Djinn, bigfoot, comédie déjantée ou zombie, la Malaisie nous surprend !

Mise à jour le 11 novembre 2011

HISTERIA - James Lee, 2007, Malaisie 

Je ne connais pas la carrière de James Lee. Mais il semblerait que le monsieur soit issu du théâtre expérimental et qu'il a réalisé pas mal de longs métrages vidéo remarqués dans de prestigieux festivals asiatiques, à tel point qu'il fut primé plusieurs fois. Il semble donc être un auteur tout ce qu'il y a de plus respectable et respecté, et sans doute le mérite-t-il. Que ce passerait-il si un mec comme lui décidait de réaliser un bon vieux film d'horreur old school, un truc qui charcle généreusement, avec de la tripaille, des hectolitres d'hémoglobine et une grosse bestiole cauchemardesque pleine de dents acérées ? Et bien il suffit de se pencher sur ce HISTERIA, son premier film en 35mm, pour se rendre compte que James Lee aurait mieux fait de continuer à faire l'auteur et de laisser le petit monde du cinéma d'horreur tranquille.

L'action se déroule dans un collège de jeunes filles à papa. On est à la veille des vacances et un groupe de poufs obnubilées par leurs téléphones portables a la bonne idée de faire une blague débile. Pour les punir, le directeur de l'établissement les oblige à rester quelques jours de plus et leur inflige une corvée de nettoyage bien méritée. C'est alors que l'une des petites curieuses voit le jardinier enterrer un objet mystérieux qu'elle va vite s'empresser de déterrer. Acte évidemment malheureux qui a pour conséquence de déchainer les foudres d'une sorte de démon sanguinaire (en réalité le Hantu Raya, aujourd'hui considéré comme un mauvais génie - ou djinn - dans le folklore malais) qui se fera un malin plaisir de réduire en pièces les donzelles qui auront tout de même pris le temps d'appeler leurs petits copains fans de tuning.

Le scénario est infiniment crétin, les acteurs - et surtout actrices - sont horripilants, ça pullule de clichés consternants et de dialogues stupides et le scénario empreinte des voies balisées connues sur le bout des doigts. Seule surprise, un baiser saphique inattendu, élément banal pour nous autres occidentaux mais sans doute inhabituel pour le public malais. Et la mise en scène du mec multi-awardisé dans tout ça ? Plate comme l'encéphalogramme de Michael Jackson. A se demander s'il s'agit vraiment du James Lee au bagage déjà chargé de vingt films !... Tout cela est regrettable, car l'idée de faire un film de monstre classique n'est pas une mauvaise idée en soit, ça nous change un peu du film de fantôme chevelu. Le monstre est d'ailleurs l'élément le plus remarquable du métrage malgré sa présence plus que sporadique. Mais James Lee ne doit pas être un fan du genre. Il le prouve à bien des reprises, pensant sans doute que le spectateur de pelloche horrifique est un crétin, et tente en plus de cela de noyer le poisson avec une introduction et une conclusion qui laissent penser que peut-être, tout cela n'est que le fruit de l'imagination de l'une des protagonistes. Regrettable twist qui finit de rendre HISTERIA navrant. Kerozene

JIN HUTAN aka MOUNTAIN SPIRIT - Jeffrey Wong avec Zami Ismail, Jeffrey Wong, 2009, Malaisie, 106m, version originale, sous-titre anglais

Des reporters chinois et malais sont attaqués par une créature pendant qu'ils font un reportage sur l'écologie d'une forêt peu connue.

Le titre et la bande annonce sont fort trompeur dans ce petit film ou Jeffrey Wong cumule les poste de scénariste, réalisateur, acteur, décorateur etc. On comprend rapidement ce qui se passe parce que le scénario est fort limpide et la grande révélation finale tombe donc à l'eau. Pas vraiment de yeti de Malaisie, pas de tueur en série caché dans la montagne. Outre cette bande annonce qui annonce bien, le film semble à fort petit budget, monté avec des acteurs de peu d'expérience. Il faut mentionner aussi les rares effets numériques risibles pour montrer des catastrophes trop ambitieuses. Le drame fantastique devient donc un mélodrame mielleux avec un enfant sauvage certes très poilu et laid, mais au final, fort sage. Mario Giguère

  KAK LIMAH'S GHOST GOES HOME - Mamat Khalid, 2010, Malaisie 

Après avoir passé quelques années à Singapour, Hussein revient au village dans le but d'épouser sa promise. Mais la présence d'un spectre sème la panique au sein de la petite communauté.

