aka Lewis Coates * mise à jour le 26 janvier 2006
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CONTAMINATION aka MONSTRUOSITY - Luigi Cozzi aka Lewis Coates, avec Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Mase, Siegfried Rauch, Gisela Hahn, 1980, Italie, 1h31 Un cargo arrive dans la baie de New York et semble dériver. Aucun signal radio : il semble que les membres de l'équipage aient été touchés par une brutale épidémie. Cette nuit-là, un officier de police et ses quatre assistants décident d'inspecter le bateau. Ils découvrent tous les membres de l'équipage horriblement mutilés. Dans la cale, ils trouvent des boîtes de café, en provenance d'Haïti, avec à l'intérieur d'étranges ufs, poisseux, visqueux, de couleur jaune-vert ... Placé près d'une canalisation d'eau chaude, un des ufs se met à palpiter, puis éclate. Les quatre assistants de l'officier explosent, comme désintégrés de l'intérieur ... Plutôt poilant cet Alien bisseux ! L'histoire ne vaut pas tripette bien sûr : les ufs sont issus d'une force extraterrestre ramenée sur terre par un astronaute revenu complètement secoué d'une expédition spatiale. Les "gentils" retrouveront la planque amazonienne des "méchants" et les empêcheront d'inonder le monde d'ufs explosifs. Ouf ! L'intérêt du film n'est pas là, il n'est pas davantage dans les scènes de séduction entre le flic et la scientifique un peu "mal baisée" : il se situe dans les effets gore absolument pulvérisants. L'auto-explosion des victimes s'avère décoiffante, les ufs sont magnifiquement réalisés, cradingues à souhait. Autres bonnes surprises : la musique des Goblin, assez proche de celle de BUIO OMEGA, le final, qui nous réserve une créature martienne, sorte de monstre cyclopéen terré dans une caverne, et la dernière image, laissant la voie ouverte à un CONTAMINATION II (jamais réalisé à ma connaissance). Stelvio |
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DOOR INTO DARKNESS : The neighbour aka La Porta Sul Buio : Il Vicino di casa avec Alberto Atenari, Laura Belli, Mimmo Palmara - Luigi Cozzi, 1973, Italie, TV Un jeune couple et leur bébé arrivent à leur nouveau logis. L'auto s'embourbe à quelques mètres de la maison, il n'y a pas d'électricité et ils doivent attendre leurs meubles qui arrivent le lendemain matin. Voilà aussi une fuite d'eau au plafond, ils vont donc sonner chez le voisin du haut... la porte est ouverte... et une femme est morte dans la baignoire, de mort violente... Quand ça va mal... Voici le premier téléfilm de la série de quatre produite par Dario Argento en 1973, introduite par Luigi Cozzi qui parle en long et en large de son téléfilm. Cozzi a le défaut récurrent de se vanter un peu trop et il est pratiquement conseillé de ne pas regarder l'intro avant le film, on perd des punch. Ceci étant dit, le scénario, inspiré du film d'Alfred Hitchcock FENÊTRE SUR COUR, est dans l'ensemble bien réalisé, avec une bonne ambiance, mais est assez prévisible. Palmara a été choisi pour sa ressemblance avec Raymond Burr et cet habitué des péplums s'en tire assez bien ( c'est bien à la créature de Frankenstein, et non à Burr, qu'il nous fait penser, immense brute à la tête grise et au complet noir qui bouge lentement ), mais c'est Laura Belli, en victime éternelle, qui est remarquable. La musique de Gaslani est aussi très intéressante mais appuie trop ses effets. D'ailleurs la parenté de certains motifs musicaux avec les extraits du film ABBOT ET COSTELLO MEET FRANKENSTEIN, que le couple regarde sur la télé à batterie, fait sourire. Au final ce n'est pas désagréable du tout. Le dvd de la compagnie autrichienne Dragon inclus la version originale avec sous-titre allemand et anglais. Mario Giguère |
