1904-1976

Jean Alexis Moncorgé, alias Jean Gabin, s'il a débuté comme chanteur, est devenu un monstre sacré du cinéma, un regard et une voix inoubliable.

Le CAVE SE REBIFFE - Gilles Grangier avec Jean Gabin, Bernard Blier, Maurice Biraud, Martine Carol, Frank Villard, Antoine Balpétré, Françoise Rosay, Ginette Leclerc, 1961, France, 98m

Comme il ne peut s'acquitter de ses dettes envers l'ex-proxénète Charles Lepicard et le banquier Malvoisin, Éric Masson propose pour les rembourser une grosse affaire de fausse monnaie. Pour les convaincre, il leur fait savoir qu'il roucoule avec l'épouse d'un graveur doué, Mideau, de façon à l'amener à la longue à imprimer les faux billets. Lepicard pense néanmoins qu'il faut recourir à un spécialiste pour contrôler le travail du graveur et il fait appel à Ferdinand Maréchal dit "Le Dabe" qui est un maître en la matière. Bien que retiré du milieu, Maréchal accepte et prend en main la direction des opérations. Il parvient à convaincre le graveur, qui s'avère un véritable orfèvre, de fabriquer et d'imprimer pour 1 milliard d'anciens francs en florins. Lepicard, Malvoisin et Masson pense cependant à doubler Maréchal en faisant imprimer secrètement un autre milliard à cause des trop grandes exigences financières de celui-ci. De plus, Masson veut aussi se débarrasser du graveur, mari gênant, pour avoir son épouse pour lui tout seul. Selon un horaire savamment mis au point, Mideau se met au travail mais au dernier moment, lui et l'argent ne sont pas au rendez-vous prévu avec les autres. Auraient-ils été roulés par un "cave"?...

Le scénariste et dialoguiste Michel Audiard, avec la collaboration de l'auteur du roman d'origine, n'a retenu qu'une petite partie du livre pour se concentrer à raconter, avec sa verve habituelle et son humour percutant, une délicieuse comédie policière. Le récit est évidemment taillé sur mesure pour Jean Gabin qui interprète avec vigueur un rôle familier de gangster arrivé. La mise en scène de Grangier est commerciale mais efficace en laissant beaucoup de place aux acteurs. Certaines répliques sont remplies d'esprit avec en plus un bon usage de l'argot. Les dilettantes envers cette forme de langage ne devraient donc pas être perdu car le sens des mots se devine facilement à l'écoute du film. Cette parodie du film de gangster traite donc les malversations courantes du genre à la blague et sans prétention. L'ensemble se veut malicieux (Lisez le texte à la fin du film!!! Vous comprendrez!) à souhait et malgré l'absence de violence, retient notre attention. À regarder comme amuse-gueule avant "LES TONTONS FLINGUEURS" écrit aussi par Audiard, pour vraiment l'apprécier à sa juste valeur et éviter les comparaisons boiteuses. Les autres comédiens chevronnés réunis pour l'occasion livrent tous la marchandise. Mathieu Lemée

Le CLAN DES SICILIENS aka The Sicilian Clan aka El Clan Siciliano - Henri Verneuil avec Jean Gabin, Alain Delon, Lino Ventura, Irina Demick, Amedeo Nazzari, Sydney Chaplin, Danielle Volle, Philippe Baronnet, Elisa Cegani, Marc Porel, Yves Lefèbvre, César Chauveau, 1969, France, 120m

Un jeune bandit, Roger Sartet, parvient à s'évader du fourgon cellulaire qui l'emmenait en prison. Cette évasion a été mise au point par le clan des Siciliens, une organisation criminelle d'origine italienne établie en France et dirigée par Vittorio Manalese et sa famille. En "remerciement" pour sa liberté, Sartet propose aux Manalese un plan pour voler une collection de bijoux qui doit quitter Rome pour New York. Vittorio Manalese fait alors appel à un ami de New York, Tony Nicosia, véritable "professionnel", afin de peaufiner le plan de Sartet et d'aider celui-ci à exécuter le vol. Bien que Sartet, devenu l'ennemi public no.1 en France, soit traqué sans relâche par le commissaire Le Goff, il se déguise en diamantaire et réussit à prendre place à bord de l'avion transportant les bijoux sous prétexte de les convoyer à destination. Mais en plein vol et avec l'aide d'un complice, Sartet détourne l'avion et force le pilote à se poser sur une autoroute désaffectée près de New York où des compères américains du clan attendent sur place pour s'emparer du butin. Une fois le coup accompli, Vittorio Manalese fait revenir Sartet en France et le tue parce qu'il a appris entre-temps que celui-ci avait eu une liaison avec Jeanne, sa belle-fille. Le commissaire Le Goff, mis au courant du vol des bijoux et du meurtre de Sartet, est cependant sur les traces du clan de Siciliens.

