mise à jour le 1 février 2007

COMPANEROS aka Vamos a Matar, Companeros ! aka Los Companeros - Sergio Corbucci, 1970, Italie / Espagne / Allemagne de l'Ouest, 1h58

Mexique, en pleine révolution civile. Le pouvoir en place est menacé par deux groupes qui cherchent à le renverser; tout d'abord les disciples de Xantos, un intellectuel pacifiste qui veut redonner le pouvoir au peuple et une certaine dignité au pays, et ensuite Mongo, un gros sauvage qui fait miroiter des idéaux prolétaires à ses troupes afin de s'en mettre plein les poches.

Vasco, un cireur de bottes aux nombreuses simagrées (jouissif Tòmas Milian), est envoyé par Mongo à San Bernardino pour massacrer la population et prendre possession du village. Au même moment arrive Yodlaf Peterson (splendide Franco Nero), un suédois marchand d'armes qui est venu vendre ses fusils à Mongo. Entre les deux personnages naîtra alors une relation d'amour / haine tortueuse, déchirés que sont les personnages entre leurs idéaux, leurs valeurs et leurs capacités intellectuelles, le tout sur fond de révolution.

COMPANEROS est une superbe réussite, sur absolument tous les plans. Euro-western de luxe, il réunit la crème des artisans ayant fait du genre un art. Le thème musical d'Ennio Morricone, majestueuse ode amer sur la guerre civile, reste ancré en nous longtemps après le visionnement. La cinématographie majestueuse et les paysages d'Almeira, en Espagne, utilisés pour recréer un Mexique fictif et où le soleil plombe constamment, sont agrémentés d'un montage impeccable d'Eugenio Alabiso, ultime monteur du bis italien, fibre essentielle de cette délicate cathédrale d'action jouissive.

La trame est vieille comme le monde, mais ô combien efficace : deux individus que tout sépare apprennent à s'apprécier et deviennent ultimement les meilleurs amis du monde. La complicité qui unit Nero et Milian est ici palpable, et le caméléon cubain est au sommet de sa forme. La réalisation de Corbucci est posée mais néanmoins fort efficace, captant l'action d'une main de maître, enfilant les péripéties et les scènes fortes sans temps morts.

Que dire du casting ? En plus des deux personnages centraux, les personnages de soutien sont aussi impressionnants à leur façon... Que ça soit Fernando Rey en Xantos, qui retrouve ici Franco Nero pour la deuxième fois en '70 (la première fois étant lors du tournage de TRISTANA, sous la direction de Bùnuel...), Jack Palance en vilain fumeur de cannabis, ou encore un caméo extrêmement bref d'Eduardo Fajardo en général mexicain suintant la cruauté...

Le DVD d'Anchor Bay contient un documentaire d'environ 20 minutes, extrêmement intéressant, avec Nero, Milian et Morricone en entrevue, qui s'accordent tous pour dire que le tournage de COMPANEROS fut une expérience ultimement amusante et que le film leur rappelle uniformément de bien beaux souvenirs... Orloff

I CRUDELLI Aka The Hellbenders aka The Cruel Ones aka Los Despiadados - Sergio Corbucci Avec Joseph Cotten, Norma Bengell, Al Mulock, Aldo Sambrell, Julián Mateos, Ángel Aranda, Claudio Fora, Gino Pernice, Julio Peña, Claudio Gora, Ennio Girolami, José Nieto, María Martín, Giovanni Ivan Scratuglia, Rafael Vaquero, Simón Arriaga, José Canalejas, Álvaro de Luna, Claudio Scarchilli, Benito Stefanelli, 1966,  Italie/Espagne, 92m uncut

Jonas (Joseph Cotten - Baron Blood) est un sudiste extrémiste qui désire rebâtir l'armée confédérée du général Lee. Lui et ses fils tendent alors une embuscade meurtrière pour une escorte de trente soldats yankees transportant une somme d'argent faramineuse. Les escrocs dissimulent le butin dans un cercueil, et tentent de traverser l'Amérique. Avec l'aide de Kitty, une blondine alcoolique, ils se font passer pour des soldats confédérés escortant une veuve et son mari défunt vers un lieu d'enterrement propice. Cependant, lorsque Kitty tente de s'enfuir avec le pognon, les fils de Jonas devront l'abattre et ainsi dénicher une autre femme pour jouer le rôle de la veuve. Entre alors Claire (Norma Bengell - Planet of the vampires), une jeune femme forte d'esprit, qui dérangera les plans du vieux Jonas...

