1940
- 2017
Le regretté George Romero aura incrusté ses morts-vivants dans l'inconscient collectif à tout jamais.
mise à jour le 7 septembre 2022
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BRUISER - George A. Romero, 2000, États Unis, 99m Un homme un peu lâche et tâcheron se laissant marcher sur le corps par tout le monde qui l'entoure, se réveille un matin sans visage ! Sa figure étant devenue un masque blanc, son identité perdue, il tentera de retrouver son chemin dans la vie et plusieurs gens payeront les abus fait sur sa personne... Le retour de Romero au cinéma après DARK HALF, est-ce que c'est le gros lot ?! Pas vraiment. On a droit à un film à demi réussi bouillonnant de bonnes idées mais qui tombe malheureusement à plat, particulièrement dans sa deuxième partie. On démarre sur un drame plutôt intéressant et puis on se retrouve avec un film de vengeance typique, artificiel et à la fin, ridicule. Espérons que Romero pourra se remettre de cette production parce qu'on le sait, le bonhomme sait faire mieux. Avis aux intéressés: les MISFITS font une apparition. Bad Feeble Un respectable employé de bureau plutôt timide (Jason Flemyng) mène une vie que je qualifierais sans doute de pathétique si la mienne ne l'était pas tout autant, sinon plus. Il se laisse rabrouer par ses collègues de travail, est du type "invisible" que personne ne remarque, et même sa femme ne le considère pas une seconde comme un gars valeureux : elle se tape son patron, l'insupportable Peter Stormare, sans même le dissimuler. Un bon matin, il croit rêver, se réveillant avec une tronche toute blanche, anonyme, qui évoque davantage un masque de plastique ou de clown qu'un visage. Mais lorsqu'il tue accidentellement la bonne qui chapardait des tas de trucs depuis quelques temps, un brusque retour à la réalité s'opère pour lui, et il décide de s'affirmer... et de prendre sa revanche. Qu'est-ce qui est arrivé à Romero ? Serais-ce son combat à n'en plus finir pour revenir à la TRILOGY OF THE DEAD qui l'épuise à ce point ? BRUISER a tout d'un straight-to-video anonyme, bien tourné certes, et avec maîtrise à part ça, mais typique, confus et longuet ! Le symbolisme utilisé par Romero pour dépeindre le "manque d'identité" du héros est douteux; le masque est habituellement signe d'une dissimulation quelconque, et le personnage est tout simplement fade et creux, sans relief... L'interprétation de Flemyng devient à un certain point uniquement vocale, puisqu'il a ce foutu masque sur le visage. Le point de départ pourtant prometteur débouche sur un sentiment d'inabouti, un peu comme si le matériel source avait pu être beaucoup mieux exploité par quelqu'un avec de meilleures idées. Il y a quand même des bons points, entre autres la présence de Nina Garbiras, au physique enviable, qui personnifie l'épouse de Flemyng et une véritable garce; leur union est assez peu vraisemblable, considérant la manière dont elle traite son mari, mais son décolleté fait néanmoins vachement plaisir à voir. Peter Stormare, ce suédois hyperactif, aurait pu être un bon point, mais non. Le regarder s'énerver et composer cet être cabotineux et bondissant est une véritable épreuve pour les nerfs. Je ne crois pas qu'un tel personnage, à l'égo gigantesque, survivrait plus de deux semaines à Hollywood. Fait surprenant, il est du casting de 2001 MANIACS, couramment en production ! Il y a tout de même une légende intéressante à propos de BRUISER. Romero a réalisé le clip de SCREAM des Misfits et aurait refusé d'être payé, demandant en retour aux musclés possesseurs des toupets les plus rock n' roll de l'histoire d'apparaître dans son film. Ce qu'ils ont fait, à la plus grande surprise du spectateur aguerri. Maintenant, qu'en est-il de Flemyng, énigme apparue autant chez Guy Ritchie que chez Bertollucci, dans des navets comme SPICE WORLD et DEEP RISING, mais aussi dans l'académique LE VIOLON ROUGE et dans FROM HELL ? Il s'en tire, avec sa tronche indécise, mais on est vite tenté de dire que n'importe qui aurait fait l'affaire, considérant que le rôle est, pour paraphraser Franco, "faceless". Orloff |