Bénéficiant de l'un des plus gros budgets jamais accordé à un film français, le réalisateur du "samedi soir", Henri Verneuil, en a profité pour confirmer à nouveau son talent et manifester sa grande efficacité technique en même temps que ses aptitudes à conduire un récit spectaculaire et enlevant qui ne contient aucun temps mort, comme si l'on se retrouvait devant une superproduction à l'américaine. L'intrigue est développée avec une fluidité indéniable et comporte un souci du détail qui la rende susceptible de faire rebondir l'action à point nommé. Le film contient plusieurs morceaux de bravoure et bon nombre de moments vigoureux, mais c'est la séquence du hold-up aérien qui suscite le plus l'admiration grâce à ses rebondissements surprenants et à l'incroyable précision du cadrage et du montage. D'ailleurs, la mise en scène est d'une virtuosité digne d'un grand chef d'orchestre car le tout est illustré de main de maître avec beaucoup d'ampleur. Une extraordinaire musique composée par Ennio Morricone vient apporter un bénéfice supplémentaire à cet excellent long-métrage. Les personnages sont bien dessinés et ils sont incarnés solidement par une savoureuse distribution, dominée bien évidemment par un trio vedette de rêve comme on ne risque plus d'en voir de sitôt: Gabin-Delon-Ventura. Difficile de ne pas adorer ce film! Mathieu Lemée

DEUX HOMMES DANS LA VILLE aka Two Men in Town - Jose Giovanni avec Alain Delon, Jean Gabin, Michel Bouquet, Mimsy Farmer, Victor Lanoux, Ilaria Occhini, Guido Alberti, Jacques Monod, Cécile Vassort, Malka Ribowska, Gérard Depardieu, 1973, France/Italie, 95m

Gino Strabliggi est un détenu qui est libéré suite à une remise de peine obtenue par un éducateur social, Germain Cazeneuve. Gino peut donc aspirer à une vie normale sous certaines conditions. Désireux de se réhabiliter et de mener une existence honnête, Gino résiste aux offres d'anciens complices qui veulent le convaincre à revenir à une vie criminelle rentable et il décroche un emploi chez un imprimeur dans une petite ville. Le cas de Gino s'avère donc encourageant et promis à être en bonne voie d'une réinsertion sociale complète, mais un policier méfiant ne cesse de harceler Gino, persuadé que celui-ci va replonger tôt ou tard dans le crime. Devant la trop grande insistance du policier qui ne cesse de le provoquer, Gino, ne pouvant plus se contenir, en vient à l'étrangler dans un moment de rage. Arrêté pour ce meurtre, Gino risque la peine capitale. Cazeneuve cherche à le défendre en cour en expliquant les circonstances et le contexte dans lequel Gino a tué le policier, mais le jury n'est pas convaincu et Gino sera finalement exécuté.

Devant les nombreux films à caractère socio-politique qui sont sortis en France au cours des années 70, le romancier et réalisateur Jose Giovanni a voulu à son tour faire un film dans la même veine. Le sujet qu'il a choisi, en l'occurrence les problèmes entourant la réintégration des anciens détenus dans la vie sociale face aux préjugés des citoyens et des forces de l'ordre, lui ressemble beaucoup puisqu'il a été lui-même un ancien gangster et prisonnier avant de mener une vie honnête d'écrivain et de cinéaste. L'approche qu'il propose n'est pas sans rappeler les films à thèse d'André Cayatte où un fait réel est illustré à l'écran pour démontrer les faiblesses d'une quelconque administration, dans ce cas-ci la justice, mais l'auteur a su intégrer dans son film au ton réaliste des éléments de fiction pour faire monter le niveau dramatique de l'intrigue, sans pour autant en diminuer l'impact. C'est que la mise en scène vigoureuse parvient à conserver la sincérité de l'exposé en laissant les divers incidents du récit se dérouler de façon naturelle, sans artifices. L'ensemble se veut donc alerte et d'une grande souplesse, si bien que le spectateur appréciera le film sans problèmes. Pour la troisième et dernière fois, Alain Delon partage la vedette avec Jean Gabin, ce dernier nous offrant une composition étonnante et émouvante du personnage de l'éducateur social, un rôle bien plus humaniste que les précédents personnages réactionnaires qu'il a interprétés à l'écran précédemment. Mathieu Lemée

Le DRAPEAU NOIR FLOTTE SUR LA MARMITE aka Il était un petit navire... - Michel Audiard avec Jean Gabin, Ginette Leclerc, Éric Damain, Jacques Marin, Micheline Luccioni, Claude Piéplu, Jean Carmet, André Pousse, Roger Lumont, 1971, France, 78m