Produit la même année que Django, ce western (avec cercueil!) de Corbucci s'avère très restreint, comparativement au reste de son oeuvre. Ceux cherchant la comédie et le caractère " plus gros que nature " de Companeros seront d'autant plus déçus que ceux qui recherchent la violence explosive de Django. Le film comporte évidemment ses fusillades, mais rien d'excessif ou de mémorable dans la tradition Corbucci. L'ensemble se veut très sérieux, et même, par moments, purement mélodramatique. Le film n'est pas ennuyeux pour autant, proposant un rythme juste et constant. Il s'agit d'un type de " road movie " ponctué par quelques scènes clés, servant à foutent des bâtons dans les roues des méchants protagonistes. La finale, quoique prévisible, est allégorique et efficace... Les performances sont quelques fois difficiles à digérer, et la technique n'affiche rien d'éclatant, malgré qu'elle soit au-dessus de la moyenne. Ennio Morricone rythme agilement le voyage, mais sa trame est légèrement fade, voire non mémorable. Aldo Sambrell (For a few dollars more, Navajo Joe), joue le rôle d'un bandit mexicain. Pas si mal... Humanoid Zombie

DJANGO - Sergio Corbucci avec Franco Nero, 1966 

C'est le western spaghetti par excellence ce cult movie!

Musique superbe, genre 60's/rock/héroique, guitares malsaines, ça pue, c'est sale, les mecs sont cons, laids et violents, les femmes sont toutes des putes, et y a de la boue partout!

On prend son pied avec les airs dégaines au maximum des acteurs, les scènes de combats leonnesques, la mentalité pourrie de tout le monde, et même du héros qui est un vrai salaud aussi!

Django se balade au début du film en traînant un cercueil, et il dessoude tous ceux qui l'emmerde (à la baby cart). On croit que c'est un gentil quand il flingue une bande de mexicains qui voulaient se violer une pute, mais en fait il roule pour sa propre gueule et ne s'intéresse qu'au fric.

En un mot, toute cette merde et cette irrévérence, c'est génial!! Franfran


Gianna Maria Canale

Le FILS DE SPARTACUS - Sergio " Django " Corbucci avec Steve Reeves, Gianna Maria Canale, Jacques Sernas, Claudio Gora, 1963, Italie

Allez hop jupettes et sandalettes pour tout le monde, dernièrement ça m'inspire incroyablement le moral. En même temps ça accapare, parce que par exemple chez les Américains, le tarif syndical de minimum trois heures est assez généralisé.

Franchement, le personnage qui est mon champion favori, et de loin aujourd'hui, dans de nombreux titres du cinéma huilé des cuisses, c'est le gars César. J'adhère complètement au parti pris systématique de le faire s'exprimer uniquement en âneries pompeuses, ah oui c'est à ce détail qu'on le reconnaît tout de suite les yeux fermés dans la salle. Et quand il ne ronronne pas les maximes enflées des pages roses du milieu des dictionnaires Larousse tout moisis, parfois aussi il rit super fort en écartant les bras.

En tous cas chez " Django " Corbucci ça ne loupe pas : " Jimmy, toi qui est sage, sais-tu pourquoi le sphinx sourit ? Le sphinx sourit des hommes, petits grains de sable que le vent du destin pousse où il veut ", explique César tout de go à l'un de ses potes, sous la statue du sphinx pendant une campagne touristico-militaire en Égypte.