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The CRAZIES aka Cosmos 859 - George Romero avec Lane Carroll, Will MacMillan, Harold Wayne Jones, 1973, États Unis, 113m Après La Nuit des Morts Vivants, George Romero a réalisé deux films, There's Always Vanilla et Hungry Wives aka Season of the Witch. En s'éloignant du cinéma de genre et de l'horreur en particulier, le succès n'a pas été au rendez-vous et le réalisateur s'est retourné vers son premier succès pour nous donner The Crazies. Les militaires essaient de contenir un virus créé par l'armée qui cause une folie meurtrière suivie de la mort pour les infectés. Dans cette petite ville de Pennsylvanie touchée, quelques personnes se rendent compte que ça cloche et décident de contourner les barrages pour survivre. Encore un virus tombé du ciel, ici d'un avion, contre un satellite dans la Nuit des Morts Vivants. Quelques personnes tentent tout pour survivre, mais le prochaines heures seront éprouvantes et les signes avant coureur de la maladie se rapprochent du stress résultant de la chasse à l'homme. Qui est fou, qui peut retourner son arme contre ses amis ? Tout le monde est rapidement hystérique, malade ou non, et les militaires, tel la horde de chasseurs qui traquaient les zombies, sont sans pitié. SI Romero est toujours efficace pour monter la tension, on frôle parfois la caricature, surtout du coté des militaires et des scientifiques, débordés. La musique, spécialement les tambours militaires, rythment toutes les scènes et peut tomber sur les nerfs. Le casting est, comme souvent à l'époque, doté de comédien inconnus qui campent bien leur rôles, mais on sent une distanciation dans la réalisation, là ou les bouffeurs de chairs restaient dans le drame absolu. Le film a donc prit un bon coup de vieux, mais je me rappelle aussi qu'à l'époque en salles au Québec sous le titre Cosmos 859, il ne m'avait jamais impressionné autant que Night of the Living Dead, qui ne prend pas beaucoup de rides. Mario Giguère |
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CREEPSHOW - George A. Romero, 1986, États Unis, 120m Stephen King présente à ses fans une anthologie de cinq histoires d'horreur. La première est celle du cadavre qui revient à la vie pour demander avec beaucoup de tact à sa famille le gâteau de la fête des pères qu'il n'a jamais eu. La deuxième est celle d'un fermier bien con qui touche à une météorite sécrétant un liquide verdâtre, infestant sa maison et lui-même de formes de vie végétale envahissante. La troisième celle d'un cocu qui décide de faire le plan de vengeance le plus salaud possible contre sa femme et son amant, décision qui se retournera contre lui. La quatrième celle d'une créature vivant dans une boîte, tuant tout ceux qui s'en approche et qui sera utilisé par un mari frustré, pour tenter d'éliminer sa femme. La cinquième présente un grincheux riche comme Crésus, maniac de la propreté qui reçoit la visite d'une armée de coquerelles. Film d'anthologie devenu aujourd'hui culte et mélangeant les scénarios de Stephen King et la réalisation de George A. Romero, ce CREEPSHOW est de qualité inégale mais remplit très bien son mandat se rattachant à sa source d'inspiration, le mélange d'horreur et d'humour de plusieurs séries de comic book. Romero remplit son film d'arrêts sur image se transformant peu à peu en dessin de cases, ajout qui ne fait que plus nous mettre dans cette ambiance fun et malsaine à la fois. Romero bouge beaucoup sa caméra, filme souvent dans des angles insolites et charge son images de couleurs vives, très frappantes qui ont peut-être mal vieillies mais donnent au film, un charme et un cachet rétro vraiment délicieux. La première histoire est la moins intéressante et la moins amusante du lot, le zombie a un sale look mais ses actions n'ont rien de bien intéressantes. La chose la plus marquante est l'horrible danse d'Ed Harris, tout jeune et fringuant. La deuxième histoire est celle qui est la plus poussée vers la comédie avec Stephen King comme premier rôle et le seul personnage de l'histoire. Monsieur King en fait des tonnes mais est dans le ton de son histoire, heureusement courte et pas effrayante un brin, mais bien amené et intéressante. La troisième est très captivante et avant sa fin fantastique, se place surtout dans comme un film de suspense très sadique. Moins de place à l'humour malgré la présence d'un Leslie Nielsen très méchant et absolument convaincant. On se surprend à embarquer rapidement dans une histoire bien pensée et qui tient en haleine ici très minutieuse et contenant un beau travail au montage durant les moments clés. La quatrième, absolument génial est la fameuse histoire de la bête dans la boîte. Le moment où les deux personnages ouvrent la boîte pour la première fois est selon moi parmi les scènes les plus effrayantes et intenses que j'ai pu voir étant gosse et même aujourd'hui j'ai des petits frissons. C'est un parfait mélange d'humour noir et d'horreur avec un scénario qui entre comme le personnage principal en pleine démence. Faut le dire aussi, la bête a un sacré look et de la voir apparaître sur un fond noir avec des éclairs rouges dans toutes ses présences ajoute beaucoup à la surprise ressentie quand elle apparaît. La cinquième, la plus dégueulasse n'est pas la plus intéressante mais vaut absolument le détour pour la fin dégoûtante et la qualité des effets spéciaux. CREEPSHOW allait avoir sa suite inférieure cinq ans plus tard et en 2006, Ana Clavell et James Glenn Dudelson responsable d'un DAY OF THE DEAD 2: THE CONTAGIUM (Que j'ai bien aimé) en ont fait un troisième avec une réputation misérable. Abba |