Simonet, qui travaille à la S.N.C.F., reçoit les félicitations de son supérieur Volabruque pour la construction d'un nouveau voilier miniature qui a gagné un prix à une exposition. Volabruque commande alors à Simonet la construction d'un voilier grandeur nature pour faire la pêche à la sardine. Simonet accepte, d'abord pour la promesse d'avancement de son patron car il ne voit pas comment il peut construire pareil voilier. Il demande alors l'aide de son vieil oncle, Victor Ploubaz, un épicier qui aurait navigué sur tous les océans au cours de sa vie et qui raconte ses aventures maritimes. Ploubaz prend les choses en main et fait construire le voilier dans le jardin de Simonet. La coque terminée, Ploubaz se rend à Saint-Malo rendre visite à sa femme pour lui emprunter de l'argent afin d'acheter les voiles pour le voilier. Considérant Victor comme un mythomane, elle refuse de lui donner de l'argent mais la soeur de celle-ci, par amour pour Victor, lui en donne. Simonet et son fils Pierrot en viennent tous les deux à comprendre que Ploubaz n'est qu'un menteur invétéré qui n'a jamais navigué de sa vie autrement que dans ses rêves. Aussi, lorsque le voilier de Victor s'échoue dans le vase lors d'un essai, Pierrot décide de le brûler pour épargner de nouvelles humiliations à son grand-oncle.

Pressé par le fisc et les dettes, Audiard a dû réaliser rapidement ce film de commande, qui est toutefois inspiré d'un roman d'un ami. René Fallet. Audiard a également fait appel à son ami Jean Gabin pour jouer le rôle principal du vieil oncle (sorte de Capitaine Bonhomme!) et à un autre ami, Georges Brassens, pour composer la musique du film. Il s'agit donc d'un film de détente entre copains mais le résultat ne donne pas vraiment cette impression. Conséquence: le film coula à pic au box-office. L'on sent trop que Gabin apparaît frustré au bout du compte de figurer dans ce film et cela rend son personnage de doux rêveur mythomane plus antipathique que drôle et ses colères plus fatigantes que désopilantes. Le dialogue d'Audiard n'est pas à remettre en cause; il reste toujours excellent et rigolo dans ses meilleures répliques, même s'il a déjà fait mieux. Mais c'est la mise en scène qui déçoit car le style éclaté de ses débuts à la réalisation est complètement disparu, à croire qu'Audiard a connu des problèmes techniques pendant le tournage ou bien qu'il manque d'expérience. On retrouve tout de même dans le film une certaine tendresse bon enfant, un changement de ton qui apporte un vent de fraîcheur par rapport aux farces vitrioliques précédentes de l'auteur. Il est juste dommage que cette comédie n'arrive pas à égaler toute la folie poétique du bouquin d'origine, mais elle mérite quand même d'être découverte. Si Gabin se plagie lui-même, ses partenaires se tire assez bien de l'aventure. Mathieu Lemée

Le GENTLEMAN D'EPSOM aka Duke of the Derby aka il Re delle corse - Gilles Grangier avec Jean Gabin, Madeleine Robinson, Louis de Funès, Paul Frankeur, Franck Villard, Jean Lefèbvre, Jacques Marin, Jean Martinelli, Josée Steiner, Camille Fournier, Joëlle Bernard, 1962, France/Italie, 84m

Ancien chef d'escadron passionné de courses de chevaux, le bourgeois ruiné Richard Briand-Charmery, avec l'aide de rabatteurs, profite de son prestige pour vendre à des naïfs des tuyaux crevés sur les champs de courses pour survivre financièrement. Sa technique est de donner un cheval différent à chacun de ses clients comme gagnant d'une course. Un jour, le hasard le met en présence d'une ancienne flamme de jeunesse, Maud, qu'il avait quittée jadis à l'hippodrome d'Epsom. Bien que marié à un riche Américain, Maud a conservé une certaine affection pour Richard. Celui-ci lui offre alors une soirée princière comme pour raviver le souvenir inoubliable de leur amour passé, mais il donne au restaurateur un chèque sans provisions. Les banquiers étant en grève, Richard doit trouver un moyen de gagner rapidement de l'argent pour le déposer à la banque avant que le chèque ne soit encaissé. Pour ce faire, il imagine une combine pour escroquer un restaurateur passionné de courses de chevaux, Gaspard Ripeux, dont les émotions fortes lui interdisent médicalement l'accès aux champs de courses. Avec ce nouveau client, Richard espère bien gagner quelques millions mais les choses ne se déroulent pas tout à fait comme prévu.

