Hayao Miyazaki, c'est une poésie, un amour de la nature, une joie de vivre et des drames écologiques qui coupent le souffle. On inclut les films réalisés par son studio.

mise à jour le 26 août 2015

HORUS PRINCE DU SOLEIL aka Taiyo no oji: Horusu no daiboken aka Prince of the Sun: The Great Adventure of Horus - Isao Takahata, 1968, Japon, 82m, version originale sous-titres anglais

Horus retire l'épée du soleil d'un géant de pierre, qui promet de l'aider lorsqu'il aura réussit à reforger l'épée de métal. Son père lui demande de rejoindre ses semblables lorsqu'il se sait sur son lit de mort. Horus part donc et trouve un village en proie aux attaques d'un démon qui contrôle des hordes de loups. Il ramène au village une jeune fille orpheline comme lui, mais il s'avère qu'elle est la soeur du démon et qu'elle mène tout ce beau monde à sa perte.

Production réputée difficile, ne connaissant pas le succès à sa sortie, Horus est ègalement réputé pour être le premier anime des temps modernes, s'éloignant des productions Disneyennes et enfantines de l'époque. On sent la transition, avec les chansons omniprésentes, les animaux qui parlent, mais on voit aussi les qualités à venir des films de Takahata et des studios Ghibli, car on retrouve au générique Hayao Miyazaki, au design et à l'animation. On reconnaît les thèmes qui vont revenir en force dans la série CONAN BOY FROM THE FUTURE et l'importance des animaux et de la nature, par les futurs créateurs de Pompoko et Princesse Mononoke. Plus surprenant, certaines scènes d'action sont racontées en montage d'images statiques, que l'on imagine des concessions au budget. Visuellement aussi, on est entre les influences d'Osamu Tezuka et les futurs directions artistiques des créateurs. Un film de transition qui recèle son lot de jolies scènes et qu'il fait plaisir de voir. Indispensable pour les fans de Takahata et Miyazaki. Mario Giguère

CONAN THE BOY IN FUTUR aka Mirai Shounen Konan - Hayao Miyazaki, Isao Yakahata, Keiji Hayakawa, 1978-79, Japon, 26 épisodes de 30m, version originale, sous-titres anglais

En 2008 éclate la troisième guerre mondiale. Les cinq continents sombrent dans l'eau. Un vaisseau, remplit de scientifiques, endommagé, est retombé sur une île. 20 ans plus tard, il ne reste qu'un viel homme et le seul gamin né sur l'île, Conan, 11 ans, doué d'une force incroyable. Un jour il découvre une jeune fille naufragée sur la plage, Lana. Une réelle amitié naît immédiatement et la découverte d'un monde au-delà de son domaine. Voilà qu'arrivent les gens du domaine de Lana, venus la kidnapper, dans l'espoir qu'elle les aide à retrouver son grand-père, seul homme capable de faire fonctionner les panneaux d'énergie solaire capables de relancer la civilisation. Mais le méchant Leibuka veut ni plus ni moins que relancer les machines de guerre et reconquérir la terre, ou ce qu'il en reste. C'est sans compter sur Conan, héros increvable et plein des ressources et ses nouveaux amis.

Première série signée par Miyazaki, on y retrouve bien des thèmes chers à L'auteur, de l'écologie, la folie meurtrière des hommes, de l'espoir annoncé en fin de monde. Du vieux capitaine de bateau qui est un pitre de premier ordre, de son ami amateur de grenouilles et de porcs, du grand-père qui se cachait, plein de personnages pittoresques et adorables défilent sous nos yeux. L'humour est omniprésent, désamorçant un récit apocalyptique aux périls sans cesse renouvelés. Car des situations sans issues, des moments ou nos jeunes frôlent la mort, se multiplient dans un scénario rocambolesque ou l'obsession de Miyazaki pour l'aviation y trouve sa belle part. Design simple, pure, véhicules et mécaniques fascinantes et décors naturels de toute beauté. Lorsque le grand-père, mourant, demande à Lana de "voler", on a droit à un moment magique. Un divertissement de grande qualité qui fait réfléchir, la recette de Miyazaki, en somme. Mario Giguère