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CREEPSHOW 2 - Michael Gornick avec George Kennedy, Lois Chiles, Domenick John, Dorothyy Lamour, Stephen King, 1987, États Unis, 92m, co-scénarisé par Stephen King et George Romero Cinq ans plus tard, le succès de Creepshow nous amène une suite avec George Romeo au scénario d'après des histoires de Stephen King et au poste de réalisateur Michael Gornick, jadis assistant et producteur de Romero. Trois histoires dans le moule des célèbres EC Comics, chers aux créateurs. Primo: Old Chief Wood'nhead ou une statue d'indien à la porte d'un commerce tranquille est pour ainsi dire témoin du meurtre crapuleux des propriétaires et va s'occuper de les venger. Secundo: The Raft voit des jeunes aller s'amuser sur un radeau au milieu d'un lac.. Ils seront attaqués par une masse biologique qui flotte à sa surface. Tertio: The Hitchhiker ou l'on introduit une femme qui quitte son amant et, retournant à la maison, frappe par accident un autostoppeur qui réapparait sans cesse. C'est cette dernière histoire qui m'avait le plus frappé, c'est le cas de le dire, l'humour noir et les effets spéciaux étant particulièrement efficaces et Lois Chiles dans le rôle d'Annie, ma foi, bien en formes. La première histoire est trop prévisible et la deuxième, le radeau, malgré les costumes de bain qui ne laissent rien à l'imagination, souffrent du maigre budget de la production et on appréciera plus la nouvelle, terriblement efficace, de King. Vu au cinéma à sa sortie, car dans les années 80, les séries B avaient encore leurs salles dédiées aux programmes permettant à l'amateur de voir autant les productions américaines que celles d'Europe, principalement les Italiens qui savaient nous surprendre. Nostalgie, quand tu nous tiens... Mario Giguère |
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DAWN OF THE DEAD - George Romero, 1979, États Unis Vous vous dites sûrement que je suis en retard de 10 ans avec ma critique de DAWN OF THE DEAD, mais elle manque à l'appel sur le site du Club. En plus, ayant revu le film en question cette semaine, j'ai pensé qu'il serait pertinent d'en reparler un peu. Parmi les réflexions que je me suis faites : 1) C'est étrange qu'un réalisateur aussi intelligent que George A. Romero n'ait rien réalisé de valable depuis 1990. Libéral dans le bon sens du terme, le cinéaste aux allures de grand-père sympathique avait pourtant des choses à dire sur la société américaine, comme il l'avait prouvé avec classe dans MARTIN, entre autres. 2) Le film existe en trois versions. La version américaine standard, la longue version de 142 minutes, et le montage de Dario Argento. Pour avoir visionné les trois, j'estime le montage d'Argento nettement supérieur aux autres. Argento a un sens inné du montage, et son utilisation-choc de la musique de Goblin confère un style et un dynamisme certains au film de Romero. Pour le reste, l'oeuvre de Romero était profondément originale en 1979, et elle contient des scènes-choc encore efficaces en 2003. Permettant de se livrer à une réflexion critique sur la consommation, le centre commercial constituait aussi un environnement jamais utilisé. Bien malin, d'ailleurs, qui aurait pu prédire le déroulement du film, qui sait réserver des surprises tout au long de sa durée. Après avoir revu DAWN OF THE DEAD, je serais porté à durcir ma position quant à 28 DAYS : l'oeuvre de Danny Boyle ne fait vraiment pas le poids face à Romero, une autre preuve que les succédanés ne vaudront jamais ce dont ils sont dérivés. DAWN OF THE DEAD est en tout cas un film à revoir, pour le montage, la musique, la force du scénario et de l'interprétation, la précision de la réalisation... Il a toutes les raisons d'être devenu un classique. Howard Vernon |