On identifie aussi très facilement les rivaux politiques d'Avé-César à ce qu'ils déroulent tout un attirail d'attributs d'un pouvoir forcément dangereux. Ici, il s'agit d'un certain Crassusse, riche affairiste placé par Rome à la tête d'une province d'orient, qui commence à un peu trop rallier sous son influence personnelle de commercial les ethnies voisines, accompagnées de leurs armées respectives hé hé. Indéniablement il a tous les attributs qui en font un homme craint et respecté : Gianna Maria Canale qui habite dans sa chambre, des vases débordant d'or qui se cachent sous le lit, et suprême joujou : une baignoire de murènes pour tremper les raseurs de passage.

Youhou les tites murènes de toutes les couleurs ! qui tournent dans le bocal en discutant des grèves d'autobus, pour patienter que grand-papa décapsule la prochaine boite de royal canin.

Quand même quel culot, le fiston de Spartacus, l'aîné si ça se trouve, rhâââ qu'est-ce qu'ils sont débrouillards ces bricoleurs de Cinecitta. Dans le cinéma populaire il existe une recette de base : quand on a pas les sous pour embaucher la star on va déranger la fille de jack l'éventreur, le chien de Dracula ou la fiancée de réanimator. Dès lors, le suspense devient insoutenable, petit Spartacus montrera-t-il la même pureté en coup de glaive lifté à deux mains que son géniteur américain Kirk Douglas ?

Bah, il y en a eu bien d'autres en Italie, des Spartacus sur les toiles, et " Django " Corbucci ne fait en réalité que rapatrier au pays l'illustre révolte des esclaves contre Rome conduite par un gladiateur, grâce à ce péplum tardif. En quelque sorte, ce sont tous les derniers coups de glaive avant qu'ils ne soient tous troqués contre des winchesters spaghettis qui sont donnés là, loin de la dérive vers le fantastique voire la science fiction qui avait dernièrement emporté le genre.

M'enfin aucun doute sur le sujet, " le fils de Spartacus " est un péplum italien et non américain : quelques éclats de politesse toute latine " c'est une femme, laisse-lui la vie ", une décapitation furtive à l'occasion d'une mêlée générale de cascadeurs, de la cruauté modeste avec Steve Reeves qui euthanasie un prisonnier crucifié en lui enfonçant un glaive dans le ventre (ah ouais il est vraiment trop humaniste, Steeve), et bien sûr :

Gianna Maria Canale.  

En habituée des rôles en prêt-à-porter de tendance antique (qui incarne ici une opportuniste ambitieuse), elle ne rate pas de vérifier l'élasticité du bas des tuniques masculines qui l'entourent : " tomber dans les chaînes et être traité en esclave, cela doit être une expérience extraordinaire pour un centurion " lâche-t-elle en caressant une chaînette en or, avec une œillade pleine de sous-entendus sexuels à Steeve Reeves. (J'imagine bien des oncles faire remarquer ici que n'importe quelle apparition sur l'écran de Madame Canale constitue déjà en soi un sous-entendu sexuel).

Il y a aussi un naufrage qui offre plein d'avantages cinégéniques : les pauvres vêtements sont sacrifiés aux ciseaux justes là où il faut : les pectoraux de Steve, sûr, et puis une esclave mignonne qui se sent obligée de retenir sa robe pour pas attraper froid à la gorge dans le désert bouillant. Steve, lui, il a la santé, et de toutes façons il a d'autres problèmes à s'occuper, entre sa barbe des travaux d'hercule (... d'Hercule, de Pietro Francisci et de Mario Bava - 1958) qui menace de repousser pendant un quart d'heure douloureux, et puis sa drôle d'odeur de salade niçoise à l'huile d'olive qui persiste à renifler sur trois mètres autour malgré le rude rinçage à l'eau de mer.

Steve Reeves est un comédien d'enfer, d'ailleurs honnêtement il a longtemps été mon idole quand je me faisais racketter des crayons de couleurs par des grands à l'école : il courbe les épaules, il baisse la tête et marche au ralenti en s'appuyant contre les murs dès que son destin le pousse un peu comme un petit grain de sable. A lui tout seul ou avec son poney, il matraque à fond dans tous les sens, y en a bien qui essaieraient de le crucifier vers la fin mais il n'a pas le réflexe de tendre la joue gauche.

