Takashi Miike réalise plus vite que son ombre et ne vous laissez pas dire qu'il n'est qu'extreme, il se promène dans les genres et les ambiances différentes avec bonheur.

mise à jour 25 mai 2018

ANDROMEDIA - Takashi Miike, 1998, Japon 

Le teen movie sentimental selon Takashi Miike, ça donne ANDROMEDIA, une histoire d'adolescents amoureux qui tourne en relation virtuelle sur fond d'espionnage informatique. Yu et Mai sont deux jeunes qui ont grandi ensembles. A la veille de leur entrée à l'université, ils se rendent sous un cerisier fleuri qui a poussé au milieu de la plage et dévoilent leurs sentiments mutuels: pour la première fois, ils s'embrassent. La nuit tombée, chacun rentre chez lui heureux, le coeur léger. Mais la pauvre Mai se fait percuter de plein fouet par un camion et meurt... Le père de la fille, génie de l'informatique, avait conçu un programme d'intelligence artificielle. Ayant conservé la mémoire et les différentes caractéristiques de sa fille sur CD-Rom, il les attribue à sa création virtuelle afin de remplacer comme il le peut sa pauvre fille Mai par ce double informatique, finement prénommé Ai. A cet instant, un tueur au service d'un industriel américain désireux de mettre la main sur la création du vieux savant surgit chez lui et l'exécute. Le vieux aura heureusement libéré sa création dans le cyber espace. Elle ira ensuite se "réfugier" sur l'ordinateur de Yu.

Voici la base d'une aventure pas toujours cohérente remplie d'amitié et d'amour. Surprenant de la part d'un réalisateur comme Miike qu'on a plutôt l'habitude de voir aux commandes de films méga-destroy. Il faut dire que ce projet n'est pas entièrement le sien, puisqu'il met en scène les quatre chanteuses du groupe pop nippon Speed. Heureusement, sa fameuse patte fait parfois irruption, notamment lors de l'arrivée du camion qui percute Mai, ou pendant une poursuite en voiture complètement folle, ou encore dans certains personnages comme le vilain industriel américain aux goûts vestimentaires plus que douteux. Le côté teen movie est assez pesant par moment, en particulier pendant une séquence "vidéo clip de boys band". Pas un grand Miike donc, mais un film voir tout de même pour les curieux qui bénéficie de quelques très beaux plans, d'un montage par moment décalé et d'une vision du cyber-espace qui préfigure étonnamment MATRIX. Kerozene

AUDITION aka Odishon - Takashi Miike, 1999

Un salary man veuf depuis 7 ans décide de se remarier. Pour l'aider, un pote producteur lui propose d'organiser une audition pour un film et de choisir la fille qui lui convient. Il rencontrera effectivement la fille de ses rêves, belle, sobre, saine et qui partage un point commun avec lui: la perte de sa raison de vivre intensément. Seulement, il semble n'exister aucune trace de cette fille qui réserve son lot de surprise...

L'esprit déjanté de Miike frappe fort. A force d'avoir entendu parler de ce film, je m'attendais à quelquechose de bien plus choquant, mais ça reste tout de même éprouvant et passablement disjoncté, en total opposition avec la première heure du film, toute jolie-fleurie, un poil cu-cu. Vraiment un auteur à suivre. Pour amateur de sévices "à la japonaise".  Kerozene

BIG BANG LOVE aka 46-okunen no koi (4.6 Billion Years of Love) aka A Big Bang Love: Juvenile - Takashi Miike avec Ryuhai Matsuda, Masanobu Ando, 2006, Japon, 85m

Une prison pour hommes dans un futur indéterminé. Raconté en flash-back dans une narration non linéaire, on suit l'enquête du meurtre d'un prisonnier. Le meurtre est avoué par un autre prisonnier, mais le motif est difficile à déterminer, d'autant plus que le mort s'est attiré le ressentiment de ses confrères avec ses accès de violence. Enfances meurtries, parcours parallèles et pour décor extérieur une fusée qui amènera certains vers les étoiles, ou l'immense pyramide qui promet le paradis à qui saura franchir ses interminables marches.

Miike surprend encore. Sous des début troublants fortement teintés d'homosexualité et de violence dans un genre très formaté, Miike éclate la structure du récit et le place dans un monde qui étonne. Nous étions quatre spectateurs à s'expliquer après coup l'intrigue, à tenter de réconcilier ce que nous avions vu, un film qui s'éloigne de certains clichés et qui adopte à l'occasion un ton poétique surprenant. On reconnaît Ryuhei Matsuda, acteur androgyne remarqué dans Blue Spring ou Izo de Miike. Un film différent, qui pousse à la réflexion et qui ne prend pas le spectateur à la légère. Mario Giguère

The BIRD PEOPLE OF CHINA aka Chûgoku no chôjin - Takashi Miike, 1998, 118m 

Wanda (Mashahiro Motoki), un jeune cadre vivant au rythme du matérialiste japonais doit soudainement remplacer un collègue malade. Sa mission est de se rendre dans un coin perdu et montagneux de la province Yun Nan, situé au sud-ouest de la Chine, pour négocier un gisement de jade. Outre les difficultés du parcours et de langages, un outrant yakusa nommé Ujiie (Renji Ishibashi) le suivra pour la remise d'un dû là où les gens volent.

Considérant que Miike prône les vertus de l'imagination il serait préférable pour apprécier pleinement de ces 118 minutes d'oublier son existence. Si vous rêvez d'éclats jouissifs digne d'une bédé hard comme moi, ce film risque pour certains d'être un autre type de raclée. Place, attention, à la poésie avec un road-trip mettant en vedette une région près du plus long fleuve d'Asie comptant 25 minorités ethniques dont certaines à l'écart du monde moderne. Ce fleuve en passant, le Yang-Tsé-Kiang, subit présentement la construction d'un barrage ayant la capacité de 18 réacteurs nucléaires devant se terminer en 2011. Retour aux rêves maintenant, avec une histoire bien menée, accompagnée de quelques gags et moments violents bien visés. Prises de vue aériennes et qualité de la photographie ne cessent de mettre en valeur l'incarnation d'une béatitude fragile dont ces êtres volants. Les enfants sont souriants et les comédiens performants. Et surtout, surtout cette signature encore efficace troublant réalité et rêves avec ici l'aide de légendes -celle de Shangri-La paraît-il, et de précieuses cultures. La pièce paradis manquante du puzzle Miikien parfaite avec une tisane et une envie de voyager. Moi je connais enfin la signification de cette belle affiche et retourne à mes recherches sur le Yun Nan. Café! Deadmonton

CITY OF LOST SOULS aka Hyôryuu-gai - Takeshi Miike, 2000, 105m

Un brésilien kamikaze et inventif, Mario, est amoureux d'une chinoise que les autorités japonaises s'apprêtent à exiler. N'ayant pas froid aux yeux, il ne fait ni une ni deux et kidnappe un hélicoptère pour aller la sauver en butant des tas de flics du haut des cieux avec sa péteuse. Le couple réuni verra plusieurs embûches se pointer le bout du nez; le chef de la mafia chinoise est amoureux de la nana, les yakusa cherchent Mario partout à Tokyo...

Un nombre considérable de brésiliens habite le Japon. Miike se sert de ce point de départ "ethnique" pour bâtir une fois de plus un film épileptique - dont le montage et la structure évoquent irrésistiblement DEAD OR ALIVE - truffé de personnages aussi névrotiques qu'attachants. Le budget semble avoir sensiblement augmenté depuis la hausse de popularité dont bénéficie Miike en Asie, et on se permet même ici un combat de coqs en CGI qui balance en passant un petit clin d'oeil à THE MATRIX. Le style visuel complètement dément qui caractérise l'oeuvre de ce bourreau de travail japonais devient de film en film de plus en plus unique, mélangeant allègrement et avec succès une superbe photographie atmosphérique et des excès de violence caricaturale qui ne semblent ici aucunement "déplacés". Le rythme langoureux du film, constamment brisé par d’inattendues séquences d'action imaginativement chorégraphiées, est typiquement nippon et frôle l'envoûtement. Orloff

