1922 - 2013
Michel Lemoine était l'extraordinaire HOMME AUX YEUX VERTS, c'est aussi un acteur, écrivain et réalisateur polyvalent qui oeuvre avec plaisir dans le cinéma culte dans tous ses étâts ! Mario Giguère A favorite Euro-Bis genre actor/director of the 1960s, 70s and 80s. His gaunt, spectral physical appearance lingers in the memory and he later proved to be a talented, underrated director with such films as SEVEN WOMEN FOR SATAN and DESIRE UNDER THE SUN. I consider his appearance as the controlling demon in Jess Franco's SUCCUBUS/NECRONOMICON (1967) to be his signature role. Robert Monell |
mise à jour 25 Octobre 2004
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CASTLE OF THE CREEPING FLESH aka Im Schloß der blutigen Begierde - Adrian Hoven, 1968, Allemagne Un groupe de riches partouzeux, et je reluque ta fiancée, et on fait le rond, se retrouveront au château de l'énigmatique Baron (Howard Vernon), qui vient de perdre sa fille, violée et laissée pour morte par des inconnus. La même chose terrible est arrivée à son ancêtre et il est bien décidé à réparer le tout en ressuscitant sa fille grâce à la jolie fiancée qui ressemble comme deux gouttes d'eau à l'ancienne victime. Naturellement, tout n'iras pas pour le mieux dans le meilleur des châteaux ! Avec le sombre Howard Vernon, l'adorable Janine Reynaud et le look d'enfer de Michel Lemoine, Hoven, sur une idée de Jess Franco, s'amuse tout azimut. Si le château et les décors sont somptueux, les longs dialogues, pendant que la caméra suit les jambes des chevaux au galop, semblent avoir été rajoutés pour éclaircir une histoire un peu compliquée pour rien. L'ours de Pacotille qui attaque Lemoine est ridicule, heureusement la scène est courte. Les inserts d'opération au coeur sont plutôt incongrus et longs. L'ensemble se regarde bien, et le final surprend. Mario Giguère Un riche Baron un peu tordu (Michel Lemoine) qui donne une réception en plein jour, dans son château, convainc un groupe d'amis de poursuivre la fête dans sa maison de campagne située non loin. La plupart des invités se perdent à cheval mais le Baron arrive à bon port, accompagné d'une jeune mignonne qu'il viole gaiement. Quand les autres arriveront, la jeune victime se sauvera dans la forêt, à cheval, et sera recueillie chez le Comte de Saxe (Howard Vernon), un inquiétant châtelain. Nos amis iront la chercher, non sans quelques difficultés. Voici probablement le film le plus délirant de la courte carrière d'Aquila Films - qui produisirent entre autres SUCCUBUS & KISS ME MONSTER. Thriller surréaliste faisant appel au mythe du mégalomane qui refuse la mort, et réalisé par nul autre qu'Adrian Hoven, nous avons droit à une énième variation du personnage de Frankenstein (ou Orloff pour les franquistes) interprété par l'éternel torturé Howard Vernon. Le vilain Michel Lemoine, au regard perpétuellement sous haute tension, développe aussi une intensité non négligeable et va même jusqu'à se battre avec un ours. La musique jazzy à souhaits de Jerry Van Rooyen vous donnera envie de danser, mais peut-être que le "stock footage" gore d'opérations chirurgicales vous donnera en revanche envie de gerber. Dans une scène complètement démente qui donne une bonne idée de l'esprit général du film, on peut voir Janyne Renaud, perchée à un balcon, les seins érigés, en train d'expérimenter les frissons du plaisir tandis que trois malotrus violent une innocente jeune fille, tout en bas, et que Michel Lemoine récite un discours halluciné qui se termine alors qu'il hurle "Tue ! Tue ! Tue ! Tue !". Essentiel. Orloff |