Si j'avais su que derrière ce titre se trouvait la séquelle de l'insupportable "Zombies from Banana Village", nul doute que je n'aurais pas fait l'effort d'y jeter un oeil. Ignorant totalement quel film allait s'étaler devant mes yeux, c'est avec horreur, dégoût et tristesse que j'ai retrouvé les personnages crétins du village bananier et ses images toutes plates. Ca cause pour ne rien dire, ça court dans tous les sens en hurlant hystériquement devant le fantôme chevelu d'une femme au visage tout pâle, ça déborde de gags pipi-caca d'une bêtise abyssale, on a droit à un exorcisme foireux, on retrouve la grosse pédale qui tortille du poignet et ça t'achève avec une jolie morale toute moisie. Comme le précédent: à fuir! Kerozene

SELL OUT ! - Yeo Joon Han avec Kee Thuan Chye, Peter Davis, 2008, Malaisie, 106m

Rafflesia, animatrice d'une émission sur l'art, donne une entrevue avec un réalisateur primé ridiculeusement mais qui se prend pour un génie, nu sur sa chaise. Devant la vive compétition d'une autre femme plus occidentale, Rafflesia cherche un nouveau projet et le tournage d'un poème qui se termine avec la mort de son auteur à l'hôpital lui donne la bonne idée de filmer à chaque semaine quelqu'un entrain de mourir. Voilà une belle téléréalité, mais ce n'est pas facile de trouver le mourant pour la deuxième émission. Parallèlement, la corporation Fony, qui produit l'émission a aussi une division de gadgets électronique et Eric, inventeur d'une machine à transformer les fèves de soya, a de la difficulté avec ses patrons car il n'est pas prévu que la machine se brise au bout de 366 jours, soit au lendemain de sa garantie.

Yeo Joon Han écrit réalise et compose paroles et musiques pour un film absurde et loufoque complètement déroutant. On nage dans le délire avec des répliques et des situations débiles, et parfois des personnages qui se mettent à chanter, sans pourtant se la jouer comédie musicale, poussant l'audace jusqu'à mener le public en salle à chanter du karaoké ! Lorsqu'il devient évident qu'Eric a le béguin pour Rafflesia et qu'il est devenu lui et son double suite à un exorcisme commandé par ses patrons pour retirer la part créatrice et émotive en lui, on rigole toujours devant l'énormité. Un film comme une vaste bombe à gaz hilarant dont on sort de la salle avec le sourire collé aux lèvres. Ca fait du bien ! Mario Giguère

ZOMBIES FROM BANANA VILLAGE - Mamat Khalid, 2007, Malaisie 

Dans le petit village traditionnel Malais appelé Banana Village, vit une communauté locale tout ce qu'il y a de plus commune. C'est à dire peuplée de jeunes rockers buveurs de bière, d'un religieux islamique prêchant à tout va, d'un homosexuel genre pédale dure à la gestuelle très olé olé, d'un idiot du village, d'un ado accro aux jeux vidéos et de quidams communs. Et alors que chacun mène son petit train-train quotidien, certaines gens meurent et ressuscitent sous la forme de zombies ahuris au faciès peinturlurés au tip-ex. La grande majorité des villageois se réfugie alors au poste de police mais après une analyse rapide des activités de chacun au cours de ces derniers jours, il s'avère que les victimes de la zombification ont toutes été boire un coup à la buvette du coin. Et bien évidemment, certains des réfugiés en font partie. Leur transformation est donc imminente.

Du zombie Malais ? Mais avec plaisir ma p'tite dame ! Ce ne peut pas faire de mal après tout. Et pourtant... Si l'exotisme est bien au rendez-vous, il faut bien admettre que la finesse n'y est pas. Oui, alors effectivement, avec un titre pareil mieux vaut ne pas s'attendre à une version d'outre-tombe du DOCTEUR JIVAGO, mais quand même, j'avais naïvement espéré quelque chose d'un peu plus original et différent, quelque chose qui se serait approché des pelloches indonésiennes des 80's, avec des idées de mise en scène de fous, une hystérie générale et du gore généreux. Malheureusement, rien de tout ça. Le film commence sur le même plan d'ouverture que THE NAKED GUN : la caméra est fixée sur le toit d'une voiture de police lancée à toute allure, juste derrière le gyrophare, et une musique rock'n roll balance une bonne grosse gerbe de décibels. Le ton est donc rapidement donné, de la gaudriole graisseuse en perspective et on en vient donc à espérer voir des morts-vivants faire du smurf sur des peaux de bananes. De l'humour loukoum en somme, du genre à nous faire claquer les mains sur les cuisses en s'égosillant comme des gros lourds. Mais en fait pas du tout car il n'y a finalement aucune banane dans le film et hormis quelques mimiques crétines et des regards débiles, les zombies ne font rire personne. Ni le reste des gags tous moisis et pathétiques qui feraient passer MAIS OU EST DONC PASSEE LA 7e COMPAGNIE pour le fin du fin de l'humour cinématographique. Il reste peut-être cet effet très spécial censé représenter un impact de balle et qui est en réalité une vulgaire tache rouge ajoutée de manière volontairement grossière par ordinateur. Peut-être que la Malaisie interdit les effusions de sang (ça a beau être un film de zombies, il n'y a ici pas une goutte d'hémoglobine) ou peut-être s'agit-il uniquement d'une démarche visant à ménager les enfants, mais toujours est-il que la laideur du résultat a de quoi surprendre. On finit donc le visionnement avec un sentiment d'indigestion (de bananes ?) alourdi par quelques messages religieux et une morale à deux roupies. Au-secours ! Kerozene

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