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DAY OF THE DEAD - George Romero avec Lori Cardille, Terry Alexander, Joseph Pilato, Jarlath Conroy, Anthony Dileo Jr., Richard Liberty, Greg Nicotero, 1985, États Unis, 96m Dans un bunker sous terre, un groupe de militaires protège une équipe de scientifiques chargés d'étudier les morts-vivants. La tension est vive, autant les soldats ne veulent que détruire en masse les zombies pendant que l'équipe qui les étudie cherche à les apprivoiser, autant la tension sexuelle entre une bande de soldats misogynes et une seule femme dans ce lieu on ne peut plus propice à la promiscuité fait monter le thermomètre. Lorsque le nouveau chef des militaires découvre les dernières expériences en cours, il pète les plombs. C'est sur cassette vhs que la plupart des fans de Romero ont finit par voir le troisième film de la saga des morts-vivants. Il faut savoir que Romero, refusant farouchement de soumettre ses films à la commission de la censure, a accepté de réduire considérablement son budget. Déjà aux États Unis, les bonzes de la production cinématographique contrôlent les chaines de cinéma et ont fait fermer une bonne quantité d'indépendants. Il n'y a donc presque plus de salles pour montrer un film non classé, au contraire de la sortie de Dawn of the Dead, à peine sept ans auparavant. Voilà pour le décor réduit au bunker et le scénario amputé de ses scènes les plus dispendieuses. Comme dans Crazies particulièrement, mais partout dans la filmographie de Romero, les forces de l'ordre passent pour des fachos hors de contrôle et c'est dans un climat hystérique permanent que se déroule l'histoire. La vedette inattendue est certainement Bub, le zombie rééduqué par le spécialiste, qui redécouvre des réflexes oubliés de sa vie précédente. Quelques scènes frappantes comme le moment ou il est en train de redécouvrir comment se servir d'une arme ou de saluer correctement les militaires sont annonciatrices de la perte de contrôle totale qui approche. Moment fort, lorsque le plus hargneux des militaires finit entre les mains et les dents des zombies. Anecdotiquement, Greg Nicotero qui travaille de nos jours sur The Walking Dead, est un des soldats. La fin est un mince mélange d'espoir et de nihilisme. Dans un monde ou il n'y a peut-être plus de survivants, comment vont pouvoir vivre quelques naufragés ? À tout le moins le final renvoie à la fin de Dawn of the Dead en montrant les derniers humains se rendant à destination. S'il n'est pas aussi mémorable que Dawn of the Dead, Day of the Dead est un immanquable pour les amateurs du réalisateur et les aficionados de genre. Mario Giguère |
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DIARY
OF THE DEAD - George A. Romero, 2007, Étata Unis Le cinquième film de la saga zombiesque de Romero propose un point de vue inédit dans le genre puisque toutes les images que l'on voit proviennent du caméscope d'un ou deux vidéastes amateurs plongés au coeur d'une invasion de morts-vivants. Romero nous ferait-il son "Blair Witch"? En quelque sorte, et certains ne manqueront pas de faire également le parallèle avec CLOVERFIELD et son concept filmique similaire. Mais ce n'est certainement pas ce qui importe et il est inutile de jouer au jeu du "qui pompe qui", d'autant plus que Romero s'est déjà fait passablement pomper jusqu'ici, mais bien de donner un avis objectif sur un film dont le concept même apparaît comme source de propos idéals à un homme qui s'est imposé au fil des ans comme un oeil critique de notre société capitaliste. C'est donc en toute logique que DIARY OF THE DEAD s'impose comme son coup de gueule contre les médias en général et comme une réflexion au sujet de la diffusion massive autant qu'hasardeuse de l'information via les outils contemporains - ici, le net devient la seule source d'information sur laquelle on peut compter malgré le fait que la toile soit polluée d'infos bidons et/ou inutiles. Voila qui est pour le moins excitant, et si la présence des zombies apparaît plus comme un prétexte au père George pour pouvoir exposer son discours, il ne néglige pas pour autant les amateurs du genre via de nombreuses scènes gores et des attaques de zombies grand-guignolesques promptes à ravir les plus exigeants. Mais, pour une raison que j'ignore (la vieillesse? un constat désobligé au sujet de ses spectateurs potentiels?), Romero prend ici la fâcheuse habitude de saisir la main du public pour bien lui expliquer le sens de son récit, comme s'il avait peur qu'il ne comprenne pas ce à quoi il fait face. Et alors que les images et dialogues d'un film comme DAWN OF THE DEAD se suffisaient à eux-mêmes, DIARY OF THE DEAD insiste parfois maladroitement sur des justifications inutiles concernant les agissements de ses protagonistes. Et si le film est au final très intéressant, il