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HERCULES aka Ercole - Luigi Cozzi avec Lou Ferrigno, Sybil Danning, Brad harris, Ingrid Anderson, Willliam Berger, 1983, Italie Hercule est un type très fort, mais c'est de la faute des dieux, qui lui ont donné ces pouvoirs fabuleux. Lorsque ses parents sont trucidés, il brûle sa maison et part pour des aventures rocambolesques pleines de sorcières, de princesses, de monstres géants mécaniques et d'effets spéciaux renversants ! Avec un budget qui semble bien mince, Cozzi fait encore dans le film à la Harryhausen, mais avec des décors et des effets qui tirent de la patte. Il y a en effet surabondance de transparences, d'animations, d'effets sur ordinateur somme toutes limités, qui ne peuvent cacher toutes les carences de la production. Mais Ferrigno donne son deux cent pour cent, Sybil Danning offre son décolleté incrédible et Ingrid Anderson finit dans un bikini qui en laisse peu à l'imagination. Le scénario offre un curieux mélange de péplum mythologique et de science fiction, comme en font foi les monstres robots géants et les discours sur la science et le chaos. Un film qui a du réjouir bien des jeunes à l'époque, mais qui a pas mal vieilli. On sent l'enthousiasme de Cozzi, la démesure dans l'avalanche de maquettes aux détails pas assez nombreux. Et on a droit à ses étoiles de Star Crash, aux couleurs vives. Un bon programme double avec Stella Star ! Notons au passage la musique de Pino Donaggio, plus pompeuse, tu éclate. Mario Giguère |
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HERCULES II aka The Adventures of Hercules aka Le avventure dell'incredibile Ercole aka Le avventure di Ercole 2 - Lewis Coates alias Luigi Cozzi avec Lou Ferrigno, Milly Carnucci, Sonia Viviani, William Berger, Carla Ferrigno, Claudio Cassinelli, Ferdinando Poggi, Maria Rosaria Omaggio, Laura Lenzi, Italie, 1985, 88m Zeus, dieu suprême de l'Olympe, s'est fait dérober ses sept éclairs de pouvoir par quatre dieux renégats qui contestent sa suprématie. Zeus envoie alors son fils Hercule à leur recherche avant que la Terre n'entre en collision avec la Lune car seuls les éclairs peuvent empêcher cette catastrophe. Hercule se voit aider par deux soeurs du royaume de Phagesta dont les chefs livrent en sacrifice leurs vierges à une créature redoutable, Antius. Pour contrer Hercule, les quatre dieux rebelles font revenir à la vie son ancien ennemi, le roi Minos, qui a bien l'intention de se venger. Celui-ci développe cependant des pouvoirs quasi-invincibles avec l'intention évidente de se débarrasser de tous les dieux de l'Olympe. Après plusieurs péripéties où Hercule a récupéré la majeure partie des éclairs de Zeus, il devra affronter son vieil ennemi plus fort que jamais au moment où il s'y attend le moins. Les dieux renégats sont cependant maintenant du côté d'Hercule dans cette lutte à finir. Succès oblige, la compagnie "CANNON" a mis en chantier rapidement une suite aux nouvelles aventures du célèbre demi-dieu. Luigi Cozzi est de retour à la barre de réalisateur tout comme Lou Ferrigno dans le rôle d'Hercule. La formule n'a évidemment pas changé: on y retrouve les mêmes décors et costumes en stuc et en toc, les mêmes ambiances et lumières kitschs, les mêmes trucages délirants et un grand nombre de belles femmes aux décolletées sexys comme dans le premier "HERCULES". Le scénario de Cozzi s'avère aussi fantaisiste que le premier opus avec encore plus d'éléments de science-fiction, sans vraiment avoir une structure bien définie. La mythologie grecque n'est donc qu'un prétexte à une suite d'aventures extravagantes dans le ton du genre S-F Fantasy avec des relents de "STAR WARS", "CONAN LE BARBARE" et même de jeux vidéos (la scène du combat finale en est un bel exemple alors que Minos et Hercule se battent sous forme d'énergie pure!). C'est donc un film léger, simpliste, drôle par moment et sans autres prétentions que celle de divertir. La musique de Pino Donaggio appuie toujours un peu trop l'action et la mise en scène est à l'esbroufe sans chercher à donner plus de chair et de corps au film qui en aurait peut-être eu besoin parfois. Lou Ferrigno n'a toujours que ses muscles comme argument d'interprétation. Mathieu Lemée |
