PTOUCHKO,
DE MARTINO ET FRANCISCI - ARTUS |
De grand classiques qui côtoient des films méconnus, voici la Russie
mise à jour le 5 mai 2024
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AELITA - Yakov Protazanov avec Yuliya Solntseva, Igor Ilyinsky, Nikolai Tsereteli, 1924 Russie Loss est ingénieur, heureux dans son ménage, il mijote dans ses loisirs les plans d'une fusée pour se rendre sur Mars. Amené à travailler sur un chantier et à s'éloigner plusieurs mois, il est rongé par la jalousie, un défaut qui le poussera à commettre l'irréparable au retour avec son épouse. Il en profite pour partir sur Mars ou l'attend la reine Aelita, qui l'observait en secret et rêvait de l'embrasser, cette coutume si bizarre et inconnue sur la planète rouge. C'est le virus de la révolution que Loss va transmettre à cette société opprimante ! Belle surprise que ce film de science fiction de l'époque muette, plusieurs années avant le Metropolis de Fritz Lang. On flirte avec des thèmes très proches du film allemand, surtout celui de la révolution du peuple, sous le joug de tyrans. C'est l'aspect visuel qui frappe, avec les décors et costumes de Mars tout en formes géométriques, plein de plastique transparent. Surprise aussi du côté d'un apprenti inspecteur de police, idiot et inefficace comme un futur Cruchot, qui détonne dans l'atmosphère mélodramatique quasi de rigueur. On aura droit à de nombreux retournements jusqu'à la fin. Le dvd de la compagnie Bach Films offre un bon transfert avec en bonus les bandes annonces d'une dizaine de chefs-d'oeuvre du cinéma russe. Mario Giguère |
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AMPHIBIAN MAN aka Chelovek-Amfibiya - Vladimir Chebotaryov et Gennadi Kazansky, 1962, Russie Des pêcheurs de perles sont effrayés par un démon marin que l'on aperçoit à l'occasion. Le démon s'avère être le fils d'un savant reclus, qui sauvera la jolie fille d'un vieux marin. Mais le vieux marin veut céder sa fille en mariage à un riche prétendant qu'elle n'aime pas, au moment ou l'homme amphibien tombe amoureux d'elle après l'avoir sauvée de la noyade. Ses excursions sur la terre ferme lui causent des problèmes avec les autorités locales pendant qu'un journaliste retrouve le professeur qui lui dévoile ses projets d'une nouvelle république sous-marine peuplée d'êtres amphibiens. Toute une surprise que ce film qui date, mais qui présente une histoire intéressante, superbement réalisée. Les cadrages qui lorgnent le surréalisme et la photographie recherchée, avec des acteurs bien typés et un débat de société en filigrane, tout concourt à une belle réussite. Au savant qui rêve d'une société égalitaire sous l'eau, le journaliste répond que, là où il y a l'homme, comment peut-on éviter les inégalités ? Les séquences sous-marines sont également bien réalisées et on évite de justesse le dauphin qui viendrait sauver le héros. Une fin atypique couronne le tout. Un film à voir. Mario Giguère |
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Le CONTE DU TSAR SALTAN aka Skazka o tsare Saltane - Alexandre Ptouchko avec Vladimir Andreyev, Larisa Golubkina, Oleg Vidov, 1967, Russie, 85m Le Tsar Saltan choisit son épouse parmi trois soeurs. Il choisit évidemment et rapidement la plus belle, ce qui met en furie ses deux soeurs et leur mère. Le mariage est aussitôt célébré dans l'allégresse du peuple et le Tsar souhaite avoir un fils en décembre. C'était une autre époque, comme on dit. Un complot se prépare rapidement pour envoyer Saltan à la guerre. La Tsarine donne naissance pendant ce temps a un joli garçon qui grandit fort rapidement. On laisse croire au Tsar que le fils est un monstre et on laisse croire è la Tsarine que le Tsar a ordonné de les enfermer dans un tonneau, le goudronner et le lancer à la mer. Mais comme on est dans un conte, les choses ne se passeront pas comme prévu pour les méchantes et les bonnes personnes. Que voilà une magnifique découverte proposée par Artus Films. Les