De Meriam C. Cooper à Peter Jackson en passant par Ishiro Honda, King Kong est devenu le représentant d'un genre universellement reconnu. Par ordre chronologique.

Mise à jour le 26 mars 2019

KING KONG - Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot, 1933, États Unis

Une équipe de tournage se dirige vers SKULL ISLAND, une île qui n'est inscrite sur aucune carte. Carl Denham, réalisateur, a repéré à la dernière minute sa future starlette qu'il tourne en test en train de crier à plein petits poumons. Les indigènes sont en pleine cérémonie lorsque nos blancs débarquent. Le chef offre immédiatement d'acheter la jolie blonde, pratique refusée par Denham. Elle sera donc kidnappée durant la nuit et offerte à King Kong, un singe géant, qui aura le coup de foudre pour elle. C'était le pari du réalisateur, filmer cette bête fantastique, il faut donc la retrouver. Chose faite, difficilement, on endormira Kong pour le ramener à New York. Mais le triomphe de l'expédition sera de courte durée...

Le classique des classiques du cinéma fantastique, celui qui a inspiré tant de carrières, de Ray Harryhausen, Rick Baker à Peter Jackson. Je me rappelle encore, tout jeune, le film passait le samedi matin à la télé et nous étions rivés au petit écran. Il a bien vieilli le grand singe. Les effets spéciaux fascinent toujours. La complexité des décors miniatures, l'incrustation des divers éléments de tournage réels, les combinaisons multiples et originales du réel et de l'imaginaire et le rythme rapide de l'action sont fascinants. Car il n'y a aucun temps mort, le scénario étant très concis. On est encore frappé par le changement brutal de décor, Kong aussitôt endormi, on se retrouve à New York à l'ouverture de l'attraction géante ! Les films suivants et remakes feront la belle part au voyage par bateau, ici absent.

Fay Wray est toujours lumineuse, d'une vivacité et d'une naïveté touchante. On peut presque couper au couteau la tension sexuelle qui bouillonne entre elle et le skipper, un macho qui ne veut rien savoir des dames à bord d'un bateau, qui cache mal son jeu. Denham fait fi de la prudence la plus élémentaire et il est surprenant que devant toutes les morts et la destruction dont il est responsable, tout le monde le suit et l'écoute comme le saint père, sans rouspéter. La bête si vivante et tellement hors de son habitat naturel, on ne peut qu'être touché de sa mort si rapide dans un univers ou tous, sauf la belle, le rejette. On savait bien que les films de monstre finissent mal, mais comme la créature de Frankenstein, celle-ci ne méritait pas un tel sort.

L'édition récente de deux dvd offre le film en belle restauration avec les quatre minutes censurées dès 1938, essentiellement le pelage des vêtements de la belle par le King et l'écrasement et le repas d'indigènes. Outre une piste de commentaires, on a sur la deuxième galette trois heures de suppléments magiques.

Il est littéralement fascinant de voir défiler la vie de Merian C Cooper, véritable héros de la première guerre mondiale, aventurier et cinéaste hors pair, double évident de Denham. On montre le travail de Willis O'Brien en détail, y comprit les faux papiers sensés expliquer les trucages à l'époque. Dommage que cette soif de mystère de la part des studios ne nous laisse si peu de détails et aucune entrevue du technicien. On clôt avec une entreprise fascinante, la reconstitution, par l'équipe de Peter Jackson, de la séquence perdue dite " The Spider Sequence". Cette scène, tournée, coupée au montage par Cooper et perdue à ce jour, a été recréée avec les techniques de l'époque et intégrée aux plans d'époque: sublime et surprenant !

Je ne peux que vous recommander cette édition, pour tout amateur de fantastique, de monstre, de cinéma, de belles et de bêtes ! Mario Giguère

The SON OF KONG - Ernest B. Schoedsack avec Robert Armstrong, Helen Mack, Frank Reicher, 1933, États Unis, 70m 

Carl Denham (Robert Armstrong) est poursuivi par tous les huissiers de la ville, un mois après les évènements de King Kong. Il doit partir rapidement de New York, ce qu'il fait avec le concours du capitaine de bateau qui a transporté la bête, lui aussi sentant la soupe chaude. Vivant de contrats de transport, d'un port à l'autre, ils retrouvent l'homme qui a dessiné la carte de Skull Island, où il y aurait un trésor ! Direction l'île, avec une orpheline qui s'est caché à bord. Incapable de débarquer sur la plage, car les indigènes sont aussi en furie, Kong ayant détruit leur village, une chaloupe débarque dans une petite crique. Surprise, il y a un petit Kong, d'une grandeur d'environ 12 pieds...

Si King Kong était une production à grand budget, la suite semble carrément une série B, de par son évident manque de ressources et sa durée. Le fils de Kong, tout comme le fils de Godzilla, est moins spectaculaire et plutôt humoristique. Les gros plans sur le visage grimaçant détonnent. Curieusement, on précipite la fin en détruisant toute chance de suite. Helen Mack n'a pas la prestance de Fay Wray et son rôle est curieux, elle traverse les tragédies avec un bonheur suspect. Willis O'Brien enchaîne les séquences intéressantes, mais l'impression de redite est constante. Le fils ne déclasse pas le père, mais l'aventure vaut l'écoute, ne serait-ce que par saine curiosité. Mario Giguère

 

KING KONG VS GODZILLA aka Kingu Kongu tai Gojira - Ishirô Honda avec Tadao Takashima, Kenji Sahara, Yu Fukiji, Japon/États Unis, 1962

Avant d'aller plus loin, il me faut préciser que je vient de regarder la version américaine, supervisée par John Beck et que je suis encore renversé ! Non seulement on ajoute les journalistes et commentateurs, mais on a trafiqué à fond la trame sonore, ajoutant plein de musiques américaines, spécialement le thème de CREATURE FROM THE BLACK LAGOON qui appuie les apparitions de monstres ! Scientifique, donc, qui explique que Godzilla, frais sorti d'un glacier, retourne au Japon "comme les saumons remontent la rivière vers leurs lieux de naissance" tandis que King Kong, capturé par un puissant mais ridicule industriel pour en faire sa "marque de commerce" sent la présence d'un adversaire qu'il se doit d'affronter.