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Il MONDO DI DARIO ARGENTO 3: Il museo degli orrori di Dario Argento - Luigi Cozzi, 1997, Italie, 106m Dernier documentaire et dernière réalisation de Luigi Cozzi, ce Monde de l'horreur de Dario Argento débute par la présentation du réalisateur et de la boutique Profondo Rosso, qui servira de prétexte à différents chapitres. On présente aussi des invités au commerce: Tom Savini et Riccardo Freda. 1- I MOSTRI CLASSICI est l'occasion de présenter quelques bandes annonces classiques, tel Son of Kong ou La Créature du Lac Noir. 2- PHENOMENA présente quelques moments du making of et offre les deux clips musicaux tournés pour le film, réalisés par Dario Argento et Michele Soavi. 3-DEMONI présente le film et l'auteur Lamberto Bava ainsi que l'épisode de la série Giallo tourné par Lamberto: TURNO DI MOTTE: HEAVY NETAL 4- OPERA extraits de tournage 5- STAR CRASH extraits et démonstration de l'animation image par image des robots contre la vedette d'Alerte à Malibu ! 6- GLI INCUBI TELEVISIVI présente les séries télévisées d'Argento, de DOORS INTO DARKNESS à GIALLO et plusieurs épisodes de GLI INCUBI DI DARIO ARGENTO sont offerts, courts métrages de 2-3 minutes qui illustrent des cauchemars contés par Dario. 7- VIA DELLE STREGHE présente cette place publique qui figure dans LA CHIESA et dans le deuxième épisode présenté de la série GIALLO montré en intégral. 8- TRAUMA extraîts et explication de la trancheuse de têtes ! 9- LA SINDROME DI STENDAHL extraîts et making of. Cozzi filme les objets de la boutique de manière conventionnelle et fait un montage qui attire un peu trop l'attention sur lui-même, mais le documentaire permet de voir des épisodes de fictions télévisées difficiles à voir autrement. Mario Giguère |
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The KILLER MUST KILL AGAIN aka L'Assassino è costretto ad uccidere ancora - Luigi Cozzi avec George Hilton, Marc Antoine, Femi Benussi, Christina Galbo, Italie/France, 1975, 86m Giorgo trompe trop souvent sa douce moitié, ce qui la rend un peu rude. Sous les menaces de divorce et de lui couper l'accès à son compte en banque, le mari accoste un meurtrier pour lui donner contrat d'assassinat. La morte dans le coffre de l'auto, tout se complique quand un jeune couple vole la voiture. Poursuite jusqu'au bord de la mer pendant que Giorgo est sous la loupe de l'inspecteur qui croit d'abord à un kidnapping. Quand ça va mal... Premier film pour Luigi Cozzi, avec une intrigue à la Hitchcock, un tueur au visage que seule sa mère doit aimer et de jolies actrices, bref les ingrédients du giallo bien tournés. Une caméra nerveuse avec beaucoup de gros plans caméra épaule, un thème musical obsédant, on ne peut pas dire qu'on s'ennuie, malgré des rebondissements convenus et des personnages curieux. On note deux belles séquences de montages en parallèle, la mort de l'épouse pendant que le mari rigole dans une soirée et le couple séparé, elle qui est violée par le tueur pendant que lui fait l'amour avec une blonde à la voiture en panne. Cozzi remercie Argento de lui avoir permit de tourner son premier long métrage, en entrevue, mais aussi dans le film avec un accessoire portant ses initiales. Sans être un giallo incontournable, Cozzi signe une bonne pièce du genre. Mario Giguère |