tableaux enchanteurs se succèdent à un rythme rapide, les personnages sont soit caricaturaux, soit superbes comme la tsarine ou la princesse/cygne resplendissante. L'adaptation du conte pousse l'authenticité jusqu'aux personnages qui parlent en rimes. L'ambiance visuelle toute travaillée par le réalisateur est pleine d'effets réussit tel cette armée de frères géants sortis de la mer, cet écureuil qui chante et danse ou ce village qui apparait de nulle part. On est évidemment pas loin des contre européens plus connus, avec ces soeurs méchantes à la cendrillon, cet oiseau qui se transforme, ce prince qui se transforme en insecte pour voyager sur les eaux. Roger Corman, féru de cinéma international qu'il a pillé abondamment, avait d'ailleurs acheté les droit du film de Ptouchko Le Géant de la Steppe, qu'il transforma en Sword and the Dragon. Surnommé Le Magicien Russe, Ptouchko construisait décors, marionnettes, matte paintings, en véritable touche à tout qui n'est pas sans rappeler Mario Bava. Mais c'est du côté de Walt Disney que l'on se demande s'il n'y a pas eu influence de la Russie vers les États Unis. On en apprend énormément dans le livret de 96 pages: Alexandre Ptouchko et le Tzar Saltan : la condition initiatique au cinéma par Nicolas Bonnal, spécialiste érudit. On inclut la traduction du conte original de Pouchkine par Tatyana Popova-Bonnal. Film offert en version intégrale non censurée ainsi qu'en version française d'origine. Diaporama d'affiches et de photos et bandes annonces russe et française incluses. Mario Giguère |
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FURIOUS aka Legenda o Kolovrate - Dzhanik Fayziev & Ivan Shurkhovetskiy avec Ilya Malakov, Aleksey Serebryakov, Aleksandr Ilin, Yuliya Khlynina, 2017, Russie, 107m Au 13ème siècle à Ryazan, en Russie, Evpatii Kolovrat se réveille chaque matin amnésique. Son épouse doit lui rappeler ses dernières années, le séduire à nouveau et lui présenter ses trois enfants. Son monde bascule lorsqu'une horde de mongols se rapproche. Chargé de tenter de retarder l'avance de l'immense armée de Bati Khan, il rate son coup, reviens pendant un blizzard, pour découvrir son village entièrement détruit et sa famille morte. Avec quelques hommes, il part semer la pagaille chez les envahisseurs. Scénario basé sur un récit militaire médiéval écrit en 1237, racontant la destruction de Ryazan et l'invasion de la Russie par les Mongols. Outre l'amnésie, le récit est assez classique dans sa progression, les actes de sabotages diversifiés étant parfois originaux. Aux niveaux des décors naturels magnifiques et des superbes costumes, on est gâtés. Je ne saurais dire si la représentation des mongols est juste, mais ils sont spectaculaires. La version doublée en anglais se refuse à fournir des sous-titres pour l'armée mongole, une voix off agaçante nous livrant la traduction en simultané. Drôle de choix. Flamboyant et souvent cruel, on espère tout le long qu'il y aura un minimum de survivants. Je ne me suis pas ennuyé. Mario Giguère |
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Le GÉANT DE LA STEPPE aka The Sword and the Dragon aka Ilya Muromets- Alexandre Ptouchko avec Boris Andreyev, Shukur Burkhanov, Andrei Abrikosov, Natalya Medvedeva, 1956, Russie, 91m Sans perdre de temps, on débute avec le géant Svyatogor, qui remet une épée à des pèlerins, leur ordonnant de la donner uniquement à celui qui sera digne de défendre le pays. Des hordes de Tougars pillent la région, l'épée est remise à Ilya Murometz. Comme il a les jambes paralysées, on lui donne aussi un remède miracle qui ramène ses jambes à la vie et lui redonne sa vitalité. Lorsque sa bien aimée Vassilissa est enlevée par le chef des Tougars, il part en guerre contre les envahisseurs, menant les armées vers la victoire et devenant une légende. Pour ceux qui ont eu le bonheur de voir Le Conte du Tsar Saltan, également de Ptouchko, on retrouve ici les qualités plastiques, scénaristiques