La première rencontre des deux monstres est passablement drôle voire ridicule, Kong, les poils quelque peu roussit par le feu atomique de Godzilla, s'enfuit ! Il faudra carrément l'endormir et le déplacer en ballons d'hélium pour qu'il affronte en bonne et due forme le géant gris !

Intermède de bon aloi pour parler de l'apparence de Kong. Les effets spéciaux n'étant pas à l'époque ce qu'ils sont aujourd'hui, les intentions de Tsuburaya semblant évidentes, King Kong est pratiquement le faire valoir comique, le Laurel du Hardy japonais ! Il y a de toute évidence deux costumes, un aux bras longs et plus simiesques et un aux bras plus courts et humains lorsque Kong a besoin de tirer des roches ou se battre avec Godzilla. On ajoute une tête pour les plans rapprochés, avec des yeux qui clignent, qui fera rire petits et grands ! La tête du costume de combat est plus réussit et fait son petit effet.

Les combats sont mémorables, par les actions et les techniques utilisées. De petites marionnettes pour les plans éloignés, une scène qui semble carrément de l'animation image par image, aux classiques empoignades. Le lancer de roches, Kong qui essaie de faire bouffer un arbre à son adversaire, l'enterrement de Kong, sa résurrection par l'orage électrique et un final qui semble annoncer la victoire du primate.

Deuxième intermède. Contrairement aux rumeurs et légendes urbaines, il n'y a qu'une fin qui a été tournée. Pas de version mythique ou Godzilla sort de l'eau. De toute façon, Godzilla a fait par la suite moult films pendant que King Kong dormait ! À mes yeux, Godzilla triomphe sur toute la ligne !

Premier film couleur de Godzilla et première co-production Japon-États Unis, le film est toujours le plus grand succès de l'histoire de la franchise nippone. Bon accueil donc de la part du public du monde entier, petits et grands. La présentation à la convention mondiale des amateurs de science fiction a par contre soulevé l'indignation, on comprend que les amoureux du chef-d'oeuvre de 1933 soient horripilés par une version si clownesque de l'icône du cinéma fantastique. Mais Honda et Tsuburaya visaient un public plus large et ils ont frappé la cible.

On préfèrera la version originale en tout temps, avec la musique sublime d'Akira Ifikube, qui aide à soulever les scènes de Kaiju. Ajoutons que la version japonaise est tout aussi drôle, plus d'attention étant portée sur l'équipée qui capture le singe géant amateur de boisson endormante !

Dernier intermède. Tsuburaya voulait depuis longtemps utiliser une pieuvre vivante comme effet spécial et son combat contre le village et Kong est une scène fort curieuse, L'animal ne se prêtant pas aussi facilement que prévu au tournage ! L'équipe des effets spéciaux a fait cuire l'actrice après coup !

Film de monstres géants aux allures de fantasti-comédie, KING KONG VS GODZILLA fait encore sourire et rire pour autant que l'on prenne ses classiques avec un grain de sel. On peut aussi le voir comme un puissant nanar. N'empêche que Godzilla est le plus fort ! Mario Giguère

KING KONG ESCAPES aka Kingukongu No Gyakushu aka King Kong s'est échappé aka La revanche de King Kong - Ishirô Honda avec Rhodes Reason, Mie Hama, Kinda Miller, Akira Takarada, 1967, Japon, 96m

Le Dr Who a fabriqué un robot géant à l'image de King Kong pour aller chercher un minerai rare, l'élément X, plus puissant que l'uranium. Malheureusement ses circuits sont ruinés par les radiations. Ni une, ni deux, on part kidnapper l'authentique King Kong, qui est amoureux d'une jolie blonde sortie d'un sous-marin en mission pour l'ONU. Hypnotisé, notre grand poilu devient mineur, mais lui aussi a des difficultés, les radiations détruisant les effets de l'hypnose. Ce qui devait arriver arrivera, les deux géants s'affronteront en plein Tokyo !

Sous influence James Bondienne, on réunit Mie Hama, qui a joué dans YOU ONLY LIVE TWICE avec un sosie de Connery, Rhodes Reason ! Mais il s'agit bien d'un film de monstres et Honda excelle comme toujours dans la mise en scène, d'une justesse toujours remarquable. Magnifique également est la musique sublime d'Akira Ifikube. L'histoire est curieuse mais bouge à un bon rythme. Seule grosse ombre au tableau, le costume de Kong, caricatural et grotesque. La théorie avancée dans un excellent article du magazine GFAN veut que Tsuburaya, responsables des effets spéciaux hors pair, se veut sympathique aux enfants, public cible, et aurait décidé délibérément de ne pas faire peur avec un singe bourru au visage plus drôle qu'impressionnant. Mais pour peu qu'on apprécie le genre, on ne peut qu'apprécier un film bien ficelé durant lequel on ne s'ennuie pas une minute ! Mario Giguère

Je trouve ce film excellent, bien mieux que King Kong vs Godzilla.