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CONFIDENCES ÉROTIQUES D'UN LIT TROP ACCUEUILLANT aka Les Frôleuses - Michel Lemoine, 1973, France Un homme, un soir, roule en bagnole sur un grand boulevard de Paris. Il se rend compte que la motocycliste qui le précède est une vieille connaissance, l'apostrophe de sa fenêtre, et elle finit par se ranger et le reconnaître. Ils décident d'aller boire un verre à la santé de leur passé, et finissent par se retrouver chez la belle, chez qui trône en évidence un lit rond et moelleux, incitation évidente aux joies orgiaques de la débauche sexuelle. L'homme en est troublé, et demande quelles sont les origines de cette couche hors du commun. Sa belle compagne se lancera dans une longue série d'anecdotes ayant toutes pour cadre ce mystérieux lit rond... et les gens ayant baisé dessus. Michel Lemoine signe une fois de plus un film enchanteur, où un érotisme bon enfant et joyeux est étalé à l'écran avec une simplicité de bon augure, souvent mis en musique et agrémenté de couleurs enchanteresses pour bien l'enrober. Les situations sont imaginatives et rigolotes, et la plupart des personnages bien sympathiques, tout comme le réalisateur lui-même qui apparaît ici en hôte libidineux proposant le Kama Sutra comme lecture à deux jeunes filles bien développées. Parlons-en, des demoiselles, qui sont presque toutes fort jolies, pas compliquées, et nues ! On remarque l'épouse de Lemoine à l'époque, Janine Reynaud, dans un petit rôle, ainsi qu'Anne Libert et Nathalie Zeiger. CONFIDENCES... est donc un bien innocent plaisir coupable, témoin cinématographique d'une époque merveilleusement idéalisée et mise en image par un artiste visiblement fasciné par les jolies jeunes femmes ! Orloff |
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Les CUISSARDES, Michel Lemoine, 1978, France, 1h05. Deux filles en vacances à la campagne se promettent de se passer des garçons pour toute la durée de leur séjour. Mais un beau frisé - qui, selon une des filles, n'a aucune imagination érotique et ne songe qu'à se satisfaire - leur téléphone sans prévenir et les informe du fait qu'il a passé les dernier mois à visionner des films pornographiques. Elles acceptent donc de le revoir. Il fixe le rendez-vous à la villa de son oncle et leur promet des jeux érotiques captivants. Voici un porno bon enfant de Michel Lemoine, filmé principalement pour des raisons "alimentaires". On sent tout de suite que l'atmosphère de tournage ne devait pas être très lourd; les rires sont sincères, et la douce campagne où le film a été tourné respire une paix toute champêtre. Nous avons d'ailleurs droit à quelques très beaux plans de mise en situation, qui s'attardent sur la forêt touffue entourant la villa, et qui nous révèlent un Lemoine amoureux de la nature - et le démontrant aussi bien dans LES WEEK-ENDS MALÉFIQUES DU COMTE ZAROFF. Le scénario pourrait aisément être résumé en quelques phrases, mais les dialogues très littéraires surprennent pour ce genre de production. La musique, très estivale, souligne à merveille la légèreté des situations. Le soleil plombe, les filles sont jolies... et la luxure n'est jamais loin. Olivier Mathot vient faire son tour, et parvient à soigneusement éviter de participer aux scènes hard. Sa présence est tout de même délirante, et il cabotine à fond comme à son habitude. Lemoine parvient donc à nous amuser de bon coeur avec sa pornographie, ce qui n'est pas donné à tous ses confrères... Orloff |
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ERCOLE CONTRO MOLOCK aka HERCULES AGAINST MOLOCH aka CONQUEST OF MYCENE - Giorgio Ferroni, 1964, Italie/France Lorsque la statue du dieu Molock est détruite en même temps que son mari meurt, la reine de Mycénée ( Rosalba Neri ) décide d'élever le fils qui va naître comme s'il était la réincarnation de la divinité. Vingt ans plus tard, la tyrannie de Mycénée, sous la menace du dieu vivant Molock, amène le prince Glaucus ( Gordon Scott ) à infiltrer la ville pour soulever le peuple et renverser la méchante reine. Sous le faux nom d'Hercules, il flattera la reine, gagnera le coeur de la soeur de Molock et mènera la lutte contre le monstre en personne. Péblum de la grande époque, du réalisateur qui nous a apporté Hercules, le film comporte tout de même son lot de scènes d'archives intégrées à une intrigue riche. Rosalba Neri est sublime dans un de ses nombreux rôles de vilaine, tandis que Gordon Scott, qui a également joué Tarzan ) roule les muscles à toute occasion. Le scénario me semblait confus lorsque je me suis rendu compte que la bobine 5 a