Tomie est d'abord une bande dessinée de Junji Ito qui a engendré une série d'adaptations cinéma et télé. Quoi de plus naturel pour une fille qui ne meurt jamais...

TOMIE - Ataru Oikawa d'après la bande dessinée de Junji Ito, 1999, Japon

Tsukiko souffre d'insomnie depuis un accident arrivé il y a trois ans, accident dont elle ne garde aucun souvenir. Avec l'aide d'une hypnothérapeute, elle retrouve des bribes de cette journée fatidique. Pendant ce temps, un inspecteur s'intéresse à elle, parce que l'étudiante qui est morte à cette époque serait morte à nouveau. Le nouveau voisin de l'appartement sous celui de Tsukiko nourrit une tête qui semble lui répondre et reprendre forme humaine. Et la folie et les morts s'accumulent autour de Tsukiko...

Adapté d'une bande dessinée, TOMIE débute lentement, mais la folie et l'étrange contaminent le scénario en crescendo. Comme dans bien des films japonais récents, l'horreur s'établit sans trop d'explications, le final demeure énigmatique. Miho Kanno joue le personnage de Tomie avec une assurance dérangeante. L'horreur au Japon se compose au féminin et TOMIE en est un bon exemple. Mario Giguère

TOMIE: ANOTHER FACE aka Tomie: anaza feisu - Toshirô Inomata avec Runa Nagai, Akira Hirai, Chie Tanaka, 1999, Japon, 72m, vidéo

Trois histoires autour d'un fil conducteur.

Tomie, morte depuis une semaine, réapparaît sur le campus au moment ou l'ancienne copine de son amant espérait reprendre son homme...

Un photographe, obsédé depuis 10 ans par une jeune collégienne croit l'apercevoir, inchangée. Il l'aborde pour lui offrir une séance photo, lui demandant finalement si sa mère lui ressemble...

Un japonais demande Tomie en mariage, lorsque le couple est attaqué par un inconnu. Tomie s'empresse de demander à son fiancé de le tuer, comme preuve d'amour. Cet étranger, aperçu lors des histoires précédentes, est un ancien coroner qui a tout perdu lorsque le corps qu'il devait examiner est disparu, il s'agissait de Tomie évidemment. Depuis ce temps il est obsédé par la traque du monstre, accumulant les dossiers de police relatant ses multiples morts.

Tournage vidéo rapide d'une suite au premier film, les Japonais étant parfois aussi rapides que les cinéastes de Hong Kong pour profiter d'un succès. Pas de maquillages spéciaux hormis les blessures, quelques effets vidéos tout au plus. On est dans le petit budget qui explore la légende de Tomie de manière sobre avec une actrice au look de lolita. L'idée du coroner est bonne, mais reste la seule idée forte pour qui a vu les films qui précèdent et suivent. Mario Giguère

TOMIE: REPLAY - Tomijiro Mitsuishi avec Sakaya Yamaguchi, Yôsuke Kubozuka, Mai Hosho, 2000, Japon, 95m 

Une enfant avec un ventre énorme va être opérée lorsque la peau s'ouvre pour voir apparaître une tête. Yumi est la fille du directeur de l'hopital privé et le docteur est son père qui a disparut ainsi que toutes les personnes présentes lors de l'opéRation, sauf un docteur. Yumi retrouvera les notes de son père et le mystère de Tomie va l'obséder. Tomie qui a regénéré son corps et qui continue d'engendrer la jalousie maladive et le démembrement de son corps...

On dit ce film plus proche de la bande dessinée qui a inspiré la série. On y plonge dans une atmosphère malsaine ou les accès de violence sont comme des poussées de fièvre sporadiques jusqu'à une conclusion plus spectaculaire. Tomie est une créature qui fascine par son étrangeté, autant au niveau des ses capacités de régénération que de son avis sur les humains: des être fragiles qui passent leur temps à se faire mal ! Un rythme lancinant, une absence d'érotisme et de sentimentalisme mais des plongées dans la chair pour une icône du fantastique japonais qui mérite l'intérêt. Mario Giguère

TOMIE RE-BIRTH - Takashi Shimizu avec Miki Sakai, Satoshi Tsumabuki, Kumiko Endou, 2001, Japon, 101m 

Un jeune peintre, Hideo, couche sur la toile le portrait de celle que l'on reconnaît sous le nom de Tomie. Le sujet s'impatiente, se lève, taillade la toile, suitE à quoi le peintre en fait autant avec elle. Tomie est morte et ses deux amis l'aident à enterrer le corps. Tomie reviendra rapidement des morts et sera également aimée maladivement par les deux copains jusqu'à en mourir. La toile, réparée hideusement avec le sang de Tomie par Hideo, a été laissée à un ami qui l'envoie à la campagne, chez les parents, dans la grange. Tomie en plus de se régénérer, se multiplie...

