quelques questions parce que le fantastique est comme dissous dans le quotidien. Mais à regarder de près on comprend le pourquoi de ce prix justifié. On pourrait aussi croire à un film romantique mièvre à l'américaine mais c'est tout le contraire. Le film n'arrête pas de surprendre et de détourner des situations que l'on croirait quétaine, facile et mielleux. Les 2 comédiens Tae-hyun Cha et Ji-Hyun Jun qui sont dans 98% du film sont excellents, il existe vraiment un rare magnétisme entre eux. Le film développe chez le spectateur une envie de le revoir d'une manière compulsive tellement que c'est réussi. De plus, pour moi le film utilise Les Canons de Pachelbel de la plus belle façon offerte sur film. À voir et à revoir avant le massacre que prévoit en faire le studio Dreamwork avec Ben Affleck ! Black Knight

SAVE THE GREEN PLANET! - Jun-hwan Jeong, 2003, Corée du Sud

Que feriez-vous si vous étiez persuadé que des extra terrestres tentaient des expériences sur vos congénères ? Si vous étiez sûr que ces êtres venus d'une autre planète s'apprêtaient à envahir la notre ? Lee, lui, est comme son pote Fox Mulder: il ne se pose plus la question. Il agit, mais dans la clandestinité la plus totale. Avec l'aide de sa compagne au physique ingrat, il kidnappe un éminent scientifique au passé quelque peu douteux et qu'il tient pour responsable du coma de sa mère. Séquestré puis torturé, le scientifique n'en revient pas de voir avec quel acharnement cet être dément défoncé aux amphétamines est persuadé que ses histoires d'invasion extraterrestres sont la vérité... 

SAVE THE GREEN PLANET! est un film qui se cherche. Oscillant entre la comédie, l'horreur et la SF, son auteur ne semble jamais vraiment décidé à opter pour une direction ou pour une autre. On débute en plein délire tragi-comique dans une scène de kidnapping absurde dans laquelle le héros et sa compagne, tous deux affublés d'un casque anti-télépathie au design préhistorique, ont bien du mal à mener à bien leur opération. La suite opte pour une ambiance nettement plus sombre bien que non dénuée d'humour, avec les différentes scènes de tortures. On regrettera cependant que le sévice du godemichet à vapeur ne soit que suggéré.

Humour faussement cruel, violence gentiment sanglante et personnages volontairement ambigus sont donc à la fois les points forts et les points faibles de ce film malheureusement un peu prévisible malgré son désir de surprendre à tout prix, mais qui mérite tout de même de la sympathie. Les jurys du festival de Bruxelles 2004 se sont d'ailleurs mis d'accord à ce sujet en lui accordant le grand prix du festival. Kerozene

The SECRET REUNION aka Ui-hyeong-je - Hun Jang avec Kang-ho Song, Dong-won Kang, 2010, Corée, 116m

On démarre en force avec la filature d'un tueur nord-coréen par un inspecteur sud-coréen dans une poursuite endiablée qui fera beaucoup de victimes innocentes et qui ne permettra pas d'attraper le tueur, ni son accompagnateur. Résultat, le policier perd son emploi et devient détective à son compte, recherchant des femmes qui ont quitté leur mariage arrangé tandis que son jeune adversaire a été renié par ses camarades qui l'ont accusé de traîtrise. Ces deux antagonistes vont se retrouver à travailler ensemble, chacun croyant que l'autre ne l'a pas reconnu, jusqu'à un final ou le chaos règne à nouveau.

Mélange de drame policier, action, thriller mais aussi comédie de moeurs ou buddy movie, Secret Reunion joue sur plusieurs tableaux, ce qui pourra énerver les amateurs de polars purs et durs. Tant pis pour eux, comme souvent dans le cinéma asiatique et son cousin italien, on n'a pas peur des ruptures de ton et comme le scénario est bien ficelé, les moments plus tranquilles ne s'étirent jamais trop longtemps. Les acteurs principaux sont remarquables et on se demande tout le long comment la catastrophe annoncée va clore le tout. Un excellent divertissement, malgré quelques baisses de régime. Mario Giguère

SEOM aka the ISLE - Ki-duk Kim , 2000, Corée du Sud

Le lieu: un lac. Sur ce lac, des cabanes flottantes louées à des quidams venant pêcher et passer le temps tranquille et accessoirement se taper des putes. Une fille, qui ne parle jamais, s'occupe des transits de la rive aux cabanes et fait la pute de temps en temps. Un des locataires, un jeune, tente de mettre fin à ses jours, mais la belle l'en empêche. C'est le début d'une histoire d'amour extrêmement perverse et cruelle ou automutilations et massacres de poissons se suivent sur un rythme déconcertant.

Certaines images sont drôles, comme le plan sous-marin filmant le cul d'un mec en surface en train de pondre un étron. D'autres sont barges et dures: l'homme s'introduit des hameçons dans la gorge et tire sur le fil dans des râles de douleurs ignobles. La fille fera pareil avec son sexe. Pénible, éprouvant. Et autres... Fou, a voir. Kerozene

Une jolie femme, pas bavarde, s'occupe d'un lac ou elle loue des cabines flottantes pour la pêche. Elle offre les appâts et le café de jour, et son corps la nuit. Elle tombe amoureuse d'un nouveau venu qui pense à se suicider dans cet endroit paisible.