En conclusion, " Django " Corbucci sort encore un film royal valable pour les petits (oooh Steve, quelle épée classe ce mec) et les grands (aaah Madame Canale, quelle vivacité d'esprit) :

- primo le sérieux remarquable du propos sur le fond, étonnamment réfléchi : si si, l'esclavagisme c'est salaud, et puis la politique internationale peut vite tourner au vicieux, et d'ailleurs comment respirer en tant qu'individu citoyen au milieu de cette société tordue ?

- secundo de l'action vu qu'on a visiblement refilé une poignée suffisamment consistante de dromadaires, de catcheurs, de rameurs et d'égyptiens pour rendre crédible les scènes d'attaques de diligences, de gondoles à Venise, de marchés aux puces (que des tas antiquités à refourguer), ou de plages au sable fin en baignades surveillées de très près à la jumelle,

- tertio un mystère épais comme du steak d'autruche, mais qui est donc ce cavalier surgi de nulle part qui mène la guérilla, dont le masque laisse seulement entrevoir une musculature de monsieur univers  ? (en 1950, pour être précis).

Mon passage préféré, c'est obligé : des prisonniers condamnés sont asphyxiés sous une cloche au moyen d'une bâche transparente en plastique - je parierais pour du polychlorure de vinyle pour la matière - qui doit probablement sortir d'une formidable  usine romaine. Eeeeeh qui vient de raconter qu'on avait abandonné la science fiction ?

(J'ai aussi longuement hésité avec un passage où Crassusse se retire dormir sous sa tente, pour récupérer des forces avant de diriger une bataille géante, tandis que juste à côté, à moins de deux mètres, des égyptiens avec des serpillières de léopards sur la tête se mettent à cogner comme des sourds sur des barils de lessive en dansant le twist, une fiesta de tous les diables). Bigeyes

Le GRAND SILENCE aka The Great Silence aka Il Grande Silenzio - Sergio Corbucci avec Jean-Louis Trintignant, Klaus Kinski, Frank Wolff, Luigi Pistilli, Vonetta McGee, Mario Brega, Jacques Toulouse, Marisa Merlini, 1969, Italie/France 105 minutes

En 1898 dans l'état américain de l'Utah, le froid extrême de la saison hivernale pousse les bandits, les bûcherons et les paysans à traverser les forêts et à piller les villages pour survivre et avoir de quoi se nourrir. Cela fait alors l'affaire des chasseurs de primes qui en profitent même pour abuser de la situation auprès de la populace. Le plus cruel d'entre eux, Tigrero, arrive à Snow Hill et s'avère encore plus détesté par les habitants que les bandits. Arrive alors un inconnu surnommé Silence, car il est muet, et qui tient tête aux chasseurs de primes. Une jeune femme de race noire, Pauline, dont le mari a été tué par Tigrero, demande à Silence de tuer celui-ci. Ne tirant qu'en cas de légitime défense, Silence essaie alors de provoquer Tigrero en duel mais en vain. Un nouveau shériff, arrivé sur les lieux pour rétablir l'ordre, parvient à arrêter Tigrero et à le mettre en prison. Son commanditaire, Pollicut, banquier véreux et juge de paix de Snow Hill, paye alors les hommes de main du chasseur de primes pour abattre Silence avec qui il a un vieux compte à régler, mais sans succès. Alors que l'amour naît entre Silence et Pauline, Tigrero s'évade, tue le shériff qui l'a arrêté puis sème la terreur à Snow Hill avec ses hommes de main. Il réussit même à descendre Silence en duel pour ensuite massacrer ses prisonniers et toucher comme si de rien n'était l'argent des primes.