NAUSICAA aka Kaze no tani no Naushika, version alternative Warriors of the wind aka Le combat des princes de l'Espace- Hayao Miyazaki ,1984

Nausicäa est la princesse d'une vallée qui est à l'abri des insectes et de la mauvaise végétation qui a détruit la majorité de la terre il y a 1000 ans. Voilà que débarque une armée qui a retrouvé le dernier des anciens guerriers, de véritables machines de guerre biologiques. Nausicäa devra se battre contre l'ignorance et la haine tout en essayant de sauver les animaux qui peuplent à nouveau ce monde.

Film écologiste et humaniste par excellence, Nausicäa est le premier film que Miyazaki réalise avec toute l'équipe de créateurs avec lesquels il formera plus tard le studio Ghibli. Cette histoire a d'abord été créée en partie en bande dessinée, puis le dessin animé a été réalisé et ce n'est qu'après la sortie du dessin animé que Miyazaki a terminé la bande dessinée de plus de 1000 pages. Si l'histoire est simplifiée, la version américaine éclipsant tout le chapitre qui ressuscite le guerrier antique, l'essentiel est conservé dans un des rares films approuvés par le WORLD WILDLIFE FUND. C'est un véritable cri du coeur pour le respect de la nature, de la faune et de la flore par les hommes, qu'offre ce merveilleux dessin animé. Notons la facilité avec laquelle le réalisateur sympathise avec les enfants et les vieillards, sous le regard chaleureux de son héroïne. Décors et créatures fabuleuses et une musique envoûtante accompagnent un film à voir et à revoir. Mario Giguère

LAPUTA Castle in the Sky aka Tenku no shiro Rapyuta - Hayao Miyazaki, 1986 

Sheeta et Pazu fuient les bandits et l'armée qui veulent s'emparer de Sheeta et la pierre magique qui lui permet de léviter. Du fond des mines au milieu du ciel, tout ce beau monde recherche la cité légendaire de Laputa, décrite dans les "voyages de Gulliver" mais qui existerait vraiment.

Miyazaki frappe encore dans le mille avec cette enfant qui flotte, cette famille de bandits qui nous rappelle les Dalton et cette cité volante mystérieuse si belle. L'imagination déborde, la musique nous berce, les nuages sont magnifiques. Un scénario solide qui se balade entre l'action, l'humour et le fantastique. L'obsession de Miyazaki pour les avions bat son plein, pour notre plus grand plaisir. Magnifique. Mario Giguère

GRAVE OF THE FIREFLIES aka Hotaru no haka aka Le tombeau des lucioles - Isao Takahata, 1988

Un frère et sa jeune soeur cherchent à survivre dans un Japon ravagé par la deuxième guerre mondiale.

Troisième film des studios Ghibli, Le tombeau des lucioles est un film à la charge émotive très forte. Rapidement orphelins de mère, le père étant en mission avec la marine japonaise, les enfants vont d'abord se faire héberger chez une tante, puis, se sentant rejetés, ils vont s'installer dans un abri de fortune. C'est à la fois l'émerveillement et la joie de vivre de cette petite fille qui est si prenante. Le destin fatal étant annoncé dès le début, on se refuse à voir mourir cette enfant.

Un film qui nous hante, un réquisitoire contre la guerre, un dessin animé d'une force rare.