Ce film est d'abord sorti en France sous le titre de "La Revanche de King Kong" le 13.11.1968 par Cosmopolis films et les films Marbeuf puis une ressortie le 06.10.1976 par Audifilm. Cette rediffusion est due a deux facteurs "le 6ème Continent" de Kevin Connor et "King Kong" de John Guillermin tout deux sortis en 76. Ils font partie des plus gros succès du box-office français de l'époque, ce qui a davantage encouragé les distributeurs a sortir non seulement des productions récentes comme "Godzilla 80","KING KONG contre GODZILLA","Godzilla contre Mekanik Monster" et "Les Monstres du Continent Perdu", de ressortir des films comme "King-Kong s est Échappé" et "Les Envahisseurs Attaquents". Titou

KING KONG - John Guillermin avec Jeff Bridges, Jessica Lange, Charles Grodin, John Randolph, René Auberjonois, Julius Harris, Jack O'Halloran, Ed Lauter, Dennis Fimple, Jorge Moreno, Mario Gallo, John Lone, John Agar, 1976, États Unis/Italie, 134m

Ayant appris qu'une île inconnue du Pacifique recèle fort probablement du pétrole, un représentant de la Petrox, Fred Wilson, organise une expédition vers cette île. Un pétrolier quitte donc secrètement l'Indonésie mais un paléontologue, Jack Prescott, réussit à monter clandestinement à bord pour ensuite révéler à Wilson et à son entourage que cette île n'est peut-être pas si inconnue et que les indices ayant indiqué la présence de pétrole peuvent très bien aussi indiquer la présence d'un animal gigantesque. Après que Wilson ait vérifié l'identité de Prescott, il décide de faire de lui le photographe officiel de l'expédition. Une prétendue actrice, Dwan, est repêchée plus tard à bord d'un canot de sauvetage alors que son bateau a coulé. Arrivé sur l'île, qui est camouflée par une grosse nappe de brouillard, l'expédition découvre la présence d'indigènes vivant derrière un gigantesque mur. Ceux-ci kidnappent Dwan pour la donner en offrande à un gorille géant qu'ils considèrent comme leur Dieu. Alors qu'un groupe de personnes dirigées par Prescott part à la recherche de Dwan, Wilson décide de capturer le gorille géant baptisé Kong puisque le pétrole sur l'île n'est pas exploitable. Prescott parvient à sauver Dwan au risque de sa vie et Kong est capturée un peu plus tard grâce à des somnifères. Présenté à New York comme bête de foire publicitaire de la Petrox, Kong, mis en colère à cause des flashs des appareils photos, se libère de ses chaînes et sème la panique dans la ville jusqu'à ce qu'il retrouve Dwan et l'emmène au sommet des tours jumelles du World Trade Center. L'armée parvient finalement à abattre Kong malgré la promesse faite à Prescott par les autorités de le capturer sans le blesser.

Étant donné la crise pétrolière qui faisait rage depuis 1973, ce remake du classique de 1933 contient un arrière-goût prononcé d'essence mélangée avec de beaux billets verts. La publicité du film se fonde d'ailleurs sur une grosse arnaque prétendant que le King Kong de cette version est une créature robotique conçue par Carlo Rambaldi. En y regardant bien toutefois, on se rend vite compte à l'écran qu'il s'agit d'un acteur dans un costume alors que la création de Rambaldi n'apparaît grosso modo qu'une fraction de seconde. Les effets de transparence et les autres trucages de ce film se révèlent d'ailleurs bien inégaux et souvent rigolos (ex. lorsque Kong piétine des passants en panique après s'être libéré à New York) comparés à la version originale de King Kong. L'intrigue ne recèle aucune magie par rapport à la version de 1933, que ce soit dans la justification de base pour souligner le thème de la course au profit (la recherche de pétrole), la relation romantique peu édifiante entre Kong et Dwan (comme si la Belle et la Bête était passées à l'émission d'Oprah Winfrey) et la conception de l'île perdue où vit Kong qui a l'air d'une île comme tant d'autres et qui ne contient aucun animal préhistorique ni rien d'attrayant en dehors d'un serpent géant plutôt ridicule. La mise en scène de Guillermin (qui a déjà fait mieux) est à l'image de la vision du film par son producteur Dino De Laurentiis; lourde, cynique, désillusionnée, froide et trop pragmatique. De quoi faire passer THE MIGHTY PEKING MAN fait l'année suivante pour un chef-d'oeuvre de subtilité.

En clair, le signe de $ apparaît bien plus suggéré à l'image que l'idée d'égaler, voire de surpasser le mythique film de Cooper et Schoedsack car l'émotion est complètement absente de cette version étant donné le ton de mélodrame adoptée par les auteurs. Les personnages sont d'une conception représentant des archétypes si radicalement opposés (le capitalisme opportuniste du pétrolier, la naïveté et la superficialité artificielle de Dwan, le caractère hippie et contestataire du savant) que les conflits entre eux relèvent plus de la caricature pur et simple que d'une imagination créative qui aurait pu les rendre crédibles. Seuls quelques moments relèvent la sauce trop épaisse du film de temps en temps, bien que quelques erreurs de montage n'arrangent pas les choses. Retenons toutefois la superbe prestation de Rick Baker dans le costume de Kong, qui mériterait un Oscar rien que pour la conviction de son jeu et l'excellente musique de John Barry. Encore heureux que Jeff Bridges et Jessica Lange (dont on voit quand même un joli bout de sein dans ce film) ont pu tourner de bien meilleurs films par la suite où ils ont su faire montre de talent. Dans le rôle de Fred Wilson, Charles Grodin cabotine comme s'il cherchait à imiter Burt Reynolds dans ses pires moments. Pour résumer le tout, ce KING KONG "très moyen" se regarde et s'oublie aussi vite, d'autant plus que la récente version de Peter Jackson va certainement dater ce film davantage, au point de le jeter aux oubliettes peut-être. Pour prouver cependant qu'ils pouvaient faire pire, De Laurentiis et Guillermin récidiveront avec une suite psychotronique encore plus drôle en 1986 nommée KING KONG LIVES déjà magnifiquement résumée et critiquée avec humour par Kitano Jackson. Mathieu Lemée