et les moments de fantaisie féérique qui sont magiques chez le réalisateur. Premier film soviétique tourné dans leur version du cinémascope, les images et les couleurs sont superbes dans cette copie. Chaque paysage, chaque ciel est magnifique. Le nombreux effets spéciaux à l'ancienne sont une réussite. Ptouchko reprend une scène de Blanche Neige qui chante, entourée d'animaux. Évidemment le dragon à trois têtes souffre de la comparaison avec ceux, par exemple, de la série Game of Thrones, mais lorsqu'il crache le feu, on se rend compte qu'il est construit grandeur nature. Les scènes de foules de combattants sont aussi impressionnantes. Un délice pour les amateurs de films à grand déploiements. Le magnifique MEDIABOOK DVD/BluRay/Livret offre le Master 2K restauré en version intégrale non censurée. Visible en version française d'origine ou version en Russe avec sous-titres français en option. Incluant un livret 64 pages rédigé par Nicolas Bonnal et Tetyana Popova-Bonnal: Ilya Murometz, une épopée symbolique. On a également des présentations du film par Christian Luca et Stéphane Dederian. Un diaporama d'affiches et photos ainsi que la bande-annonce originale complète l'offre. Mario Giguère |
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The GUARDIANS - Sarik Andreasyan avec Anton Pampushnyy, Sanjar Madi, Sebastien Sisak, Alina Lanina, 2017, Russie, 89m Durant la guerre froide, une organisation nommée Patriote a créée une équipe de superhéros avec des membres provenant de diverses républiques soviétiques. Ils sont tenus à l'anonymat pendant de longues années, mais sont appelés en renfort. Arsus, scientifique, se change en grand ours super fort, Kahn est super rapide, Ler deviens un homme de pierre et Kseniya peut devenir invisible. Ils vont combattre un super vilain qui voulait créer un super soldat et qui ne peut se servir que de lui-même comme cobaye. Ne passons pas par quatre chemins, ce film est une réponse russe au succès de la série des Avengers. Une pâle copie, a-t-on besoin d'ajouter? Les effets spéciaux ne sont pas à la hauteur de leur modèle. La suite, annoncée en fin de générique, ne verra pas le jour. Vite vu, vite oublié. Mario Giguère |
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L'HOTEL DE L'ALPINISTE MORT aka L'AUBERGE DES VISITEURS DE L'AU-DELA aka THE DEAD MOUNTAINEER HOTEL aka HOTEL OF THE PERISHED ALPINIST aka HUKKUNUD ALPINISTI HOTELL - Grigori Kromanov, 1979, Russie L'inspecteur Glebsky, l'air bourru et décidé, arrive dans un hôtel de montagne isolé de tout. Si Glebsky a décidé de faire un court séjour hivernal dans ce lieu quasi désertique, ce n'est pas dans le but de prendre des vacances mais pour des raisons professionnelles suite à un coup de fil anonyme annonçant un meurtre. Situé dans un paysage montagnard de carte postale, l' " Hôtel de l'Alpiniste Mort " est un endroit idyllique pour tous les amoureux de grimpe : les parois enneigées entourant la bâtisse sont comme autant de murs naturels aux proportions magistrales et à l'allure des plus nobles protégeant une vallée enneigée dans laquelle beigne un soleil bienvenu. Glebsky apprend rapidement qu'aucun meurtre n'a jamais eu lieu et décide alors de passer la nuit avant de redescendre en ville - après tout, autant en profiter et se payer une petite soirée aux frais du contribuable. C'est alors qu'a lieu une avalanche, coupant l'hôtel du reste du monde. Dès lors débute une série d'incidents étranges voire paranormaux, dont un meurtre crapuleux commis d'une bien étrange façon. Glebsky, tel le bon flic qu'il est, entame immédiatement une enquête dans laquelle tous les locataires de l'hôtel sont des meurtriers potentiels. L'HOTEL DE L'ALPINISTE MORT ne ressemble à rien de ce que l'on peut voir traditionnellement. Sa mise en scène, ses plans et ses mouvements de caméra improbables - qui ne sont d'ailleurs pas sans rappeler un certain Jésus Franco, sont à l'image des locataires de son lieu principal, c'est