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QUATRE MOUCHES DE VELOURS GRIS aka QUATTRO MOSCHE DI VELLUTO GRIGIO aka FOUR FLIES ON GREY VELVET - Dario ARGENTO avec Michael Brandon, Mimsy Farmer, Jean-Pierre Marielle, Bud Spencer, 1971, Italie À 30 ans, Argento boucle la trilogie giallo de ses débuts comme réalisateur. Toujours avec le soutien financier de son père, qui lui a préservé une part de son indépendance artistique, il enchaîne en trois ans son troisième métrage à distribution internationale et musique d'Ennio Morricone. Déçu par le résultat du " chat à neuf queues ", nouveau succès qu'il considère trop proche de la mode américaine, il rame au scénario avec notamment son collègue Luigi Cozzi (futur coupable du fameux " Starcrash - le choc des étoiles " sous le pseudo de Lewis Coates), et imprime à ses quatre mouches un rythme de vol davantage personnel : elles vibrionnent en apesanteur dans un étouffant climat latin, non dénué par ailleurs de touches de joyeux humour crétin (dont Bud Spencer et quelques jeux de mots comme cette plaque de boutique furtivement aperçue, voisine de celle d'un détective privé et qui affiche " smith & son "). L'intrigue ? Cette fois, le musicien d'un groupe de pop music est empêtré dans une histoire alambiquée de chantage. A quoi bon en détailler plus, ceux qui ont choisi l'oiseau sur le menu puis consenti à goûter du chat goberont maintenant sans se faire prier quatre mouches avec le même appétit. Certes, on peut convenir que pour les autres, ce n'est probablement pas le morceau le plus pertinent pour aborder le style Argento. D'une part, Argento apprécie le format de la trilogie, alors comment savourer pleinement le dessert avant l'entrée et le plat de résistance ? Ce fonctionnement par cycles s'accompagne naturellement d'un usage narcissique de l'auto-citation (mais aussi d'emprunts à peine déguisés, plus ou moins consentis à ses collègues, avant tout à Sir Alfred Hitchcock évidemment puis aux copains transalpins, ceci étant un autre débat : notamment, Lucio Fulci l'engueulera sévère pour la scène choc du chien d'aveugle de " suspiria ", très très inspirée de " l'au-delà " ; mais à sa décharge, Argento s'est lui-même tellement fait copier, alors...). Bref, ce procédé passe donc inaperçu pour ceux qui attaquent la filmographie dans le désordre chronologique, perdant ainsi une partie des signaux expédiés. Par exemple, le prologue des quatre mouches montre un homme au costume sombre dans la rue, qui retire ostensiblement ses lunettes noires en plein soleil pour essuyer des confettis dont vient de l'arroser en jouant un enfant, qu'il réprimande d'ailleurs. Comment ne pas songer d'instinct à un parallèle avec le prologue du précédent film ? Karl Malden, pareillement vêtu, incarnait un aveugle à lunettes noires en promenade dans la rue à la nuit tombée, conversant comme un papy gâteau avec la petite fille le guidant. Clin d'il !! (c'est le cas de le dire). Chacun mettra le sens qu'il voudra sur les intentions de l'auteur, ça fait partie du jeu évidemment. Toutefois, il est indéniable que l'effet délibéré est présent : ainsi au minimum, pour cette nouvelle scène d'exposition, la déduction machinale est faite du retour de la patte d'Argento, qui nous envoie des codes de reconnaissance amicaux et nous gratifie pour notre confiance. Ouf, on est rassuré merci, on ne s'est donc pas trompé de salle de projection. Et cet exemple particulier ne concerne que le prologue, la suite en fourmille. De même, fort logiquement, cette pratique constante de la référence fait aussi apparaître en contrepartie des pièces qui seront réexploitées plus tard : ici par exemple, en suivant les mouches, on traverse déjà un décor d'opéra. Encore une fois, il ne s'agit que d'une illustration parmi beaucoup d'autres : si on commence à dresser catalogue et à décortiquer de la signification sous la rafale d'échos dans l'uvre d'Argento, on y passe la semaine. Cette technique amusante donne l'impression d'un assemblage pièces par pièces qui, suspense, tiendra-t-il le spectateur des débuts longtemps captif ? Argento le reconnaît volontiers lors des interviews : s'il ne cherche pas l'adhésion du plus grand nombre, il est revanche attentif à maintenir la connivence avec un public de fidèles. Mais heureusement, tout ceci n'est qu'un aspect, car Argento ne sait pas que tourner en rond ! D'autre part, les mouches ne constituent en effet peut-être pas le premier plat à servir à celui qui s'attablerait par hasard, parce que d'autres films sont communément