QUEEN KONG - Frank Agrama avec Robin Askwith, Rula Lenska, Valerie Leon, 1976, Royaume Uni/France/Allemagne/Italie, 87m 

1976: Dino De Laurentis a produit son remake de King Kong à grands frais et s'apprête à le sortir dans 800 salles, une première à l'époque ou les sorties étaient plus petites. Frank Agrama fonde une compagnie anglaise et réalise une parodie féministe qui ne sortira que dans quelques cinémas et sera retiré suite aux plaintes de Dino ! Après avoir disparut 25 ans, le film sort enfin en dvd en 2001.

Curieuse histoire, un gros pied de nez à King Kong, dont il reprend le scénario original en renversant tous les rôles, l'homme objet nommé Ray Fray, la productrice s'appelle Luce Habits ! Tout le ridicule des positions macho des années 30 sont attaquées par le ridicule. Queen Kong, un costume qui tient plus de la peluche d'enfant, tombe amoureuse de son blondinet, qui défendra cet amour plus efficacement que les blondinettes ne peuvent le faire. En crescendo pamphlétaire, la fin sera donc très différente.

Est-ce drôle ? Dans l'ensemble, oui, mais on se lasse du premier degré. Les monstres ? Des caricatures grossières de monstres préhistoriques dessinées par un gamin. Les actrices ? Au rayon actrices, faut avouer que la parade de longues jambes est agréable à l'oeil. Le film demeure un divertissement léger, trop peut-être, au point de neutraliser la charge contre les "male chauvinist pigs", expression répétée ad nauseam. En tout cas ça vaut au moins le détour, parce qu'il s'en fait plus des comme ça, certain !

Agrama n'aura réalisé que quelques films, dont une certaine momie, mais il a continué sa carrière de producteur avec un certain succès, travaillant ces dernières années sur ROBOTECH. Mario Giguère

KING KONG REVIENT aka A*P*E aka Attack of the giant horny gorilla  aka King Kong se Révolte aka King Kongui Daeyeokseub aka Super Kong - Paul Leder, avec Joanna Kerns, Rod Arrants, 1976, Corée/États Unis

Deux gars ramènent un singe de presque 36 pieds à bord d'un bateau quand le singe se réveille. Il s'enfuie en direction de Séoul et tombe amoureux d'une belle actrice blonde qui éprouve de l'horreur mais aussi de la sympathie pour le gros primate. L'armée américaine stationnée dans le coin refuse de croire à l'arrivée du grand poilu, mais finalement ils se rendront à l'évidence, au moment ou l'ordre arrive de capturer vivant la bête ! Notre gros tapis cherche sa blondinette partout et la retrouve juste avant que l'armée n'arrive avec de nouveaux ordres: détruire le grand laid ! Heureusement il y a une belle histoire d'amour parallèlement entre la Marilyn Monroe des pauvres et un journaliste américain...

Pétoche que c'est poche mais que c'est drôle ! Réalisé pour deux sous et quart, avec un costume de gorille sorti des studios des années quarante, des roches en styrofoam, des acteurs coréens qui font de leur mieux, des enfants qui rient, des petits tanks en plastique. Pourquoi un gorille de presque 35 pieds ? ( On hésite entre 35 et 36 dans le film ) Pour pas avoir à faire de maquette trop compliquée, heureusement, celles-là sont tellement mal faites, on dirait des trucs en carton !

Faut le voir pour le croire ! Mario Giguère

Un bateau vogue paisiblement au large des côtes sud-coréennes. Deux marins bourrus tapent la discute en fumant une cigarette. Ils parlent de leur mystérieuse cargaison, une attraction à destination de Disneyland ! Tout d'un coup, un bruit sourd se fait entendre, et une gigantesque main simiesque explose le plafond de la cale du bateau. Car en effet, alors qu'on ne s'en doutait absolument pas, la cargaison en question n'est autre qu'un singe géant. Il explose le bateau dans une impressionnante explosion, et là, sans même pouvoir reprendre son souffle, il se fait attaquer par un requin géant. S'en suit un duel gargantuesque à l'issu duquel notre gorille sortira vainqueur. Pas fatigué du tout, il débarque sur la côte et piétine quelques maquettes.

A peu près au même moment, Marilyn, star Hollywoodienne, débarque au pays pour y tourné une superproduction. Et c'est lorsque le gros macaque la verra en pleine scène de détresse qu'il l'enlèvera et succombera à ses charmes.