à dire atypiques et déroutants. Ces locataires offrent d'ailleurs un aspect quasiment lynchien à cette histoire surréaliste, entre le propriétaire au regard halluciné et le jeune couple amateur de musique psychédélique, on rencontre entre autre un tuberculeux au caractère irritable et une femme fatale à l'allure de star hollywoodienne. Glebsky évolue soudain dans un monde où le rationnel n'est plus qu'une vague notion incomprise et plonge peu à peu dans un univers science-fictionnel où faux-semblants et musique électronique finissent de flatter l'amateur d'étrangeté. Adapté d'un roman populaire des frères Strugatsky, L'HOTEL DE L'ALPINISTE MORT est le genre de film qui ne plait définitivement pas aux fans de Vin Diesel et qui prouve que le cinéma soviétique de genre possède quelques perles précieuses... et que l'Estonie est une région magnifique par la même occasion - encore faut-il aimer les montagnes et la neige... Kerozene |
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NIGHT WATCH aka Nochnoy dozor - Timur Bekmambetov avec Konstantin Khabensky, Vladimir Menshov, Mariya Poroshina, 2004, Russie Au 14ème siècle, les forces du bien et du mal, de la lumière et de la noirceur combattent, en vain. Devant le match nul à venir et pour ne par trucider tous les combattants, une trève est proclamée. Aujourd'hui, des siècles plus tard, tout ce beau monde, incognito, se surveille mutuellement pour ne pas compromettre l'équilibre du monde. On suit Anton, à la poursuite de deux vampires/métamorphes qui veulent amener l'élu, l'autre prophétique, du coté obscur et faire pencher la balance et amener la terre dans le chaos. Tout se complique... Adapté d'une trilogie gothique russe très populaire, ce premier film est difficile a suivre, mais tout devient plus clair dans un final apocalyptique qui n'est pas sans rappeler une certaine saga des étoiles. D'ailleurs les influences sont nombreuses, de Matrix à Star Wars, en passant par Blade, les clins d'oeil, hommages ou copies de morceaux d'anthologie placent le film dans un courant mondial qui dérange à l'occasion. Mais on est devant un festin visuel qu'il faut admettre bien réussi, de cette séquence démente d'un boulon qui se détache d'un avion ou de cette transformation discrète mais efficace d'une chouette en femme. L'action est sans répit et spectaculaire, mais laisse un peu sur sa faim, se terminant de manière abrupte. Un peu normal et pardonnable pour un film conçu pour en préparer deux autres. Mais le film vaut le détour. Mario Giguère |
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PLANETA
BUR aka Planet of Storms aka Cosmonauts on Venus aka Planet of
Tempests - Pavel Klushantsev avec Vladimir Yemelyanov, Georgi
Zhzhyonov, Gennadi Vernov, Yuri Sarantsev, Georgi Tejkh, Kyunna
Ignatova, Russie, 1962, Russie, 78m 46 ans plus tard, découverte plus qu'intéressante de la version originale basée sur une nouvelle d'Aleksandr Kazantsev qui en inspira plus d'un. Il y a une atmosphère, ce fameux ton russe, sans machisme, près du questionnement qui avec la présence de la propagande russe à l'ère des Spoutnik fascine. Présence de ratés bien sûr qui font bien sourire mais c'est rapidement pardonné. Walsa, seule dans son vaisseau, qui se mortifie un peu trop. John, l'incroyable et amusant robot de 7 pieds qui parfois déraille et surtout la 2eme fois qu'on entend la toune genre "Hourra nos cosmonautes". Cela restera un bijou pour son équilibre, ces couleurs et textures. Bravo au camarade Pavel Klushantsev et ses effets dont malheureusement l'américain Roger Corman en tira 3 différentes mise en boîte : Voyage to the Prehistoric Planet (1965), Queen of Blood (1966), les 2 de Curtis Harrington et Voyage to the Planet of Prehistoric Women (1968), la 1ere réalisation de Peter Bogdanovich assortit d'une miss démocratie, Mamie Van Doren. Deadmonton Partis de la Terre depuis quatre mois, trois vaisseaux russes approchent de Venus. Lorsque l'un d'eux est détruit par