CROWS ZERO - Takashi Miike, 2007, Japon   

Cette adaptation d'un manga populaire s'avère carrément jouissive. Ne connaissant pas le matériau d'origine, il m'est bien entendu difficile de le comparer au film, mais ce qui est certain c'est que cette bande généreuse nous en fout plein les mirettes pendant deux heures non-stop! L'action prend place dans un lycée. Mais pas n'importe quel lycée: le pire lycée du pays, celui dans lequel on trouve le pire ramassis de cancres, de racailles et de bons-à-rien de tout l'archipel. La situation est à ce point dramatique que les profs semblent avoir déserté l'établissement pour laisser les jeunes se taper sur la gueule du matin au soir! Et c'est ce qu'il se passe dans CROWS ZERO: des bastons homériques entre adolescents hyper-violents cherchant à devenir les maîtres du bahut! Un scénario-prétexte limite crétin dont Miike sait tirer partie de manière efficace grâce à la mise en place de personnages charismatiques se trimballant des réputations de combattants invincibles. On y suit l'arrivée d'un nouvel élève, fils de yakusa, cherchant à faire tomber le leader du lycée et son gang de gros bras. S'en suivent donc de nombreuses bagarres toutes plus brutales les unes que les autres, versant parfois dans l'humour gras, parfois dans le contemplatif facile à grand renfort de ralentis (de préférence sous la pluie) et ma foi ça n'est pas désagréable du tout pour qui aime les films bis et bourrins. Bien qu'un peu répétitif dans ses scènes d'action, le film possède ses moments de calme, voire même de tendresse, permettant de modérer un rythme pas loin de sombrer dans la monotonie. Une petite romance vient poindre son nez - mais pas trop non plus, il s'agit là d'une pelloche de mecs, de vrais, avec de la testostérone partout – une histoire d’amitié et de loyauté vient également prendre une place relativement importante - le réalisateur y traite comme souvent du thème de l'honneur - et quelques plages humoristiques "miikéïennes" surgissent inévitablement comme lors de cette improbable et hilarante scène de bowling humain où des élèves transformés en quilles valdinguent aux quatre coins de l’écran! Du gros fun quoi ! Kerozene


Riki Takeuchi

DEADLY OUTLAW REKKA aka Violent Fire aka Jitsuroku Andô Noboru Kyôdô-Den : Rekka - Takashi Miike, 2002, Japon, 1h36

Si vous avez vu la bande-annonce, ou que vous connaissez assez bien Miike, vous vous doutez probablement que ça déménage. Ce film est programmé à Fantasia cet été et dans un esprit d'éclaircissement, j'ai voulu vous donner en primeur un avis objectif.

Kunisada (le grand Riki Takeuchi) est fils emprisonné d'un "boss" yakusa qui se fait descendre par un clan rival, les Otaki. Lorsque Riki retrouve sa liberté, il apprend qu'une alliance amicale a été négociée entre les deux clans pour éviter une sanglante guerre des gangs. Il n'est bien entendu pas d'accord, et entreprendra de le prouver en tentant d'éliminer tous les gangsters qui se retrouveront sur son chemin.

Pas besoin de vous dire que j'ai adoré, j'imagine. Entre des actes de violence extrêmes imaginatifs, un style visuel inimitable, un rythme assez particulier et un montage éclaté, Miike s'éclate carrément, et parvient même à beurrer par-dessus sa tartine un score heavy metal qui passe le test ! Takeuchi esquisse un portrait assez juste d'un psychopathe à la mèche courte, personnage superbe et grandiloquent que l'on ne retrouve que dans l'oeuvre de l'ami Takashi. Comme souvent dans la période "yakusa" de Miike, on retrouve un couple de tueurs savoureux, dont chaque apparition est plutôt hilarante. Les dialogues sont brefs et vont droit au but, et l'humour absurde est bien entendu au rendez-vous. On remarque aussi un caméo de Sonny Chiba dans la peau d'un chef yakusa.

Maintenant, si seulement l'oeuvre de ce génie dérangé était distribuée correctement an Amérique du Nord, on serait bien plus heureux ! Orloff

Un yakuza dont le père vient d'être assassiné par un membre d'un clan rival ne rêve que de trucider toute la bande pendant qu'une trêve se négocie. Surprit d'apprendre un complot plus vaste ou il a été utilisé, il frappera sans répit et durement tout ce qui bouge, sauf les femmes, ce n'est pas ce genre d'homme !

La famille, thème qui revient en leitmotiv chez Miike soutient un récit typique de vengeance, évidemment revu à la sauce du réalisateur non conventionnel. On se promène alors de tranches de vies de yakuzas a des pièces de violence traîtées avec diversité. Du guet-apens tourné en plan éloigné ou la caméra ne bouge pas pendant que tout le monde se trucide à l'hilarant épisode du lance-rocket chinois (mode d'emploi uniquement en chinois, dictionnaire chinois-japonais comprit dans le prix d'achat) à la fin qui lorgne au fantastique, Miike s'amuse et on y trouve notre compte. Note curieuse au passage pour les deux paumées qui accompagneront les complices un certain temps, relation atypique et signifiante pour les personnages principaux. Riki Takeuchi est l'interprète principal et frappe toujours la cible, dans tous les sens. Mario Giguère


DEAD OR ALIVE aka Dead or Alive: Hanzaisha - Takashi Miike, 1999, Japon

Une bande de tueurs sans attaches sont confrontées à un policier tenace qui a besoin de 200,000$ pour payer l'opération de sa fille. Entre la corruption rampante, des alliances entre les triades et les yakuza, il est difficile de deviner comment tout cela va se terminer mais on devine que ce ne sera pas jojo pour personne...

Ca débute par un montage fulgurant de sexe-drogue-rock'nroll et sadisme éprouvant pour continuer dans les drames individuels des personnages principaux. La caméra s'arrête la musique se calme et la gratuité des scènes dégoûtantes fait place à des drames loin d'être anodins. Et ça se balance tout le long dans des scènes d'action au frénétisme spectaculaire, de sadisme outrancier, de bestialité, le tout extrêmement bien filmé, aux lumières travaillées, aux acteurs intenses. Jusqu'à un final monstrueux, débile et jouissif. Takashi Miike est à l'aise autant dans la pétarade à la John Woo qu'au drame limite mélodramatique. Car si la violence gratuite abonde, il y a des morts poignantes qui touchent droit au but. Le souffle coupé ! À voir sans fautes, mais pas pour les âmes sensibles. Seulement deux films regardés et je deviens accroc de Miike, incrédible ! Heureusement j'ai mis la main sur la trilogie ! Mario Giguère



Show Aikawa

DEAD OR ALIVE 2: Tôbôsha aka Dead or Alive 2:Birds - Takashi Miike, 2000, Japon

Deux tueurs à gages ( les deux acteurs principaux de Dead or Alive ) sont sur le même contrât à leur grande surprise. Par-dessus le marché, ce sont deux orphelins sortis du même orphelinat il y a des années. En fuite, car ainsi recherchés par la police, les yakuza et les triades, ils se croisent sur l'île ou ils ont grandi et renouent leur amitié pour sauver les enfants du monde.

Un autre film impossible à résumer, bourré de moments fous, mais au rythme et au scénario moins frénétique que l'original, avec raison. Du magicien qui explique le complot entre Yakuza et triades, des trois tueurs qui ne communiquent qu'avec la messagerie texte de leur portable, de la veuve qui caresse le membre géant de son copain assassiné en passant par les ailes d'ange, blanches ou noires de nos protagonistes et leur pièce de théâtre pour enfants, Miike multiplie les situations et les plans de caméra originaux pour nous amener sur un récit sur l'amitié et l'enfance. Il y a une comète qui traverse le ciel tout au long du métrage et des intertitres qui posent la question : où êtes-vous ? qui me laissent perplexes et semblent attester les niveau de lectures multiples possibles. Les deux acteurs, Riki Takeuchi et Show Aikawa sont excellents.

En supplément sur le dvd, un court making of qui nous montre une équipe décontractée et des acteurs qui ont du plaisir, ainsi qu'une fausse bande annonce de Dead or Alive 3 bidonnante. Mario Giguère

DEAD OR ALIVE: FINAL - Takashi Miike, 2002, Japon

Dans un mélange des films BLADE RUNNER et 1984, on se retrouve à Yokohama au 24ème siècle, dans une ville dirigée par un maire qui drogue de force les concitoyens pour qu'ils ne se reproduisent plus, question d'éviter d'autres guerres. Un répliquant prend sous sa protection un groupe de rebelles qui aspirent à vivre leur hétérosexualité et élever des familles.