On pense évidemment à l'autre film proche de cette thématique: Barefoot Gen, mais ici tout est en douceur, avec un dessin et des expressions d'une justesse qui nous prennent au coeur. Émouvant. Mario Giguère

MON VOISIN TOTORO - Hayao Myiazaki avec les voix de Noriko hidaka (Satsuki), Chika Sakamoto (Mei), Shigesato Itoi (Tatsuo Kusakabe), Sumi Shimamoto (Yasuko kusakabe), Tani Kitabayashi (Kanta no ôbasan), Hitoshi Takagi (Totoro), musique de Joe Hisaishi 1988, Japon

Deux jeunes soeurs et leur père déménagent dans la maison ancestrale, à la campagne, question de se rapprocher de l'hôpital ou la mère est en convalescence. Dans la forêt et l'immense arbre qui est près de la maison, la jeune Mei va rencontrer TOTORO, un immense toutou qui ne dit mot. Seuls les enfants voient l'esprit de la forêt et lorsque Mei se perd, seul Totoro pourra aider sa soeur Satsuki à la retrouver.

Dès le générique, Totoro respire la joie et la vitalité de l'enfance. Satsuki et Mei ont une énergie débordante qui ne semble pas surprendre du tout leur père, même lorsqu'ils arrivent avec cette histoire de Totoro. Un vrai délice du début à la fin, avec une musique enjouée et un autobus bien particulier. Rien que du bon ! Mario Giguère

Deux Petites filles , Mei et Satsuki , quittent la ville pour s'installer à la campagne avec leur père.

Tous les émerveille: La nature , Les animaux.... ET leurs nouveaux voisins!!

Elles découvrent en effet l'existence de Créatures merveilleuses, de drôles de personnages au ventre rebondi. Accompagnées de ces gardiens de la forêt, elles vont découvrir des passages secrets dans des arbres géants, voler en chat bus et faire pousser des graines magiques....

Conte moderne sur l'enfance , réflexion sur la disparition du merveilleux et ballade nostalgique et écologique, mon voisin Totoro est sans doute le film le plus accessible de Miyazaki en même temps que son plus beau, L'universalité des thèmes qu'il développe et la manière subtile et naturelle avec laquelle est amenée la magie font de mon voisin Totoro un film a touché par la grâce, un poème sur l'enfance qui risque de toucher grands est petits de manière puissante mais également complètement différente.En effet si les enfants vivront évidemment le film de l'intérieur, s'identifiant a fond a ces deux adorables petites filles , l'adulte lui risque bel et bien de se prendre une décharge émotionnelle rare dû a la puissance nostalgique que Miyazaki installe, jouant sur une poésie simple, il choisit de parler a l'enfant qui est en chacun de nous , pour ce faire il use de son génie pour créer des situations que chacun de nous a vécu , décrivant des jeux enfantins avec l'oeil d'un vieux gamins qui , si il n'est pas dupe n'en reste pas moins un doux rêveur.

Ainsi loin d'être l'oeuvre innocente dont tout le monde a bien voulu parler , mon voisin Totoro est une voyage mélancolique dans les vestiges de l'enfance, bourré d'image fantasmé par tout enfant, empreint d'une tristesse caractéristique de l'adulte qui rêve d'être un enfant , le film dépeint en sous texte la perte de l'innocence , a l'image de ses noiraudes , créatures que seuls les enfants peuvent voir du fait de leur innocence , et qui partent lors d'une scène sublime , appuyée par la partition (comme toujours) grandiose de Joe Hisaishi , vers d'autres horizons.