une météorite, les choses se compliquent pour l'expédition. On décide alors d'envoyer cinq des six cosmonautes dans un des vaisseaux, avec le robot John. La seule cosmonaute femme, Masha, reste en orbite. L'exploration s'avère périlleuse car il y a bel et bien de la vie sur la surface de la planète et l'éruption d'un volcan menace les hommes, pendant que Masha frôle la dépression et risque de partir sans eux. Je n'avais vu auparavant que les deux films fabriqués par le producteur Roger Corman en insérant une partie de effets spéciaux de Planeta Bur, soit "Voyage to the Prehistoric Planet", sorti en 1965 et "Voyage to the Planet of Prehistoric Women", sorti en 1968. Comme l'explique le carton au début, le projet se veut un hommage au programme d'exploration spatiale de la Russie, Venus ayant été reconstituée de manière entièrement fictive, pour notre plus grand bonheur. En effet, les créatures abondent, petits dinosaures agressifs, plante tentaculaire carnivore, pseudo diplodocus et ptérodactyles sans compter une surprise finale du plus bel effet. Le robot "John" est pour sa part une petite merveille de design et n'a rien à envier à Robbie de "Forbidden Planet". Son triste sort est d'ailleurs émouvant pour tout amateur de robot. La seule femme, Masha, loin des jolis mannequins souvent utilisées dans les films américains de l'époque, étonne par son émotivité exacerbée, mais n'hésite pas à se sacrifier pour permettre aux gars d'aller s'amuser sur Venus. Car le film balance les moments tragiques avec des scènes d'une légèreté parfois étonnante. Idem pour la musique, laissant parfois la place à une chansonnette joyeuse pour revenir à l'utilisation de sonorités d'outre espace, trame sonore bercée par ce qui ressemble à des chants de sirène. C'est à voir pour tout amateur de science fiction classique et c'est tellement éloigné des "adaptations" de Corman pour mériter le détour. En suppléments du dvd d'Artus Films - La Science-Fiction russe, par Alain Petit, qui m'a apprit qu'il y a finalement eu peu de productions de cet ampleur en science fiction au pays communiste, un diaporama d'affiches et photos plus les bandes-annonces de la collection SF Vintage. Offert en versions française et russe avec sous titres français. Mario Giguère |
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SAMPO aka The Day the Earth Froze - Alexandre Ptouchko avec Anna Orochko, Andris Oi?, Eve Kivi, 1959, Russie, 90m Dans un beau pays du Nord, le bûcheron Lemminkainen rencontre la belle Anniki, sur du forgeron Ilmarinen qui connaît le secret de fabrication du Sampo, une roche magique produisant l'abondance. Non loin de là, sur l'île de Pohjola, peuplée de gnomes et de trolls, la sorcière Louhi désire augmenter sa puissance grâce au Sampo. Elle fait alors enlever Anniki afin d'attirer Ilmarinen sur ses terres. Les films d'Alexandre Ptouchko sont d'une féérie constante et remarquable. Sampo, en plus d'être un conte fascinant, un hymne à la paix et un avertissement contre l'avarice et le désir de domination totale et destructrice, est une suite presque magique d'effets spéciaux réalisés avec brio. La mère du héros va demander l'aide des esprits de la nature pour lui redonner son fils dans une séquence remarquable. La création du Sampo utilise un mélange de techniques magnifique. Les hordes de gnomes et trolls avec à leur tète une sorcière complètement diabolique sont évidemment détestables à souhait. La manière dont le peuple va contrecarrer Louhi est inédite et superbement réalisée, inspirant le titre de ;a version américanisée par Roger Corman, Le jour ou la Terre gela. Le film débute avec la belle Anniki qui est entourée d'animaux et de fleurs qui s'ouvrent devant elle rappelant le Blanche Neige de Walt Disney, mais en prises réelles. Fascinant et beau tout comme les décors naturels d'une beauté frappante. Un film superbe, rien de moins. Dans l'édition d'Artus Films, les suppléments abondent. Après la présentation par