faut tout de même admettre que cet aspect est dommageable à son appréciation, lui conférant un côté légèrement puéril. DIARY OF THE DEAD aurait dû être plus radical à ce niveau et peut-être moins pince-sans-rire par moment, mais il témoigne tout de même de la bonne santé du réalisateur qui remonte énergiquement la pente après un sympathique mais anecdotique LAND OF THE DEAD. Kerozene J'ai bien aimé Diary of the Dead. Romero fait son constat d'une époque marquée par la génération YouTube et ose repartir, pour ainsi dire, la franchise en posant le postulat: et si ca commençait aujourd'hui ? Contrairement aux Blair Witch et Cloverfield de ce monde, on est devant un documentaire monté avec narratrice et multiples caméras, ce qui le distingue des autres modèles du genre. Il nous fait encore le coup du vieux personnage, le professeur, qui semble flotter au-dessus des malheurs de ses étudiants à cause de son nihilisme hérité d'une vie que l'on devine tristounette. Les effets sont nombreux et réussit. Le dvd offre une abondance d'extras et j'ai particulièrement apprécié les témoignages de l'équipe et des choix difficiles reliés au budget mince. Dire que Romero avait au début l'intention de monter son film pour une bouchée de pain avec des équipes d'étudiants en cinéma, ca aurait fait partie du propos, mais on n'aurait pas eu droit aux morceaux de bravoure gore auxquels on est habitués. C'est très référentiel aux opus précédents, évidemment. Bravo Romero ! Mario Giguère |
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The DEFINITIVE DOCUMENT OF THE DEAD - Roy Frumkes avec George A. Romero, Susan Tyrell, Nicole Potter et une myriade de collaborateurs, première version 1981, version augmentée en 2012, États Unis, 102m Documentaire sur la filmographie de George Romero, originalement uniquement centré sur le tournage de Dawn of the Dead et tourné comme un outil pour enseigner le métier, retravaillé pour inclure une majorité de ses films précédents et subséquents. On ne présente plus George Romero, mais ici on apprend énormément à le connaître. On nous explique beaucoup ses méthodes de travail, aussi bien en pré-production que durant les tournages ainsi que ses opinions sur les transformation pas toujours heureuses de l'industrie du cinéma. Au passage, on nous la montre en train de s'amuser avec sa famille et on écoute sa fille nous parler de lui. L'anecdote sur le Père Noël est drôle et son bureau pour ainsi dire installé sur la table de cuisine est des plus étonnant. Les collaborateurs s'enchaînent pour nous parler des tournages mais aussi de leur collaboration avec le réalisateur. On va donc voir et entendre Dario Argento, Michael Gornick, Richard P. Rubinstein, Greg Nicotero ou Ken Foree, entre autres.On se rend jusqu'aux derniers de ses films de morts-vivants et au passage on confirme que les zombies qui courent ne sont pas très appréciés pour lui. C'est fascinant, c'est instructif et les nombreux hommages nous rappellent combien on s'ennuie de l'homme. À voir. Mario Giguère |
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LAND OF THE DEAD - George A. Romero, 2005, Canada/France/États Unis The actual title is George A. Romero's Land of the Dead and the creator of the most popular and influential zombie film of the 1960's NIGHT OF THE LIVING DEAD (1968) is back with his fourth zombie epic, his first in the 20 years since the release of DAY OF THE DEAD (1985). LAND OF THE DEAD is an angry, subversive blast from a filmmaker who lost his peak creative years after the Hollywood shuffle he got in the wake of his low budgeted masterworks, MARTIN (1976) and DAWN OF THE DEAD (1979). He remains a bold independent spirit, a keen observer of contemporary culture and a skilled genre satirist. LAND OF THE DEAD opens with the 1930s UNIVERSAL studio logo, a biplane circling a globe and proceeds from there to present a kind of post-post modern collage of horror-fantasy cinema including the bleak black and white atmospherics of 1950s B horror (evoked in the opening credits), the TWILIGHT ZONE era, THREE Michael Jackson music videos, the filmography of Lucio Fulci (it's as gory as any of Fulci's classics but with excellent, state of the art special make up FX), B western serials, classic horror comics, OF MICE AND MEN, BLADE RUNNER visuals, Sam Peckinpah style cynicism, wrapping it all up with no less than Asia Argento, the daughter of the man who coproduced and coscored DAWN OF THE DEAD, Dario Argento. In a way, since it's a coproduction, it his Eurohorror panel of his ongoing epic, in which each film is a separate