Ainsi ce n'est pas un hasard si tous les âges et sexes sont représentés dans le film du grand Hayao, Mei la plus petite des deux jeunes filles est la première a apercevoir les créatures , et puis la magie contamine Satsuki , petite fille ayant grandi trop vite du fait de la maladie de sa mère , au sein d'une des plus belles scènes du film ,Totoro (baptisé ainsi par Mei en hommage au personnage de son livre favori) lui apparaît sous la pluie , les deux petites filles attendent leur père qui n'arrive pas, et Mei s'endort sur les épaule de Satsuki sa grande soeur, le rêve contamine alors peu a peu le réel le plus froid (les adultes verront dans ces deux petites filles attendant leur père sous la pluie une scène vraiment terrifiante et triste, proche dans l'idée de la scène du train du voyage de Chihiro) et Totoro arrive , protecteur de l'innocence a la fois symbole de la nature protectrice (Miyazaki est un écolo) et ami imaginaire que l'on a tous eu... du moins (et c'est la que la magie opère) c'est le sérieux imperturbable de l'age adulte qui empêche ses créatures de véritablement exister, mais Miyazaki est définitivement optimiste (en plus d'être le plus grand cinéaste nostalgique en activité avec son compatriote Kitano) et croit désespérément a la puissance de l'innocence (et donc de l'enfance) et entraîne dans sa valse magique tous les personnage de son film le père, la mère (qui trouveront l'épi de mais) la grand mère qui avoue ne pas avoir vu de noiraude depuis bien longtemps, la magie contamine tout le monde pour peu qu'on veuille la voir... a commencer par le spectateur.

Toi , moi et tous ceux qui laisseront leur cynisme de coté pourront ainsi revivre leur enfance l'espace d'une heure trente, faire pousser des arbres avec Satsuki , Mei et Totoro (LA plus belle scène du film , elle va vous faire chialer je vous le garantis) s'envoler dans les arbres sur une toupie volante et voyager en chat bus au son d'une musique sublime ("je suis le vent!!!" rah putain ce que c'est beau) et se laisser petit a petit contaminer par un beau souvenir d'innocence que l'on aimerait nous faire oublier , Miyazaki voit la beauté simple des choses et nous la fait partager avec humilité tendresse et passion et créé le film de tous les paradoxes , un film joyeux mais désespérément triste, drôle mais aussi teinté d'une certaine amertume.

Bien sur on pourra toujours se dire que Miyazaki a depuis construit des oeuvres infiniment plus complexes (Princesse Mononoké, Porco Rosso, le Voyage de Chihiro , le Château Ambulant) mais rien n'y fait , narration simple et poésie bouleversante font de Totoro le plus beau film de Miyazaki, incontestablement une oeuvre majeure dans l'historie du cinéma d'animation, autant par sa technique (animation fluide , dessins incroyables etc..) que par son propos universel, mon voisin Totoro est de ses oeuvres qui vous font aimer un peu plus encore le septième art, une oeuvre de cinéaste mature , qui comprend que le rêve n'est pas forcément synonyme de niaiserie et que la nostalgie se mêle forcément a une certaine amertume.

SUBLIMISSIME. Kitano Jackson

KIKI'S DELIVERY SERVICE aka Majo no takkyubin - Hayao Miyazaki, 1989, Japon

Kiki a maintenant l'âge de treize ans et, comme toute bonne sorcière, elle doit passer un an dans une ville ou il n'y a pas de sorcière, de manière autonome. Elle se trouve une belle ville au bord de la mer et ouvre un commerce de livraison, mais les débuts sont difficiles dans cette grande ville ou tout le monde n'apprécie pas de voir arriver la jeune sorcière qui a des difficultés avec son balai !

Pas de collège de sorcière pour Kiki et son chat Jiji ! Un bel apprentissage dans un monde merveilleux ou la population connaît et accepte les sorcières. Un monde qui ressemble aux années 40-50 ou Kiki rencontre des gens fort sympathiques. Ca débute avec Kiki qui regarde les nuages, une obsession de Miyazaki, comme le vol, ici sur plus d'un balai, enchanteur. Ca se termine trop rapidement, on en redemande. Mario Giguère

ONLY YESTERDAY aka Omoide poro poro - Isao Takahata, 1991, Japon  

Une habitante de Tokyo décide d"aller passer deux semaines de vacances chez la parenté à la campagne. Elle se remémore constamment son enfance, ayant pour ainsi dire amené avec elle sa cinquième année élémentaire.