Hallucinant ! Je ne trouve pas d'autre mot pour qualifier cet ovni cinématographique. Marrant de voir ça après le remake de YONGGARY, également une coproduction américano-coréenne à l'origine diffusée en 3D, ce qui nous donne la possibilité de voir plein de projectiles en tout genre se diriger dangereusement vers le spectateur. Mais ici, pas d'images de synthèse, mais un bon vieux gars dans un magnifique costume de singe qui fait vachement bien le singe. Il faut le voir se battre contre les hélicoptères et les avions, il faut le voir écraser avec rage les superbes maquettes qui ont avalé les trois quarts du budget et fuire les figurants qui ont tous l'air de se marrer comme des petits fous ! Mais malgré sa force hors du commun, il succombera aux attaques répétées des forces armées. Et à l'actrice de lâcher un désespéré "why ?", auquel son bien aimé répond: "it is too big for such a small world....".

Putain, c'est beau. Kerozene

KING KONG 2 aka King Kong lives - John Guillermin avec Brian Kerwin, Linda Hamilton, 1986, États Unis 

Aaaaaaahhh Jessica Lange qui se fait sécher de sa douche par King Kong qui lui souffle dessus de son haleine gorillesque, oui je sais c'était naze, mais pas aussi naze que cette affreuse suite que donna John Guillermin a son "chef-d'oeuvre" en 1986, car dans King Kong 2 tout sent le bricolage, le tout pourri et le foutage de gueule.

En effet dans la catégorie gros nanar intergalactique bidouillé en vitesse pour amasser les restes du peu de pognon traînant encore dans les poches du spectateur difficile de trouver mieux que ce King Kong 2, car aussi drôle soit-il ce fil est la honte du cinéma, le plaisir coupable ultime, une daubasse si mal branlée qu'elle ferait rougir de honte Max Pecas!!

Tout commence à la mort du King (pas Elvis hein!!) après l'attaque des avions sur les twin towers (hé oui car dans le Guillermin de 76 plus question d'empire state building... quelle nazerie quand je pense que certains en sont encore a penser qu'il s'agit de l'original), pauvre bête, mais des scientifiques avides de comprendre cette aberration génétique (tsin tsin tsin) décide de faire une greffe de coeur a ce pauvre Kong (un jeu de mot s'est glissé ici mais chuuuuut) pour cela ils dénichent une femelle (hé les gars vous auriez pas meilleur temps d'étudier direct la femelle ou bien??) et lui donnent la moitié de son coeur...

Complètement débile me direz vous? Bin... oui Mais drôle si drôle, il faut le voir pour le croire, King Kong déambulant dans la prairie façon Charles Ingalls du pauvre tenant sa femme et son fils par la main (hé ouais parce qu'il a un fils le gars) au son d'une mélodie qui essaie de se la jouer émouvante, suivi par des scènes d'actions "dantesques" (oui hein les guillemets sont justifiés...) sans aucune raison scénaristique (juste pour tous casser quoi), dans l'ordre on a droit a King Kong se battant contre un tank, King Kong se battant contre une jeep, King Kong écrasant des militaires le tout filmé devant fond bleu par un Guillermin qui se demande bien ce qu'il fout la.

Les acteurs? N'en parlons pas ils semblent constamment sur le point de piquer un fou rire, Linda Hamilton la première d'ailleurs, frappée de nullité elle ne croit pas une seconde dans le sujet et encore moins dans son personnage (faut dire, il est complètement con son personnage) en même temps les pauvres il faut les comprendre, vous imaginez devoir passer des journées entières face à un mec en costume de singe en plastique ressemblant à Candyman (si si je vous assure regardez sur la photo!!) et hurlant toue la journée "putain fait chaud dans ce costume on étouffe!!!!" ... non décidément on ne peut que les comprendre.

Et puis il y a la créature et sa famille, nullissimes costumes en cartons pâtes (pourtant moi j'adore les costumes en carton pâtes mais la c'en est trop...) sur lesquels on aurait collé des poils de chiwawa (j'aimerais pas voir la tronche du chien du maquilleur) et portés par des acteurs qui visiblement ne savent pas ce que c'est qu'un gorille, déambulant comme des débiles qui auraient chiés dans leurs frocs (c'est exactement ça leur démarche) ils ne provoquent que le rire lorsqu'ils jouent la colère (comme ça "aaaaarrrrghhhh") ou lorsqu'il joue la tristesse (comme ça "aaaaarrrrrghhhhh") a coté de ceux ci même le singe de "mon ami dodger" passe pour un tueur assoiffé de tripes et de sang.

Un ratage complet ce King Kong lives, un monument de nullité et de ringardise, une aberration cinématographique comme on en ose plus, la série z ultime, de celles qui feraient rougir LLoyd Kauffman et ses potes, une oeuvre forcément recommandable donc, forcément drôle (bon faut peut être se torcher quelques bières avant hein ça je dis pas...) l'oeuvre d'un génie? peut-être. Kitano Jackson