Beaucoup trop près de ses sources, le dernier DEAD OR ALIVE vaut le détour pour le duo encore impeccable d'acteurs: Riki Takeuchi et Show Aikawa et quelques scènes démentes, y compris un final rocambolesque complètement fou qui soulève plein de questions sur la trilogie ! Mais l'ensemble est très sage, reprenant toutes les scènes classiques de dystopies, au demeurant bien réalisées. Miike ferme donc la boucle et peut passer à autre chose. Le Japon du futur est tourné simplement dans le Hong Kong d'aujourd'hui... Mario Giguère

FUDOH - THE NEXT GENERATION aka Gokudô sengokushi: Fudô - Takashi Miike, 1996

Film culte complètement dément portant sur la vengeance d'un jeune homme envers son père, cette perle rare comprend des enfants assassins, une fillette qui a un certain talent très particulier, et un ballon de soccer qui s'avère être une tête humaine.  Préparez votre incrédulité, car Fudoh frappe fort, et souhaitons que vous ne fassiez pas économie de vos haussements de sourcils. Orloff

Wow. Encore un autre superbe film japonais bourré d'action. Fudoh, un jeune Yakuza (mafia japonaise) à sous ses ordres une bande d'associés hors de l'ordinaire (une danseuse nue qui lance des darts à l'aide d'une sarbacane placée dans son vagin, des enfants d'écoles tueurs à gage, etc.). Bientôt, les activités de Fudoh nuiront à son père qui est le chef du clan. Alors un sanglant conflit père/fils éclatera pour le bénéfice du spectateur. Un excellent film très bien réalisé qui ne laisse pas une seconde de répit. À voir absolument. Angel Guts

FULL METAL GOKUDO aka Full Metal Yakuza - Takashi Miike, 1997, Japon, 1h42 

Hagane est un apprenti yakuza pissou comme ça n'est pas permis. Il a commencé sa carrière en lavant les planchers et est destiné à la finir de la même façon s'il continue; il est incapable de collecter des dettes, prenant la fuite devant des ménagères en furie, et fait rater des tentatives d'assassinat en trouvant ça "trop horrible" à la dernière minute. Il commence à briser les couilles de certains chefs, qui le considèrent comme un fardeau... Alors que son héros, un gokudô emprisonné sept ans plus tôt pour avoir pourfendu un groupe de gangsters rivaux avec son seul sabre, s'apprête à retrouver la liberté, ses patrons organisent un guet-apens et se débarrassent des deux mecs en même temps (ils ont probablement trouvé au fond de leur boîte de céréale un coupon "2 pour 1" chez une quelconque boîte de tueurs à gages).

Hagane est mort, mais... son cerveau étant encore en activité, il sera recueilli par un savant un peu barjo qui en fera un robocop tatoué, un "Full Metal Gokudô" conçu pour combattre le crime, mais qui se sauvera toutefois de son maître avant d'avoir pu combattre quiconque.

Petit budget probablement réalisé pour le marché vidéo, cette oeuvre de Miike est comme toujours inventive, rythmée et hilarante. Le concept de base, Robocop chez les yakuza, se transforme rapidement en situation hors de tout contrôle, alors que le "justicier métallique" n'a aucunement l'intention d'écouter les recommandations de son maître et part à la recherche de sa justice personnelle, avec un seul but en tête, annihiler tous les pourris qui ont comploté sa mort et celle de son idole.

L'humour absurde de Miike est en plein développement - Hagane doit manger du métal pour s'énergiser, et son mentor, pour éviter de le déstabiliser, lui présente un "bol de céréales" composé de boulons et morceaux métalliques baignant dans un bol rempli de lait... Le personnage d'Hagane subit un certain développement, passant du couillon initial, qui a peur de son ombre, à cette créature invincible qui massacre littéralement une armée de yakuzas sans même suer. Comble du second degré, il trouvera même l'amour, un amour douteux à la Japonaise, qui ne sera jamais consommé malgré l'appendice "géant" dont Hagane a hérité lors de sa transformation en surhomme. Car au final, même si l'être est de métal, c'est encore un coeur humain qu'ils transportent dans son armure et qui dicte ses agissements.

Les effets spéciaux, bien que fauchés, sont très réussis, et la technique de Miike contre tous les problèmes qu'un certain manque de budget aurait pu engendrer. Kôji Endô, compositeur attitré de Miike, est encore une fois à la tâche. Orloff

Miike inverse la proposition de Robocop. Là ou le film de Verhoeven propose un policier courageux transformé en robot sans mémoire, Miike présente un Yakuza qui a peur de son ombre, transformé en robot qui se rappelle de tout ! Le résultat est parsemé de scènes délirantes et de moments dramatiques intenses. La femme torturée sert encore de levier pour faire sortir le justicier de sa cachette, on pense à Dead or Alive. Le budget semble bien mince et la censure japonaise pixellisante arrive à plus d'une reprise pour masquer d'énormes engins virils. Miike est encore inventif et sans atteindre les délires de certaines autres de ses productions, on passe encore un très bon moment. Vive Miike ! Mario Giguère

GOZU - Takashi Miike, Japon, 2003

Un chef yakuza nommé Ozaki pète un câble. Atteint de paranoïa suraiguë, il est persuadé que tout autour de lui est conçu pour porter atteinte à son supérieur, à son clan, et à lui-même. Ainsi, le plus inoffensif chihuahua devient à ses yeux un chien anti-yakuzas, une arme dangereuse à exterminer au plus vite. Conscient que ce problème psychologique pourrait nuire au clan, le chef demande à Minami, dont la vie fut sauvée par Ozaki, de l'éliminer dans une démolition de voiture. Malheureusement pour Minami, jeune adulte sexuellement frustré, rien ne se passera comme prévu: Ozaki disparaît. Il part alors à se recherche et entame ainsi un parcours étonnant et à l'issue carrément inimaginable !

GOZU est un énorme trip surréaliste qui commence de manière jouissive. Le premier quart d'heure nous offre une suite d'événements totalement inattendus, drôles et surprenants. Malheureusement, le soufflé retombe pour ne relevé que 90 minutes plus tard, lors d'un final grand-guignolesque super trash, le genre de scènes qui font que Miike est Miike, c'est à dire un barjot près à filmer les événements les plus improbables ! Dommage pour cette baisse de régime, néanmoins ponctuée d'éléments et de personnages délirants (l'homme à tête de vache, la vieille fille séductrice productrice de lait maternel et son frère retardé, etc. ...), car le film aurait grandement gagné en qualité s'il avait été ramené à une durée de 80 minutes au maximum. On a envie de dire que le film mérite vraiment d'être vu grâce à ses multiples idées folles, mais il est impossible de ne pas reconnaître qu'on se fait tout de même bien chier. Impossible aussi d'en dire plus, chaque élément dévoilé faisant perdre systématiquement du piment de la découverte de ce film. Car s'il y a une qualité qu'il possède, c'est bien celle de surprendre. Kerozene

Le site officiel

Euh, ouais bon. Miike se fait plaisir en nous fabriquant un film hybride délirant où on patauge dans un film classique de yakusa, mais toujours avec une tournure d'événements inattendue et on ne peu plus bizarroïde. On démarre avec Ozaki (Sho Aikawa des DEAD OR ALIVE) en pleine réunion de yakusa dans un petit resto et tout à coup, il nous prévient d'une certaine chose (pas de spoiler, eh ?) et après ça, le film se met à disjoncter avec notre cher Ozaki qui annonce qu'un petit chihuahua inoffensif en face du resto est en fait un chien entraîné pour tuer des yakusas (!!!). Il se dirige alors vers l'extérieur pour aller lui régler son compte brutalement et de façon hilarante. Déjà à ce moment une ambiance lugubre se dégage, autant sonore que visuelle, tout en demeurant dans la surréalité frappante de mauvais goût.

Sacré Miike. Environ 130 minutes de ce genre suivront par la suite où je ne veux pas en révéler les surprises, le film se retrouvant jouissif si on en sait le moins possible. Disons que la scène du petit chihuahua en demeure l'une des plus accessibles en comparaison à tout ce qui suivra, où à chaque moment qu'on se retrouve dans un film de yakusa habituel, on fait un 180 degrés pour finir chaque scène en folie totale ce qui peut confondre d'autant plus le spectateur, même les fans avides des excès du metteur en scène extrême qu'est Miike. Le résultat demeure formidable malgré quelques longueurs et souvent, on ne peut s'empêcher de voir encore plus clairement le côté complètement anarchique de Miike et particulièrement de l'oeuvre en question. Je n'ose pas imaginer l'effet que le film dû avoir à Cannes... À voir ! Bad Feeble

The GREAT YOKAI WAR - Takashi Miike, 2005, Japon

Quand Miike signe un film à destination de la famille et visible par tous, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il nous livre une simple comédie consensuelle et aseptisée comme ils savent si bien les faire chez Disney. Non, Miike reste fidèle à lui-même, car même si les filles violées et les meurtres sanglants ne sont pas au programme de THE GREAT YOKAI WAR, l'esprit général de l'entreprise est à l'image de ses titres les plus emblématiques, à savoir sauvage et déjanté. Avec ce film, il s'approprie l'un des mythes les plus populaires du folklore nippon : les monstres yokai, une centaine de créatures de toutes formes, toutes tailles et toutes couleurs. Un véritable freak show psychédélique et absurde qui ne cesse de s'agiter énergiquement pendant plus de 120 minutes avec l'espoir de sauver le monde de la folie d'un humain cruel qui crée des abominations en fusionnant des monstres yokai avec des engins motorisés dans une sorte de chaudron infernal. Le résultat issu de cette soupe maléfique est une armée de robots apocalyptiques au design destroyanimés d'un comportement psychotique et destructeur. C'est un enfant élu qui mènera sa galerie de personnages déglingués vers un affrontement final ahurissant lors duquel Tokyo se voit plonger dans le chaos.