reconnus comme plus essentiels. Les mouches ne semblent pas encore éditées en dvd et a fortiori n'ont pas été choisies pour le coffret en zone 2 consacré au cinéaste à Noël 2003. De même, elles n'ont pas connu en salles une fréquentation équivalente à ses précédentes bestioles, bien que cuisinées à la même sauce. Outre la sauvage concurrence en 1971 au sein du zoo giallo avec la Queue du scorpion de Sergio Martino ou L'iguane à la langue de feu de Ricardo Freda, la recette éprouvée d'Argento attirait peut-être moins les curieux. L'oiseau, le chat et les mouches sont effectivement accommodés d'une sauce qui lie rationnellement quatre ingrédients de base : 1°) le giallo initié avec Mario Bava dans " la fille qui en savait trop " : le suspect masqué, l'outil dans la main en avant, les bombes italiennes, le chat de gouttière, la mystérieuse voix, le machisme, le mélange entre fantasme et réalité, la quarantaine de suspects, les couleurs vives, l'incursion attendue du meurtrier au domicile, le p'tit détour par le cimetière, le matériel hi-fi, le crime dans un lieu public, l'homosexualité et quelques innocentes perversités sexuelles, les coupures de presse, la galerie de marginaux, etc. 2°) des plans rocambolesques truffés de cadrages acrobatiques 3°) et une interpénétration générale exhibée des autres disciplines artistiques avec le cinéma (notamment peinture, musique, littérature, photographie) 4°) l'influence déterminante de trois écritures : le polar à énigmes dit " roman de détection " (les intrigues torturées pour le plaisir jusqu'à l'absurdité), les nouvelles fantastiques d'Edgar Poe (la perception du macabre, le dérèglement des sens) et les théories de Sigmund Freud (son approche novatrice de la science, ses travaux sur l'inconscient, l'interprétation des rêves, les refoulements, les traumatismes de l'enfance, les pathologies mentales, la psychanalyse, les déviances sexuelles). En conclusion de la première trilogie, les quatre mouches une fois atterries marquent la fin d'une époque dans l'horrifique d'Argento, qui va se radicaliser en intégrant désormais des nouveaux éléments récurrents, indubitablement absents pour l'instant : le surnaturel (pouvoirs médiumniques, sorcellerie, fantômes), des seaux de sang, les sonorités électroniques, et une narration adoptant souvent le point de vue de... hum, hum... l'héroïne. Cette radicalisation ajoutée au rabâchage mécanique de thème ont d'ailleurs parfois frôlé la caricature. D'autant qu'Argento continue infatigablement dans son cinéma de genre alors que d'autres de ses camarades de l'époque toujours en activité ont lâché l'affaire (de Palma, revient avec nous !). De fait, une fois mordus (!) par son oiseau, certains ont du mal à échapper à ses films même les plus éreintés, et j'avoue (plus facilement, le temps passant) faire partie des avertis du ratage qui ont quand même cavalé après son fantôme de l'opéra. Pour ma part, je mâche ces quatre mouches comme un régal de délire flambeur, rococo, et tout en ambiance inquiétante étrangement contenue. C'est tellement farci que, curieux de subtilités à attraper tous azimuts - bien joué Argento ! - je me suis lamentablement re-retapé ma copie, une VHS en version française que j'avais eu un mal de chien à débusquer. L'image un poil étirée en hauteur dans un format mutilant affreusement les bords droite et gauche comporte de surcroît du début à la fin une rayure horizontale parasite, et un sifflement de ventilateur offre par intermittence - mais avec insistance - le bonus d'un autre film en fond sonore (je parierais sur un western, d'après les coups de winchester, les tam-tam et les cris de sioux). Sinon, vivement la sortie de son prochain " joueur de cartes " ! Bigeyes |