les spécialistes Christian Lucas et Stéphane Derderian, le making of débute par une série d'entretiens avec l'historienne du cinéma Mia Öhman. Elle aborde avec brio la percée du cinéma soviétique en Finlande, des relations houleuses et les autres coproductions de l'époque. On continue les entretiens avec l'historien du cinéma Nikolaï Mayorov: on explique des prises de vues multipliées par 4, en deux formats et en deux langues et on conclut avec de longues explications détaillées sur les effets spéciaux. On a droit au diaporama d'affiches et photos. On ajoute Pour aller plus loin: un livret 96 pages par Matthieu Rehde " Du Kalevala à Sampo : récit d'une production épique ". Film offert en Finnois avec sous-titres français en option. Mario Giguère |
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SPUTNIK - Egor Abramenko avec Oksana Akinshina, Fedor Bondarchuk, Pyotr Fyodorov, 2020, Russie, 113m 1983, Russie, Tatyana Klimova est une jeune psychiatre qui est appelée par des militaires qui veulent son avis sur un cosmonaute redescendu sur Terre dans des circonstances mystérieuses, souffrant d'amnésie. Dans une base de l'armée, elle rencontre Konstantin, qui n'a aucun souvenir de son atterrissage et qui ne sait pas pourquoi son compatriote est mort dans d'affreuses circonstances. Il s'avère que Konstantin a ramené dans son corps un extraterrestre avec lequel il co-habite en symbiose. Un film intéressant et bien fait, mais honnêtement on ne peut s'empêcher de penser aux nombreuses influences. On remonte au premier Quatermass de Val Guest et on se rend rapidement à Alien de Ridley Scott. La créature qui sort du corps du cosmonaute, l'armée qui veut utiliser l'extraterrestre comme arme. D'autre part dans cette base secrète ou il y a des caméras partout, on se promène beaucoup trop facilement. Ceci dit les acteurs sont bons, tout comme les effets spéciaux, le suspense est bien amené, mais la sensation de déjà vu enlève des chances de le rendre inoubliable. Trop proche de ses modèles comme d'autres efforts du genre, mais pas détestable sur le coup. C'est le premier film de son réalisateur, à suivre donc. Mario Giguère |
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Le TESTAMENT DU PROFESSEUR DOWELL aka Zaveshchaniye professora Douelya - Leonid Menaker, 1984, Russie Le fameux professeur Dowell est mort ! Que voila une triste nouvelle pour la communauté scientifique mondiale. Son fils se rend alors dans la grande propriété qui sert également de clinique expérimentale à son père et à ses assistants. Ses expériences portaient sur la suppression des rejets suites à des greffes diverses (exemple, la tête d'un singe greffée sur celle d'un autre). Mais différents éléments laissent croire que l'accident de voiture dont il a été victime ne serait pas tout à fait un accident. Fiston mène l'enquête... et nous découvrons que le prof. Dowell est en fait réduit à l'état de tête vivante, façon THE BRAIN THAT WOULDN'T DIE... L'histoire ne s'arrête pas là, mais autant vous laissez mariner et vous donner envie de voir cette étrange variation sur le thème de Frankenstein. Même si c'est un peu chiant. Parce que l'action n'est pas bien folichonne. Et ça se veut assez sérieux. Et c'est pas très bien filmé. Mais je vous dis quand même que l'opération de changement de tête a été pratiquée sur une jeune femme, avec la tête d'une autre jeune femme (oui, ça vaut mieux), et qu'elle a ensuite des problèmes d'identité. Enfin, tu vois le truc quoi. Pas folichon, mais curieux. D'ailleurs je me demande sérieusement si c'est russe - comme dit sur imdb - parce que ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas tourné en Russie ! Kerozene |