Après "DJANGO", le réalisateur italien a de nouveau marqué de son empreinte le western italien avec un autre film culte inoubliable. Présenté comme une sorte de fable prolétaire où les méchants ne sont pas ceux que l'on croit, le film illustre avec efficacité une vision saisissante et farouchement cynique de l'Ouest américain. Les extérieurs enneigés où se situe l'action contribuent à augmenter la sauvagerie et la dureté du récit car la violence et le sang y apparaissent encore plus graphique, tout en se démarquant des autres westerns-spaghettis se déroulant majoritairement sous un soleil de plomb ou une pluie diluvienne. À travers ce climat de sadisme brutal, Corbucci en profite pour injecter à l'intrigue une forte dose d'humour noir où l'irrévérence ne fait pas dans la demi-mesure. Audacieuse fût également pour l'époque la présentation à l'écran sans concessions d'une relation amoureuse entre le héros blanc de couleur et une femme de race noire. La mise en scène, en plus d'être techniquement au point, est aussi étourdissante que le reste et ménage ses effets spectaculaires afin de surprendre le spectateur jusqu'à une conclusion imprévisible et inoubliable qui est livrée comme un vrai coup de poing à la figure. Une autre splendide musique composée par Ennio Morricone vient à nouveau contribuer à la réussite de l'ensemble. Jean-Louis Trintignant compose magistralement son personnage de héros muet et mystérieux mais il se fait tout de même damner le pion par Klaus Kinski qui joue à la perfection son rôle de chasseur de primes salopard et archi-crapuleux, annonçant ainsi les protagonistes fous qu'il incarnera pour le réalisateur Werner Herzog. Autant le dire franchement: vous devez absolument voir ce western, maintenant devenu un classique du genre, et illico presto! Mathieu Lemée

L'HOMME QUI RIT aka  L'Uomo che ride - SERGIO CORBUCCI - 1965 

Ce film a été réalisé la même année que Django du même auteur, et n'a rien à voir bien sûr.

C'est un mix entre deux romans de Victor Hugo, "L'homme qui rit" et "Lucrèce Borgia".

Ici, un jeune homme défiguré au couteau par les gitans lorsqu'il était enfant, officiel dans un cirque où il réalise des numéros de funambule et flanque la frousse à tout le monde lorsqu'il enlève son masque et dévoile un rictus ridicule toutes dents dehors.

Il est amoureux d'une belle aveugle recueillie en même temps que lui lorsqu'ils étaient enfants, mais tout va partir en couille quand un beau prince italien à la tête d'une rébellion contre les Borgia va débouler dans ce petit monde.

Il y a pas mal de rebondissement, de l'action, le rictus est sympa au niveau maquillage, et en gros on s'ennuie pas trop.

Film sympathique au demeurant...

Ca m'a rappelé un film des 70's qui s'appelait "le sourire" je crois, un peu basé sur le même thème. Quelqu'un connaît-il ce film?? Franfran

  MACISTE CONTRE LE FANTÔME aka Macisto contro il Vampiro - Sergio Corbucci/Giacomo Gentilomo avec Grodon Scott, Gianna Maria Canale, 1961, Italie

Attention chef-d'oeuvre, classique des classiques du cinoche de quartier.

Maciste (le mythique Gordon Scott), vengeant le massacre des habitants de son village et la mort de sa mère, aide le peuple bleu du désert et leur chef dans leur lutte contre un monstre abominable, vampire repoussant, se nourrissant du sang des vierges, monstre total, qui de plus est, étant magicien alchimiste, fabrique une armée de zombies sans visage, l'aidant à conquérir le monde..., que de plans sublimes...

- Le vampire saisissant une coupe de sang... lors du voyage dans son bateau, après la razzia en début de film. Passage réellement horrifique... avec musique stridente, vent, fumée.. bref !... du 100% épouvante.

 - La bagarre dans les tavernes, après le numéro de danse traditionnel, avec danseuse orientale, au son d'un twist transalpin, se finissant sur un démarquage du "Bambino, Bambino", alors Hit des Hits, étonnant, baroque, fou

- L'arrivée de Maciste dans le laboratoire du chef des hommes bleus, lui aussi alchimiste, avec hommes transformées en statues, et décor fait d'alambics et fioles étranges, oniriques.