Vous l'aurez compris, THE GREAT YOKAI WAR est un film complètement déglingué, une sorte de mélange hybride entre un film d'aventure pour têtes blondes et un bad trip cauchemardesque, et si Miike destine son film aux enfants, laissez-moi vous dire que ma fille attendra encore quelques années avant de pouvoir y poser les yeux. Car Miike n'a pas pu s'empêcher d'y injecter quelques éléments qui lui sont propres, comme une jeune et jolie yokai aux hanches dénudées ou la méchante de service qui laisse régulièrement apparaître sa culotte tant sa jupe est courte - légère touche d'érotisme soft qui ne gênera personne bien au contraire, mais aussi comme certaines scènes cruelles qui ne manqueront pas de flanquer de beaux cauchemars aux plus impressionnables. THE GREAT YOKAI WAR est un film aux décors superbes, aux créatures innombrables et improbables, aux méchants terriblement cruels et au final surprenant, c'est en quelque sorte L'HISTOIRE SANS FIN sous acide, autrement dit une expérience déroutante. Kerozene

Vu et grandement apprécié, mon coup de coeur du festival Fantasia. Faut dire qu'on y fait évidemment la belle part aux monstres, que le film déborde d'imagination, de clins d'oeil au spectateur adulte, de mélange de créatures destroy au petit espèce d'hamster trop cute, enfin, un mélange irrésistible pour tout amateur du genre !

Yé, ça fait du bien ! Mario Giguère

Site officiel : yokai-movie.com 

ICHI THE KILLER aka Koroshiya 1 - Takashi Miike, 2001

Ichi the killer est un tueur pratiquement muet qui décime les yakuzas d'un quartier chaud au Japon. Témoin d'un viol collectif lorsqu'il était plus jeune, il est resté marqué par cet évènement surtout au niveau de sa sexualité. Lorsque le boss Anjo disparaît, toute sa bande mené par Kakihara, autre tueur déjanté, part à sa recherche. Ils finiront par croiser la route de Ichi avec des résultats sanglants.

Miike l'avait dit. Il voulait réaliser un film tellement laid, tellement vulgaire, tellement violent que ses producteurs ne voudraient pas le sortir en salle... Ben on peut dire que Miike a réussit, son film n'est pas aimable du tout. C'est un truc abject totalement pervers qui avec ses côtés grotesques n'arrive pas vraiment à être choquant ni vraiment comique (et ce, même si les personnages sont dès plus colorants et collent parfaitement au manga dont ils sont tirés). De plus, le film n'est pas vraiment nerveux et l'action n'est pas toujours au rendez-vous. Miike privilégie une certaine lenteur qui s'achève sur des moments de violents extrêmes qui ne sont pas toujours montrés à l'écran lors de l'action (question de FX ?) mais ou le résultat est judicieusement cadré (le pimp coupé en 2 sur le sens de la longueur, le visage glissement doucement sur un mur taché de sang, la cheville d'une fille coupée froidement, etc.)

Malgré ces bémols typiquement Miikiennes (on sent que Ichi est un film vite réalisé et vite monté. Quelques bonnes idées ne cachent pas vraiment le manque de rigueur de la mise en scène), le film reste fascinant au niveau de la perversion des personnages. Grand film S&M, tous les personnages possèdent une déviance, tous se torturent avec " amour ", tous recherchent une certaine extase dans la douleur ou le sadisme. Kakihara est excité à l'idée de rencontrer Ichi, quelqu'un qui saura sûrement le torturer aussi bien que Anjo, son patron disparu. L'humiliation est aussi un sujet fort dans Ichi. Le Bullying (sujet déjà présent dans Visitor Q) a transformé Ichi en ce qu'il est aujourd'hui, un tueur fou incontrôlable qui désire éliminer tous les bullys.. Même les adultes sont humiliés constamment, comparant tout le concept yakuza à la cruauté d'enfants dans une cour d'école.

Il aurait été impossible de réaliser ce film en Amérique. Non seulement à cause de sa trop grande violence mais bien plus à cause de cette culture S&M typiquement japonaise. Lloyd llewellyn

www.ichithekiller.net

Un tueur sadique assassine le chef d'une bande de dangereux yazukas et laisse ensuite ses associés le soin de nettoyer les lieux du crime pour donner l'impression que la victime s'est fait kidnapper plutôt que tueur. Kakahira, l'homme de main de la victime, part donc à la recherche de son patron et de fil en aiguille, il apprend l'existence de Ichi, un maniaque qui s'attaque uniquement aux hommes méchants qui sèment le mal sur la planète.

Bon, j'avoue ici que mon résumé est un peu bâclé, mais on pourrait dire qu'il va en harmonie avec cet opus de la violence signée Miike. Ici, le scénario n'est qu'une excuse pour des scènes sanglantes à souhait, frôlant souvent l'insupportable, ainsi que les farces d'humour noir rarement subtiles, mais souvent très absurdes.

Miike ici s'est complètement laissé aller, on sent très bien qu'il est désormais en harmonie avec son style particulier et il se laisse ici s'amuser en suivant ses propres règles. Le résultat est cocasse et fort amusant, mais il ne s'agît pas ici de son meilleur film, ce dernier ayant fait beaucoup mieux avec GOZU et VISITOR Q. Oncle Freak

IZO - Takashi Miike, 2004, Japon

Mais qu'arrive-t-il à Takashi Miike ? La dope nipponne est-elle si mauvaise ? Ne sachant visiblement pas où il veut en venir avec IZO, il nous assène plus de deux heures de films sans queue ni tête en mettant en scène Izo, un démon qui traverse malgré lui les époques en découpant à peu près tous les types qui croisent son chemin. On passe ainsi du Japon féodale à la deuxième guerre mondiale en passant par les rues de Tokyo du début du XXIème siècle et ceci sans aucune logique ni aucune explication. Le pauvre Izo a l'air tout autant paumé que le spectateur et balance des coups de sabre à droite et à gauche sans aucune conviction. Si deux heures de boucherie peuvent éventuellement être divertissantes (il suffit de regarder VERSUS de Kitamura), Miike filme ses découpages de figurants avec le dynamisme d'un octogénaire asthmatique, limitant les effusions de sang et provocant ainsi un ennui d'une rare efficacité. A tel point que les meilleures scènes du film sont peut-être ses intermèdes musicaux totalement absurdes pendant lesquels un type chante une ahurissante mélodie tordue en grattant énergiquement sa guitare. Même les quelques apparitions de Takeshi Kitano sont d'une affligeante platitude. Difficile de réellement savoir quel est le fond de ce film d'un ennui abyssal qui reste pour moi une véritable énigme et surtout une énorme déception. Après ZEBRAMAN, il semblerait que 2004 aie été une très mauvaise année pour le Japonais fou. Kerozene

KISHIWADA SHONEN GURENTAI - BÔKYÔ - Takashi Miike, 1998, 94m 

Dans la zone de pêche Kishiwada d'Osaka grandit Riichi, fils unique d'un père ouvrier (Naoto Takenaka). Brassé à la maison comme à l'extérieur, il surmontera ses problèmes en réalisant l'un de ses 1er projets lors de son passage vers l'adolescence, à la fin des années '60.

Moments nostalgiques misant sur l'émotion suscitée envers les mésaventures et l'éveil de la jeunesse réussie grâce aux particularités du réalisateur superposant des événements historiques. Bien que léger, ce 2ème film d'une série de 2 basée sur l'autobiographie de Riichi Nakaba, originaire du même endroit et époque, permet à Miike de présenter des moments touchants de sa jeunesse découvrant sa principale porte de salut, l'imagination. Le titre d'origine japonais de la série fut "Garçons soient ambitieux" (allo Gozu) n'est pas à confondre avec une adaptation de Kazuyuki Izutsu réalisée en 1996. Véritable champ de fraises... urbain avec des grands-parents... délaissés, seule la jaquette du dvd et mises en gardes sont trompeuses et violentes. La réplique pouvant attirer le plus d'ennuie étant celle de Riichi, 9 ans, s'adressant à l'amant de sa jolie professeur: "You made her cry the other day, didn't you?"-"eh..."-"A man shouldn't make her woman cry. If you make her cry again, I'll kill you." Encore une fois, à vos gardes. Deadmonton

la LOI DE LA RUE aka Ley Lines aka Nihon Kuroshakai - Takashi Miike, 1999, Japon, 1h45.