passé avant la 4, un comble ! Notons au passage la présence de Michel Lemoine, qui semble s'amuser tout au long du film. Pour amateurs de Neri ou de Scott et de films à grands déploiements. Mario Giguère Michel plays Ineus, an officer in the army of the perverse Queen of Mycene (Rosalba Neri, very young here but convincing playing the middle aged Queen). As in PLANETS AGAINST US, another French co-production, Michel is teamed with Jany Clair, an actress often seen in Robert de Nesle productions of the mid 1960s. Gordon Scott gives one of his better performances as Hercules, called Glaucus in the English language version who defeats the living god, Moloch, the deformed son of the Queen, who stages perverted rituals in which he mutilates beautiful, scantily clad female slaves in his grotto. These scenes are atmopherically shot and lit with colored gels in the style of Mario Bava (cf HERCULES IN THE HAUNTED WORLD). Look for footage from Ferroni's THE TROJAN HORSE (1960) reused at the beginning of this film. Carlo Rustichelli's heroic score was also partially recycled from earlier Italian produced sword and sandal epics. Nonstop action and intrigue, along with the ferociosly sadistic canine masked Moloch, make this one of the more interesting and stylish peplums of the 1960s. Michel is blonde here, and is good as an ally of the hero, but he seems more at home playing villains. Robert Monell |
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EUROTIKA ! documentaire britannique de la Chaîne 4 en 9 parties Voilà un documentaire anglais produit pour la télévision et dont j'ai vu trois parties: EUROCINÉ - LES SAVANTS FOUS et MAX PECAS pour un total d'environ une heure. Entretiens et plein d'extraits vidéos, l'ambiance est décontractée, la présentation très "pop" années 70. J'ai particulièrement apprécié les propos de Lesoeur sur Eurociné et l'entretien avec Max Pecas, que, ma foi, je connais plus que je ne le croyais. J'étais fort jeune lorsque ses classiques: JE SUIS UNE NYMPHOMANE et JE SUIS FRIGIDE, POURQUOI ? passaient tard le soir à la télé. On aperçoit brièvement Michel Lemoine qui, en 1999, grisonne, mais semble en grande forme. Mario Giguère |
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FRUSTRATION aka Trip to perversion aka A frustrated woman - Jose Bénazéraf 1971, France, 86m Une jeune femme célibataire (Janine Reynaud) vit en ménage avec sa soeur (Elizabeth Tessier) ainsi que le mari de celle-ci (Michel Lemoine), médecin blasé, dans leur maison de campagne. Depuis toujours amoureuse de sa soeur, elle s'accommode bien mal de cette relation marital exclusive, qui la prive d'assouvissement et d'amour. Jalouse et insatisfaite, elle en vient alors à inventer une maîtresse à son beau-frère pour ainsi mettre le couple en péril. Elle s'imaginera entre-temps bien des fantasmes et jeux sexuels pour palier à son désir. Sous cette charpente scénaristique bien fragile, (co-écrite par José Bénazéraf et Michel Lemoine) se terre tout de même une belle curiosité aux images insolites. On s'étonnera sans mal devant certains cadrages surprenants et inspirés. Naviguant toujours entre le rêve et la réalité, Bénazéraf réussit à capter des moments bien étranges où le propos, relégué en fin de peloton, n'a pas à être stimulé, ni même désiré. Cela n'empêche toutefois pas Bénazéraf et Lemoine de le chatouiller en plein milieu de la sieste avec maintes réflexions théologiques et philosophiques, ainsi qu'une brimade facile sur les relations politiques "Frenchies-British". Ces intercations scénaristiques à brûle-pourpoint, à force de déstabiliser, fascinent en partie. L'oeuvre culmine sur une orgie mémorable, mais assez confuse où tout le monde semble bien s'amuser. Le trio d'acteur (Reynaud et Lemoine, véritable couple à l'époque) jouent dans le ton probablement voulu. Mais il est certain que par son rythme anémique, le film ne plaira pas à tous. Comte Porno |