Ambiance glauque et paysages merveilleux, ce conte tragique surprend par la violence qui éclate de manière déchirante. C'est avec les hameçons que l'on se mutile et que l'on se venge et que l'on remonte les corps. Lorsque la police s'amène à la recherche d'un fugitif et que la prostituée s'amourache elle aussi du suicidaire, la tragédie s'annonce inéluctable. Surprenant. Mario Giguère

SEX IS ZERO aka SAEKJEUK SHIGONG - Je-Gyun Yun, 2002, Corée, 96m 

Eun-Sik (Lim Chang-Jung) est un imbécile de 28 ans qui commence l'université, de plus il est malchanceux comme c'est pas permis. Toutes les humiliations possible et impossible, il les subit. Il est également membre du groupe Cha Ryu, un genre de club de fitness extrême où l'on s'entraîne à se taper sur la tête avec un 2 par 4. Eun-Sik rencontre et tombe amoureux de la superbe et très athlétique Eun Hyo (Ha Ji-Won). Qui elle ne lui rend évidemment pas l'appareil. Elle aime évidemment le beau mec du campus qui est déjà pris avec la bitch de la place. Les relations entre Eun-Sik et Eun-Hyo seront variées, tout comme celle de leur bande respective.

Le film commence avec un long plan séquence, fort réussis, qui nous introduit tout les personnages du film. Ils sont très attachants particulièrement Eun Sik et sa gang. On s'identifie tous à l'un d'eux à un moment ou un autre.

La trame sonore débute en trombe avec We got the beat des GO'S-GO'S accompagné visuellement de jeunes filles dans un cour de gymnastique, ce qui donne bien le ton. Le reste est très 80's cheese, sûrement en hommage aux genres de films qu'il représente; les comédies collégiennes des années 80.

Le film se veut, et est, tout ce qu'une comédie adolescente devrait être; extrêmement horny. Des jeunes hommes en rut et des jeunes filles canon. Toute les thématiques y passent; les poitrines, la masturbation (seul et en groupe), les beuveries extrêmes, le jock et l'idiot de service, le mec efféminé, le necking, la sauce spéciale du chef (la vraie; le sperme), se faire prendre en fourrant une poupée gonflable ou en se crossant frénétiquement devant son ordi, le sexe oral, les cliques, du cul du sexe, du rock et bien plus encore. Tout ce que les films américains n'osent pas toujours montrer. AMERICAN PIE et MEAN GIRL ne sont que de fade apéritif face à ce délire lubrique.

Après une première heure hilarante, on tombe abruptement dans un espèce de drame mélo, ce qui est plutôt étrange. Après tout le ridicule que l'on a vu on se fait un peu moralisateur avec une histoire d'avortement horrible. Le ton du film fait un virage à 180°. Cette dichotomie me semble un peu poussé pour un film où tout les personnages masculins et féminins pensent sexe au 5 secondes. Si leur point est de montrer les conséquences d'une libido trop écervelé, c'est réussi, mais pas nécessaire. Mais heureusement la finale, un peu cliché, arrive pour nous sauver.

Ce film n'est pas sans rappeler son compatriote coréen; MY SASSY GIRL (2001) - présenté dans une édition précédente de FanTasia. SEX IS ZERO est dans la même veine, malgré que différent. On a encore droit à la célèbre taloche coréenne, même qu'ici on la pratique aussi avec le pied! Elektrik Erik

SNOWPIERCER - Joon-ho Bong avec Chris Evans, Kang-ho Song, Jamie Bell, John Hurt, Tilda Swinton et Ed Harris, Corée du Sud/République Tchèque, 2013, 126m

2031, la race humaine, en péril à cause du réchauffement climatique, utilise une dangereuse arme pour refroidir l'atmosphère, ce qui cause un refroidissement qui tue 99.9% de la race humaine. Les survivants vivent dans l'arche, un train d'une incroyable technologie qui fait le tour du monde chaque année avec ce qui reste du genre humain. Le train est séparé par trois classes sociales : les privilégiés qui sont le 1%, les travailleurs qui font fonctionner le train et les gens de derrière, qui sont entassés comme des insectes et ne sont nourris que par des barres de protéine dégoûtantes. Alors que les gens de derrière sont victimes des abus de la clase moyenne, des enlèvements d'enfants viennent alimenter une révolte. Mené par un jeune homme prêt à tout pour faire la lumière sur ce qui se passe au bout du train, les révolutionnaires vont de wagons en wagons, chaque fois affrontant une menace exponentielle.

Honnêtement, j'ai adoré. J'ai trouvé le concept tout à fait fascinant du début à la fin. Même si le message sur les classes sociales est vraiment gros, le message passe quand même plutôt bien. Joon Ho Bong trouve toujours le moyen d'insuffler une coolness dans ses films, avec une photographie exemplaire, une façon toujours très originale de filmer ses scènes d'action avec des ralentis du tonnerre et un petit côté flashy jamais dérangeant. Je ne savais pas trop la direction que ça allait prendre au début, pour finalement complètement être immergé par cette histoire, qui prend parfois des tournants très sordides, parfois un peu cheezy. C'est très rythmé et le concept des wagons rend le film très dynamique et lui donne toujours une nouvelle approche. On peut passer d'une salle de classe à un rave jusqu'au moment succulent où les révolutionnaires apprennent de quoi est faite leur nourriture. Quelques acteurs talentueux parsèment le film comme le regretté John Hurt, Ed Harris et surtout, Tilda Swinton, absolument GÉNIALE dans le rôle de la subalterne sadique. Un film original et rigoureusement fait, une parfaite surprise et un film tout à fait recommandable. Abba