L’Étrange Festival présentait une rétrospective de films d'un gars appelé Takashi Miike, dont la filmo est de loin incomplète dans l'imdb. Je n'ai malheureusement vu qu'un seule de ses films: LA LOI DE LA RUE. Miike a revisité les 400 COUPS de Truffaut en montrant des jeunes chinois victimes de discrimination au Japon. Les 3 jeunes se cassent à Tokyo où ils rencontrent plein de problèmes: arnaqués par une pute, vendre de la dope, accrochages avec des yakuzas... Le tout est superbement dirigé et c'est un véritable bonheur. Les acteurs sont bons, la fille qui joue la pute est superbe (et elle subit les fantasmes d'un client plutôt imaginatif), le final est grand... D'ailleurs, le plan de la fin est de toute beauté et témoigne d'un cinéma nippon qui ne fait pas de compromis, à l'opposé d'Hollywood. Un autre film de Miike appelé DEAD OR ALIVE était présenté, j'ai vu 2-3 images, et là ça à l'air de dégénéré sec, c'est un polar ultra-violent méga-gore, bien différent de la LOI DE LA RUE. Il est actuellement en train de tourner DEAD OR ALIVE 2. Kerozene

Un vietnamien élevé dans un petit village au fin fond du Japon décide un jour qu'il en a assez de la petite criminalité de son patelin et entreprend de déménager ses quartiers dans une grande ville. Un seul de ses amis le suivra, ainsi que son petit frère, un étudiant timide. Ils apprendront à la dure que tout n'est pas aussi facile à la ville qu'à la campagne, escroqués qu'ils seront tour à tour par une pute au grand coeur (Dan Li) et un inquiétant gangster chinois (Ren Osugi). En plus de frictions internes, le trio aura droit à une série d'épreuves qui testera leur sang-froid...

Voici un "coming of age" japonais savoureux, parfaitement maîtrisé, regorgeant de personnages "miikiens" jouissifs et de scènes d'action brutales et inattendues. L'humour typique du forcené nippon s'y retrouve en larges doses, donnant à l'ensemble un ton particulier.

Ren Osugi, tout à fait menaçant, reste constamment d'un calme glacial, lui qui est habitué aux productions à saveur yakusa de Miike, Sabu & Kitano. Il a joué dans presque tous les films japonais "remarqués" depuis 1997, incluant quelques titres de Kyoshi Kurosawa & le délirant UZUMAKI.

Le petit frère du "héros" est le même que celui de Riki Takeuchi dans DEAD OR ALIVE, ce qui nous donne un repère familier, comme si nous connaissions déjà le personnage. De plus, la fin du film renvoie à celle de DEAD OR ALIVE 2 et à celle de DEADLY OUTLAW REKKA - que je ne révèlerai pas afin de ne pas froisser les spoilers-o-phobes - ce qui laisse le spectateur devant un effet "miroir" et tisse des liens serrés entre les autres films de Miike, comme si son oeuvre n'était qu'un grand puzzle dont les pièces s'imbriqueront éventuellement l'une dans l'autre un jour. Comme Balzac, le Japonais fou nous offre sa vision de la comédie humaine... Orloff

MASTERS OF HORROR : Saison 1, épisodes 13: Imprint - Takashi Miike

Un journaliste (Billy Drago) débarque sur une île isolée qui abrite un bordel. Depuis des années il cherche une japonaise qu'il a aimée et à qui il a promit de revenir pour l'amener en Amérique. Une prostituée défigurée lui fait une annonce fatale pour sa belle Kokomo. Il refuse d'y croire et lui demande la vérité...

Rashomon à la sauce Miike est un plat que le diffuseur Showtime a refusé de montrer à son public.L'épisode a cependant passé la rampe en Angleterre. Il y a un parallèle intéressant à faire entre Mick Garris qui demande à Miike un épisode de sa série sans censure et qui se retrouve avec un épisode qu'il avoue lui-même avoir de la difficulté à regarder et Billy Drago qui débarque au Japon et est révulsé parce qu'il se fait conter. Car de récit en récit, la tension monte et l'horreur graphique devient éprouvante. Les scènes de torture sont particulièrement difficiles à regarder, sans parler du contexte dans lequel on nage, remplit de prostituées grotesques ou de foetus qui descendent la rivière. Miike explore souvent la famille et ici encore, mais une unité familiale qui baigne dans plusieurs tabous encore forts. On en sort ébranlé. Voila ce qui aurait fait un final puissant pour une série en général plus consensuelle, mais Showtime/Drago, l'ont trouvé trop fort. La différence entre un pays qui laisse tomber la bombe atomique et celui qui la reçoit ? Mario Giguère

 

MPD PSYCHO aka Tajuu jinkaku tantei saiko - Amamiya Kazuhiko no kikan - Takashi Miike, avec Naoki Hosaka, Tomoko Nakajima, 2000, Japon, mini-série 6 épisodes d'une heure

1- Drifting Petals / Memories of Sin

Arriver sans avertissement dans l'univers de MPD PSYCO relève du défi. C'était mon cas, Il est bon de savoir que le titre plus complet est "Multiple Personality Detective Psycho" et qu'il annonce bien le programme, adapté d'une bande dessinée. On débute donc avec le changement de personnalité d'un détective et la présence de "bar-coders" des humains qui ont un code bar, dans le bas du blanc de l'oeil gauche. Suit une enquête sur une série de meurtres ou d'actes criminels bien spéciaux puisqu'on transforme la tête de jeunes femmes en pots de fleur (oui mais c'est presque artistiques, m'enfin). Pour ajouter à la confusion, la série télévisée est sujette è censure, de gros pixels brouillant plusieurs images importantes. Amamiya, le détective du début, qui a quitté la police, est rappelé en renfort par son supérieur, puisqu'il est le meilleur "profiler" de sa profession.

2- How to create a World

Amamiya, réintégré dans la police, aide à élucider une série de meurtres de femmes enceintes, bébés disparus et remplacés dans l'utérus par un téléphone. À noter l'agent de police qui sculpte de magnifiques figurines reconstituant la victime type, traîté de "geek" par son boss et qui crie à la discrimination.

On se croirait dans un univers parallèle ou le rôle des humains au code bar est encore à déterminer (la série dure 6 épisodes, un film est en préparation pour 2008). On tourne autour de Lucy Monostone, terroriste très particulier qui a sévit il y a 28 ans, et dont les chansons, entendues au téléphone, poussent les écouteurs au meurtres étranges. Un scénario très chargé d'informations à digérer, donc, que Miike approche de manière inventive. Outre les courtes animations signalant l'arrivée de l'influence de Lucy Monostone, les extérieurs sont souvent filmés avec des précipitations artificielles. En effet la plupart du temps, la pluie est surimposée et dans des extérieurs teintés en rouge, on a droit à ce qui ressemble à de la neige vert fluo. Des segments traîtés au photoshop semble être la vision des voix schyzophréniques du détective aux trois personnalités. Deux épisodes fascinants, on se reparle de la suite.

3- The Life constructed in Double Spiral

Une école, un suicide collectif sous les ordres de la néo-prêtresse interprétée par Chiaki Kuriyama (Kill Bill). Encore une présentation des meurtres par notre duo de policiers qui cherchent à distraire leurs supérieurs ! Une majorité des étudiants sont des bar-coders, on nous fait le coup de l'infiltration d'Amamiya, à son grand désespoir, comme professeur dans une école suspecte. Il découvre une discipline presque militaire et un élève qui semble avoir le contrôle sur le collège. Par surcroît, il est bar-coder troisième génération, bar code rouge dans l'oeil...

Un épisode moins choc qui épaissit le mystère des bar-coders, introduit la méfiance envers l'assistante d'Amamiya. Dans les dernières minutes, le commissaire visite sa connaissance qui enregistre et conserve les actes meurtriers, regardant une cassette ou un massacre semble perpétré par un Amayima enfant.

4- Smashed Ants

Un délinquant à la tête d'un gang de jeunes découpe en morceaux des femmes dans une partie de bingo macabre. Complètement dément, il a la femme d'Amayima en otage et la lui retourne, sans bras ni jambes. L'esprit de Nishizono, le tueur qui s'était déjà emparé d'Amamiya, est en lui et finira, dans un retournement étonnant, dans la peau d'un chien-robot...