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KISS ME MONSTER aka Bésame monstruo aka Castle of the Doomed, 1969, Espagne/Allemagne Selon Alain Petit, ce film constituerait un jalon historique dans la carrière de Jess Franco, dans la mesure où il s'agit de son premier " doublé ", donc de la première fois où Franco tournait deux films soit en même temps, soit dans la foulée l'un de l'autre. Il s'agit de la " suite " de Sadisterotica, mettant en scène le même duo de détectives féminins de charme, les " Red Lips ". Ce film est également connu parmi les fans pour être l'un des premiers où Jess Franco devient " fatigué " et met en images un scénario un peu incompréhensible. L'usage du zoom se fait aussi plus évident, et contribue à tourner la page sur le Franco première période, celui des films " noir et blanc " des années 60. On suit les péripéties des deux jeunes femmes en quête d'une boîte contenant une invention révolutionnaire, cachée quelque part sur une île. Comme la tonalité est décidément à la comédie, les invraisemblances passent mieux, mais l'inspiration comique est inégale, et Sadisterotica est très nettement supérieur. Le " francophile " remarquera les renvois aux Maîtresses du Dr Jekyll, par le biais du robot Andros et du meurtre dans la baignoire, quasi-identique au film de 1964 ; il y a également une petite référence à L'Horrible Dr Orloff. À souligner, également, la bande son jazz de Jerry Van Rooyen, comme toujours de qualité, et conférant un dynamisme certain à l'ensemble. Jess se permet une petite apparition qui, elle, renvoie à Lucky the Inscrutable, dans le rôle d'un messager qui éprouve un problème à s'expliquer, pour des raisons que je tairai afin de ne pas gâcher la surprise de ceux qui ne l'ont pas vu. On voit déjà que, dès 1967, Franco commençait à donner dans l'intertextualité interne, c'est-à-dire le renvoi à ses propres uvres antérieures. Sa carrière entière sera basée sur ce procédé, et le plus récent Franco disponible en DVD n'y fait pas exception : Incubus est une version mise à jour de Lorna l'exorciste&ldots; Kiss Me Monster n'est probablement pas la meilleure porte d'entrée pour un néophyte désirant s'initier au cinéma de Jess Franco, mais il n'est pas non plus le pire Franco que j'aie vu. Bien que j'aime beaucoup l'uvre du cinéaste espagnol, c'est avec beaucoup d'ennui que j'ai supporté, par exemple, L'Abîme des morts-vivants ou L'Emprise des cannibales, deux films exceptionnellement mauvais qui ont nui à la réputation de leur auteur aux USA, particulièrement au courant des années 80 ou beaucoup de fausses rumeurs circulaient au sujet de Franco. Au final, donc, une série B mêlant aventures, exotisme et espionnage, le tout saupoudré d'un érotisme aussi gentillet que désuet et décoratif (le film serait coté Général, de nos jours). En ne regardant pas le scénario de trop près et en se laissant porter par les images et le son, le fan de Franco passera probablement un bon moment, même s'il a déjà connu Franco plus inspiré, plus imaginatif et plus vif. Howard Vernon |
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PLANETS AGAINST US aka I Pianeti contro di noi aka Le Monstre aux Yeux verts - Romano Ferrara, 1961, Italie/France Lorsque le même homme est aperçu à la même minute, à travers le monde, en train de saboter les efforts de toutes les nations pour aller dans l'espace, les savants et les militaires se réunissent pour éclaircir le mystère. On suivra un des ces automates d'outre espace, dénommé Bronco ( Michel Lemoine ), qui essaie d'accomplir sa mission tout en se méfiant des femmes qui se jettent à ses pieds. Car Bronco, lorsqu'il touche de ses mains nues un être humain, a la capacité de le réduire à néant. J'ai vu ce film à la télé lorsque j'avais 8 ou 10 ans et j'étais resté marqué par les squelettes qui fondent, le visage mystérieux de Michel Lemoine et la fin très triste de celui-ci, qui essaie de protéger femmes et enfants. Michel Lemoine est toujours aussi impressionnant, on pense à Bowie qui aura l'air aussi étranger dans THE MAN WHO FELL TO EARTH. Sa démarche chaotique lorsqu'il fonctionne mal, son regard perçant est inoubliable. Il se promène dans une Italie ou les femmes, célibataire ou fiancées, sont attirées par lui, qui ne