SORUM - Jong-chan Yun, 2001, Corée

Un chauffeur de taxi emménage dans un vieil immeuble insalubre. Ses nouveaux voisins, un ancien éditeur qui tente de refaire surface en écrivant, une fille dont le petit ami est mort dans un incendie et une autre battue par un mari qui préfère le contact du goulot des bouteilles que celui du corps de sa femme, forment une communauté plutôt triste dont le passé semble bien pesant. L'histoire sordide de cet immeuble remonte en réalité à une trentaine d'année, lorsque que la mère d'un bébé mourut dans un incendie d'origine suspecte, sans doute provoqué par son propre mari. Petit à petit des éléments refont surface et laissent penser que la présence de chacun des locataires n'est peut-être pas du au fruit du hasard.

Thriller dramatique sur fond de fantastique qui rappelle quelque peu les premiers films de Roman Polanski où le surnaturel n'était représenté que par la schizophrénie grandissante de ses protagonistes, SORUM est un film certes lent, intriguant et superbement mis en scène, mais définitivement confus. Je n'ai honnêtement pas tout compris et les explications glanées sur le net (immeuble vivant, fantôme vengeur, inceste scabreux) prouvent que chacun y va de sa propre interprétation. Jong-chan Yun, dont c'est le premier film, possède néanmoins un sacré culot et n'hésite pas à injecter dans son récit quelques moments dignes d'une tragédie shakespearienne où les consciences torturées tentent de retrouver leur salut dans la violence pour ne finalement que mieux se perdre. Une alternative originale et salvatrice aux films de fantômes asiatiques habituels, mais aussi aux blockbusters coréens surfriqués de par son aspect intimiste posé et réfléchi.. Kerozene

  SPACE SWEEPERS - Sung-Hee Jo avec Song Joong-Ki, Kim Tae-Ri, Jin Seon-kyu, Hae-Jin Yoo et Richard Armitage, 2021, Corée du Sud, 136m

En l'an 2092, l'espace est devenu un gigantesque dépotoir bourré d'épaves et de vieux satellites. L'équipage du Victory gagne leur vie en fouillant les poubelles de l'espace pour les revendre pour de l'argent. Ils découvrent un enfant robot-humanoïde qui serait porteur d'une arme de destruction massive et se retrouvent immédiatement poursuivi par des gens pas catholiques. Sauf que leur attachement à l'enfant s'intensifie peu à peu et ils deviennent convaincus qu'ils doivent sauver l'enfant.

Personne ne sera renversé par rien dans SPACE SWEEPERS, un film de science-fiction d'aventure de haut budget Coréen qui se lance dans une trame conventionnelle, mais qui trouve le moyen de tirer son épingle du jeu à plusieurs moments. Il est facile d'aborder ce film avec cynisme, puisque ce film aurait très bien pu être produit par Hollywood de par son scénario vu et revu, mais la touche asiatique, surtout dans les moments dramatiques m'a bien fait apprécier ce film plutôt long, qui ne m'a jamais paru ennuyeux. L'image est constamment surchargé, surtout dans les scènes extérieurs du vaisseau, qui vont loin dans le visuel sci-fi et des scènes d'action pas vilaines, mais qui peuvent donner le tourni. J'ai honnêtement trouvé la surenchère très sympathique. Les personnages sont très développés, certains diront probablement trop, mais alors que j'ai toujours l'impression de dire que les personnages des films d'action sont vides, il fait bon d'avoir une expérience de la sorte qui prend le temps de tout faire défiler jusqu'à la très jolie conclusion du film. Est-ce qu'on tient ici un film qui va durer dans le temps? Probablement que non, mais on se retrouve avec une entrée sympathique dans le genre et j'aimerais bien voir plus de projets internationaux de la sorte. Abba

SWIRI aka Shiri - Kang Je-gyu avec Han Suk-kyu, Choi Min-sik, Kim Yoon-jin, Song Kang-ho, Johnny Kim, 1999, Corée, 125m

Ryu et Lee travaillent ensemble comme agents des services secrets de la Corée du Sud. Ils sont tous les deux à la recherche de Hee, une redoutable tueuse à gages à l'emploi d'une cellule terroriste nord-coréenne menée par un dénommé Park. Ayant disparu depuis quelques années, Hee refait brusquement surface à Séoul tandis que Park et une armée de terroristes réussissent à voler le CTX; une nouvelle bombe liquide mortelle et extrêmement puissante conçue par le Bureau de Sécurité Nationale. Park menace le gouvernement sud-coréen de commettre des attentats au CTX partout dans Séoul s'il n'obtient pas une rançon substantielle. En menant leur enquête pour retrouver le CTX volé, Ryu et Lee sont convaincus que Park et sa complice Hee veulent en fait réaliser un grand coup en éliminant les présidents des deux Corée ainsi que les 80 000 personnes présentes au cours d'un match de soccer dont l'enjeu n'est rien de moins qu'une future entente de réconciliation entre les deux pays. Pire encore, Ryu apprend que Hee pourrait bien être en réalité sa petite amie.