Naomi Watts

KING KONG - Peter Jackson avec Naomi Watts, Jack Black, Adrian Brody, 2005

Deux ans seulement après le glorieux THE RETURN OF THE KING, Peter Jackson revient avec un film à gros budget en réalisant cette fois son remake du classique de 1933. On peut trouver discutable le fait de refaire un film créateur d'un mythe, mais la passion de Jackson pour le KONG original n'est plus à prouver. L'hommage en forme de clins d'œil et de mises en abîme fera plaisir aux cinéphiles mais la démesure à laquelle s'adonne le réalisateur culte sera diversement apprécié par les spectateurs. En effet, la nouvelle version de KING KONG amplifie et étire les aventures et les événements présentés dans l'œuvre originelle, au point que l'ensemble tombe dans la surenchère. On peut d'ailleurs reprocher au film sa longue durée (3h, comparativement à 1h 40 pour l'ancien) et sa surabondance d'effets numériques. De plus, la cohérence narrative n'est pas toujours maîtrisée, puisque les auteurs la sacrifient souvent au profit du spectacle pur. Mais ces défauts sont amplement rachetés par le plaisir et l'émotion que procurent les scènes d'action fulgurantes sur Skull Island et à New York et les moments intimistes entre le gorille géant et la belle Ann Darrow. Noami Watts est tout simplement merveilleuse et émouvante dans ce rôle potentiellement accessoire. KING KONG a beau être bourré de spectaculaire (retenons en particulier le combat viscéral et épuisant entre le gorille et les trois T-rex), Watts est le cœur et l'âme de ce divertissement qui se donne parfois des allures de série B. Le Kong est lui aussi attachant, apparaissant à la fois bien réelle, féroce et vieux à nos yeux. Mais dramatiquement, le film atteint son paroxysme lorsque Kong monte au sommet de l'Empire State Building, une scène célèbre que Jackson reprend avec poésie et une étonnante virtuosité technique, à un point tel qu'on est ébahi par l'effet de réalisme des trucages comparativement à ceux, plus voyants, sur Skull Island.

En réalisateur fou (croisement entre Orson Welles et Francis Ford Coppola), Jack Black se révèle assez comique sans pour autant surjouer, tandis qu'Adrian Brody offre un jeu senti malgré un rôle sans grande envergure qui s'efface devant la prestance de Kong.

Bref, à défaut d'atteindre la richesse et la puissance des LORD OF THE RINGS, KING KONG réserve des passages marquants et exprime bien la passion dévorante et contagieuse de Jackson pour le cinéma fantastique. Nazgul

Quant a l'âge de neuf ans Peter Jackson découvre King Kong de Merian Cooper et Ernest Shoedsack, il ne sait pas encore que ce grand film d'aventure aux effets spéciaux révolutionnaires de Willis O'Brien va changer sa vie. En effet, Jackson ne cesse de le clamer partout, King Kong est le film qui lui donna l'envie de faire du cinéma (Nda : on ne remerciera jamais assez Cooper et Shoedsack pour cela) ainsi quant il annonça en 1996 qu'il s'apprêtait à tourner sa propre version du mythe, le fan de base ne pouvait que saliver. Hélas les événements qui suivirent sont bien connus de tous aujourd'hui et nous rappellent que le monde du cinéma est bien pire que Skull island. Retour sur la genèse d'un projet rêvé.
En 1996 Peter Jackson Frappe à la porte du studio Universal, dans ses mains, il détient le script de King Kong, il s'agit d'un film d'aventures se déroulant pendant la guerre de quatorze au ton très humoristique qui convainc sans peine les producteurs. La pré-production est lancée le budget atteint des sommets encore inconnus a l'époque (bien que plus de 10 fois inférieur à celui du King Kong de 2005 !!!!). Jackson est aux anges, il s'apprête enfin a commencer le tournage du film de sa vie, de son rêve de gosse, il sera celui qui vengera les fans du remake foireux de John Guillermin (et de son ignoble suite, dans laquelle Kong subit un greffe de cœur avant de courir dans la prairie façon Laura Ingalls avec sa femme et son fils, il faut le voir pour le croire !!!), Mais c'était sans compter sur les échecs de ce " tâcheron " de Rolland Emmerich et de son gros lézard vert bouffi a l'andouillette et à la fougasse (c'est Godzilla ça ???) et du remake pitoyable de Mighty Joe Young sorties la même année, or de tels gadins au Box office ce n'est pas pour plaire au producteurs, et puis un producteur il faut le savoir c'est très con, un producteur c'est incapable de faire la relation entre la nullité cosmique des deux nanars cités précédemment et leurs échecs respectifs au box office, le producteur dans sa grande intelligence préfère se consacrer à une équation plus simple : LES ANIMAUX GEANT AU CINOCHE C'EST PLUS RENTABLE. En une fraction de seconde les rêves de notre néo zélandais préféré partent en fumée&ldots;.

N'allez cependant pas croire que la version de ce Kong de 1996 soit totalement invisible, car il vous est possible d'en voir une grande partie dans le film La momie de Stephen Sommers, pour les besoins duquel les producteurs ont allégrement pillé le script de Jackson et Walsh (et oui quitte a être con autant l'être jusqu'au bout !!!). Dépité le gros génie barbu s'en va réaliser Fantômes contre fantômes, produit par Robert Zemeckis, il en profite pour faire sa petite enquête sur la manière de réaliser plusieurs films en même temps (Zemeckis était à l'époque le seul a avoir réussi cet exploit, en tournant en même temps Retour vers le futur 2 et 3) enquête qui le mènera bien entendu à réaliser la mythique trilogie du Seigneur des anneaux.