Connaissant bien le milieu des turfistes, Michel Audiard a imaginé avec la complicité d'Albert Simonin une intrigue tournant autour de l'univers des courses de chevaux, univers également connu de la vedette du film Jean Gabin. Tous ensemble, sous la direction du réalisateur Gilles Grangier, ils ont conçu une comédie légère teinté d'une histoire d'amour nostalgique mettant en valeur "le Vieux". Comme il se doit, le film contient une bonne part de répliques drôles et percutantes écrites par un Michel Audiard encore une fois inspiré, mais le scénario dans l'ensemble manque de chair car on ne sait pas trop vers où l'histoire progresse. La mise en scène bien trop sage, n'aide pas davantage malgré de belles images en format panoramique. Tout de même, le public a droit à un humour soutenu qui le fait rire à plusieurs reprises, d'autant plus que le tout bénéficie de l'apport comique de Louis de Funès dans un troisième rôle marquant. Le thème principal (les champs de courses) est également bien présenté à l'écran de façon crédible et l'interprétation amusante des acteurs se veut une qualité supplémentaire qu'il ne faut pas dédaigner. Un petit divertissement au métier usiné! Mathieu Lemée

MAIGRET TEND UN PIÈGE aka Maigret Sets a Trap aka Il Commisario Maigret - Jean Delannoy avec Jean Gabin, Annie Girardot, Jean Desailly, Olivier Hussenot, Lucienne Bogaert, Gérard Séty, Lino Ventura, Alfred Adam, Jeanne Boitel, Nadine Basile, Paulette Dubost, 1958, France/Italie, 114m

Le quartier de la place des Vosges à Paris est en proie à la terreur: un mystérieux tueur en série tue à coups de couteaux des femmes seules en pleine nuit. Ayant reçu des lettres anonymes de l'assassin pour le provoquer, le commissaire Maigret, chargé de l'enquête, décide de lui tendre un piège. Il fait arrêter un faux coupable consentant à jouer le jeu, ce qui devrait forcer le vrai tueur à agir. Plusieurs femmes auxiliaires de police circulent dans le quartier la nuit suivante pour appâter d'ailleurs le meurtrier. L'une d'elles est attaquée par celui-ci, mais elle se défend et donne l'alerte. L'assassin semble bien connaître le quartier car il échappe aux policiers le poursuivant. Toutefois, sur le lieu de la reconstitution du précédent crime, l'inspecteur Lagrume prend en filature une jeune bourgeoise, Yvonne Maurin, dont l'attitude paraissait suspecte. Maigret est mis au courant et lui rend visite chez elle où il rencontre son mari, Marcel Maurin, architecte-décorateur. Maigret apprend que non seulement Yvonne a commencé à tromper son mari la nuit du premier meurtre, mais aussi que la mère de Marcel habite le pâté de maison où l'assassin a réussi à échapper aux forces policières. Sûr de connaître l'identité du tueur en série, Maigret fait venir Marcel Maurin au commissariat et le confronte pour lui faire avouer ses crimes, mais un autre meurtre est commis au même moment. Maigret se serait-il trompé?

Ce film policier tiré d'un roman de Georges Simenon, figure parmi les premiers à raconter les exploits d'un tueur en série en France. Il faut souligner aussi que les scènes de meurtres sont filmées pareillement à celles figurant dans les futurs giallos italiens, et il y a donc fort à parier que ce polar figure parmi les inspirations des grands maîtres transalpins du genre. Ces scènes ne sont pas les seuls points communs avec le giallo, car l'enquête menée par Maigret, incarné avec conviction par Jean Gabin, se base sur des données psychologiques plutôt que sur des indices purement traditionnels. Pour toutes ces raisons, ce film mérite largement d'être vu. Il faut mentionner l'apport de Michel Audiard aux dialogues, où il démontre son talent à l'intérieur d'un sujet sérieux plutôt que dans le pastiche. Le métrage atteint son point culminant dans la dernière demi-heure, qui retient particulièrement notre attention alors que Maigret cherche à obtenir les aveux de son suspect no. 1, merveilleusement incarné par Jean Desailly, en plus de confronter son épouse et sa mère. Le quartier de la plage des Vosges est aussi bien rendu géographiquement sur la pellicule, que ce soit en studio où en extérieurs. Un suspense policier de grand crû donc, que je vous recommande fortement, même s'il ne soutient pas la comparaison avec le grand classique M LE MAUDIT. Annie Girardot, alors jeune, nous montre déjà son talent et soulignons la présence de Lino Ventura dans un petit rôle. Mathieu Lemée

MÉLODIE EN SOUS-SOL aka Any Number Can win aka The Big Grab - Henri Verneuil avec Jean Gabin, Alain Delon, Maurice Biraud, Viviane Romance, Carla Marlier, Georges Wilson, Claude Cerval, Jean Carmet, Dora Doll, Henri Virlojeux, 1963, France, 104m, 116m version européenne