C'est avec ce film que la Corée du Sud est entré de plein fouet dans le cinéma d'action asiatique et la production ambitieuse de ce film n'a d'égale que la frénésie de la réalisation. Le sujet du film est tiré de l'actualité politique nationale récente tout en s'inspirant des meilleurs thrillers politiques d'action des années 70 comme "DAY OF THE JACKAL", "BLACK SUNDAY" et j'en passe... Le scénario est bien fignolé et n'a rien à envier aux blockbusters américains en atteignant une profondeur et un sens du fini que rarement ceux-ci obtiennent. Les séquences d'action sont filmées avec une caméra saisie de bougeotte, peut-être un peu trop parfois, comme si un marteau-piqueur avait remplacé la dite caméra mais l'ensemble est d'une armature si solide qu'on peut aisément pardonner ces quelques lacunes. L'intrigue contient bon nombre de retournements pour déjouer les attentes du spectateur, ce qui fait augmenter la tension et donne à la scène finale un suspense qui a un très haut niveau d'intensité. L'énorme succès du film est donc pleinement mérité et il a même devancé "TITANIC" au box-office en Corée du Sud cette année-là. Du cinéma exaltant et jouissif à plus d'un titre. Tous les interprètes se dépensent généreusement avec énergie et talent. Mathieu Lemée

SWORD IN THE MOON aka Cheongpung myeongwol - Ui-seok Kim,  2003, Corée du Sud, 100m

En Corée, au 17e siècle, La Cour Royal est ébranlée par de nombreux assassinats. Un assassin mystérieux se charge d'éliminer les ministres de la Cour, un par un, pour affaiblir le royaume, son but à long terme est ensuite d'éliminer l'empereur. Yun le chef des gardes (surnommé " The Human Butcher ") est chargé de trouver l'assassin afin qu'il ne soit trop tard. Après quelques développements, il apprend qu'il s'agit de Choi Ji-Hwan (un ancien frère d'arme et ami d'enfance). Choisira-t-il de tuer son ami d'enfance qu'il a un jour trahi afin de sauver la vie de près de 200 de ses hommes ?

Il s'agit d'un grand film épique réaliste comme l'était l'excellent et redoutable MUSA THE WARRIOR. Mais celui-ci comporte quelques éléments fantaisistes à la CROUCHING TIGER, HIDDEN DRAGON avec les assassins qui courent sur les toits et la fameuse épée Sword In The Moon qui se substitue à celle de Chow Yun Fat dans le film mentionné plus haut.

Jae-hyeon Jo (fabuleux dans le film BAD GUY) offre encore une fois une splendide interprétation. Ce film serait vraiment excellent, mais quelques maniements de l'image pour styliser le tout enlèvent beaucoup de saveur à de nombreuses scènes de batailles (on ne voit pratiquement rien à quelques reprises!). Puis certains personnage comme YUN " THE HUMAIN BUTCHER " sont vraiment trop prisonnier à l'intérieur de conflits moraux, ainsi on ne voit pas tellement leur plein potentiel de sauvagerie violente !

N'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un très bon spectacle. Quelques scènes de combats sont filmées de façon magistrale et quelques décapitations bien gore viennent lever la sauce à plusieurs reprises. Black Knight

SYMPATHY FOR MR. VENGEANCE - Chan-wook Park, Corée du Sud, 2002

Un jeune sourd muet, travailleur fraîchement licencié de son job à l'usine, désire plus que tout sauver sa soeur dans le besoin d'une greffe de rein. Il voudrait bien lui offrir l'un des siens, mais il n'appartient pas au même groupe sanguin. Un donneur se faisant cruellement attendre, il décide de faire appelle à des dealers d'organes. Le deal se passe au plus mal... Fauché, lui et sa soeur décident donc de kidnapper la fille d'un riche industriel afin d'obtenir la somme nécessaire à l'opération - ainsi qu'un petit bonus, ça ne fait jamais de mal. Là encore, le kidnapping tourne au plus mal, notre jeune handicapé se retrouve dans une situation catastrophique. Il perd sa soeur et le père de la fille kidnappée ne désire qu'une chose: lui faire la peau...

Chan-wook Park est un des auteurs coréens les plus en vue de la vague actuelle. Remarqué par JSA, puis récemment auréolé par son prix à Cannes avec OLD BOY, l'homme semble avoir de beaux jours devant lui. SYMPATHY...  est le premier film que je vois du réalisateur. Un film profondément pessimiste, sombre, magnifiquement filmé et au final étouffant. Le rythme lent et contemplatif lui ajoute un poids certain qui pèse sur les épaules du spectateur qui ne peut que constater l'étendue de la catastrophe: les personnages de Park sont pris au piège d'une spirale mortelle et terriblement déprimante sans que jamais une lueur d'espoir ne vienne se présenter à eux. Ponctuer d'éclairs de violence crues, de brutalité absurdes, le film s'avère être au final un électrochoc qui demande quelques minutes de réhabilitation après visionnement. Kerozene

site français : www.metrofilms.com/sympathy

a TALE OF TWO SISTERS - Ji-woon Kim avec Im Su-Jeong, Yeom Jeong-Ah, Kim Gab-Su et Mun Geun-Yeong, 2003, Corée

Accompagnée de sa soeur et de son père, une jeune fille s'installe dans une maison de campagne où elle sera surveillée de près par sa belle-mère. Des phénomènes étranges se produiront peu à peu dans cette demeure qui semble hantée par un lourd secret...