connaît rien des sentiments humains, dans une atmosphère libertine. Comme d'autres films de cette époque, la paranoïa des pouvoirs institutionnels envers l'étranger n'est pas sans rappeler le spectre du communisme. Les forces spéciales ont un bric à brac aujourd'hui ridicule, mais l'atmosphère est toujours sombre, le dénouement toujours tragique et Michel Lemoine, toujours impeccable. Les scène de créations des robots-Bronco est digne de mention. Chapeau ! Mario Giguère Michel is unforgettable as Bronco, an alien with glowing eyes who invades the body of Robert Landerson, who is killed in a plane which is forced down by an invading spacecraft. Using Landerson's body as a template they create a small army of exact duplicate cyborgs, so we have not one but many Michel Lemoines stalking beautiful victims through the streets of Rome. The film looks like a giallo and Bronco with his black gloves strongly resembles a giallo style killer, only he has the ability to turn humans into skeletons with his radioactive touch! Jany Clair is a sexy artist who falls victim to Bronco's hynoptic presence. . Peter Dane investigates. Scenes of government agents spying on Bronco with remote video technology anticipate the later work of David Cronenberg (cf VIDEDROME, SCANNERS). Robert Monell |
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SADISTEROTICA aka TWO UNDERCOVER ANGELS aka El caso de las dos bellezas aka Red Lips aka Rote Lippen, 1967 Deux filles bien roulées enquêtent sur la disparition d'autres filles. Les disparitions semblent être liées à un artiste exposant dans une galerie dans laquelle bosse le Jésus qui se fait tuer au bout de quelques minutes. Humour peu léger, érotisme très soft - voire inexistant (!), cette boutade se regarde avec surprise. La crétinerie volontaire fait passer ce film comme un bon pinard un peu daté mais qui sait surprendre. Les deux héroïnes sont les deux pires pouffiasses, devant sauter dans une piscine pour échapper aux tirs des méchants, elles se plaignent car elles viennent d'aller chez le coiffeur. Ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres, il serait dommage de tous le dévoiler, et croyez-moi, ils ne manquent pas. Le seul élément fantastique du film est l'homme de main du bad guy, un type avec une pilosité quelque peu généreuse qui s'excite en exécutant des femmes pour son maître. Un film atypique dans la filmo de Franco (ou du moins pour ce que j'en connais) et une excellente surprise. Kerozene |
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Le SEUIL DU VIDE - Jean-François Davy, 1971, France, 1h15. Après une romance avortée avec un diplomate marié (Michel Lemoine), Vanda est désemparée et décide d'aller tenter sa chance à Paris. Dès son arrivée à la gare, une vieille femme rabougrie lui offre une chambre triangulaire pour 200 francs le trimestre, une aubaine sur laquelle Vanda se jette immédiatement. Elle pourra y peindre en paix aussi longtemps qu'elle n'ouvrira pas cette mystérieuse porte supposément condamnée, lui dit la petite vieille. La curiosité est un bien vilain défaut... Adapté d'un roman de Kurt Steiner publié au Fleuve Noir, LE SEUIL DU VIDE constitue un bel hommage à l'univers trouble et fascinant de l'auteur. Surnaturel et onirisme se mélangent habilement, aidés par un ensemble de comédiens fort corrects; Michel Lemoine a toujours une présence forte et fascinante, qui est malheureusement ici sous-exploitée. À mi-chemin entre DORIAN GRAY et un effort moins célébré de Raphaël Delpard, LA NUIT DE LA MORT, le récit exploite la hantise du vieillissement et le culte de la jeunesse éternelle. Les moyens employés frôlent le cannibalisme mais demeurent du ressort de l'occulte; on ne saisit pas bien tout ce qui se passe, et les tourments métaphysiques de l'héroïne manquent un peu de véracité. Davy innove carrément lors de quelques scènes - au demeurant solides - de délire. Les effets spéciaux sont très réussis pour l'époque... Les racines pornophiliques de Davy sont en tout point absentes, et il filme les corps féminins avec une sobriété glaciale. Michel Caputo, un