Épisode éprouvant à regarder, rappelant par son imagerie le film de Jennifer Lynch BOXING HELENA. Je remarque toujours dans la mise en scène de Miike une scène de dialogue un peu longuette ou il choisit un angle et plante l'objectif. Pas de travelling, pas de champ, contre-champ standard, un artifice pour accélérer le tournage ou une prise de position sur les dialogues trop lourds comme anti-cinématographiques ? On revient aussi sur le mystère Lucy Monostone. On note l'image surréaliste du vilain chef rival de gang qui a de la difficulté à parler à cause de sa langue démesurée qui se termine par un oeil !

5- Coronation of a Cursed King

Les Bar-coders s'échangent, dans une chaîne humaine, la personnalité du tueur, mais certains réagissent mal et sont victime de combustion spontanée. "On est pas dans les X-Files" dit le commissaire qui fait boucler un hôpital, au grand dam de ses supérieurs, croyant ainsi attraper la personnalité de Nishizono. Le tout culmine au 13ème étage, qui ne semble pourtant pas exister, avec un employé poussé au meurtre par sa copine, de fait un programme informatique sur internet.

6- Ascension of Spirits and Bonds of Mankind

Le département de police a fait ce qu'on croyait impensable, ils ont dissout la section qui s'occupait du dossier bar-coders, effaçant toutes traces de preuves, reniant les faits. Seul le commissaire, son adjoint geek et Amamiya sont encore actifs mais coupés du service, réunissant tout les renseignements connus du dossier. La femme d'Amamiya a donné naissance et l'enfant a été kidnappé par son assistante pour des motifs obscurs. La famille et la maîtresse du commissaire sont retrouvées mortes. Amamiya veut à tout pris retrouver son enfant et comprendre ce qui se passe, ce faisant, il change de personnalité...

Ce que l'on croyait peu probable se produit, on explique les origines de toute l'histoire, la genèse des bar-coders et les effets d'un programme mystérieux qui a produit tant de tueries diversifiées. Car tout se tient, on ne vous en dira pas plus et même si la fin laisse voir d'autres possibilités, les six épisodes forment un tout compréhensible. La réalisation est plus discrète devant la foule de renseignements à assimiler en fin de parcours, mais Miike s'amuse à chaque occasion, avec des personnages plus grands que nature, ou carrément fans geek ludiques. Des moments extrêmes n'occultent pas les moments paisibles, comme souvent chez le réalisateur dont on a souvent tendance à réduire la complexité. Chaudement recommandé. Mario Giguère

ONE MISSED CALL aka Chakushin Ari aka You've Got a Call - Takashi Miike, 2003, Japon, 1h52

Un petit groupe d'ados en rut sont victimes d'une malédiction plutôt impardonnable; ils reçoivent un message sur leur portable, alors que la sonnerie leur est inconnue, et ce message semble être un sacré canular : daté de deux jours dans le futur, leur propre voix enregistrée énonce quelques phrases sans queue ni tête. Comme s'ils s'étaient eux-mêmes envoyé un message ! On ne s'en préoccupe guère jusqu'à ce que, deux jours plus tard, la personne ayant reçu le message ne meure dans d'étranges circonstances, transmettant la malédiction à quelqu'un d'autre dont le numéro de portable figurait dans l'agenda. Un peu à la RING...

Voici un film coup-de-poing, véritable délire de Miike ! Réalisé sur commande pour une maison de production recherchant un succès commercial, un film "à formule", quoi, ONE MISSED CALL est au départ, si on ne considère pas la réalisation hallucinante de précision de Miike, plutôt conventionnel. Mais le tout se corse quand les événements horrifiques deviennent sérieux, et on plonge tout droit dans un univers cauchemardesque peuplé de fantômes japonais à se pisser dessus d'effroi !!

L'humour nihiliste de Miike est ici bien présent, et on se fout même de la gueule du spectateur à quelques reprises; il n'est souvent pas très facile de déterminer la part d'événements qui se déroulent seulement dans la tête de l'héroïne vs sa réalité, mais ce constant va-et-vient entre fantasme et concret est fort bien mené.

La dernière demie-heure est particulièrement efficace, et je ne recommande à personne d'y assister seul(e) un soir de cafard. Ça sursautait - et on allait même jusqu'à hurler ! - un peu partout dans la grande salle de Concordia lors de la projection fantasienne.

Avec une distribution assurée par le volet TOKYO SHOCK de la compagnie Media Blasters, cette oeuvre est promise à un bel avenir. Au départ destinée à être une addition mineure dans l'oeuvre du génial Miike, elle est irrémédiablement devenue une importante pièce de son impressionnante filmographie. Orloff

Ceux qui sont de mauvaise foi vont certainement dire que MIIKE se contente de plagier et de refaire un RINGU. Disons-le si JU-ON, SUICIDE CLUB et A TALE OF TWO SISTERS semblaient déambuler dans les traces de RINGU, MIIKE les reprends carrément à sa façon. Le résultat: une mine d'or et d'arts. Et c'est vraiment terrifiant aussi, avouons-le !!

Personnellement, j'ai adoré le film et la FINNNNNNNNNNNN... Elle est bien marrante avouons-le. Je ne suis pas certains d'avoir tout saisis, encore une fois, mais ici contrairement à dans JU-ON, l'ambiguïté semble souhaitée. Si quelqu'un veut me donner sa version de cette fin vraiment audacieuse où on se dit :" MAIS IL SE FOU DE NOUS OU QUOI ?", je serais vraiment heureux de vous lire. mais autrement le film est un océan d'ambiguité... ou est-ce moi qui n'a pas tout saisi ?? Hitchcock79

Miike a une grosse commande sur les bras, réussir un film dans la foulée des films de fantômes Japonais récents. Il multiplie les effets chocs, offrant par la même occasion des effets gores et un fantôme stupéfiant. Le scénario est finement fignolé, on se rappelle le sujet des cours que ces étudiantes suivent, l'habillement trop discret de la protagoniste a un but qui sera étalé au moment voulu, la subjectivité de certains plans est démontrée avec clarté et on garde les pirouettes scénaristique jusqu'au final. On croyait avoir tout vu dans ce genre très codifié, Miike en rajoute et offre même une réflexion, pleine de clins d'oeils, sur le genre. À voir. Mario Giguère

RAINY DOG aka Gokudô kuroshakai - Takeshi Miike - 1997, 90m

Un tueur japonais un peu paumé et exilé à Taipei, où il pleut constamment, vivote entre deux petits contrats et refuse obstinément de s'exposer à la constante inclémence météorologique. Il reçoit l'ordre d'abattre un homme et s'exécute, ignorant qu'il déclenche ainsi une vendetta explosive qui le mènera loin. Accompagné par une pute ramassée au passage et par son fils illégitime pratiquement muet dont il ne veut rien entendre (ah ah), il vivra une errance ponctuée de petits drames, attendant placidement le verdict du destin.

On pourrait presque attribuer la paternité de cette oeuvre languissante et urbaine à Takeshi Kitano tant son oeuvre est évoquée; rythme nippon d'une lenteur pleine de maîtrise, explosions soudaines de violence, préoccupations relatives à l'univers des Yakuza, inclusion dans tout cela d'un contrepoint en la personne d'un enfant paisible et pacifique... La musique rappelle à coup sûr le travail de Ry Cooder sur PARIX TEXAS, de Win Wenders, avec sa mixture atmosphérique de guitares blues déchirantes, agrémentées de percussions sourdes et asiatiques... On ne tombe pas une seule fois dans l'ennui ici, et la finale arrive comme une rédemption inattendue. Miike ne me décevra décidément jamais. Orloff

SHANGRI-LA aka Kin'yuu Hametsu Nippon : Tôgenkyô no Hito-Bito - Takashi Miike, 2002, 1h45.

Shangri-La est un village de clochards situé dans ce qui semble être un dépotoir, quelque part au Japon, sur lequel tombe le propriétaire d'une imprimerie en faillite. Son automobile stationnée en bordure du terrain, il essaie de se suicider avec le gaz d'échappement de son bolide mais est interrompu par une bande de voyous à mobylette venus rudoyer les sans-abri. Pendant l'accrochage, un "bum" reçoit une flèche en pleine cheville et notre propriétaire au grand coeur s'offre pour l'amener à l'hôpital, abandonnant ses projets de mise à mort. Constatant sa générosité, le "maire" de Shangri-La va lui offrir son aide pour retomber sur ses pattes et sauver son entreprise.