Ce récit au caractère mystérieux a obtenu le prix notamment du "Meilleur film fantasia ubisoft 2004" au Festival "Fantasia" de cet été. Une récompense bien méritée, puisque A TALE OF TWO SISTERS est une réussite artistique, tout en étant capable, avec intelligence et un pouvoir de fascination, d'angoisser le spectateur. Le climat de mystère et les éléments énigmatiques de l'intrigue feraient plaisir à David Lynch ou à Hideo Nakata (RINGU). La maîtrise avec laquelle Ji-woom Kim mène son récit s'avère remarquable. Il concilie avec une grande finesse le traitement visuel poétique (beauté des images et de la direction artistique) et le climat d'angoisse (les apparitions fantomatiques rappellent d'ailleurs RINGU) en privilégiant une progression narrative lente mais astucieuse et prenante, qui culmine bien entendu sur la résolution du mystère. Cependant, le cinéaste se fie sur la concentration du spectateur pour saisir complètement le dénouement, car celui-ci est complexifié par un montage non-linéaire. J'ai regardé ce film tout de suite après HAUTE TENSION, et je dois avouer que la fin m'a plus satisfaite dans A TALE FOR TWO SISTERS, puisque le "punch" résiste cette fois-ci à l'analyse.

Pour ce qui est des interprètes, ils sont adroitement dirigés et en parfaite harmonie avec le ton de l'ensemble.

Bref, j'ai beaucoup aimé ce film! Nazgûl

Deux soeurs reviennent avec leur père à la maison familiale, renouer avec la belle-mère. L'atmosphère est lourde, un antagonisme se dessine nettement avec la femme, tandis que le père semble résigné à une vie tristounette. Mais qu'est-ce qui a pu se passer dans cette famille pour en arriver là ? C'est cette recherche qui mène le récit, lourd, de détresse psychologique en passages fantastiques, on découvre le terrible secret des deux soeurs...

Réussite remarquable que cette histoire pas évidente, aux accents de vengeance d'outre tombe, d'analyse dramatique d'une famille recomposée, de déconstruction du récit pour une conclusion inattendue. Ceci dit, on devine en partie ce qui se passe après avoir vu l'affiche, qui en dit pas mal long, tout en conservant le mystère. Les séquences horrifiques sont efficaces, la trame son magnifique, la photographie soignée. Je lève mon chapeau à l'actrice qui joue la belle-mère, qui livre toute une performance. À voir. Mario Giguère

TELL ME SOMETHING - Yoon-Hyun Chang, 1999, Corée

Une série de sacs à ordures noirs remplis de membres humains apparaissent à Séoul. La seule relation du dernier mort va reconnaître les trois morts, tous anciens amants. L'inspecteur chargé de l'affaire, soupçonné de corruption, mènera une enquête longue qui nous mènera de surprises en surprises, alors que les démembrés s'accumulent...

Un bon giallo de la Corée du Sud, quelqu'un ? Hé oui, du scénario qui se promène de fausse piste en fausse piste, au retours sur le passé, à la main gantée, mais non de cuir, qui frappe au couteau une victime, on se croirait en terrain de connaissance, en italie. Ajoutez une ambiance à la SEVEN dans une ville régulièrement sous la pluie et une suspecte qui ne livre qu'au compte goutte ses informations, punch après punch. Ca fait du bien !

Curiosité du vcd, les voix sont doublées par-dessus la piste de son originale, ce qui fait que l'on entend le coréen et le cantonais en même temps, y doit y avoir une subtilité, heureusement il y a les sous-titres anglais. Le film est sorti dernièrement en version anglaise. Mario Giguère

THIRST aka Bakjwi - Park Chan-Wook, 2009, Corée, 135m

Le nouveau film de Park Chan-Wook était vraiment très attendu suite à son succès au dernier Festival de Cannes et tout le hype qu'il y a accumulé. Malheureusement, le réalisateur ne livre pas du tout la marchandise et offre un film très long (2h15) qui a l'air d'en durer le double. Les personnages ne sont pas très intéressants, l'intrigue tient à une ficelle et on se demande si le réalisateur ne fait pas un power trip après le succès de sa trilogie de la vengeance. Le problème est qu'il ne réinvente pas le film de vampire, ses touches fantastiques tombe souvent à plat et la dernière partie qui frôle la psychanalyse à deux cennes n'aide en rien. Retapez-vous LET THE RIGHT ONE IN pour un film un peu similaire mais extrêmement mieux réussit. Mathieu Prudent

TRAIN TO BUSAN aka Dernier train pour Busan aka Busanhaeng - Sang-ho Yeon avec Yoo Gong, Soo-an Kim, Yu-mi Jung, 2016, Corée du Sud, 118m

Yoo Gong, un patron d'entreprise, demande à un employé de vendre toutes ses actions dans la compagnie. Il part rejoindre sa jeune fille Soo-An Kim pour son anniversaire et lui donne le même cadeau que l'an dernier. Le petite aimerait mieux aller voir sa mère dont elle s'ennuie énormément. Papa promet que le lendemain ils prendront le train pour Busan. Au moment ou se termine l'embarquement, le spectateur va voir une personne infectée monter subitement dans l'appareil, sans être repérée. Ce qui doit arriver arrive, ce sera bientôt, wagon après wagon, une horde de zombies qui nait et on verra les différentes façons de réagir des passagers, pendant que les nouvelles se répandent: la pandémie frappe rapidement tout le pays.