Chronique d'une jeunesse japonaise et voyage dans une campagne resplendissante, Only Yesterday surprend par la douceur et la joie de son approche d'un personnage complexe. Les décors et la lumière sont magnifiques. Un film qui aurait tout aussi bien pu se tourner avec des acteurs, mais la magie du dessin animé opère. Touchant.

PORCO ROSSO aka Kurenai no buta - Hayao Miyazaki, 1992, Japon  

Dans la mer Adriatique, durant les années 30, un pilote d'avion solitaire a le malheur d'avoir une tête de porc, fruit d'une mésaventure inconnue. Suite à une bataille aérienne, son avion sera réparé par des femmes, à sa très grande surprise. Mais toute l'armée italienne est à ses trousses...

Hayao Miyazaki est un grand amateur d'aviation et ce film est son préféré, plein de combats dans les airs et de pilotes les plus sympathiques, soit bandits soit réguliers, sans compter la belle Gina dont tous les pilotes sont amoureux. L'arrivée de Fio, la jeune femme qui sera l'ingénieur de son avion reconstruit, éclaire la vie de Marco, du vrai nom de Porco Rosso, comme celui des méchants bandits. La recette Miyazaki dans toute sa splendeur, une joie de vivre communicatrice ! Quel plaisir ! Mario Giguère

I CAN HEAR THE SEA aka Umi ga Kikoeru aka OCEAN WAVES- Tomomi MOCHIZUKI, 1993, Japon TV

Premier dessin animé produit par les studios Ghibli pour la télévision, OCEAN WAVES est une chonique de l'adolescence mettant en vedette un lycéen qui se remémore le triangle amoureux abracadabrant qu'il a vécu, presque à son insu. C'est l'arrivée de Muto, une fille de la ville, qui bouleverse l'école. La jeune Muto, tranquille, orgueilleuse, menteuse, frondeuse, snob et un mystère sur deux jambes.

Plus conventionnel que n'importe lequel des films réguliers de Miyazaki ou Takahata, on passe tout de même un bon moment grâce aux péripéties de miss Muto, une garce qui attire peu notre sympathie au début. Ceci dit, il n'y a pas la magie Ghibli, mais ca reste intéressant et bien fait. Mario Giguère

POMPOKO aka Heisei tanuki gassen pompoko - Isao Takahata, 1994, Japon

Les Tanukis sont des espèces de raton laveurs qui ont le pouvoir de se transformer. Lorsque leur territoire est détruit pour faire place à une nouvelle ville, ils mettent en place un plan de cinq ans pour éviter l'extinction.

Les dessins animés de Takahata sont vraiment différents, ici ces tanukis ressemblent à d'irréductibles gaulois condamnés à se transformer en humains ou à disparaître. La chronique est tour à tour virulente, méchante, joyeuse ou féerique, constamment ponctuée par le narrateur omniprésent. La séquence ou toute la troupe crée un phénomène de POLTERGEIST sur la ville est tout simplement ravissante et enchantrice. Takahata n'hésite pas à mettre en scène l'abstinence sexuelle que les Tanukis ne pourront maintenir bien longtemps et l'usage de leurs couilles magiques est politiquement incorrect mais tellement drôle. Un dessin animé atypique mais jouissif. Mario Giguère

WHISPERS FROM THE HEART aka Mimi O Sumaseba -  Yoshifumi Kondo, scénario et storyboards Hayao Miyazaki, 1995, Japon

Shizuku, une jeune adolescente qui doute beaucoup d'elle-même, mais qui a un talent certain pour l'écriture, se pose plein de questions sur son avenir. Avec l'aide de ses parents et de son nouveau copain, elle apprendra à mieux se connaître et à se réaliser en écrivant son premier roman.