chapter. This is a frenetic, bipolar, highly complicated sprawl of ultraviolence and socio-political allegory. The living are reduced to a swarming lower class surrounding a glass highrise protecting a chosen Elite from the ever growing underclass of cannibal zombies. Dennis Hopper portrays the man who sits in the tower making life and death decisions while planning his own escape. The hero and his company take on morose hooker Asia on a suicide mission. The ending is predicatable and somewhat painful but the stunningly artful carnage and irony of getting there are more important. This is obviously Romero's biggest budgeted film ever and a bid for a place in the mainstream. He might not get it and the film seems somewhat compromised for a present demand for hopeful endings and room for sequels. Romero was cheated but he doesn't cheat his fans and remains true to himself while continuing to work. The zombies here are becoming more and more human, trying to be like US, mowing lawns, working at jobs, taking walks; while the surviving humans are becoming somewhat subhuman through desperation, greed, fear. The message seems to be that violence rules and you have to get tough or leave town. My favorite character was the filling station zombie who leads the undead on their righteous quest against Hopper's Mr. Greed. Dennis Hopper seems to have lost the ability to deliver a line of dialogue while Asia Argento seems very uncomfortable amid the ever increasing gore quotient, she should take legal action against her costumer, hair designer and make up person. She's an electrifying presence in THE STENDHAL SYNDROME but this film won't help her US career. Flawed, intensely surreal, and full of zombie movie cliches, most of them created by Romero himself, LAND OF THE DEAD is something like THE ONCE UPON A TIME IN THE WEST of horror movies. Every scene,character, line of dialogue, effect has been seen before but is now blown up to gigantic proportions by an artist who has delivered a hyperdetailed canvas of a world he would he must obsessively evoke, then destroy, then recreate in his own image. Robert Monell Enfin Land of the dead ! Pratiquement 20 années se sont écoulées depuis le jour des morts vivants et Romero nous livre enfin le dernier opus de sa tétralogie. Alors, bien sur, ce n'est pas aussi bon que Zombie (mais peut-on vraiment faire mieux ?), le scénario est assez classique (certains diront basique), et Romero a voulut trop en faire dans le discours politique (sa tendance à représenter ses zombies comme des "libérateurs des masses opprimées" m'a assez gonflé, je l'avoue); mais ceci posé, Land of the Dead est quand même un putain de bon film. La tension est bien présente tout au long du film et j'avoue avoir sursauté à de nombreuses reprises. Les acteurs sont très bien dans leurs rôles, mention spéciale à Denis Hooper qui campe un personnage monstrueux tout en restant très sobre. Petit détail savoureux: recherchez l'apparition surprise de Tom Savini dans la tenue qu'il portait dans zombies... Frédéric Chantraine Les derniers vivants sont dans une ville fortifiée dont les vivres et nécessités sont approvisionnées par une bande de mercenaires à leur solde. En fait, la plupart de ces fournisseurs, qui affrontent chaque nuit les morts vivants, espèrent ramasser assez d'argent pour soit: habiter à l'intérieur des quartiers chics ou quitter pour un endroit plus paisible: le Canada ! Riley est de ceux-là, créateur du Dead Reckoning, un véhicule spécialement conçu pour ces missions périlleuses. Lorsqu'un confrère prend le bolide blindé en otage, Riley compte bien le retrouver et s'enfuir avec. Par ailleurs, les morts vivants ont de plus en plus de présence d'esprit et s'apprêtent à pénétrer la ville... Sans avoir l'impact furieux d'un Night of the Living Dead ou Dawn of the Dead, Romero réussit à nous redonner une bonne partie de sa recette si irrésistible d'actioner zombiesque doublé de commentaire social. Pas de chichi romanesque entre les hommes et femmes, des personnages tous intéressants, des vilains aux valeurs détraquées, des zombies qui arrachent la chair avec un appétit vorace ! Première pour Romero, il me semble, que le personnage de Chelo qui choisit délibérément de devenir zombie après avoir été mordu, question de connaître cette non-vie et perpétrer vengeance. Joué par John Leguizamo, il est d'ailleurs le personnage le plus intéressant, loin devant le héros un peu fade, mais y a-t-il de la place pour un véritable héros dans les univers de Romero ? Au final, il fait bon revoir le réalisateur fétiche nous resservir son plat si célèbre, qui plus est avec un enthousiasme évident. Comme le dit si bien Dennis Hooper: Dans un monde ou les morts reviennent à la vie, le mot "trouble" prend un autre sens ! Mario Giguère |