autre célèbre pornographe, signe la direction artistique et se permet même une auto-référence; l'affiche que Vanda colle sur la porte "interdite" est celle d'une pièce qu'il mit en scène quelques temps avant le tournage, L'ATTENTAT. Davy se permet un caméo dans une scène de bar, discute de quelques idées philosophiques bien de son époque, puis se laisse oublier pour le reste du récit. On n'oubliera pas, cependant, l'atmosphère déroutante de son oeuvre et la belle heure d'enchantement que LE SEUIL nous aura procuré. Orloff Film fantastique assez curieux par l'auteur du fameux premier porno "hard" français en 1975, "exhibitions" sorti juste avant "le sexe qui parle". Ici, une jeune fille (Dominique Erlanger) emménage à Paris dans une chambre louée par une vieille dame rencontrée par hasard à la gare. Mais surprise, la chambre est triangulaire (ça me rappelle une nouvelle de lovercraft), et une porte donne carrément sur... un trou noir absolu qui arrête la lumière. Poussé, par la curiosité, la jeune femme va se montrer de plus en plus attirée par ce vide, et va y faire des séjours de plus en plus fréquent. Il va s'y passer plein de trucs bizarres là dedans, et vaguement surréalistes, avant qu'elle ne s'aperçoive qu'il s'agit en fait d'un piège pour se faire piquer sa jeunesse par la vieille du début! Un film curieux donc, par un réalisateur éclectique et intéressant... à voir... Franfran |
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WAR OF THE PLANETS aka I DIAFANIDI VENGONO DA MARTE - Antonio Margheriti, 1965, Italie As in PLANETS AGAINST US, Michel is once again the point for a force of invading aliens. He plays Dubois, an officer assigned to a space station whose body is invaded by the Diaphonoids, beings which consist of formless bright green gas. The second feature in the GAMMA ONE series, four sci-fi features made by the director in 1965. Michel steals the show from Tony Russel, Lisa Gastoni and a very young Franco Nero as he rides through Piero Poletto's colorful sets on a motorised walkway exclaiming, "For the good of the whole!" At this point in his prolific career, Michel seemed to specialize in playing sinister alien presences and he is quite effective in these roles. Robert Monell |
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The WILD, WILD PLANET aka I Criminali della galassia, 1965, Italie Pour accompagner votre cigare et votre musak, bien calé dans un fauteuil rétro-futuriste à la couleur improbable, devant une télé qui ressemble davantage à un submersible qu'une boîte à cathodes, ce film frise la perfection. Réalisé en 1965 par Antonio Margheriti et tourné en majeure partie dans un studio romain, il regorge de maquettes et de décors effroyablement kitschs. Qui sont agréablement surprenants et doux pour nos yeux de blasés du futur. L'histoire raconte les tribulations de quelques policiers de l'avenir qui sont aux prises avec un grave phénomène de disparitions à grande échelle. Du scientifique à l'enfant, toute une flopée de citoyens disparaît sans crier gare. En tentant de résoudre cette énigme, les policiers se frapperont à d'étranges extra-terrestres : des duos improbables formés d'un homme patibulaire - dont le crâne rasé, les lunettes noires et l'imper en cuir crient l'imposture à cent mètres - et d'une femme sexy à la coupe de cheveux "jetsonnienne", qui se promènent en ville avec une mallette dans laquelle ils rangent les pauvres citoyens qu'ils ont préalablement miniaturisés à l'aide d'un obscur appareil. À la toute fin nous découvrirons en même temps qu'eux que ce complot indicible est en fait l'oeuvre d'un généticien fou qui a pour ultime but de créer la race parfaite, à son image. Quelques scènes semblent avoir fortement inspiré Kubrick, tant pour son 2001 que pour son SHINING; lors d'une inondation dans la station spatiale, une eau rouge déferle entre les panneaux de la maquette et j'ai tout de suite songé à l'ascenseur qui dégorge du sang. Avec ses décors hallucinants, son ambiance incroyable et sa musique plus qu'appropriée, ce petit bijou sans prétention restera longtemps dans mon palmarès des films les plus étonnants. Orloff |