- Maciste luttant contre la tempête, en plein désert..., ;a cité troglodyte des hommes bleus... l'anéantissement de l'expédition accompagnant Maciste... puis la scène de torture de Maciste, sous une cloche, cognée méthodiquement par les hommes sans visage... le combat final, entre Maciste et son double, en fait le monstre ayant pris son apparence... réel combat de Titans... etc... etc...etc...

Bref ! LE classique des classiques, à passer régulièrement sur sa tv moniteur, pour une bonne hygiène mentale.

à noter que ce classique est, me semble-t-il, honteusement inédit en France en vhs, et (pour l'heure) en DVD. Vince Rogers 

NAVAJO JOE aka A Dollar a Head aka Joe el implacable - Sergio Corbucci avec Burt Reynolds, Aldo Sambrell, Nicoletta Machiavelli, Fernando Rey, Tanya Lopert, Franca Polesello, Lucia Modugno, Pierre Cressoy, 1966, Italie/Espagne, 93m

Navajo Joe est le seul survivant du massacre de sa tribu, incluant sa femme, commis par des bandits chasseurs de scalps commandés par un métis nommé Duncan. Désireux de se venger, Joe se lance à leur poursuite. Il retrouve les bandits alors qu'ils attaquent un train et il parvient à leur soutirer le convoi à leurs nez et à leurs barbes. Arrivé à la destination prévue sur l'itinéraire du train, la petite ville appelée Esperanza, Joe fait un marché avec les habitants pour les protéger des représailles des criminels, qui convoitent toujours le butin contenu dans le train. Joe demande effectivement un dollar par tête pour chaque bandit abattu. L'indien est cependant trahi par la populace et capturé par les chasseurs de scalps qui le torturent. Joe parvient toutefois à s'échapper et grâce à de nombreuses ruses, il arrive à abattre presque tous les bandits. Joe attire ensuite Duncan et le reste de ses hommes à l'intérieur d'un cimetière indien pour terminer sa vengeance.

Scénarisé par Fernando Di Leo, ce western italien traduit autant ses préoccupations personnelles que celles du réalisateur Sergio Corbucci. C'est ainsi qu'à travers cette histoire de vengeance, les auteurs illustrent, non sans un certain humour noir, la complicité entre les criminels et la populace dans le sort réservé aux Indiens lors de la conquête de l'Ouest, sans oublier les métis au passage. Le film aurait dû toutefois éviter les invraisemblances et les conventions assimilées par le succès des films de Leone. Même le ton outrancier habituel de Corbucci dessert le film par son côté brouillon, bien que le spectateur peut y déceler en amorce ce qui fera le charme de "DJANGO" et du "GRAND SILENCE", autres westerns du réalisateur sortis un peu plus tard. "NAVAJO JOE" possède néanmoins son propre charme grâce à son rythme assuré, ses paysages magnifiquement filmés et ses personnages crevant l'écran par leur présence indéniable. Qui plus est, la trame sonore d'Ennio Morricone, avec ses mélopées lancinantes, s'avère à nouveau un charme pour les oreilles. Burt Reynolds, qui a du sang Cherokee dans les veines, campe le personnage de l'indien vengeur avec noblesse et conviction alors qu'Aldo Sambrell rend bien sur la pellicule l'esprit tourmenté de son personnage de métis chef des bandits. Mathieu Lemée

PAIR ET IMPAIR aka Pari e Dispari - Sergio Corbucci avec Terence Hill, Bud Spencer, Salvatore Borghese, Luciano Catenacci, Marisa Laurito, kim McKay, Jerry Lester, 1978, Italie, 115m

Le lieutenant de marine Johnny Firpo(Hill) est un véritable champion sportif toutes catégories. ses supérieurs lui confient donc la mission de démanteler un gang de jeu qui opère à Miami. Firpo demande alors l'aide d'un camionneur, Charlie (Spencer), expert en trucs divers dans les sports et les jeux de hasard. Charlie n'accepte qu'à contrecoeur car il a du mal à croire que Firpo soit son demi-frère. Fripo demande alors à Papa de se faire passer pour aveugle auprès de Charlie pour l'amadouer. Charlie est dupe de la supercherie et tous les trois montent des coups afin de livrer une partie de cartes avec le chef du gang sur son yacht, un nommé Paragulis dit le Grec. Lorsque Charlie découvre la vérité sur la pseudo cécité de son père, il aide néanmoins Firpo à contrer le gang.