Après avoir passé 5 ans derrière les barreaux, Monsieur Charles n'a pas l'intention de se réhabiliter dans la société maintenant qu'il est libre. Pendant son séjour en prison, il a d'ailleurs mis au point un coup fumant préparé par un de ses amis afin d'assurer ses vieux jours: cambrioler le Casino de Cannes. Son ami étant malade, il s'adjoint pour ce faire un jeune truand qu'il a rencontré en prison, Francis et le beau-frère de ce dernier, Louis. Après quelques préparatifs, le trio s'installe à Cannes dans deux hôtels différents; Charles joue les mondains avec son "chauffeur" Louis afin de mieux surveiller les allées et venues du directeur du Casino lorsqu'il va déposer les recettes dans son coffre-fort. De son côté, Francis doit séduire l'une des danseuses de l'établissement afin d'avoir accès aux coulisses de la scène où se trouve la conduite d'aération qui mène tout droit à la salle des coffres. Le vol a lieu comme prévu au jour J et malgré quelques ennuis imprévus, Charles et Francis réussissent leur coup en dérobant près d'un milliard de centimes. Les deux hommes cachent le magot dans un endroit sûr mais Francis a commis l'erreur de se laisser prendre en photo au Casino avant le vol et celle-ci est publiée dans les journaux. Charles et Francis doivent donc trouver un moyen de fuir plus rapidement que prévu avec l'argent et le tout se terminera de façon inespérée.

Après la réunion Gabin-Belmondo pour le film "UN SINGE EN HIVER", le réalisateur Henri Verneuil et le scénariste-dialoguiste Michel Audiard ont voulu cette fois réunir le vétéran Gabin avec l'autre jeune star montante au cinéma: Alain Delon. Adaptée d'un polar américain, Audiard en a transposé l'intrigue en sol français avec beaucoup d'aisance. Bien que le récit, qui décrit minutieusement les préparatifs, la technique et l'accomplissement d'un vol audacieux et difficile, ne s'avère pas nouveau sous le soleil, il est à tout le moins bien charpenté et raconté de façon fort intéressante. Si le traitement se veut sérieux et en dehors des parodies habituelles du genre chez Audiard, les dialogues de l'auteur demeurent toujours habiles, percutants et pleins de brio. La mise en scène de Verneuil est tout aussi rigoureuse que le scénario, même si l'approche reste commerciale. En résumé, malgré une ou deux longueurs, ce film policier français est une réussite indubitable et dont le succès en salles à l'époque de sa sortie fût pleinement mérité. Encore aujourd'hui, ce long-métrage est découvert en grand nombre par une nouvelle génération de spectateurs qui l'apprécient et l'ont élevé au rang de film-culte. Si le jeu de Jean Gabin demeure toujours efficace, il se fait toutefois voler la vedette ici par Alain Delon, qui a su s'imposer avec talent et avec beaucoup de prestance. À voir donc (disponible en DVD au Québec). Mathieu Lemée

Le PACHA -  Georges Lautner avec Jean Gabin, Dany Carrel, André Pousse, Robert Dalban, 1968, France/Italie, 84m

Avec quelques complices, Marcel Lurat dit Quinquin réussit à dérober des bijoux valant plusieurs millions pendant leur transport vers la Hollande. L'un des policiers chargés du convoi, Albert Gouvion, est retrouvé mort apparemment suicidé le matin suivant. Le commissaire divisionnaire Joss, ami de longue date de ce dernier, n'est pas convaincu qu'il s'est suicidé et découvre avec surprise que Gouvion avait partie liée avec les voleurs. Dans son enquête, Joss acquiert la certitude que Quinquin, qui a abattu tous ses complices pour éviter le partage, est également l'assassin de Gouvion, mais il n'a aucune preuve. Il obtient l'aide de la soeur de l'un des complices tués par Quinquin et fiancée d'Albert Gouvion, Nathalie Villard, pour tendre un piège à ce dernier. Joss espère ainsi venger son pote tout en faisant le ménage chez les criminels avant sa retraite.

Écrit et dialogué par Michel Audiard, qui retrouve ici son acteur fétiche Jean Gabin et son réalisateur de prédilection Georges Lautner, ce film policier est mené avec savoir-faire et compétence. Adapté librement d'une portion du roman de Jean Delion "POUCE", l'intrigue est menée rondement du début jusqu'à la fin. Les dialogues d'Audiard sont percutants à souhait ("Je pense que lorsque l'on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner!"... "Quand on parle pognon à partir d'un certain chiffre, tout le monde écoute!"...), les scènes d'action techniquement bien ficelées et les décors impressionnants (le commissariat de police, le cabaret "Le Hippies" et l'appartement de Nathalie Villard par exemple). Le jeu des acteurs est sans fausse note; Jean Gabin n'a aucun effort à fournir pour rendre crédible son personnage de flic réactionnaire et nostalgique, Dany Carrel offre un jeu plein de fraîcheur et André Pousse n'a pas son pareil pour composer un rôle familier de salopard. Un petit bijou du polar français malgré qu'il soit de courte durée (84 minutes). Avec en plus l'inégalable musique de Serge Gainsbourg (qui a une courte présence dans le film où il salue Gabin) qui agit souvent en contrepoint et en parfait accord avec le récit. Tout le monde ensemble: "...C'est le requiem pour un con! ... Ouais! Je l'ai composé spécialement pour toi... À ta mémoire de scélérat...". Mathieu Lemée