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Les WEEKENDS MALÉFIQUES DU COMTE ZAROFF aka Seven women for Satan - Michel Lemoine avec Michel Lemoine, Joelle Coeur, Nathalie Zeiger, Howard Vernon, 1974, France, 84m Boris Zaroff (Michel Lemoine) est un digne descendant de l'illustre Comte Zaroff, son fils en fait, qui est en cette époque contemporaine devenu bureaucrate. La fin de semaine, il se rend à son château, où l'attend son fidèle valet (Howard Vernon). Ce dernier avait promis au Comte Zaroff, sur son lit de mort, qu'il entretiendrait le gêne de la cruauté chez son fils aussi longtemps qu'il vivrait. Il tient en quelque sorte sa promesse, et plus d'une jeune fille sera bien malgré elle victime de ces deux vilains individus obsédés par le mal... Voilà un vieux mythe traité avec intelligence. Le spectateur moyen est probablement habitué de voir les aventures du Comte Zaroff - et de tous les personnages cinématographiques légendaires, quand on y pense - être complètement dénaturées par de multiples "remakes" plus ou moins pertinents. Ici, le scénario de Michel Lemoine explore avec finesse toute la substance et l'héritage pathologique qu'a laissé à son fils unique le légendaire Zaroff. Les dialogues très littéraires et lyriques, accompagnés par des images contemplatives pleines de poésie et d'une lumière particulièrement féérique, composent un traitement intellectuel d'une rare maîtrise. Les scènes érotiques du film ne font nullement dévier le propos général, comme il arrive parfois, et servent dans leurs conclusions froides et calculées à souligner les réactions imprévisibles et criantes de vérité d'un Michel Lemoine complètement habité par son personnage. Howard Vernon excelle dans le rôle du "corrupteur", le servant de Lemoine qui reste dans l'ombre et qui excite expertement le côté sombre de son maître. La musique, sobre et émotive, souligne à merveille les moments forts. Une oeuvre malheureusement méconnue, qui mérite beaucoup mieux que la discrète sortie vidéo qu'elle a connue en France, il y a déjà trop longtemps. Orloff Boris Zaroff est un homme d'affaires occupé qui se réfugie à la campagne durant ses weekends. Dans son nouveau château, son majordome prépare tout pour monsieur le comte. Mais le majordome a juré à son père, sur son lit de mort, d'assurer la tradition du Zaroff père qui pourchassait et torturait des humains comme d'autre chassent le gibier... Michel Lemoine joue et réalise dans ce conte moral surréaliste qui s'est vu banni en France à sa sortie. On se demande bien comment les censeurs n'ont pas vu l'humour qui parsème le récit, spécialement avec l'arrivée d'un couple hilarant de voyageurs perdus. On se croit un instant dans un délire d'Herschell Gordon Lewis. Il y a bien des passages ou le sadisme et la luxure sont de mise, mais on suggère plus que l'on ne montre. Les passages au cimetière nous rappellent Jean Rollin. Mais la force de Lemoine réside dans le cadrage et les passages nombreux et déroutants entre les fantasmes et la réalité, les visions et les hallucinations et les déclamations d'Howard Vernon. Les dialogues sont parfois théâtraux, mais Lemoine a commencé ses armes au théâtre et le propos permet ces envolées, magnifiées par des décors aux gigantesques statues qui n'ont rien à envier à celles du Gotham de Tim Burton. Quel Château ! Les victimes ont des réactions fort curieuses, qui s'expliquent en partie par les niveaux de réalité invoqués. La musique détonne à l'occasion, je pense au thème principal qui revient souvent dans la première partie, mais colle bien en général. Le dvd de Mondo Macabro offre un très beau transfert avec en extra une magnifique entrevue avec Lemoine. Il est inspiré et inspirant, plein d'un enthousiasme pour le genre, pour Benazeraf et Franco. On en redemande. On note au passage la collaboration au DVD de Frédérick Durand, auteur Québécois recensé dans nos lectures, passionné de genre qui connaît bien Michel Lemoine. Mario Giguère |
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