Première des deux collaborations entre le réalisateur Sergio Corbucci et le tandem Hill-Spencer, ce film est une réussite à tous les niveaux malgré la recette convenu. Comme pour "Salut l'ami! Adieu le trésor" 3 ans plus tard, Corbucci parvient à soutirer le maximum de cette histoire décousue et bondissante et du numéro de bagarreurs du duo Hill-Spencer. Les moments comiques abondent tant les lazzis que dans les bagarres avec une mécanique bien rodée. Un morceau d'anthologie humoristique est à souligner dans la séquence du match de pelote basque fort hilarante. Les séquences de bagarres sont parmi les plus drôles du tandem, comme quoi Corbucci, dont le sens de l'humour est naturel, considère chaque coup de poing comme potentiel à faire rire un public qui risque de se lasser. Une autre comédie que je recommande fortement. Mathieu Lemée

RINGO AU PISTOLET D'OR aka JOHNNY ORO aka RINGO AND HIS GOLDEN GUN - Sergio Corbucci, 1965, Italie   

Ringo (Johnny Oro en italien), chasseur de prime charmeur et flegmatique tout de noir vêtu, porte un revolver et des éperons en or. Et parce qu'il a éliminé le gang des frères Perez, le petit dernier, Juanito, compte bien lui faire la peau. Si Ringo ne s'est jamais chargé de Juanito, c'est que ce dernier ne touche jamais d'arme: il demande aux autres de tuer pour lui. Du coup, sa tête n'est jamais mise à pris et il ne représente aucun intérêt pour Ringo.

Notre chasseur de prime, suite à un malheureux concours de circonstance, se voit contraint de passer quelques jours dans la prison d'un village dans lequel règne un ordre exemplaire. Le shérif est en effet un homme droit, rigide, qui interdit à ses concitoyens le port d'arme. Ringo accepte sans broncher la punition. C'est alors que Juanito, ses hommes et une tribu apaches décident de prendre la ville d'assaut.

Un an avant DJANGO, Corbucci faisait déjà équipe avec le scénariste Franco Rossetti pour ce film qui n'annonce en rien les futurs déferlements de violences nihilistes pour lesquels il s'est fait connaître. Le shérif droit et juste rappelle trop les personnages politiquement lisses incarnés par John Wayne tandis que Ringo fait le gars blasé dans sa cellule. Il faut alors attendre l'attaque finale pour que le tout décolle vraiment et lui donner un air de RIO BRAVO apocalyptique. On retiendra surtout le face à face final limite grand-guignolesque. A noter enfin la présence de Ruggero Deodato au poste d'assistant réalisateur. Kerozene

SALUT L'AMI ! ADIEU LE TRÉSOR ! - Sergio Corbucci avec Bud Spencer, Terence Hill, 1981, Italie, 108m

Cette comédie réunissant le tandem Bud Spencer-Terence Hill est certainement l'une des meilleurs. Réalisé par Sergio Corbucci, ce film raconte l'histoire d'Alan (Hill) qui part à la recherche d'un trésor caché par son oncle sur une île pendant la guerre 39-45. Mais Alan a des ennuis après avoir escroqué des truands et il se cache à bord du bateau de Charlie (Spencer) pour leur échapper. Charlie doit faire la traversée du Pacifique mais Alan trafique la boussole pour se diriger vers l'île au trésor. Les deux compères aboutiront sur l'île en question, se lieront avec des indigènes, affronteront des pirates, découvriront le trésor caché dans un camp japonais ou un vieux soldat monte la garde, croyant que la guerre existe toujours. Le tout se termine par une bagarre burlesque à souhait entre Spencer-Hill et les pirates associés aux truands qui ont pourchassé Alan jusqu'à l'île afin d'avoir le trésor.