Un train, des personnages aux motivations pas toujours évidentes de prime abord, des zombies furieusement violents et rapides, une cruauté ambiante qui laisse peu d'espoir de voir quelqu'un survivre. Excellent film de morts vivants qui rappelle évidemment les classiques du genre, mais avec une énergie du tonnerre et un ensemble d'acteur attachants et souvent surprenants. On prend tout son temps pour expliquer le pourquoi et le comment, on ne donne pas toute l'information pré-digérée comme dans trop de films du genre. Quelques morceaux de bravoure et d'effets spéciaux étonnants frappent l'imagination. Évidemment le duo père fille donne droit à quelques moments mélodramatiques qui ralentissent un peu le rythme ou qui laissent souffler le spectateur plus horrifié. On est collé sur notre siège jusqu'à la fin. Un grand succès au festival Fantasia en 2016. Un film à voir. Le réalisateur aura aussi réalisé un film d'animation, Seoul Station, qui explore une invasion de zombies dans la station de train de Seoul, dont on dit le plus grand bien. Mario Giguère

TUBE - Baek Woon-Hak, 2003, Corée

Dans la série "les blockbusters sud-coréens qui pompent allègrement les blockbusters américains", voici le resucage à la mode du pays du matin calme de SPEED. On transpose notre flic héros casse-cou d'un bus piégé lancé à toute allure à un métro piégé lancé à toute allure, puis on tente comme on peut de jouer avec les nerfs du spectateur. Différence notoire, le méchant de service est ici un peu plus pervers puisqu'il se trouve lui-même à bord du véhicule piégé et que ses revendications ne sont pas bassement pécuniaires puisque cet ancien agent des services secrets désire en réalité dévoiler au grand jour la véritable nature d'un Premier ministre pourri. Malheureusement, l'argument politique passe totalement à la trappe pour se concentrer sur les agissements de notre héros désabusé suite à la perte de son épouse, assassinée par nul autre que le méchant du film, et son début de romance avec une jeune fille un rien rebelle, séduite par son côté solitaire.

Inutile d'espérer trouver une once d'exotisme dans ce thriller car hormis ses protagonistes, rien ou presque ne laisse percevoir ses origines asiatiques. Le film est à ce point une copie carbone d'un actioner à l'américaine qu'on peine à y percevoir une patte orientale. Seul l'absence de happy-end pourrait éventuellement démarquer le film de son modèle de base. Et tout comme un gros film américain, la mécanique est abondamment huilée, les rouages tournent sans difficulté, mais l'émotion est absente du film. Résultat, on ne parvient pas à s'attacher aux protagonistes dont le sort nous sera fatalement indifférent. Kerozene

TYPHOON aka Taepung - Kyung-Taek Kwak avec Dong-Kun Jang, Jung-Jae Lee, 2005, Corée, 124m 

Un jeune garçon de Corée du Nord, qui voit sa famille massacrée alors qu'il croyait être accepté comme transfuge en Corée du Sud grandit avec la vengeance comme seul guide. S'appropriant des Russes un stock de déchets radioactifs de Tchernobyl, il complote pour contaminer toute la Corée du Sud. Les services secrets du pays sont en alerte et un agent est envoyé pour retrouver la soeur de l'homme, seul monnaie d'échange pour arrêter le massacre annoncé.

Film d'action au montage serré et au scénario qui fait la belle part aux moments dramatiques, Typhoon semble sorti tout droit des usines commerciales américaines, dans le bon sens du terme. Le rapprochement des deux ennemis abouti à des moments qui frôlent quelque peu le ridicule dans un final explosif à la Bruckheimer. Un peu longuet, faisant parfois fi de la logique, mais un spectacle blockbusterisant qui n'oublie pas le message anti-guerre, anti-haine. Une bonne surprise. Mario Giguère

The UNINVITED aka 4 Inyong shiktak - Su Yeon-Lee, 2003, Corée du sud, 98m 

Jeong-won, un vendeur qui travaille pour une société de rénovation de logement, s'endort à l'intérieur du métro. Il se réveille à la dernière station et il parvient à sortir du wagon tout juste à la dernière minute avant que les les portes ne se referment. Il remarque la présence de deux jeunes jumelles, elles aussi endormies, qui étaient encore à l'intérieur du wagon. Il n'en fait pas un grand cas et il quitte pour chez lui. Le lendemain matin, il trouve dans le journal, un article au sujet de deux jumelles retrouvées mortes dans le métro. Troublé, il continue de travailler. Le soir, rendu chez lui, il retrouve les deux fillettes dans sa cuisine endormies. Pris de panique, il quitte la maison. Le lendemain, il apprend que les deux jeunes filles avaient été empoisonnées par leur mère, mais à son détriment, il n'arrête pas de les voir partout (dans ses cauchemars et sur les deux sièges de sa cuisine).