Je résume beaucoup, mais on pense à une version réaliste de KiKi's Delivery, ici pas de magie, sauf dans les écrits de Shizuku, et des adultes qui la supportent et la naissance d'un amour joyeux. En toute simplicité. Chronique du passage de l'adolescence à l'âge adulte. C'est beau. Mario Giguère

PRINCESS MONONOKE aka Mononoke-hime - Hayao Miyazaki, 1997, Japon 

Dans un monde ou les dieux de la forêt existent encore, un jeune homme, frappé par un mal qui l'amène vers la mort, fera tout pour réconcilier les animaux et les hommes. Il rencontrera sur son chemin Mononoke, élevée par les dieux-loups comme une des leurs, en guerre avec les villageois qui exploitent le bois et le minerai. Il se trame aussi un drame extraordinaire lorsque l'on veut coupe la tête du plus grand des dieux pour avoir la jeunesse éternelle.

Réalisé comme son film testament, ce qui ne sera heureusement pas le cas, Mononoke-hime réunit tous les thèmes chers à Miyazaki. De l'amour de la nature, des animaux et des plantes, de la difficulté de communiquer, de la cupidité des hommes, de la force des femmes et du destin inéluctable qui les emportent. Tout cela animé avec des décors sublimes et une musique enchanteresse. Jusqu'au final qui refuse les conventions. Merci Miyazaki. Mario Giguère

Un horrible démon attaque un petit village. Heureusement un jeune garçon réussi à tuer l'animal avant qu'il ne détruise tout sur son passage. Comble de malheur, la créature touche le bras du jeune Ashitaka qui est maintenant marqué par l'empreinte du mal. L'infection se propageant, Ashitaka doit aller à l'Est pour trouver le moyen de se sauver de l'infection. Il arrive dans un lieu où les Dieux de la nature sont en conflit avec un village minier. Dans ce conflit Ashitaka tentera de faire la paix dans un conflit où les hommes et la nature ne veulent faire aucun compromis.

Magnifique, incroyable et franchement déroutant. Personne ne quitte Princesse Mononoke sans une lourde charge d'émotions. Il faut le dire, c'est grâce à l'histoire incroyable qui accompagne le film. Un conte moralisateur et écologiste qui fait ouvrir nos yeux sur la nature humaine et sur la corruption que nous pouvons apporter à la nature. Et on se laisse porter par le récit, par les moments d'action qui ne sont pas en majorités heureusement, et par des scènes magnifiques qui sont symboliquement frappantes.

L'animation est terriblement efficace, enlevante et fluide. L'expérience est assez longue, 2h20 mais qui passe beaucoup trop rapidement. On ne s'ennuie pas un instant, toutes les scènes montrent l'homme dans son meilleur ou son pire jour et la morale reste, pour notre plus grand bonheur. Abba

Le VOYAGE DE CHIHIRO aka Sen to Chihiro no kamikakushi aka Spirited Away - Hayao Miyazaki, 2001, Japon

En route vers sa nouvelle maison, Chihiro et ses parents visitent un village fantôme. Son père et sa mère transformés en porcs, la jeune Chihiro voit apparaître de mystérieux personnages à la tombée de la nuit. Elle devra travailler dans une maison de bains qui accueille 700 dieux, tout en retenant son nom, car si elle l'oublie, elle oublie son passé et ses parents.

Magnifique film d'animation, Spirited Away nous offre un voyage aux mille surprises et à l'enchantement permanent. Il y a, comme toujours chez Miyazaki, de belles leçons de vie dans ce film, mais sans prêcher, sans appuyer. L'imagination déborde, les personnages multiples ont une personnalité bien définie, mais sont pleins de surprises. Le scénario n'a aucun temps mort et l'animation est sublime. Je note au passage le voyage en train, presque silencieux, d'une beauté rare. On incorpore de l'animation par ordinateur qui se marie avec l'animation traditionnelle comme rarement vu. Un voyage féerique. Mario Giguère