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MARTIN - George A. Romero avec John Amplas, Lincoln Maazel, Christine Forrest, Elyane Nadeau et Tom Savini, 1978, États Unis Martin est un jeune homme timide et puceau qui prend son pied en buvant du sang. Résolument moderne, ce vampire n'a pas les dents longues et endort ses victimes en leur injectant de quoi dormir avant de les trancher au rasoir afin de s'abreuver. Hébergé chez un vieux cousin pro-catho fanatique qui ne cesse de l'appeler Nosferatu, le pauvre se sent incompris et explique tant bien que mal que ses gousses d'ail et autres chapelet sont inutiles. Ce que le vieux ne semble pas piger. Je ne sais pas pourquoi, mais les gens trouvent ce film drôle. Je ne trouve pas. Il est très bien, mais loin d'être drôle. Martin a enfin des relations sexuelles avec une femme, celle-ci se suicide. Ce n'est qu'un exemple. Le film contient plusieurs caméo, dont un de Romero en curé, le producteur Rubinstein en mari cocu, il y a Savini qui joue le petit ami de la cousine de Martin qui sera plus tard la femme de Romero.... Reste un excellent film à l'atmosphère étrange diablement bien maîtrisé. Kerozene Tout le monde connait Romero, je pense. Tout le monde connait sa mythique subversive et visionnaire trilogie des morts-vivants. Mais il est moins connu qu'avant de connaitre le succès avec ce qui est son chef d'oeuvre ZOMBIE, Romero s'est attaqué au film de vampires... Plus ou moins. Car ce que MARTIN à d'unique, c'est qu'il s'agit d'un vampire sans en être un. Sans en dire trop, ce qu'il faut savoir c'est que pendant tout son film, Romero laisse planer le doute sur son personnage principal et installe petit à petit une ambiance unique faisant de MARTIN une oeuvre singulièrement étrange, un film bien évidemment réussie techniquement puisque Romero fait preuve de talents de mise en scène honorables et installe un suspense avec brio, mais c'est surtout le côté méchamment subversif de cette oeuvre que l'on retiendra, Romero s'attaquant directement aux croyances moyenâgeuses desquelles la religion est constituée, et dresse un portrait de notre société loin d'être prestigieux, au contraire MARTIN est une chronique sociale extrêmement pessimiste, dans l'oeuvre de Romero, c'est la société qui est responsable de la marginalisation de personnes telles que le personnage principal, attachant au passage, cette même société incarnée par un oncle (ou un cousin je ne sais plus) fanatique et tyrannique qui pour servir Dieu commet l'inévitable... Romero le dit clairement : Dieu est un danger, la religion en elle-même est un danger, en plus de ce constat (qui ne plaira pas à tout le monde, MARTIN n'étant pas un film pour les catholiques.), Romero rend encore plus subversive son oeuvre en jouant habilement et avec subtilité avec les codes du genre qu'il exploite, genre d'ailleurs qu'il exploite uniquement dans le but de cracher sa haine... MARTIN n'est en ce sens pas un film de vampires à proprement parler mais davantage une chronique sociale ou le vampire sert de figure iconique primordiale pour avancer le propos... Un chef d'oeuvre. Zering |
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NIGHT
OF THE LIVING DEAD - George Romero avec Duane Jones, Judith O'Dea,
1968, États Unis, 96m Un chef d'oeuvre incontournable qui s'apprécie encore et encore. Mario Giguère
Lu
dernièrement une notule, qui annonce le possible
prochain remake de ce classique ...!!! Le " House of Dead 2 " est quant a lui d'une excellente facture old-school, ainsi, bien entendu, que les 3 "Resident Evil" qui forment, déjà, une très intéressante trilogie (même si, cédant aux modes actuelles pour le dernier opus ...mais honnêtement ...) Vince Rogers |