Nous sommes en 2003, le retour du roi fait une sortie fracassante sur les écrans du monde entier et clôt la trilogie avec brio, c'est alors que Jackson surprend tout le monde (et oui, qui pensait qu'il allait tourner le Hobbit hein ? allez avouez !!!) et fait une annonce qui fait l'effet d'une bombe : il a commencé la réécriture de son bébé : King Kong. Écrasante nouvelle, car après le carton cosmique de sa trilogie on ne doute pas une seule seconde de la liberté totale du maître sur ses futurs projets, de plus, la maturité acquise sur LOTR lui permet de retravailler son script de manière plus sérieuse moins légère, le traitement qu'il lui applique se rapproche de celui du seigneur des anneaux, pas de second degré ici mais du sentiment, pur et exacerbé, il réunit donc sa dream-team composé de sa femme Fran Walsh, de Phillipa Boyens et de lui-même et il s'attelle a ce qui sera le plus gros film d'auteur de tous les temps (car qu'on ne s'y trompe pas Peter Jackson est un auteur à part entière, la preuve? Un film de trois heures (!!!) tourné en Nouvelle-Zélande produit par Jackson, écrit par Jackson réalisé par Jackson dont les effets spéciaux ont été réalisés par la boite de Jackson (!!!) 2 ans plus tard le résultat est là : L'heure du verdict !!!

Mes amis, l'heure est venue de remercier Tonton Emmerich, car sans son plantage sur Godzilla, il est évident que le film que je viens de voir (j'en tremble encore) ne serait pas le même, on remercie donc le petit Roland (mais on lui laisse son bonnet d'âne) et on passe aux choses sérieuses car le film va au-delà de tous les espoirs. On le comprend dés la séquence d'intro qui nous propulse dans un new York plus vrais que nature et surtout bien loin de la vision glamour dont on a l'habitude, ici les comédiens crèvent de faim, les gens vivent avec des animaux et les riches sont des salopards de profiteurs (les producteurs ne sont pas gâtés, un compte a régler Peter ?), On comprend également que bien loin de Lucas et de sa dernière trilogie Star Wars Jackson ne capitalise pas sur les effets spéciaux mais sur les personnages, brillante exposition dans laquelle il se permet de prendre son temps (environ quarante cinq minutes) pour mieux faire monter la pression et tout faire exploser lors de la tétanisante et pharaonique scène de naufrage du venture. Nous sommes sur Skull island, tremblants et apeurés (un exploit étant donné que l'on sait ce qui va se passer !!!) une tribu cannibale capture Ann Darrow, Kong apparaît sous nos yeux !!!

Et c'est là, au sein de cette jungle luxuriante vivante comme jamais que le maître nous dévoile sa créature, dans une scène d'une sauvagerie absolument soufflante soutenu par des effets spéciaux sidérants, King Kong prend vie la sur l'écran, sauvage et brutale, cadré caméra a l'épaule comme seul Jackson sait le faire, le gorille de neuf mètres semble bel et bien vivant, fait de chair et de sang!!! Déjà comblé le spectateur croit pouvoir se reposer mais doit faire face à prés de deux heures d'action non-stop soutenues par la musique magnifique de Howard.
Mais la force du film réside dans le fait que Le réalisateur ne perd jamais de vue le principal : l'émotion, et tisse un lien de tendresse d'une candeur absolument bouleversante entre le gorille et Ann Darrow soulignant encore plus la quasi-schizophrénie de la bête (là où l'érotisme des précédentes versions appuyait sur le coté bestiale), Le message est clair Kong est une créature sauvage mais innocente, se comportant avec une douceur infinie avec Ann il n'en reste pas moins un colosse d'une force et d'une sauvagerie redoutable et il n'est ainsi pas rare de passer d'une scène d'une tendresse touchante à une scène de carnage orchestré par le même gorille, la question du film se pose enfin, qu'est ce qui nous définit en tant qu'humain ? Est-ce notre apparence ou est ce nos actes, car Kong est de toute évidence un chevalier indompté, symbole d'une liberté totale enchaînée par une société qui le craint, et apparaît comme étant l'un des personnages les plus humains, et c'est sans détour que Jackson nous balance des émotions pures, dénuées de tout cynisme malvenu, en s'adonnant à une certaine poésie et en prenant le temps de tisser une relation entre Kong et le spectateur.

Alors quant enfin arrive la fameuse scène de l'empire state Building, le bruit des biplans finira de fendre le cœur du spectateur, car l'issue est proche, Kong doit mourir, et c'est avec une émotion non dissimulé et une pudeur admirable que le maître néo-zélandais filme la mort de l'animal, pas d'effets pompiers, pas de mouvements de caméra racoleurs, il le laisse partir et filme tendrement l'émotion de ses personnages, puis il libère le spectateur (moi en l'occurrence) qui en sortant de la salle regardera le ciel rêveur dans le but d'y apercevoir en haut d'un immeuble la silhouette d'un gorille géant tenant dans ses bras une frêle jeune femme transie d'amour&ldots; il repensera à ce film, le plus beau vu cette année et le plus spectaculaire jamais réalisé. Kitano Jackson

KING OF THE LOST WORLD aka LE SEIGNEUR DU MONDE PERDU - Leigh Scott, 2005, États Unis  