Un SINGE EN HIVER aka A Monkey In Winter - Henri Verneuil avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Paul Frankeur, Gabrielle Dorzat, Hella Petri, Marcelle Arnold, Noël Rocquevert, Sylviane Margollé, 1962, France, 102m

En 1944 à Tigreville, une station balnéaire de la Normandie, Albert Quentin, propriétaire d'une auberge, s'avère un buveur invétéré. Alors que les Alliés attaquent et bombardent les Allemands, Albert, soûl et réfugié dans sa cave à vin, promet à sa femme Suzanne de ne plus boire si l'enseigne de l'auberge reste accrochée à l'entrée. 18 ans plus tard, Albert, qui maintenant croque des bonbons, voit arriver à son auberge un jeune client, Gabriel Fouquet, en pleine saison morte. Celui-ci se signale à Tigreville dès sa première nuit par ses excès de boisson alors qu'il boit comme une vraie éponge. Sa présence secoue la sobriété d'Albert, ce qui inquète grandement sa femme Suzanne. Albert se lie néanmoins d'amitié avec Gabriel et apprend qu'il est ici pour récupérer sa fille au pensionnat du coin afin de la ramener en Espagne où il habite, et qu'il boit pour oublier l'absence de sa femme, restée à Madrid. Après qu'Albert ait sorti Gabriel des griffes de la police pour avoir joué au matador soûl sur la route avec les voitures de passage, les deux hommes se paient ensemble une cuite mémorable qui secoue tout Tigreville, alors qu'ils déclenchent en pleine nuit des feux d'artifices sur la plage. Le lendemain matin, les deux hommes se séparent, Gabriel ayant reparti avec sa fille et Albert, qui a retrouvé sa sobriété, partant visiter la tombe de son père.

Le roman d'origine d'Antoine Blondin se veut une histoire nonchalante, remplie de fantaisie et de poésie, portant sur l'amitié virile entre deux hommes à la solitude partagée et dont l'alcoolisme est le moyen de s'évader et d'exprimer leurs libertés. L'adaptation filmique s'avérait alors difficile car le moindre faux pas aurait pu transformer cette excellente histoire en un banal scénario facile portant sur les beuveries de deux ivrognes. Grâce cependant à Michel Audiard aux dialogues et à Henri Verneuil à la réalisation, le résultat est exceptionnel à plusieurs niveaux. À travers une mise en scène d'une nette précision, se déroule une intrigue extrêmement drôle misant sur la complémentarité un peu père-fils du tandem Gabin-Belmondo. Les dialogues d'Audiard sont particulièrement brillants et contiennent des répliques joviales mémorables et revigorantes portant sur la chaleur humaine de l'amitié entre les deux principaux protagonistes. Quelques morceaux de bravoure comme celui où Belmondo fait le matador sur la route où celui où Gabin, fin rond, marche dans les rues bombardées par les avions de guerre, rajoutent encore du punch à cette comédie jubilatoire. Évidemment, le sujet amène sa part de vulgarité et de trivialité, mais personne ne boudera son plaisir en visionnant ce film, qui se consomme comme l'absorption délicieuse d'alcools anisés et de drinks savoureux. Alors, versez-vous un verre, trinquez à votre santé et regardez ce film au plus vite, que vous soyez en état d'ébriété ou non. Gabin et Belmondo explosent littéralement à l'écran dans des rôles faits sur mesure pour eux. Pour conclure, voici quelques répliques d'Audiard pour vous donnez soif:

-Gabin: "Je ne vous apprendrais rien en vous rappelant que Wang Ho veut dire fleuve jaune et Yang-Tsé-Kiang fleuve bleu. Je ne sais si vous vous rendez compte de l'aspect grandiose du mélange: un fleuve vert, vert comme les forêts, comme l'espérance... Nous allons repeindre l'Asie et lui donner une couleur tendre. Nous allons installer le printemps dans ce pays de merde!"

-P. Frankeur: "Avec Albert si vous avez pas soif, vous serez tout de suite servi!" 

-Une serveuse: "Pour le picon-bière, c'est moitié-moitié?" 

Belmondo: "Ça peut le devenir, mais je saute pas un obstacle sans élan!" 

-Belmondo: "Sous prétexte de nous empêcher de boire, les femmes ne rêvent qu'à nous mettre en bouteille!"

-Belmondo: " Monsieur Hénault, si la connerie n'est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille!"

-Gabin: "Dis-toi bien que si quelque chose devait me manquer, ce serait plus le vin, ce serait l'ivresse!" 

-Gabin: "Il est autant anglais que Lawrence d'Arabie est arabe. Perfidie légendaire!" 