  The CAT RETURNS aka Neko no Ongaeshi - Hiroyuki Morita, 2002, Japon, 75m

Une jeune fille, Haru, sauve un chat qui allait se faire écraser par un camion. Le chat, se relevant sur deux pattes après avoir ramassé ce qui semble un petit cadeau finement emballé, lui dit merci. Un chat qui parle, voilà qui étonne. Encore plus étonnant, la nuit suivante arrive devant la maison de mademoiselle un véritable cortège de chats qui marchent sur deux pattes, au centre duquel trône un gros matou et dont le majordome requiert l'attention d'Haru. Voyez, elle a sauvé le fils du roi des chats et en remerciement, le roi lui offre son fils en mariage !! Euh, voilà une bien drôle d'affaire qui sera de plus en plus délirante, hilarante et superbement animée.

"Spin-off" d'un autre film du Studio Ghibli, Whispers from the Heart, ou une jeune écrivaine imaginait ce royaume de chat et qui n'a qu'un personnage en comme, un félin surnommé Le Baron qui viendra en aide à Haru. Moi qui n'ai pas particulièrement d'affinité hors bornes pour les chats, aussi mignons peuvent-ils être, j'ai été charmé par l'inventivité et l'originalité du monde animal particulièrement déjanté. Ici, pas de princesse, mais une jeune étudiante maladroite, toujours en retard et sans petit ami. De là à accepter innocemment de passer le reste de sa vie avec un chat, fût-il un prince, on est loin de Walt Disney et j'ai été enchanté par ce magnifique petit conte. Mention spéciale au Roi des chats qui est de plus en plus fou-braque. Merci Ghibli! Mario Giguère

HOWL'S MOVING CASTLE aka Le Château ambulant aka Hauru no ugoku shiro - Hayao Miyazaki, 2004, Japon, 119m d'après le roman de Diana Wynne Jones

Sofi est une jeune chapelière qui va vivre deux évènements extraordinaire durant la même journée. Elle rencontre Hauru, un jeune magicien qui la fait voler et une vilaine sorcière jalouse qui lui jette un très mauvais sort: elle devient une vielle mémé qui ne peut parler de son sort. Elle quitte donc la boutique familiale, aide un épouvantail qui la suit et l'amène jusqu'au château ambulant de Hauru. Elle y devient la femme de ménage et cuisinière par défaut, se liant d'amitié avec ses compagnons. Mais la guerre s'approche et Hauru est demandé au palais pour y participer, ce qu'il refuse. Une guerre qui, chaque fois qu'il la survole, le transforme de plus en plus en monstre ailé et bientôt il ne sera plus capable de redevenir humain.

Magnifique et ce à plusieurs niveaux. Évidemment l'animation et les personnages sont fascinants, mais aussi tout le déroulement et la psychologie des personnages. Prenez Sofi, surprenamment, elle se réveille un premier matin en grand-mère et se dit que ce n'est pas si pire. Aucun misérabilisme, tandis que la méchante sorcière ou le magicien sombrent dans la dépression et le nihilisme s'ils perdent leur couleur de cheveux ! Et c'est bien à propos des apparences trompeuses que tout s'articule. De ce château qui marche et dont les pièces bougent, qui occupe des espaces dans quatre endroits différents. De ce feu qui demande à Sofi de l'aider à briser son propre mauvais sort, de la grande vilaine qui s'avère petite et presque aimable aux yeux de Sofi, une Sofi qui voit au-delà des apparences et qui, sans qu'il en soit jamais fait mention, rajeunit lorsqu'elle dort ou tombe amoureuse. On y retrouve aussi les obsessions de Miyazaki, ses machines volantes, ses démons informes, son propos anti-guerre renforcé par le début de la guerre en Irak au moment ou il commence à travailler sur ce projet, d'abord prévu pour un autre réalisateur. Miyazaki adapte et fait sien le roman original que l'on dit fort différent.