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NIGHT OF THE LIVING DEAD - Tom Savini avec Patricia Tallman, Tony Todd et Tom Towles, 1990, États Unis, 92m, scénario George Romero Pas besoin de trop s'étendre sur l'histoire, un groupe de survivants se réfugie dans une maison en pleine campagne et tente par tous les moyens de repousser des attaques incessantes de zombies mangeurs de chair en attendant des secours ou un moyen de s'en sortir. Beaucoup de gens détestent les remakes, je n'en suis pas pour ma part friand même si j'en ai aimé plusieurs. Certains détestent le fait qu'on dénature un bon film pour en faire un film différent et sans la force de l'original ou trouvent que d'autres remakes copient avec peu d'intérêt le film original sans amener rien de nouveau. Pour NIGHT OF THE LIVING DEAD, ma position est un peu partagée. J'ai bien aimé le film mais il n'a certainement pas la force de l'original et à la fois ressemble beaucoup à son modèle, avec Romero à la scénarisation pour s'en assurer et Savini à la réalisation. Des changements par contre ont lieu par rapport à la fin et à certains moments comparativement à l'original, des détails intéressants et qui poussent la réflexion ailleurs mais définitivement sans la claque majeure que pouvait procurer le film de Romero. Bon terminé les comparaisons, parlons en un peu de ce film. Beaucoup l'ont trouvé ennuyeux et je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord, je trouve surtout qu'il est bien dosé et que son côté très réaliste vient mettre un peu de piquant à l'expérience. Les zombies arrivent lentement, les plans doivent se faire rapidement, les plans foireux sont présents et les réactions des personnages font du sens. Les interactions entre les personnages sont intéressantes et les zombies pas si nombreux qu'on pourrait le croire, mais leurs présences ont du punch et les scènes d'attaques haletantes. Savini, qui n'y va pas dans l'ampoulage, sert un film très honnête, presque plus un hommage à l'original qu'une tentative de faire mieux et le fait sans jamais vouloir en faire trop mais en offrant aussi tous les éléments pour bien remplir son mandat: Peu de gore mais assez pour ne pas se plaindre, un beau travail au niveau de la tension, des personnages simples mais intéressants et un respect visible pour le film originel bourré de références. Notre Barbara est différente, femme de son temps, plus forte, d'abord dépassée par les évènements mais ensuite en plein contrôle, jouée habilement par Patricia Tallman tandis que le rôle de Ben, L'homme noir abattu froidement à la fin de l'original revient au toujours très intense Tony Todd, encore ici en plein maîtrise d'un personnage qu'il sait rendre captivant. Abba |
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SURVIVAL OF THE DEAD - Georges A. Romero, 2009, États Unis/Canada Sur un île, il y a deux clans. Un clan qui veut tuer les zombies et un deuxième clan qui veut les garder afin de les remettre vivants lorsqu'un antidote verra le jour. Après un incident, le leader du groupe de ceux qui veulent éliminer les zombies, un vieillard de près de soixante dix ans, est envoyé en exil hors de l'île et après quelques mésaventures, il reviendra avec une pognée de survivants se refugier sur l'île. Le film est très moyen. Ce n'est pas un grand Romero, mais il comporte des qualités. Je le préfère à Diary Of The Dead (image poche et platement filmé). Le scénario est assez original, il essaie de ne pas trop faire de redite... Le film a un traitement qui ressemble a un western et comporte comme d'habitude d'excellents interprètes. Il y a de bons et de mauvais effets gores. Les mauvais sont en CGI et le film comporte deux scènes discutables avec un zombie qui conduit une voiture et une autre avec une zombie qui conduit un cheval. Un peu à la manière de DAWN et de DAY, il y a une scène tres gore avec un individu qui se fait vider de ses entrailles et c'était drôle d'entendre la réaction des spectateurs non habitués à ca... Bref, le film ne laissera personne indifférent. Romero est encore en forme, mais ses meilleurs heures semblent être passées. Black Knight |
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TALES FROM THE DARKSIDE aka Conte de la nuit noire - John Harrison, 1990, États Unis, George Romero scénariste Un jeune garçon prisonnier et enchaîné par une femme qui sapprête à le faire cuire? Mais pour étirer le temps le jeune bambin va lui conter trois histoires. La première ``Lot 249`` conte celle d'un homme qui reçoit une momie avec un manuscrit, une fois lu, la momie reprend vie pour aller venger ceux qui se moquaient de lui. La seconde ``Cat from hell`` un tueur à gage est engagé par un vieil homme riche pour quil le débarrasse d'un chat noir quil est certain que c'est la réincarnation du diable. La dernière et la meilleur ``lover's vow`` un artiste dont les choses ne vont pas très bien, va prendre une cuite au bar du coin, le barman va le sortir et se fera décapiter par une immense gargouille, en échange la créature épargnera l'artiste s'il garde le silence. La fin sera vraiment surprenante. Avec Debbie Harry, Christian Slater, Steve Buscemi, Julianne Moore. Rana |
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