-Gabin (à Belmondo): "Môme! T'es mes vingt ans!..." 

-Belmondo: "Si je buvais moins, je serai un autre homme. Et j'y tiens pas!" 

Divertissement garanti! Une bonne cuite ou une bonne brosse en prime! Amusez-vous et riez tout votre soûl! Mathieu Lemée

Le TATOUÉ - Denys de La Patellière avec Louis de Funès, Jean Gabin, Dominique Davray, Paul Mercey, Yves Barsacq, Jean-Pierre Darras, Joe Warfield, Donald J. Von Klutz, Pierre Tornade, Ibrahim Seck, 1968, France, 87m

À Paris, un brocanteur qui s'enrichit dans le commerce de peintures naïves, Félicien Mézeray, découvre un jour un Modigliani authentique tatoué sur le dos d'un ancien légionnaire, Legrain. Mézeray essaie alors par tous les moyens de convaincre Legrain de lui confier le tatouage après avoir fait un arrangement avec des clients américains, mais l'ancien légionnaire est très réticent à l'idée de se faire taillader la peau du dos. Mézeray promet alors de payer tous les frais pour la remise à neuf de la maison de campagne de Legrain en échange d'une signature où celui-ci s'engage à lui confier le tatouage. Mais Mézeray s'aperçoit que Legrain est en fait le comte de Montignac et que sa maison de campagne, situé dans le Périgord, est un immense château délabré datant du Moyen-Âge. Bien que les travaux pour restaurer le château soit entrepris, Legrain se méfie de tout le monde, à commencer par Mézerin, qu'il soupçonne d'en vouloir à sa vie pour obtenir le tatouage plus rapidement. Après de nombreuses mésaventures et disputes, Legrain et Mézeray deviendront copains comme cochon et ils oublieront le fameux tatouage.

Jean Gabin a eu l'occasion de jouer avec Louis de Funès à deux reprises dans "LA TRAVERSÉE DE PARIS" et "LE GENTLEMAN D'EPSOM", mais de Funès n'avait dans ces deux films que des rôles de troisième plan. Avec "LE TATOUÉ", de Funès a enfin l'occasion de jouer sur un pied d'égalité avec Gabin sur le générique. Pour exploiter la réunion de ces deux monuments du cinéma français, les scénaristes ont imaginé un scénario-prétexte où les grimaces comiques de l'un puissent se compléter avec les colères de l'autre. Le résultat n'est cependant qu'une demie-réussite; l'intrigue contient bon nombre de gags très marrants, mais les situations développées manquent de saveur et l'on répète parfois la même plaisanterie au lieu d'en imaginer d'autres, ce qui dessert le talent des deux vedettes. Le mouvement s'avère aussi pénible par endroits à cause d'une mise en scène soporifique. Il y a tout de même suffisamment de trouvailles comiques pour faire rire une bonne partie du public, grâce entre autres à la qualité relative du dialogue de Pascal Jardin et au climat de bouffonnerie qui baigne en général dans l'ensemble. Dommage que la mésentente entre Gabin et de Funès sur le plateau ait laissé une ombre de grisaille sur le produit fini. Nonobstant cet état de fait, une certaine chimie comique arrive à passer entre les deux acteurs même si l'on se serait attendu à une meilleure complémentarité. Cela vaut donc le coup de voir le film juste pour rigoler de bon coeur, mais n'ayez pas des attentes trop élevées. Mathieu Lemée

La TRAVERSÉE DE PARIS - Claude Autant-Lara avec Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès, Jeannette Batti, Georgette Anys, Robert Arnoux, Laurence Badie, Myno Burney, 1956, France, 80m

Pendant la guerre sous l'occupation allemande en France, Marcel Martin, un pauvre musicien, travaille à faire le trafic de victuailles au marché noir pour le compte de l'épicier Jambier. Il rencontre Grandgil, un peintre très admiré des Allemands et en bonne situation économique, qui se propose de l'aider en l'accompagnant pendant une nuit. Au moment d'aller chercher le cochon à transporter pour un riche parisien, Grandgil surprend Marcel en faisant chanter subtilement Jambier sur les victuailles qu'il cache dans son sous-sol. Jambier paye le peintre pour avoir la paix et les deux livreurs se mettent en route. Pendant le trajet, Grandgil souligne avec dureté et cynisme l'hypocrisie des Français riches et pauvres. Marcel, qui a peur de perdre son boulot et qui ne veut pas d'histoire, se demande bien pourquoi Grandgil l'accompagne et agit de cette manière. Il apprend à ses dépends que Grandgil agit par curiosité afin de voir jusqu'où les Français peuvent aller en période d'occupation. Les deux hommes sont finalement arrêtés par les Allemands et ne se reverront qu'après la guerre; chacun ayant connu des destins bien différents.