Du réalisateur qui nous a apporté la série des JUON et THE GRUDGE, arrive un film d'une série plus connue pour ses ambiances que ses effets chocs ou gores. C'est donc très lentement que le mal s'installe, parsemé de touches d'humour noir légèrement incongrues. Au bout d'une heure apparaissent les premières scènes plus folles, noyées auparavant par un sentimentalisme déroutant. Le film se concentre beaucoup sur un copain et sa fiancée qui est jalouse de Tomie et qui va se servir une fois d'un rouge à lèvre de la démone avec des résultats attendus. L'autre copain et sa mère sont plus hilarants, découpant en morceaux la belle tout en fredonnant. On est loin des frissons de JUON, mais quelques scènes bien senties valent le détour. Curieusement, l'actrice qui jour Tomie change à chaque métrage et ici Miki Sakai est fort belle et plus humaine que le monstre de TOMIE REPLAY. Mario Giguère

TOMIE: THE FINAL CHAPTER - FORBIDDEN FRUIT aka Tomie: Saishuu-shô - kindan no kajitsu - Shun Nakahara avec Nozomi Andô, Aoi Miyazaki, 2002, Japon, 91m

On rencontre une Tomie différente, puisque ce n'est pas notre Tomie, mais plutôt une jeune adolescente timide, victime des garces de l'école, qui vit seule avec son père. Mais son nom n'est pas un hasard, puisque le meilleur ami de son père était amoureux du monstre il y a 25 ans et lui aussi, pas assez pour tomber dans le piège de la démone, mais assez pour nommer sa fille Tomie. Tomie, le monstre, qui n'a pas vieilli d'une seconde, séduit son homonyme pour tenter de rendre accro le père. Une relation très curieuse s'établit entre les trois personnages...

On peut parler de drame d'horreur intimiste. Ce quatrième film, tourné en hiver, est d'une mélancolie appuyée. Nostalgie d'un amour non consommé du père, naissance d'une première relation lesbienne pour la fille, relation mère enfant qui va s'établir entre la fille et la tête tranchée de Tomie. On frôle le ridicule ou plutôt l'absurde avec la régénération du monstre, bien étalée. Retour à la Tomie monstrueuse, pour qui on aura en tant que spectateur, nous aussi, des sentiments partagés. Curieuse série qui offre ici un épisode intéressant, à des lieux de la mouvance du jour. D'ailleurs on mentionne Sadako au début, pour diminuer la force de sa légende par rapport à celle de Tomie, qui est une légende urbaine pour les personnages... Mario Giguère

TOMIE: UNLIMITED aka Tomie: Anrimiteddo - Noboru Iguchi avec Maiko Kawakami, Miu Nakamura, Kensuke Ohwada, 2011, Japon, 85m

Reboot pour la franchise Tomie avec la volonté de se rapprocher de la bande dessinée originale et de son côté grotesque. Ca commence donc comme le premier volume de la saga, avec une Tomie qui flirte et qui rencontre une mort rapide. Un an plus tard, elle sonne à la porte de sa famille, qui ne pose pas trop de questions trop heureuse de la revoir. C'est le début du cauchemar pour sa soeur, Tsukiko, qui va découvrir la vraie nature de cette fille monstrueuse, avec regret.

Uguchi reprend avec succès l'histoire de Tomie qui s'était éloignée des origines bédéesques trop rapidement. C'est donc avec sa propre interprétation qui filtre au travers du scénario, qu'il nous arrive avec cette femme monstrueuse qui prend plusieurs formes dans ce récit qui a parfois des allures de Lewis Carroll. Car ce qui distingue ici de l'oeuvre de Jinju Ito c'est bien de savoir si Tomie n'est pas issue de Tsukiko, comme une manifestation de son mal de vivre, une créature née de l'inconscient malade de la jeune fille timide qui aurait engendré une créature immortelle, sans empathie, cruelle avec tous. Avec un mélange d'effets spéciaux traditionnels et digitaux bien réussit. Mission accomplie pour le réalisateur. Mario Giguère

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