Il s'agit d'un film de fantômes comme il y en a beaucoup. Mais l'aspect psychologique y est beaucoup travaillé. La photographie est superbe dans des tons de clair-obscur. Tous les comédiens sont bons et en particulier Ji-hyun Jun (My Sassy Girl) qui est tout en sobriété dans le rôle d'une patiente psychiatrisée. Les effets chocs sont rares mais efficaces, puis de toute manière, les effets chocs ne sont pas importants ici, puisque l'histoire est vraiment captivante et que le spectateur attend de connaître la suite. Un premier film particulièrement réussi. J'ai vraiment hâte de voir ses prochains films ! Black Knight

VAMPIRE COP RICKY - Si-myung Lee, 2006, Corée du Sud

Un moustique roumain ayant pompé le sang de Dracula se retrouve à Séoul suite à un impact avec un 747. Ni une ni deux, l'insecte suceur de sang fonce directement sur la jugulaire de Ricky, un flic ripoux et idiot, avant de se faire éclater par ce dernier. Dès lors, dès que Ricky se choppe une érection, il se transforme en vampire (!?). Si son nouveau statut ne lui plaît guère au départ, il en tire rapidement avantage lorsqu'il tente de se racheter une conduite suite à l'agression de l'un de ses collègues par les hommes de son ami truand. Sa force s'est décuplé et il en profite pour coller des raclées à tous les bad guy en portant un masque blanc, s'improvisant ainsi super héros dont la particularité de se chopper une bonne gaule des familles pour pouvoir latter du méchant. Contre toute attente, Ricky résiste à l'appel du sang grâce à l'aide d'un curé chasseur de vampires avec qui il se lie d'amitié.

Après l'ineffable 2009 LOST MEMORIES (2002), Si-myung Lee revient avec une comédie fantastique gentiment stupide et pas prise de tête pour un rond. Destiné à un large publique, VAMPIRE COP ROCKY verse dans la gaudriole facile, intègre quelques scènes de kung-fu avec des clins d'oeil à Bruce Lee, propose une jolie romance faisandée et évite les effusions de sang. Côté bad guy, le méchant est une sorte de folle finie aux cheveux grossièrement gominés et aux expressions faciales plus qu'exagérées. Ce cocktail improbable peine cependant à séduire pleinement de part ses quelques longueurs et ses compromis commerciaux (on en attendait pas moins de Si-myung Lee) malgré cette géniale particularité qu'à Ricky de devoir rapidement mater quelques images de cul avant de se prendre pour un Frelon Vert aux longues canines. A en croire la dernière image du film, Ricky le vampire pourrait bien revenir dans de nouvelles aventures... qu'on attendra avec une patience certaine. Kerozene

Site officiel: www.vampirecop.com 

VIRGIN STRIPPED BARE BY HER BACHELORS aka Oh! Soo-jung - Hong Sang-Soo, 2000, Corée

Soojung, une jolie jeune femme célibataire rencontre Jae-Hoon par l'intermédiaire de Young-Soo. Le premier produit le film de l'autre avec qui elle travaille, ce qui les amène à se rencontrer souvent pour bouffer, boire ou jouer au ping-pong. Les deux ignorant leurs intentions respectives et la réticence de la jeune femme à perdre sa virginité la courtisent gauchement. Le scénario extrêmement simple s'avère être une étude des possibilités de ce triangle amoureux. L'ordre pas toujours chronologique et les variations subtiles de certaines scènes déjà vues amènent une certaine confusion qui donne l'impression qu'on a mal suivi l'histoire. Le rythme du film est lent comme un repas entre personnes qui n'ont rien a se dire. Les dialogues sont rares et anodins. On entend les mouches passer et on se demande à quoi ça mène tout ça. Il veut coucher avec elle, mais elle veut attendre puisqu'elle est vierge. On se doute bien que ça va finir par arriver, mais il ne faut pas trop miser sur l'aboutissement de l'histoire car on risque d'en sortir déçu.

Sang Soo Hong expose bien le côté répétitif des rencontres entre amis ou l'on mange et boit en parlant de n'importe quoi. La musique ajoute un côté ludique à l'exercice de style sur les relations hommes-femmes, mais on ne peut pas dire qu'on s'amuse. On peut trouver de nombreuses similitudes avec Rohmer, entres autres, pour les intertitres et la façon de diviser son film en tableaux, mais on n'éprouve pas le même plaisir à regarder ses personnages froids et ternes qui donnent une vision platement technique des relations amoureuses. Leur ennui et leur lassitude de vivre ont réussi à me contaminer et à me faire perdre tout l'enthousiasme que m'avait suscité In rememberance of The Turning Gate. Mongola Batteries

VOLCANO HIGH aka Whasango - Tae-gyun Kim, 2001, Corée du Sud

Nous sommes en Corée, en pleine bataille des lycées. Un jeune étudiant aux cheveux décolorés qui a pris la mauvaise habitude de se faire virer de tous les établissements dans lesquels il met les pieds, arrive à Volcano High. Volcano High est un lycée qui compte de nombreux club: le club de rugby, le club de kendo, etc. ... et chaque club tente de faire les yeux doux au nouveau. Mais ce dernier cache bien son jeu, car derrière son air stupide de jeune adolescent pré pubère se dissimule un artiste martial d'une étonnante puissance. Contrairement à ses camarades de classe, il ne cherche nullement à prouver qu'il est le plus fort, et se laisse même taper dessus à cause de ses problèmes de conscience.

Il existe à Volcano High un manuscrit d'une inestimable valeur. Quiconque met la main sur ce manuscrit se voit bénéficier d'un immense pouvoir. Notre héros décoloré ignore bien entendu tout de cette histoire, et il se voit malgré lui entraîner au milieu d'une guerre pour l'obtention dudit manuscrit. Ajoutez à ça une romance à l'eau de rose, et vous obtenez VOLCANO HIGH.