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Le VIEUX KHOTTABYCH aka The Flying Carpet aka Starik Khottabych - Gennadiy Kazanskiy avec Nikolay Volkov, Aleksei Litvinov, Gennadi hudyakov, 1957, Russie, 84m Le petit Volka découvre une bouteille au fond de la rivière. En la débouchant, il laisse apparaître le génie Khottabych, âgé de plus de 2000 ans. Pour le remercier, ce dernier exauce tous les vux du garçon. Mais le génie ne connaît pas encore les techniques du monde moderne, ni ses loisirs et ses tours de magie provoquent, bien malgré lui, des catastrophes en série. Volka et son ami vont-ils se retrouver en prison pour les déboires de Khottabych ? La Collection Aventures et Merveille d'Artus Films m'étonne encore avec un autre choix de film dont je n'avait pas entendu parler auparavant. Belle découverte, par le co-auteur d'un film très apprécié pour ma part: L'Homme Amphibie. Kazansky semble avoir beaucoup travaillé sur des films à effets spéciaux et son Vieux Khottabych n'a rien à envier aux films semblables d'autres pays. Car les effets spéciaux sont légion et servent un scénario qui ne ménage pas sur les gaffes et les rigolades qui s'en suivent. La dernière partie se passe alors que le vieux plein de pouvoir tente, on ne peut plus maladroitement, d'influencer une incroyable partie de soccer. Un vrai délice. Le coffret digipack Blu Ray + DVD édité par Artus Films est offert en Français et en Russe avec sous-titres français en option. En suppléments, la présentation du film par Christian Lucas, un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce. DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B. Mario Giguère |
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VISIONS OF SUFFERING - Andrey Iskanov avec Igor Anikin, Alexandra Batrumova, 2006, Russie, 120m Un homme fait des cauchemars psychédéliques qui hantent ses jours et ses nuits. Avec un résumé comme celui-là, disons le tout de suite, ça donne pas mal de marge de manoeuvre pour un réalisateur. Et on peut dire qu'Iskanov s'en sert à toutes les sauces... Trip d'acide est la première chose qui me vient à l'esprit après le visionnement de ce véritable ovni cinématographique. Écrit, monté, maquillé même par Iskanov, je ne peux pas dire que j'ai vraiment embarqué la dedans mais, une chose est sûre, c'est expérimental et weird et ça s'assume.L'imagerie est possiblement la seule chose a sauver de ce naufrage, car le Russe est aussi sans surprise le directeur photo et c'est la que notre homme a définitivement le plus de talent... mini dv, hd, pumping, et combien d'autres choses pour donner un look bien particulier a tout ces tableaux. Malheureusement c'est bien peu quand on passe près de 2 heures à tenter de comprendre ce qui se passe sans y arriver, n'est définitivement pas David Lynch qui veut....par contre je veux vraiment le numéro de son pusher. Pierre Beaulieu |
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The VIY aka Spirit of Evil - Georgi Kropachyov & Konstantin Yershov, 1967, Russie Un jeune prêtre sous l'effet de l'alcool est contraint de dormir dans un étable. Pendant la nuit, une sorcière l'envoûte et vole accrochée à lui au-dessus du village. Par la suite, rendu au sol, il bat à mort la sorcière qui se transforme ensuite en jeune demoiselle. Le lendemain, le prêtre reçoit une lettre l'invitant à prier pour la jeune femme pendant 3 nuits. Lors de ces 3 nuits, le prêtre tentera d'exorcisé le corps de la défunte, alors que la sorcière tentera d'exercer sa vengeance! THE VIY était LE FILM que je voulais le plus voir au Festival Fantasia 2006. J'avoue ne pas avoir été déçu. Il faut dire que mon intérêt premier pour le film était en raison que cette petite histoire de GOGOL avait servi à la base pour BLACK SUNDAY de Mario Bava et qu'avec cette sorcière et ce magnifique technicolor... SUSPIRIA et même INFERNO ne sont pas très loin ! De plus, ce film est l'une des 2 meilleures représentations d'un exorcisme avant THE EXORCIST. Au final, le film est un chef-d'oeuvre et la scène finale avec l'animation, le technicolor et la beauté de l'actrice (qui a une certaine ressemblance avec BARBARA STEELE) en sont les points forts. Black Knight |
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