Hautemet fantaisiste et extravagant, ce film se regarde sans ennuis bien que la recette du tandem soit connue. Les gags où lazzis défilent avec une cadence bien huilée, l'ensemble est coloré à souhait, les bagarres sont parmi les plus drôles du genre. Certes, les indigènes sont peu crédibles et les pirates très caricaturés, mais Corbucci s'amuse à filmer tout cela sans prétention que de divertir comme il en est capable. Il suffit de voir le chef des truands perdre coup sur coup ses cheveux, ses dents et sa moustache pendant la bagarre finale, l'indigène Anoulou commettre gaffe sur gaffe, Terence Hill qui harcèle le chef des pirates en lui écrasant les pieds de toutes sortes de façons. Les répliques sont parfois ringardes: "Homme invisible ou pas, je vais lui casser la gueule".

Mais on s'amuse ferme! Un incontournable du duo Spencer-Hill. Mathieu Lemée

Le SPÉCIALISTE aka GLI SPECIALISTI aka SPECIALISTS aka DROP THEM OR I'LL SHOOT - Sergio Corbucci, 1969, Italie/France/RFA

Johnny Halliday est Hud, cavalier solitaire au regard bleu perçant, portant une côte de maille en guise de gilet pare-balle et possédant la réputation enviable de tueur sans merci. Après avoir montrer à quelques hommes du truand mexicain El Diablo qu'il ne fallait pas se mettre en travers de son chemin, Hud se dirige vers Blackstone, un bled tenu par un shérif aux élans pacifistes pas toujours bien vus puisqu'il exige de toute personne pénétrant dans sa juridiction de lui confier son ou ses armes. Seulement la population de Blackstone a peur, car elle est responsable du lynchage injustifié du frère de Hud qui lui nourrit le désire de venger sa mort. Tous réclame donc l'arrestation de Hud, mais le shérif tient à ce que la loi soit respectée de tous.

Juste après LE GRAND SILENCE, Corbucci continue sur sa lancée des pistoleros solitaires, lancée qui se terminera d'ailleurs avec ce film qui se prit une veste lors de sa sortie. Corbucci a ici lâché la bride et adopte un ton nettement plus léger que pour DJANGO ou LE GRAND SILENCE, du coup, l'ensemble du film apparaît inévitablement édulcoré en comparaison avec ses prédécesseurs - même lors du final certes marquant (et rappelant étrangement les photos de l'artiste Spencer Tunik puisque tout le bled se retrouve à poil) mais nettement moins violent. Pourtant, quelques éclairs de violence et quelques personnages poussent parfois le film vers un lyrisme plus sombre, notamment avec El Diablo (Mario Adorf), bandit manchot narcissique ne se déplaçant jamais sans son jeune biographe, Virginia (Françoise Fabian), responsable de tous les maux de Blackstone et manipulatrice machiavélique, et enfin une bande de quatre hippies semblant sortir d'une autre époque, fumant de gros joints et agissant comme de sales petites frappes. Quant à Johnny, il ne se démerde pas trop mal et a de l'allure dans sa défroque de cow-boy ne souriant jamais. Malheureusement la version française trahi un certain inconfort pour l'acteur à réciter ses textes de manière adaptée, idem pour Françoise Fabian d'ailleurs. Côté musique, le score de Angelo Francesco Lavagnino sonne bien tristement et peine à se faire remarquer, on regrette forcément les grands noms du genre, d'autant plus que Lavagnino semble ne jamais savoir quelle orientation prendre, ne serait-ce que dans l'instrumentation de ses morceaux. Ce n'est pas pour autant que LE SPÉCIALISTE est un mauvais film, il se laisse regarder sans déplaisir mais fait clairement pâle figure à côté d'autres titres de Corbucci signés à cette même époque. Kerozene

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