Voilà une comédie presque familiale tournée par Miike pour ce qui doit sans doute être une bouchée de pain. Il est plutôt déroutant de voir Miike s'éloigner des éléments choc qui ont contribué à sa popularité, mais la tendresse présente dans SHANGRI-LA dormait déjà au coeur de certaines autres de ses oeuvres plus viscérales comme AUDITION ou VISITOR Q. Miike est versatile, et des films comme BIRD PEOPLE OF CHINA ou encore THE GUYS FROM PARADISE en témoignent.

Loin de la comédie grossière à laquelle nous ont parfois habitué les japonais, SHANGRI-LA comporte aussi des éléments dramatiques qui, sans être trop lourds, soulignent avec efficacité la détresse des personnages. À l'intérieur d'une économie impitoyable comme celle du Japon, il n'est pas rare qu'un chef d'entreprise se suicide pour sauver la face, "coutume" dont se moque gentiment Miike en sous-titrant son film "Japan Goes Bankrupt".

Les personnages de SHANGRI-LA ne sont jamais complètement bons ou méchants, et sont ainsi fidèles au reste de l'oeuvre de Miike. Le maire de Shangri-La, un clochard à afro qui ne se départit jamais de ses lunettes de soleil, est interprété par un Sho Aikawa méconnaissable. Régulier de Miike et héro de films tels que RAINY DOG et de la trilogie DEAD OR ALIVE, il a aussi joué pour Kyoshi Kurosawa (KAÏRO & SEANCE) et n'hésite pas ici à se dissimuler sous la crasse.

La musique est signée Kôji Endô, compositeur polyvalent et fétiche de Miike, et prend ici un fort accent tzigane, là où elle était plutôt jazzy pour GRAVEYARD OF HONOUR.

SHANGRI-LA marque le début d'un tournant majeur dans l'oeuvre de l'ami Takashi, qui dit vouloir abandonner la violence explosive qui lui est coutumière pour se concentrer sur des comédies plus humanistes qui engloberont tout de même ses thèmes favoris comme la quête du bonheur et la réunification de la famille. Espérons tout de même qu'il reviendra un jour à ses anciennes amours... Orloff

SILVER -Takashi Miike, 1999, Japon

Des fouteurs de troubles à la solde d'une richissime perverse récupèrent leur bête travaillant à la tronçonneuse avant de flanquer le feu à la maison des victimes, la famille d'une lutteuse aux forces subjugantes. En soirée après ses matchs pour "enfants", ses pulsions vengeresses lui feront découvrir un univers sado-maso avec pour bagarre finale celle de son mystérieux protecteur lanceur de fléchettes.

Adaptation paraissant à faible budget d'un manga accentuant par ces irrégularités la débrouillardise de sir Miike puisqu'une fois le tronçonneur laissé rapidement aux oubliettes -amertume- une variété de personnages se pointent pour des scènes aux traitements un brin rigolo et parfois superbes dont 2-3 max assez "olé-olé". Demeure un élément devenant pénible, une amorphe actrice principale Atsuko Sakuraba dont les moments attribués aux dévoilements de ces gros lolos semblent eux aussi trop gros. Autre signature cynique Miikienne ou thème obligation ? Pour rigoler tel un vieux B-movie si rien à voir avec de courts passages des vrais pros colorés de la lutte japonaise. Deadmonton

SUKIYAKI WESTERN DJANGO - Takashi Miike avec Masanobu Ando, Teruyuki Kagawa, Hideaki Ito et Quentin Tarantino dans le rôle de Ringo, 2007, Japon, 121m

Un étranger débarde dans la ville de Yuda du Nevada. 2 clans s'affrontent (les rouges et les blancs) afin de mettre la main sur un trésor. L'étranger se joindra t'il a un clan ou jouera le rôle d'un Yojimbo/Django/Man without a name ?

Voici un pastiche du Western spaghetti tourné dans le plus pur style éclaté de Takashi Miike. L'ouverture dans un décors stylisé en carton pâte avec Tarantino comme narrateur est un bijou pour les yeux. Le reste du film a lieu dans un style plus "western spaghetti" sale. Au menu: Action, Violence, cascade en chevaux, personnages secondaires fous, hommage au "revenge movie" et bien entendu au superbe et mythique Django de Corbucci et à Leone. Le plus pur style de Miike y est et plaira aux fans de ses films éclatés et non sérieux. Les acteurs japonais joue dans un anglais phonétique se qui est une assez bonne trouvaille. Malgré la durée assez excessive du film (2h) je n'ai jamais pris le temps de regarder ma montre. Voici une très bon film pour une soirée d'ouverture réussi pour Fantasia. Si vous êtes un fan de Django, le film est absolument pas à être rater. Vous y perdriez beaucoup de plaisirs. Black Knight

TENNEN SHOJO MAN NEXT aka N-Girls Vs Vampire- Takashi Miike, 1999, 202min, épisode 1: Yokohama Yuya Hen-Zenpen/ Épisode 2: Yokohama Yuya Hen-Kôhen

Un groupe de jeune écolières discutant de sexe bien sûr, jubilent aux passages de plus en plus fréquent de leur beau et sensuel Yuuya (Takashi Nagayama), le best-top idole du millénaire. Mahn (Ayana Sakai), la plus mignonne et indifférente adore plutôt le kung-fu. Elle finira cependant par y trouver sa part de plaisir car l'illustre idole, après une enfance pénible, recrute des jeunes pucelles pour une grandissime agence de mannequins Le Saint, propriété d'un vampire suprême.

Un brin décevante, cette série de 2 épisodes pour la tv. Cause majeure: la musique. Malgré les pauses au dancing-club les conséquences furent désastreuses. Perception d'effets spéciaux encombrants. Présence d'acteurs/modèles aux interprétations exaspérantes rendant l'histoire peu intéressante. Message destiné uniquement aux gamines: Méfiez-vous du marché futile de la beauté, le kung-fu et la persévérance sont les voies pour les câlins désirés et oh combien plus précieux. Parfait, pour les plus âgés... et pervers outre la caméra et l'énergique montage il reste quelques scènes amusantes volant à notre secours. La meilleure est celle du papa bien intentionné, la nuit, avant un possible assaut. Et surtout de nombreuses bagarres toujours en jupettes avec une sympathique Ayana Sakai (elle envoie au plancher une douzaine de rockers dés le début, une force époustouflante!) et sa rivale Chiaki Ichiba. Pour des binettes de Battle Royale 1, 2 et attention, Shiori Fujitani interprétant Maria, le 3eme personnage féminin. Deadmonton

THREE... EXTREMES - Takashi Miike, Fruit Chan, Chan-Wook Park, 2004, Japon/Hong Kong/Corée

Suite de Three, on rembarque trois directeurs de trois pays différents. 

THE BOX de Takashi Miike nous présente une jeune fille qui fait un cauchemar récurent ou elle termine enterrée vivante dans une petite boîte.

Histoire très lente pour un Miike qui joue sur le sentiment de culpabilité et qui nous réserve une fin surprenante. Je m'attendais à autre chose, mais le réalisateur joue sur l'ambiance et refuse le sensationnalisme de ses compères.

DUMPLINGS débute avec une actrice d'un certain age qui se rend chez une femme qui cuisine des dumplings sensés lui redonner sa jeunesse. L'ingrédient secret est difficile à obtenir. Pourquoi autant de films de Hong Kong essaient-ils de nous dégoûter de leur cuisine ? méchant punch final ! Fruit Chan livre la marchandise.

Dans CUT, Chan-wook Park élabore sur un scénario délirant. Un réalisateur se réveille dans ses décors, sa femme savamment attachée au piano alors qu'un inconnu lui demande de prouver sa méchanceté, si jamais il en a une once. Parce que le gars lui reproche d'être beau, riche et trop bon, alors il attend et coupe un doigt de sa femme aux cinq minutes si celui-ci ne lui raconte pas une saloperie. Je n'en dit pas plus, mais c'est le délire. On pense parfois à Dario Argento, pour le décor et comme dans OPERA, le personnage obligé de regarder des atrocités.

Personnellement je préfère la première trilogie, THREE, mais ce nouveau trio mérite le détour, il va sans dire. Mario Giguère

ULTRAMAN MAX ep.15 - Takashi Miike, 2005, Japon

Echo, une petite japonaise d'une dizaine d'années tout au plus, doit subir une opération pour ne pas perdre la vue, peine perdue. Drôlement philosophe pour son âge, ne pouvant choisir entre la peinture et la musique, elle voit le destin lui indiquer sa passion et son futur métier. Une météorite curieuse tombe non loin de là, ressemblant à un gigantesque guimauve inoffensive. L'équipe Dash a ordre de la brûler, voilà que la forme blanche se transforme en monstre cracheur de feu. On lui lance des missiles, la bête développe des lance missiles. Ultraman Max attaque, la créature devient bipède avec tous les pouvoirs d'Ultraman ! Impossible de détruire cette créature qui annonce littéralement la fin du monde. Echo, toujours aveugle, part dans les décombres enflammés de la ville à la rencontre du monstre...