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SINBAD OF THE SEVEN SEAS aka Sinbad des sept mers aka Sinbad - Enzo G. Castellari/Tim Kincaid/Luigi Cozzi avec Lou Ferrigno, John Steiner, Roland Wybenga, Yehuda Efroni, Alessandra Martines, Teagan Clive, Enio Girolami, Stefania Girolami, Leo Gullotta, Daria Nicolodi, 1986-1989. Italie/États Unis, 93m La ville de Bassora coule des jours heureux depuis longtemps et est dirigée par un calife généreux. Mais un sorcier, Jaffar (qui se prend pour Iznogoud!), a bien l'intention de prendre le pouvoir. Il se sert des cristaux magiques qui assurent le bien et la paix dans la ville pour s'approprier leurs pouvoirs et ainsi contrôler l'âme et l'esprit du calife. Seule la princesse Alina résiste à Jaffar qui veut d'ailleurs la forcer à l'épouser. Arrive alors Sinbad et ses compagnons à Bassora dont le prince Ali, prétendant d'Alina. Jaffar les fait tous prisonniers mais Sinbad prend la fille de l'air et délivre ses compagnons. Jaffar envoie alors dans des endroits dangereux et inaccessibles les quatre cristaux afin de se donner du temps pour convertir la princesse Alina à sa volonté. Sinbad et ses amis partent néanmoins à la recherche des cristaux et ils devront affronter maints dangers pour les récupérer et ensuite revenir à Bassora pour se débarrasser définitivement de Jaffar. Celui-ci entend bien d'ailleurs faire disparaître Sinbad pendant son voyage et il s'associe à une sorcière, Soukra, pour y parvenir. Produit par la "CANNON...", le film mis quatre ans pour être achevé suite à de nombreux problèmes de budget et de scénario. Ce qui explique la présence de trois réalisateurs à la barre pour en venir à bout. Principalement mis en scène par Enzo G. Castellari, connu pour ses films d'action et ses westerns efficaces, il semble moins à son aise dans le conte de fée. À sa décharge, il faut dire que les problèmes mentionnés ci-haut n'ont pas dû l'aider à structurer le produit comme il l'aurait voulu. L'intrigue oscille carrément entre plusieurs genres comme le péplum, l'héroic-fantasy du style Conan, les récits des "Milles et une Nuits", les aventures chevaleresques du Moyen-Âge et la science-fiction. On a même inséré une scène où le héros affronte des zombies et une autre où il affronte la Mort elle-même (à qui le héros arrache et écrase le coeur, faisant gicler un sang verdâtre)!!! Cet assemblage hybride souffre d'un manque flagrant de cohérence que les auteurs ont voulu racheter par la présence d'une narratrice (Daria Nicolodi) pour y mettre un peu de cohésion. Mais cette narration emmerde plus le spectateur par son omniprésence et elle camoufle bien mal le manque d'unité du film. Il ne reste donc plus qu'une collection d'affrontements divers qui se concluent trop simplement et de façon précipitée; le héros résolvant ses problèmes et éliminant ses adversaires avec trop de facilité. Autre constat: des anachronismes rigolos sont légions à travers le récit, à commencer par les compagnons du héros où on retrouve un viking et un samouraï japonais pratiquant le karaté (!!!!!!!). On est donc bien loin des "SINBAD" aux trucages conçus par Ray Harryhausen, surtout que les effets spéciaux sont rudimentaires et d'une cocasserie toute italienne (monstre de pierre, créature des ténèbres gluante, sorcière en cuir style vierge de Nuremberg). Mais l'élément le plus drôle du film, c'est le dialogue. Je n'ai pas entendu depuis longtemps un dialogue aussi bête et stupide (même pas dans une comédie de carabins) et ce n'est pas un secret de polichinelle d'affirmer que j'en ai rigolé un bon coup (et vous en ferez autant!). En conclusion, un film d'aventure avec de multiples stéréotypes enfantaisistes et un contenu difforme et handicapé qui le place en bonne position dans le top 100 des nanars sympas. Soulignons qu'au début du film, un texte à l'écran affirme que le présent récit est inspiré d'un prétendu conte d'Edgar Allan Poe intitulé: "La Mille et Deuxième Nuit de Shéhérazade". Permettez-moi d'en rire et d'en douter!!! Mathieu Lemée |