A lire l'intrigue, VOLCANO HIGH pourrait être un quelconque film de kung-fu parmi d'autre. Mais l'approche du réalisateur se veut totalement différente: on nage ici en plein manga live ultra stylisé. Les combats d'art martiaux sont dignes de Dragonball, les personnages volent dans les airs en éjectant des "boules d'énergie" dévastatrices, le héros contrôle les éléments (l'eau en particulier), les personnages sont extrêmement caricaturaux et grimaçants, l'humour est extrêmement lourd, exactement comme dans les mangas. Visuellement, le résultat est saisissant. Autant au niveau des effets spéciaux et des scènes de combat (que le spectateur non initié au cinéma asiatique dira "pompées de MATRIX"), le travail accomplit mérite le respect. La photo du film, elle aussi, a subit un traitement privilégié: l'esthétique surprenante du film présente une image aux couleurs délavées, ternes, en totale contradiction avec l'esprit coloré et jovial du film. Idem pour les décors, qui s'avèrent très soignés. Beau et esthétiquement étonnant, oui, mais il faut bien admettre que l'entreprise tombe tout de même un peu à plat car manque de souffle épique et de véritable scène d'ultra violence. Les amateurs de manga adoreront, les autres pourront le trouver plaisant, mais un peu longuet. Kerozene

WITH A GIRL OF BLACK SOIL aka Geomen tangyi sonyeo oi aka La petite fille de la terre noire - Jeon Soo-il avec Yu Yun Mi, Jo Yung-jin et Park Hyun-woo, 2007, Corée du Sud, 90m

On suit le quotidien de Hyegon, un mineur qui perd son emploi, est malade, vit seul avec ses deux enfants, Young-Lim, une jeune fille de 9 ans et son frère de 11 ans qui a l’âge mental d’un petit de trois ans. Rien de bien joyeux et c’est cette petite fille qui tiens la famille tant bien que mal, mais les malheurs s’accumulent implacablement et rien ne va plus.

Les journaux relatent régulièrement le triste sort de mineurs en Asie, exploités et malades. On parle surtout de la Chine, mais la Corée ne semble pas y échapper. Pas un mot sur la mère de ces enfants, la petite doit donc la remplacer, protéger son frère et essayer de comprendre son père qui sombre dans l’alcool. Le seul personnage qui aura l’occasion de rire est le grand père, qu’elle consulte quand ca va trop mal. D’ailleurs il ne semble y avoir que les ainés qui s’adaptent au monde cruel dépeint par le réalisateur. Décors de ville minière à l’abandon, désolation et nihilisme sans espoir semblent être les seuls possibilités offertes à la fille. Et ses solutions sont éminemment tragiques et inattendues. Une réalisation sobre et efficace, qui évite le misérabilisme des mélodrames de pacotille. Chapeau au choix des enfants acteurs, d’un naturel étonnant et émouvant.

Lotus du meilleur film au 10ème festival asiatique de Deauville. Mario Giguère

www.zootropefilms.fr/petite-fille-de-la-terre-noire

The WIG aka SCARY HAIR - Shin-yeon Won, 2005, Corée du Sud  

Quel est le point commun entre tous les films de fantômes asiatiques ? Les cheveux bien sûr ! Une longue tignasse noire et soyeuse dissimulant bien souvent l'horreur sépulcrale en voltigeant vaporeusement dans des effets sonores soigneusement calibrés. L'idée du réalisateur-scénariste Shin-yeon Won de faire un film prenant comme objet central de la malédiction de ses personnages celui-là même qui permet l'identification immédiate de ce sous-genre est plutôt bienvenue. Et cela commence d'ailleurs pas mal : une jeune fille en phase terminale de cancer se voit offrir une perruque par sa sœur devenue muette suite à un accident de la route. Rapidement, la mourante prend conscience que la perruque en question a le don inattendu de la requinquer. A tel point que la jeune fille se sent pousser des ailes, voit sa libido grimper et se déhanche en boîte comme n'importe quelle gonzesse de son âge. On l'aura compris, c'est parce que la perruque est hantée et prend peu à peu possession de sa propriétaire&ldots;

C'est après 60 longues minutes pas toujours passionnantes mais esthétiquement très soignées (certains plans sont absolument remarquables) et entrecoupées de quelques flashs gores, que l'origine des tifs maléfiques se fait connaître. La révélation est si énorme, si ahurissante, qu'il convient au préalable de se munir d'un casque et d'un matelas pour ne pas se blesser au moment de la chute ! J'en suis encore tout retourné, partagé entre le rire moqueur et la consternation&ldots; Outre cette révélation hautement rock'n roll, Shin-yeon Won ponctue son film de quelques apparitions furtives de personnages aux yeux vitreux vomissant des mèches de cheveux rêches. Visuellement impressionnants ces flashs ne servent malheureusement à rien et n'ont pour effet que de nous faire regretter de la direction choisie par l'auteur qui aurait mieux fait de verser dans le Grand-Guignol capillaire plutôt que dans le mélo familial dépressif. Très dépressif même quand survient le final qui finit par plomber le morale. A ce niveau, le film ne fait clairement aucune concession et c'est tout à son honneur. Reste un peu de gore, de jolies images et de jolies actrices, voila qui est vraiment décevant pour ce qui aurait du être LE film de chevelure flippée. Kerozene

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