J'ai regardé un des plus beaux épisodes d'Ultraman que j'ai vu depuis longtemps et un beau moment de télévision tout court. Je me doutais qu'il s'agissait d'un réalisateur de films, la qualité des images, l'invention, la force des images et du jeu de la petite actrice au milieu de cette histoire de fin de monde. C'est en fait Takashi Miike ! On se doute bien que la petite sera au noeud de l'histoire, mais le jeu dramatique de cet enfant est renversant. Son désespoir face à ce véritable armageddon, suivit de la rédemption de cette créature cosmique est d'une poésie "kaijuesque" tout simplement merveilleuse. J'ai peine à croire qu'il n'y pas eu des plaintes de parents aux prises avec des enfants quasi traumatisés devant le carnage évoqué. En même temps, le parallèle avec un film comme Munich et son discours flou sur la loi du talion en prend pour son rhume. Comme quoi le Kaiju permet toutes les paraboles, ce qui n'est pas nouveau pour qui s'intéresse au genre. Magnifique. Mario Giguère

VISITOR Q - Takashi Miike, 2000

Miike le fou frappe fort.

Le film commence par une scène montrant un japonais qui couche avec sa fille prostituée. Chez lui, l'ambiance est au beau fixe: le fils bas la mère qui se défonce à l'héro pour oublier ses problèmes, le fils, lui, se fait battre par des gamins de son école, le père - journaliste - a des problèmes professionnels suite a l'agression de jeunes voyous qui lui ont enfoncé son micro dans le cul alors qu'il oeuvrait sur un documentaire.

Un homme venu de nulle part frappe notre homme avec une pierre sur la tête. Après deux coups sur la gueule, cet homme mystérieux deviendra un nouveau membre de cette famille quelque peu dérangée, mais un membre particulier, une sorte de messie qui saura apporter le bonheur au sein de la famille.

Le bonheur, oui, mais pas n'importe lequel, la mère de famille finit par prendre son pied en faisant sortir du lait de ses seins, à tel point qu'elle en inonde la cuisine, le mari butte une collègue et nous offre la scène de nécrophilie la plus hilarante de l'histoire du cinéma...

Si tout le film baigne dans le glauque et le malsain, le coté absurde des situations prend le dessus et le film qui engendrait au départ le malaise finit par créer l'hilarité malgré le contenu pour le moins douteux de ses images.

Tourné en vidéo, ce film est une merveille. Kerozene

Une famille dysfonctionelle est troublée par l'arrivée d'un visiteur inopportun. 

Inceste, prostitution, drogue, violence familiale, violence juvénile, meurtres, et démembrements débouchent sur une famille qui cherche le bonheur sans s'en rappeler. Remplir son film de scènes choquantes pour déboucher sur un optimisme providentiel, voilà qui surprend, mais on se doute bien que Miike nous amènera là ou on ne l'attend pas ! Un peu comme dans Audition, il faut être patient durant la majeure partie du film, qui est assez morbide et crapuleuse, au contraire de la portion lente et sirupeuse d'Audition, pour aboutir à des actes cathartiques troublants. Ou Miike voulait-il en venir ? Pas évident, mais un voyage qui en vaut la peine si on n'est pas prude et si on le prend tel qu'il est, une fable tordue par un cinéaste original. Coeurs sensibles s'abstenir. Miike n'offre pas une solution évidente pour rapprocher les familles, pas plus que pour la violence chez les jeunes. Bon, là faut que je me procure d'autres films, je vais être en manque... Mario Giguère

  YAKUZA APOCALYPSE - Takashi Miike, 2015, Japon/France

Dans sa grande mansuétude, Takashi Miike aborde le monde des yakuzas comme une problématique sociale. A force de fanfaronner, l'élite du banditisme nippon serait-elle devenue l'apanage de n'importe qui? Les yakuzas, problème de mode sociétal? C'est ce que cet excentrique délire cinématographique semble vouloir nous dire. Dans "Yakuza Apocalypse", les gangsters japonais sont présentés comme une sorte de virus. Un truc agaçant dont il est difficile de se défaire et qui se propage comme une mauvaise grippe. Un virus incarné par le vampirisme: aveugle, brutal, sanglant, et  désirable en même temps. Les gangs de yakuzas suceurs de sang utilisent la population lambda pour se remplir les artères, les intérêts (la soif) individuels prennent le pas sur celui du groupe, et l'honneur (cité en ouverture) n'est plus que le souvenir de traditions obsolètes. "Yakuza Apocalypse", ou les funérailles du code d'honneur en ce début de XXIe siècle qui bafoue les traditions autrefois si chères aux (antis) héros de Kinji Fukasaku.

Point d'inquiétude, Miike n'est pas du genre à crier " c'était mieux avant " et son film n'a rien de solennel. Au contraire, le réalisateur nous offre un florilège de cinéma bouillonnant et frapadingue, nous conduit dans des délires toujours inattendus où des prisonniers condamnée à faire du tricot dans le sous-sol d'un bar ne sont qu'un aperçu des folies à venir. On aurait envie d'en dire plus sur les personnages et les situations invraisemblables, mais cela ne servirait qu'à gâcher les surprises... Violent, drôle absurde et furieux, l'auteur de "Sukiyaki Western Django" continue de tracer sa voie au sein d'un cinéma de genre codifié qu'il respecte, assume, et détourne avec audace et délice. Kerozene

YATTERMAN, Takashi Miike, 2009

Adaptation d'un dessin animé des années 70, YATTERMAN est un film pour enfants mais pour adultes avec beaucoup mais beaucoup de couleurs, de l'action et des allusions sexuelles peu subtiles, le tout enrober dans un emballage gnan-gnan bon enfant. Miike frappe encore avec un film fort divertissant, hystérique. Un vrai rush de bonbons. Mathieu Prudent

ZEBRAMAN - Takeshi Miike, 2004, Japon

ZEBURAAMAN, Japanese title, must be seen by all fans of the classic "tokusatsu", those 60s and 70s and beyond superhero teleseries from Japan. Miike, known for ground breaking gut wrenching sex and violence Yakuza films (ICHI, THE KILLER), transgressive horror (AUDITION) will no doubt surprise his fans and those like myself who find his films rather difficult to watch.

A mild mannered teacher, ridiculted by everyone including his family becomes obsessed with a defunct unsuccessful 1970's superhero, ZEBRAMAN, and decides to become him by wearing a zebra costume and ends up fighting aliens bent on world domination! I love that plot and Miike is certainly unpredictable and has mastered wildly varying tones.

Out on Japanese DVD and a Chinese "cut out" apparently available in Canada. Robert Monell

Un toku signé Miike rempli de violence cartoonesque, d'effusion de sang et de sexe déviant, vous en rêviez ? Et bien continuez, car ce n'est pas avec ZEBRAMAN qu'il risque de satisfaire nos soifs de sous Bioman dégénéré, à l'exception d'un court passage d'un toku fictif que regarde le héros du film et dans lequel un clone mutant de Sadako se fait laminer la gueule à grands coups de fulguro-n'importe quoi dans les gencives. Passé cet instant de pure folie, on suit les mésaventures d'un professeur pathétique qui foire en beauté aussi bien sa vie professionnelle que sa vie familiale. Détesté de ses élèves, cocu par sa femme (euh... qui d'autre ?), coincé et totalement inexistant aux yeux de ses paires, il ne trouve de réconfort que lorsqu'il endosse une tenue de Zébraman bricolée à la va vite par ses petites mains de couturière maladroite. C'est alors qu'il se verra confronté à une invasion d'extraterrestres qui prennent possession des corps de ses compatriotes.

Si le pitch a de quoi exciter, son traitement s'avère totalement condamnable. Miike y injecte une bonne dose de prise de chou et de morale familiale qui ne sont pas sans rappeler des outres hollywoodiennes comme LA COURSE AU JOUET (JINGLE ALL THE WAY). La comparaison est dure ? C'est pour mieux prévenir. Pourtant le film regorge de petits instants de folie, de gags délicieux, d'événements si décalés qu'ils réjouissent le spectateur au plus haut point, mais malheureusement, Miike semble ne jamais savoir à quel moment crier "Cut!" nous imposant alors une quantité de plans inutilement longs nuisant gravement au rythme du film. Au final, la balance penche malheureusement du mauvais côté pour ZEBRAMAN. Kerozene

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

FILMS DU JAPON

100 FILMS | INTRODUCTION | ART | ARCHIVES | BESTIAIRE | | NOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS | VISIONNEMENTS | VENTE