À voir, pour toutes ses qualités, ses messages jamais appuyés et sa Sofi si merveilleuse. Mario Giguère

TALES FROM EARTHSEA aka Gedo Senki - Goro Miyazaki, 2004, Japon, 115m

Dans un monde ou la magie est en perte de vitesse, un des derniers magiciens, surnommé l'épervier,  prends sous son aile Arren, un jeune homme au passé tourmenté. Hébergés chez une amie du mage, qui a des son côté recueillie une jeune fille mystérieuse, Tehanu. Les sbires d'une magicienne ambitieuse partent à la recherche du jeune homme et de son mentor, qui semble la clef qui permettraient à la dame de vivre éternellement.

D'après une série de romans écrit par Ursula K Le Guin, Goro Miyazaki, fils de Hayao Miyazaki, réalise son premier long métrage au grand dam de papa. Si le dessin fait énormément penser à celui du paternel, le sujet est plus sombre et l'humour presque absent, mis à part les pitreries d'un homme de main de la sorcière. Au coeur du film il y a de longs discours sur l'importance d'accepter la mort comme étant naturelle et indispensable. Il y a aussi des dragons, devenus très rares, qui sont réapparus dans le décor et qui se révéleront importants. La construction du monde est fascinante, mais le rythme est un peu lent, voire contemplatif. Sans avoir été déçu, loin de là, je préfère les personnages plus fous et pleins de vie d'Hayao Miyazaki, ses univers parfois tout aussi tragiques, mais plus originaux. Il semble que l'écrivaine ait déploré les différences nombreuses par rapport à sa saga, mais même à presque deux heures, l'entreprise ne devait pas être facile. Malgré tout ça demeure un film à voir, pour la beauté de ses images et ses dragons que l'on aurait aimé voir plus longtemps. Mario Giguère

  The WIND RISES aka Le Vent se lève aka Kaze Tachinu - Hayao Miyazaki, Japon, 2013, 126m

Le Vent se Lève est une biographie librement adaptée de la vie de Jiro Horikoshi (1903-1982), concepteur de l'avion Mitsubishi A5M fighter et de son successeur, le Mitsubishi A6M Zero, utilisés par le Japon durant la deuxième guerre mondiale. Miyazaki y adapte sa propre bande dessinée pour ce qui s'avère être son dernier film d'animation. Il mélange les faits avec une autre histoire courte, Jiro n'ayant en réalité jamais été marié, y apporte un élément fantaisiste lors de songes ou Jiro rencontre son idole, le constructeur d'avions italien Giovanni Battista Caproni qui l'encourage à vivre son rêve. Il est donc d'une part fort curieux de voir l'animateur célébrer le concepteur des avions kamikazes, mais d'autre part, il s'agit avant tout de l'évocation d'un être tout voué à faire voler les meilleurs avions qu'il a inventés, vivant un amour tragique, elle est atteinte de tuberculose, regrettant que ses machines magiques servent l'effort de guerre.

Le rythme est envoûtant, on avance dans le temps avec grâce, on voit défiler sous nos yeux des moments de sa relation parfois tendue avec sa soeur ou avec un espion allemand en fuite. Il est pourchassé un temps par les services secrets russes, mais toutes ces péripéties, trépidantes, n'enlèvent rien au calme et à la foi de Jiro et de ses collègues en son talent, celui d'un ingénieur hors pair, amoureux des avions, tout comme Hayao Miyazaki a été fasciné par tout ce qui vole durant sa carrière. Miyazaki équilibre les moments dramatiques avec de l'humour, surtout amené par son petit patron qui, comme bien des vilains de l'oeuvre du maître, n'est tyran qu'en apparence. L'animation est évidemment superbe et élégante. Un moment d'animation d'une sérénité rare, qui nous fait passer par toute une gamme d'émotions, un moment d'histoire controversé du Japon et tout simplement un magnifique film. Merci pour tout Mr Miyazaki. Mario Giguère

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