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STARCRASH aka LE CHOC DES ÉTOILES - Luigi Cozzi aka Lewis Coates avec Caroline Munro, Christopher Plummer, Nadia Cassini, Joe Spinelli, 1979, Italie OH! le pied géant que je me suis pris avec quelques amis hier soir. On s'est projeté dans l'hilarité générale et le panard total : STARCRASH, le choc des étoiles (hum!)Ah, voila un film qu'il est bien à voir. Des acteurs pathétiquement géniaux (celui qui joue Akton, i.e.) au look post babas genre "plus y a de boucles dans mes cheveux roux, mieux c'est), aux répliques digne d'un Audiard "ouais, on a gagné contre le mal!" (texto!!!), aux stratégies dignes de Patton "on lance des obus genre Kinder surprise par les fenêtres du vaisseau ennemi et HOP: des soldats à nous en sortent" pas génial, ça??? Je vous conseille ce film: un vrai moment de bonheur pour petits et grands. Nikopol Stella Star ( Caroline Munro ) et son acolyte Akton ( Marjoe Gortner ) sont poursuivis par la police de l'espace. Capturés, ils se voient offrir une remise de peine s'ils parviennent à retrouver le fils de l'empereur ( Christopher Plummer ), Simon ( David Hasselhorf ) avec l'aide du robot policier Elias et Thor. Le bon empire est menacé par le méchant Zarth Arn ( Joe Spinelli ) qui en veut lui aussi à la belle Stella, qui se promène partout en bikinis plastiques affriolants. Nos héros se promèneront de planète en planète jusqu'à la base spatiale du méchant dans un mélange de space opéra digne des années 30 au look des années 60. Dès les premières images, on est estomaqué par les étoiles bleues, roses et jaunes, un univers aux couleurs saturées et aux costumes dignes des serials de Flash Gordon. Les références aux classiques de la science fiction nous sont balancées rapidement, du commandant Bradbury ( auteur de Chroniques Martiennes, entre autres ) au commandant Clarke ( 2001 odyssée de l'espace ), aux robots géants en animation image par image ( voir les effets de Jason et les Argonautes de Ray Harryhausen) tout y passe. Évidemment la référence, que dis-je, l'existence du film est due au film de George Lucas: Star Wars, et les références sont trop multiples pour les énumérer, citons spécialement le personnage d'Akton, au sabre laser. Les répliques du robot Elias sont tordantes, il n'en manque pas une, et la bonne humeur de Stella est contagieuse. On ne s'ennuie donc pas, sauf dans la dernière demi-heure qui étire les effets spéciaux un peu trop. Caroline Munro est superbe, je retiens toujours la scène ou elle dégèle, ses cheveux reprenant leurs courbes parfaitement coiffées à la dernière minute, miracle ! La musique de John Barry est efficace comme la plupart des décors, il y avait un certain budget dans ce film Italien. Christopher Plummer a l'air de s'endormir royalement et l'ensemble est d'un kitch absolu, Spinelli cabotinant avec une forme rare. Cozzi a donc réussi un film hilarant, plein de défauts mais aussi de bons moments et surtout un enthousiasme qui excuse bien des choses. Un mot sur les autres extras du magnifique dvd de Neo Publishing: l'interview récente de Cozzi présente des extraits de son premier film, assez intriguant et présente un Cozzi légèrement nostalgique, voire triste, qui est passé de réalisateur à gérant de boutique spécialisée. Il place bien en contexte son cheminement, car c'est toute l'industrie italienne qui s'est effondrée dans les années 80. Les réalisateurs ont la plupart fait le saut vers la télévision, Dario Argento étant un rare exemple de cinéaste qui a poursuivi sa carrière au grand écran. Le long making of de Star Crash est un transfert d'une vidéo d'époque fournie par Cozzi en personne et à la qualité incertaine, mais qui fait plaisir à voir. Cozzi explique les trucages du film et nous donne l'occasion de voir Caroline Munro en entrevue à l'époque. Cozzi précise qu'il a cherché à réussir un film de science fiction avec une fraction du budget des productions américaines que nous aurons du plaisir à regarder. Opération réussie, monsieur Cozzi ! Mario Giguère |
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