Adapté de la nouvelle de Marcel Aymé, le film propose une vision noire et cruelle de la France occupée, loin de la mythologie de la Résistance et de l'héroïsme patriotique. Avec un humour noir féroce jusqu'à faire rire jaune n'importe qui et un dialogue brillant, ce "road-movie" à pied dans un Paris qui crève de faim ne fait aucune concession optimiste pour illustrer l'hypocrisie des Français affameurs, lâches et profiteurs. Autant les pauvres que les riches, les collabos et les anti-nazis sont magistralement passés dans le tordeur grâce à une mise en scène brillante. Le rythme ne traîne pas et les épisodes s'enchaînent joliment tout en faisant ressurgir les mauvais souvenirs des compromissions de l'époque. Ce film possède donc une valeur historique indéniable et le succès public énorme en France démontre à quel point les Français n'ont toujours pas digéré l'Occupation. Mais l'élément le plus jubilatoire du film se situe dans l'extraordinaire interprétation des acteurs qui nous donnent droit à quelques morceaux d'anthologie. Qui ne se rappelle pas en effet la scène où Gabin crie le nom de Jambier à pleins poumons dans le sous-sol de l'épicerie alors que le visage de de Funès (Jambier bien sûr!) est pris de tics incontrôlables de contrariété comique pendant que Bourvil ne sait pas trop quoi faire avec son air ahuri. D'ailleurs, jamais on ne reverra un tel trio d'acteurs réunis avec cette qualité de jeu. Si Gabin et Bourvil forment cependant le tandem vedette, la performance de de Funès est tout aussi mémorable dans un rôle plus mineur. Une comédie pas comme les autres. Mathieu Lemée

Le TUEUR aka The Killer aka Il commissario Le Guen e il caso Gassot aka Der Killer und der Kommissar  - Denys de La Patellière avec Jean Gabin, Fabio Testi, Bernard Blier, Uschi Glas, Jacques Richard, Gérard Depardieu, Félix Marten, Ginette Garcin, Sady Rebbot, 1972, France/Italie/Allemagne, 84m

Transféré dans un hôpital psychiatrique, Gassot, un dangereux tueur, s'évade fort adroitement avec l'aide de son frère et se réfugie à Marseille, espérant partir à l'étranger. Il rencontre Gerda, une prostituée dont il tombe amoureux. Pour la libérer de son souteneur, Gassot l'abat froidement, de même que ses associés, mais il est forcé de revenir à Paris. L'inspecteur Le Guen qui connait bien Gassot, est chargé de l'enquête, mais ses méthodes peu subtiles issues de la vieille école ne sont pas du goût de son nouveau patron à la Sûreté Nationale, féru de modernité scientifique et d'humanité. Le Guen, flanqué de son fidèle adjoint Campana suit les traces des cadavres que Gassot sème allègrement sur sa route, mais le nouveau patron de la Sûreté impose son plan pour la capture de Gassot et celui-ci parvient à nouveau à s'échapper. Le Guen parvint peu à peu à isoler le tueur en emprisonnant tous ses alliés et en dressant contre lui le Milieu de la pègre afin de lui tendre un ultime piège. Encerclé au petit matin en pleine campagne par les forces de police, Gassot, à qui seule Gerda était demeurée fidèle, se suicide.

Cette co-production possédait plusieurs atouts en sa faveur, en particulier dans son intention de départ de proposer une opposition intéressante entre des méthodes policières traditionnelles avec d'autres plus modernes sur le plan scientifique et psychiatrique, le tout doublé d'un affrontement au sommet entre Jean Gabin en flic réactionnaire et Fabio Testi en criminel romantique sauvage ayant la gâchette facile. Hélas, tous ces aspects ne sont qu'à peine explorés dans le produit final et la mise en scène négligente de Denys de la Patellière s'en tient à des clichés déjà fatigués à force d'épuisement. En effet, tous les éléments potentiellement riches en conflits entre les personnages, qui auraient également pu être fertiles en scènes d'action efficaces tout en enrichissant le thème de base, sont esquissés trop passivement pour convaincre qui que ce soit. Le plus frustrant, c'est que le duel attendu entre Gabin et Testi n'est même pas exploité non plus à sa juste mesure, puisque la confrontation espérée entre les deux acteurs est tout simplement évitée au profit d'une fuite en avant qui retarde inutilement l'échéance finale. Ainsi, malgré sa courte durée, "LE TUEUR" est rempli de longueurs et les moments de violence brutale sont vite expédiés comme si les auteurs voulaient tout simplement suivre le cahier des charges imposé par le genre policier. Le professionnalisme technique d'hommes de métier parvient à peine à sauver le film de l'ennui général. À l'exception de Fabio Testi, très bon en tueur psychopathe, les acteurs ont un jeu plutôt sobre, pour ne pas dire morne. Mathieu Lemée

FILMS DE FRANCE

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