2004: une série télé avec une bande de rigolos qui se crashe sur une île inconnue et sur laquelle se déroulent pleins de trucs zarbis défonce l'audimat télévisuel. Cette série, c'est "Lost". 2005: le kiwi barbu Peter Jackson s'apprête à sortir un gros film dans lequel une bande de rigolos vont faire les clowns sur une île inconnue habitée par plein de bestioles toutes moches et un gros macaque hurleur. Ce film, c'est le remake de "King Kong". Il n'en fallait pas plus aux aspirateurs d'inspiration de chez The Asylum pour mettre à plat un beau scénario intitulé "King of the Lost World", un script "original" soit disant inspiré des écrits de Conan Doyle et qui se résume à peu près à ceci: une bande de rigolos se crashe sur une île inconnue sur laquelle se déroulent plein de trucs zarbis et qui est habitée par plein de bestioles toutes moches et un gros macaque hurleur. La grande classe quoi, avec des effets spéciaux dignes des pires films d'agressions animales de chez Nu Image (le crash de l'avion se résume à un pauvre appareil de synthèse qui disparait derrière une montagne dans un bruit d'explosion) et un bestiaire craignos à base d'araignée géante gloutonne, de ptérodactyles, de plantes mangeuses d'hommes, et de scorpions énormes au milieu desquels survit une tribu de sauvages vêtus de peau de bête, en réalité les survivants de multiples crash d'avions inexpliqués... Inexpliquée aussi est la raison de leur état régressif, mais après tout, est-ce vraiment si important puisqu'il s'agit là d'un prétexte génial pour brièvement dévêtir le casting féminin. Le film se "paie" le luxe de quelques noms, comme Bruce Boxleitner et Steve Railsback qui fait d'ailleurs un peu de peine en prisonnier rachitique... "King of the Lost World" est un film objectivement mauvais, parfois même lamentable par certains aspects, et pourtant si fascinant dans son concept extrêmement bisseux et son manque total de mauvaise conscience. Allé, avec un peu de chance, dans 20 ans il figurera parmi la liste des mauvais films que nous aimons défendre avec ardeur... Mais en attendant, il va se prendre pour 20 ans de railleries dans les dents. Kerozene

KINKY KONG - John Bacchus avec John Paul Fedele, Sabrina Faire, Darian Caine, A.J. Khan, 2007, États Unis, 73m

Parodie du classique King Kong et de ses remakes plus ou moins récents, en version classée R. Une version uncut et plus titillante est offerte avec un coupon. Je vais passer mon tour.

Entre deux gags polissons, vulgaires et tout plein de flatulences, les filles font des danses lascives sur des musiques instrumentales quelconques. L'intérêt de ces mouvements longs et répétitifs est assez moyen pour que je choisisse d'écouter la piste de commentaire durant les striptease. On y vante à tour de bras la compagnie productrice, Seduction Cinema, et on nous apprend que c'est très agréable à tourner. Le spectateur a plus tendance à trouver le temps long, en tout cas si vous êtes amateur de Russ Meyer, vous serez en manque. De la peau, pas trop, et des gags gras qui touchent parfois la cible. Tant qu'à la vedette, Kong porte une couche qui vient on ne sait d'ou mais qui sert à cacher ses érections perpétuelles devant les dames libidineuses. Un dinosaure à l'air idiot apparait quelques instants. Très léger, vite tourné, ce n'est certainement pas le titre phare de la compagnie. Mario Giguère

  KONG: SKULL ISLAND - Jordan Vogt Roberts avec Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson, John Goodman, 2017, États Unis/Chine, 118m

En 1973, des membres de l'organisation Monarch demandent au gouvernement américain une escorte militaire, au moment ou la guerre du Vietnam prend fin. Ils en ont besoin pour aller sur une île récemment découverte dans le Pacifique grâce au programme Landslat. Elle est naturellement protégée et isolée par un phénomène météorologique puissant qui donne du fil à retordre aux hélicoptères militaires. Accompagnés d'un explorateur aguerri, James Conrad, bonjour le clin d'oeil,    et d'une photographe de guerre, Mason Weather, ils sont arrivés sur l'île de Kong, une créature simiesque aux proportions gigantesques, roi d'un écosystème antédiluvien qui abrite sont lot de périls. Le monstre n'apprécie pas de se faire déranger et détruit et tue une grande partie des soldats sous les ordres de l'officier Packard qui n'aura plus qu'une mission en tête: détruire Kong, pendant que le reste des survivants essaient de survivre, justement.   

Production ambitieuse tournée en grande partie dans des décors naturels grandioses, ce Skulll Island m'a laissé un peu sur ma faim. Malgré les effets spéciaux superbes, les références et hommages sont tous là. Malgré que le réalisateur dit avoir voulu éviter de refaire la Belle et la Bête comme l'original ou les remakes qui ont suivi, son roi de la jungle va s'arrêter et presque caresser la belle Brie Larson, à qui il n'arrivera pas trop de dommages dans l'aventure rocambolesque. Que Samuel L. Jackson nous raconte que son personnage est un peu semblable au Capitaine Achab et Kong son Moby Dick, on a envie de lui dire: oui, on avait deviné. C'est superbement fait, mais les morts arrivent subitement, à des personnages peu sympathiques, pendant que Tom Hiddleston en explorateur au gilet moulant et la chevelure parfaite est pas de la trempe d"un héros au sens épique du terme. Évidemment que comme dans toutes les versions, le spectateur se met dans la peau du pauvre Kong, pourchassé par les militaires et des créatures certes originales, mais justement, dont la morphologie si particulière m'a laissé plus pantois qu'impressionné. John Goodman, malgré qu'il sait qu'il emmène tout ce monde dans un enfer, disparait trop vite à mon goût. Il y a trop d'ambivalence entre le spectacle hyper machiste et la testostérone ambiante et le désir de ne pas trop détonner avec les moeurs politiques des années actuelles. Les  films réellement tournés durant les années 70 étaient plus fous et sauvages, il me semble. Je me répète, le spectacle est grandiose et vaut amplement le détour pour les amateurs, mais il ressemble aussi à une vaste introduction pour un King Kong contre Godzilla qui est annoncé depuis des années. D'ailleurs, les fans reconnaîtront au passage, sur des documents, les futures incarnations de classiques japonais qui s'en viennent. Mario Giguère

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PETER JACKSON

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